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Syndicat intercommunal d'adduction d'eau potable (SIAEP) du Lieuvin (Eure)

CRC NORMANDIE

La chambre régionale des comptes Normandie a examiné, à compter de 2020, la gestion du syndicat intercommunal d'adduction d'eau potable (SIAEP) du Lieuvin.

Synthèse

Le SIAEP du Lieuvin est un syndicat mixte fermé , créé le 1er janvier 2020 par fusion entre le SIPAEP de Beuzeville et le SAEP Cormeilles Lieuvin Thiberville. Il est situé sur le plateau du Lieuvin fait partie du bassin versant de la Seine. Sa mission est la gestion de l’eau potable (production, traitement, stockage et distribution) sur le territoire syndical, qui couvre 80 communes. En 2021, la population desservie est de 42 975 habitants pour 22 018 abonnés. L’économie du territoire syndical est essentiellement agricole.

Si la gestion de la distribution de l’eau était, jusqu’en 2020, assurée en partie en régie, en régie-prestation et en affermage, l’année 2021 a été marquée par la suppression de l’affermage et le retour à une gestion en régie.

Doté d’un linéaire de 1 338 kilomètres de réseaux de distribution d’eau, il utilise majoritairement du polychlorure de vinyle monomère (PVC) d’avant 1980 et de la fonte grise, qui sont des matériaux propices aux fuites en, raison de leurs défauts techniques.

En 2021, le rendement du réseau était moyen (73,4 %) et le taux de perte en eau élevé (supérieur à 20 %). La lutte contre les fuites d’eau est donc stratégique. À cette fin, la politique du syndicat s’est orientée vers la récupération de ces volumes annuels perdus d’environ 900 000 m3 par la mise en œuvre de son programme de renouvellement des canalisations sur la période 2022-2025 pour un investissement global de 25 M€. Sa mise en œuvre accuse un léger retard mais devrait significativement améliorer le taux de renouvellement du réseau, qui passerait de 0,67 % à 2 %.

À cet investissement s’ajoutent les efforts du syndicat pour sécuriser sa ressource en eau. Tous les points d’eau font l’objet d’un arrêté de déclaration d’utilité publique. Des tensions sur la ressource sont apparues en raison de taux de prélèvement proches de 100 % pour certains points d’eau notamment en période de pointe. La recherche de nouvelles sources est en cours.

À ce stade, l’eau produite et distribuée est de bonne qualité mais le risque de dégradation est réel en raison du relargage potentiel de molécules de polychlorure de vinyle provenant d’anciennes canalisations en PVC et, plus préoccupant, la détection de nouveaux métabolites provenant de la dégradation du chloridazone (pesticides). Le traitement et le suivi renforcés de la qualité de l'eau sont donc requis.

La situation financière du syndicat est saine et le niveau de sa capacité d’autofinancement est en rapport avec son programme 2022-2025 de renouvellement de ses réseaux. Les mesures de protection de la ressource ne devraient pas entraîner, à moyen terme, de dégradation de ses équilibres financiers.

Recommandations de performance

  1. Remplacer en priorité les canalisations en PVC dans les endroits soumis au risque le plus élevé.
  2. Intensifier les mesures de détection des fuites et les travaux de remplacement des canalisations fuyardes.
  3. Mettre en place des mesures préventives (technologiques ou réglementaires) pour faciliter le recouvrement des factures et réduire significativement le taux de factures impayées.

Recommandations de régularité

  1. Renouveler les compteurs de plus de 15 ans d’âge (arrêté ministériel du 6 mars 2007).
  2. Mettre en place les mesures de traitement et de suivi renforcé de la qualité sanitaire de l’eau tant pour le relargage de chlorure de vinyle monomère que pour la présence des métabolites de la chloridazone (chloridazone méthyldesphényl et chloridazone desphényl) émergents (arrêté du 11 janvier 2007).
  3. Retracer l’exploitation du service public d’eau potable dans toutes ses composantes dans un seul budget soumis à l’instruction comptable M49.

 

 

 

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