TROISIEME CHAMBRE
PREMIERE SECTION
L’UNIVERSITE PARIS
-EST
CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
Exercices 2016-2022 (2021 pour les comptes)
En
application de l’article L. 143
-6 du code des juridictions financières, la
communication de ces observations est une prérogative de la Cour des comptes, qui a
seule compétence pour arrêter la liste des destinataires.
OBSERVATIONS DÉFINITIVES
(Article R. 143-11 du code des juridictions financières)
Le présent document, qui a fait l’objet d’une contradiction avec les destinataires concernés,
a été délibéré par la Cour des comptes, le 2 février 2023.
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
2
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
3
TABLE DES MATIÈRES
SYNTHÈSE
....................................................................................................................
7
RECOMMANDATIONS
............................................................................................
10
RAPPELS AUX LOIS ET REGLEMENTS
.............................................................
12
CHIFFRES ET ELEMENTS-CLÉS
.......................................................................
14
INTRODUCTION
...................................................................................................
16
1
UNE UNIVERSITE ENGAGEE DANS UN PROJET DE DEVELOPPEMENT
AMBITIEUX, QUI IMPLIQUE UNE VIGILANCE ACCRUE SUR LA
SOUTENABILITE DE SA TRAJECTOIRE FINANCIERE ET UNE
AMELIORATION DU PILOTAGE DE SA GESTION FACULTAIRE
...........
17
1.1
Des efforts importants pour construire un nouveau projet d’établissement
...17
Un échec de la fusion UPEC-
UPEM laissant l’université privée d’apports
financiers structurants dans le domaine des investissements d’avenir
............
17
1.1.1.1
Un projet de fusion abandonné, suivi par une crise de gouvernance
....................
17
1.1.1.2
Des conséquences importantes à ce jour
..............................................................
18
U
n récent désengagement de l’UPEC de la politique du site Paris
-Est
..........
20
L’adoption d’un projet de développement ambitieux
.....................................
21
1.2
Une apparente bonne situation financière jusqu’en 2020, des risques
d’impasses pour l’avenir
................................................................................
22
Une situation financière équilibrée jusqu’en 2020, qui n’a pas incité l’UPEC à
se réformer
......................................................................................................
22
1.2.1.1
Des résultats excédentaires gonflés artificiellement en raison d’anomalies
comptables et du versement d’une subvention exceptionnelle
.............................
22
1.2.1.2
Une période marquée par la progression contenue des dépenses, l’augmentation
de la SCSP et l’évolution dynamique des ressources hors SCSP
.........................
23
Des points de vigilance en matière financière pour l’avenir
...........................
24
1.2.2.1
Une baisse tendancielle de la capacité d’autofinancement
...................................
24
1.2.2.2
Des tensions prévisibles à court terme dans le financement du fonctionnement de
l’université
............................................................................................................
27
1.2.2.3
Des risques à moyen terme sur la soutenabilité de la trajectoire financière de
l’université
............................................................................................................
28
1.2.2.4
Les incertitudes liées au recours à l’emprunt envisagé par l’UPEC
.....................
29
1.3
Un pilotage central à renforcer
.......................................................................
30
Des composantes dotées de prérogatives importantes, des services centraux
insuffisamment outillés
...................................................................................
30
L’enjeu de la réforme du modèle d’allocation des moyens aux composantes et
du dialogue de gestion
.....................................................................................
31
2
UNE UNIVERSITE DE PR
OXIMITE, PORTEUSE D’
UNE AMBITION EN
MATIERE DE RECHERCHE ET DE FORMATION MAIS CONFRONTEE A
DE NOMBREUX DEFIS
.....................................................................................
33
2.1
Une offre de formation confrontée à l’augmentation des effectifs et aux
besoins du territoire
........................................................................................
33
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
4
Une offre de formation élargie, des efforts en matière de pilotage de cette
offre à poursuivre
............................................................................................
33
2.1.1.1
Une diversification de l’offre de formation qui renforce l’attractivité en premier
cycle
.....................................................................................................................
33
2.1.1.2
Une forte attractivité en licence qui doit être poursuivie en master et en doctorat
34
2.1.1.3
Un pilotage de l’offre de formation à renforcer
...................................................
35
La réforme des études de santé : des premiers résultats préoccupants
............
36
Des résultats en matière de réussite et d’insertion professionnelle supérieurs
aux moyennes nationales
.................................................................................
38
La mobilité étudiante et les partenariats à l’international
: une tendance à
conforter, des structurations à poursuivre
.......................................................
39
2.1.4.1
Une tendance à conforter pour les mobilités encadrées
........................................
40
2.1.4.2
Une attention particulière portée aux étudiants en mobilité
.................................
40
2.1.4.3
Une offre de formation intégrant des parcours à forte dimension internationale .40
2.1.4.4
Une structuration du réseau des partenaires à poursuivre
.....................................
41
L’organisation de la formation continue
.........................................................
41
2.1.5.1
Une coordination à poursuivre au niveau central pour renforcer le pilotage de la
formation continue
...............................................................................................
41
2.1.5.2
Une simplification des outils de suivi de la performance à envisager
..................
42
La vie étudiante et la mise en place de la CVEC
: un taux d’exécution
hétérogène, un reliquat élevé qui nécessite un suivi accru
..............................
42
2.2
La recherche : une ambition fragilisée par de nombreuses limites
................
44
Une stratégie de soutien à la recherche, des domaines de pointe
....................
44
Une organisation
de la recherche qui limite l’impulsion d’une dynamique
d’ensemble
......................................................................................................
45
2.2.2.1
Une présence limitée des organismes nationaux de recherche dans les laboratoires
de l’UPEC
............................................................................................................
45
2.2.2.2
Un rattachement aux composantes en matière de gestion défavorable à leur
responsabilisation en matière de gestion
..............................................................
46
2.2.2.3
Une place prédominante de la recherche biomédicale qui concentre les moyens,
sans q
ue l’UPEC puisse en bénéficier pleinement dans sa valorisation
...............
46
2.2.2.4
Le VRI, un laboratoire d’excellence coordonné financièrement par l’UPEC mais
qui échappe à sa stratégie
.....................................................................................
47
Des services centraux vulnérables
...................................................................
49
L’internationalisation de la recherche, un sujet dont le suivi est
insuffisamment organisé
.................................................................................
50
Des carences dans la gestion des contrats de recherche
..................................
50
2.2.5.1
Une activité contractuelle en progression mais qui reste limitée
..........................
50
2.2.5.2
Des règles de répartition des contrats peu claires
.................................................
51
2.2.5.3
Une gestion des contrats par l’UPEC comportant de nombreux
dysfonctionnements et qui doit faire l’objet d’une remise à niveau
.....................
52
2.2.5.4
Un accompagnement des enseignants-chercheurs dans le dépôt de projet encore
insuffisant
.............................................................................................................
54
2.2.5.5
Des résultats et un écosystème de la valorisation défavorables
............................
55
3
UNE REFORME DE LA GE
STION LOIN D’ETRE AB
OUTIE
.......................
56
3.1
Une fonction comptable et financière à stabiliser et à professionnaliser
.......
56
Les insuffisances de SIFAC et des applications métiers non interfacées
........
57
De nombreux dysfonctionnements dans le processus des recettes
..................
58
3.1.2.1
Dans le domaine de la formation continue
...........................................................
58
3.1.2.2
Dans le domaine de l’apprentissage
: un dessaisissement financier et comptable
de l’université jusqu’à une période récente
..........................................................
60
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
5
3.1.2.3
Une qualité financière et comptable insatisfaisante
..............................................
61
3.1.2.4
Une culture financière et comptable à développer
...............................................
62
Les cabinets conseil
: un recensement difficile dont l’exhaustivité n’est pas
garantie
............................................................................................................
64
3.1.3.1
La déclaration DAS2
............................................................................................
64
3.1.3.2
Les familles d’achats
............................................................................................
65
3.1.3.3
Les imputations comptables
.................................................................................
66
3.1.3.4
Une estimation non exhaustive du montant des prestations
.................................
66
Les achats publics
............................................................................................
67
3.1.4.1
Une efficacité de la politique d’achats à renforcer
...............................................
67
3.1.4.2
Une rationalisation indispensable de l’usage des cartes achats
............................
67
3.2
La gestion des ressources humaines
...............................................................
70
Une organisation des ressources humaines à renforcer
...................................
70
3.2.1.1
Une politique de ressources humaines réorganisée autour de lignes directrices ..70
3.2.1.2
Une fonction RH partagée entre les services centraux et les composantes
..........
71
3.2.1.3
La modernisation des systèmes d’information et la sécurisation des process
doivent se poursuivre
...........................................................................................
71
3.2.1.4
L’obligation de recruter 6 % de travailleurs en situation de handicap n’est pas
respectée
...............................................................................................................
72
Une progression de la masse salariale et des emplois à maîtriser dans la durée
grâce au renforcement du pilotage interne et de la gestion prévisionnelle des
emplois et des compétences
............................................................................
72
3.2.2.1
Des effectifs en hausse depuis 2019, tout particulièrement chez les contractuels 72
3.2.2.2
Une masse salariale dont il convient de poursuivre la maîtrise avec vigilance
....
74
3.2.2.3
Un pilotage financier de la masse salariale à renforcer
........................................
75
3.2.2.4
Une politique indemnitaire à concrétiser et les irrégularités de primes à corriger 76
3.2.2.5
Une politique de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences à bâtir .77
Une gestion perfectible des obligations de service
..........................................
77
3.2.3.1
Le temps de travail des BIATSS est inférieur à la durée légale
...........................
77
3.2.3.2
Le suivi des heures d’enseignement réalisées est perfectible
...............................
78
3.2.3.3
Le potentiel d’enseignement est obéré par son référentiel d’équivalences horaires
78
3.2.3.4
Le recours aux heures complémentaires doit être maîtrisé
...................................
79
3.3
La gestion immobilière
...................................................................................
80
Une organisation de la gestion immobilière qui demeure perfectible
.............
80
3.3.1.1
Un patrimoine dispersé dans les départements de l’est francilien
........................
80
3.3.1.2
Une fonction éclatée entre les services centraux et les composantes
...................
81
3.3.1.3
Des outils informatiques qui doivent poursuivre leur modernisation
...................
82
Un état patrimonial contrasté dont le coût est croissant pour l’université
.......
82
3.3.2.1
Un patrimoine immobilier de qualité inégale
.......................................................
82
3.3.2.2
Un niveau de gros entretien renouvellement insuffisant
......................................
83
3.3.2.3
Une maîtrise des coûts de fonctionnement à conforter
.........................................
84
Une stratégie immobilière ambitieuse dont le financement est à clarifier
......
85
3.3.3.1
Un schéma pluriannuel de stratégie immobilière à mettre à jour
.........................
85
3.3.3.2
Une optimisation des surfaces disponibles à mettre en œuvre
.............................
86
3.3.3.3
Un financement de la programmation immobilière à réévaluer
...........................
87
3.4
Une organisation informatique en manque de visibilité nécessitant une
recentralisation des ressources
.......................................................................
88
3.5
La déontologie
................................................................................................
89
Des retards dans la mise en place du cadre réglementaire
..............................
89
Un cadre juridique non respecté en matière d’obligations déclaratives
..........
89
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
6
3.5.2.1
Déclarations de situation patrimoniale auprès de la Haute autorité pour la
transparence de la vie publique (HATVP)
...........................................................
89
3.5.2.2
Les déclarations d’intérêt préalables à la nomination
...........................................
90
ANNEXES
....................................................................................................................
92
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
7
SYNTHÈSE
Une université engagée dans un projet de développement ambitieux,
qui implique une vigilance accrue sur la soutenabilité de sa trajectoire
financière et une amélioration du pilotage de sa gestion facultaire
L’échec de la fusion avec l’université de Marne
-la-
Vallée a eu, pour l’U
niversité Paris-
Est Créteil (UPEC), des conséquences importantes qui se font encore sentir. Il a privé cette
université
d’apports financiers structurants dans le domaine des investissements d’avenir.
et
l’a
entraînée dans une profonde crise de gouvernance, qui a durablement désorganisé ses services.
L’UPEC
peine ainsi
aujourd’hui à s’inscrire dans une véritable politique de site.
Compte
tenu de son récent désengagement du site Paris-
Est, sur le devenir duquel la Cour s’interroge
au vu des stratégies divergentes de ses différentes composantes
, l’université
risque de perdre
son ancrage dans l’Est parisien sans toutefois gagner une position affirmée
sur le site de Paris-
Saclay, et de s
’
en trouver de ce fait isolée.
L’apparente bonne situation financière affichée par l’
université
jusqu’en 2020,
conjuguée à cette désorganisation profonde,
n’a pas incité
cette dernière à mener les réformes
indispensables pour améliorer
l’efficience de sa gestion.
Celle-ci repose
encore aujourd’hui
sur
une organisation facultaire, qui laisse de nombreuses compétences à la main de ses composantes
sans qu
e cela s’accompagne d’
un pilotage suffisant par les services centraux. La situation induit
un fonctionnement en silos, néfaste au
développement de l’université, et des doublons
, à
l’origine d’une
déperdition de ressources.
Alors que l
’UPEC
vise une croissance rapide pour devenir
«
l’université engagée de
référence
»,
sa gestion doit s’appuyer sur un pilotage central renforcé,
conjugué à une réduction
des effectifs consacrés aux fonctions support.
L’UPEC doit
, par ailleurs, prendre sans délai les
mesures nécessaires pour assurer, de manière durable, la soutenabilité de sa trajectoire
financière non seulement en développant ses ressources « propres » mais aussi en maîtrisant
mieux
ses charges d’exploitation
- en particulier sa masse salariale -, en rationalisant la
répartition de ses moyens et en réorganisant son processus de recettes afin de le fiabiliser et
d’en
améliorer
l’efficience.
Une université de proximité
, porteuse d’une ambition en matière de
recherche et de formation mais confrontée à de nombreux défis
L’UPEC affiche une ambition forte en matière de
formation comme de recherche mais
l’atteinte de ses objectifs es
t fragilisée par plusieurs facteurs de risque.
Dans le domaine de la formation, son objectif est de conduire des publics diversifiés
vers la réussite par la formation et de développer des interactions avec le monde professionnel.
Confrontée à une forte croissance des besoins du territoire et avec des effectifs passés de 32 000
à 39 000 étudiants entre 2016 et 2022
, l’UPEC a diversifié son offre de formation, une partie
de celle-ci ayant été déployée sur de nouveaux sites, notamment dans le Sud de la Seine-et-
Marne. L’université a également développé
ses formations en apprentissage ainsi que sa
formation continue.
Au cours de la période, le taux de réussite à l’UPEC est globalement
proche
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
8
de ou supérieur à la moyenne nationale en licence et en master et les résultats relatifs à
l’insertion professionnelle des diplômés sont globalement satisfaisants.
Plusieurs éléments limitent toutefois
la capacité de l’UPEC à atteindre
ses ambitions.
L’absence d’évaluation
précise des coûts de formation rend fragile le pilotage efficient de
l’offre de formation
, comme en témoigne la proportion encore élevée des enseignements à
faible effectif (14,2 % des enseignements comptent moins de dix étudiants inscrits en 2021-
2022).
Il s’agit
pourtant
d’un enjeu
majeur au regar
d de l’objectif que s’est fixé l’université de
rééquilibrer son offre de formation entre les cycles de licence, master et doctorat. Alors même
que la
santé est un marqueur identitaire pour l’UPEC, les premiers résultats de la réforme des
études de santé au
sein de l’université
sont préoccupants et doivent conduire celle-ci à mettre
en place un suivi pour évaluer cette réforme et corriger les premières tendances telles qu’elles
se dessinent. Au-delà des
priorités affichées par l’UPEC en matière de réussite et d’insertion
professionnelle, l
e nombre marginal d’étudiants bénéficiant de dispositifs d’accompagnement
dans le cadre de leurs études appelle à
une évaluation de l’impact de ces dispositifs
pédagogiques innovants, coûteux pour l’État et pourtant peu utilisés par l’université.
La
mobilité étudiante est une
tendance à conforter et la structuration par l’UPEC de ses partenariats
à l’international
doit être poursuivie. Enfin, la diversité des origines sociales et géographiques
des étudiants accueillis combiné
e à l’éclatement des campus place l’amélioration des conditions
de vie étudiante au cœur des enjeux de l’UPEC pour renforcer son attractivité, ce qui doit
conduire à une réduction du reliquat élevé observé en matière de crédits de la contribution vie
étudiante et de campus (CVEC) instaurée, en 2018, par la loi ORE.
L’UPEC a récemment engagé plusieurs chantiers pour structurer et dynamiser sa
recherche (définition d’axes stratégiques dans le but de favoriser l’interdisciplinarité
; création
d’une fondation p
artenariale
; maintien d’un soutien financier régulier aux unités de recherche).
L
’élaboration d’une politique scientifique globale est
cependant
limitée par l’organisation
facultaire, le poids des composantes et l’émiettement des unités de recherche, de t
ailles
disparates. Les unités de recherche, nombreuses, sont peu liées aux organismes nationaux de
recherche,
qui absorbent pourtant une part importante de l’activité contractuelle. Le pilotage du
secteur est insuffisant avec de nombreuses données manquantes. Les services centraux sont mal
outillés en termes de systèmes d’information et de procédures, dans un contexte de
turn-over
important.
L’activité contractuelle est peu dynamique et l’examen de la gestion des contrats de
recherche révèle de profondes carences qui doivent être corrigées au plus vite. Une reprise en
main de la gestion de ce
s contrats est impérative. Il s’agit d’un prérequis indispensable pour
permettre à l’UPEC d’être en capacité d’absorber une augmentation de l’activité contractuelle
,
qui serait cohérente avec son ambition scientifique et avec sa politique de développement des
ressources propres.
L’UPEC doit, par ailleurs, se donner les moyens d’être compétitive dans ce
domaine en renforçant l’accompagnement des enseignants chercheurs
dans le dépôt de projets,
notamment européens, et en se repositionnant en matière de valorisation.
Une réforme de la gestion
loin d’être aboutie
Alors qu’elle se situe dans les vingt premières universités
par le
nombre d’étudiants,
l’
UPEC est en retard en
termes de qualité et de maîtrise de l’ensemble de ses processus de
gestion.
Elle n’est
pas organisée pour mener à bien sa stratégie de croissance ambitieuse. Le
turn-over
important et récurrent des personnels affectés aux fonctions support contribue à ces
difficultés, tout comme la culture de l’établissement reconnaissant une large part d’autonomie
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
9
aux composantes. Ces dysfonctionnements sont particulièrement préjudiciables dans un
contexte où cette université entend développer ses ressources hors SCSP (formation continue,
apprentissage, contrats de recherche).
L’
UPEC en est consciente. Il y a une nette volonté de
l’université (fonctions support et composantes)
de mieux faire, une prise de conscience de ses
faiblesses et la volonté de tout mettre à plat, mais cela représente beaucoup de chantiers. Si des
mesures correctives ont commencé à être mises en œuvre, les efforts doivent être poursuivis.
Il est indispensable de stabiliser et de professionnaliser la fonction financière et
comptable. Le processus de recettes doit être en particulier réorganisé et sécurisé. Ce domaine
a fait l’objet, pendant longtemps, d’une grande négligence.
