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COMMUNIQUÉ DE PRESSE
23 avril 2024
ENTITÉS ET POLITIQUES PUBLIQUES
LA GESTION DU CENTRE NATIONAL
D’ART ET DE CULTURE GEORGES POMPIDOU
Créé par la loi du 3 janvier 1975 et inauguré le 31 janvier 1977, le Centre national d’art
Georges Pompidou (Centre Pompidou) s’apprête à célébrer ses cinquante ans d’activité. Cet
anniversaire devrait toutefois se dérouler dans des conditions particulières, puisque son
bâtiment emblématique sera entièrement fermé au public pour permettre la réalisation de
travaux de restructuration, de 2025 à 2030. À cette date, le Centre aura ouvert deux
nouveaux « Centre Pompidou provisoires », à Bruxelles et à Jersey City et inauguré son
nouveau site à Massy, destiné à regrouper les réserves du Musée national d’art moderne.
Ces réalisations marqueront ainsi l’aboutissement des trois chantiers stratégiques menés
par le Centre Pompidou au cours des dix dernières années. Pour autant, force est de
constater que d’autres sujets n’ont pas connu les mêmes avancées, comme le
développement de sa fréquentation, la gestion des ressources humaines, le déploiement du
contrôle interne, ou encore le chantier des collections. À cet égard, la période de fermeture
à venir constitue une opportunité dont l’établissement doit se saisir pour rattraper son
retard dans ces domaines.
Une gouvernance à consolider et un modèle économique difficilement soutenable
Alors que le Centre Pompidou est engagé dans plusieurs projets structurants, ses orientations
stratégiques ne sont pas formalisées.
Le Centre n’est pas non plus lié à sa tutelle par un contrat
d’objectifs et de performances depuis 2020.
En outre, la gouvernance interne de
l’établissement n’apparaît pas en adéquation avec l’ampleur des projets portés par le Centre.
Le contrôle interne n’est que faiblement déployé et l’organisation n’a que très tardivement
évolué pour fonctionner en mode projet. En dépit des efforts réalisés par l’établissement pour
diversifier ses ressources propres, le modèle économique du Centre Pompidou apparaît
difficilement soutenable. La politique de valorisation de sa marque, qui s’est notamment
traduite par la création d’implantations provisoires, lui a permis de répondre à une demande
d’ingénierie muséale à l’international en plein essor. Cette politique commence à porter ses
fruits, mais elle gagnerait à être davantage formalisée sous la forme d’une véritable stratégie,
adossée à une évaluation exhaustive des coûts à refacturer aux partenaires. Par ailleurs, le
Centre dispose d’autres leviers pour augmenter la part de ressources propres dans son budget
en amplifiant sa fréquentation, notamment auprès des visiteurs étrangers, et en développant
le mécénat. Il doit également s’engager dans une plus grande maîtrise de ses dépenses, pour
regagner des marges de man
œ
uvre actuellement obérées par la rigidité de la masse salariale.
Un projet de rénovation insuffisamment piloté et dont le financement n’est pas assuré
Afin d’assurer la pérennité du bâtiment principal du Centre, un ambitieux programme de
travaux de rénovation a été défini à partir des années 2010. En juillet 2021, le président de
l’établissement a proposé de définir un schéma directeur culturel, consistant à améliorer
l’attractivité des espaces intérieurs. L’ajout tardif de ce volet culturel a soulevé des difficultés
liées au pilotage du projet, pouvant engendrer des surcoûts. De surcroît, si le volet technique
du schéma directeur est entièrement pris en charge par l’État (358 M
), le volet culturel devra
être financé sur ressources propres de l’établissement. Dans la mesure où le modèle
économique du Centre ne lui permet pas d’auto-financer ses projets, il devra réunir par
lui - même et d’ici à début 2025 au plus tard, les 169 M
manquants pour lancer les marchés
de travaux. Enfin, le lancement de ce projet d’envergure ne dispense pas l’établissement
d’actualiser son schéma directeur de stratégie immobilière, dans l’objectif de rationaliser ses
implantations louées dans le parc privé.
Un nouveau lieu de réserves dont le coût a fortement dérapé
La collection du Centre Pompidou, riche de près de 122 000
œ
uvres, constitue la deuxième
collection d’art moderne et contemporain au monde après celle du Museum of Modern Art de
New-York. Or les réserves de l’établissement sont en grande partie externalisées dans des
locaux loués à des bailleurs privés. Souhaitant trouver un lieu d’accueil pérenne, le Centre s’est
engagé dans un projet de construction d’un nouveau site de réserves à Massy. Si le concept de
réserves ouvertes au public a permis d’attirer des financements élevés de la part des
collectivités territoriales, l’évolution du projet d’un équipement technique à une véritable
antenne du Centre, n’a pas été sans conséquence sur le dimensionnement des espaces et les
coûts de fonctionnement associés. Dans le cadre d’un marché de partenariat public-privé, des
dépassements importants des estimations initiales ont eu lieu en raison de la sous-évaluation
de certains postes de dépenses et du contexte inflationniste. Le coût complet du projet devrait
s’élever au total à plus de 254 M
. De surcroît, la durée réelle d’amortissement de ce nouvel
équipement, d’une durée théorique de 25 ans, doit être précisée compte tenu du rythme
d’accroissement très élevé des collections au cours des vingt dernières années.
Une modernisation de la gestion des ressources humaines trop longtemps repoussée
Dans son précédent rapport, la Cour faisait état de la nécessité de moderniser la gestion des
ressources humaines de l’établissement. Près de dix ans plus tard, force est de constater
qu’aucune réforme structurelle n’a été menée dans ce domaine. Le Centre Pompidou conserve
des modalités de gestion des ressources humaines dérogatoires au droit commun dans de
nombreux domaines parmi lesquels le statut des personnels, l’organisation et la durée du travail
des agents postés, et les modalités de conduite du dialogue social. Le statu quo n’apparaît plus
tenable au regard des échéances auxquelles le Centre Pompidou est confronté : la gestion des
ressources humaines doit redevenir une priorité pour l’établissement, pour récupérer les
marges de man
œ
uvre en termes de masse salariale et d’emplois qui lui font actuellement
défaut dans la perspective de la réouverture.
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CONTACTS PRESSE :
Julie Poissier
Responsable du pôle médias & réseaux sociaux
T
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julie.poissier@ccomptes.fr
Sarah Gay
Chargée des relations presse
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