Les orientations stratégiques visant à doter le territoire d’équipements structurants pour réduire le recours à l’enfouissement et accroître le volume de déchets valorisés n’ont pas abouti. Les difficultés récurrentes à définir, de manière concertée, un dispositif de traitement des déchets à l’échelle du territoire ont retardé l’adoption du plan régional, et limité le degré de précision apporté par le plan sur les caractéristiques de ces infrastructures et le coût de leur financement. Dans ce contexte, la planification à développer au niveau des intercommunalités, disposant par ailleurs le plus souvent de faibles capacités d’ingénierie, peine à se structurer.
Le coût du service public de prévention et de gestion des déchets représente, en 2022, 104 M€ en Corse. Rapporté au poids des déchets collectés et traités par habitant, ce coût est très élevé et représente deux à trois fois celui de la moyenne nationale. Il pèse fortement sur le budget des intercommunalités. Pour certaines d’entre elles, il représente 80 % des dépenses de fonctionnement et contraint dès lors fortement l’exercice d’autres compétences. Les marges de manœuvre identifiées par la chambre à l’occasion de ses contrôles réalisés entre 2020 et 2024 restent d’actualité. Elles supposent de rendre plus incitatif le financement du service et de poursuivre l’optimisation de l’organisation des collectes (notamment le nombre de tournées et le temps de travail des agents). La recherche d’un meilleur équilibre entre la qualité du service et son coût pour la collectivité doit se poursuivre, dans un contexte où l’augmentation des charges liées au traitement aura vocation à perdurer.
Les actions de prévention des déchets, pourtant au sommet de la hiérarchie des modes prioritaires de traitement, restent marginales : elles représentent, en Corse, 3 % des charges du service public en 2021. Outre les actions de sensibilisation à destination de différents publics, plusieurs collectivités se sont impliquées pour expérimenter des modes de traitement de proximité des biodéchets. Ces initiatives attestent d’une dynamique de mobilisation qui doit désormais, pour devenir pérenne, davantage se structurer. En l’absence de programmes locaux et de méthodes permettant un suivi dans la durée des quantités de déchets évités, l’impact de ces mesures est difficile à évaluer.