De même, la chaîne des dépenses
doit être restructurée. Le rôle de chacun des
acteurs de la chaîne est à redéfinir et formaliser,
dans le sens d’un renforcement de l’échelon central
.
Si des progrès ont été réalisés,
les efforts de mise en place d’outils de pilotage de la
fonction ressources humaines
et d’une
gestion prévisionnelle des emplois et des compétences
doivent être poursuivis afin de mieux maîtriser dans la durée la progression de la masse salariale
et des emplois. L’UPEC doit notamment
fiabiliser le suivi des obligations de service des
enseignants, réduire fortement le volume de « sous-services »,
procéder à l’évaluation du
référentiel d’équivalences horaires
et maîtriser le recours aux heures complémentaires.
L’organisation de la gestion immobilière demeure perfectible. L
e niveau de gros
entretien-renouvellement semble insuffisant, au regard de la taille du parc immobilier de
l’UPEC et du caractère vétuste de certains bâtiments.
La consolidation du projet immobilier est
nécessaire
: l’université porte une stratégie immobilière ambitieuse
dont le financement reste
cependant à clarifier.
L
’organisation informatique de l’UPEC manque de visibilité et nécessite une
recentralisation des ressources.
Enfin, cette université
doit poursuivre l’élaboration d’un dispositif global visant à
prévenir et détecter des atteintes à la probité.
L’U
NIVERSITE PARIS-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
10
RECOMMANDATIONS
Recommandation n°1
: Mettre en place un conventionnement pluriannuel entre les deux
universités permettant de confier à l’une d’entre elles les crédits de l’École d’urbanisme de
Paris (UPEC, Université Gustave Eiffel).
Recommandation n°2
:
Actualiser l’analyse
de la soutenabilité de l’opération d’emprunt
(UPEC, rectorat, DRFIP, MESR).
Recommandation n°3
:
Renforcer le pilotage central de l’université en réformant le dialogue
de gestion, en réduisant les prérogatives de gestion des composantes et en favorisant les
mutualisations (UPEC).
Recommandation n°4
: Achever la mise en place du calcul du coût complet des formations et
définir un cadre harmonisé fixant
les conditions d’ouverture et de fermeture des formations
(UPEC).
Recommandation n°5
: Mettre en place
un dispositif d’
évaluation de la réforme des études de
santé (UPEC).
Recommandation n°6
: Remédier aux carences de gestion des contrats de recherche, en
apurant en priorité les sommes à recouvrer sur ces contrats et en redéfinissant les processus
métiers
et l’usage des outils afin de garantir le suivi des contrats du montage jusqu’à la clôture
(UPEC).
Recommandation n°7
: Préciser le rôle de tous les agents intervenant sur la chaîne des recettes
et celle des dépenses au sein des processus financiers, en priorité sur le recouvrement, et les
former à la gestion budgétaire et comptable publique (GBCP) et au Système d'Information
Financier Analytique et Comptable (SIFAC) (UPEC).
Recommandation n°8
: Mettre en place des centres de services partagés (UPEC).
Recommandation n°9 :
Rationaliser l’usage des cartes achats en
réduisant leur nombre et en
les concentrant à la direction des affaires financières, en lien avec une analyse des besoins et
des marchés et la définition
d’une politique en matière de frais de représentation et de réception
(UPEC).
Recommandation n°10 :
Renforcer et affiner le suivi des effectifs et de la masse salariale par
la mise en place d’outils de gestion pr
évisionnelle (UPEC).
Recommandation n°11
: Remplacer la circulaire n° 2002-007 par une circulaire conforme au
décret du 25 août 2000, permettant d’atteindre la durée légale annuelle du travail de 1
607
heures pour les personnels BIATSS (MESR).
Recommandation n°12
:
Afin d’optimiser le potentiel d’enseignement, fiabiliser le suivi des
heures
d’enseignement, revoir le référentiel d’équivalences horaires et mieux contrôler le
recours aux heures complémentaires, le cas échéant,
par la mise en place d’un plafonnement
(UPEC).
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
11
Recommandation n°13
: Évaluer précisément le montant des dépenses de gros entretien
renouvellement (GER) et le porter à un niveau suffisant (UPEC).
Recommandation n°14
: Réviser le schéma pluriannuel de stratégie immobilière (SPSI) dès
2023 afin de prendre en compte les arbitrages financiers rendus dans le cadre du Contrat de
plan Etat
–
Région (UPEC).
Recommandation n°15
: Intégrer les systèmes et les ressources informatiques des
composantes dans le champ d’action de la direction des systèmes d’information
(UPEC).
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
12
RAPPELS AUX LOIS ET REGLEMENTS
La Cour appelle l’attention du recteur et du président de l’université sur le bon
suivi de la mise en
œu
vre de ces rappels à la loi et aux règlements.
Thématique concernée
Pages
Références
Échéance de mise en
œuvre
Mise en œuvre
En matière de gestion des contrats
de recherche
Mettre en œuvre la réforme du
préciput de l’agence nationale de
la recherche (ANR).
54
Décret n°2021-1628 du 11
décembre 2021 relatif à la
répartition
d’un
préciput
entre
les
établissements
participant au service public
de la recherche lauréat d’un
appel à projets financé par
l’agence
national
de
la
recherche.
1
er
semestre 2023
(Mise en œuvre en cours)
Une
délibération
a
été
adoptée
en
conseil
d’administration
en
décembre 2022 qui révise les
taux de prélèvement des frais
de gestion et du préciput et
leur
ventilation
entre
les
parties prenantes. L’UPEC
doit
encore
définir
les
modalités de mise en œuvre
de la délibération.
Mettre en place la prime au
dépôt de brevet et la prime
d’intéressement
55
Décret n°2005-1217 du 26
septembre 2005 relatif à la
prime d’intéressement et à la
prime au brevet d’invention
attribués
à
certains
fonctionnaires et agents de
l’État
et
de
ses
établissements
publics
auteurs d’une invention et
modifiant le code de la
propriété intellectuelle
2023
(Mise en œuvre en cours)
Une délibération visant à
faire voter en CA la mise en
place
d'une
prime
d’intéressement
et
d'une
prime au brevet d’invention
sera préparée. Par ailleurs,
suivant
ces
recommandations,
l'UPEC,
l’Université Gustave
Eiffel,
l'ENPC et l'ENVA et les
organismes partenaires vont
déposer
un
dossier
de
candidature aux Programmes
Universitaires d'Innovation,
qui ont précisément pour
objectif
de
concevoir
un
dispositif
permettant
de
mutualiser les moyens et
compétences à l'échelle du
site, et ainsi d'améliorer la
capacité
de
transfert
et
d'innovation de l'université.
En matière de gestion financière :
Assurer la mise en paiement des
intérêts
moratoires
et
des
pénalités
forfaitaires
dus
de
plein droit et sans autre formalité
en cas de dépassement des délais
de paiement ou de l’échéance
prévue dans le marché.
61
Article
L2192-13
du
code de la commande
publique
2023
(Mise en œuvre en cours)
L'arrivée du nouvel agent
comptable en janvier 2023
doit permettre d'instruire ce
dossier et d'envisager une
mise en œuvre du paiement
automatique
des
intérêts
moratoires courant 2023. Des
vérifications
vont
être
opérées au sein du système
d’information
financier, pour
s'assurer de la capacité à
automatiser le process. Par
ailleurs, une campagne de
sensibilisation de l'ensemble
des acteurs de la chaîne
d'exécution budgétaire devra
être lancée.
Le versement des honoraires doit
faire l’objet d’une déclaration
aux services fiscaux.
64
Instruction de la DGFIP
BOI-BIC-DECLA-30-
70-20-20130715,
Novembre 2023
(Mise en œuvre en cours)
La collecte des informations
permettant de procéder à la
déclaration
DAS2
sera
intégrée au plan de charge de
l'année 2023, qui sera aussi
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
13
Thématique concernée
Pages
Références
Échéance de mise en
œuvre
Mise en œuvre
l'occasion de clarifier les
rôles en interne pour cette
action.
Mettre
en
place
un
référencement
préalable
des
fournisseurs
pour
les
cartes
achat.
68
Instruction de la DGFIP
du 8 mars 2018
2023
(Mise en œuvre en cours)
La procédure existante fera
l'objet d'une actualisation en
2023,
en
apportant
des
précisions sur les éléments
suivants :
modalités
d'utilisation,
périmètres
d'achats,
pré
requis
(conformité aux règles de la
commande
publique,
vérification
de
la
disponibilité
des
crédits,
etc.
), rôle du porteur et du
responsable financier,
etc
.
La piste de réduction et de
centralisation
des
cartes
d'achats sera étudiée pour
mise en œuvre de la décision
en 2023. Le suivi de ces
cartes sera pris en charge au
sein du pôle des réalisations
budgétaires (PRB) en 2023.
La définition d'une politique
en
matière
de
frais
de
représentation
et
de
réception, sera intégrée au
plan d'action de l'année 2023.
En
matière
de
gestion
des
ressources humaines
Respecter
le taux d’emploi des
personnes
en
situation
de
handicap qui a été fixé à 6 % par
la loi du 11 juillet 1987
72
Loi L87-517 du 10
juillet 1987 en faveur de
l’emploi des travailleurs
handicapés
2026
(Mise en œuvre en cours)
L'UPEC poursuit ses efforts
pour
atteindre
dans
les
meilleurs délais le plancher
de 6 % de bénéficiaires de
l'obligation d'emploi au sein
de ses effectifs. À ce titre le
référent
handicap
nouvellement
recruté
sera
amené
à
poursuivre
des
actions en interne
(sensibilisation des agents
déjà
présents)
comme
externe
(auprès
de
cap
emploi par exemple) pour
répondre
aux
objectifs
ambitieux de l'Université en
termes d'inclusion.
En matière de déontologie
Les
agents
de
l’université
relevant
de
l’obligation
de
déclaration patrimoniale sont les
suivants :
président,
directeur
général des services (DGS),
DGS
adjoints
, directeur des affaires
financières, adjoint au directeur
des
affaires
financières,
responsable des achats.
94
Décret n° 2016-1968 du 28
décembre 2016 relatif à
l'obligation de transmission
d'une déclaration de
situation patrimoniale
prévue à l'article 25
quinquies de la loi n° 83-
634 du 13 juillet 1983
portant droits et obligations
des fonctionnaires
2023-2024
L'université va demander aux
agents concernés de réaliser
leurs
déclarations
de
situation patrimoniale auprès
de la HATVP et établir un
processus
afin
que
les
accusés
réception
de
la
HATVP soit remis à la DRH
de l'université et archivés
dans
les
dossiers
administratifs des agents. Il
sera dorénavant demandé cet
accusé
réception
avant
chaque entrée en fonction
pour les postes concernés.
Les
agents
de
l’université
relevant
de
l’obligation
de
déclaration
patrimoniale
sont
également soumis à l’obligation
95
Décret n° 2016-1967 du 28
décembre 2016 relatif à
l'obligation de transmission
d'une déclaration d'intérêts
2023-2024
L'université va mettre en
place un processus de recueil,
de
traitement
et
de
conservation des déclarations
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
14
Thématique concernée
Pages
Références
Échéance de mise en
œuvre
Mise en œuvre
de
déclaration
de
situation
d’intérêts
.
prévue à l'article 25 ter de la
loi n° 83-634 du 13 juillet
1983 portant droits et
obligations des
fonctionnaires
d'intérêts pour les personnes
visées par le décret.
CHIFFRES ET ELEMENTS-CLÉS
Création
21 mars 1970
Statut
EPSCP, RCE depuis 2010
Gouvernance
Président de l’université
: Jean-Luc DUBOIS-RANDE depuis le 7 septembre
2022 (second mandat)
Étudiants
Université pluridisciplinaire avec santé, elle forme 39 108 étudiants à la rentrée
2021-2022 (+18 % par rapport à la rentrée 2015-2016) dont 85 % inscrits en
formation initiale.
Structure
16 composantes de formation et recherche dont la majorité possède un statut
spécifique. L’UPEC comprend
sept UFR, deux instituts universitaires de
technologie (IUT), une école d’ingénieur ayant le statut d’
institut interne, un
institut national supérieur du professorat et de l’éducation (INSPE), un
observatoire des sciences de l’univers ayant le statut d’école interne, l’école
d’urbanisme de Paris
(EUP)
, l’institut de préparation à l’administration générale
(IPAG),
l’institut d’administration des entreprises
et le nouvel i
nstitut d’études
politiques (IEP).
Formation
89 DU/DUI en médecine, 47 DU hors santé, 18 spécialités de DUT et 44 parcours
de BUT, 23 mentions de licence, 42 mentions de LP, 11 doubles licences, trois
diplômes d’ingénieur,
62 mentions de master dont 54 masters proposés en
alternance, huit écoles doctorales, dont six portées par la COMUE UPE et deux
co-accréditées
par l’
université Paris-Saclay et la COMUE UPE.
Recherche
Cinq axes stratégiques de recherche : (1) Santé, société et environnement ; (2)
Transformations sociales, inégalités et résistances ; (3) Savoirs et pratiques en
éducation et en formation ; (4) Numérique : sciences et pratiques ; (5)
Francophonies et plurilinguismes.
33 unités de recherche, dont 8 UMR et 25 UR
Partenaire de la SATT Erganeo
Membre fondateur de la fondation partenariale UPEC créée en janvier 2021
International
Membre associé
de l’Alliance Aurora
depuis mai 2022
Finances
Compte financier 2021 : 266,9
M€ de dépenses (charges d’exploitation
) et
268,4
M€ de recettes
(produits d’exploitation)
; SCSP 2021 : 209
M€, Résultat
net comptable : 1,5
M€, CAF
: 6,9
M€
; Trésorerie : 56,2
M€
; Fonds de
roulement : 30
,7 M€
Personnel
2 686 ETPT au 31/12/2021, dont 1 534 enseignants et 1 152 administratifs ;
charges de personnel 2021 : 207,8
M€
L’UNIVERS
ITE PARIS-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
15
Immobilier
16 campus : Créteil (Centre, Mail des mèches, André Boulle, Saint-Simon, la
Pyramide, les Gémeaux, Henri Mondor, Duvauchelle), Vitry-sur-Seine, Sénart,
Fontainebleau, Bonneuil-sur-Marne, Torcy, Livry-Gargan, Saint-Denis et cité
Descartes à Champs-sur-Marne. 213 168 m² SHON en 2021.
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
16
INTRODUCTION
L’université
Paris
-Est
Créteil
Val-de-Marne
(UPEC)
est
un
établissement
pluridisciplinaire avec une composante santé et établi sur plusieurs campus. Elle
s’inscrit dans
un contexte francilien complexe et évolutif. Reconnue pour la qualité de sa recherche dans
plusieurs domaines (biomédical, environnement), elle est traversée par une tension majeure :
faire face aux besoins croissants du territoire, avec une augmentation constante des effectifs
étudiants, et maintenir son rang sur le plan scientifique.
Elle a dû faire face à de nombreuses difficultés institutionnelles ces dernières années.
La pér
iode sous revue est marquée par l’échec, en 2016, du projet de fusion
entre
l’UPEC
et
l’université
Paris-Est Marne-la-Vallée (UPEM). Cet échec
a été suivi d’une profonde crise de
gouvernance au sein de l’UPEC
et d’une désorganisation des services
. Depuis les élections de
2018, la nouvelle équipe dirigeante, renouvelée en 2022, a donc eu
pour ambition d’élaborer
un nouveau projet d’établissement
fédérateur.
Lauréate du PIA 4 avec le projet Érasme, l’UPEC
souhaite devenir
l’
«
université engagée de référence
» au niveau national.
Dans ce contexte, l’UPEC est confrontée à plusieurs défis.
Elle
peine à s’inscrire dans
une véritable politique de site.
L’échec de la fusion a laissé l’université privée d’apports
financiers structurants dans le domaine des investiss
ements d’avenir. Alors qu’elle se situe dans
les vingt premières universités par le
nombre d’étudiants (environ 39
000), l’UPEC
est en retard
en termes de qualité et de maîtrise de l’ensemble de ses processus de gestion. Enfin, l
a nouvelle
stratégie de dév
eloppement volontariste de l’UPEC se traduit
depuis 2021 par une inflexion de
sa trajectoire financière, qui appelle une vigilance quant à sa soutenabilité.
Dotée d’une fonction comptable et financière
qui doit être stabilisée et professionnalisée
et d’un
e organisation des ressources humaines qui doit être renforcée, dépourvue de procédures
de contrôle interne robustes, l’UPEC doit mener à bien un processus de transformation interne
,
qui s’avère ardu dans
une université dont le fonctionnement demeure essentiellement facultaire,
avec des composantes dotées de prérogatives importantes. Alors qu
’elle est engagée dans un
projet de développement ambitieux, qui repose entre autres sur le développement de ses
ressources propres,
l’UPEC
se doit d’autant plus de moderniser son organisation et de renforcer
sa gestion pour permettre un pilotage sécurisé et efficient.
Le projet de l’université, pour être viable, nécessite une vigilance accrue en termes de
soutenabilité financière et un renforcement de son pilotage central (I).
L’atteinte de ses objectifs
en matière de formation et de recherche est confrontée à de nombreux défis, alors que les
services centraux sont insuffisamment outillés pour piloter l’offre de formation et
le soutien à
la recherche, dans un écosystème fragile (II).
L’UPEC, à ce jour, n’est pas organisée pour mener
à bien sa stratégie de croissance ambitieuse et doit opérer une nécessaire réforme de sa gestion
(III).
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
17
1
UNE
UNIVERSITE
ENGAGEE
DANS
UN
PROJET
DE
DEVELOPPEMENT
AMBITIEUX,
QUI
IMPLIQUE
UNE
VIGILANCE ACCRUE SUR LA SOUTENABILITE DE SA
TRAJECTOIRE FINANCIERE ET UNE AMELIORATION DU
PILOTAGE DE SA GESTION FACULTAIRE
L’échec de la fusion avec l’université de Marne
-la-
Vallée a eu, pour l’UPEC, des
conséquences importantes qui se font encore sentir actuellement (1.1).
L’apparente bonne
situation financière affichée par l’UPEC jusqu’en 2020, conjuguée à
la désorganisation
profonde induite par cet échec,
n’a pas incité l’université
à mener les réformes indispensables
pour op
timiser l’efficience de sa gestion
. Elle se trouve de ce fait confrontée à de nombreuses
incertitudes concernant sa situation financière et sa capacité à assurer une trajectoire soutenable
à court et moyen terme.
La situation ne peut rester en l’état
alors que l’université est eng
agée
dans une stratégie de croissance rapide pour devenir
«
l’université engagée de référence
» (1.2).
Son organisation, très facultaire, source de doublons coûteux et induisant un fonctionnement en
silos néfaste au développe
ment de l’UPEC
, nécessite un renforcement du pilotage par le
services centraux (1.3).
