PAYELLE Charles Georges
Né le 24 juin 1859 à Paris (2ème ancien), décédé le 28 juin 1941 à Paris (17ème).
Fils de Louis Hubert, dit Gustave Payelle, négociant (Saint-Gobain, Aisne, 14/3/1827-30/1/1890 Paris 16ème) et d’Alexandrine Augustine Louise Olympe Flamant (Paris 17/12/1840-17/2/1912 Paris 9ème), mariés le 31 août 1858 à Paris (6ème ancien).
Petit-fils de Jean François Payelle (Saint-Gobain 21/4/1793-24/8/1845 Saint-Gobain), marchand épicier, puis marchand de rouennerie (draps), veuf de Joséphine Evrard, et de Stéphanie dite Fanie Guillaume (Chauny, Aisne, 2 pluviôse an IV, 22/1/1796-8/8/1885 Saint-Gobain), mariés le 27 novembre 1816 à Chauny. Petit-fils de Georges Abraham Flamant (Gaillon, Eure, 23/4/1784-21/1/1848 Paris 6ème ancien) et de Louise Rosalie Robertine Courtan (Paris 11 floréal an XII, 1/5/1804-15/10/1854 Paris 5ème ancien), mariés le 6 septembre 1824 à Paris (4ème ancien).
Arrière-petit-fils d’Alexis Payelle (Vendeuil, Aisne, 19/11/1757-23/3/1835 Saint-Gobain), garde de la forêt de Saint-Gobain, et de Justine Hannier (Vendeuil 2/8/1753-9/2/1831 Saint-Gobain), mariés avant 1792. Arrière-petit-fils de Charles Noël Montain Guillaume (Chauny 1758-20/1/1812 Chauny), homme de loi, suppléant du juge de paix à Chauny, et de Françoise Oger (? -ap. 1816 ?), mariés avant 1796. Arrière-petit-fils de Michel Flamant (Paris 1747-ap. 1784-av. 1824 ?), chapelier, et d’Anne Sauvé (Gaillon 25/2/1753- ap. 1784-av. 1824 ?), mariés le 14 février 1774 à Gaillon. Arrière-petit-fils de Dominique Robert Courtan (Meaux, Seine-et-Marne, 16/7/1774-11/7/1829 Paris 5ème ancien), perruquier, et de Marie Jeanne Louise Leraut (Paris 1776-ap. 1824 ?), mariés le 20 brumaire an VII, 10 novembre 1798, à Paris (4ème ancien).
Epouse le 22 septembre 1890 à Paris (1er) Zulma Madeleine Carraud (Le Mée-sur-Seine, Seine-et-Marne, 4/8/1868-22/10/1939 Versailles, Yvelines). L’ancien ministre Edouard Lockroy était témoin du mariage. Fille de François Yvan Carraud (Saint-Cyr, Yvelines, 19/10/1826-11/9/1881 Nohant-en-Graçay, Cher), lieutenant-colonel au corps des chasseurs forestiers, inspecteur général des Eaux-et-Forêts, conseiller général du Cher, officier de la Légion d’honneur en 1880, et de Zoé Louise Françoise de Ridder (Bruxelles, Belgique, 19/4/1835-10/7/1903 Paris 1er), mariés le 1er août 1863 au Mée-sur-Seine.
Petite-fille de François Michel Carraud (Bourges, Cher, 24/8/1781-13/2/1864 Nohant-en-Graçay), chef de bataillon d’artillerie, prisonnier des anglais de 1806 à 1814, directeur des études à l’Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr, chevalier de Saint-Louis, officier de la Légion d’honneur en 1829, et d’Estelle Zulma Tourangin (Issoudun, Indre, 4 germinal an IV, 24/3/1796-24/4/1889 Paris 1er), écrivain, mariés le 20 novembre 1816 à Issoudun, amie et correspondante d’Honoré de Balzac. Petite-fille de Gustave Nicolas Joseph de Ridder (Bruxelles, Belgique, 31/5/1795-27/5/1862 Le Mée-sur-Seine), ingénieur des Ponts-et-Chaussées, pionnier de la construction des chemins de fer en Belgique, constructeur de locomotives, acteur de la révolution belge de 1830, chevalier de la Légion d’honneur, officier de l’ordre de Léopold, et de Césarine Armande Georges (Paris 18/4/1809-6/12/1872 Paris 8ème), mariés le 25 avril 1825 ou 1827 à Saint-Josse-ten-Noode, Bruxelles.
Arrière-petite-fille de François Carraud (1754-27/1/1826 Issoudun), ancien président au grenier à sel de Bourges, propriétaire, et de Marguerite Bourgeot (Issoudun 5/1/1749-24/10/1824 Issoudun), mariés avant 1781. Arrière-petite-fille de Rémy Tourangin (Issoudun 1751-9/12/1833 Issoudun), mercier drapier, administrateur de l’Hôtel-Dieu d’Issoudun, membre de la société des jacobins, propriétaire, adjoint au maire d’Issoudun, et de Françoise Elizabeth Courant (Issoudun 24/2/1756-19/9/1821 Issoudun), mariés le 2 mars 1782 à Issoudun, paroisse Saint-Paterne. Arrière-petite-fille de Frédéric de Ridder (Bruxelles 26/2/1767-23/9/1844 Bruxelles ?), entrepreneur de transport de bois, et de Claire Bonniau (Mons, Belgique, 9/11/1770-17/1/1843 Bruxelles ?), mariés le 11 janvier 1795 à Mons.
