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Sécurité civile

CTC NOUVELLE-CALÉDONIE

Face aux risques accrus issus du changement climatique, la Nouvelle-Calédonie doit améliorer la prévention, l’information et moderniser sa politique de sécurité civile.

Pour leur rapport public annuel 2024, l’attention des juridictions financières s’est portée sur «l’adaptation de l’action publique au changement climatique». Le changement climatique est en effet de plus en plus prégnant, d’autant que la mobilisation internationale pour tenter de l’atténuer s’avère à ce jour insuffisante.

La première question est de comprendre les ressorts et anticiper les conséquences du changement climatique sur la vie quotidienne. Il faut aussi identifier les efforts à entreprendre. La complexité de l’adaptation et l’importance des dépenses à consentir, alors que la situation des finances publiques reste préoccupante, amènent enfin à se demander comment concevoir, financer et mettre en œuvre des solutions qui soient à la fois adaptées et soutenables.

En écho à ces questions, les travaux des juridictions financières soulignent la nécessité que l’action publique en faveur de l’adaptation au changement climatique soit transparente, cohérente et efficiente.

Le rapport public annuel analyse plusieurs politiques sectorielles. La chambre territoriale des comptes a participé à ces travaux communs en menant un contrôle des comptes et de la gestion de la politique de sécurité civile mise en œuvre par la Nouvelle-Calédonie.

En effet, le changement climatique entraînera une amplification des phénomènes météorologiques extrêmes en Nouvelle-Calédonie, qui est exposée à la quasi-totalité des aléas naturels. La prise en compte du changement climatique dans la prévention des catastrophes naturelles doit véritablement devenir une priorité des politiques publiques.

Une connaissance des risques majeurs insuffisantes, une politique de prévention lacunaire

En dépit d’une forte exposition aux risques climatiques majeurs et bien qu’il existe de nombreux travaux d’experts dans ce domaine, la Nouvelle-Calédonie ne s’est pas dotée d’une politique globale d’acquisition des connaissances scientifiques. Celle-ci doit être impérativement renforcée afin de soutenir de façon cohérente la prévention des risques par la mise en place de plans de prévention des risques naturels valant servitude d’utilité publique élaborés en fonction d’une connaissance des aléas et un zonage à développer. Des solutions fondées sur la nature peuvent aussi permettre de réduire la vulnérabilité des zones à enjeux.

La communication et l’information du public sont en retard

Alors que l’information du public se développe dans d’autres territoires d’outre-mer ou états de la région, ce n’est pas le cas en Nouvelle-Calédonie, faute d’outils de communication ou de sensibilisation, mais également faute d’application de la réglementation déjà en place en la matière au niveau communal comme du territoire.

La mise en place d’une règlementation de la sécurité civile propre

La règlementation de la sécurité civile doit être mise à jour et modernisée à la suite du transfert de compétence de 2012. La réglementation actuelle est défaillante dans des domaines aussi importants que la prévention des risques, la coopération entre les communes pour l’organisation des secours, la formation des sapeurs-pompiers ou la prise en charge des dommages. L’élaboration d’un code local de sécurité civile est nécessaire.

L’organisation et les capacités des services d’incendie et de secours sont dépassés

L’autonomie des communes en matière de services d’incendie et de secours prévaut en Nouvelle-Calédonie au détriment d’une organisation des secours à l’échelle du territoire. Dix communes ne disposent d’aucun centre d’incendie et de secours. Les moyens cumulés des communes et ceux mis en place depuis 2014 par la Nouvelle-Calédonie sont insuffisants en hommes et pour certains matériels, notamment héliportés, pour garantir les secours. Il existe un risque important de dépassement capacitaire en cas d’aléa climatique majeur et un risque élevé d’accident en cours d’opération ou durant les entraînements. La chambre recommande un renforcement des moyens avec l’appui de l’État.

Le statut quo n’est plus tenable

La modernisation de l’organisation est indispensable en complément du renforcement des moyens. Il s’agit de finaliser sans délai le projet de modernisation du système d’alerte du 18 en mettant en service le centre unique de réception et de traitement des appels (Curta). La chambre recommande aussi la création d’une structure unique de gestion des moyens et des opérations à l’échelle du territoire afin de mutualiser les moyens et de résoudre les difficultés résultant du cloisonnement actuel des structures.

 

Accéder au rapport public annuel de la Cour des comptes

Accéder au rapport de la chambre territoriale des comptes