1.1
Des
efforts
importants
pour
construire
un
nouveau
projet
d’établissement
Un échec de la fusion UPEC-UPEM
laissant l’université privée d’apports
financiers structurants da
ns le domaine des investissements d’avenir
1.1.1.1
Un projet de fusion abandonné, suivi par une crise de gouvernance
1
À la suite de
l’échec
de l
’appel à projet
IDEX du
programme investissements d’avenir
(PIA) de 2011, porté par le Pôle de recherche et
d’enseignement supérieur (PRES) Université
Paris-Est (UPE)
2
,
l’UPEC et l’U
niversité Paris-Est-Marne-la Vallée (UPEM) entament un
processus de rapprochement. Celui-
ci se traduit par notamment par l’élaboration d’une offre de
formation et de recherche commune en vue du contrat quinquennal suivant et la création
d’entités communes comme l’École d’urbanisme de Paris (EUP). La fusion est
alors prévue
1
Une chronologie générale est présentée en annexe n°2.
2
Le pôle de recherche et d’enseignement supérieur (PRES) Université Paris
-Est (UPE), mis en place en 2007, est
initialement centré autour de la Cité Descartes à Champs-sur-Marne et de la constitution
d’un pôle «
ville ». Il
regroupe
l’université de Marne
-la-
Vallée et l’École nationale des ponts et chaussées, et n’inclut pas l’UPEC, qui
cherchait alors à rejoindre le PRES Paris-
Sud. L’UPEC et l’École nationale vétérinaire d’Alfort (ENVA)
rejoignent le PRES UPE dans un second temps.
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
18
pour le 1
er
janvier 2017
3
. Dans ce contexte, en 2015, la communauté d’universités et
établissements (COMUE) UPE, succédant au PRES, dépose un projet « Initiative Science-
Innovation-Territoires-Économie » (ISITE) dénommé « Paris-Est Future » autour de deux
volets ville et santé et demande une dotation de 300
M€ pour 7
M€ d’intérêts annuels
. Ce projet
se voit également refusé
4
.
Ce nouvel échec porte un coup sévère au projet de fusion, qui se heurte également à des
difficultés de nature stratégique et organisationnelle. Les deux universités diffèrent par leur
taille (12
000 étudiants à l’UPEM contre
28 000 à UPEC en 2014) et par leur fonctionnement,
centralisé pour l’UPEM, facultaire pour l’UPEC.
Dans ce contexte, les élections de 2016
mènent à la non-réélection du président qui portait le projet de fusion. Il est rapidement mis fin
au processus de fusion entre l’UPEC et
l’UPEM.
En 2016, un second projet ISITE est élaboré
par la COMUE
UPE, qui pose comme condition à l’intégration de l’UPEC son adhésion au
projet de fusion, condition refusée par le conseil d’administration de l’UPEC. La
COMUE
dépose alors un projet ISITE centré sur les principaux établissements de la cité Descartes,
autour de la « ville du futur », sélectionné en 2017. Le projet ISITE Future mène à la création
de l’établissement expérimental
Université Gustave Eiffel en décembre 2019, établissement qui
port
e désormais l’ISITE.
À la suite de la démission du président en novembre 2017 et
d’une période d’intérim,
l’université est confrontée à des difficultés pour élire un successeur, le conseil d’administration
étant divisé en trois blocs. Les élections organisées en décembre 2017 puis janvier 2018 ne
permettent pas d’élire un nouveau président, en l’absence de majorité claire. L’université
est
placée en administration provisoire de février à septembre
2018. L’actuel président,
le
professeur Jean-Luc Dubois-Randé
5
, est élu pour un premier mandat en septembre 2018 et réélu
en septembre 2022.
1.1.1.2
Des conséquences importantes à ce jour
De ce fait, l’UPEC est restée hors IDEX et hors ISITE.
À titre de comparaison,
l’université Gustave Eiffel dispose de 9
M€ de financements annuels au titre de l’ISITE
FUTURE
6
.
L’UPEC est donc privée de financements d’ampleur, même si elle a su se
positionner sur d’autres appels à projets
du PIA (Écoles universitaires de recherches, nouveaux
cursus universitaires).
De plus, les LABEX communs
7
, qui étaient gérés par la COMUE UPE, ont été transférés
à l’
Université Gustave Eiffel en 2021. Au terme du financement des LABEX en 2024, la
gouvernance de l’ISITE décidera de
l’opportunité de poursuivre
leur financement. Hors
consortium, l’UPEC
ne sera pas partie prenante à la décision.
3
Délibérations des conseils d’administration des deux universités de 2014
4
Selon l’évaluation du jury, la masse critique en termes d’excellence scientifique n’est pas atteinte et le projet est
insuffisamment préparé
5
Les présidents successifs pendant la période sous revue sont professeurs de médecine.
6
Montants LABEX compris.
7
Futurs urbains (14 laboratoires dont notamment le LABURBA et le LISA), MMCD (modélisation et
expérimentation multi-échelle des matériaux pour la construction durable), Bézout (mathématiques et sciences de
l’ingénieur
- trois laboratoires dont le LAMA).
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
19
Par ailleurs, la crise de gouvernance, qui a été durable, a profondément désorganisé les
services en interne. Elle
a renforcé l’important
turn-over
des cadres, dans un contexte structurel
de difficultés de recrut
ement de l’UPEC.
Il en résulte un manque manifeste de continuité dans
le suivi de certains dossiers.
Enfin
, l’abandon de la fusion laisse
à ce jour sans projet défini
l’
É
cole d’urbanisme de
Paris (EUP).
L’EUP
réunit sous une marque commune deux instituts
régis par l’article L.713
-
9
du code de l’éducation, l’Institut Français d’Urbanisme (IFU) de l’université Gustave Eiffel
et l’Institut d’Urbanisme
(IUP)
de Paris de l’UPEC. Cette juxtaposition opérée en 2015 dans le
contexte du projet de fusion entre les
deux universités a mené à la création d’un
e entité
fonctionnelle, une offre de formation commune étant organisée et dispensée de manière
commune par les personnels administratifs et enseignants des deux universités, et les services
étant réunis sur un même site à Marne-la-Vallée. Un mode de fonctionnement a été mis en place
comprenant deux co-directeurs et deux responsables administratifs.
L’abandon du projet de
fusion entre les deux universités a porté un coup d’arrêt au projet sur le plan institutionnel.
Une
étude juridique menée en 2019 a examiné la faisabilité de différents scénarios
8
, sans aboutir à
une décision. La convention pluriannuelle organisant le fonctionnement commun et portant sur
la période 2015-2020
n’a pas
été renouvelée. Des conventions annuelles ont ensuite été initiées,
qui ont souffert de délais d’élaboration et de signature ne permettant pas de continuité juridique.
L’EUP fonctionne aujourd’hui avec une double ligne hiérarchique, créant des
différences de traitement du fait du rattachement des enseignants-
chercheurs de l’UPEC aux
composantes et des enseignants-chercheurs de
l’université Gustave Eiffel
aux laboratoires, un
double dialogue de gestion, une double dotation, une double procédure de gestion des
ressources humaines. La grande majorité des étudiants (275 sur 320 en 2021-2022) sont inscrits
administrativement à
l’université Gustave Eiffel
qui délivre les diplômes correspondants. Des
reversements correspondant aux droits d’inscription sont prévus par la convention.
Si l’EUP est
une marque, elle possède toutefois une instance prévue par la convention (conseil de gestion).
Dans leurs réponses à la Cour, les deux universités écartent le scénario d’un retour à
deux instituts communs, tout comme celui du rattachement à l
’une ou l’autre des deux
universités.
Le ministère précise que les dispositions législatives régissant les composantes de
formation des universités ne permettent pas la création d’une structure commune à plusieurs
universités. La mise en commun de moyens
s’organise par voie conventionnelle à l’instar des
unités mixtes de recherche.
À ce jour, l’EUP se trouve sans perspective définie. L’absence de projet clair pour
l’avenir risque d’entamer la dynamique de l’école en termes de formation et de recherche.
Les
modalités de fonctionnement actuelles de l’EUP entraînent des redondances dans
l’affectation des moyens et une complexité de gestion. Il convient au minimum de revoir
les modalités de conventionnement entre les deux universités dans une optique de
simplification administrative et de pluriannualité. Ainsi, la gestion des crédits hors masse
salariale pourrait être confiée à l’une des deux universités.
8
Maintien de la situation actuelle, retour à deux instituts distincts, intégration des deux instituts à une seule
université, dérogation permettant d’établir un institut interuniversitaire, création d’une entité unique comme une
association ou un groupement d’intérêt public
L’UNIVERSITE PA
RIS-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
20
Recommandation n°1 : Mettre en place un conventionnement pluriannuel entre les
deux universités permettant
de confier à l’une d’entre elles les crédits de l’EUP
(UPEC, Université Gustave Eiffel).
Un récent désengagement de l’UPEC de la politique
du site Paris-Est
Le projet de fusion donnait à la COMUE UPE un rôle important en matière de politique
doctorale et de signature scientifique commune, de portage des LABEX et autres projets
labellisés au PIA1, de représentation de ses membres au conseil d’administration de la SATT.
Surtout, la COMUE était alors
porteuse du projet d’ISITE. L’abandon de la fusion et le tra
nsfert
du portage de l’ISITE à l’université Gustave Eiffel l’
ont en partie vidée de sa substance.
Toutefois, la COMUE UPE a été maintenue et de nouveaux statuts ont été adoptés en 2021
9
.
Elle est devenue une COMUE
expérimentale, statut lui permettant d’alléger ses instances.
Les missions de la COMUE « Paris-Est-Sup » sont la coordination territoriale et la
représentation des membres, la politique doctorale avec six écoles doctorales et une mission de
projets. Elle ne se présente plus comme une COMUE intégratrice mais comme une structure de
projet, permettant l’exercice en commun de compétences.
Elle a, à ce titre, déposé un projet
«
Urban One Health
» en seconde vague
de l’AAP Excellences du PIA4, qui n’a pas été r
etenu.
L
’exercice des missions en termes de politique doctorale est limité par le transfert de
l’inscription et de la diplomation aux deux universités, qui vient contribuer à rendre le dispositif
peu lisible pour les usagers.
L
’UPEC
, consciente de la concentration de ses forces dans le domaine de la santé,
cherche à renforcer ses liens avec l’université de Paris
-Saclay à travers un projet autour de la
santé, qui vise à mettre en commun les forces hospitalières hors Paris intra-muros (Henri
Mondor, Kremlin Bicêtre et Garches).
Ce projet est loin d’être abouti et ne conférerait à l’UPEC
qu’une place minoritaire parmi les établissements du site.
Dans sa réponse à la Cour,
l’UPEC confirme s’engager dans une trajectoire de sortie de
la COMUE et souhaite conserver des liens étroits par voie de convention avec des membres de
l’actuelle
COMUE
comme l’
U
niversité Gustave Eiffel, l’
École nationale des ponts et chaussées
et l’École nationale vétérinaire d’Alfort.
L’Université Gustave Eiffel souligne la pertinence
territoriale et scientifique de la politique de site de Paris-Est, en considérant toutefois que celle-
ci pourrait perdurer sous d’autres formes institutionnelles.
De plus, elle indique qu’
«
il
est
demandé à un autre membre, l’ENPC
10
, dans son Contrat d’obje
ctif et de performance (COP)
avec le MTECT
11
, d’explorer la possibilité de rejoindre l’Institut Polytechnique de Paris (IPP)
comme établissement-composante
. »
La COMUE
considère que le désengagement de l’UPEC a contribué à fragiliser la
politique de site et
contribué à l’échec du projet «
Urban One Health
». Elle souligne les points
de vigilance en cas de disparition de l’établissement public
: un risque de concurrence entre
l’UPEC et l’université Gustave Eiffel en l’absence de chef de file, une perte de sav
oir-faire en
9
Décret n°2020-1506 du 1
er
décembre 2020 relatif à la communauté d’universités et établissements «
Université
Paris-Est »
10
École nationale des ponts et chaussées.
11
Ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires.
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
21
matière de formation doctorale, une
perte de relations avec les 13 associés du site, l’absence de
nouveaux projets scientifiques communs et le sort des objets confiés à la COMUE comme la
SATT.
Le ministère rappelle l’évolution des missions de
la COMUE. Celles-
ci s’étant réduites,
le ministère n’exclut pas de réinterroger sa forme juridique à moyen terme.
La Cour observe le retrait de l’UPEC de la politique de site menée dans le cadre
de la COMUE Paris-Est Sup. Cette position comporte plusieurs écueils, au plan
stratégique et au plan opérationnel, que l’UPEC doit évaluer. En premier lieu, l’UPEC
risque de perdre son ancrage dans l’Est parisien sans toutefois gagner une position
affirmée au niveau du site de Paris-Saclay, et de se trouver de ce fait isolée. En second
lieu, si le cadre institutionnel du site était amené à évoluer vers une convention de
coordination territoriale au terme de l’expérimentation des statuts de la
COMUE en 2024,
l’UPEC devrait alors être
en mesure de porter des compétences comme la formation
doctorale qui ne serait plus mutualisée.
Compte-tenu des éléments précédents sur les stratégies en cours, la Cour
s’interroge sur le devenir du site de Paris
-Est.
L’adoption d’un projet de développemen
t ambitieux
Depuis les élections de 2018, la nouvelle équipe porte l’ambition de faire de l’UPEC
«
une université de la transformation sociale et environnementale
» et «
l’université engagée
de référence
».
Le projet d’université engagée s’inscrit dans la
tension majeure qui traverse
l’UPEC
: faire face aux besoins croissants du territoire, avec une augmentation constante des
effectifs étudiants, et maintenir son rang en matière de recherche. Le contrat quinquennal 2020-
2025 dans son volet UPEC reprend cette ambition stratégique de constituer une université
« engagée ». À
partir de 2018, l’UPEC remporte des appels à projets
du PIA en matière de
formation (deux écoles universitaires de recherche
12
, un projet au titre des nouveaux cursus
universitaires- NCU).
L’UPEC a rejoint l’alliance
d’universités européennes
AURORA en tant
que membre associé en mai 2022.
En 2021, le projet É
rasme déposé par l’UPEC dans le cadre de l’appel à projet
Excellences est sélectionné. La durée du projet est de 10 ans (2022-2032) avec une aide de
21,2
M€ pour un coût total de 47,2
M€.
Il vise à «
améliorer la formation et de la recherche et
à associer davantage les partenaires et communautés
». Le projet se décline en actions telles
que la création d’un «
Centre pour la réussite et le bien-être des étudiants
», l’implication des
acteurs dans «
la co-
conception d’une partie de l’offre d’enseignement pour l’orienter vers les
besoins du territoire et des étudiants
»,
la création d’un
«
observatoire de l’impact de la
recherche
», le lance
ment d’appels à des actions de transformation et la création d’un
«
bureau
de l’engagement
»
et d’un
«
bureau de la qualité et de l’amélioration
». Des indicateurs sont
prévus pour mesurer la réussite du projet à 10 ans : ainsi au moins 25 % des étudiants devraient
12
Pour l’EUR LIVE («
Trajectoires et vulnérabilités en santé
»), le financement obtenu est de 5,2 M€. Pour l’EUR
FRAPP (« Francophonies et plurilinguismes
»), le financement est de 5,95 M€. Le projet NCU «
Pulse » est doté
de 10,2 M€ sur 10 ans. Il vise à assurer une meilleure réussite des étudiants au sein du premier cycle.
cursus-a-l-universite-du-pia-3
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
22
être inscrits dans un cursus de formation co-construit avec les parties prenantes (étudiants,
communautés internes, partenaires territoriaux).
La stratégie de l’UPEC de constituer
«
l’université engagée de référence
» a trouvé
un cadre de déploiement avec le projet Érasme. Toutefois, au vu du caractère très large
du projet, sa déclinaison en actions concrètes et la formulation d’indicateurs de réussite
sont encore à affiner, sous peine de voir les financements dispersés entre de nombreux
dispositifs sans cohérence d’ensemble (bureau de l’engagement, centre de la réussite et du
bien-être,
etc.
). La bonne gestion des moyens du projet Érasme passe par un renforcement
des services centraux et du pilotage de l’université
, qui constitue un préalable
incontournable.
1.2
Une apparente
bonne situation financière jusqu’en 2020,
des risques
d’impasses pour l’avenir
Une
situation financière équilibrée jusqu’en 2020, qui n’
a pas incité
l’UPEC à
se réformer
1.2.1.1
Des résultats excédentaires
gonflés artificiellement en raison d’anomalies
comptables
et du versement d’une subvention exceptionnelle
Le résultat net de l’UPEC est positif et croissant entre 2016 et 2020, passant de 2,58 M€
à 7,17 M€. L’ampleur des excédents doit cependant être rel
ativisée.
L
’exercice 2020 est exceptionnellement bénéficiaire du fait de la sous
-exécution des
dépenses liée à la crise sanitaire et du versement par le
ministère de l’enseignement supérieur
et de la recherche (MESR)
d’une subvention exceptionnelle d’un montant de 3,5 M€
pour la
recherche portant sur les vaccins. Cette subvention, versée dans le cadre de la subvention pour
charge de service public, a dû être titrée par l’UPEC en totalité sur l’exercice 2020 (en compte
74 «
subventions d’exploitation
») conformément au référentiel comptable applicable aux
établissements publics nationaux,
alors qu’elle n’a pas été dépensée dans son intégralité sur cet
exercice.
Par ailleurs, le résultat net
de l’université
a été gonflé artificiellement entre 2016 et 2020
en
raison d’anomalies comptables
, qui
n’
ont été décelées et corrigées que fin 2021 dans le cadre
d’une indispensable montée en qualité comptable
13
. Tout en demeurant excédentaire, le résultat
net retraité de ces anomalies s’avère moins élevé
.
13
Cf.
annexe n°4.
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
23
1.2.1.2
Une période marquée par la progression contenue des dépenses
, l’augmentation de
la SCSP et l’évolution dynamique des ressources hors SCSP
Les charges d’exploitation sont passées de 235 M€ à 255,6 M€ (soit + 8,8
%) entre 2016
et 2020
14
. Les dépenses de personnel, qui représentent 77
% des charges d’exploitation
en
moyenne, ont progressé de manière modérée sur la même période (+ 7,4 %, soit une
augmentation annuelle moyenne de 1,8 %), passant de 182
M€ à 19
5 M
15
€.
Le ratio qui rapporte
les charges de p
ersonnel aux produits encaissables, dont le seuil d’alerte est fixé par la DGESIP
à 83 % et le seuil de vigilance à 82
%, s’élève
à 79 % en moyenne au cours de la période 2016-
2020.
La subvention pour charges de service public (SCSP), qui représente 83 % des produits
encaissables en moyenne sur la période 2016-2020, a quant à elle augmenté de 7,3 % (soit
+14
M€) entre 2016 et 202
0. Cette augmentation traduit notamment
l’impact
, à compter de
l’exercice 2017,
à hauteur de 11 M€,
de plusieurs mesures gouvernementales : mesures
nouvelles au titre de la démographie étudiante en 2017, la loi du 8 mars 2018 relative à
l’orientation et à la réussite des étudiants
(dite loi ORE) (avec notamment la création de places
supplémentaires en premier cycle universitaire dans les filières en tension), le « plan IUT »
(avec la création, par exemple, de 342 places à la rentrée 2019) ainsi que la réforme des études
de santé.
