Le Président
Montpellier, le 28 novembre 2012
lettre recommandée avec A.R.
500 Avenue des Etats du Languedoc - CS 70755 - 34064 Montpellier cedex 2
téléphone : 04 67 20 73 00 - télécopie : 04 67 20 73 49 - courriel : crclr@lr.ccomptes.fr
ROD2 - SDIS du Gard
CONFIDENTIEL
Référence : 126 / 030090 993 / 1358
Monsieur le Président,
Par envoi en date du 17 octobre 2012, la chambre a porté à votre connaissance son rapport
d’observations
définitives concernant la gestion du s
ervice départemental d’incendie et de secours du
Gard au cours des exercices 2002 et suivants.
Celui-ci a également été communiqué, pour ce qui les concerne, à vos prédécesseurs.
Cet envoi n’a pas donné lieu à réponse de votre part dans le délai d’un mois prévu par les
articles L. 243-5 et R. 241-17 du code des juridictions financières (CJF).
A l’issue de ce délai, le rapport d’observations définitives retenu par la chambre régionale
des comptes vous est à présent notifié.
En application des articles L. 243-5 et R. 241-17 du CJF, ce rapport devra être communiqué
à votre assemblée délibérante dès sa plus proche réunion. Il devra notamment faire l’objet d’une
inscription à son ordre du jour, être joint à la convocation adressée à chacun de ses membres et donner
lieu à un débat.
Il vous appartient d’indiquer à la chambre la date de cette réunion.
Après cette date, le document final sera considéré comme un document administratif
communicable aux tiers, dans les conditions fixées par la loi n° 78-753 du 17 juillet 1978 modifiée.
Je vous prie d’agréer, M
onsieur le Président
, l’expression de ma considération distinguée.
Nicolas BRUNNER
Monsieur Alexandre PISSAS
Président du conseil d’administration
du S.D.I.S. du Gard
BP 48069
982 Avenue Joliot Curie
30932 NIMES CEDEX 9
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Chambre régionale des comptes de Languedoc-Roussillon
Rapport d’observations
définitives : Service départemental
d’incendie et de secours du Gard (30)
ROD2 - SDIS du Gard
Rapport d’observations
définitives n° 126/1358 du 28 novembre 2012
SERVICE DÉPARTEMENTAL
D’INCENDIE ET DE SECOURS DU GARD
Exercices 2002 et suivants
S O M M A I R E
1.
Présentation du SDIS
...............................................................................................................................
4
1.1.
Données générales sur le SDIS
.......................................................................................................
4
1.2.
La gouvernance
................................................................................................................................
6
1.3.
Les engagements conventionnels
....................................................................................................
7
1.4.
Organisation
.....................................................................................................................................
7
2.
Les documents d’organisation, de connaissance des risques et de planification
...................................
9
2.1.
Le schéma départemental d’analyse et de couverture des risques (SDACR)
.................................
9
2.1.1.
Adoption du SDACR de 2002
................................................................................................
9
2.1.2.
Contenu du SDACR de 2002
.................................................................................................
9
2.1.3.
Suivi et mise à jour du SDACR
............................................................................................
13
2.2.
Le règlement opérationnel (RO)
.....................................................................................................
15
2.3.
L’adaptation du dispositif au SDACR et au RO
..............................................................................
15
2.3.1.
Le maillage des centres de secours
.....................................................................................
16
2.3.2.
L’armement
..........................................................................................................................
18
2.4.
Les conventions avec les SDIS voisins sur le plan opérationnel
...................................................
19
2.5.
Le règlement intérieur (RI)
..............................................................................................................
21
3.
Situation financière et conditions de financement du SDIS
...................................................................
22
3.1.
La section de fonctionnement
.........................................................................................................
22
3.1.1.
Les dépenses de fonctionnement
........................................................................................
22
3.1.2.
Les recettes de fonctionnement
...........................................................................................
24
3.2.
Rigidité des charges de fonctionnement et autofinancement brut
.................................................
26
3.3.
La section d’investissement
............................................................................................................
27
3.3.1.
Les dépenses d’investissement
...........................................................................................
27
3.3.2.
Structure et évolution des recettes d’investissement
...........................................................
30
3.3.3.
Les recettes d’investissement
: le fonds d’aide à l’investissement (FAI)
.............................
33
3.4.
Perspectives financières du SDIS 30
.............................................................................................
33
3.5.
Les relations avec le département
.................................................................................................
36
3.5.1.
La convention pluriannuelle
.................................................................................................
36
3.5.2.
Préparation du budget et dialogue de gestion
.....................................................................
38
4.
Le cadre juridique et la compensation financière des missions non obligatoires ou spécifiques
..........
38
4.1.
Les interventions payantes
.............................................................................................................
38
4.2.
Le secours à personne : les relations SDIS-SAMU
........................................................................
40
4.2.1.
Le cadre juridique
.................................................................................................................
41
4.2.2.
Le décompte des interventions
............................................................................................
41
4.2.3.
Le montant du remboursement par intervention
..................................................................
44
4.2.4.
Perspectives de résolution
...................................................................................................
45
4.3.
La coopération opérationnelle Etat / SDIS et le dispositif ESCRIM
...............................................
45
ANNEXES
...................................................................................................................................................
48
LISTE DES ABREVIATIONS UTILISEES
...................................................................................................
50
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Chambre régionale des comptes de Languedoc-Roussillon
Rapport d’observations
définitives : Service départemental
d’incendie et de secours du Gard (30)
ROD2 - SDIS du Gard
SYNTHESE
En application de l’article R. 1424
-1-1 du code général des collectivités territoriales (CGCT),
les services départementaux
d’incendie et de secours (SDIS) sont classés de la 1
ère
à la 5
ème
catégorie,
par ordre décroissant d’importance relative. Dans ce cadre, le service
départemental
d’incendie et de
secours du Gard (SDIS 30) est classé en 2
ème
catégorie et l’évolution des cri
tères présidant à ce
classement (démographie départementale, personnel du SDIS) permet d’envisager une accession à la
1
ère
catégorie dans les années à venir.
La gouvernance et l’organisation de l’établissement n’appellent pas d’observations
particulières. Le maillage des centres de secours apparaît néanmoins très resserré, dans la mesure où il
ne repose que sur 29 unités, là où la moyenne des SDIS de la catégorie est de 99.
La chambre observe en revanche que le SDIS 30 a accumulé
durant une dizaine d’anné
es
un retard inquiétant en matière de documents de planification et de synthèse. Le schéma départemental
d’analyse et de couverture des risques, document pourtant fonda
mental et prévu par la loi, datait ainsi de
2002 et présentait de nombreuses limitations.
Il n’a été mis à jour que récemment (présentation en
CASDIS le 25 juin 2012), de même que le règlement opérationnel, adopté en décembre 2011.
Indépendamment de ces évolutions récentes, le règlement intérieur en vigueur nécessite
également une révision et une simplification.
Par ailleurs
, l’organisation du SDIS 30 montre que l’établissement a développé, fin 2009,
une coopération avec ses homologues des départements voisins.
Dans le domaine financier, si les équilibres de la section de fonctionnement demeurent
positifs, le poids des dépenses de personnel dans la structure du budget, ainsi que leur accroissement
significatif sur l’ensemble de la période 2005
-2010, ne permettent pas au SDIS de dégager un
autofinancement suffisant.
Or, sur cette même péri
ode, le volume des dépenses d’investissement demeure très élevé,
alors même que l’endettement se situe à un niveau préoccupant. Dans ce contexte, l’hypothèse d’un
accroissement indéfini des contributions est extrêmement improbable, compte-
tenu de l’engagem
ent,
déjà largement supérieur à la moyenne, consenti dans le Gard par les collectivités locales en général et
le département en particulier.
Afin de ne pas subir, à terme, un effet de ciseau entre essoufflement des recettes et
progression des dépenses, l’é
tablissement devra, dans les exercices à venir, rechercher activement une
meilleure couverture financière des missions non obligatoires, une maîtrise des dépenses et notamment
de la masse salariale. Il devra par ailleurs rester prudent quant au volume de ses investissements. A cet
égard, la chambre recommande un développement du dialogue de gestion entre le SDIS et son principal
bailleur de fonds, le département.
En matière de compensation financière des missions non obligatoires, la chambre relève
que la coopération entre le SDIS 30 et le centre hospitalier universitaire de Nîmes, siège du service
d’aide médicale urgente (SAMU),
se heurte à des tensions et des blocages récurrents. Pour illustrer ces
difficultés, la convention prévue par la loi pour arrêter les modalités, notamment financières, de cette
coopération, n’a toujours pas été conclue. La chambre invite en conséquence les différentes parties à
sortir de cette situation préjudiciable, dans un premier temps par la voie conventionnelle et, à terme, en
envisageant la constitution d’un centre de traitement commun des appels 15
-18-112, plateforme
commune à même de faire converger les pratiques, les conceptions et les outils.
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Chambre régionale des comptes de Languedoc-Roussillon
Rapport d’observations
définitives : Service départemental
d’incendie et de secours du Gard (30)
ROD2 - SDIS du Gard
Enfin, la chambre a examiné un exemple singulier de coopération opérationnelle e
ntre l’Etat
et le SDIS
: l’élément de sécurité civile rapide d’intervention médical
e
(ESCRIM). Conçue autour d’un
hôpital médico-chirurgical de terrain aérotransportable, cette unité, qui existe depuis plus de 25 ans, a été
engagée à de nombreuses reprises
à l’étranger, dans des régions atteintes par des catastrophes
naturelles ou dans des zones de conflits. Sans revenir sur la disponibilité et l’efficacité opérationnelle
reconnues à cet outil coopératif, force est de constater que ses déploiements se sont
jusqu’ici effectués
en dehors de tout cadre juridique sécurisé. La chambre recommande en conséquence de finaliser dans
les meilleurs délais une
convention globale sécurisant les opérations menées par l’
ESCRIM, que ce soit
en matière de position statutaire
et de cadre d’emploi des personnels ou de couverture financière, par
l’Etat, d’un dispositif qui réalise des missions en son nom à l’extérieur du territoire national.
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Rapport d’observations
définitives : Service départemental
d’incendie et de secours du Gard (30)
ROD2 - SDIS du Gard
Aux termes de l’article L. 211
-8 du code des juridictions financières «
l’examen de l
a gestion
porte sur la régularité des actes de gestion, sur l’économie des moyens mis en œuvre et sur l’évaluation
des résultats atteints par rapport aux objectifs de l’assemblée délibérante ou de l’organe délibérant.
L’opportunité de ces objectifs ne peut
faire l’objet d’observations
».
La chambre régionale des comptes a examiné la gestion du service départemental
d’incendie et de secours du Gard à compter de l’exercice 2002
.
1. PRESENTATION DU SDIS
1.1.
Données générales sur le SDIS
En application de l’article R. 1424
-1-1 du code général des collectivités territoriales (CGCT),
les services départementaux d’incendie et de secours (SDIS) sont classés en cinq catégories, par ordre
décroissant d’importance relative. Un arrêté du 2 août 20
01 définit 4 critères de classement :
-
de 1 à 16 points, la population du département arrêtée par l’Institut national de la
statistique et des études économiques (INSEE) ;
- de 1 à 16 points, le montant des contributions, participations et subventions dont
l
’établissement bénéficie
;
-
l’effectif des sapeurs
-pompiers professionnels (SPP) appartenant au corps départemental,
de 1 à 8 points ;
-
l’effectif des sapeurs
-pompiers volontaires (SPV) appartenant au corps départemental,
également de 1 à 8 points.
Dans ce cadre, et selon les dernières données publiées par la Direction de la sécurité civile
(DSC) du ministère de l’Intérieur
1
, le SDIS du Gard est classé en deuxième catégorie, où il occupe le 4
ème
rang sur 24. S’agissant du classement national, il occupe le 22
ème
rang sur 96.
Avec respectivement 9, 14, 6 et 5 points dans les 4 critères susmentionnés et un total de 34
points, le SDIS 30 est très proche du classement en première catégorie, qui en nécessite 36.
Or, en ce qui concerne le critère de la population, le Gard se caractérise par une forte
croissance démographique. Selon le conseil général
2
, le département se classe, dans ce domaine, au
4
ème
rang national. Depuis 1990, la population départementale s’est accrue de 7
700 habitants par an, et
même de 8 100 habitants par an au cours des dix dernières années.
Les données produites par l’INSEE confirment ces ordres de grandeur
:
Population INSEE de 1999 à 2007 pour le Gard (en milliers)
3
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
622,5
630
638,2
647
655,9
664,6
674
683,2
689,8
La moyenne des taux d’accroissement de population 2000
-
2007 s’établit ainsi à +
1,29 %
par an. Elle est donc très supérieure aux + 0,7
% constatés par l’INSEE sur la décennie 1990
-1999, alors
même que cette progression était déjà l
e double de celle enregistrée sur l’ensemble du territoire national.
1
« Données classement 2008 »
2
3
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ROD2 - SDIS du Gard
Cette tendance devrait d’ailleurs se confirmer pour l’avenir, l’INSEE prévoyant, dans ses
projections jusqu’en 2030, une croissance démographique soutenue en Languedoc
-Roussillon (+ 1,1 %
par an), soit l’une des plus élevées de France et un taux de +
1 % par an pour le Gard.
Dans ces conditions, par référence à l’estimation de la population donnée par l’INSEE au
1
er
janvier 2008, soit 696 500 habitants, et en tenant compte des projections prévisionnelles, le Gard
pourrait franchir la barre des 750
000 habitants à l’horizon 2015
-2016, faisant passer le score du critère
de classement « population » de 14 à 15 points.
De même, en ce qui concerne le critère financier, les données propres au SDIS 30 le
positionnent d’ores et déjà largement en tête de sa catégorie. Ainsi, avec 61,61 M€ de dotations et
participations allouées, le SDIS du Gard se distingue très significativement de la moyenne de sa
catégorie, qui s’établit à 41,77 M€. Le S
DIS 30 dépasse même, sur ce critère, 3 des 18 SDIS de la
première catégorie.
Si l’on considère enfin le
critère des effectifs, le SDIS est crédité, dans les statistiques
ministérielles, de 660 SPP et 1 699 SPV.
Or, les effectifs relevés pour les années 2008 et 2010 sont :
SPP
31/12/2008
(Source : compte administratif 2008)
31/12/2010
(Source : compte administratif 2010)
Effectifs théoriques
(budgétaires)
666 (sans SSSM)
681 (avec SSSM)
658 (sans SSSM)
676 (avec SSSM)
Effectifs réels
(postes pourvus)
657 (sans SSSM)
670 (avec SSSM)
651 (sans SSSM)
669 (avec SSSM)
Personnels administratifs
et techniques (PATS)
01/01/2008
(Source : compte administratif 2008)
31/12/2010
(Source : compte administratif 2010
Effectifs théoriques
(budgétaires)
169
170
Effectifs réels
(postes pourvus)
164
168
SPV
12/12/2007
(Source : SDIS 30, tableau-questionnaire)
31/12/2009
(Source : SDIS 30, tableau-questionnaire)
Effectifs théoriques
(budgétaires)
Pas de tableau d’effectifs.
Pas de tableau d’effectifs
Effectifs réels
2 145
2 298
En réponse, le SDIS fait valoir une autre approche en se référant aux délibérations fixant les
effectifs par catégorie et selon laquelle les effectifs théoriques budgétaires sont les suivants :
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Tout en prenant acte de ces données, la chambre observe
qu’elles diffèrent peu de celles
mentionnées
dans les comptes administratifs et que les variations s’expliquent par la différence des dates
retenues pour établir les mesures.
A partir des données produites par le SDIS, on observe que ses effectifs de SPV dépassent
largement les chiffres retenus par la DSC. Le critère des effectifs en SPV serait ainsi qualifiable au score
de 7 points (contre 6 aujourd’hui) et très proche du maximum de 8 points, qui correspond à 2
400 SPV et
plus.
Dans ces conditions, le SDIS du Gard est susceptible de passer à moyen terme en 1
ère
catégorie, soit dans les années à venir, au bénéfice de ses effectifs en SPV, soit à horizon 2015 du fait
de la combinaison de plusieurs critères et notamme
nt l’accroissement de la population protégée.
1.2.
La gouvernance
Les conseils d’administration des SDIS comportant à la fois des élus municipaux,
intercommunaux et départementaux, le renouvellement de ces assemblées délibérantes est relativement
fréquent. En ce qui concerne le SDIS 30, la maîtrise des procédures de renouvellement a été évaluée sur
l’année 2008. En effet, cette année a vu la conjonction d’élections municipales (le 9 mars) et cantonales
(le 16 mars), ce qui a conduit au renouvellement de la to
talité des conseils d’administration des SDIS.
Grâce à une bonne anticipation de cette échéance, le CASDIS s’est prononcé suffisamment
en amont sur les procédures à mettre en œuvre (délibération n° 2008
-23 du 14 février 2008) pour que les
quatre mois laissés par la loi (articles L. 1424-2 et L. 1424-3 du CGCT) pour procéder aux élections des
représentants au conseil d’administration soient respectés.
Ces dernières devaient en effet se tenir avant le 16 juillet 2008 : elles se sont déroulées le
12 juin 2008.
Le nombre de sièges au CASDIS, inchangé depuis la départementalisation, est de 22, dont
14 sont dévolus aux représentants du département, 7 à ceux des communes et 1 au représentant des
établissements de coopération intercommunale (en 2008, cette catégorie ne concernait que la seule
communauté d’agglomération du grand Alès).
Cette répartition de sièges est conforme à la fourchette de 15 à 30 membres, autorisée par
l
’
article L. 1424-24-1 du CGCT.
Le renouvellement du conseil d’administration du SDI
S, suite aux élections municipales et
cantonales de 2008, a été maîtrisé et n’appelle pas d’observations
particulières.
Sur une période de 7 ans, le CASDIS s’est réuni selon la fréquence suivante
:
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
4
7
5
7
5
5
4
Le
rythme d’au moins une réunion par semestre, imposé par l’
article L. 1424-28 du CGCT,
est respecté.
Le fonctionnement du CASDIS est régi par un règlement intérieur voté, suite au
renouvellement de la totalité du conseil, le 2 juillet 2008. Il reprend pour
l’essentiel les termes même du
code (articles L. 1424-
24 et suivants du CGCT) et n’appelle pas d’observations critiques.
Le bureau du SDIS dispose d’une délégation (délibération n° 2008
-29 du 2 juillet 2008) qui
exclut dûment les attributions dont le CASD
IS doit conserver l’exercice. Sa composition actuelle,
conforme à la loi, a été votée par le conseil d’administration du 2 juillet 2008. Son mode de
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fonctionnement, les thèmes qu’il traite et la fréquence de ses réunions n’appellent pas d’observations
particulières.
Depuis une délibération du 30 mars 2000, le président et les trois vice-présidents bénéficient
du régime indemnitaire spécifique prévu par la loi (CGCT, article L. 1424-27, dernier alinéa), au taux
maximum, soit 50 % des indemnités perçues par les conseillers généraux pour le président du CASDIS
et 25 % de ces mêmes indemnités pour les vice-présidents.