Cousine de Maurice Paléologue (Paris 1859-1944 Paris), diplomate, Grand Officier de la Légion d’honneur, fils d’Alexandre Paléologue et de Armande Louise Frédérique de Ridder. Petite-nièce de Clémence Tourangin, mariée en 1806 à Issoudun à Emmanuel Cochon de Lapparent (1777-1870), préfet, fils de Charles Cochon de Lapparent (1750-1825), conventionnel, ministre de la police du Directoire en 1796.
Père de Hubert Yvan Gabriel Robert (Paris 2/8/1891-9/11/1971 Paris 6ème), sans alliance ; Gaston Jean (Paris 18/11/1894-24/2/1964 Paris 8ème), ingénieur, marié le 8 novembre 1923 à Paris (8ème) à Simone Marie Wittersheim (Paris 1/10/1894-7/3/1957 Paris 8ème), et Raymond Gérard Payelle (Paris 15/9/1898-10/10/1971 Paris 17ème), homme de lettres sous le pseudonyme de Philippe Hériat, romancier, acteur et cinéaste, Prix Renaudot (L’Innocent, 1931), Prix Goncourt (Les enfants gâtés, 1939), Grand prix du roman de l’Académie française (La famille Boussardel, 1946), membre de l’Académie Goncourt en 1949.
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Etudes au lycée Henri IV avec Maurice Bloch (1861-1933), futur Premier président (voir notice).
Licence en droit.
Avocat à la Cour d’Appel de Paris de 1883 à 1886, sous-chef du cabinet du ministre du Commerce et de l’Industrie Edouard Lockroy le 7 janvier 1886, chef-adjoint du cabinet le 31 juillet 1886. Chef de bureau des syndicats professionnels au ministère du commerce et de l’industrie le 21 septembre 1886, secrétaire de la commission consultative de contrôle des finances de l’Exposition Universelle de 1889. Membre du Conseil Supérieur de l’enseignement industriel et commercial le 26 novembre 1892. Chef du cabinet du ministre de l’Instruction Publique, des Beaux-arts et des Cultes Raymond Poincaré du 5 avril 1893 au 3 décembre 1893, chef de cabinet du ministre des Finances Raymond Poincaré le 10 juin 1894. Directeur du Personnel et du Matériel le 8 septembre 1894, caissier payeur central du Trésor Public le 21 novembre 1895. Directeur général des Contributions directes le 1er février 1900, mène à bien une réforme des bases de taxation. Conseiller d’Etat en service extraordinaire le 8 novembre 1901.
Procureur général le 12 avril 1908, membre de la commission des aides aux sinistrés du tremblement de terre du Midi en 1908. Premier Président le 17 octobre 1912. Honoraire à sa demande le 15 mai 1933.
Franc-maçon affilié à la loge « La Justice » du Grand Orient à Paris en 1891. Membre du Comité d’organisation des Congrès du Contrat du Travail à l’Exposition Universelle de 1889, où il obtient une médaille d’or (Groupe d’Economie Sociale). Membre de la commission extraparlementaire du cadastre en 1900. Cofondateur et membre du bureau du comité du Secours National créé le 4 août 1914, à l’initiative d’Albert Kahn, membre du comité central français des secours américains en décembre 1914. Président de la commission d’enquête sur les actes commis par l’ennemi durant la guerre de 14-18 en violation du droit des gens, qui publia une série de rapports jusqu’en 1919, membre de la commission pour l’étude des conditions de constitution de la Société des Nations créée par le président du Conseil Jules Ribot le 13 novembre 1917. Membre de la commission centrale pour les prêts à consentir aux victimes de sinistres, membre de la commission arbitrale chargée de statuer sur le statut et les échelles de traitement des agents des réseaux ferrés en 1920. Membre de plusieurs conseils d’administration après sa retraite, dont celui du Crédit Foncier de France, de la compagnie d’assurances La Prévoyance, de la Société générale et de la Banque de l’Indochine.