Dans un contexte de forte progression de l’effectif étudiants, ces financements
complémentaires ont été
principalement utilisés pour financer des vacations d’enseignement
,
des heures complémentaires et les évolutions de la masse salariale dues au glissement-
vieillesse-technicité ainsi que les créations de postes qui ont accompagné la mise en place de
nouvel
les formations, qu’il s’agisse du «
plan IUT
» (47 créations d’emplois), des
dispositifs
« rebond »
de la loi ORE (11 créations d’emplois) ou de la réforme de l’accès aux études de
santé (14 créations
d’emplois).
Malgré ces moyens complémentaires, l’écart de l’indicateur SCSP/étudiant de l’UPEC
(7 981
€
en 2020) par rapport à la moyenne nationale des universités pluridisciplinaires avec
santé (8 365
€
)
s’élève à 5
% en 2021.
L’UPEC n’a cependant pas été considéré
e sur cette base,
par la DGESIP, comme faisant partie des
établissements les plus à l’écart de la moyenne (écart
supérieur à 8 %) et devant bénéficier du dispositif financier de rééquilibrage mis en place à
compter de 2021
16
.
Les ressources hors SCSP et hors contribution vie étudiante et de campus (CVEC)
17
de
l’UPEC s’élève
nt
à 42,5 M€ en 2020. Les recettes issues de la formation représentent l’essentiel
de ces ressources (73 % en 2020). Les ressources issues de la recherche sont plus limitées (23 %
en 2020). Les ressources hors SCSP et hors CVEC ont progressé de 20 % sur la période 2016-
2020. Cette progression est principalement portée par une augmentation des ressources de
l’apprentissage (qui représentent la moitié des ressources de formation en 2020), en l
ien avec
la stratégie volontariste de l’UPEC dans ce domaine et les conséquences financières favorables
de la loi « pour la liberté de choisir son avenir professionnel » du 5 septembre 2018
18
, ainsi
14
Cf.
annexe n°6.
15
Cf.
partie 3.2.
16
Cf.
annexe n°5.
17
La Contribution vie étudiante et de campus (CVEC) est une contribution financière obligatoire, instituée par la
loi "Orientation et réussite des étudiants". Elle est collectée par les CROUS.
18
Cf.
partie 2.1.
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
24
qu’en 2020, par l’impact de la subvention de 3,5 M€ au tit
re de la recherche sur les vaccins
mentionnée
supra
.
Tableau n° 1 :
Évolution des ressources hors SCSP et hors CVEC sur la période 2016-2020 (en
€
)
Source : UPEC, retraitements Cour des comptes
Au total, l’UPEC affiche jusqu’en 2020 une situation financière
équilibrée, fondée
sur une progression contenue de ses dépenses, notamment de personnel,
l’augmentation
de s
a SCSP et l’évolution dynamique de ses ressources hors SCSP, en particulier ses
ressources d’apprentissage.
Ces bons résultats ont cependant été artificiellement gonflés
sur la période 2016-
2020 en raison d’anomalies comptables
et de ressources
exceptionnelles. Ce contexte en apparence favorable, conjugué à la désorganisation
profonde qui a suivi l’échec de la fusion UPEC
-
UPEM, n’était pas de nature à
inciter
l’université à mener les réformes indispensables pour optimiser l’efficience de sa gestion
19
.
Des points de vigilance en matière financière
pour l’avenir
1.2.2.1
Une baisse tendancielle
de la capacité d’autofinancement
1.2.2.1.1
Un résultat 2021 négatif
Le résultat net
pour l’exercice 2021 est en repli par rapport aux exercices 2019 et 2020.
Il s’élève à 1,5 M€ (contre un résultat net retraité
de 2,6
M€ en 2019). Ce repli s’explique par
une progression importante des charges d’exploitation (+4
%), et notamment des charges de
personnel (+6 % entre 2020 et 2021), supérieure à celle des produits (+2 %).
L’UPEC considère
que ce repli est en partie « technique
», en raison de la réalisation au cours de l’exercice 2021
de l’essentiel des dépenses relatives à
la subvention au profit de la recherche vaccinale qui avait
été comptabilisée en recettes sur l’exercice 2020
(voir
supra
). Cet argument est toutefois à
relativiser
. En effet, si l’UPEC a bien enregistré des dépenses au titre de la subvention
« vaccin » a
u cours de l’exercice 2021 (à hauteur de 1,926 M€), sans que les recettes
19
Cf.
partie 1.3.
2016
2020
Part dans total
Ressources formation
20 064 981
31 196 990
73%
dont formation par apprentissage
8 294 708
13 816 166
Ressources recherche hors
SCSP
7 138 620
9 807 792
23%
Autres ressources
8 162 726
1 528 417
Total ressources hors SCSP et
hors CVEC
35 366 327
42 533 199
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
25
correspondantes aient été comptabilisées sur ce même exercice, à l’inverse, l’université a par
ailleurs comptabilisé des recettes à hauteur de 1,5 M€ pour lesquelles des dépenses ne
seront
enregistrées qu’au cours des exercices suivants
20
. De manière générale, e
n l’absence de
notification pluriannuelle de la SCSP, les universités ne connaissent pas, avec certitude, en
début d’année, le montant précis de la SCSP qui leur sera versé. Ell
es reçoivent des montants
importants de SCSP en décembre. Cela génère des décalages pluriannuels qui brouillent les
indicateurs financiers (résultat, fonds de roulement, besoin en fonds de roulement et trésorerie)
et rendent plus difficilement lisible la s
ituation financière réelle de l’établissement.
Les charges de
personnel progressent notamment sous l’effet d’une augmentation de
l’effectif (+8
% entre 2020 et 2021) et de
l’extension en année pleine des recrutements effectués
au cours des exercices précédents dans le cadre des différents plans mentionnés ci-dessus (plan
IUT, réforme des études de santé, loi ORE). Le ratio de ces charges rapportées aux produits
encaissables est en progression (80,0 % en 2021 contre 77,5 % en 2020),
même s’il
demeure
inférieur au seuil de vigilance de 82 % défini par la DGESIP. On constate une érosion de
l’excédent brut d’exploitation corrigé qui passe de 9,8 M€ en 2019 et 13,2 M€ en 2020
à 7,2
M€ en 2021.
Tableau n° 2 :
Évolution de l’EBE
(en
€
)
Source : Comptes UPEC, retraitements Cour des comptes (valeur ajoutée = 70 + 71 - 60 - 61 -62 - 63 (hors 633
sauf 6333 )+72 ; EBE = VA + 74 - 64
–
633 ; EBE corrigé = EBE + 751 + 757 - 651
–
657)
Le résultat net 2021 aurait, par ailleurs, dû être négatif si deux anomalies comptables,
relevées par le cabinet Deloitte et associés en tant que commissaire aux comptes (CAC), avaient
été corrigées.
Il s’agit de la décision de l’ordonnateur de ne plus provisionner les créances non
recouvrées sur l’
association pour la formation universitaire en alternance (AFUNA)-CFA
SUP2000
et de la non transmission par l’ordonnateur à l’agence comptable
pour prise en charge
de près de 1 M€ de
charges à payer à comptabiliser (CAPAC) qui auraient dû être comptabilisés
au 31 décembre 2021.
L’ensemble des
anomalies non corrigées,
qui font l’objet de
développements détaillés à
l’annexe n°
8,
n’ont pas donné lieu à des réserves de la part d
u CAC,
leur montant total (2,1
M€) étant inférieur au seuil de signification défini par le cabinet Deloitte
et associé
s (4,4 M€
en 2021).
La Cour considère que l’UPEC n’a pas appliqué le principe de prudence en
ne
maintenant pas une provision pour dépréciation au titre des créances
sur l’AFUNA
-CFA
SUP2000 et que la non-
transmission par l’ordonnateur à l’agence comptable
pour prise en
charge
de près de 1 M€ de
charges à payer à comptabiliser (CAPAC) est anormale. Ces choix
de l’ordonnateur, qui s’apparentent à une stratégie de «
pilotage » du résultat, sont contestables.
Ils ont faussé le compte de résultat et le bilan de l’UPEC
au
titre de l’exercice 2021
. Ils
constituent une insincérité dans les écritures, s
ans qu’un préjudice financier puisse y être
20
Cf.
annexe n°8.
2016
2017
2018
2019
2020
2021
Valeur ajoutée
-1 998 243,51
-4 434 624,86
-2 922 382,25
-3 013 050,26
-4 104 740,14
-1 333 154,61
Excédent brut d'exploitation
12 357 771,87
12 318 357,46
14 207 268,23
14 090 728,13
17 325 063,04
11 780 319,22
Excédent brut d'exploitation corrigé
6 669 398,53
7 277 142,45
9 279 798,69
9 815 490,60
13 234 017,59
7 191 642,76
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
26
associé.
Ils ont permis d’afficher un résultat 2021 excédentaire (à hauteur de 1,5 M€)
, et non en
déficit comme approuvé par le
conseil d’administration le 18 décembre 2020
21
. Cet effet
d’affichage est intervenu début 2022, dans un contexte où les instances de l’UPEC devaient
être renouvelées cette même année et alors que des procès-
verbaux du conseil d’administration
(CA) de l’univ
ersité illustrent que certains membres du CA, en opposition avec le Président,
ont parfois utilisé l’argument de l’équilibre financier à l’encontre de ce dernier.
Il appartenait à
l’ordonnateur, afin de présenter des comptes reflétant une image fidèle du p
atrimoine et de la
situation financière de l’UPEC, de
maintenir dans les comptes financiers 2021 une provision
au titre des créances de l’AFUNA concernant l’exercice 2019
et de transmettre à l’agence
comptable les CAPAC qui auraient dû être comptabilisés au 31 décembre 2021.
En ne le
faisant pas, l’ordonnateur a manqué à ses obligations résultant notamment des articles
11, 12, 53 et 57 du décret n° 2012-1246 du 7 novembre 2012 modifié relatif à la gestion
budgétaire et comptable publique
22
.
1.2.2.1.2
Une CAF en baisse à compter de 2021
En 2021, la CAF de l’UPEC s’établissait à
6,9
M€
(
contre 11,7 M€ en 2020 et 9,3 M€
en 2019)
. Additionnée aux financements externes (3,2 M€), elle n’a pas permis de couvrir les
investissements à financer (11,7 M€), ce qui s’est traduit p
ar un prélèvement sur le fonds de
roulement à hauteur de 2,2 M€
. On constate une baisse de la part des investissements financés
par la CAF (59 % en 2021, contre 83 % en moyenne sur 2017-2020).
21
Le CA du 10 septembre 2021 avait approuvé un déficit patrimonial prévisionnel de 3 M€.
22
L’article 11 du décret GBCP dispose
: «
Les ordonnateurs […] établissent les documents nécessaires à la tenue,
par les comptables publics, des comptabilités dont la charge incombe à ces derniers.
» Aux termes de l’article 53
du décret GBCP, «
La comptabilité publique est un système d’organisation de l’information financière
permettant
: 1° De saisir, de classer, d’enregistrer et de cont
rôler les données des opérations budgétaires,
comptables et de trésorerie afin d’établir des comptes réguliers et sincères
; 2° De présenter des états financiers
reflétant une image fidèle du patrimoine, de la situation financière et du résultat à la clôtu
re de l’exercice
; […]
»
Selon l’article 55 du même décret, «
la comptabilité publique comporte une comptabilité générale et […] une
comptabilité budgétaire
». Pour la première, l’article 56 pose le principe selon lequel elle «
retrace l’ensemble des
mouvements affectant le patrimoine, la situation financière et le résultat. Elle est fondée sur le principe de la
constatation des droits et obligations […]
» et l’article 57 prévoit notamment que les comptes «
doivent être
exhaustifs
» et «
s’appuyer sur des é
critures comptables fiables, intelligibles et pertinentes visant à refléter une
image fidèle du patrimoine et de la situation financière
.
» L’article 12 du décret GBCP dispose
: «
A raison de
l'exercice de leurs attributions et en particulier des certifications qu'ils délivrent, les ordonnateurs encourent une
responsabilité dans les conditions fixées par la loi. »
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
27
Tableau n° 3 :
Financement des investissements par la CAF
Source : comptes UPEC, retraitements Cour des comptes
1.2.2.2
Des tensions prévisibles à court terme dans le financement du fonctionnement de
l’université
Alors que l’exercice 2021 fait apparaître de nouvelles tendances dans la trajectoire
financière de l’UPEC, avec une augmenta
tion sensible des charges de personnel, plusieurs
facteurs de risques, à la fois endogènes et exogènes, vont peser sur cette trajectoire à court terme
et impliquent pour
l’université
de dégager des ressources suffisantes.
L
a charge nette d’amortissements
23
de l’université
va structurellement augmenter dans
les années à venir
et devra être couverte par l’UPEC
.
Elle a pratiquement doublé entre 2020 et
2021 (passant de 3,4 M€ à 6,8 M€) en raison d’erreurs de comptabilisation des reprises sur
amortissements au cours des exercices antérieurs
24
.
Par ailleurs,
et comme toutes les universités, l’UPEC devra faire face à
contexte
économique inflationniste marqué par de nombreuses incertitudes (revalorisation du point
d’indice de la fonction publique
25
,
augmentation des dépenses d’énergie et des matériaux,
augmentation prévisible de certaines autres charges d’exploitation
26
,
etc.
) dont l’impact
dépendra en partie des modalités de compensation financière par le ministère
27
. Le reste-à-
23
La charge nette d’amortissements représente la différence entre la dotation aux amortissements (compte 6811)
et la quote-part de reprise au résultat des financements rattachés à des actifs (compte 7813).
24
Cf.
annexe n°4.
25
L’UPEC évalue la charge liée à cette revalorisation à 3,5 M€ en 2022 et à 7 M€ en année pleine.
26
L
’année 2021 est encore une année en «
sous-régime
» par rapport à l’exercice
2019.
C’est
le cas, par exemple,
pour les frais de déplacements, missions et réceptions qui s’élèvent à 1,2 M€ en 2021 contre 3,1 M€ en 2019 (soit
–
62 %).
Même si ces frais ne retrouveront pas nécessairement et à très court terme le niveau de 2019, l’UPEC
devra être en mesure de couvrir leur augmentation prévisible.
27
Des crédits sont inscrits en loi de finances 2023 pour compenser la revalorisation du poin
t d’indice pour les
opérateurs du programme budgétaire 150 (formations supérieures et recherche universitaire). La compensation du
point d’indice portera sur les agents titulaires et les agents contractuels dont la rémunération est exprimée en
référence au
point d’indice, qu’ils soient sur le plafond d’emplois
1
(c’est
-à-dire financés par la SCSP) ou le
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
28
charge pour l’UPEC en 2022 pourrait s’élever, en l’absence de compensation par le MESR de
la revalorisation du point d’indice et de l’augmentation des coûts de l’énergie, à 5,3 M€
dont
3,2 M€ au titre du point d’indice
28
.
Enfin, il demeure des incertitudes quant aux implications de la réforme des études de
santé sur la trajectoire financière de l’UPEC dans les années à
venir
29
.
1.2.2.3
Des risques à moyen terme sur la soutenabilité de la trajectoire financière de
l’université
La soutenabilité budgétaire et financière
d’une université peut
être analysée au travers
de deux indicateurs complémentaires, le fonds de roulement mobilisable et la trésorerie
disponible qui sont présentés de manière détaillée
à l’annexe
n°9. Ces indicateurs, qui font
l’objet d’une enquête annuelle des rectorats, visent à s’assurer que l’établissement est en
capacité d’honorer l’ensemble de ses engagements, y compris dans le cadre des opérations
pluriannuelles engagées
notamment au titre de son plan d’investissements immobiliers
.
S’agissant de l’UPEC, l’analyse de ces
deux indicateurs fait ressortir des
risques d’
impasse
dans le financement des opérations pluriannuelles et de tension à moyen terme sur la trésorerie.
Au 31 décembre 2021, le fonds de roulement mobilisable de l’UPEC est négatif
: il
s’établit à –4,3 M€. La totalité des engagements de l’UPEC est donc supérieure à son fonds de
roulement.
Au regard de la politique d’investissement ambitieuse menée par l’université
30
, cette
situation appelle une augmentation de la capacité d’autofinancement de l’université, en
maîtrisant ses dépenses de fonctionnement, en particulier celles liées à sa masse salariale
31
.
Au 31 décembre 2021, la trésorerie brute
s’établit à 56 M€, soit l’équivalent de 81 jours
de charges décaissables, ce qui représente un niveau bien supérieur au seuil de vigilance fixé
par la DGESIP à 30 jours.
L’agent comptable de l’UPEC évalue
toutefois la trésorerie
disponible de l’université à –10,2 M€.
Dans un contexte où
la stratégie de l’UPEC repose sur
le développement de ses ressources « propres », notamment de formation continue et
d’apprentissage, ce risque de moyen terme sur la trésorerie de l’établissement
implique
d’accélérer les encaissements et
pour ce faire, de remédier aux nombreux dysfonctionnements
qui affectent encore le processus des recettes
32
.
plafond 2 (financés sur « ressources propres »). En revanche, les établissements devront supporter le coût de la
revalorisation éventuelle des agents contra
ctuels dont la rémunération n’est pas exprimée en référence au point
d’indice. Pour la période du 1
er
juillet au 31 décembre 2022, aucune compensation automatique du point d’indice
n’est prévue à ce stade.
La loi de finances rectificative pour 2022 prévoit un fonds exceptionnel de soutien des
opérateurs d’ESR qui se trouveraient en difficulté financière en 2022 ou 2023 en raison de la hausse des coûts de
l’énergie. C
es établissements pourraient également bénéficier du dispositif « amortisseur électricité ».
28
Cf.
annexe n°7.
29
Cf.
annexe n°7 et partie 2.1.
30
Cf.
partie 3.3.
31
Cf.
parties 2.1. et 3.2.
32
Cf.
partie 3.1.2.
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
29
1.2.2.4
Les incertitudes liées au recours à l’e
mprunt
envisagé par l’UPEC
L’UPEC
souhaite contracter un emprunt de 20 M
€ pour financer la construction d’un
bâtiment en 2025
–
2027 sur l’îlot Jacquart à Créteil.
Ce nouveau bâtiment permettrait de mettre
fin au contrat de location de locaux onéreux, vétustes et inadaptés (7 000 m²) dans le bâtiment
« Pyramide
» à Créteil l’
É
chat occupés par l’UFR de Sciences de l’éducation, sciences sociales
et STAPS et dont le loyer acquitté à un bailleur privé
(2 M€ par an environ) est
actuellement
majoritairement compensé par la SCSP. Le montage de ce projet immobilier ambitieux est
cependant loin d’être finalisé et plusieurs zones d’incertitudes demeurent.
Comme la Cour le
relève d
ans son rapport sur l’immobilier universitaire
33
, le recours à l’emprunt par les
universités est
aujourd’hui
limité compte tenu du cadre juridique restrictif existant dans ce
domaine. Le financement, hors plan Campus, de la construction d
’un bâtiment univer
sitaire par
un emprunt souscrit par une université serait donc une situation nouvelle.
Dans le cas d’espèce,
l’UPEC pourrait se voir confier, par l’État, la maîtrise d’ouvrage du nouveau bâtiment (article
L. 762-
2 du code de l’éducation) qui appartiendra
it
, en principe, à l’État.
La DRFIP et le rectorat ont fait part de leur accord
de principe sur le recours par l’UPEC
à l’emprunt
34
.