Par arrêté du 23 juin 2008 et à compter du 24 juin 2008, le président du conseil général du
Gard a donné délégation à Monsieur Alexandre PISSAS, conseiller général du canton de Bagnols-sur-
Cèze, pour présider en ses lieux et place le conseil d’administration du SDIS du Gard.
Cette délégation a été renouvelée à la suite des élections cantonales du printemps 2011.
Autour de cette désignation, le système de délégations de signature ou de pouvoir qui
organise le fonctionnement de l’établissement est très complet, apparaît dûment mis à jour et n’appelle
pas d’observations.
1.3.
Les engagements conventionnels
Le SDIS a contractualisé des relations de partenariat avec ses homologues de tous les
départements limitrophes, dont un partenariat (groupement de commande) avec le SDIS de Lozère en ce
qui concerne l’approvisionnement pharmaceutique.
Aucune convention
répondant aux obligations figurant à l’article
L. 1424-42 du code général
des collectivités territoriales ne régule les relations entre le SDIS 30 et le CHU de Nîmes, siège du SAMU
et du centre 15.
Le
SDIS
souligne
toutefois
l’existence
d’une
convention
multipartite
SDIS
-CHU-
ambulanciers privés, sign
ée le 17 décembre 2004 et approuvée par le représentant de l’Etat et l’Agence
régionale de l’hospitalisation.
Cette convention vise effectivement à définir le rôle de chacun au titre de
l’aide médicale
urgente. Cependant, la chambre ne peut que constater que son pendant financier, signé le 20 décembre
2004 entre le CHU et le SDIS et valant pour les exercices 2003 et 2004, est demeuré sans suites.
La convention pluriannuelle de partenariat, prévue par la loi de modernisation de 2004, a été
passée récemment avec le conseil général.
Ces liens conventionnels feront l’objet de développements ultérieurs dans le présent rapport.
1.4.
Organisation
Le SDIS du Gard est composé de 3 groupements territoriaux (GT):
CSP
CS
Total
GT Cévennes-Aigoual
2
(Alès, Le Vigan)
10
12
GT Garrigues-Camargue
2
(Nîmes, Vauvert)
6
8
GT Vallée du Rhône
2
(Bagnols-sur-Cèze,
Villeneuve-lès-Avignon)
7
9
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Il
est organisé en 29 centres d’incendie et de secours, là où la moyenne nationale des SDIS
(statistiques 2008 du ministère de l’Intérieur) est de 76 centres et celle des SDIS de 2
ème
catégorie de 99
centres.
Si elle permet une gestion plus aisée, une telle
répartition n’est pas exempte, de l’aveu
même du SDIS, de contraintes certaines
: l’organisation opérationnelle est plus lourde, le recrutement
des volontaires n’en est pas facilité et des professionnels sont présents même dans les centres de
secours à fa
ible activité. Les économies d’échelle en matière, notamment, de casernement n’ont semble
-
t-il jamais été chiffrées, ce que la chambre ne peut que regretter.
Tous les centres de secours du SDIS 30 sont entièrement départementalisés et intégrés,
que ce soit au regard du personnel, des infrastructures ou des équipements.
Depuis 2001 et la fin des opérations de transfert faisant suite à la départementalisation, le
SDIS 30 bénéficie des installations au titre d’une mise à disposition, sauf
:
-
dans les cas du
CSP d’Alès et des locaux de la DDSIS pour lesquels les droits de propriété
lui ont été conférés lors du transfert ;
-
pour les centres reconstruits à neuf depuis la départementalisation (notamment la création
du centre de Marguerittes, ainsi que les centres de Fournès, Sommières, Saint-Ambroix, Saint-Génies et
Vergèze) dont le SDIS est propriétaire.
Dans tous les cas, le transfert des bâtiments lors de la départementalisation s’est
accompagné de celui des emprunts qui restaient à courir.
Les groupements fonctionnels, chargés des fonctions de support et de soutien, viennent
compléter
l’organisation
opérationnelle
territoriale.
Ils
composent
l’armature
de
la
direction
départementale et sont les suivants :
-
communication-moyens généraux, volontariat ;
-
services techniques ;
-
formation ;
-
prévention ;
-
prévision-opérations ;
-
CODIS-CTAU.
S’y ajoutent le service de santé et de secours médical (SSSM) et 3 sous
-directions :
finances et commande publique, ressources humaines et systèmes de l’information.
Cette organisati
on figure au règlement intérieur du SDIS et date, selon ce document, d’une
mise à jour réalisée en mai-juin 2007.
L’ordonnateur précise qu’un projet de restructuration a été réalisé et présenté aux
représentants du personnel. La chambre prend acte de cette évolution, tout en regrettant
l’absence des
documents
qui lui auraient permis d’en mesurer la portée
.
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d’incendie et de secours du Gard (30)
ROD2 - SDIS du Gard
2.
LES
DOCUMENTS
D’ORGA
NISATION,
DE
CONNAISSANCE
DES
RISQUES
ET
DE
PLANIFICATION
2.1.
Le s
chéma départemental d’analyse et de couverture des risques
(SDACR)
2.1.1.
Adoption du SDACR de 2002
Prévu à l’article L. 1424
-7 du code général des collectivités territoriales, le SDACR en
vigueur sur la période examinée pour le SDIS du Gard a été approuvé par arrêté préfectoral n° 2002-
1936 du 26 juillet 2002.
Les avis, conformes en ce qui concerne le CASDIS et consultatifs en ce qui concerne les
organes de concertation, ont été dûment pris auparavant et les obligations consultatives préalables à
l’édiction de cet arrêté, prévues à l’article R. 1424
-38 du CGCT, ont été respectées.
En effet, les procès-verbaux de la délibération n° 2002-45 du CASDIS (10 juillet 2002),
adoptant le projet de SDACR, et de deux réunions de la commission administrative et technique des
services d'incendie et de secours (CATSIS) des 24 juin et 2 juillet 2002, ont été présentés.
Les avis du comité technique paritaire départemental (CTP), en date du 8 juillet 2002, et du
comité consultatif départemental des sapeurs-pompiers volontaires (CCDSPV), en date du 9 juillet 2010,
sont visés à l’arrêté
préfectoral.
Il en est de même pour la présentation du projet de SDACR au collège des chefs de service
de l'Etat, toutefois sans précision de la date.
2.1.2.
Contenu du SDACR de 2002
Le tome 1 - «
Analyse des risques
» du SDACR fournit, en 84 pages, une présentation
assez descriptive du département, de ses caractéristiques et des risques qui pèsent sur lui, ces derniers
étant classés selon une typologie classique (risques courants / risques particuliers et leurs subdivisions).
Son contenu peut être résumé et évalué comme suit :
Le SDACR prend comme référence une population départementale de 623 125 habitants, ce
qui correspond au recensement 1999, et fait mention, sans en donner la source, de projections à
l’horizon 2015 promettant au Gard une croissance soutenue jusqu’à atteindre 710
000 à 720 000
habitants entre 2000 et 2015.
Les 5 853 km² de superficie du département recouvrent une diversité de paysages et de
milieux naturels, de la moyenne montagne sur 15 % du territoire à la plaine (85 %), de la garrigue aux
marécages.
Les risques courants sont analysés au regard de l’évolution des sollicitations opérationnelles
constatées sur une période de 2 à 15 ans, le plus souvent de 1995 à 1999 ou 2000 (5 à 6 ans). Certaines
données étaient déjà anciennes au moment où le SDACR a été arrêté.
En ce qui concerne les risques particuliers, 4 d’entre eux sont répertoriés par le SDACR
comme «
risques naturels
» :
-
les séismes ;
-
les mouvements de terrain ;
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Ces deux risques, de nature assez proche, sont traités de façon sommaire (1 page et
demie, trois cartes), les développements principaux étant consacrés aux risques incendie et inondations.
-
les incendies ;
Dans le cadre de l’analyse de ce risque, le SDACR mentionne pour l’essentiel la proportion
de 37 % de surfaces boisées dans le département, renvoie aux statistiques de la base de données
« Prométhée
» et signale, sans en évaluer l’importance ni la nature, les facteurs aggravants.
Seuls éléments objectifs de mesure de l’importance du risque incendie, selon l’ana
lyse du
dossier départemental des risques majeurs (DDRM), la totalité des 353 communes du département est
concernée par le risque. De même, il est fait mention de 16 massifs à risques et des PPM (plans de
prévention des massifs) qui les couvrent.
-
les inondations.
Le SDACR souligne que, parcouru par de nombreux cours d’eau, le département du Gard
est vulnérable à tous les types d’inondation, que ce soit du fait de crues à caractère torrentiel
4
,
d’inondations de plaine ou liées au ruissellement urbain.
Ainsi, seules 9 communes du département sont
classées en risque inondations « nul ».
De façon générale, les risques naturels sont donc présentés de façon descriptive et la
mesure de leurs conséquences potentielles, de leurs spécificités dans le département, des
problématiques et enjeux particuliers qu’ils impliquent, est peu développée.
On peut par exemple s’étonner de la faiblesse des développements consacrés à la
météorologie, évoqués en une seule phrase extrêmement générale, le lecteur étant renvoyé à deux
pages de tableaux établis par Météo France à partir de données collectées de 1946 à 1999. Force est de
constater qu’en l’absence de tout commentaire présentant les enseignem
ents que le SDIS aurait pu en
tirer en matière opérationnelle,
l’impact de ces données sur les orientations définies dans le SDACR
n’apparaît pas clairement.
De même, un graphe de « zonage météorologique » divisant le Gard en 8 zones, découpage
dont l’ordonnateur précise qu’il était imposé par Météo France, est présenté page 58.
Il n’est accompagné d’aucune explication relative aux caractéristiques propres à ces
différentes zones et aux conséquences que cela pourrait emporter en matière de risques.
Cette
absence est d’autant plus regrettable qu’un des facteurs
-clefs dans les activités de
gestion des risques est, justement, la météorologie. En tant qu’élément déclenchant ou aggravant, il est
rare que ces aléas ne figurent pas dans les causes de sinistres.
Les vents dominants, notamment, interviennent de façon importante dans la typologie et la
géographie des risques majeurs dans un département. C’est en particulier le cas du Ga
rd où, par
exemple, le mistral décuple le risque incendie. En effet, ses caractéristiques accroissent les risques de
propagation des incendies, particulièrement élevés dans le Gard compte-
tenu de l’étendue des
superficies boisées et de leur nature de forêt méditerranéenne, maquis et garrigues.
C’est un facteur qui est clairement pri
s en compte par le SDIS quand on analyse son niveau
de mise en garde et la répartition de ses forces en période d’alerte ou de risque accru (la période
estivale, notamment)
: on ne peut donc que s’étonner de l’absence d’une analyse météorologique
poussée dans le cadre du SDACR.
Dans le domaine des
activités économiques et des transports
, le SDACR distingue
quatre bassins d’emploi (Nîmes, Alès, Le Vigan et Bagnols
-sur-Cèze) et présente le Gard comme le
département le plus industrialisé du Languedoc-Roussillon (25 % de la population active).
4
Les fameux « épisodes Cévenols ».
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Pour autant, le traitement des risques autres que naturels par le SDACR n’est pas sans
susciter des critiques :
En matière de
risques technologique
s, au-
delà d’une définition très générique, le SDACR
renvoie à une seul
e et unique carte sur laquelle sont situés les principaux sites, par type d’activité et nom
d’entreprise. 6 sites classés SEVESO II «
seuil haut »
5
y sont représentés de façon particulière.
Cependant, aucune autre précision ne vient enrichir l’analyse. Il
n’y a, notamment, pas
d’inventaire des différents plans de prévention et de secours, notamment les PSS (
plans de secours
spécialisés) et les PPI (plans particuliers d’intervention).
Or, le département du Gard compte notamment sur son territoire le centre
d’essais et de
traitement de combustible nucléaire de Marcoule, qui est soumis à un PPI prévu par le décret
n° 2005-1158 du 13 septembre 2005 relatif aux plans particuliers d'intervention concernant certains
ouvrages ou installations fixes et pris en application de l'article 15 de la loi n° 2004-811 du 13 août 2004
relative à la modernisation de la sécurité civile.
L’ordonnateur
souligne
que l’inventaire des PSS et PPI était désormais annexé au règlement
opérationnel (RO), ce dont la chambre prend acte, tout en recommandant en ce cas au SDIS de veiller à
assurer une bonne synchronisation entre SDACR et RO à l’avenir.
Le SDACR de 2002 ne fournit donc pas de vue d’ensemble des différents dispositifs de
prévention et d’organisation des secours prévus par la
loi. Il ne permet donc pas le suivi de leur mise en
place effective et de leur mise à jour régulière.
En ce qui concerne la planification de façon plus générale, il n’a été relevé aucune référence
au SROS (schéma régional d'organisation sanitaire), ni au plan ORSEC (organisation des secours) dans
le SDACR.
Le
risque bâtimentaire
n’est pas mieux servi. Traité en une demi
-page et une carte, il ne
fait l’objet que de définitions de typologies de bâtiments imprécises. La carte ne répertorie d’ailleurs que
les ERP (établissements recevant du public) les plus importants et ceux relevant de la première catégorie
ne sont localisés qu’en nombre total par agglomération, sans indication de leur fréquentation, de la nature
de leurs prestations et donc des risques particuliers qu’ils génèrent.
Enfin, le département du Gard est sans conteste particulièrement concerné par les
risques
liés au tourisme
. En effet, bien que la fenêtre littorale gardoise soit relativement réduite (une vingtaine
de kilomètres de côtes), le secteur, par exemple, du Grau-du-Roi - Aigues-Mortes, draine en période
estivale un afflux de population touristique significatif (+ 100 000 habitants).
A l’attrait balnéaire, il convient également d’ajouter l’intérêt de nombreux monuments de
grande renommée (remparts d’Aigues
-
Mortes, monuments romains de Nîmes, zone d’Anduze
-Mialet,
Pont du Gard…). Enfin, le département accueille également des manifestations périodiques parfois très
importantes, notamment la féria de Nîmes (1 à 2 millions de personnes sur 8 jours).
On peut donc s’étonner du peu de développements consacrés aux risqu
es liés à cette
caractéristique propre au département, alors même que le SDACR en évalue l’impact économique à
4 milliards de « francs
» et qu’il représente un enjeu majeur pour les collectivités locales.
Ainsi, à la différence du SDIS voisin de
l’Hérault, il n’existe pas à ce jour de politique
générale de conventionnement avec les communes intéressées pour la mise en place de postes de
secours temporaires sur les zones critiques en période d’afflux touristique.
5
La directive européenne 96/82/CE du 9 décembre 1996, dite « Seveso II », impose aux états membres d'identifier les sites
industriels présentant des risques d'accidents majeurs. Elle a été amendée en 2003 par la directive 2003/105/CE. Les entreprises
sont classées « Seveso » en fonction des quantités et des types de produits dangereux qu'elles accueillent. Il existe deux seuils
différents classant les entreprises en « Seveso seuil bas » ou en « Seveso seuil haut ». Les établissements militaires et les sites
nucléaires ne sont pas concernés par cette directive.
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Globalement mieux servis au niveau documentaire, les
autres risques non naturels
, et
notamment ceux liés aux transports, ne bénéficient pas pour autant de mises en perspective en termes
problématiques (enjeux, conséquences éventuelles, réponses envisageables, dispositifs prévus par la loi)
ou en objectifs stratégiques (études à mener, inventaire à réaliser, coopérations à développer,
coordinations à prévoir, moyens à mettre en place…).
Le tome 2 - «
Couverture des risques
» se présente sous la forme de 40 pages reprenant
manifestement des travaux partiels et des sources différentes (présentations et polices de caractères
différents, pas de numérotation d’ensemble, fil directeur inexistant).
Le rappel de la pauvreté des normes existantes au moment de l’établissement du SDACR
sert de base à
la formulation d’objectifs qui n’en sont pas réellement, puisqu’ils sont expressément
présentés comme des « propositions ».
Or, compte-
tenu des autorités impliquées (CASDIS, préfet) et de son objet, le SDACR n’a
pas vocation à exposer des propositions indicatives, mais bien des objectifs quantifiés, nécessitant des
arbitrages en termes de couverture et donc d’implantations des centres de secours.
Ces propositions s’articulent autour de 18 localisations, qui font l’objet de développements
souvent intéres
sants sur les risques propres à leur zone, mais sans que l’on comprenne la justification de
la présence de telle ou telle localité dans ce panel. De même, dans certains cas, n’apparaissent pas
clairement les décisions prises au final quant à leur devenir e
n tant que site d’accueil d’un centre de
secours.
Dans trois cas, il est fait référence à des centres de secours proches et relevant d’un autre
SDIS (Tarascon dans les Bouches-du-
Rhône, Ganges dans l’Hérault et Florac en Lozère). Pour autant,
aucune donné
e ne vient préciser dans quelles mesures la prise en compte des moyens d’intervention de
centres de secours limitrophes a influé sur la définition du dispositif gardois.
Croisant enjeux de population, risques saisonniers et risques particuliers, un tableau
récapitule ensuite les « propositions de localisation des unités opérationnelles ».
Au nombre de 33, elles se répartissent comme suit :
-
25 sur le critère des enjeux de population,
-
4 sur les risques saisonniers,
-
4 sur les risques particuliers.
On relève, parmi ces propositions, les évolutions projetées du dispositif suivantes :
-
un des 23 CS préexistants n’apparaît plus dans la liste
;
-
4 créations (Saint-Christol-les-Alès, Nîmes Ouest, Marguerites et Valleraugue) sont prévues ;
-
1 transfert (CS de Méjannes le Clap vers Lussan, avec casernement neuf) est envisagé.
Les 6 CSP préexistants sont, quant à eux, maintenus.
Cette répartition territoriale des centres de secours pour l’avenir est cependant contredite
quatre pages plus loin, au chapitre « Découpage territorial » où apparaît un tableau, présenté comme
« proposé », qui répartit en effet 32 centres de secours et non 33, supprimant de fait le CS de Saint-
Sauveur.
Pour finir sur la localisation des centres de secours du Gard pour l’avenir, le SDACR
arrête 3
objectifs de création de nouveaux centres de secours :
-
n° 1 Nîmes Ouest,
-
n° 2 Saint-Christol-les-Alès,
-
n° 3 Valleraugue.
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Le CS de Marguerittes, 4
ème
centre dont la création était prévue, ne figure donc pas dans le
classement des priorités ainsi défini, de même que le bâtiment neuf à construire à Lussan pour opérer le
transfert du CS de Méjannes-le-Clap.
L’ordonnateur explique l’absence du CS de Marguerittes parmi les objectifs du SDACR, par
le fait qu’à la date de signature du
document, le projet de construction du centre de secours était déjà
lancé (obtention du permis de construire). La chambre prend note de cette précision, qui aurait
néanmoins utilement pu figurer dans le document, par le biais d’une mise à jour.
Au-delà de tableaux de données statistiques (distances en kilométrages et en temps,
population, surfaces dont surfaces boisées) dont l’impact sur les décisions d’implantation n’est précisé
nulle part, le SDACR présente 4 pages de cartes en couleurs.
