La transformation de l’Adecal en groupement d’intérêt public doit être l’occasion de revoir sa stratégie opérationnelle, son organisation et ses implantations, et aligner ses objectifs avec ceux de ses partenaires économiques et du monde de la recherche.
Une association créée pour favoriser le développement économique du territoire dont les missions ont évolué avec des résultats qui peinent à émerger
Les missions et l’organisation de l’agence de développement économique ont évolué depuis sa création en 1995. En 2012, les statuts de l’agence ont été modifiés pour permettre la création de la technopole, œuvrant pour améliorer la compétitivité des entreprises calédoniennes, notamment dans les domaines agricoles et aquacoles, ainsi qu’au travers du pôle innovation.
L’agence, dont l’essentiel des ressources provient du contrat de développement Etat / Inter collectivités, n’a pas mis en place de procédure permettant de suivre, avec les acteurs concernés, les indicateurs de résultats et d’impact prévus. Malgré des résultats réels, et pour certains prometteurs, certains projets ont pâtis d’un manque d’accompagnement, en particulier juridique et technique ainsi que de mise en valeur. Dans ce contexte, l’agence doit s’efforcer de renforcer sa communication auprès des acteurs économiques et institutionnels. La chambre invite l’agence à suivre régulièrement et à mettre en lumière les résultats et l’impact de ses activités, et valoriser les succès obtenus auprès du public.
Une gouvernance et un pilotage opérationnel à renforcer
L’association est composée de six membres de droit, l’Etat, le congrès et le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, et les trois provinces, ainsi que de membres adhérents, essentiellement du monde économique et un institut de recherche. La qualité de la vie associative est altérée par la fréquence irrégulière des assemblées générales et des conseils d’administration ainsi que par l’absence de procès-verbaux de certains d’entre eux. La rotation rapide de la présidence, quatre en cinq ans entre 2018 et 2022, entre les provinces, ne favorise pas la pleine responsabilisation du président sur un tel mandat.Par ailleurs,l’association a eu recours de façon croissante à des contrats à durée déterminée dont le nombre a été multiplié par trois en cinq ans. La chambre invite l’agence à revoir l’implantation de ses sites et à rationaliser son fonctionnement en vue de réaliser des économies.
La transformation en groupement d’intérêt public est l’occasion de renforcer les procédures et le contrôle interne
Malgré le développement de subventions pour des projets spécifiques ou de la vente de produits ou de prestations de services, l’association reste très dépendante des financements versées au titre du contrat de développement par l’Etat, la Nouvelle-Calédonie et les trois provinces. L’association doit mieux assurer l’information de ses membres et des tiers en publiant sur son site internet son rapport d’activité et de gestion puis ses comptes annuels. Dans un contexte de recul des engagements financiers des institutions, elle doit engager une réflexion sur son organisation à l’aune des choix stratégiques de ses membres tout en poursuivant la recherche d’autres sources de financement. La création du groupement d’intérêt public, comme la poursuite des réflexions vers un autre portage des activités entre plusieurs entités, suppose la réalisation d’un tour de table permettant de dégager un véritable plan de financement pluriannuel, en fonctionnement comme en investissement, des projets qui seront retenus par les membres.
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