Les éléments d’analyse sur la soutenabilité financière de l’opération d’emprunt
transmis par l’UPEC
35
au rectorat et à la DRFIP reposent sur le compte financier 2020 ainsi que
sur la moyenne des trois derniers exercices clos (2018-2020), qui étaient les seuls disponibles
au moment de l’élaboration des simulations. Le contexte économique a fortement évolué depuis
lors. Les simulations devront donc être actualisées, y compris pour tenir compte de
l’augmentation des taux d’intérêt et du coût des travaux
36
. Ces simulations devraient également
prendre en compte le résultat des échanges qui sont actuellement menés par l’UPEC pour
précise
r le coût global de l’opération
(coût de mise en état du terrain, de construction du
bâtiment,
etc.
).
Tout en affirmant qu’elle n’a pas besoin de financements de l’État pour assurer la
soutenabilité financière de l’opération d’emprunt, l’UPEC poursuit
ses discussions avec les
pouvoirs publics à ce sujet.
Le MESR ne s’est, à ce stade, pas engagé à prolonger la subvention
de 2 M€, aujourd’hui consacrée au remboursement du loyer du bâtiment «
Pyramide »
37
.
La loi de finances rectificative pour 2022 prévoit
l’attribution par l’État d’une
subvention de 7 M€ pour accompagner le financement du bâtiment hors
contrat de plan État-
Région 2021-2027.
L
a Cour ne peut se prononcer sur l’opération d’emprunt envisagée au vu des
éléments transmis par l’UPEC.
En effet, le contexte a changé depuis lors, avec une
augmentation des taux
d’intérêt
et du coût des travaux, et un financement
33
Rapport public thématique
L’immobilier universitaire
: du défi de la croissance à celui du transfert de propriété
,
octobre 2022.
34
Cf.
lettres du 4 mars 2022 de la rectrice déléguée à l’ESRI de la région académique Ile
-de-France et du 16 février
2022 du DRFIP.
L’article R719
-
93 du code de l’éducation nationale prévoit que le recours à l’emprunt des EPSCP
doit recevoir l’accord du recteur
de région académique et du directeur régional des finances publiques.
35
Voir la note de la direction des affaires financières de l’UPEC en date du 24 janvier 2022
: «
Soutenabilité d’un
projet de cofinancement par l’emprunt pour les travaux de construction d’un bâtiment de l’UPEC
».
36
L’emprunt à taux fixe serait contracté auprès de la banque européenne d’investissement (BEI) et de la Caisse
des dépôts et consignations, pour une durée de 25 ans. Selon une simulation réalisée en novembre 2021, il
représenterait un coût de crédit de 2,6 M€ et une annuité de 905
000
€ par an.
37
Cf.
lettre de Mme Frédérique Vidal au président de l’UPEC, en date du 14 décembre 2021.
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
30
complémentaire par l’
État.
L’analyse de la soutenabilité financière de l’opération devrait
donc être actualisée
afin que les services de l’État puissent s’assurer que l’université
dispose de ressources propres récurrentes suffisantes pour financer le recours à
l’emprunt
.
Recommandation n°2 : A
ctualiser l’analyse de la soutenabilité de l’opération
d’emprunt (UPEC
, rectorat, DRFIP, MESR).
*
*
*
Au total,
la stratégie de développement volontariste de l’UPEC
de constituer
«
l’université engagée de référence
» se traduit en 2021 par une inflexion de sa trajectoire
financière, marquée par une augmentation forte des charges de personnel, une baisse de
son résultat et de sa capacité d’autofinancement. Or, la politique d’investissement
immobilier ambitieuse menée par l’université
, y compris son projet de recours à
l’emprunt,
implique de développer sa capacité d’autofina
ncement dans la durée pour
pouvoir reconstituer ses marges de manœuvre en investissement. Ce n’est p
as le cas dans
la situation actuelle. L
es indicateurs financiers de l’université font apparaître
des risques
d’impasse
à la fois dans le financement de son fonctionnement et de ses investissements.
L’UPEC doit prendre sans délai les mesures nécessaires pour
assurer, de manière
durable, la soutenabilité de sa trajectoire financière en maîtrisant ses charges
d’exploitation, et en particulier sa masse salariale, et en réorganisant son processus de
recettes afin de le sécuriser et d’en assurer l’efficience.
Cela implique également, de
manière plus générale, que l’université mène
les réformes indispensables pour optimiser
l’efficience de son organisation, de sa gestion et de ses dispositifs de pilotage interne
en
réévaluant notamment l
’étendue des compétences
des composantes
38
.
1.3
Un pilotage central à renforcer
Des composantes dotées de prérogatives importantes, des services centraux
insuffisamment outillés
L’UPEC compte
à présent seize composantes
39
dont la moitié possèdent un statut
spécifique. Les directeurs de composantes possèdent des délégations de signatures étendues, en
matière de gestion financière (engagement des dépenses et des bons de commandes pour un
montant inférieur à 90 000
€ sur le budget de l’UFR, bordereaux de recettes et de réduction de
recettes sur le budget de l’UFR,
etc.
), en matière de gestion des personnels (décisions
38
Cf.
partie 1.3.
39
Avec le nouveau statut de l’IAE, anciennement département de l’UF
R Faculté de sciences économiques et de
gestion, devenu composante à part entière (arrêté du 21 février 2022 portant création de l’IAE Paris
-Est)
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
31
individuelles d’attribution de services des enseignants, attestations de service fait dans le cadre
des heures complémentaires et vacations) et en matière de scolarité.
Fait rare, les unités de recherche sont placées sous la houlette des composantes qui
assurent leur gestion, hormis celle des contrats de recherche qui est centralisée à la direction de
la recherche et de la valorisation. Le centre financier du laboratoire dépend de celui de la
composante de rattachement. Les directeurs de composantes classent par ordre de priorité les
demandes de financements internes des laboratoires. Suite à une expérimentation, deux
laboratoires (IMRB et LISA) disposent d’une
délégation de signature
en matière d’exécution
des dépenses liées aux contrats de recherche e
t l’exécution des crédits récurrents
. Un troisième
laboratoire, le LAMA, doit bénéficier prochainement des mêmes modalités de gestion
40
.
Outre les aspects budgétaires, les composantes détiennent la majorité des moyens
humains BIATSS (56,4 % au bilan social 2020).
L’importance des prérogatives confiées aux composantes a pour corollaire des
difficultés de gestion et de pilotage global de l’établissement. Ainsi, le processus recettes est
insuffisamment maîtrisé comme l’a décrit le cabinet
de conseil auquel a fa
it appel l’UPEC
lors
de sa mission en 2021 «
dans un contexte de déconcentration
». Le rôle confié aux composantes
en matière
d’éditions
de facture et de relances explique en partie les nombreux retards de
paiement constatés. De même, la gestion des heures complémentaires est confiée aux
composantes sans réel pilotage par les services centraux
41
. De plus, l
’UPEC à ce jour ne fixe
pas de plafond en termes d’heures complémentaires aux composantes.
Le dialogue de gestion
avec les composantes, incomplet,
n’intègre pas la soutenabilité de l’offre de formation
42
.
À
ce jour, l’université n’a pas suffisamment renforcé l’organisation et l’outillage des
services centraux pour permettre un pilotage efficient. Un renforcement des services centraux
a été amorcé avec la création de postes de directeur généraux adjoints, en appui sur le pilotage
des projets transversaux, les fonctions métiers et le pilotage du projet Érasme et des projets à
venir. Pour autant, les services centraux restent fragiles, notamment du fait
de l’important turn
-
over du personnel administratif.
L’université n’envisage pas de réduire le nombre de
composantes et réfléchit à préciser leurs missions et moyens dans le cadre de la réflexion sur
l’organisation des sites (1
6 « campus »).
L
’enjeu
de la
réforme du modèle d’allocation des moyens aux composantes
et
du dialogue de gestion
Les relations entre le niveau central et les composantes s’organise autour d’un dialogue
de gestion annuel. Ce dialogue, incomplet, s’articule autour de la stratégie des c
omposantes et
de la campagne d’emploi BIATSS et enseignants/enseignants
-chercheurs, sans prendre en
compte l’ensemble des coûts supportés par l’UPEC et sans aborder la soutenabilité de l’offre
de formation.
Il n’existe à ce jour pas de contrats d’objectifs
et de moyens avec les
composantes
, contrats pourtant prévus par les statuts de l’université
.
40
Cf.
partie recherche 2.2.
41
Cf.
partie 3.1.2.
42
Cf.
partie formation 2.1.
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
32
La composition des budgets des composantes, constitués au sein du budget de
l’université, leur confè
re
une marge de manœuvre importante. Les recettes proviennent
en effet
non seulement d’une dotation de fonctionnement octroyée par l’UPEC au regard des effectifs
étudiants, mais aussi des ressources propres générées par l’activité de formation continue, par
l’alternance et par la collecte de la taxe d’apprentissage.
Des recettes peuvent également être
issues de l’activité de recherche (subventions de recherche pour l’organisation de colloques,
appels d’offre internes, dons
). Les dépenses comprennent les charges de fonctionnement, le
paiement des heures complémentaires et des heures de vacation ainsi que la masse salariale des
recrutements de personnel sur ressources propres. Le reste de la masse salariale est pris en
charge sur le budget de l’UPEC
et n’entre pas dans le périmètre du budget des composante
s.
Les composantes contribuent aux charges communes de l’université à hauteur de 20
%
des ressources propres
43
. Le solde dotations/contributions
calculé par l’UPEC et les
composantes
peut s’avérer négatif (
-491
780€ au BI 2021), une majeure partie des compo
santes
apportant une contribution supérieure à la dotation reçue
44
. Ce calcul de solde est toutefois
critiquable car ne prenant pas en compte l’ensemble des coûts supportés par l’UPEC, au premier
rang desquels la masse salariale.
L’université a engagé une r
éflexion sur la réforme du « modèle économique » de
l’université
et notamment de l’allocation des
dotations aux composantes
dont le montant s’élève
à 9
M€
. Le modèle est basé sur des clés de répartition et a été gelé plusieurs années
consécutives.
L’université n’est pas parvenue à faire évoluer le modèle en profondeur ni à le
mettre à jour, au vu des écarts de contributions engendrés.
Son souhait est d’introduire dans le
modèle la masse salariale à disposition, puis à terme de baser la répartition sur le coût par
étudiant, variable selon les composantes
.
Il importe de réformer le dialogue de gestion et l
es modalités d’
allocation des
moyens. C
e sujet doit être rapproché de celui de l’allocation des moyens aux unités de
recherche et de leur lien avec les composantes, en vue de mettre le dialogue de gestion au
service d’une politique de formation et de recherche
45
.
Au total, l
’organisation facultaire de l’UPEC limite son efficacité
. Elle induit un
fonctionnement en silos, néfaste au développement de l’univer
sité. Elle favorise les
doublons en termes de missions et d’effectifs, à l’origine d’une déperdition de ressources
.
Il faut renforcer l’échelon central et préciser la répartition des compétences entre les
services centraux et les composantes en privilégiant une logique de subsidiarité. Des
mutualisations doivent être engagées alors que les fonctions supports sont dispersées entre
les différentes entités.
L’UPEC dans sa réponse à la Cour confirme la nécessité de renouveler les
modalités du dialogue de gestio
n et s’engage à travailler sur des mutualisations à travers
la création de plateformes métiers partagées sur les sites.
43
Les nouvelles formations sont exemptées de contribution pendant deux ans. Un mécanisme de contribution
complémentaire existe (10 % supplémentaire au-
delà d’un M€).
44
Au BI 2021, les soldes dotations/contributions vont de -
1,4 M€ pour l’UFR santé à +793
000€ pour l’UFR
AEI/IPAG (document « Projet de BI 2021 » -dossier CA décembre 2020).
45
Cf.
partie recherche 2.2.1 et 2.2.2.
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
33
Recommandation n°3 :
Renforcer le pilotage central de l’université
en réformant le
dialogue de gestion, en réduisant les prérogatives de gestion des composantes et en
favorisant les mutualisations (UPEC).
2
UNE UNIVERSITE DE PROXIMITE,
PORTEUSE D’UNE
AMBITION
EN
MATIERE
DE
RECHERCHE
ET
DE
FORMATION MAIS CONFRONTEE A DE NOMBREUX DEFIS
L’UPEC affiche une ambition forte en matière de
formation (2.1) comme de recherche
(2.2)
mais l’atteinte de ses objectifs est fragilisée par plusieurs facteurs de risques.
2.1
Une offre de formation confrontée à l’augmentation des effectifs et aux
besoins du territoire
Une offre de formation élargie, des efforts en matière de pilotage de cette offre
à poursuivre
2.1.1.1
Une diversification de l’offre de formation qui renforce l’attractivité en
premier
cycle
L’UPEC
a accueilli, à la rentrée 2021, 39
108 étudiants. D’ici 2030, le nombre
d’étudiants pourrait atte
indre 45
000 selon les prévisions de l’UPEC.
Outre la forte pression
démographique que connait ce territoire, plus importante que celle de la moyenne nationale,
l’augmentation des effectifs résulte également de la stratégie de diversification de l’offre de
formation
de l’université
46
, notamment dans le cadre de la mise en place de plusieurs réformes
(réforme des études médicales, plan IUT, réforme de la licence professionnelle,
etc.
).
L’université est implantée sur 1
6 sites avec une prépondérance des étudiants sur le
campus centre situé à Créteil
47
. Pour répondre à la tension des effectifs sur une partie des
campus situés à Créteil, à la nécessité de développer l’enseignement supérieur sur le Sud Seine
-
et-
Marne et à la mise en en place des reformes précitées, une partie de l’offre de formation a
été déployée sur de nouveaux sites.
L’UPEC a fortement développé l’apprentissage.
À la rentrée 2021, 10
% de l’effectif
total des étudiants inscrits
bénéficiaient d’un contrat d’apprentissage. Depuis 2017, ce nombre
a progressé de 33 % et se situe légèrement au-dessus de la moyenne nationale (7 %). Pour
46
Cf.
annexe n°11.
47
Cf.
annexe n°18 et partie 3.3.1.1.
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
34
accélérer le développement de l’alternance,
l’
université a mis en place depuis la rentrée 2020
un organisme de formation par apprentissage (OFA) exclusivement consacré
à l’offre de
formation de l’université, l’
UPEC.CFA
.
2.1.1.2
Une forte attractivité en licence qui doit être poursuivie en master et en doctorat
L’attractivité de l’UPEC se
concrétise depuis 2015, en incluant la licence sciences pour
la santé, par une progression, de 40 % des étudiants inscrits en licence générale et de 25 % en
licence professionnelle.
La grande majorité d’entre eux (
60 %) proviennent
de l’académie de
Créteil confortant l
a mission d’université de proximité
de l’UPEC
.
Pour absorber cette demande,
la capacité d’accueil
, dont les indicateurs, tels que le taux
de tension, sont plutôt
bons (à l’exception de quelques licences professionnelles très sélectives)
,
fait l’objet d’
une réévaluation régulière sur Parcoursup en lien avec le rectorat. Ainsi par
exemple, en 2021, 240 places de licence dont 150 en L1 santé ont été créées portant le taux de
tension
48
de cette filière, pourtant très demandée, à 11 %
.
Outre la recherche de financements
pour assurer la prise en charge
du nombre croissant d’
étudiants
, l’augmentation du nombre de
places constitue également un enjeu en termes de réussite étudiante
49
, particulièrement lors de
la première année de licence. Toutefois
, si l’attractivité est très forte pour intégrer la première
année de licence, le constat est plus nuancé au fil du parcours et nécessite une réflexion sur
l’articulation de l’ensemble du parcours LMD.
En effet, seuls 43 %
50
des étudiants ayant réussi leur licence sont restés à l’UPEC pour
y effectuer leur master à la rentrée 2020-2021. Bien que ce chiffre ne soit que le reflet partiel
de l’attractivité
du second cycle, il souligne néanmoins
l’utilité d’une réflexion visant
à
l’évaluer
afin de mieux
l’
intégrer dans la définition de
l’offre de formation
.
Pour les doctorats en revanche, le constat est plus net. En effet,
le manque d’attractivité
constitue un point de vigilance reconnu par l’UPEC. Ainsi, 437 étudiants sont inscrits en thèse
en 2020-2021, une cible de 650 à horizon 2025 a été fixée dans le contrat de site et dans le
rapport annuel de performance d’
établissement (RAPET). Au-
delà de l’évolution du nombre
d’inscrits, c’est l’impact de la nouvelle organisation sur
le
continuum
master/doctorat qui doit
désormais faire l’objet d’une attention particulière. Depuis 2020, une dissociation du processus
administratif et pédagogique des doctorats est intervenue. Les inscriptions administratives et la
diplomation sont gérées par
l’université
, la prise en charge pédagogique continuant de relever
des six écoles doctorales gérées par la COMUE. Cette nouvelle organisation plus complexe,
bien qu’elle
garantisse une meilleure visibilité des publications des doctorants de chaque
université dans les classements internationaux, nécessite une coordination renforcée afin de
favoriser l’articulation
des niveaux de diplômes (master et doctorat) recherchée notamment
dans les
graduate program
.
48
Nombre de candidats par place.
49
Cf.
partie 2.1.3.
50
Il
s’agit du nombre de diplômés de L3/ nombre de L3 inscrits en master à l’UPEC.
Ce chiffre doit cependant
être nuancé par l’attractivité de certains masters de l’UPEC selon les domaines, l’importance de l’offre de master
en Ile-de-
France ou la nécessité pour les étudiants à changer d’établissement pour sui
vre certains parcours
d’excellence.
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
35
2.1.1.3
Un pilotage de l’offre de formation à renforcer
Si l’évaluation de l’aspect pédagogique des nouvelles formations ne soulève pas de
difficulté au regard du nombre d’
acteurs associés au sein des différentes instances, elle ne
permet cependant pas de garantir un pilotage efficient de l’offre de formation par le niveau
central dans le contexte de forte autonomie laissée aux composantes
. L’impossibilité
à définir,
à ce st
ade, le coût complet d’une formation et l’absence de critères permettant de déterminer
les conditions d’ouverture ou de fermeture des formations limitent l’impact du dialogue de
gestion (cf. partie 1.3.2) et une allocation ciblée des moyens.
En effet, en dépit des efforts réalisés depuis 2016, la mise en place du calcul du coût
complet de la formation se heurte au contrôle de la charge d’enseignement par formation qui
suppose
un
rapprochement,
limité
par
l’absence
d’interopérabilité
des
systèmes
d’informat
ion
51
, de la
charge théorique d’enseignement, renseignée de manière très marginale
par les composantes dans le logiciel APOGEE et des heures déclarées par les enseignants dans
le logiciel OSE. I
l en résulte une impossibilité à définir un taux d’encadrement c’est
-à-dire un
nombre d’heures d’enseignement par étudiant, à distinguer les heures statutaires des heures
complémentaires par formation et dès lors à fixer un plafond d’heures complémentaires
52
.