Trois d’entre elles simulent par code couleur des délais d’intervention de vert (5 à 10
minutes) à noir (plus de 30 minutes), une pour la situation « actuelle » (préexistante au SDACR) et deux
pour présenter le « Projet de découpage territorial
» (une avec les délais d’intervent
ion du personnel
caserné et l’autre, pour le personnel non caserné).
En revanche, aucune carte isochrone de couverture opérationnelle des différents centres
n’est présentée
: les redondances éventuelles ne peuvent donc être examinées.
On note globalement, pour ce qui concerne la carte « personnel caserné », une amélioration
prévisionnelle des délais d’intervention sur le territoire. Néanmoins, elle semble trouver son origine plutôt
dans le redécoupage des secteurs d’intervention que dans les cr
éations envisagées de nouveaux
centres. En effet, ceux-
ci ne concernent pas, pour quatre d’entre eux sur cinq, les confins du Nord et du
Nord-
Ouest du département, qui présentaient alors les délais d’intervention les plus longs.
La carte du personnel non
caserné ne présente quant à elle que peu d’évolutions entre la
période d’avant le SDACR et l’organisation territoriale prévue après.
Il résulte des éléments précédents que le SDACR 2002 du SDIS 30 n’a bénéficié que de peu
de problématisation, de contrôle
de la cohérence des données qu’il contient et de définition d’objectifs.
Ces derniers, quand ils existent, n’ont au demeurant pas fait l’objet d’un suivi.
Le document donne l’impression qu’il a été réalisé plus pour satisfaire à une obligation
légale que
pour constituer un outil pertinent de gestion et qu’il est plus issu de la reprise de la situation
héritée de l’existant des centres communaux que d’une analyse exhaustive à l’échelle du département
dans une optique de mutualisation de la couverture.
L’or
donnateur rappelle que le SDACR de 2002 a été le premier du genre dans le Gard et
que sa nouvelle version (cf. infra), à présent achevée, intègre les observations faites par la chambre.
2.1.3.
Suivi et mise à jour du SDACR
Indépendamment des lacunes précédemment relevées, le SDACR du SDIS 30 a le mérite
de fournir des éléments d’information intéressants.
Pour autant, un document tel que le SDACR n’a de valeur réelle que s’il intègre, au fur et à
mesure, les enseignements tirés des études, analyses, r
ésultats opérationnels et retours d’expériences.
Le SDACR doit donc être un document de référence vivant.
Le volet démographique illustre cette nécessité. Il est en effet rappelé que la version 2002
du SDACR gardois présente des données démographiques pré
visionnelles faisant état d’une population
atteignant 710 à 720 000 habitants entre 2000 et 2015. Or, les statistiques actuelles permettent de
prédire une augmentation plus importante de la population à l’horizon 2015, de l’ordre de 750
000
habitants. Une
telle différence dans les données de base de l’analyse des risques justifi
ant ainsi
pleinement une mise à jour du SDACR.
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De même, une attention soutenue doit être apportée à la cohérence et à la validité des
données de référence. A cet égard, le SDACR 2002 arrête la proportion de surfaces boisées à 37 % de la
superficie départementale. Or, le site internet du conseil général présentait, en 2010, le département
comme suit : «
près de la moitié de son territoire (49 % ou 2 172 km²) est occupée par des surfaces
boisées, un bon tiers (1 918 km²) est constitué de surfaces agricoles et 8 % du territoire représente
l’espace urbain
»
6
.
D’autres annotations illustrent la nécessité de mettre à jour le SDACR
: un montant financier
apparaît toujours en francs (§ 1.4.4), une carte détaillée qui devait être réalisée «
après avoir obtenu les
renseignements nécessaires auprès de l’Office HLM
» n’
était toujours pas jointe au document (§ 4.3.2).
De même, les actions prévues à la suite du constat de plusieurs carences de sécurité autour
de la gare de triage de Nîmes, soit une étude de dangers que la SNCF devait faire réaliser et un futur PPI
à élaborer (§ 4.5.3.1), ne figurent toujours au SDACR de 2002 que comme des objectifs.
Dans le domaine de la couverture des risques, le SDACR laisse certaines questions en
suspens et en renvoie l’arbitrage à des études ultérieures
: secteur de Lassalle, secteur de Quissac,
surclassement du centre de Bessèges, par exemples. Il n’est pas avéré
que ces études aient été
réalisées par la suite.
De même, le tableau des moyens spécialisés (§ 3.1.2) devait être «
actualisé
annuellement
».
Aucun des travaux complémentaires ainsi prévus, pour autant qu’ils aient été réalisés, n’a
conduit à une mise à
jour du SDACR et il semble ainsi qu’aucune suite n’ait été réservée aux très
nombreux points qui y étaient laissés en suspens.
Compte-
tenu de la multiplication, ces dernières années, de démarches d’analyse et de
planification en matière de sécurité, la c
hambre recommande au SDIS d’exploiter au mieux les
productions récentes en la matière, afin d’éviter des travaux redondants et inutiles.
C’est notamment le cas dans le domaine de la sécurité incendie, où la direction
départementale de l’agriculture et des
forêts a, postérieurement à l’édition du SDACR, coordonné les
contributions de nombreux partenaires et intervenants pour l’élaboration du «
plan départemental de
protection des forêts contre les incendies - Gard - 2005-2011 », approuvé par arrêté préfectoral
2005-361-1 du 27 décembre 2005.
Etant donné la lourdeur du dispositif et la masse d’informations à manipuler, une fréquence
de mise à jour quadriennale ou quinquennale est généralement considérée comme suffisante pour un
SDACR.
Or, 10 ans sans mise à
jour significative se sont écoulés entre l’adoption du SDACR de 2002
et sa récente refonte.
L’ordonnateur précise à cet égard qu’après sa présentation aux différentes instances de
dialogue social et au conseil général en mai-juin 2012, le nouveau schéma départemental a été présenté
pour la première fois au conseil d’administration de l’établissement le 25 juin 2012.
La chambre invite le SDIS 30 à veiller,
à l’avenir
, à ce que le SDACR soit mis à jour à
intervalles raisonnables, afin
d’éviter l’obsolescen
ce qui caractérisait le document de 2002, et conserver
au s
chéma départemental son caractère d’outil d’analyse et de programmation.
6
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2.2.
Le règlement opérationnel (RO)
Plus de 10 ans après la départementalisation, le SDIS 30 n’était toujours pas doté d’un
règlement opérationnel (RO), pourtant prévu à l’article L. 1424
-4 du CGCT.
L’objectif, annoncé à plusieurs reprises et toujours repoussé, d’établir un RO pour 2009, n’a
pas été atteint.
Cependant, un projet de RO (35 pages et 17 annexes) a été communiqué à la chambre à
l’été 2010 et apparaissait comme une version quasi finalisée du document.
Il était, notamment, conforme aux obligations posées par les articles R. 1424-39 et
R.
142442 du CGCT en ce qui concerne les prévisions d’effectif minimal de garde ou d’astreinte, par
catégorie de centre. Sous le terme de « potentiel opérationnel journalier » (POJ), ces données figurent en
annexe du RO. Elles distinguent, par groupement territorial et par centre de secours, le potentiel en
personnel pour assurer les gardes et les astreintes, différenciées entre basse saison et haute saison
(saison estivale) et périodes de la journée.
Ce dispositif, qui existe depuis au moins 2002 et la mise en place de l’aménagement et la
réduction du temps de travail, a été régulièr
ement mis à jour depuis, en fonction de l’évolution des
risques et de la capacité de réponse correspondante, ainsi que des disponibilités budgétaires.
S’il permet un suivi précis des moyens humains nécessaires et de leur répartition, il est
cependant tributaire des différents types de régimes de travail qui continuent de coexister au sein du
SDIS 30 et ont un impact très significatif dans ce département.
L’établissement a confirmé que le règlement opérationnel a finalement été adopté par le
CASDIS lors de
sa séance du 21 décembre 2011 et a fait l’objet en suivant de l’arrêté préfectoral
n° 11-2937 du 26 décembre 2011.
On observera cependant que le RO précède la mise à jour du SDACR, alors qu’il devrait en
toute logique en résulter, le schéma analysant les risques et définissant les stratégies de couverture, le
règlement
mettant en place l’organis
ation et les moyens nécessaires.
2.3.
L’adaptation du dispositif au SDACR et au RO
Le RO n’ayant été adopté que récemment, les indicateurs retenus visent à évaluer
la mise
en œuvre effective des objectifs et prévisions du SDACR de 2002 dans les domaines suivants
:
-
le maillage des centres de secours avant et après le SDACR ;
-
l’armement prévu par le SDACR et celui constaté 3 et 6 ans après.
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2.3.1.
Le maillage des centres de secours
Avant 2002
CSP
CS
Total
GT de Nîmes
1
(Nîmes)
2
3
GT d’Alès
1
(Alès)
6
7
GT du Vigan
1
(Le Vigan)
4
5
GT de Vauvert
1
(Vauvert)
4
5
GT de Bagnols s/ Cèze
1
(Bagnols-sur-Cèze)
4
5
GT
de
Villeneuve
lès
Avignon
1
(Villeneuve-lès-Avignon)
3
4
Total
6
23
29
2005
CSP
CS
Total
GT Cévennes-Aigoual
2
(Alès, Le Vigan)
10
12
GT Garrigues-Camargue
2
(Nîmes, Vauvert)
6
8
GT Vallée du Rhône
2
(Bagnols-sur-Cèze,
Villeneuve-lès-Avignon)
7
9
Total
6
23
29
2008
CSP
CS
Total
GT Cévennes-Aigoual
2
(Alès, Le Vigan)
9
11
GT Garrigues-Camargue
2
(Nîmes, Vauvert)
6
8
GT Vallée du Rhône
2
(Bagnols-sur-Cèze,
Villeneuve-lès-Avignon)
7
9
Total
6
23
28
Le SDACR affichait, au terme d’une analyse par zone qui aurait
mérité de plus amples
développements, 3 objectifs de création de nouveaux centres de secours :
-
n° 1 Nîmes Ouest,
-
n° 2 Saint-Christol-les-Alès,
-
n° 3 Valleraugue.
Dix
ans plus tard, force est de constater qu’aucun de ces centres n’a été réalisé
: le projet de
Valleraugue a débouché sur la création d’un poste avancé estival, toujours en vigueur
; celui d’Alès
Ouest s’est heurté à la vulnérabilité des terrains aux inondations
; enfin, celui de Nîmes Ouest n’a pas
abouti faute de foncier disponible.
Le seul centre créé a été celui de Marguerittes, qui figurait certes dans les « propositions »
du SDACR mais pas dans les objectifs prioritaires, ce qui n’est pas sans remettre quelque peu en cause
la fiabilité de l’analyse de l’époque ou, pour le moins, la hiérarch
isation des projets.
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Avant 2002
« Propositions » SDACR 2002
En 2008
1
CSP Alès
1
CSP Alès
1
CSP Alès
2 CS Bessèges
2 CS Bessèges
2 CS Bessèges
3 CS St Ambroix
3 CS St Ambroix
3 CS St Ambroix
4 CS La Grand-Combe
4 CS La Grand-Combe
4 CS La Grand-Combe
5 CS Lédignan
5 CS Lédignan
5 CS Lédignan
6 CS Génolhac
6 CS Génolhac
6 CS Génolhac
7 CS St Jean-du-Gard
7 CS St Jean-du-Gard
7 CS St Jean-du-Gard
8
CS St Christol
X
8
CSP Le Vigan
9
CSP Le Vigan
8
CSP Le Vigan
9 CS Lanuéjols
10 CS Lanuéjols
9 CS Aigoual
10 CS St Sauveur
11
CS Valleraugue
X
11 CS Sumène
12 CS Sumène
10 CS Sumène
12 CS St Hippolyte
13 CS St Hippolyte
11 CS St Hippolyte
13
CSP Nîmes
14
CSP Nîmes
12
CSP Nîmes
15
CS Nîmes-Ouest
X
14 CS St Génies
16 CS St Génies
13 CS St Génies
15 CS Sommières
17 CS Sommières
14 CS Sommières
16
CSP Vauvert
18
CSP Vauvert
15
CSP Vauvert
17 CS St Gilles
19 CS St Gilles
16 CS St Gilles
18 CS Aigues-Mortes
19 CS Aigues-Mortes
17 CS Terre de Camargue
19 CS Le Grau du Roi
20 CS Le Grau du Roi
21
CS Marguerittes
18
CS Marguerittes
20 CS Vergèze
22 CS Vergèze
19 CS Vergèze
21
CSP Bagnols s/ Cèze
23
CSP Bagnols s/ Cèze
20
CSP Bagnols s/ Cèze
22 CS Barjac
24 CS Barjac
21 CS Barjac
23 CS Méjannes-le-Clap
25 CS Méjannes-le-Clap/Lussan
22 CS Méjannes-le-Clap
24 CS Pont-St-Esprit
26 CS Pont-St-Esprit
23 CS Pont-St-Esprit
25 CS Uzès
27 CS Uzès
24 CS Uzès
26
CSP Villeneuve-les-Av.
28
CSP Villeneuve-les-Av.
25
CSP Villeneuve-les-Av.
27 CS Beaucaire
29 CS Beaucaire
26 CS Beaucaire
28 CS Roquemaure
30 CS Roquemaure
27 CS Roquemaure
29 CS Fournès
31 CS Fournès
28 CS Fournès
18/51
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Rapport d’observations
définitives : Service départemental
d’incendie et de secours du Gard (30)
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Par ailleurs, le SDACR n’envisageait de façon formelle qu’un seul regroupement concernant
les centres de l’Aigoual (Saint
-Sauveur-Camprieu et Lanuéjols). Il
s’avère que les CS de la Camargue
gardoise (Le Grau-du-Roi et Aigues-Mortes) ont été fusionnés en sus :
AVANT SDACR (2002)
En 2005
En 2008
1
CSP Alès
1
CSP Alès
1
CSP Alès
2
CS Bessèges
2
CS Bessèges
2
CS Bessèges
3
CS St Ambroix
3
CS St Ambroix
3
CS St Ambroix
4
CS La Grand-Combe
4
CS La Grand-Combe
4
CS La Grand-Combe
5
CS Lédignan
5
CS Lédignan
5
CS Lédignan
6
CS Génolhac
6
CS Génolhac
6
CS Génolhac
7
CS St Jean-du-Gard
7
CS St Jean-du-Gard
7
CS St Jean-du-Gard
8
CSP Le Vigan
8
CSP Le Vigan
8
CSP Le Vigan
9
CS Lanuéjols
9
CS Lanuéjols
9
CS Aigoual
10
CS St Sauveur
10
CS St Sauveur
11
CS Sumène
11
CS Sumène
10
CS Sumène
12
CS St Hippolyte
12
CS St Hippolyte
11
CS St Hippolyte
13
CSP Nîmes
13
CSP Nîmes
12
CSP Nîmes
14
CS St Génies
14
CS St Génies
13
CS St Génies
15
CS Sommières
15
CS Sommières
14
CS Sommières
16
CSP Vauvert
16
CSP Vauvert
15
CSP Vauvert
17
CS St Gilles
17
CS St Gilles
16
CS St Gilles
18
CS Aigues-Mortes
18
CS Terre de Camargue
17
CS Terre de Camargue
19
CS Le Grau du Roi
19
CS Marguerittes
18
CS Marguerittes
20
CS Vergèze
20
CS Vergèze
19
CS Vergèze
21
CSP Bagnols s/ Cèze
21
CSP Bagnols s/ Cèze
20
CSP Bagnols s/ Cèze
22
CS Barjac
22
CS Barjac
21
CS Barjac
23
CS Méjannes-le-Clap
23
CS Méjannes-le-Clap
22
CS Méjannes-le-Clap
24
CS Pont-St-Esprit
24
CS Pont-St-Esprit
23
CS Pont-St-Esprit
25
CS Uzès
25
CS Uzès
24
CS Uzès
26
CSP Villeneuve-les-Av.
26
CSP Villeneuve-les-Av.
25
CSP Villeneuve-les-Av.
27
CS Beaucaire
27
CS Beaucaire
26
CS Beaucaire
28
CS Roquemaure
28
CS Roquemaure
27
CS Roquemaure
29
CS Fournes
29
CS Fournes
28
CS Fournes
2.3.2.
L’armement
La comparaison entre les moyens en armement opérationnel prévus au SDACR et les
existants constatés 3 et 6 ans plus tard est retracée dans le tableau ci-après :
Besoins SDACR 2002
Existant 2005
Existant 2008
Ecart SDACR/2008 ou 2005
VSAB
En CS : 75
Réserve départ
ale
: 3
Total : 78
75
75
-3 / -3
VSR
En CS : 19
Total : 19
15
-4 / ND
FPTL
Non distingués des FPT
1
19/51
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Besoins SDACR 2002
Existant 2005
Existant 2008
Ecart SDACR/2008 ou 2005
FPT
En CS : 33 (dont 10 FPTSR)
Total : 33
22
29
-11 / -4
VPI
En CS : 9
Total : 9
14
+5 / ND
MPR
Non évoqué au SDACR
10
ND / ND
VTU
et modules
VTU en CS : 39
Total : 39
ND
CCF
En CS : 76
Réserve départ
ale
: 4
Total : 80
77
84
-3 / +4
VLTT
En CS : 55
Réserve départ
ale
: 3
Total : 58
ND
VSAB = véhicule de secours et d’aide aux
blessés
VPI = véhicule de première intervention
FPTL = fourgon pompe tonne léger
MPR = motopompe remorquable
FPT = fourgon pompe tonne
VTU = véhicule tous usages
ND : données absentes ou non disponibles (différences de
typologies)
FPTSR = fourgon pompe-tonne de secours routier, véhicule
polyvalent permettant à la fois la lutte contre l’incendie et la
désincarcération de victimes d’accidents de la route
VSR : véhicules de secours routier
VLTT : véhicule léger tout terrain
CCF : camion-citerne feu de forêt
L’analyse de ce tableau appelle plusieurs observations
:
-
le retard, parfois important, qui existait sur certains moyens opérationnels critiques, tels
que les fourgons pompe-tonne, a été au moins partiellement résorbé dans le temps ;
-
le dispositif d’armement en matière de secours à personnes semble avoir été correctement
évalué dès l’origine et témoigne d’une grande stabilité
;
-
les différentes catégorisations et typologies des véhicules utilisés nuisent à une analyse
fine des évolutions de l’armement par rapport au SDACR
;
-
une mise à jour du dispositif aurait été nécessaire pour tenir compte de l’évolution des
risques, du maillage, de l’apparition de nouveaux types de véhicules (polyvalents, notamme
nt). Cette
mise à jour, à l’instar de l’ensemble du SDACR, n’a pas été effectuée.
2.4.
Les conventions avec les SDIS voisins sur le plan opérationnel
En fin d’année 2009, le SDIS 30 s’est attaché à conclure des conventions de coopération
opérationnelle avec
les SDIS des départements voisins. Le dispositif est aujourd’hui quasiment complet.
Seule la convention avec le SDIS des Bouches-du-Rhône, qui parachèverait le système de coopération
opérationnelle entre le SDIS 30 et ses homologues limitrophes, n’a pas en
core été ratifiée, malgré son
adoption par le CASDIS 30 depuis plusieurs années (17 septembre 2008).