Extrait de son éloge par le Premier président Bloch en 1933 : « (…) Dès le premier jour il lui avait consacré toutes les ressources d’une intelligence infiniment cultivée, lexpérience d’un grand passé administratif, une loyauté d caractère à qui chacun rendait hommege, une rare conscience des devoirs de sa charge ; il lui avait surtout donnée son cœur. (…) Je n’ai pas à rappeler ici le souci d’équité, le scrupule d’impartialité qu’il apportait à tous les actes de sa fonction. Qu’il présidât la Chambre du Conseil, les grandes audiences des chambres, la comité du rapport public, il cherchait avant tout à assurer le libre jeu de la discussion, à provoquer l’exposé de toutes les opinions, à résumer les débats en toute objectivité, et son autorité dans la délibération avait d’autent plus de poids qu’lle tendait moins à s’imposer.(…) Qui pourrait oublier l’éloquente variété des discours prononcés ici-même : éloges funèbres, souvenirs d’adieu où, en dépit de la monotonie inhérente au cadre uniforme où s’écoul notre vie professionnelle, il savait mettre en lumière la personnalité de chacun, rappeler les travaux et les œuvres, citer l’anecdote caractéristique qui faisianet le mieux ressortir l’agrément des relations, la qualité des mérites, l’éclat des services rendus.(…) »
Extrait de son éloge par le Procureur général Labeyrie en 1933 : « (…) Quelle joie ne dût-il pas éprouver lorsqu’il fut nommé Procureur général ! Il accédait à l’un des postes alors considérés comme la récompense suprême pour les plus éminents et les plus anciens chefs de service de l’administration des finances ; il entrait, d’autre part, dans un corps où il savait trouver les habitudes de scrupules dans le travail, le respect des traditions et de courtoisie qui correspondaient à ses goûts naturels. Le scrupule avec lequel il entendait exercer ses fonctions apparut partout : il voulait que toute lettre, tout arrêt venant de la Cour fussent parfaits, même dans les plus petits détails de forme. (…) Vous n’oublierez de longtemps la façon magistrale avec laquelle il présidait les séances plénières de la Cour et celles où les chambres jugeaient ce qu’il est convenu d’appeler les grands comptes : toutes les questions qui devaient venir en discussion avaient été si sérieusement étudiées par lui qu’il nous donnait parfois l’impression de les connaître mieux que les rapporteurs eux-mêmes. (…) »
Extrait de son éloge par le Procureur général Godin en 1941 : « (…) La plupart d’entre nous ont longtemps connu ce chef magnifique, si vigoureux, si droit, qui est resté vingt-sept ans à notre tête, quatre en qualité de Procureur général, vingt-trois comme Premier président. (…) Ce qui frappait le plus, dès l’abord, chez cet étonnant manieur de chiffres, c’était la très haute distinction de ses manières, de son caractère, de son esprit. Il était né grand seigneur. La nature lui avait donné cette autorité naturelle qu’aucun effort ne remplace, et sa très brillante culture y ajoutait le charme le plus rare. (…) Payelle est toujours resté de ceux que le droit de commander rend particulièrement sévère avec eux-mêmes et qui placent, à sa base, les plus hautes obligations. Sa bonté si affable avec ses plus lointains subordonnés traduisait au fond cette conception du devoir par laquelle le « droit divin » - et l’autorité est-elle autre chose ? - apparait moins comme une créance que comme une dette à l’égard d’autrui : une somme de devoirs et non de privilèges, sauf pour le chef. (…) Vous avez reconnu aussi quel éclat prenaient les assemblées de la Cour, quand il les présidait. C’était une fête pour nous que de voir la science juridique du Premier président donner à l’examen des questions soumises à la discussion une portée qui étonnait toujours, et dépassait quelquefois les rapporteurs eux-mêmes, en même temps que la forme châtiée de sa langue ravissait l’esprit. Ce qui achevait de noius enchanter, c’était d’entrevoir à travers ces brillantes discussions la très haute idée que le Premier président Payelle se faisait du rôle de la Cour dans la vie financière de la France. Elle était pour lui l’expression de deux vertus cardinales de l’esprit français, le respect de la tradtition et celui de la probité. (…) »
Domiciles : 15, rue de Surène (8ème), 6, avenue du Coq (9ème), 177, boulevard Malesherbes (17ème). Propriétaire du château de Nohant, ancienne demeure de George Sand, vendu en 1920.
Grand-Croix de la Légion d’honneur le 19 août 1937. Officier d’Instruction Publique.
Familier dans sa jeunesse du salon de Victor Hugo, ami de Georges Hugo, il est l’un des six amis désignés à la mort du poète pour accompagner le corbillard des pauvres lors de ses obsèques en 1885.Collectionneur de tableaux et de gravures.
Bibliographie : Ernest Daudet : Souvenirs des milieux littéraires, politiques, artistiques et médicaux. Paris 1914. Extraits du chapitre VI, volume 1 : « Le secrétaire de Lockroy était, à l’époque, Georges Payelle, aujourd’hui Premier président de la Cour des comptes : « Payelle, ou la plus belle carrière administrative de la République ». C’était, et c’est sans doute encore un grand et jovial garçon, aussi farceur que nous – ce qui n’était pas peu dire – féru de littérature et de poésie, et qui savait par cœur des centaines de vers de tous les romantiques et de tous les parnassiens. »
Publications : Le Livre Rouge. Les atrocités allemandes en France. Rapport officiel et in extenso présenté à M. le Président du Conseil le 7 janvier 1915 par la commission instituée en vue de constater les actes commis par l’ennemi en violation du droit des gens, Paris 1915 (traductions en allemand et anglais), suivis d’autres rapports de la commission jusqu’en 1919 ; Victor d’Auriac, notice biographique suivie de quelques poésies posthumes, Paris H. Champion 1925 ; Préface en 1933 les Contes et légendes mythologiques d’Emile Genest, plusieurs fois réédités jusqu’en 1968.