En outre, l’absence de critères précis, tels qu’un nombre minimal d’étudiants inscrits,
ne permet pas de définir
, comme dans d’autres universités, le seuil d’ouverture et de fermeture
des formations et aboutit à une gestion hétérogène des enseignements à faible effectif
53
. En
effet, bien que la tendance générale soit à la baisse, les efforts pour réduire la part de ces
enseignements demeurent variables d'une composante à l’autre
54
. Ainsi, cette proportion, plutôt
élevée dans les composantes Droit ou LLSH, s’est largement réduite pour d’autres tel
s que
l’IUT de Sénart
qui a mené une politique de mutualisation de ses enseignements en LV2 lui
permettant de réduire sa part d’enseignements à faible effectif à 0,1
%. Cette situation est
préjudiciable à une allocation plus ciblée des moyens et au rééquilibrage souhaité par l
’UPEC
de son offre de formation entre les cycles de licence, master et doctorat.
L’UPEC dans sa réponse à la Cour confirme la nécessité d’achever cette démarche
à l’horizon 2024, par une saisi
e des charges d'enseignement théoriques dans Apogée de
l'offre 2023/2024, la mise en place de nouvelles règles de gestion et de contrôle des saisies
des services d'enseignement en 2023, le renforcement du contrôle interne de ces coûts et
la mise en place de groupes de travail permettant de fixer les règles et les seuils
d’ouverture des formations
.
51
L’interconnexion de
s trois logiciels (APOGEE, OSE, ADE) est prévue pour 2024. Depuis 2021,
l’interopérabilité d’APOGEE et d’OSE a été mise en place.
52
Cf.
partie 3.2.3.4..
53
Il s’agit d’enseignements au sein desquels
sont inscrits pédagogiquement entre 5 et 10 étudiants.
54
Cf
. annexe n°12.
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
36
Recommandation n°4 : Achever la mise en place du calcul du coût complet des
formations et définir un cadre harmonisé fixant
les conditions d’ouverture et de
fermeture des formations (UPEC).
La réforme des études de santé : des premiers résultats préoccupants
À la rentrée 2020-
2021, l’UPEC s’est inscrite dans la réforme du 1
er
cycle de santé qui
modifie l’accès à la filière médecine, maïeutique, odontologique et pharmaceutique (MMOP)
afin de diversifier les profils des étudiants en médecine et de doubler leur chance d’accès à la
2
ème
année de médecine.
La spécificité du projet
de l’UPEC réside dans le choix de créer uniquement des
Licences accès santé (LAS) afin de faciliter les réorientations en ouvrant des passerelles entre
composantes. Concrètement, la mise en place de la réforme s’est traduite
par la création
d’une
LAS santé dite « SPS » (licence sciences pour la santé), et de quinze LAS « disciplinaires »
santé. La LAS « santé »,
portée par l’UFR santé, accueille la majorité des candidats souhaitant
accéder à la MMOP. Elle prévoit un cursus essentiellement orienté vers la santé auquel
s’ajoutent des enseignements dits « mineurs » dans une autre matière (SHS, droit, économie,
sciences politiques, sciences,
etc.
) dispensée par une autre composante. Les LAS
« disciplinaires » santé permettent à des étudiants de suivre des enseignements dits « majeurs »
dans un cursus autre que celui de la santé (SHS, droit, sciences,
etc.
) et une option santé.
La gouvernance mise en œuvre dans le cadre de cette réforme (consultation de la
commission de la formation et de la vie universitaire
pour les modalités d’examen, approbation
du nombre de places en conseil d’administration) a contribué à son acce
ptation. Ainsi,
contrairement à d’autres universités, les modalités d’examen, notamment pour l’oral prévu dans
le cadre de l’admission, n’ont pas soulevé de contentieux spécifiques
55
.
Sur la période 2021-
2025, l’UPEC s’est donnée pour cible la formation de
1 283
médecins soit un objectif supérieur à celui du ministère de la santé
56
afin de réduire la tension
de ces filières. Pour y parvenir l’université, en accord avec l’Agence régionale de santé (ARS),
a augmenté ses capacités d’accueil dans la filière méde
cine au sein du
numérus apertus
(qui
remplace le
numérus clausus).
Toutes voies d’accès confondues, le nombre de place
s offertes
en 2
ème
année de médecine est passé de 175 avant la mise en place de la réforme à 280 en 2021
par vote en conseil d’administration soit une augmentation de près de 40
%.
En termes de diversification des profils,
qui constituait l’un des objectifs de la réforme,
l
e bilan s’avère contrasté. En effet, 76
% des étudiants souhaitant intégrer la filière médecine
se trouvent au sein de la LAS « santé » contre 24 % en LAS « disciplinaire ». Pour autant, on
constate pour cette première année de mise en œuvre, un taux de ré
ussite en médecine plus
élevé en 1
ère
année de LAS « disciplinaire » que dans la LAS « santé ». Si ce constat conforte
l’objectif de diversification recherché, il interroge sur la diminution du taux d’échec en
médecine pour les étudiants en LAS « santé », que vise également la réforme. En effet, ce taux
55
Seule une demande d'annulation d'une décision d'ajournement en filière médecine et, à titre subsidiaire, de la
délibération du jury de la LAS de l'UPEC se prononçant sur l'admission des candidats et leur classement en filière
médecine, deuxième année pour l'année 2020/2021, a été recensée.
56
L’arrêté du 13 septembre 2021 fixe le nombre de médecins à former pour l’UPEC à 1
150 sur cinq ans.
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
37
reste très élevé puisque seuls 21 % de ces étudiants réussissent en médecine après la première
année de cette licence.
Le décalage entre le nombre croissant de places ouvertes en PACES puis en LAS
« santé » depuis 2015 et le nombre limité de places offertes dans la filière médecine (280), bien
qu’étant en augmentation, contribue à élever le seuil d’accès à la MMOP
et à la médecine pour
les étudiants de la LAS santé.
Tableau n° 4 :
Taux de réussite en MMOP en médecine (année universitaire 2021-2022)
Source : Données UPEC
En conclusion, la mise en place de la réforme à
l’UPEC, en dépit d’un calendrier
contraint
et des difficultés qu’elle a pu susciter en termes de locaux et de
financements
57
, s’est
déroulée dans un
contexte de concertation et d’innovation
pédagogique permettant de créer des
enseignements communs entre composantes pour favoriser les possibilités de réorientations en
interne.
Le dispositif mis en place a certainement contribué à renforcer l’attractivi
té de
l’université qui se
traduit par l
’augmentation
significative du nombre de places et de possibilités
offertes aux étudiants à l’issue de la 1
ère
année et de la 2
ème
année de LAS.
Rien n’indique
cependant à ce stade, que
l’attractivité
de la licence « santé » et
d’un éventuel master
« santé »
se maintiendra à terme.
Pour autant, bien que le caractère récent de cette réforme ne permette pas de tirer des
conclusions définitives, l
’important taux d’échec
en filière médecine
à l’issue d’une
1
ère
année
de LAS « santé » demeure un point de vigilance.
Cette situation doit conduire l’UPEC à
s’interroger sur les dispositifs d’accompagnement mis en place pour ces étudiants, sur la
construction de ces parcours et en lien avec le rectorat, sur la cohérence entre de la
capacité d’accueil en LAS «
santé » sur Parcoursup au regard du nombre de places en
médecine défini dans le
numérus apertus
afin de renforcer le taux de réussite
conformément à l’esprit de la réforme et de la loi ORE.
L’UPEC dans sa réponse à la C
our confirme la nécessité de mettre en place une
évaluation bas
ée sur la création d’
indicateurs de réussite en Licence Sciences pour la
Santé et en LAS disciplinaires, la mise en place de suivis de cohortes des deux promotions
primo-entrantes (2020/2021 et 2021/2022), et une appréciation des attentes des étudiants
postulant à ces filières (LAS disciplinaires).
57
Cf.
annexe n°7.
Nombre d'inscrits
Nombre de candidats
MMOP
Nombre de places
MMOP
(médecine,
odontologie, pharmacie,
maïeutique)
Taux de réussite
MMOP
Nombre de
places en
médecine
Taux de réussite
en médecine
Licence science pour la santé 1ère année
1080
627
163
25,90%
137
21,80%
Licence science pour la santé 2ème
année
462
269
99
36,8%
59
21,90%
LAS
" disciplinaire" santé 1ère année
389
79
46
58,2%
41
51,80%
LAS " disciplinaire santé 2ème année
151
86
36
41,86%
25
29%
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
38
Recommandation n°5 :
Mettre en place un dispositif d’
évaluation de la réforme des
études de santé (UPEC).
Des résultats en matière de réussite
et d’insertion professionnelle supérieurs
aux moyennes nationales
En matière de réussite et d’insert
ion professionnelle, affichée comme priorité de
l’UPEC, de nombreuses actions ont été menées visant à prévoir des dispositifs innovants pour
faciliter l’orientation et accompagner les étudiants dès leur première année de licence.
En matière d’orientation, outre les actions sous forme d’
unités
d’enseignements
de
réorientation, d’entretiens individuels
,
d’ateliers et d’événements menées par le bureau d’aide
à l’insertion professionnelle (SCUIO
-
BAIP), des dispositifs issus du PIA, tels qu’ORACCLE
(Orientation
Régionale pour l’Accompagnement du Continuum Lycéens –
Etudiants) destiné à
développer un écosystème d’orientation au niveau régional ou
PULSE
58
dont l’objectif est de
favoriser la réussite étudiante par des innovations pédagogiques, sont mis en place.
Par ailleurs, afin de limiter le taux
d’
échec dès la 1
ère
année des étudiants de licence, le
dispositif « Réussir en licence » destiné à tous les étudiants de licence en risque de décrochage
ou en demande de réorientation et plus spécifiquement ceux dont la candidature a été acceptée
sur Parcoursup dans le cadre du dispositif « Oui-si », prévoit la mise en place de conférences,
d
’
ateliers
ou d’
entretiens. Le dispositif « Oui-si » permet à des étudiants
d’être
acceptés dans
une formation sur Parcoursup en bénéficiant d
’un
accompagnement pédagogique renforcé ou
d’une année supplémentaire pour obtenir leur licence
. Une part importante des étudiants de
l’UPEC
qui y sont inscrits relèvent de formations moins sélectives ou moins attractives telles
que la géographie par exemple.
Bien que le taux de réussite en licence et en master entre 2017 et 2020 se situe
globalement au-dessus ou approche celui de la moyenne nationale, on constate cependant des
résultats plus contrastés selon le profil des étudiants accueillis.
En effet, par exemple, l
e taux d’abandon à la fin de la première année de
s étudiants
« Oui-si », estimé à 52,4 %
59
par
l’UPEC,
est
largement supérieur à celui de l’ensemble des
étudiants en L1 (22,2 %). Cette situation
conduit à s’interroger sur l’adéquation entre
l’importance des moyens mobilisés
pour les accompagner (près de 619 000
€
60
de dotations
ORE) et leur taux de réussite.
Indépendamment de l’implication dont font preuve les composantes dans la mise en
place du
dispositif, ces chiffres soulèvent également la question de l’adéquation entre les
capacités d’accueil fixées pour certaines filières avec les souhaits et le profil des étudiants
accueillis. C’est le cas par exemple pour la composante LLSH où le taux glob
al de réussite en
58
Le projet PULSE (parcours universitaires en licence au service des étudiants) est doté de 10 200 000
€. Il
s’inscrit dans l’appel à projets «
Nouveaux cursus à l’université » du PIA
3. Il vise à décloisonner les formations
et à transformer l’offre pédagogique en développa
nt notamment des cours en ligne afin de garantir une meilleure
réussite aux étudiants.
59
Chiffre issu du document « Offre de formation et taux de réussite journée des proviseurs 2020 ».
60
Chiffre issu de la note bilan du dialogue stratégique de gestion 2022.
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
39
licence demeure faible (38,2 % en 2019-2020)
61
alors qu’une partie de
ses étudiants bénéficient
du dispositif « Oui-si » dès le début de leur cursus.
Ce constat se traduit d’ailleurs
par une nette
diminution (près de 51 %) du nombre total
d’étudiants « Oui
-
si » accueillis à l’UPEC entre
2018 et 2021
62
, certaines composantes, telles que la santé, préférant ne pas accepter ces
candidatures fortement consommatrices de ressources pour un impact aléatoire sur le taux de
réussite.
Sur la base de ces éléments, la mise en place d’une évaluation de l’impact de ces
dispositifs sur le taux de réussite, en y intégrant la présence de ces étudiants aux examens
et donc le taux de décrocheurs, constituerait une priorité pour avoir une vision plus
transparente de l’adéquation entre les moyens mis en œuvre et le taux de réussite.
Tableau n° 5 :
Comparaison des taux de réussite sur 2017/2020
Source : Données UPEC retraitées Cour des comptes
À
l’exception de la licence professionnelle
du domaine « droit économie et gestion »
(DEG), dont les résultats sont plus contrastés, les données relatives à l’insertion professionnelle
des diplômés de l’UPEC affichent des résultats supérieurs aux moyennes nationales. Elles
traduisent cependant un écart, parfois significatif, sur la nature des emplois occupé (cadre ou
profession intermédiaire) qui doit toutefois être tempéré par la base de calcul de l’indicateur
national qui inclut à la fois les cadres et les professions intermédiaires mais aussi par l’important
taux de
satisfaction des étudiants sur l’emploi occupé.
La mobilité étudiante et les partenariats à l’international
: une tendance à
conforter, des structurations à poursuivre
Les efforts de l’UPEC pour favoriser l’internationalisation de ses étudiants se sont
traduits par des actions destinées à étoffer son offre de formation, une rationalisation des
partenariats avec la mise en place d’une charte qualité et une aide constante apportée aux
étudiants. Le pilotage est assuré par la direction des relations internationales (DRI), récemment
créée en lien avec la direction des études et de la vie étudiantes (DEVE).
61
Chiffre extrait du document « Indicateurs de formation »
–
dialogue de gestion 2021
62
Les effectifs « Oui-si » étaient de 929 en 2018 et passent à 456 en 2021.
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
40
2.1.4.1
Une tendance à conforter pour les mobilités encadrées
Les chiffres transmis par l’UPEC reflètent le volontarisme mais aussi le contraste, déjà
souligné dans
différents rapports d’évaluation, entre les mobilités encadrées (effectuées dans le
cadre d’un programme d’échanges ou d’une coopération) entrantes et sortantes. En effet, les
efforts engagés par l’UPEC se sont traduits jusqu’à la crise du COVID en 2019,
par une
augmentation significative des mobilités encadrées sortantes puisque 951 étudiants de l’UPEC
s’intégraient dans un dispositif international à la rentrée 2018
-
2019. En revanche, l’évolution
des mobilités encadrées entrantes reste plus timide
63
. Sur cette même période, seuls 310
étudiants étrangers s’inscrivaient à l’UPEC pour effectuer une mobilité. La situation n’a pas
évolué depuis la fin de la crise COVID, puisqu’en 2021
-2022 les mobilités sortantes restent
toujours deux fois plus élevées que les m
obilités entrantes (506 contre 272) incitant l’UPEC à
poursuivre les actions engagées
64
.
Pour faire face à cette situation et accroitre son attractivité et
sa visibilité auprès des étudiants extra-communautaires, les étudiants primo- entrants en master,
hors espace économique européen, Québec et Suisse bénéficieront à la rentrée 2022/2023
d’une
exonération
des droits d’inscription
prévue
en conseil d’administration
65
.
2.1.4.2
Une attention particulière portée aux étudiants en mobilité
Plusieurs mesures ont été mi
ses en place pour renforcer l’aide apportée aux étudiants en
mobilité sous forme d’un guichet unique aux étudiants entrants dans le cadre du Label
« Bienvenue en France
» dont dispose l’université mais aussi de cours de langue dispensés.
Cette aide peut ég
alement être de nature financière (bourse, logement, droits d’inscription
différenciés)
2.1.4.3
Une offre de formation intégrant des parcours à forte dimension internationale
L’offre de formation comprend
26 doubles-diplômes internationaux délivrés, pour
l’essentiel, avec des universités européennes. Cette stratégie, revendiquée par l’UPEC, visant à
renforcer les mobilités intracommunautaires, se traduit également par le nombre d’étudiants
intégrant le programme ERASMUS. A la rentrée 2021-2022 sur 506 étudiants en mobilité
sortante, 395 s’inséraient dans le programme ERASMUS pour lequel l’UPEC se classe 5
ème
université française en taux de subvention reçu au dernier appel Erasmus+ 2022. En réponse
aux enjeux posés par la Commission européenne, qui ambitionne la création de 60 universités
européennes à l’horizon 2024, et dans une dynamique de participation à la construction de
l’espace d’enseignement supérieur européen, l’UPEC met à disposition ses forces en formation
et en recherche, et sa vision stratégique au bénéf
ice de l’Alliance Aurora.
63
Cf.
annexe n°13.
64
Ce constat ne s’applique pas aux mobilités entrantes individuelles, c’est
-à-
dire celles effectuées en dehors d’un
partenariat ou d’un programme d’échanges entre université. Le nombre élevé de demandes conduisent l’UPEC à
opérer une forte sélection (seuls 3,5 % des 33 000 demandes reçues en 2017-2018 ont été acceptées) selon le RAE
65
Conseil d’administration du 28 janvier 2022.
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
41
2.1.4.4
Une structuration du réseau des partenaires à poursuivre
La charte qualité, mis en place en 2018 contribue à renforcer la structuration de ces
partenariats en précisant leurs modalités de création afin de limiter l’effet d’éparp
illement mais
également en fixant des règles de gestion plus précises. Bien que ce travail de structuration ait
renforcé l’encadrement de ces partenariats, leur nombre reste tout de même élevé
puisque
l
’
université a signé plus de 490 partenariats dans plus de 60 pays (
programmes d’échanges,
mobilités dans le cadre de double-diplômes, stages, séjours linguistiques).
L’organisation de la formation continue
La formation continue s’intègre dans la stratégie de développement de la formation tout
au long de la
vie (FTLV), priorité affichée de l’UPEC. Bien que le nombre de stagiaires ait
diminué entre 2018 et 2022, le chiffre d’affaires en revanche a progressé de 9
% grâce à la mise
en place de formations diversifiées plus longues. Si tous les champs disciplinaires peuvent
donner lieu à de la formation continue, elle reste principalement portée par l’UFR santé et les
IUT.
Tableau n° 6 :
Évolution de la formation continue depuis 2018
Année
Chiffre d'affaires en €
Nombre d'heures
Nombre d'inscrits
2018
7 132 826
989 868
15 232
2019
7 723 799
808 184
15 648
2020
7 267 419
709 219
14 116
2021
7 846 751
692 003
10 809
Source : Données UPEC
2.1.5.1
Une coordination à poursuivre au niveau central pour renforcer le pilotage de la
formation continue
Jusqu’en 2020, au niveau central, la
prise en charge de la formation continue et de
l’alternance relevait du Service Commun d’Education Permanente et des Partenariats
Entreprises (SCEPPE) intégré à la DEVE avec une grande autonomie laissée aux composantes
en termes de gestion notamment. Afin de renforcer, au niveau central,
le pilotage et l’appui aux
composantes en termes de développement du marketing, de commercialisation des formations
et de gestion, une Direction de la Formation Professionnelle (DiFPro)
66
a été créée en 2020.