Ces conventions figurent en annexe du règlement opérationnel et leurs caractéristiques
juridiques sont précisées dans le tableau suivant :
20/51
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Département
partenaire
Prise d’effet
Durée et reconduction
Remarques
ARDECHE
Dès notification aux
parties par les préfets
Renouvelée tacitement à
chaque 1
er
janvier sauf
dénonciation
Adopté CASDIS 30 : 30/03/2009
Signée (
non datée
)
AVEYRON
A la signature
1 an renouvelable
sans
limite
par tacite
reconduction
La référence de la délibération du
CASDIS 30 autorisant la signature de la
convention est absente du document.
Signée (
non datée
)
HERAULT
Dès notification aux
parties par les préfets
1 an renouvelable 5 fois
sauf dénonciation
La référence de la délibération des
deux CASDIS autorisant la signature de
la convention est absente du document.
Signée (
non datée
)
LOZERE
Dès notification aux
parties par les préfets
1 an renouvelable 5 fois
sauf dénonciation
Adopté CASDIS 30 : 30/03/2009
Adopté CASDIS 48 : 19/10/2007
La référence de la délibération des
deux CASDIS autorisant la signature de
la convention est absente du document.
Signée (
non datée
)
VAUCLUSE
Dès notification aux
parties par les préfets
1 an renouvelable
sans
limite
par tacite
reconduction
Adopté CASDIS 30 : 30/03/2009
La référence de la délibération du
CASDIS 84 autorisant la signature de la
convention est absente du document.
Signée (
non datée
)
Il convient de relever que si les signatures figurent sur les documents, certaines informations
manquent néanmoins selon les cas
: dates de signature, dates de prise d’effet effectives (notification par
le préfet) ou références des délibérations des CASDIS autorisant la signature.
Même si, dans certains cas, les délibérations correspondantes ont pu être produites par le
SDIS, la présentation qui est faite des conventions interdépartementales au RO, document de référence,
est incomplète et ne permet pas de
s’assurer de la validité desdites conventions.
Sur le fond, il s’agit de conventions d’assistance mutuelle, dont l’objet est que la limite
administrative départementale n’empêche pas «
la bonne distribution des secours pour ce qui concerne
les communes limitrophes
» des deux départements.
Elles prévoient effectivement une couverture mutualisée des secteurs limitrophes, cartes de
zonage à l’appui.
Cette couverture se traduit en premier lieu par une mise en contact sans délai, un échange
d’informations relatives aux situations opérationnelles et une coopération entre les centres opérationnels
–
CODIS des deux SDIS.
Il est également prévu, entre les deux SDIS, un échange des documents nécessaires à la
gestion des interventions, notamment en ce qui concerne la topologie, les points d’eau, les parcelles, etc.
Le cadre juridique ainsi créé vise une coopération de premier niveau sur les missions
légales
, sans préjudice d’un appel ultérieur à des renforts via le centre opérationnel de zone (COZ) de
Valabre.
21/51
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Le dispositif conventionnel, s’il est complet, est encore trop récent pour que l’on puisse
évaluer ses effets en termes de meilleure efficacité de la
réponse opérationnelle, voire d’économie ou
d’optimisation des moyens.
La chambre recommande qu’un tel suivi soit effectué par le service prévisions / opérations,
avec une évaluation annuelle à présenter au CASDIS.
2.5.
Le règlement intérieur (RI)
Le règle
ment intérieur du SDIS 30, dont l’inspection de la DSC relevait en 2006 qu’il n’avait
pas été adopté, a fait l’objet d’un arrêté du président du CASDIS, n° 2007
-2010, en date du 10 août 2007.
Les avis réglementaires ont été dûment pris auprès des instances représentatives.
Il récapitule en une quarantaine de pages l’organisation du dialogue social, l’organisation
générale de l’établissement, certaines dispositions communes (telles que l’hygiène et la sécurité du
travail, les cérémonies, la pratique du sport, etc.) aux sapeurs-pompiers professionnels (SPP), sapeurs-
pompiers volontaires (SPV) et personnels administratifs et techniques (PATS), avant d’évoquer les points
spécifiques aux statuts des uns et des autres, puis une description des unités spécialisées.
Cependant, au-delà de cette introduction un peu fourre-tout et sans réelle cohérence entre
les thèmes qui en composent la structure, l’essentiel du RI réside, comme dans de nombreux autres
SDIS, dans les 21 annexes qui complètent le document.
Ces annexes sont composées de documents, arrêtés, notes de service, etc., qui traitent de
sujets aussi variés que les droits et obligations des fonctionnaires ou le règlement de l’habillement.
Les dispositions du décret de 2001 relatif à l’ARTT sont respectées et
les trois régimes de
travail qui coexistent encore au sein du SDIS 30 sont bien valorisés à l’annexe 10 du RI (mise à jour au
mois de mai 2007) en durée annuelle de :
- 1519 heures (1512 + 7 heures
7
), soit 126 cycles de 12 heures avec alternance de périodes
diurnes et nocturnes (personnel de 4 des 6 CSP, ainsi que ceux du CODIS) ;
- 1543 heures (1536 + 7 heures), correspondant à un régime présenté comme transitoire
jusqu’au 31/12/2008, mais qui soit n’a pas été abrogé à la date prévue, soit qui l’a été mai
s sans mise à
jour du RI ;
- 1567 heures (1560+ 7 heures), soit 130 cycles de 12 heures en périodes diurnes du lundi
au vendredi ou samedi (hors jours fériés). Ce régime concerne le reste du SDIS.
La chambre observe que les durées de travail ainsi
définies s’établissent manifestement très
en-deçà de la durée réglementaire du travail.
Outre le fait que ces régimes apparaissent ainsi très favorables, l’absence de mise à jour de
cette partie, pourtant essentielle du RI, pose la question de la validité
de l’ensemble d’un document qui
aborde tellement de sujets différents qu’il ne peut être que très délicat à maintenir à jour.
Dès lors que le règlement opérationnel est désormais adopté, il y aurait lieu de réviser le RI,
afin, d’une part, de s’assurer de l’absence de redondances inutiles entre les deux documents (ou à tout le
moins de la concordance des données) et, d’autre part, d’«
élaguer » le RI de pièces et informations dont
l’utilité est parfois contestable.
7
Les 7 heures supplémentaires correspondent à la journée de solidarité créée par la loi du 30 juin 2004.
22/51
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3. SITUATION FINANCIERE ET CONDITIONS DE FINANCEMENT DU SDIS
Dans le cadre des comparaisons entre le SDIS 30 et les moyennes nationales et de
catégorie qui suivent, les ratios sont calculés à partir de la population DGF (laquelle tient compte des
résidences secondaires).
3.1.
La section de fonctionnement
3.1.1.
Les dépenses de fonctionnement
En volume global, les charges de fonctionnement ont augmenté de plus de 17 % au cours
de la période 2005-2010, avec des évolutions très disparates entre les grands postes de dépenses :
DEPENSES
En milliers d’euros
CHAP
2005
2006
2007
2008
2009
2010
Variation
période
2005-2010
Variation
annuelle
moyenne
TOTAL DES
DEPENSES REELLES
54 932
56 326
58 989
61 974
62 260
64 473
17,37 %
3,27 %
Charges à caractère
général
011
8 256
8 126
8 527
8 724
8 278
8 776
6,30 %
1,31 %
Frais de personnel
012
44 895
46 284
48 404
50 871
52 512
54 303
20,96 %
3,88 %
Autres charges de
gestion
65
165
166
174
190
190
204
23,64 %
4,40 %
Frais financiers (non
capitalisés)
66
1 591
1 632
1 882
2 182
1 273
1 174
- 26,21 %
- 3,12 %
Charges except.
Sauf
675 676
67
25
118
2
7
7
16
Rapportée à la population, cette évolution classe le SDIS 30, selon les statistiques annuelles
établies par la Direction de la sécurité civile, à la première place des SDIS métropolitains de 2
ème
catégorie en termes de coût de fonctionnement par habitant :
En euros
2005
2006
2007
2008
2009
2010
Variation
période
05-10
Variation
annuelle
moyenne
Ratio moyen
année 2010
(moyenne
nationale)
Ratio moyen
année 2010
(SDIS 2
ème
cat.)
Dépenses
réelles
de fonctionnement
par hab.
80,81
82,23
85,33
89,00
84,40
87,34
8,08%
1,63%
64,46
60,43
Source : statistiques financières des SDIS, édition 2011
Les charges à caractère général ou charges de gestion courante ont été manifestement
maîtrisées tout au long de la période examinée et les charges financières ont diminué. Compte-tenu de
l’augmentation globale des dépenses de fonctionnement, leur part relative tend donc à se réduire, au
profit, notamment, des charges de personnel, qui augmentent de près de 21 % entre 2005 et 2010 et
dont le poids représente plus de 84 % des dépenses réelles de fonctionnement du SDIS 30 en 2010 :
23/51
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ROD2 - SDIS du Gard
2005
2006
2007
2008
2009
2010
Charges à caractère général*
8 256
8 126
8 527
8 724
8 278
8 776
% des DRF
15,03 %
14,43 %
14,46 %
14,08 %
13,30 %
13,61 %
Frais de personnel*
44 895
46 284
48 404
50 871
52 512
54 303
% des DRF
81,73 %
82,17 %
82,06 %
82,08 %
84,34 %
84,23 %
Frais financiers (non capitalisés)*
1 591
1 632
1 882
2 182
1 273
1 174
% des DRF
2,90 %
2,90 %
3,19 %
3,52 %
2,04 %
1,82 %
TOTAL DES DEPENSES
REELLES*
54 932
56 326
58 989
61 974
62 260
64 473
* En milliers d’euros
C’est donc au niveau de la masse salariale qu’il convient de rechercher les causes de la
progression des dépenses de fonctionnement, tant en volume que rapportée à la population, où, là
encore, le SDIS du Gard occupe la première place des SDIS métropolitains de 2
e
catégorie :
En euros
2005
2006
2007
2008
2009
2010
Variation
période
2005-2010
Variation
annuelle
moyenne
Ratio moyen
année 2010
(moyenne
nationale)
Ratio
moyen
année 2010
(SDIS 2
ème
cat.)
Dépenses
de
personnel / hab.
66,05
67,57
70,02
73,06
71,19
73,56
11,37%
2,21%
51,45
49,18
Source : statistiques financières des SDIS, édition 2011
Avec près de 4 % de progression annuelle moyenne, les dépenses de personnel ont, entre
2005 et 2010, largement dépassé l’inflation constatée sur la même période. Elles sont également
nettement supérieures aux prévisions annuelles (+ 2,5 %) qui ressortaient des analyses réalisées par un
cabinet-
conseil et le SDIS en octobre 2004, même s’il convient de souligner qu’une partie des surcoûts
survenus échappent à la sphère décisionnelle de l’établissement (mesures indemnitaires législatives,
notamment).
Les tableaux produits par le SDIS, et présentés en annexe du présent rapport, témoignent
de l’influence majeure de la rémunération des personnels hors SPV sur l’évolution de la masse salariale.
Les rémunérations brutes et le régime indemnitaire composent ainsi à eux seuls entre 55 %
et 58 % des coûts enregistrés au chapitre 012 - « Charges de personnel ».
L’analyse 2005
-
2009 des progressions par filière fait apparaître d’importantes disparités
:
En milliers
d’euros
2005
2006
2007
2008
2009
Variation période
2005-2009
Variation annuelle
moyenne
TOTAL
Traitement
15 821
16 576
17 267
17 986
18 512
17,0 %
4,0 %
RI
9 217
9 984
10 316
11 378
12 169
32,0 %
7,2 %
TECH
Traitement
879
976
1 116
1 256
1 357
54,4 %
11,5 %
RI
320
464
458
531
571
78,4 %
15,6 %
SPP
Traitement
13 208
13 752
14 204
14 720
15 138
14,6 %
3,5 %
RI
8 220
8 799
9 098
10 045
10 801
31,4 %
7,1 %
ADM
Traitement
1 734
1 848
1 948
2 010
2 017
16,3 %
3,9 %
RI
678
721
760
802
797
17,6 %
4,1 %
TOTAL = toutes filières ; SPP = filière sapeurs-pompiers professionnels ; TECH = filière technique ; ADM = filière administrative ;
RI = régime indemnitaire
24/51
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ROD2 - SDIS du Gard
Bien que ces données doivent être interprétées avec prudence, compte-
tenu de l’impact,
différent selon les filières, du GVT, du solde recrutement-départs et des évolutions réglementaires en
matière de rémunération, on observe que :
-
l’évolution constatée sur le total des filières confirme l’influence de la charge des
traitements sur l’évolution du chapitre 012 e
n général : la tendance sur la période est identique entre les
deux données (+ 17 %) ;
-
les charges de rémunération relatives à la filière technique ont nettement plus augmenté
en volume que celle des autres filières ;
-
le régime indemnitaire a progressé nettement plus vite que la rémunération brute et ce
pour toutes les filières : sur le total des filières, le différentiel est quasiment du simple au double.
Sur la même période, l’analyse des vacations versées aux SPV (hors SSSM), enregistrées
au compte 641
41, permet d’atteindre une couverture de plus de 75 % des charges enregistrées au
chapitre 012 - « Charges de personnel ».
Leur évolution, bien que marquée par une augmentation certaine (tendance confirmée en
2010 avec 9
636 K€ de dépenses, soit +
4,05 % par rapport à 2009), a toutefois été plus modeste :
2005
2006
2007
2008
2009
Variation
période
Variation
annuelle
Vacations
En milliers d’euros
8 878
8 889
9 107
9 003
9 261
4,3 %
1,1 %
L’augmentation constatée des dépenses de personnel –
et donc, par extension, la pression
croissante sur la section de fonctionnement
–
est donc à rechercher majoritairement dans la progression
des rémunérations des personnels non SPV, en particulier dans l’augmentation significative du poids des
régimes indemnitaires sur la période.
3.1.2.
Les recettes de fonctionnement
Sur la période examinée, les recettes réelles de fonctionnement progressent plus
rapidement que les charges (+ 4,60 % contre + 3,27 % en moyenne annuelle) sous l’effet d’une hausse
continue des financements versés par les collectivités contributrices :
RECETTES
en milliers d’euros
CHAP.
2005
2006
2007
2008
2009
2010
Variation
période
2005-2010
Variation
annuelle
moyenne
TOTAL DES RECETTES
REELLES
57 537
60 244
62 986
65 574
70 426
72 018
25,17 %
4,60 %
Atténuation de charges
013
213
158
117
107
703
45
-
-
Produits des services du
domaine etc.
70
321
466
426
406
513
618
92,52 %
15,74 %
Dont interventions payantes
7061
221
175
107
88
115
140
- 36,65 %
- 5,00 %
Contributions participations
74
56 479
59 329
61 995
64 512
68 873
70 783
25,33 %
4,63 %
Autres produits gestion
courante
75
33
30
23
20
20
20
-
-
Produits financiers
76
5
2
0
3
20
-
-
Produits exceptionnels
sauf 776, 777 et 7785
77
486
259
425
526
317
532
9,47 %
13,85 %
Dont cessions
d'immobilisations
66
28
18
135
79
110
-
-
25/51
Chambre régionale des comptes de Languedoc-Roussillon
Rapport d’observations
définitives : Service départemental
d’incendie et de secours du Gard (30)
ROD2 - SDIS du Gard
Le financement du SDIS dépend dans sa quasi-intégralité des participations financières que
lui versent l’Etat et les collectivités locales
:
2005
2006
2007
2008
2009
2010
Total des recettes réelles
de fonctionnement
en milliers d’euros
57 537
60 244
62 986
65 574
70 426
72 018
Total des contributions
(Etat et collectivités
locales)
en milliers d’euros
8
56 059
59 061
61 605
63 891
66 304
67 242
% contrib. / RRF
97,43 %
98,04 %
97,81 %
97,43 %
94,15 %
93,38 %
Au sein des contributions, la répartition de la charge financière est classique : le
département du Gard occupe la place prépondérante et celle-
ci s’est accrue depuis 2002, du fait du
plafonnement de l’évolution des
participations communales et intercommunales
9
, avant de se stabiliser à
partir de 2009 entre 55 % et 56 % des recettes réelles de fonctionnement :
2005
2006
2007
2008
2009
2010
Total des recettes réelles
de fonctionnement*
57 537
60 244
62 986
65 574
70 426
72 018
Dont contrib. Etat*
449
183
257
60
484
730
0,78 %
0,30 %
0,41 %
0,09 %
0,69 %
1,01 %
Dont contrib.
département*
31 200
34 000
36 000
38 200
39 272
39 744
54,23 %
56,44 %
57,16 %
58,25 %
55,76 %
55,19 %
Dont contrib. communes*
(1)
21 904
22 324
22 746
22 994
23 492
22 645
Dont contrib. interco.* (2)
2 506
2 554
2 602
2 637
2 958
4 122
(1) + (2)
42,42 %
41,30 %
40,24 %
39,09 %
37,56 %
37,17 %
*
En milliers d’euros
Au-
delà de la participation de l’Etat qui demeure relativement modeste,
le tableau ci-dessous
illustre l’effort consenti par les collectivités locales contributrices, au regard de leur population, au
financement du SDIS 30.
8
Articles 7471, 7472, 7473, 7474,7475.
9
Cf. article L. 1424-35 du CGCT qui prévoit que pour les exercices suivant la promulgation de la loi n° 2002-276 du 27 février
2002,
le montant global des contributions des communes et des établissements publics de coopération intercommunale
ne peut excéder le montant global des contributions des communes et des établissements publics de coopération
intercommunale de l'exercice précédent, augmenté de l'indice des prix à la consommation.
Ces contributions communales
devaient d’ailleurs être suppr
imées, dans un premier temps à partir du 1
er
janvier 2006, cette date limite étant repoussée par la
suite au 1
er
janvier 2010 avant d’être supprimée par la loi n° 2008
-1443 du 30 décembre 2008 de finances rectificative pour 2008.
26/51
Chambre régionale des comptes de Languedoc-Roussillon
Rapport d’observations
définitives : Service départemental
d’incendie et de secours du Gard (30)
ROD2 - SDIS du Gard
Répartition en euros par habitant :
2005
2006
2007
2008
2009
2010
Variation
période
2005-2010
Variation
annuelle
moyenne
Ratio moyen
année 2010
(moyenne
nationale)
Ratio moyen
année 2010
(SDIS 2
ème
cat.)
Participations (inv et fonc) des
communes
et
groupements
par habitant
35,9
36,3
36,7
36,8
35,9
36,3
1,11 %
0,23 %
30,23
29,60
Participations (inv et fonc) du
département par habitant
48,1
52,0
57,9
60,6
61,1
62,3
29,52 %
5,38 %
39,68
36,98
Participations (inv et fonc) Etat
par habitant
3,9
2,8
2,9
2,1
5,3
4,3
10,26 % 16,26 %
2,74
2,78
L’effort de financement consenti par le département
du Gard au profit du SDIS 30 est ainsi
très nettement supérieur aux moyennes constatées dans sa strate ainsi qu’au niveau national.
