Après avoir, dans un premier temps, analysé le budget déjà réalisé sur l’année 2024 et rétabli sa sincérité, la chambre a arrêté, pour le budget voté pour l’année 2025, le déficit prévisionnel global 2025 à 57,5 M€ avec un seul budget annexe « service public de l’assainissement non collectif » en équilibre. Tous les autres budgets sont en déséquilibre. Parmi eux, les budgets annexes « adduction en eau potable » et « assainissement collectif » portent l’essentiel du déséquilibre.
Compte tenu de l’ampleur du déséquilibre et de la fin de l’exercice budgétaire, aucune mesure que la chambre aurait pu préconiser pour rétablir l’équilibre budgétaire ne pouvait produire d’effets probants à très court terme.
Tout d’abord, la chambre prend acte des récentes décisions relatives à la mise en place de la régie personnalisée prévue par la loi n° 2021-513 du 29 avril 2021 rénovant la gouvernance des services publics d’eau potable et d’assainissement en Guadeloupe. Elle propose une trajectoire de redressement qui intègre à la fois des mesures et plans d’économies, particulièrement sur les charges de personnel et des préconisations de nature à augmenter les ressources propres du syndicat.
En complément, la chambre a souhaité aller plus loin en s’appuyant sur les statuts du syndicat et les dispositions du CGCT pour préconiser une solidarité financière des membres du SMGEAG, soit les communautés d’agglomération, le département et la région. Cette solidarité, limitée à deux exercices (2026 et 2027), confortera les mesures ci-dessus décrites.
Dans la mesure où ce scénario reste optimiste mais prudent, la chambre a limité sa prospective à cinq ans avec un déficit d’exploitation qui, s’il se réduit (8,4 M€ en 2030 contre 29 M€ en 2026), reste néanmoins significatif et un résultat cumulé qui s’aggrave (- 150,2 M€ en 2030 contre – 86,5 M€ en 2026). De ce fait, cette prospective a vocation à être revue et affinée chaque année par la chambre jusqu’au retour à l’équilibre de chacun des budgets du syndicat mixte.
Au final, les mesures de redressement propres au syndicat et la solidarité financière ne sauraient en tout état de cause suffire. Seul le retour de la confiance des usagers, lié notamment à la fin des tours d’eau, permettra d’améliorer le paiement des factures d’eau.
C’est à cette condition que le redressement durable du SMGEAG sera possible.