Cette nouvelle organisation, plutôt bien accueillie par les composantes, nécessite
toutefois une coordination accrue
de l’ensemble des services concernés
au niveau central pour
66
La DiFPro se décompose en plusieurs pôles (ingénierie, commercial, marketing, VAE, gestion Qualiopi et
apprentissage) avec pour objectif de décloisonner la gestion de la formation professionnelle quel que soit le type
de stagiaires accueillis
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
42
atteindre les objectifs poursuivis. Des progrès restent à réaliser en matière de pilotage financier
et de suivi comptable
67
et des efforts sont encore nécessaires dans le suivi de l’offre de
formation.
En effet, en raison de périmètres différents, la comptabilisation
de l’offre de formation
continue et du nombre de stagiaires inscrits ne permet pas de prévoir une communication
commune pourtant nécessaire à la valorisation et à la visibilité extérieure de cette offre. A cet
égard, il est désormais nécessaire que la DiFPro et la DEVE en charge de ce suivi, en lien avec
les composantes, poursuivent la réflexion sur les possibilités de consolidation de ces données.
2.1.5.2
Une simplification des outils de suivi de la performance à envisager
De nombreux outils ont été mis en place pour évaluer la performance de la formation
continue.
Dans le bilan du premier contrat quinquennal 2015-2019, deux indicateurs mesuraient
la performance de la formation continue. Le premier, relatif à son développement, concerne le
nombre d’heures par stagiaires, avec une cible de 1 300
000 heures qui n’a pas été atteinte.
L’UPEC n’a pu fournir d’explication sur cet écart, n’ayant pas d’historique des choix opérés.
Le second, destiné à évaluer, de manière indirecte, le dynamisme de la formation continue par
le développement des ressources propres, dont la cible de 6
M€ pour l’année
. Ces indicateurs
ont été repris dans le
rapport annuel de performance d’établissement
(RAPET) avec de
nouvelles cibles.
Le nouveau contrat de site prévoit également un nouvel indicateur plus large, relatif au
pilotage et au
développement de l’offre de formation professionnelle
dont les jalons sont prévus
en 2022 et 2024 mais dont le champ n’a pas encore été défini.
Le pilotage de la perform
ance se traduit également par la mise en place d’une
certification Qualiopi, obtenue en octobre 2021, par la
mise en place récente d’une charte de
l’alternance et d’une démarche d’évaluation
des coûts complets de la formation continue dans
le cadre du dialogue avec France compétence.
La multiplication de ces outils (indicateurs du contrat de site, certification, RAPET) ne
favorise pas la vision consolidée de la performance de la formation continue et nécessiterait une
simplification pour garantir leur efficience. Une limitation du
nombre d’indicateurs
et une plus
grande convergence des dispositifs d’évaluation
permettraient de renforcer le pilotage de la
performance de la formation continue.
La vie étudiante et la mise en place de la CVEC
: un taux d’exécut
ion
hétérogène, un reliquat élevé qui nécessite un suivi accru
La diversité des origines sociales et géographiques des étudiants accueillis combinée à
l’éclatement des campus, place l’amélioration des conditions de vie étudiante au cœur des
enjeux de l’UPEC pour renforcer son attractivité. Cette priorité s’est traduit
e par une
67
Cf.
partie 3.1.2.1.
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
43
augmentation des financements, particulièrement depuis la mise en place de la contribution vie
étudiante et de campus (CVEC) instaurée, en 2018, par la loi ORE. En progression de 11 %
entre 2019 et 2021, le montant des crédits CVEC reversés par le CROUS sur le budget initial
de l’UPEC, atteint 2,3
M€ en 2021.
Le suivi des dépenses de la CVEC ne révèle pas d’écarts avec les objectifs de la
circulaire n° 2019-029 du 21 mars 2019 qui précise que la CVEC « doit exclusivement servir à
l’amélioration d
es conditions de vie des étudiants ». Ainsi, au sein des six priorités de
financement prévues par la circulaire précitée, une place prépondérante est accordée à
l’accompagnement social des étudiants depuis la mise en place du dispositif et particulièrement
lors de la crise sanitaire. En effet comme pour de nombreuses universités
68
, la souplesse de leur
utilisation a favorisé une mobilisation rapide de ces crédits. P
rès d’1
M€ ont pu être utilisés au
profit de 12 % des étudiants sous forme des prêts de matéri
el informatique ou d’aide financière
d’urgence.
Toutefois, l’amélioration de la consommation des budgets alloués constitue un point de
vigilance qui a donné lieu à une série de mesures telles que l’amélioration de la représentativité
des étudiants ou l’élaboration d’un tableau de bord. L’impact favorable de ces mesures sur le
taux d’exécution des dépenses engagées qui a doublé depuis 2019 et s’élève à 63
% en 2021,
ne doit cependant pas occulter le caractère hétérogène de cette consommation selon les axes de
dépenses. A titre d’exemple, l’axe
« Espaces campus et étudiants » destiné à financer des
projets d’aménagements pour l’accueil et l’intégration des étudiants oscille, depuis sa mise en
place, entre 20 % et 30
%, (ce faible taux s’expliquerait selon l’U
PEC par le décalage entre la
décision de financement et la réalisation de ces projets), tandis que l’axe « accompagnement
social » est exécuté à 80 %. Le reliquat en 2022, des crédits non consommés de 2018 à 2021
(2,16
M€) reste
cependant élevé.
Le suivi de
ces crédits, qui fait l’objet d’un bilan intermédiaire et annuel auprès
de la
CFVU et de la commission CVEC,
n’intègre pas
de manière
évidente le taux d’exécution des
crédits d
ans la répartition au sein de chaque axe de l’enveloppe de la CVEC. Ce constat
est
illustré par l’augmentation envisagée en 2022 de la part de CVEC allouée à l’axe
« Espaces
campus et étudiant » en réponse à la forte demande des composantes et des étudiants, dont le
faible taux d
’exécution
contribue pourtant à la progression du montant de ce reliquat
Pour le réduire, outre une accélération des dépenses, l’UPEC envisage de le mobiliser
sur des investissements destinés à des aménagements et des constructions d’espaces étudiant,
sous forme d’opérations pluriannuelles.
La mise en place du
projet d’utilisation du reliquat CVEC dans des opérations
pluriannuelles, comme l’existence de projets d’aménagement réalisés sur plusieurs années
universitaires, doit conduire l’UPEC
, à poursuivre la mise en place, en lien avec le rectorat,
d’une
programmation pluriannuelle, adaptée à ce type
d’investissements
. Cette réflexion, qui
pourrait être
menée à l’occasion de la mise en place des schémas de la vie étudiante et de la vie
de campus, garantirait une plus grande traçabilité des crédits sur plusieurs exercices budgétaires
tout en respectant les objectifs de la CVEC. Elle favoriserait également une meilleure prise en
compte de cet objectif de réduction du reliquat dans le choix des projets financés.
68
Cour des comptes, rapport public annuel 2022
Lle soutien de l’État à la vie étudiante
.
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
44
2.2
La recherche : une ambition fragilisée par de nombreuses limites
Une stratégie de soutien à la recherche, des domaines de pointe
L’UPEC cherche à concilier une ambition en termes de recherche et sa vocation de
formation, confrontée à une forte croissance des besoins du territoire et des effectifs, passés de
32 à 39 000 étudiants pendant la période sous revue. Elle ne perçoit pas de financements IDEX
ou ISITE et n’est pas membre de l’UDICE. Pour autant, l’UPEC souhaite maintenir son rang
en matière de recherche,
en s’appuyant sur
ses atouts : 33 laboratoires, la couverture de
l’ensemble des champs disciplinaires hormis les arts, une r
econnaissance dans des domaines de
pointe (recherche médicale, biologie, mathématiques, environnement). La recherche médicale
constitue le domaine pour lequel sa part de publications est la plus grande à l’international
(environ 2‰). Concernant l’impact des publications, les sciences de l’univers et la biologie se
démarquent également.
Graphique n° 1 :
Part mondiale de publication et indice d’impact
Source : HCERES, indicateurs IPERU (indicateurs de production des établissements de recherche
universitaires), novembre 2019
L’UPEC a récemment engagé plusieurs chantiers pour structurer et dynamiser la
recherche.
En 2019, au sortir de la crise de gouvernance et dans l’objectif de fédérer les forces de
recherche autour d’un projet d’établissement, cinq axes stratégiques ont
été définis dans le cadre
d’une démarche participative et dans le but de favoriser l’interdisciplinarité
(Santé, société et
environnement ; Transformations sociales, inégalités et résistantes ; savoirs et pratiques en
éducation
et
en
formation ;
numérique :
sciences
et
pratiques,
francophonies
et
plurilinguismes).
L’UPEC souhaite à présent
renforcer son identité scientifique dans le cadre
du projet Erasme en vue de devenir «
l’université engagée de référence en France
».
Par ailleurs, l’UPEC
a progressé récemment dans les classements internationaux. Elle
figure dans les 1000 premiers établissements au classement de Shangaï depuis 2020. En 2021,
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
45
l’UPEC est classée au rang 900
-1000 au classement de Shanghai (rang national 28-30), avec
des domaines de pointe : elle se trouve au rang 76-100 en mathématiques, 101-150 en
technologie médicale, 101-
150 en sciences de l’atmosphère, 151
-200 en médecine clinique,
201-
300 en sciences de l’environnement, en géographie et en écologie
69
. Ces résultats sont liés
au travail
réalisé sur la valorisation des travaux de recherche avec la diffusion d’un modèle de
signature garantissant l’affiliation des enseignants
-
chercheurs employés par l’UPEC.
En 2022,
l’UPEC se situe au 40
ème
rang des institutions françaises répertoriées dans le « Web of Science »
en termes de nombre de publications.
En outre, l’UPEC souhaite développer ses relations avec les entreprises. À cette fin elle
a créé récemment une fondation partenariale qui commence à monter en puissance. Instituée en
janvier 2021,
la fondation compte parmi ses membres fondateurs, aux côtés de l’UPEC,
l’AGEFIPH, BNP, Thalès et le conseil départemental 77.
Parmi les actions déjà mises en place,
on peut citer la Chaire Handicap, Emploi et Santé au travail, un programme de bourses UPEC
Entrepreneurs (4 bourses attribuées en 2022) et des fonds d’urgence (10 aides individuelles
attribuées en 2021). L’UPEC souhaite impulser la création d’autres chaires. En revanche, les
relations de l’UPEC avec les entreprises, hormis via la Fondation, sont
encore peu structurées.
De nombreuses composantes disposent de pôles relations entreprises et leurs relations avec la
Fondation sont informelles. De ce fait, l’UPEC souhaite concevoir et proposer dans le cadre du
projet Érasme une offre globale de coopéra
tion à l’attention des entreprises.
Enfin, l’UPEC apporte un soutien financier régulier aux unités de recherche sur la
période sous revue. Ce soutien du central aux laboratoires de recherche comprend les dotations
et les appels d’offres internes.
En 2022, une enveloppe de 2,6
M€ a été allouée dont 1,6
M€ aux
unités de recherche et 0,8
M€ au titre de la politique scientifique (Appel d’offre «
Bonus qualité
recherche » de 260
000€, appel d’offre «
Prématuration » initié cette même année pour
100
000€, financ
ements des post-doctorants,
etc.
). Les montants alloués au titre de la politique
scientifique ont doublé depuis 2020
. En outre, l’UPEC attribue aux unités de recherche 1,4
M€
en investissement annuel pour financier l’achat ou le renouvellement de matériel
scientifique.
Toutefois, ces avancées prennent place dans un contexte qui fragilise la capacité de
l’UPEC à porter la recherche au degré d’ambition souhaité.
Une organisation
de la recherche qui limite l’impulsion d’une dynamique
d’ensemble
2.2.2.1
Une présence limitée des organismes nationaux de recherche dans les laboratoires
de l’UPEC
L’UPEC porte une ambition en matière de recherche et ses relations avec les organismes
nationaux de recherche sont formalisées par une série de conventions. Toutefois, ces liens sont
peu développés en termes de moyens mis en commun. Ainsi, l’UPEC ne compte que huit UMR
ou UMS sur 33 laboratoires (sept CNRS et une INSERM). 1230 enseignants-chercheurs et
chercheurs sont affectés aux laboratoires dont l’UPEC est tutelle. Parmi les 442
chercheurs et
69
Par ailleurs, au classement de Leiden, l’UPEC se situe au rang 234 pour la période 2016
-2019 (9
ème
au rang
national). Au classement CWUR, l’UPEC est passée du rang 752 en 2019
-2020 au rang 401 en 2022-2023.
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
46
enseignants-
chercheurs issus d’autres établissements affectés dans ces laboratoires, seuls 93
sont employés par des ONR (65 chercheurs du CNRS, 18 chercheurs de l’INSERM, 7 INRAE)
,
soit 7
% des effectifs de chercheurs et d’enseignants
-chercheurs. Les unités de recherche
dépendent
davantage
des
personnels
issus
d’autres
universités
et
établissements
d’enseignement (315 dont 139 de l’Université Gustave Eiffel dans six unités communes). En
particulier, les unités de recherche en sciences humaines
et sociales ne comprennent pas d’UMR
et dépendent soit uniquement de l’UPEC, soit sont en cotutelles avec l’
université Gustave Eiffel
ou d’autres établissements d’enseignement. Dans ce contexte, douze unités comptent moins de
30 agents (enseignants-chercheurs et BIATSS).
En particulier, les six équipes d’accueil de
médecine sont de taille limitée. Ainsi, le laboratoire EPIDERME compte 6,4 ETP permanents
et candidate pour intégrer l’IMRB
. Seules trois très grandes unités de plus de 100 agents sont
dénombrées.
Le caractère limité des liens entre l’UPEC et les ONR constitue un frein majeur au
développement de sa recherche. Les forces de recherche sont en partie dispersées dans
des unités mono-tutelles de taille modeste.
2.2.2.2
Un rattachement aux composantes en matière de gestion défavorable à leur
responsabilisation en matière de gestion
Comme évoqué
supra
, les unités de recherche sont placées sous la houlette des
composantes concernant leur gestion
financière et l’exécution des contrats de recherche est
centralisée à la DRV. Un processus de déconcentration a été initié auprès de trois laboratoires
(IMRB, LISA, LAMA).
Cette organisation historique revient à confier aux composantes un rôle de gestion
qui n’apporte pas de plus
-value dans le lien entre formation et recherche, et qui contribue
à complexifier la gestion des unités multi-tutelles, les autres universités tutelles ne confiant
pas ce même rôle aux composantes.
2.2.2.3
Une place prédominante de la recherche biomédicale qui concentre les moyens,
sans que l’UPEC puisse en
bénéficier pleinement dans sa valorisation
La recherche en santé à l’UPEC est organisée autour d’un laboratoire de taille et
d’importance majeures, l’Institut Mondor de Recherche Biomédicale (IMRB), et de sept unités
de recherche mono-tutelle de très petite taille, dont certaines ont demandé leur intégration à
l’IMRB. L’institut est sous tutelle de
l’UPEC et de
l’INSERM. Il se positionne sur la recherche
translationnelle, avec comme domaines de pointe la psychiatrie translationnelle, la recherche
portant sur la sénescence et les maladies chronique, ainsi que la vaccinologie, l’infectiologie et
l’immunologie. L’institut a défini un thème transversal autour des «
Maladies et agressions
environnementales
». Lors de l’évaluation INSER
M de 2015, deux équipes ont été classées
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
47
comme remarquables et huit comme excellentes
70
. L’évaluation HCERES qualifie le niveau de
l’unité d’excellent.
L’institut compte
166 chercheurs et enseignants-chercheurs
71
, 197 agents relevant
d’autres statuts
72
répartis en 14 équipes de recherche, contre 40 chercheurs et enseignants-
chercheurs et 45 personnels BIATSS
pour les équipes d’accueil. Les effectifs de l’IMRB
représentent ainsi près de 30
% des effectifs totaux des laboratoires dont l’UPEC est tutelle.
La
place spécifique de la santé s’observe aussi quant aux moyens accordés en termes de
projet bâtimentaire. Un budget de 19,5
M€ est prévue pour construire un bâtiment de 6
000 m²
(4 081 m² SU) consacré à la recherche biomédicale (16
M€ de crédits CPER financ
és par la
Région Ile-de-France et 3,5
M€ de fonds propres de l’UPEC)
. Les travaux sont programmés de
mi-2022 à fin 2024. La restructuration et la mise en sécurité de la faculté de santé doit être
réalisée entre 2023 et 2014 pour un budget de 21,95
M€ finan
cés par le CPER.
L’IMRB
, très actif en matière de dépôt de projet interne, remporte également un tiers
du montant de l’appel d’offre interne «
investissement » 2022.
L’IMRB obtient la majeure partie des financements sur contrats de recherche de l’UPEC
(33,7
M€ sur 2016
-2021 soit 56 % du montant notifié
des contrats obtenus par l’UPEC).
Différents facteurs peuvent expliquer cette place prédominante : le caractère onéreux de la
recherche en médecine, la taille de l’unité, la qualité de la recherche qui y
est menée.
Pour autant, alors que l’INSERM ne compte que 16 chercheurs affectés à l’IMRB, une
part encore supérieure des contrats de recherche émanant des enseignants-chercheurs et
chercheurs de l’IMRB est gérée par l’INSERM.
Sur le contrat 2013-
2018, l’I
MRB déclare avoir
généré 18
M€ de ressources propres au titre de l’UPEC et 53,8
M€ au titre de l’INSERM. Cette
situation défavorable à l’UPEC peut s’expliquer par les difficultés que l’UPEC rencontre dans
la gestion des contrats de recherche et dans ses relations avec la SATT Erganeo
73
.
L’IMRB concentre une part importante des moyens humains et obtient des
résultats en conséquence, mais une part majeure des contrats générés échappe à la gestion
de l’UPEC.
De plus, l
a rationalisation des moyens entre l’IMRB e
t les petites équipes
d’accueil
est nécessaire pour permettre aux travaux menés par ces dernières de bénéficier
d’un
niveau de service suffisant.
2.2.2.4
Le VRI, un
laboratoire d’excellence
coordonné financièrement
par l’UPEC mais
qui échappe à sa stratégie
Un LABEX
autonome scientifiquement, soutenu par l’UPEC en termes de gestion et de
moyens
L’IMRB
abrite le LABEX VRI
(Vaccine research institute
), unique LABEX dont
l’UPEC est établissement coordinateur.
Les recherches du VRI, qui
s’inscrivent initialement
70
On peut citer notamment les travaux du Pr Marion Leboyer sur les troubles bipolaires, la schizophrénie et les
troubles du spectre de l’autisme,
et qui a obtenu, entre autres, le Grand Prix INSERM 2021.
71
UPEC (115), INSERM (16), ENVA (12), CNRS (8), APHP (8). 96 sont PUPH selon le tableau « effectifs EC
2021-2022 ».
72
BIATSS, praticiens hospitaliers, techniciens hospitaliers.
73
Cf. infra.
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
48
dans la continuité du programme de recherche vaccinale de l
’ANRS
, portent des enjeux
d’ampleur national
e
et ont reçu de nombreux soutiens de l’
Etat. Au moment du dépôt du projet
en 2010 dans le cadre de l’appel à projet du PIA 1,
le projet devait prendre la for
me d’une
fondation de coopération scientifique.