Ce constat est confirmé par la part des recettes fiscales directes perçues par le conseil
général et consacrées au financement du SDIS. Avec 16,14 % en 2010 pour une moyenne nationale de
11,49 % et de 11,32 % pour les SDIS de 2
ème
catégorie, le département du Gard se classe là encore en
tête des SDIS métropolitains de sa catégorie.
Il convient enfin de relever que, bien que situées elles aussi très au-dessus des moyennes,
les contributions communales et intercommunales, dont les bases de calcul sont fondées sur une
capitation pondérée par le potentiel fiscal, ne suscitent pas de problèmes majeurs dans le département
du Gard.
3.2.
Rigidité des charges de fonctionnement et autofinancement brut
Les recettes réelles de fonctionnement augmentant, sur la période, plus rapidement que les
dépenses à forte rigidité (dépense de personnel, intérêts, contributions obligatoires et participations), le
ratio de rigidité des charges structurelles tend à s’améliorer tendanciellement. Il n’en demeure pas moins
toujours supérieur à la moyenne de la catégorie
et à celle de l’ensemble des SDIS. De plus, ainsi que le
souligne l’ordonnateur, l’exercice
2010 a vu les recettes de fonctionnement augmenter moins vite que les
dépenses (+ 2,26 % contre + 3,55 %).
2005
2006
2007
2008
2009
2010
Variation
période
2005-2010
Variation
annuelle
moyenne
Ratio moyen
année 2010
(moyenne
nationale)
Ratio moyen
année 2010
(SDIS 2
ème
cat.)
Rigidité
0,81
0,80
0,80
0,81
0,76
0,77
- 4,94 %
- 0,97 %
0,73
0,74
Pour, essentiellement, les mêmes raisons, l’autofinancement brut dégagé par l’exploitation
augmente tendanciellement sur la période. Il n’en demeure pas moins
relativement modeste, oscillant
entre 7 % et 13 % des recettes réelles de fonctionnement :
27/51
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Rapport d’observations
définitives : Service départemental
d’incendie et de secours du Gard (30)
ROD2 - SDIS du Gard
Capacité d’autofinancement
En milliers d’euros
2005
2006
2007
2008
2009
2010
Recettes réelles fonctionnement hors
cessions d’immo.
57 471
60 216
62 968
65 439
70 347
71 908
Dépenses réelles exploitation hors int. de
la dette
53 341
54 694
57 107
59 792
60 987
63 299
Autofinancement brut
4 130
5 522
5 861
5 647
9 360
8 609
Intérêts de la dette
1 591
1 632
1 882
2 182
1 273
1 174
CAF
2 539
3 890
3 979
3 465
8 087
7 435
3.3.
La section d’investissement
3.3.1.
Les dépenses d’investissement
Le tableau ci-
dessous retrace et détaille l’évolution des dépenses d’investissement du SDIS
30, de 2005 à 2010 :
DEPENSES
En milliers d’euros
CHAP.
2005
2006
2007
2008
2009
2010
Variation
période
2005-2010
Variation
annuelle
moyenne
TOTAL DES
DEPENSES REELLES
25 675
28 132
24 098
25 767
27 306
35 755
39,26 %
7,81 %
Remboursement
emprunts et dettes
16
16 076
19 384
14 846
14 003
14 045
19 213
19,51 %
5,72 %
Immob. Incorporelles
20
185
219
118
157
105
165
- 10,81 %
5,87 %
Subventions
d'investissement versées
204
2
22
12
12
15
15
-
-
Immob. corporelles
21 à 23
9 412
8 443
9 122
11 594
13 141
16 359
73,81 %
12,54 %
Autres dépenses réelles
d’investissement
10, 27, 45
0
64
0
1
0
3
-
-
Au
regard
des
dépenses
d’équipement
réalisées
(
immobilisations
corporelles
et
incorporelles), le rythme de réalisation des investissements apparaît soutenu, avec une progression
constante à partir de 2006.
En 2010, rapportés à la population, les
investissements représentent plus de 29 € par
habitant, alors que la moyenne nationale et celle des SDIS de 2
ème
catégorie s’établissent à 15,86 €
(population DGF, statistiques financières 2011 de la DSC).
Si l’essentiel de l’effort a porté, en début de p
ériode, sur le renouvellement des matériels
d’incendie et de secours, notamment les véhicules opérationnels, on observe une inversion de tendance
au profit du casernement dès 2007 :
28/51
Chambre régionale des comptes de Languedoc-Roussillon
Rapport d’observations
définitives : Service départemental
d’incendie et de secours du Gard (30)
ROD2 - SDIS du Gard
2005
2006
2007
2008
2009
2010
Variation
période
2005-2010
Variation
annuelle
moyenne
Immo. corporelles (chap 21
et 23)
9 407
8 442
9 089
11 586
13 141
16 359
73,81 % 12,54 %
Dont matériels de transport
(1)
84
183
0
426
177
186
-
-
Dont matériels
incendie et secours
(2)
4 999
3 842
3 472
4 258
5 119
5 285
5,72 %
2,67 %
Dont bâtiments
(3)
3 391
2 641
3 036
3 571
5 712
9 821 189,62 %
28,47 %
Dont autres immo. corpo.
(4)
933
1 776
2 581
3 331
2 133
1 067
14,36 %
15,76 %
(1)
Compte 2182
(2)
Y compris matériel mobile, non compris réseaux
(3)
Terrains et bâtiments, hors réseaux ;
(4)
Réseaux, matériel informatique, mobilier, installations générales, etc.
2005
2006
2007
2008
2009
2010
Immob corporelles (cptes 21 à 23)
9 407
8 442
9 089
11 586
13 141
16 359
% Evolution N-1 / N
- 10,26 %
7,66 %
27,47 %
13,42 %
24,49 %
Dont bâtiments (cptes 211, 213 et 23 hors
réseaux)
3 391
2 641
3 036
3 571
5 712
9 821
% bâtiments / immo. corporelles
- 22,12 %
14,96 %
17,62 %
59,96 %
71,94 %
Dont matériels incendie et secours (cpte
215
pour l’essentiel
)
4 999
3 842
3 472
4 258
5 119
5 285
% matériel incendie et secours / immo.
corporelles
- 23,14 %
- 9,63 %
22,64 %
20,22 %
3,24 %
Néanmoins, le principal poste de charges en section d’investissement demeure les
remboursements d’emprunt :
DEPENSES
En milliers d’euros
CHAP
2005
2006
2007
2008
2009
2010
Variation
période
2005-2010
Variation
annuelle
moyenne
Remboursement d'emprunts
16
16 076
19 384
14 846
14 003
14 045
19 213
19,51 %
5,72 %
Dont emprunts en euros
1641
2 693
2 891
2 759
2 506
2 961
3 025
12,33 %
2,79 %
Dont Op. affér. emprunt (tir/lign tr)
16441
5 573
3 000
1 355
-
-
Dont Op. affér. option (tir/lign tr)
16449
7 810
13 493
12 087
11 497
11 084
12 234
56,65 %
12,85 %
Dont refinancement de dettes
166
2 600
-
-
En effet, malgré un tassement important entre 2006 et 2007 et une stabilisation en 2008-
2009, le chapitre 16
représente toujours plus de la moitié des dépenses réelles d’investissement.
Pour autant, la grande majorité des emprunts qui y sont inscrits sont des produits dits
« mixtes
», qui s’équilibrent en dépenses et en recettes. Le
compte 16449, où ces produits mixtes sont
enregistrés, est, conformément à la réglementation comptable, à zéro à la fin de chaque exercice.
29/51
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Rapport d’observations
définitives : Service départemental
d’incendie et de secours du Gard (30)
ROD2 - SDIS du Gard
Dans ces conditions, ainsi que le s
ouligne l’ordonnateur, la charge réelle du remboursement
des emprunts en capital est à rechercher au compte 1641, qui représente près de 11 % des dépenses
réelles d’investissement en 2009 et 8,5
% l’année suivante.
Une partie des investissements du SDIS est individualisée en chapitres de programmes
d’équipement, par exemple pour les exercices 2007 et 2008
:
Chapitres de programmes
d’équipement
Nombre de programmes
Crédits ouverts/mandats émis
Autorisations de programme
Nombre d’AP
Crédits ouverts/mandats émis
2007
18 ouverts
12 budgétés
8,1 M € / 4,4 M€
6
3,4 M€ / 2,6 M€
2008
20 ouverts
14 budgétés
13,6 M€/ 8,5 M€
8 (dont 3 mixtes AP/hors AP)
10,2 M€ / 7 M€
Ventilation des dépenses d’équipement
:
Non individualisées en
programmes d’équipement
Individualisées en
programmes d’équipement
Avec AP / CP
Hors AP /CP
Avec AP / CP
Hors AP /CP
2005
Crédits
0,00
13,40
0,00
6,90
Mandaté
0,00
7,30
0,00
2,30
2006
Crédits
0,10
8,50
2,60
4,00
Mandaté
0,00
5,60
2,10
0,90
2007
Crédits
2,30
5,70
3,40
4,70
Mandaté
1,90
2,80
2,60
1,80
2008
Crédits
0,00
7,30
10,20
3,40
Mandaté
0,00
3,30
7,00
1,50
Total
Crédits
2,40
34,90
16,20
19,00
Mandaté
1,90
19,00
11,70
6,50
Avec AP / CP Hors AP / CP
2005
Crédits
0,00
20,30
Mandaté
0,00
9,60
2006
Crédits
2,70
12,50
Mandaté
2,10
6,50
2007
Crédits
5,70
10,40
Mandaté
4,50
4,60
2008
Crédits
10,20
10,70
Mandaté
7,00
4,80
Total
Crédits
18,60
53,90
Mandaté
13,60
25,50
Le SDIS 30 utilise la technique des autorisations de programme / crédits de paiement
(AP/CP) pour une partie de ses opérations d’investissement. La démarche est relativement récente, la
différenciation des opérations ne figurant dans les comptes qu’à parti
r de 2006. Les critères commandant
30/51
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Rapport d’observations
définitives : Service départemental
d’incendie et de secours du Gard (30)
ROD2 - SDIS du Gard
le passage en AP/CP des différentes opérations d’investissement n’apparaissent cependant pas
clairement.
La démarche a été étendue au textile à partir de 2007, au matériel informatique et aux
véhicules à compter de 2008.
3.3.2.
Structure et évolution d
es recettes d’investissement
Le tableau ci-
après détaille l’évolution des recettes d’investissement du SDIS 30, de 2005 à
2010 :
RECETTES
En milliers d’euros
CHAP.
2005
2006
2007
2008
2009
2010
Variation
période
2005-2010
Variation
annuelle
moyenne
TOTAL DES
RECETTES REELLES
20 621
25 127
20 191
22 803
22 973
31 057
50,61 %
10,22 %
Fonds propres hors
1068
10
1 407
1 681
1 544
1 210
3 094
1 846
31,20 %
21,01 %
Dont Etat
(1)
10221/2
1 407
1 681
1 544
1 210
3 094
1 846
id
id
Subventions
13
2 298
1 647
4 237
4 210
6 145
6 803
196,04 %
36,99 %
Dont Etat
13x1
765
47
237
206
345
603
Dont région
13x2
Dont département
13x3
1 500
1 600
4 000
4 000
5 800
6 200
Dont communes
13x4
Dont groupements
13x5
Dont Europe
13x7
Dont autres
13x8
33
4
Rmbst emprunts
16
16 809
21 753
14 387
17 317
13 734
22 334 32,87 %
11,57 %
Immos. en cours
23
(2)
107
46
23
66
0
74
-
-
(1)
FCTVA et DGE
(2)
Comptes 20, 21, 23 et 27 en 2005
L’autofinancement dégagé en section de fonctionnement et consacré,
au travers du compte
1068, à la couverture des dépenses d’investissement, est en forte diminution sur la période. En 2009, il
ne représente qu’un peu moins de 4 % du montant des recettes réelles d’investissement et près de 5 %
l’année suivante.
2005
2006
2007
2008
2009
2010
Total recettes réelles
20 621
25 127
20 191
22 803
22 973
31 057
Excédents de fonct.
Capitalisés (c/ 1068)
2 077
1 736
2 231
599
910
1 503
10,07 %
6,91 %
11,05 %
2,63 %
3,96 %
4,84 %
Par comparaison, les recettes d’ordre relatives aux dotations aux amortissements
augmentent régulièrement, dépassant le niveau des excédents de fonctionnement transférés dès 2006.
Elles participent ainsi à l’autofinancement des dépenses d’investissement.
2005
2006
2007
2008
2009
2010
Amortissements
1 161
2 081
3 001
3 162
3 722
4 150
31/51
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Rapport d’observations
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d’incendie et de secours du Gard (30)
ROD2 - SDIS du Gard
Logiquement, et malgré des niveaux significatifs de recettes de subventions et de
reversements Etat, la couverture du besoin de financement de la section est donc assurée pour partie par
le recours à l’emprunt
:
RECETTES
En milliers d’euros
CHAP
2005
2006
2007
2008
2009
2010
Variation
période
2005-2010
Variation
annuelle
moyenne
Emprunts et dettes
16
16 809
21 753
14 387
17 317
13 734
22 334
32,87 %
11,57 %
Dont emprunts en euros
1641
5 000
3 000
0
3 000
0
3 000
Dont Op. affér. emprunt
(tir/lign tr)
16441
4 000
5 260
2 300
2 820
2 650
4 500
Dont Op. affér. option
(tir/lign tr)
16449
7 810
13 493
12 087
11 497
11 084
12 234
Dont refinancement de
la dette
166
0
0
0
0
0
2 600
On observe toutefois que le volume des emprunts souscrits tend à diminuer sur la période (8
M€ sur les trois premières années, 6 M€ sur les trois dernières).
Cette évolution, alors même que le besoin de financement reste à un niveau élevé, tient
pour l’essentiel à l’effort significatif consenti par le département, dont les subventions d’investissements
versées au SDIS ont presque quadruplé en cinq ans.
Cette tendance se confirme en 2010, les subventions reçues par le SDIS au compte 1313
atteignant le niveau record de 6,2 M€.
Cependant, malgré les apports importants du département, le SDIS 30 est aujourd’hui très
fortement endetté et sa CAF peine, jusqu’en 2008 inclus, à assumer le service
obligatoire des annuités
d’emprunt.
Dès lors, malgré l’amélioration de la capacité d’autofinancement nette à partir de 2009, la
hausse continue des investissements directs et leur importance en volume induisent logiquement des
tensions sur l’épargne nette et sur le fond
de roulement, ce dernier accusant un net fléchissement entre
2006 et 2008, ainsi qu’en 2010.
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SOLDES INTERMEDIAIRES
En milliers d’euros
2005
2006
2007
2008
2009
2010
Recettes réelles fonctionnement hors cessions
d’immo.
57 471
60 216
62 968
65 439
70 347
71 908
Dépenses réelles exploitation hors int. de la
dette
53 341
54 694
57 107
59 792
60 987
63 299
Autofinancement brut
4 130
5 522
5 861
5 647
9 360
8 609
Intérêts de la dette
1 591
1 632
1 882
2 182
1 273
1 174
CAF
2 539
3 890
3 979
3 465
8 087
7 435
Amortissement en capital de la dette (*)
2 693
2 891
2 759
2 506
2 961
3 025
Autofinancement courant (CAF nette)
- 154
999
1 220
959
5 126
4 410
(+) Ressources internes investissement yc 1068
3 657
3 491
3 816
2 010
4 083
3 533
(+) Subventions participations et autres
2 298
1 647
4 237
4 210
6 145
6 803
(-) Investissements directs
9 597
8 662
9 240
11 751
13 246
16 524
(-) Investissements indirects (**)
2
86
12
13
15
18
Epargne nette
- 3798
- 2611
21
- 4 585
2 093
- 6 360
Emprunts de l'exercice (*)
5 000
3 000
3 000
3 000
Variation du fonds de roulement
1 202
389
21
- 1 585
2 093
- 3 360
Fonds de roulement initial après affectation au
compte 1068
2 740
767
1 283
3 049
3 431
4 987
Fonds de roulement final (hors RAR)
3 942
1 156
1 304
1 464
5 524
1 627
(*) compte 1641 uniquement
(**) chapitres 204, 45 et 27
Pour sa part, l’ordonnateur considère qu’il y a lieu de retraiter, dans cette analyse, les
écritures relatives aux titres émis à l’encontre du CHU de Nîmes, ainsi que
les provisions constituées à
ce titre. Il en résulte la modification de la première ligne du tableau comme suit :
En milliers d’euros
2005
2006
2007
2008
2009
Recettes réelles fonctionnement hors
cessions d’immo.
57 606
60 314
63 014
65 073
68 111
La c
hambre ne partage pas cette analyse, qui, bien qu’elle rende compte de l’impact, sur les
comptes du SDIS, du contentieux financier entre les deux établissements, conduit à retirer des soldes
intermédiaires des opérations comptables réelles.
Par ailleurs,
si l’on considère les ratios de désendettement comparatifs publiés par la
Direction de la sécurité civile (statistiques financières 2011), le constat de l’importance du recours à
l’emprunt au cours de la période sous examen se confirme
:
Avec un ratio de désendettement (poids de la dette / CAF) de 8 années, le SDIS 30 se situe
très sensiblement au-dessus de la moyenne nationale, ainsi que de la moyenne de sa catégorie, qui
s’établissent
toutes deux à 4 ans.
La situation est identique si l’on rapporte le
poids de la dette aux recettes de fonctionnement,
avec un ratio de 287 jours pour le SDIS 30, alors qu’il est de 161 jours pour la moyenne de sa catégorie
et de 135 au niveau national.
L’endettement du SDIS appelle en conséquence à une certaine vigilance
: sauf à recouvrer
une capacité d’autofinancement dynamique, la politique d’investissement apparaît ambitieuse pour la
capacité
financière
actuelle
de
l’établissement
et
ce,
malgré
l’importance
des
subventions
départementales.
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3.3.3.
Les recettes d’investisseme
nt
: le fonds d’aide à l’investissement (FAI)
Sur le plan des apports financiers de l’Etat, le seul instrument susceptible d’appuyer une
politique, des priorités et des objectifs en matière d’investissement, demeure le fonds d’aide à
l’investissement (FAI
).
Globalement en baisse sensible depuis plusieurs années, les dotations consenties sur le
fonds sont, sur instruction du ministre de l’Intérieur, accordées depuis 2006 en priorité en appui du
programme de transmissions ANTARES (acronyme d’«
Adaptation Nationale des Transmissions Aux
Risques Et aux Secours »), le réseau numérique destiné aux services publics concourant aux missions
de sécurité civile. Les dépenses ainsi subventionnées sont donc essentiellement dédiées au matériel
informatique, aux télécommunications et aux infrastructures de réseau.
Le SDIS 30 est en cours de migration vers ANTARES. Un groupe de travail a été mis en
place au sein de l’établissement pour mener les études de faisabilité afin de basculer les actuels réseaux
analogiques utilis
és par l’établissement vers le nouveau réseau numérique. Le système est en cours
d’expérimentation sur le bassin nîmois (centres de secours de Nîmes et de Marguerittes).
