Un choc majeur sur les finances publiques en 2020
Les mesures de restrictions d’activités et de déplacements prises à partir du mois de mars 2020 face à l’épidémie de covid 19 ont conduit à une chute brutale de l’activité économique : le PIB a reculé de 7,9 % en 2020, un niveau de récession jamais atteint en période de paix. L’impact sur les finances publiques est considérable, avec des pertes très importantes de recettes pour l’ensemble des administrations publiques (- 63,8 Md€). Parallèlement, les dépenses ont enregistré une augmentation très élevée, à hauteur de 92,8 Md€ en 2020, en partie liée aux mesures de soutien de l’économie mises en place. Le déficit a atteint 9,2 points de PIB. En conséquence, la dette publique a augmenté de près de 20 points de PIB par rapport à 2019, pour s’établir à 115,1 points de PIB (soit 2 650 Md€).
En 2021, un déficit toujours élevé malgré le rebond de l’activité économique
En 2021, le gouvernement prévoit un redémarrage de l’économie avec une croissance estimée à 5 %. Du fait d’un rebond partiel des recettes et d’une dépense publique toujours en hausse, en lien notamment avec la montée en puissance du plan de relance, le déficit public resterait élevé, à 9,4 points de PIB.
La dette publique progresserait de 190 Md€ et s’établirait à 117,2 points de PIB en 2021, en augmentation de 2,1 points par rapport à l’année précédente.
Le déficit structurel en 2021 resterait très élevé (-7,3 points de PIB ou moins 4 ½ points hors mesures d’urgence). À l’issue de l’année 2021, la France ferait ainsi partie des pays de la zone euro dont la situation des finances publiques est la plus affectée par la crise.
Les prévisions après 2021, le défi de la croissance et de la maitrise de la dépense publique
Dans le programme de stabilité d’avril 2021, le Gouvernement se donne pour ambition de ramener le déficit public sous 3 % en 2027. Ce niveau de déficit permettrait ainsi à la dette de commencer à s’infléchir à cet horizon. En l’absence de mesures prévues de hausse de la fiscalité, cet ajustement reposerait sur une maîtrise renforcée de la dépense publique.
Dans cette hypothèse, la dépense annuelle, hors charges d’intérêts, croitrait ainsi de 0,6 % en volume, soit moitié moins que le rythme de croissance moyen observé sur les dix années avant la crise sanitaire (2010-2019). Par rapport à cette période d’avant crise, ce serait donc près de 9 Md€ d’économies supplémentaires chaque année qui seraient nécessaires entre 2022 et 2027.
La dette, l’enjeu croissant du financement sur les marchés financiers pour les administrations publiques
La dette publique a augmenté de plus de 1 000 Md€ depuis la crise financière de 2008. Pour faire face à l’augmentation des besoins de financement, les administrations publiques ont pu bénéficier de conditions exceptionnelles sur les marchés financiers. Comme la Cour l’a souligné dans son rapport au Premier ministre, cette situation pourrait ne pas être durable et rend nécessaire une action résolue pour retrouver une trajectoire de finances publiques permettant d'infléchir la courbe de la dette.