Le coût total de l’opération est estimé à 4,74 M€ sur trois ans (de 2010 à 2012). Le
FAI est
sollicité en appui financier de ce programme qui va peser lourdement sur les finances du SDIS dans les
années à venir.
Cependant, les recettes effectivement perçues par le SDIS au titre des subventions
d’équipement de l’Etat et notamment du FAI, démontrent clairement qu’il n’est en aucune façon un
moyen d’orienter la politique d’équipement de l’établissement.
En effet, son impact financier, au regard du besoin de financement de la section
d’investissement et de la ventilation des recettes du SDIS
30, est particulièrement modeste : les
subventions versées par l’Etat entre 2005 et 2010 représentent en moyenne 1,57 % des recettes réelles
d’investissement du SDIS 30 (1,25
% si l’on ne considère que le seul compte 1331
- « FAI des SDIS »).
En milliers
d’euros
2005
2006
2007
2008
2009
2010
Subventions d’équipement Etat (comptes 13x1)
765
47
237
206
345
603
dont 1311 Etat et établissements nationaux
0
38
0
0
176
317
dont 1331 FAI des SDIS
765
9
237
206
169
286
Total recettes réelles d’investissement
(RRI)
20 621
25 127
20 191
22 803
22 973
31 057
Poids des subv. Etat 13x1 / RRI
3,71 %
0,19 %
1,17 %
0,90 %
1,50 %
1,94 %
Poids des subv. FAI 1331 / RRI
3,71 %
0,04 %
1,17 %
0,90 %
0,74 %
0,92 %
L’Etat finance ainsi les investissements réalisés par le SDIS du Gard dans des proportions
très limitées et quasi exclusivement dans le cadre du projet ANTARES.
3.4.
Perspectives financières du SDIS 30
Si les équilibres de la section de fonctionnement demeurent positifs, le poids des dépenses
de personnel dans la structure du budget, ainsi que leur accroissement significatif sur l’ensemble de la
période, ne permettent pas au SDIS de dégager un autofinancement suffisant.
Or, l’hypothèse d’un accroisseme
nt indéfini des recettes, via un effort supplémentaire de la
part des contributeurs, qui ne saurait d’ailleurs concerner que le conseil général, est très improbable,
compte-
tenu des tensions observées sur les budgets départementaux et de l’engagement, déjà
largement supérieur à la moyenne, consenti dans le Gard par les collectivités locales en général et le
département en particulier.
34/51
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L’exercice 2010 présente à cet égard des signes de tension, notamment en section de
fonctionnement, avec un essoufflement de la progression des recettes (un peu plus de + 2 % hors
cessions d’immobilisations) et un rythme d’accroissement plus important des dépenses (près de +
4 %
hors intérêts). Si cette tendance devait se confirmer, le SDIS aurait alors à faire face à un effet de ciseau
extrêmement préoccupant entre des recettes qui stagnent et des dépenses en augmentation constante.
Dans ces conditions, l’établissement devra, à l’avenir, chercher activement à actionner les
trois leviers qui restent à sa disposition :
En section de fonctionnement :
1/
Rechercher une meilleure couverture financière des missions non obligatoires, ce qui
passera notamment par la négociation d’une convention avec le SAMU.
2/
Veiller, tout en continuant à maîtriser les dépenses de gestion courante, à contenir les
dépenses globales de personnel, sachant que, même en l’absence de toute mesure législative de
revalorisation et de tout recrutement supplémentaire, le glissement vieillesse-technicité (GVT
10
) génèrera
à lui seul une hausse durable des charges salariales, évaluée entre 3 et 4 % par an.
Dès lors que le niveau global des effectifs budgétaire est satisfaisant, un tel contrôle
dépendra pour beaucoup de la capacité de l’établissement à stabiliser ses effectifs de SPP, tout en
maintenant un recrutement dynamique de SPV, dont le coût est largement inférieur. Un cabinet-conseil
mandaté par le SDIS estimait ainsi, fin 2009, à 155 K€ annuels le coût d’un SPP à la garde, contre 60 K€
pour un SPV.
Le maintien, voir l’accroissement de la part prise par le volontariat dans l’activité du SDIS 30
n’est cependant pas acquis, même si l’établissement enregistre une courbe ascendante dans ses
recrutements SPV au cours de la période 2005-2009 :
2005
126
2006
145
2007
142
2008
155
2009
193
En effet, si les objectifs de recrutement de volontaires sont globalement atteints dans le
département, des difficultés persistent dans certains centres de taille réduite situés essentiellement dans
le groupement Cévennes-Aigoual, où la population est plus réduite et la densité moins importante.
Le SDIS 30 semble pâtir dans ce domaine de son maillage très resserré, si l’on considère
que la distance domicile-
centre d’affectation est un critère des plus discriminants pour le volontariat.
Au-
delà de l’aspect quantitatif des
effectifs, le SDIS 30 aura également à veiller au maintien
de la motivation des volontaires. En effet, selon l’établissement et à l’instar des constats assez
généralement établis sur l’ensemble des SDIS de France, les effectifs
de
volontaires souffrent d’
un
nombre de demandes de suspension d’engagement en forte progression et ce malgré des mesures
incitatives en termes de rémunération, telles que la prestation de fidélité et de reconnaissance.
Cette évolution tient sans doute, au moins partiellement, à ce
que l’activité moyenne
recherchée par le SDIS dépasse largement le seuil minimum prévu au règlement intérieur (deux gardes
10
Le GVT représente schématiquement la hausse « naturelle
» de la masse salariale, induite par l’accroissement moyen de
l’ancienneté, des compétences et des grades de l’ensemble du personnel dans le temps. Ce phénomène est particulièrement
sensible dans les milieux professionnels marqués par des recrutements massifs dans le passé, un faible renouvellement du
personnel depuis et des évolutions de carrières dans lesquelles l’ancienneté est un critère important.
35/51
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et quatre astreintes mensuelles), pression qui n’est pas appelée à diminuer si l’établissement souhaite
maîtriser sa masse salariale par un recours accru au volontariat.
Dans un contexte socio-économique difficile, la conciliation entre activité professionnelle et
volontariat sera sans nul doute un facteur-
clef pour le maintien d’un bon niveau quantitatif et qualitatif du
volontariat.
A cet égard, on ne peut que constater que les conventions signées avec les employeurs ne
couvrent environ que la moitié des SPV concernés (56 conventions signées pour 107 SPV concernés au
1
er
janvier 2010) et que la tendance ne semble pas en voie d’améli
oration, puisque le SDIS signale
qu’environ 2/3 des démarches effectuées n’aboutissent pas.
Par ailleurs, le SDIS 30 doit prendre la mesure exacte de toute décision interne en matière
de rémunération (régime indemnitaire). A cet égard, par exemple, la pro
gression de l’indemnité
d’administration et de technicité du taux 4 au taux 6 pour tous les SPP au 1
er
janvier 2010 représente un
surcoût évalué à près d’un demi
-
million d’euros.
Enfin, les régimes de travail, pour lesquels la garde est traditionnellement privilégiée dans
l’organisation du SDIS 30 (environ 2/3 du potentiel opérationnel journalier), devraient être rééquilibrés,
partout où cela est possible, en faveur d’astreintes, nettement moins onéreuses pour l’établissement.
A titre d’illustration, il e
st rappelé que le cabinet conseil précédemment évoqué estimait, fin
2009, à 6 K€ le coût annuel d’un SPV d’astreinte, soit 10 fois moins que le même personnel à la garde.
En section d’investissement
:
3/
Le rythme des investissements doit être ramené à un niveau compatible avec les moyens
financiers de l’établissement et notamment de sa capacité d’autofinancement, afin de viser à réduire
l’endettement, lequel se situe à un niveau préoccupant.
Une telle politique doit être lisible et donc s’accompagner d’une programmation pluriannuelle
effective, qui reste encore à parfaire au sein du SDIS 30. En étalant plus raisonnablement les réalisations
dans le temps, tout en affichant en toute transparence les arbitrages et les engagements, le SDIS 30
devrait être e
n mesure de mieux piloter ses dépenses d’investissement.
Au demeurant, les indicateurs en matière de qualité des matériels et installations ne
témoignent pas d’une situation d’urgence
:
-
le taux de vétusté 2010 des constructions est, selon les statistiques ministérielles, de 4 %
et donc inférieur à la moyenne nationale (7 %) et à celle de la catégorie (6 %) ;
-
le taux de vétusté des matériels est encore meilleur, à hauteur de 18 %, soit un niveau
inférieur tant à la moyenne nationale qu’à celle de la catégor
ie, toutes deux établies à 49 %.
Cette situation résulte sans nul doute des efforts importants consentis par le SDIS depuis 6
à 7 ans, notamment en matière de matériel opérationnel roulant. Pour autant, la chambre encourage
l’établissement à réévaluer son
rythme de dépenses d’investissement à l’aune des tensions prévisibles
sur ses marges financières, limitées par un autofinancement atone et un encours de dette important.
Dans ce domaine, comme en matière de recettes courantes (les contributions), il conviendra
de rechercher la meilleure coopération avec le principal bailleur de fond qu’est le département.
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3.5.
Les relations avec le département
3.5.1.
La convention pluriannuelle
L’article 59 de la loi n° 2004
-811 du 13 août 2004 de modernisation de la sécurité civile a
modifié
l’article L. 1424
-
35 du code général des collectivités territoriales qui prévoit qu’une convention
pluriannuelle régit les relations financières entre le SDIS et le conseil général.
Si l’on considère les limites, précédemment évoq
uées, que la réglementation impose à
l’évolution des contributions communales et intercommunales, de même que le caractère relativement
marginal des autres sources de financement, il est manifeste que les conseils généraux se trouvent en
position d’attribuer aux SDIS ce qui s’apparente à une subvention d’équilibre.
Dès lors, la convention pluriannuelle prévue par le code revêt une importance capitale, pour
le département en tant que garde-fou contre toute évolution incontrôlée des dépenses et pour le SDIS
comme assurance sur le niveau d’engagement financier du département.
Cependant, la formalisation de cette obligation de dialogue de gestion a attendu l’année
2010 dans le Gard et les résultats de deux audits (un fonctionnel, un social), présentés au conseil général
le 26 avril 2010.
Un projet de convention a par la suite été approuvé par le conseil général et par le CASDIS,
respectivement les 24 juin et 22 juillet 2010.
Ratifiée par les parties le 4 octobre 2010, la convention a pour objet :
-
de donner au
département une visibilité sur l’évolution de sa contribution financière
;
-
de garantir au SDIS les moyens pour accomplir ses missions, en posant des principes
«
d’efficacité et d’équité
» dans la répartition des secours sur le territoire ;
-
d’améliorer la
mise en commun des moyens et des compétences entre le département et
le SDIS en explorant toutes les formes de partenariat.
Un des objectifs formulés par le conseil général et repris dans le corps de la convention
visait la stabilisation de la participation départementale.
L’accord aligne donc la progression annuelle de cette dernière sur celle des contributions
communales, plafonnée, de par la loi, au maximum au taux de l’inflation constatée au cours de l’exercice
précédent.
Or, si l’on prend comme référence l’indice annuel moyen des prix constaté par l’INSEE
l’année précédant le budget considéré, il apparaît que le département a, au cours de la période 2005
-
2009, consenti des efforts allant jusqu’à près de 5 fois l’inflation.
2005
2006
2007
2008
2009
Contribution départementale
En milliers d’euros
31 200
34 000
36 000
38 200
39 272
% d’évolution
8,97 %
5,88 %
6,11 %
2,81 %
Taux d’inflation moyen N
-1 (INSEE)
1,8 %
1,6 %
1,5 %
2,8 %
L’objectif, conventionnellement partagé, de limitation de la contribution départementale n’est
donc pas sans risques pour l’établissement. En effet, les charges de personnel dépassent 84
% des
dépenses de fonctionnement du SDIS 30 sur toute la période sous revue et cette masse salariale subit
un « glissement vieillesse-technicité », dit GVT, estimé à plus de 3,5 % par an.
Dans ces conditions, même en envisageant une inflation soutenue (qui ne serait d’ailleurs
pas sans conséquence sur les dépenses de gestion courante), ce seul GVT absorbera probablement à
37/51
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lui seul les hausses plafonnées consenties par les communes et le département, ne laissant aucune
marge de manœuvre au SDIS en ce qui concerne sa section de fonctionnement.
La convention ne méconnaît pas ce risque
: une évaluation des résultats de l’exercice
en
cours et de l’impact du GVT sur les comptes est prévue chaque année au mois d’octobre. Elle peut
déboucher sur un « ajustement
» de la contribution départementale pour l’année suivante.
Pour autant, rien ne permet de supposer que cet « ajustement », dont la nature et la portée
ne sont pas précisés, pourrait si nécessaire l’emporter sur la limitation de la progression de la contribution
par référence au taux d’inflation.
La convention prévoit également l’examen par un comité de suivi ad hoc des cas où
une
«
décision de l’Etat
/…/
imposerait une dépense imprévue au SDIS d’au moins 500
000 €
».
Outre le fait que l’expression «
décision de l’Etat
» est impropre
11
, le SDIS n’est pas, là
encore, assuré qu’il en obtiendra la couverture par son contributeur dé
partemental.
Enfin, les opérations présentant, par leur ampleur et/ou leur durée, un caractère
exceptionnel (par exemple un plan ORSEC) sont prises en compte par la convention : le département y
prend l’engagement d’équilibrer si nécessaire les comptes du
SDIS.
En conclusion, la création d’un véritable dialogue de gestion entre le SDIS et le conseil
général, autour des recettes et charges de fonctionnement de l’établissement public, constitue un
progrès.
En revanche, les engagements de limitation qui alimentent ce dialogue, la structure des
dépenses du SDIS et la conjoncture qui pèse sur ces dernières induisent de telles contraintes que le
SDIS devra rechercher par ailleurs des voies pour regagner des marges de manœuvre financières. Le
maintien des effect
ifs en volume, la recherche d’économies, l’optimisation des moyens, la prudence dans
la politique d’investissement sont autant de pistes à explorer.
Au-delà de la participation déterminante du département au budget de fonctionnement du
SDIS, la collectivité verse par ailleurs également, et pour des montants significatifs, des subventions
d’investissement.
2005
2006
2007
2008
2009
2010
Total annuel subventions
d’investissement (département)
En milliers d’euros
1 500
1 600
4 000
4 000
5 800
6 200
La convention définit 4 domaines où les besoins du SDIS peuvent bénéficier du soutien
financier du département, soit :
- le parc matériel roulant ;
- le réseau numérique ANTARES (hors financement FAI) ;
- la direction départementale ;
-
les centres d’incendie
et de secours.
Ce périmètre d’intervention, qui regroupe pour l’essentiel les infrastructures (y compris de
télécommunications) et les véhicules opérationnels, est tout à fait classique.
Il n’est cependant pas très discriminant, étant donné que ces quat
re domaines recouvrent la
majorité des dépenses réelles d’investissement du SDIS relevées au cours de la période examinée.
11
Les causes exogènes de surcoûts pour le SDIS sont, en effet, le plus sou
vent à rechercher dans l’application de
textes législatifs
qui ne sauraient être assimilés à la catégorie, au demeurant juridiquement floue des «
décisions de l’Etat
».
38/51
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Enfin, les subventions d’investissement sont arrêtées conventionnellement à «
au moins »
4
M€ par an, ce qui correspond au niveau de
l’aide départementale consentie en 2007 et 2008. Ce
montant a cependant été largement dépassé en 2009 et plus encore en 2010, année de signature de la
convention.
Enfin, cette dernière prévoit également un programme pluriannuel d’investissement, qui
devra s’insérer dans la suite logique des documents d’analyse et de planification de niveau supérieur,
c’est
-à-dire le SDACR et le RO.
3.5.2.
Préparation du budget et dialogue de gestion
L’article L. 1424
-35 du code général des collectivités territoriales prévoit également, dans sa
rédaction issue de la loi du
13 août 2004, qu’un
rapport sur l'évolution des ressources et des charges
prévisibles du SDIS, adopté par le CASDIS, est fourni chaque année au conseil général en vue de la
fixation, par celui-ci, de la contribution départementale.
Cette obligation partenariale n’est manifestement pas encore
intégrée dans le mode de
fonctionnement du SDIS 30 : aucun rapport ou document de ce type ne semble, par exemple, avoir été
produit au conseil général en 2009, même si des échanges informels permanents de données financières
ont été confirmés par les deux parties.
Dans ces conditions, le contenu et les modalités de production de ces rapports mériteraient
d’être négociés entre les partenaires et inclus à l’avenir dans la convention pluriannuelle.
De même, il est apparu que le SDIS et le conseil général ne procédaient pas à des réunions
de suivi ou de cadrage régulières. Cette démarche, qui pourrait améliorer sensiblement un dialogue de
gestion aujourd’hui insuffisant entre le SDIS et son principal bailleur de fonds, pourrait utilement figurer à
l’avenir dans la convention pluriannuelle.
4. LE CADRE JURIDIQUE
ET LA
COMPENSATION
FINANCIERE
DES MISSIONS NON
OBLIGATOIRES OU SPECIFIQUES
4.1.
Les interventions payantes
S’appuyant sur les articles 2 et 42 combinés de la loi 96
-369 du 3 mai 1996 relative aux
services d’incendie et de secours, la délibération n° 2001
-26 du CASDIS en date du 1
er
mars 2001 a
arrêt
é le principe d’une facturation aux usagers des missions non obligatoires assurées par le SDIS.
Les tarifs décidés en 2001 n’ont fait, durant 5 ans, l’objet d’aucune modification, pas même
pour convertir les montants des francs en euros.
Ce n’est que par
délibération du 22 juin 2006 que le CASDIS a validé le principe d’une
revalorisation annuelle des tarifs sur la base de l’évolution de la valeur de l’indice des prix à la
consommation «
France entière série hors tabac pour l’ensemble des ménages
».
La comparaison de cet indice entre mars 2001 (date de la délibération originelle) et avril
2006 fait apparaître une progression de l’inflation de +
9,73 %.
Le CASDIS n’a pas répercuté la totalité de cette évolution sur ses tarifs 2006, se limitant à
l’inflation constatée entre mars 2005 et mars 2006.
39/51
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Rapport d’observations
définitives : Service départemental
d’incendie et de secours du Gard (30)
ROD2 - SDIS du Gard
C’est ainsi une augmentation de 1,01
% qui a été appliquée à chaque item de la grille de
facturation, le résultat étant arrondi au demi-euro le plus proche. La même démarche (inflation sur un an
et arrondi) a été reproduite en 2007
12
et en 2008
13
.
L’évolution des tarifs qui en découle se présente comme suit
:
Nature
En euros
2001-2005
10/2006 à
09/2007
(1)
10/2007 à
12/2008
(2)
a/c 01/2009
(3)
Frais de personnel (homme/heure)
15,24
15,50
15,50
16,00
Forfait véhicule > 3,5 T
76,22
77,00
78,00
81,00
Forfait véhicule < 3,5 T
38,11
38,50
39,00
40,50
Autres matériels non roulants
38,11
38,50
39,00
40,50
Frais de repas
10,67
11,00
11,00
12,00
Dégagement de personnes bloquées dans
un ascenseur
121,96
123,00
124,50
129,50
Destruction de nid d’hyménoptères situé
dans un lieu privé
68,60
69,50
70,50
73,50
Epuisement de locaux à usage d’habitation
consécutif à une inondation hors phénomène
naturel
137,20
138,50
140,00
146,00
Transport d’eau non potable à usage d’un
particulier
182,94
185,00
187,00
195,00
Reconnaissance consécutive à un
déclenchement d’alarme incendie intempestif
350,63
354,00
358,50
373,50
(1) augmentation : + 1,01 %, arrondie au demi-euro le plus proche
(2) augmentation : + 1,21 %, arrondie au demi-euro le plus proche
(3) augmentation : + 4,16 %, arrondie au demi-euro le plus proche
L’assiette de tarification des missions forfaitaires figure à l’appui de la délibération de 2001
:
il s’agit des dispositifs en véhicules, hommes et heures aptes à faire face à chaque type d’intervention. La
même délibération prévoit également, mais sans les définir précisément, que les « fournitures » sont à la
charge du requérant, au coût réel.
Par ailleurs, par délibération n° 2006-21 du 30 mars 20
06, le conseil d’administration a
assoupli les barèmes en ce qui concerne ses prestations de services de sécurité : dans le cas de
manifestations à caractère humanitaire, de bienfaisance ou à caractère pédagogique, une remise de
25 % sur le coût réel est a
ccordée. La délibération de juin 2006 vient préciser les modalités d’application
de cette remise
: sur demande écrite de l’organisateur et jusqu’à concurrence de deux manifestations
pour une même association.
Il convient également de relever que les délibérations tarifaires susvisées présentent, depuis
2006, une interversion dans les tarifs applicables aux deux catégories de véhicules : les tarifs les moins
onéreux y figurent en regard des véhicules les plus lourds. Or, cette délibération fonde la liquidation des
titres de recettes et est opposable aux tiers en cas de contestation : il y aura donc lieu de corriger à
l’avenir cette erreur matérielle.
Les facturations sont systématiques. Dès lors, alors que l’activité augmente chaque année,
la diminution con
tinue des interventions facturées, tant en valeur absolue qu’au regard des recettes de
fonctionnement, représente sans nul doute un bon indicateur de l’effet dissuasif du dispositif de
participations financières des usagers dans les missions non obligatoires du SDIS.
12
Délibération n° 2007-30 du 9 juillet 2007
13
Délibération n° 2008-57 du 20 octobre 2008
40/51
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2004
2005
2006
2007
2008
Alarme
0
0
0
0
0
Ascenseur
0
0
0
246,00
2 614,50
Eau
5 854,08
9 147,00
1 097,64
0
0
Epuisement
274,00
137,20
274,40
274,40
0
Nid guêpes
6 105,40
1 303,40
1 920,80
2 401,00
832,70
Services sécurité
241 928,00
210 780,80
171 205,84
103 857,53
84 191,05
Non affecté
0
0
0
0
368,93
Total interventions facturées
254 162,48
221 368,40
174 498.68
106 778,93
88 007,18
Total recettes
de fonctionnement
64 224 062
61 252 228
63 681 759
66 650 016
71 263 100
% interventions / RF
0,40 %
0,36 %
0,27 %
0,16 %
0,12 %
4.2.
Le secours à personne : les relations SDIS-SAMU
Pendant longtemps, les difficultés récurrentes pour gérer au mieux les carences et autres
interventions sanitaires en limite de compétence du SDIS ont
été attribuées à l’existence de 20 centres
de traitement de l’alerte, soit quasiment un standard par centre de secours.
La mise en place, fin 2009, d’un centre de traitement de l’alerte
unique (CTAU) visait
notamment à surmonter ces dysfonctionnements. Le SDIS et le CHU-SAMU reconnaissent à cet égard
l’apport du CTAU en matière de coopération opérationnelle.
A ce jour, le département du Gard ne dispose pas d’une plateforme commune 15
-18 de
traitement des appels. Les relations entre les centres d’appel du
SDIS et du SAMU sont assurées grâce à
des lignes téléphoniques dédiées. Cette interconnexion permet le transfert d’appel et la conférence à
trois. Enfin, les deux centres d’appel exercent une veille permanente sur le réseau radiophonique
commun « Secours
et Soins d’Urgence
» (SSU).
Dans l’attente de la mise en œuvre d’un interfaçage informatique entre les logiciels propres
au centre de réception et de régulation des appels (CRRA - centre 15) et au CTAU, un écran déporté du
SAMU est accessible au SDIS, qui
permet de visualiser en temps réel l’activité opérationnelle
.
S’ils ont permis d’améliorer significativement les interactions opérationnelles entre les deux
établissements, ces moyens techniques ne peuvent pas pour autant garantir à eux seuls un
fonctionnement équilibré
, ainsi qu’en témoigne
le contentieux financier qui oppose depuis de nombreuses
années le SDIS et le CHU.
A cet égard, l’application de l’article L. 1424
-42 du code général des collectivités
territoriales
14
et celle du référentiel commun su
r l’organisation du secours à personne et sur l’aide
médicale urgente du 25 juin 2008
15
se heurtent, dans le Gard, a des tensions récurrentes et non
solutionnées entre le SDIS et le SAMU en ce qui concerne le volet financier des relations entre les deux
établissements.
De surcroit, cette situation perdure depuis de nombreuses années, alors même que dans
d’autres départements de la région, la convention prévue par la loi a été conclue sans difficultés
particulières, notamment dans les Pyrénées-Orientales.
14
Q
ui prévoit le remboursement du SDIS dans le cas d’interventions ne relevant pas de ses missions propres
.
15
Qui vise à une meilleure coopération des différents acteurs.
41/51
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Rapport d’observations
définitives : Service départemental
d’incendie et de secours du Gard (30)
ROD2 - SDIS du Gard
4.2.1.
Le cadre juridique
Les missions des SDIS sont financées à titre principal par les collectivités territoriales et
celles des SAMU par l’assurance maladie.
Quand un service d’incendie et de secours intervient dans le cadre de ses missions propres
de
secours d’urgence et de prompt secours, quel que soit le centre de réception et le numéro d’appel, le
coût des interventions est financé par le SDIS sur son budget propre.
Des interventions peuvent être demandées aux SDIS par la régulation médicale des SAMU
en dehors des missions propres des services d’incendie et de secours. Dans ce cas, les dispositions
combinées des articles L. 1424-2
16
et L. 1424-42 du code général des collectivités territoriales (CGCT)
autorisent le SDIS à demander aux personnes bénéficiaires une participation aux frais, dans les
conditions déterminées par délibération du CASDIS.
Cette faculté se traduit, dans le cas d’interventions sollicitées par la régulation médicale du
centre 15 lorsque celle-ci constate le défaut de disponibilité des transporteurs sanitaires privés, par une
prise en charge financière par les établissements de santé, sièges des services d'aide médicale
d'urgence.
Les conditions de cette prise en charge doivent être fixées par une convention entre le SDIS
et le
CHU siège du SAMU, selon des modalités fixées par arrêté conjoint du ministre de l’Intérieur et du
ministre chargé de la Sécurité Sociale, soit un arrêté du 30 novembre 2006
17
.
Or, à ce jour, aucune convention en ce sens n’a été signée dans le département
du Gard.
Reprenant
les
orientations
définies
à
l’article
4
de
l’arrêté,
la
circulaire
n° DHOS/O1/DDS/BSIS/2007/388 du 26 octobre 2007, signée conjointement par les ministres concernés,
prévoyait trois modalités financières possibles :
-
une indemnisation par intervention déterminée entre le SDIS et le CHU, plafonnée aux
tarifs appliqués aux transports sanitaires privés, dans le cas où le SDIS et le CHU auraient déjà établi
une convention d’indemnisation de carence avant le 7 décembre 2007 (ce n’est pas le ca
s dans le
Gard) ;
-
un forfait englobant l’ensemble des interventions, établi en début de chaque année,
notamment sur la base du nombre d’interventions constatées précédemment. La moyenne des
interventions pour 10.000 habitants est fixée à 20 (non retenu dans le Gard) ;
-
une indemnisation par intervention sur la base du montant arrêté par les ministres en
charge de l’Intérieur et de la Sécurité Sociale, soit 105 euros actuellement.
C
ette dernière hypothèse correspond à l’option choisie dans le département du
Gard. Elle
nécessite cependant qu’un accord soit trouvé autour du nombre d’interventions susceptibles d’être
« facturées » au SAMU.
4.2.2.
Le décompte des interventions
Un tel accord semble relever, pour l’heure, du domaine de l’impossible dans un département
où deux conceptions diamétralement opposées s’affrontent.
16
L’art
icle L. 1424-2 du CGCT définit les missions de service public propres aux SDIS : prévention, protection et lutte contre les
incendies, prévention et évaluation des risques de sécurité civile, préparation des mesures de sauvegarde et organisation des
moyens de sec
ours, protection des personnes, des biens et de l’environnement, secours d’urgence aux personnes victimes
d’accidents, de sinistres ou de catastrophes ainsi que leur évacuation.
17
Arrêté du 30 novembre 2006 fixant les modalités d'établissement de la convention entre les services d'incendie et de secours et
les établissements de santé sièges des SAMU mentionnée à l'article L. 1424-42 du code général des collectivités territoriales,
JORF n° 283 du 7 décembre 2006 page 18378, NOR : INTE0600951A.
42/51
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Rapport d’observations
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ROD2 - SDIS du Gard
Le nombre d’interventions justifiant un remboursement répertoriées par le SDIS est ainsi très
supérieur à celui reconnu par le SAMU, ce qui entraîne des contestations de titres de recettes et des
recours gracieux ou contentieux quasi systématiques.
L’incompréhension demeure quasi
-totale entre le SAMU qui considère ne devoir payer que
les carences ambulancières et le SDIS qui estime quant à lui que, dès lors qu’il effectue une intervention
qui ne r
elève pas de ses missions propres à la demande du SAMU, ce dernier doit s’acquitter de la
participation financière prévue par la loi.
En données 2009, le différend se résume ainsi :
-
le SDIS a opéré près de 40 000 sorties de type « secours à personnes » (toutes natures
confondues) ;
-
24 048 de ces interventions relèvent de ses missions propres (accident, prompt secours,
départs réflexe), 571 des substitutions au centre 15 pour non-réponse
18
et 15 178 à la demande de la
régulation du SAMU ;
-
parmi ces dernièr
es, le SAMU ne reconnaît qu’un peu plus d’un millier de carences
ambulancières, ce qui correspond aux chiffres relevés par le CODIS-CTAU (1 202).
De fait, le problème ne saurait se situer dans la compensation de ces interventions pour
carence, laquelle est encadrée par les textes. Hors le « prompt secours
», où l’urgence vitale justifie un
départ réflexe des moyens du SDIS sans régulation préalable, tout appel d’urgence médicale est régulé
par le centre 15, dont c’est la compétence.
L’indisponibilité est avérée quand les ambulanciers sont dans l’impossibilité de répondre à la
demande de transport faite par le centre 15, faute de moyens matériels ou humains mobilisables dans
des délais compatibles avec l’état de santé du patient.
Ainsi, dans le cas où le c
entre 15 n’a pu mobiliser, ni un médecin de premier recours dans le
cadre de la permanence des soins de ville, ni, par défaut, un transporteur sanitaire privé, les dispositions
relatives à la carence ambulancière s’appliquent
: intervention du SDIS et remboursement de la part du
CHU, siège du SAMU, actuellement au tarif de 105 € par intervention. Le remboursement s’effectue à
partir des dotations régionales destinées aux établissements de santé, sous l’autorité des agences
régionales de santé.
Dès lors que la carence ou le prompt secours / départ réflexe sont ainsi définis et encadrés
par les textes, il apparaît que les vrais
points bloquants dans l’application du CGCT et la mise en œuvre
du référentiel de 2008 sont ailleurs.
De fait, ils concernent ce qui a été décrit de concert par les deux ministres signataires du
référentiel comme des « zones grises ». Celles-ci recouvrent, notamment, des interventions qui ne
relèvent pas de l’aide médicale urgente vo
ire même pas du domaine médical et qui ne devraient donc
pas être désignées comme faisant partie de la mission propre du SDIS définie au 4° de l’article L. 1624
-2
du CGCT.
C’est le cas, par exemple, du relevage des personnes âgées, pour lequel le SDIS déclenche
systématiquement des départs réflexe, en application du référentiel qui place ces interventions sous sa
responsabilité.
Or, dans leur très grande majorité ces interventions
n’impliquent aucune urgence vitale et
ne
se soldent
pas par une évacuation médicale. Il s’agit donc d’une
mission de nature médico-sociale, qui
renvoie plus
aux prestations à domicile et à l’accompagnement des
personnes âgées peu dépendantes
qu’au
x
secours d’urgence.
Compte-
tenu de l’évolution probable de ce type d’intervention, au vu du vieillissement de la
population et du contexte socio-
économique, le SDIS devrait à l’avenir effectuer un suivi
spécifique de ce
18
C'est-à-dire plus de 10 sonneries sans décroché au niveau du centre 15.
43/51
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Rapport d’observations
définitives : Service départemental
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ROD2 - SDIS du Gard
type d’intervention et, s’il se généralise, rechercher d
es partenariats auprès des collectivités et
établissements en charge de l’action sociale.
Au-
delà de ce domaine d’intervention connexe, il apparaît qu’indépendamment des carences
identifiées comme telles par la régulation du SAMU et confirmées par les statistiques du CTAU, une
partie des interventions du SDIS à la demande du centre 15 ne saurait être rattachée aux missions
propres du SDIS et justifierait dès lors de bénéficier du financement conventionnel prévu par la loi.
A cet égard, parmi les 15 178 interventions effectuées à la demande de la régulation du
SAMU et en dehors des 1 202 carences, le CODIS-CTAU comptabilise également 6 481 interventions
pour « malaise sans indication », 2 253 bilans secouristes et 137 transferts inter-hospitaliers, opérations
que l’on ne peut pas, en toute logique, rattacher aux missions propres du SDIS.
En effet, quand l’intervention du SDIS est sollicitée par le centre 15 pour un bilan secouriste
ou un malaise sans indication, la démarche relève d’une «
reconnaissance »
médicale à l’issue de
laquelle le diagnostic n’imposera pas toujours des soins et encore plus rarement un transport médicalisé
suivi d’une hospitalisation.
Le SDIS souligne à cet égard que, par courrier du 1
er
juin 2005, le ministère de l’
Intérieur a
confirmé que les bilans secouristes s’apparentaient «
à la levée de doute, qui, en tant que telle ne rentre
pas dans les missions du SDIS ».
L’urgence n’est donc pas caractérisée, non plus que les causes accidentelles
: le SDIS ne
devrait donc en toute hy
pothèse être sollicité par le SAMU qu’après constat de l’indisponibilité des autres
moyens, qu’ils soient publics ou privés (garde départementale, décret n° 2003
-674 du 23 juillet 2003).
Dans ce cadre, il convient de souligner, au surplus, que le référentiel commun de 2008
prévoit expressément que les ambulanciers privés peuvent être amenés, à la demande du SAMU, à
réaliser un bilan secouriste. Dès lors, l’appel aux moyens du SDIS pour ce type de mission ne peut
relever que de la carence.
Il en est de même pour les transports secondaires, notamment les transferts inter-
hospitaliers voire certaines hospitalisations qui ne relèvent ni d’un accident, ni d’une urgence
(internements psychiatriques d’office par exemple). Ces déplacements doivent normalement être
pris en
charge par les moyens hospitaliers ou privés. L’appel aux moyens du SDIS, en dehors de conventions de
mise à disposition de VSAV et de sapeurs-pompiers au profit des SMUR, ne peut relever, là encore, que
de la carence.
A cet égard, la chambre pre
nd acte de ce que le CHU de Nîmes, siège du SAMU, s’est
déclaré prêt à reconsidérer la question des 137 transferts inter-hospitaliers précités.
En tout état de cause, il apparaît que le cœur du problème réside dans la qualification de
l’urgence et le moment où elle s’opère.
Le CHU / SAMU considère que la compétence exclusive du 15 en matière de
déclenchement (et donc, de qualification
a priori
du degré d’urgence et de la nature de l’intervention),
couplée à une application des catégories d’intervention du seul référentiel de 2008, permettent de régler
la question du financement.
La chambre considère au contraire qu’une telle application incon
ditionnelle conduit en
pratique à des situations contraires à la l
oi, en cela qu’elle amène le SDIS à effectuer sur ses deniers
propres des interventions qui, de toute évidence, ne relèvent pas des missions qu’il a pour obligation
d’assumer à ses seuls fra
is.
Par exemple, le classement, par le centre 15, d’un appel dans la rubrique «
arrêt cardio-
respiratoire » du référentiel, lui permet de faire intervenir le SDIS en départ-réflexe. Or, sur le terrain, les
situations rencontrées par les sapeurs-pompiers et enregistrées par le CODIS-CTAU peuvent aller de
l’infarctus sévère nécessitant une hospitalisation d’urgence à un simple malaise n’ayant nécessité qu’un
44/51
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Rapport d’observations
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ROD2 - SDIS du Gard
simple bilan secouriste sur place. Si la première entre clairement dans les missions propres du SDIS, la
seconde devrait, en l’absence d’urgence vitale, d’évidence en être exclue et bénéficier d’un
remboursement.
Dans ce contexte, une requalification
a posteriori
de ces interventions aurait le mérite de ne
pas limiter le centre 15 quand il estime l’appel
aux moyens du SDIS justifié (conformément au référentiel),
tout en garantissant au SDIS d’être défrayé des missions qu’il n’a pas à assumer sur ses
ressources
propres (conformément à la loi).
Dès lors, entre les 1 200 carences reconnues par le SAMU et les 15 000 interventions
régulées dont le SDIS réclame le remboursement, la c
hambre considère qu’
une voie médiane de
compromis devrait donc être explorée selon les principes évoqués supra, afin de conclure la convention
prévue par la réglementation et qui fa
it aujourd’hui défaut.
4.2.3.
Le montant du remboursement par intervention
A titre liminaire, il doit être rappelé que le montant de 105 € par intervention, actuellement
appliqué dans le département du Gard, n’est que «
préconisé
» dans l’arrêté
interministériel du
30 novembre 2006 qui instaure pour la première fois un tel tarif.
Dans ces conditions, la prise en compte, dans la définition des tarifs applicables, de
particularités et d’adaptations locales, demeure tout à fait possible dans le cadr
e du libre accord des
parties à une convention.
Ce tarif forfaitaire de 105 € ne saurait donc constituer ni une référence absolue, ni une
obligation légale et encore moins un obstacle à la négociation conventionnelle.
Il apparaît par ailleurs modeste si on le rapporte aux tarifs établis « au coût réel » et arrêtés
par le CASDIS concernant les interventions non obligatoires facturées auprès des tiers (sociétés
d’ascenseurs, organisateurs de manifestations, personnes privées…).
Ce forfait a, en effet, été établi dans une optique de théorie du coût marginal, justifiée par le
fait que le SDIS a l’obligation d’entretenir, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, une astreinte le mettant en
capacité d’intervenir pour faire face à un accident, un sinistre ou une catastrophe sur l’ensemble de son
territoire de compétence. Dès lors, il a été considéré que les charges fixes liées à la disponibilité
permanente des moyens relevaient des missions propres du SDIS et qu’elles n’avaient donc pas à être
prises en compte dans l’établissement des montants susceptibles d’être versés par les SAMU.
Cette application de la théorie du coût marginal, si elle n’est pas sans logique, suscite
néanmoins des réserves à l’analyse
:
-
elle n’est applicable que dans l’hypothèse, qui reste à vérif
ier, où les interventions hors
missions propres du SDIS n’auraient aucun impact sur le dispositif d’astreinte ou de garde, c’est
-à-dire
qu’elles soient assurées «
à bilan nul » par les moyens mis en place par le SDIS pour faire face à ses
missions obligatoires ;
-
le montant préconisé pour l’indemnisation de chaque sortie est établi forfaitairement à
105
€ (article 4 paragraphe final de l’arrêté interministériel du 30 novembre 2006). Or, le concept même
de forfait est incompatible avec la théorie du coût marg
inal, assise pour l’essentiel sur l’exclusion des
coûts fixes au profit des coûts variables ;
-
plus encore, ce forfait par sortie devait (article 4 paragraphe final de l’arrêté interministériel
du 30 novembre 2006) être révisé annuellement par arrêté conjoint des ministres concernés, ce qui est
logique, et même nécessaire, dans une théorie de coût marginal où seuls sont pris en compte des coûts
variables, par essence volatiles. Or, ce montant de 105 € n’a pas évolué depuis 6 ans
;
-
enfin, l’établissement d’un
forfait unique de ce type ne saurait permettre le remboursement
équitable d’une intervention de secours à personnes, puisque, par exemple, il compensera d’un montant
identique une simple intervention de premiers secours et une évacuation médicalisée.
45/51
Chambre régionale des comptes de Languedoc-Roussillon
Rapport d’observations
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d’incendie et de secours du Gard (30)
ROD2 - SDIS du Gard
Dès lors, la chambre considère que, contrairement à des arguments parfois entendus, rien
ne s’oppose donc à la recherche de tarifs différenciés, permettant une couverture équitable des
interventions en fonction des moyens déployés, lors de la négociation, par le SDIS et le SAMU, de la
convention financière exigée par la loi.
4.2.4.
Perspectives de résolution
Il est patent que, dans le département du Gard, la mise en œuvre du référentiel commun du
25 juin 2008, qui devait permettre de clarifier les responsabilités et compétences de chaque acteur, est
un échec, à tout le moins en ce qui concerne le volet financier.
Le président du CASDIS ayant sollicité l’arbitrage de l’autorité préfectorale, un groupe de
travail a été mis en place depuis août 2009. Animé par le directeur de cabinet, il a pour objectif de
décliner localement le référentiel commun SDIS-
SAMU de 2008 et de parvenir à la ratification d’une
convention opérationnelle et financière.
Le directeur général du CHU, siège du SAMU, fait ainsi état de 7 réunions qui se sont
tenues, sous l’égide de la préfecture, entre août 2009 et avril 2010.
A ce jour cependant, et malgré les engagements pris par les différentes parties (ARS,
préfecture, SDIS 30), les discussions semblent bloquées sur deux positions opposées : le référentiel
national énumère une liste d’interventions considérées comme propres au SDIS. Or, le SDIS du Gard
souhaiterait préciser la liste nationale, ce que le SAMU refuse
, considérant que l’établissement vise ainsi
à réduire le périmètre de ses missions propres et reporter la charge financière correspondante sur le
CHU.
En l’absence de compromis, un arbitrage national aurait été sollicité. En cas de blocage
définitif du dossier, il est à craindre que seule une décision du juge administratif soit à même de clarifier
la question.
En tout état de cause, il importe que le différend soit tranché dans les meilleurs délais tant la
mésentente entre deux services publics est nuisible à la qualité du service de secours à personne, à
l’utilisation efficiente des deniers publics et à l’image même des acteurs du domaine.
Au-delà de la nécessaire négociation de la convention prévue par la loi,
et malgré l’échec
des tentatives précédentes, la chambre recommande également aux parties de réengager une réflexion
sur la constitution, à terme, d’un centre de traitement commun des appels 15
-18-112.
Si elle n’est exigée par aucun texte, ainsi que le
rappelle le directeur général du CHU, cette
plateforme commune semble en effet de nature à faire converger les pratiques, les conceptions et les
outils et par là-
même d’empêcher que ce type de différend préjudiciable ne se répète à l’avenir.
L’exemple du département des Pyrénées
-Orientales témoigne des effets positifs générés par la
coopération entre les deux services.
4.3.
La coopération opérationnelle Etat / SDIS et le dispositif ESCRIM
L’ESCRIM (Elément de Sécurité Civile Rapide d’Intervention Médical
e) demeure le seul
exemple de coopération entre l’Etat et le service départemental d’incendie et de secours du Gard dans le
domaine des matériels et de leur mise en œuvre conjointe dans le cadre d’opérations.
Il s’agit d’un hôpital médico
-chirurgical de terrain, autonome dans son fonctionnement
19
et
aérotransportable, que la Sécurité civile française peut déployer en cas de catastrophe sanitaire majeure,
19
Les seuls approvisionnements qui lui sont nécessaires sur place sont le fioul et l’eau. Pour cette dernière, un équipement de
purification est inclus dans les matériels déployés.
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Rapport d’observations
définitives : Service départemental
d’incendie et de secours du Gard (30)
ROD2 - SDIS du Gard
en tout lieu et dans des délais très courts (quelques heures) sur décision des autorités interministérielles
de gestion des crises.
L’ESCRIM est composé d’une unité chirurgicale et d’une unité médicale et de soutien. En
sus des modules d’hébergement et de restauration du personnel, l’ESCRIM se compose d’un bloc
chirurgical, d’une réanimation (pré et post
-
opératoire), d’une imagerie médicale (radiologie et
éc
hographie), d’équipements de stérilisation et d’analyse médicale, d’une pharmacie et d’une capacité
d’hospitalisation de 30 lits, extensible en fonction des circonstances, des opportunités et des besoins du
terrain
20
.
Cette relative faiblesse de la capacit
é d’accueil, au regard des masses de population
touchées par les crises où intervient l’ESCRIM, s’explique par le fait que la structure n’a pas vocation à
accueillir des convalescents ou des malades sur de longues durées, mais bien à assurer seulement les
phases opératoires et post-opératoires. Le débit aval a donc vocation à être assuré par des organisations
non gouvernementales ou des structures hospitalières locales.
L’ESCRIM dispose d’une autonomie complète de 15 jours, tant en ce qui concerne les
provisions de soutien (notamment la nourriture) que les consommables médicaux. Il représente un
volume de 70 m
3
et de plus de 35 tonnes de matériel. Ces derniers, y compris les consommables
(pharmacie, notamment), sont entreposés et maintenus par le SDIS 3
0 pour ce qui concerne l’unité
chirurgicale. Le module hospitalisation et soutien est, quant à lui, stocké et entretenu à Brignoles (Var),
au sein de l’UIISC n° 7
21
.
70 personnels mettent en œuvre l’ESCRIM, répartis à parts à peu près égales entre
personnels de l’Etat et sapeurs
-pompiers du SDIS 30. Cette parité se retrouve au niveau du
commandement, qui est mixte : si le chef de détacheme
nt est un personnel de l’Etat, le médecin
-chef est
désigné au sein du SDIS ou inversement.
Le personnel de l’Etat assure le fonctionnement de l’élément d’hospitalisation, de la
réanimation et d’un dispensaire. L
es sapeurs-
pompiers du Gard arment l’élément chirurgical, la
radiologie, l’échographie et la réanimation post
-opératoire.
Depuis la première projection de sapeurs-pompiers gardois
sur une crise à l’étranger, en
1985 à Mexico (Séisme), la structure a été engagée à de nombreuses reprises, y compris sur des zones
de conflits (par exemple au Kosovo).
Ainsi, au cours des sept dernières années, l’ESCRIM a été déployé en
:
-
mai 2003 : Boumerdès en Algérie (séisme) ;
-
décembre 2003 - janvier 2004 : Bam en Iran (séisme) ;
-
janvier 2005 : Meulaboh-Banda-Aceh en Indonésie (tsunami) ;
-
avril - juin 2009 : Sri Lanka (conflit) ;
-
début 2010 : Haïti (séisme).
Cette capacité et cette activité sont spé
cifiques au SDIS du Gard, même si d’autres SDIS de
France contribuent à ces opérations, notamment dans le cadre des relèves. En effet, ces dernières sont
nécessaires dans le cas de crises de gravité particulière (infrastructure hospitalière locale détruite, grand
nombre de blessés, délai de réponse des ONG, etc.) où le déploiement peut dépasser les deux semaines
d’intervention de premier échelon pour lequel l’ESCRIM est conçu et dimensionné.
La participation du SDIS 30 à un outil opérationnel de cette natu
re n’est pas sans expliquer
en partie l’importance du SSSM dont sont issus la grande majorité des personnels destinés à armer
l’ESCRIM. En effet, nombre de praticiens médicaux et hospitaliers y servent comme sapeurs
-pompiers
20
Lors de l’intervention à Haïti, par exemple, la capacité d’accueil a été portée à 120 lits.
21
Les u
nités d’
i
nstruction et d’
intervention de la Sécurité Civile sont des unités du génie militaire spécialisées dans la lutte contre les
sinistres et les calamités.
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ROD2 - SDIS du Gard
volontaires, dans des spécialit
és ou dans des volumes d’effectifs que l’activité normale d’un SSSM ne
justifie pas. Les 6 chirurgiens SPV que compte le SSSM aujourd’hui illustrent cet état de fait.
Pour autant, il n’y a pour le SDIS 30 pas de surcoût notable, y compris quand l’ESCRIM e
st
inactif
: rémunérés à la vacation, ces spécialistes n’ont dans ces périodes que peu d’activité en dehors
des exercices. En revanche, la mobilisation, par essence non programmée de moyens importants en
personnel médical, pourrait être de nature à déstabiliser le SSSM dans sa mission principale au service
du SDIS 30.
Sans revenir sur la disponibilité et l’efficacité opérationnelle reconnues à cet outil coopératif,
il convient toutefois de souligner que ses déploiements se sont jusqu’ici déroulés en dehors
de tout cadre
juridique sécurisé.
En effet, les missions confiées à l’ESCRIM impliquent que des agents publics relevant d’un
établissement public local interviennent en dehors de leur cadre normal d’emploi. Les sapeurs
-pompiers
du SDIS 30 sont, en effet, placés de fait « pour emploi
» au sein d’une structure relevant du ministère de
l’Intérieur agissant sur un sol étranger, dans des zones éminemment dangereuses (conflits ou
catastrophes naturelles). Il semblerait logique, dans ces conditions, que le statu
t d’emploi de ces agents
fasse systématiquement l’objet d’une forme de mise à disposition conventionnée.
Tel n’est pas le cas et même si aucun incident notable n’est venu à ce jour entacher les
relations entre le SDIS 30 et la Sécurité civile, il importe que le projet de convention initié en mai 2010
soit mené à bien dans les meilleurs délais. Cette convention devra clairement déterminer les conditions
d’emploi, la couverture juridique et la position statutaire des personnels relevant du SDIS 30 et détaché
s
au sein de l’ESCRIM.
Sont en jeu la protection de leurs droits à rémunération, à pension de retraite et à la
couverture des invalidités dont ils pourraient éventuellement souffrir dans l’exécution de ce type
particulier de mission. De même, en l’absence
d’un cadre juridique adapté, le maintien des garanties
souscrites à titre privé auprès des assureurs (assurance-
vie, invalidité, emprunt, etc.) pourrait s’avérer
problématique en cas de décès, de blessure ou de maladie survenus dans les zones de catastrophe
naturelle ou de conflit dans lesquelles intervient l’ESCRIM.
De même, la convention devra définir les modalités de couverture financière, par l’Etat,
donneur d’ordre en matière de déploiement de l’ESCRIM, des coûts supportés par le SDIS 30 dans
l’exécu
tion de cette mission atypique. Au-delà des coûts directs ou indirects induits, pour le SDIS, par le
stockage et le maintien en condition des matériels, les charges de personnel ne sont pas négligeables.
Ainsi, selon l’établissement, les dépenses des exerc
ices 2005 et 2009 ont été abondées de
respectivement, 110
780 € (mission Tsunami) et 165
551 € (mission Sri Lanka).
Sans méconnaître les avancées partielles constatées ces derniers mois, notamment en
matière de gestion et de financement de la pharmacie, il apparaît que la convention globale que
nécessite impérativement la sécurisation du financement du dispositif, du cadre d’emploi des personnels
et des opérations menées par l’ESCRIM n’a toujours pas été signée à ce jour.
Une telle régularisation apparaît
comme d’autant plus indispensable que des négociations
sont actuellement menées pour accroître le potentiel de l’ESCRIM. En effet, outre une reconfiguration
des matériels, éprouvés lors des opérations en Haïti, le projet « ESCRIM 2 » pourrait amener la capacité
du dispositif à 100 lits et à deux blocs opératoires.
Selon l’ordonnateur du SDIS
,
un projet de convention a été rédigé à l’initiative du SDIS 30 et
adressé à la Direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises (DGSCGC) du ministère
de l’
Intérieur. Il précise également que la signature de cette convention devrait intervenir avant fin 2012.
Délibéré à la chambre régionale des comptes de Languedoc-Roussillon le 2 octobre 2012.
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ANNEXES
-
Tableaux en euros
-
Source : SDIS 30
2005
Régime
indemnitaire
Traitement de
base
FILIÈRE ADM
A
61 843,67
198 702,08
B
105 432,17
265 365,91
C
510 660,40
1 270 419,87
Montant
677 936,24
1 734 487,86
FILIÈRE S.P.P.
A
1 605 989,19
2 046 927,85
B
1 418 635,98
1 957 994,09
C
5 194 895,59
9 202 648,52
Montant
8 219 520,76
13 207 570,46
FILIÈRE TECH
A
76 894,42
125 655,67
B
113 777,81
280 483,08
C
128 919,96
472 657,00
Montant
319 592,19
878 795,75
TOTAL
Montant
9 217 049,19
15 820 854,07
2006
Régime
indemnitaire
Traitement de
base
FILIÈRE ADM
A
73 647,59
207 062,44
B
106 531,06
273 529,78
C
541 140,48
1 367 696,26
Montant
721 319,13
1 848 288,48
FILIÈRE S.P.P.
A
1 824 561,48
2 222 124,81
B
1 458 627,16
1 930 913,81
C
5 515 697,00
9 598 601,65
Montant
8 798 885,64
13 751 640,27
FILIÈRE TECH
A
80 750,04
132 150,60
B
113 079,73
282 007,04
C
270 130,23
561 768,31
Montant
463 960,00
975 925,95
TOTAL
Montant
9 984 164,77
16 575 854,70
49/51
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ROD2 - SDIS du Gard
2007
Régime indemnitaire
Traitement de base
FILIÈRE ADM
A
99 803,89
251 195,51
B
115 880,09
296 696,61
C
544 670,86
1 399 727,48
Montant
760 354,84
1 947 619,60
FILIÈRE S.P.P.
A
1 892 457,48
2 308 624,45
B
1 496 715,26
1 969 710,43
C
5 708 741,67
9 925 521,07
Montant
9 097 914,41
14 203 855,95
FILIÈRE TECH
A
101 921,66
182 739,98
B
111 259,27
273 759,47
C
244 746,79
659 061,62
Montant
457 927,72
1 115 561,07
TOTAL
Montant
10 316 196,97
17 267 036,62
2008
Régime indemnitaire
Traitement de base
FILIÈRE ADM
A
109 474,67
253 478,66
B
124 783,86
341 098,13
C
567 963,25
1 415 305,79
Montant
802 221,78
2 009 882,58
FILIÈRE S.P.P.
A
1 987 992,39
2 456 957,64
B
1 514 975,16
1 946 628,62
C
6 542 260,19
10 316 288,25
Montant
10 045 227,74
14 719 874,51
FILIÈRE TECH
A
116 082,28
214 251,14
B
121 850,43
302 624,55
C
292 598,61
739 003,96
Montant
530 531,32
1 255 879,65
TOTAL
Montant
11 377 980,84
17 985 636,74
2009
Régime indemnitaire
Traitement de base
FILIÈRE ADM
A
114 480,33
238 668,65
B
178 548,45
478 788,79
C
503 512,71
1 299 944,06
Montant
796 541,49
2 017 401,50
FILIÈRE S.P.P.
A
2 039 792,55
2 470 271,52
B
1 655 841,08
2 062 325,85
C
7 105 195,44
10 605 374,99
Montant
10 800 829,07
15 137 972,36
FILIÈRE TECH
A
143 710,06
245 739,48
B
133 540,37
333 995,58
C
294 111,53
776 967,42
Montant
571 361,96
1 356 702,48
TOTAL
Montant
12 168 732,52
18 512 076,34
50/51
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définitives : Service départemental
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ROD2 - SDIS du Gard
LISTE DES ABREVIATIONS UTILISEES
AP
autorisation de programme
ARS
agence régionale de santé
ARTT
aménagement et réduction du temps de travail
CAF
capacité d'autofinancement
CASDIS
conseil d’administration du service départemental d’incendie et de secours
CGCT
code général des collectivités territoriales
CHU
centre hospitalier universitaire
CODIS-CTAU
centre opérationnel départemental d'incendie et de secours -
centre de traitement de l’alerte
CP
crédit de paiement
CS
centre de secours
CSP
centre de secours principal
CTAU
centre de traitement de l’alerte unique
DDSIS
direction départementale des services d’incendie et de secours
DGE
dotation globale d’équipement
DGF
dotation globale de fonctionnement
DRF
dépense réelle de fonctionnement
DSC
Direction de la sécurité civile
ESCRIM
élément de sécurité civile rapide d’intervention médicale
FAI
fonds d’aide à l’investissement
FCTVA
fonds de compensation de la taxe sur la valeur ajoutée
GT
groupement territorial
GVT
glissement vieillesse technicité
INSEE
Institut national de la statistique et des études économiques
ONG
organisation non gouvernementale
ORSEC
organisation de la réponse de sécurité civile
PPI
plan particulier d’intervention
RAR
restes à recouvrer / à réaliser
RF
recette de fonctionnement
RO
règlement opérationnel
RRF
recettes réelles de fonctionnement
SAMU
service d’aide médicale urgente
SDACR
schéma départemental d’analyse et de couverture des risques
SDIS
service départemental d’incendie et de secours
SPP
sapeur-pompier professionnel
SPV
sapeur-pompier volontaire
SSSM
service
de santé et de secours médical
VSAV
véhicule de secours et d’assistance aux victimes
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définitives : Service départemental
d’incendie et de secours du Gard (30)
ROD2 - SDIS du Gard
Réponse de l’ordonnateur aux observations définitives en application de l’article
L. 243-5 du code des juridictions financières
: l’ordonnateur en fonction n’a pas fait parvenir de
réponse à joindre au présent rapport.