Depuis la signature de la convention attributive d’aide
de l’ANR, l’UPEC est établissement coordinateur
et assure le rôle de gestion administrative et
financière. Le coordinateur scientifique assure
l’exécuti
on du projet, organise les instances et
préside le conseil scientifique.
L’UPEC est représentée au comité stratégique, dont la fréquence
des réunions est limitée (une à deux réunions par an jusqu’en 2018 puis une interruption
jusqu’en 2022 dans le contexte
de la crise sanitaire).
L’UPEC gère de manière centralisée à la
direction de la recherche et de la valorisation
(DRV) les financements du VRI qui lui sont alloués. La DRV et le secrétariat général du VRI
se réunissent de manière hebdomadaire à cette fin. Depuis
sa création et jusqu’en 2021, le VRI
s’est vu notifier 75
M€ de crédits. 59,8
M€ sont gérés à la DRV.
La DRV ne possède ainsi
qu’une vision partielle sur les crédits du VRI, les financements compétitifs obtenus par
l’INSERM lui échappant.
Les financements gérés par la DRV comprennent les intérêts de la dotation au titre du
PIA (10
M€ sur 2011
-
2024), la subvention attribuée par l’ANRS en soutien du VRI depuis 2012
(28,4
M€ notifiés),
la subvention du MESR en soutien au vaccin contre le COVID (3,5
M€
en
2020), le contrat européen de subvention CARE (0,7
M€). Depuis 2021 s’ajoutent les
financements « Projets de recherche et développement structurants pour la compétitivité »
(PSCP) opérés par BPI France et attribués au consortium industriel et académique, dont le chef
de file est la start-up LINKINVAX.
L’UPEC en tant que membre du consortium PSPC
EVIDENCE gère 16,8
M€.
L’UPEC contribue aux moyens du VRI par la rémunération d’agents qui y sont affectés
pour une somme de 3,7
M€ depuis 2016. Par ai
lleurs, le futur bâtiment consacré à la recherche
biomédicale, dont la livraison est à ce jour prévue pour 2024, comprend 1 080m² de surfaces
utiles (SU) consacrées au VRI, ainsi que 981m² partagés avec l’IMRB, sur un total de 4
081m².
Un LABEX hors IDEX d
ont l’avenir est à définir, tout comme le positionnement de
l’UPEC
La fin des financements au titre du LABEX au 31 décembre 2024 soulève plusieurs
enjeux pour l’UPEC, tant en termes de moyens que de stratégie
. Les réflexions actuelles du
VRI portent sur un
rapprochement avec les partenaires de l’infrastructure I
DMIT
74
, au premier
rang desquels le CEA et
l’INSERM
, en vue de créer un Institut
jouant le rôle d’«
accélérateur
national pour la recherche sur les vaccins ».
L’UPEC doit définir le rôle qu’elle souha
ite
continuer ou non à jouer vis-à-vis du VRI.
D’un point de vue financier, les financements attribués par l’ANR au titre du PIA sont
à ce jour faiblement exécutés (4
M€ dépensés sur 7,6
M€ encaissés au 31
/12/2021, soit 54 %),
alors que le passage en phase clinique a rencontré de nombreux aléas. Une incertitude sur la
capacité d’exécution des crédits dans
les délais prévus subsiste donc. Si le montant total des
dépenses est inférieur au cumul des versements perçus, l’établissement coordinateur devra
reverser le trop-
perçu à l’État.
74
Infectious Disease Modles for Innovatives Therapies
. IDMIT est une structure de recherche coordonnée par le
CEA en partenariat avec l’Institut Pasteur, l’Inserm et l’université Paris
-Saclay.
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
49
Enfin, le devenir des personnels contractuels gérés par l’UPEC se pose également
(cinq
CDI, trois CDD actuellement pourvus, 7 remplacements ou recrutements de CDD en cours).
La Cour observe que les liens entre l’UPEC et le V
RI sont limités sur le plan
scientifique, alors même que le VRI est présenté comme le seul LABEX coordonné par
l’UPEC.
La fin des financements au titre des LABEX pose la question du positionnement
de l’UPEC alors que le VRI s’est jusqu’ici développé de manière autonome de l’UPEC.
De manière générale, le poids et la relative autonomie de l’I
MRB et du VRI limitent
la capacité de l’UPEC à élaborer une véritable stratégie scientifique dans le domaine de
la santé.
Des services centraux vulnérables
La DRV était au début du contrôle de la Cour composée de 21 personnes réparties en
quatre pôles et une mission d’aide au pilotage. Depuis la rentrée 2022, ces effectifs ont été
complétés par quatre postes supplémentaires (un par pôle).
La DRV a été confrontée à un
turn-over
important des postes d’encadrement
sur la
période récente. Depuis 2018, deux directrices et quatre responsables du pôle financier et
comptable se sont succédés, avec onze mois de vacance sur ce dernier poste.
L’
efficacité de la
DRV est également minorée par une absence de visibilité sur les moyens des UMR (gestion des
plateformes, personnels d’accompagnement au montage de projets) et des périmètres
insuffisamment définis avec les autres directions, notamment la direction financière sur la
gestion des contrats de recherche. Les applicatifs de gestion sont insuffisamment adaptés et
performants, en particulier en matière de gestion des contrats de recherche
75
.
Dans ce contexte, une démarche de projet de service a été initiée en 2022 au sein de la
DRV, afin d’ouvrir davantage la direction et de renforcer ses liens avec les laboratoires, de la
positionner sur des missions « à forte valeur ajoutée » comme la coordination des plateformes
technologiques, et l’évolution de l’organisation pour a
méliorer sa réactivité. En lien avec cette
démarche de projet de service, un chantier de révision des process globaux de l’établissement
en matière de gestion des conventions de recherche a été lancé fin 2022, avec l'accompagnement
d'un cabinet extérieur. Ce chantier implique la DRV, la direction des affaires financières,
l’agence comptable, la direction des ressources humaines
ainsi que des personnels des
laboratoires.
Les plateformes de recherche ne font pas à l’heure actuelle l’objet d’une coordination
c
entralisée et la DRV n’a pas de vision globale des tarifications utilisées.
Ainsi, les tarifications
des plateformes IMRB ont été élaborées avec l’INSERM
.
L’UPEC a obtenu un financement du
ministère à hauteur de 190 000
€ pour le projet Valo
-EPLR, qui doit permettre de réaliser un
inventaire des plateformes existantes, de définir leur caractérisation financière et de conduire
des études de marché sur les secteurs économiques concernés afin de
clarifier l’offre proposée
aux partenaires.
75
Cf.
2.2.5.
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
50
La direction de la recherche doit impérativement être consolidée en termes
d’organisation et de procédures afin de pouvoir jouer son rôle de pilotage et d’appui vis
-
à-vis des unités de recherche, des composantes et des partenaires.
L’internationalisation de la recherche, un
sujet dont le suivi est insuffisamment
organisé
Le suivi des relations internationales est scindé pour la recherche entre la direction des
relations internationales (DRI) et la DRV. Si la DRI accompagne traditionnellement la stratégie
au niveau formation,
ce n’est pas le cas pour la recherche. L’UPEC souhaite rapprocher les
stratégies de la DRV et de la DRI pour «
accompagner un projet international global de
l’université
». Ainsi, à ce jour, l’UPEC ne centralise pas les données permettant d’évaluer son
att
ractivité internationale et la DRI n’est pas en capacité d’évaluer celle
-ci. Le rapport annuel
sur les relations internationales 2020-
2021 fournit des données sur l’internationalisation de la
formation, mais aucune sur l’internationalisation de la recherch
e. Les données fournies à la
Cour indiquent qu’entre 2026 et 2021, entre 46 et 49
% des publications de l’UPEC (environ
2600 par an) sont des co-publications internationales. Toutefois, ce taux est inférieur à la
moyenne nationale (65 % en 2020
76
), comme le note le HCERES dans son évaluation de 2020.
Par ailleurs,
disposant d’un nombre limité d’UMR, l’UPEC ne participe qu’à
deux
laboratoires internationaux avec le CNRS
77
. Enfin, l
’activité en matière de contrats européens
est
limitée au vu de l’ambition de l’UPEC en matière de recherche
78
.
Après l’échec de la
labellisation de l’alliance d’universités européennes UNES portée par l’UPEC en 2019,
l’
université
a rejoint comme membre associé l’alliance AURORA, qui doit répondre à l’appel
à propositions 2023 de la Commission européenne.
L’UPEC
doit préciser sa stratégie en matière d’internationalisation de la recherche
et organiser le suivi de ce sujet.
Des carences dans la gestion des contrats de recherche
2.2.5.1
Une activité contractuelle en progression mais qui reste limitée
Le nombre et le montant des contrats progressent sur la période sous revue, tout en
restant à un niveau modeste pour une université de cette taille et de cette ambition. Entre 200
et 248 contrats sont en cours chaque année. Le nombre de nouveaux contrats tend à augmenter
(72 en 2021 contre 50 en 2016). Le montant des ressources générées par l’activité de recherche
tend à augmenter sur la période pour atteindre 7,8
M€ en 2021.
76
https://publication.enseignementsup-
recherche.gouv.fr/eesr/FR/T033/la_position_scientifique_de_la_france_dans_le_monde_a_travers_ses_publicati
ons/#ILL_EESR15_R_30_04
77
PolyNanoPor, laboratoire franco-ukrainien en chimie et sciences des matériaux, et ARSAIO, laboratoire sur
l’atmosphère conjoint avec l’Afri
que du Sud.
78
Cf. infra
.
L
’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
51
Tableau n° 7 :
Produits issus de l’activité de recherche entre 2017 et 2021
Source :
Cour des comptes d’après les comptes financiers de l’UPEC
En matière de contrats européens, l’UPEC obtient entre un et trois contrats par an (14
sur la période). Seuls deux contrats sur la période ont un montant notifié supérieur à 1
M€.
L’UPEC s’est fixé
pour cible de faire passer la part des financements européens dans les
contrats de recherche de 14 % à 17 % de 2020 à 2025 dans le cadre du nouveau contrat
79
.
L’obtention récente d’une bourse «
Starting grant
» du Conseil européen de la recherche (ERC)
par le laboratoire LISA constitue un élément positif.
Les montants des recettes issues de la valorisation sont limités (inférieurs à 1
M€ par an
sur la période sous revue d’après les données issues des comptes financiers, entre 677
000 et
1,3
M€ annuels selon
les données du bilan du contrat 2015-2020). Sur 27 contrats de prestations
conclus entre 2016 et 2021, quinze contrats ont un montant notifié inférieur à 10 000
€
.
Cette situation s’explique par différents facteurs.
2.2.5.2
Des règles de répartition des contrats peu claires
L’UPEC n’a ni la main ni la vision sur la répartition de la gestion des contrats entre les
différentes tutelles. La convention cadre UPEC-CNRS prévoit une répartition pour certaines
unités, et laisse l’arbitrage au directeur d’unité dans la ma
jorité des cas
80
. De même pour
l’IMRB sous tutelle de l’INSERM, le choix du gestionnaire de contrat est laissé à la main du
directeur d’unité ou du porteur de projet. Concernant la convention avec l’INSERM, l’UPEC
souhaite dans le cadre du renouvellement modifier les règles pour obtenir une désignation du
gestionnaire des contrats pour chaque équipe interne de l’IMRB afin de permettre un
rééquilibrage de la gestion des contrats de recherche.
79
Selon le PAPET 2022, l’université a obtenu 1,4
M€ de contrats européens notifiés en 2020. À titre de
comparaison, une université, récemment contrôlée par la Cour et dotée du même nombre de laboratoires, obtient
chaque année entre 3
M€ et 6
M€ de contrats européens en montants notifiés (2015
-2021).
80
Annexe du contrat 2020-2025
: l’UPEC est gestionnaire pour trois équipes du laboratoire IEES, le CNRS pour
deux laboratoires, pour les autres laboratoires le gestionnaire est au choix
du directeur d’unité.
Libellé
2017
2018
2019
2020
2021
Subventions privées
26 000,00
1 666,67
Subventions publiques
3 252 823,73
3 441 667,01
3 897 409,96
6 657 887,07
4 107 451,22
valorisation
Red pour concessions
60 171,92
85 580,12
59 654,96
61 851,68
Valorisation
Dts d'auteur & repro
122,67
147,09
1 299,95
39,46
16,66
ANR hors investissement d'avenir
1 084 765,05
952 769,02
467 591,89
591 846,93
889 892,41
ANR investissement d'avenir
45 456,63
37 355,97
610 906,38
346 736,52
433 715,00
Contrats et prestations de recherche
414 023,90
758 067,29
1 252 754,11
641 108,22
892 512,20
Région
48 512,72
210 163,04
222 042,37
1 056 323,00
802 201,00
Autres collectivités territoriales
34 361,16
7,69
38 625,23
9 392,90
8 647,00
Union européenne
399 894,25
322 669,83
99 792,55
193 659,92
413 047,41
Autres(mises à dispo, locations, expertises,
colloque…)
455 086,80
441 552,82
533 482,53
251 143,29
257 700,58
Ressources recherche hors SCSP
5 795 219
6 190 400
7 211 152
9 807 792
7 867 035
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
52
La direction de
la recherche et de la valorisation (DRV) n’a pas la vision sur le nombre
total de contrats issus de ses laboratoires, ne connaissant pas le nombre de contrats gérés par
les ONR et partenaires. L’UPEC prévoit d’utiliser un outil proposé par le CNRS afin d’a
voir
une vue globale sur l’ensemble des contrats gérés
par les tutelles des unités
à la fin de l’année
2022 (PCRU).
Les règles de répartition de la gestion des contrats de recherche devraient être
clarifiées avec de garantir une répartition équitable au vu de la production scientifique
des personnels des unités. Toutefois, l’UPEC doit impérativement revoir dans un premier
temps ses processus de gestion des contrats de recherche. À l’heure actuelle, l’UPEC n’est
pas en mesure d’absorber une augmentation impo
rtante du volume de contrats au vu des
nombreux dysfonctionnements constatés
en termes de gestion et de l’accompagnement
encore insuffisant.
2.2.5.3
Une gestion des contrats par l’UPEC
comportant de nombreux dysfonctionnements
et qui doit faire l’objet d’une remi
se à niveau
Les contrats de recherche sont gérés de manière centralisée à la DRV, par le pôle
Ingénierie de projet en lien avec le pôle financier de la DRV, la DAF et l’agent comptable.
Depuis septembre 2021, un pôle transfert et innovation a été mis en place à la DRV chargé des
contrats de valorisation.
Au 31 décembre 2021, 6 M€ liés aux contrats de recherche figurent dans les états de
développements de soldes de l’université
.
Le contrôle d’un échantillon de contrats de recherche,
ciblé sur les restes à recouvrer, a fait apparaître de nombreuses difficultés de transmission
d’informations entre les intervenants et des interruptions de suivi de dossiers suite à des départs
d’agents, des erreurs de facturation et d’interprétation des clauses financières des
conventions
L’importance des montants figurant dans les états de développement des soldes est majorée par
le fait que l’université n’a appliqué la méthode de suivi des contrats pluriannuels qu’en octobre
2021
81
. Des contrats avec une durée pluriannuelle ne
faisaient pas l’objet d’une comptabilité à
l’avancement
auparavant.
Ces dysfonctionnements
prennent place dans le contexte d’une organisation segmentée,
fragilisée par un fort turn-
over et dotée d’outils inadaptés.
L’organisation du travail de suivi des co
ntrats est fortement segmentée entre les
différents intervenants : les ingénieurs projets en amont (élaboration du projet, dépôt,
contractualisation, exécution des jalons, clôture en lien avec les chercheurs et les financeurs),
le pôle financier de la DRV (expertise sur les opérations financières et la TVA, émission du
titre de recette), DAF, agence comptable. Une confusion sur les rôles de chacun notamment en
matière de responsabilité sur l’émission des titres de recettes est apparue lors des entretiens
,
suite à la longue vacance du poste de responsable du pôle financier de la DRV. Des réunions
portant sur la résorption du compte d’attente ont été mise en place par la
direction des affaires
financières
, qui associe l’agence comptable et la DRV.
La priorité du travail en commun porte
sur les sommes encaissées pour lesquelles l’agence comptable n’arrive pas à identifier le titre
81
Fascicule 19 de l’instruction comptable commune M9 et instruction du 20 novembre 2013 sur les opérations
pluriannuelles et sur les subventions reçues
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
53
de recettes et non sur les restes à recouvrer dont plusieurs sont antérieurs à 2018. Ces arriérés
ne font pas l’objet de
réunions régulières à ce stade
et l’
université ne sait pas estimer leur
montant.
Les ingénieurs projet travaillent par portefeuille thématique. Lors du contrôle de
l’échantillon, il n’a pas été possible de disposer de certaines informations sur plusieurs
dossiers
au motif que la personne qui gérait ces dossiers était partie, sans tuilage ni point de situation
sur l’ensemble de son portefeuille
.
L’efficacité de la chaîne de traitement est
également minorée par l’absence d’un outil
de «
workflow
», en mesure
de suivre le contrat sur l’ensemble du processus de l’élaboration
aux encaissements et décaissements. Outre le suivi financier dans le logiciel Système
d'Information Financier Analytique et Comptable (SIFAC)
, l’outil Contrat
hèque permet
d’assurer la gesti
on administrative, mais les deux applications ne sont pas reliées. De plus,
Contrathèque permet de saisir des jalons pour rappeler les échéances clés de la convention et
les livrables à transmettre, mais cette fonctionnalité n'est pas mise en place à la DRV. Lors de
l’étude de l’échantillon, des demandes de
bilan financier par le financeur
à l’occasion
de la
relance de l’agence comptable
ont pu être constatées. De plus
, les modalités d’utilisation des
outils ne sont pas harmonisées au sein du pôle ingénierie de projet.
Enfin, la DRV ne dispose pas encore de tableaux de bord consacrés à la gestion des
contrat actualisés et les procédures sont décrites dans des documents disparates.
Il n’existe pas
de logigramme permettant de décrire la chaîne d’exécution des
contrats.
Cette situation entraîne des effets de plusieurs ordres
: d’une part, l’université est
confrontée à un risque financier qu’elle ne sait pas estimer
. En effet, en cas de non-respect des
délais ou des clauses de caducité du contrat, des pertes financières définitives peuvent avoir
lieu. D’autre part, l’université n’est pas à même d’avoir une vis
ion globale des conventions en
cours, ni la mémoire de celles
qu’elle a en stock,
ni des livrables à produire, alors que cette
étape conditionne pourtant le versement des fonds attendus. Dans ce contexte, les annulations
de titres relatives au secteur recherche se sont élevées à près de 795 000
€ entre 2017 et 2021,
dont 477 000
€ liés à des erreurs d’écriture (445
680
€
d’erreur d’appels de fonds, 19
200
€
d’erreur de TVA,
etc.)
Les mêmes lacunes peuvent s’observer concernant les frais de gestion. Ceux
-ci sont
estimés par la DRV en amont de la chaîne et inscrits sur la fiche de codification fournissant les
informations n
écessaires à l’émission du titre de recettes. D’une part, la mention de frais de
gestion ne figure pas toujours explicitement dans les contrats
82
.
D’autre part, l’université n’est
pas en capacité de fournir les éléments démontrant que les frais de gestion ont bien été prélevés
sur l’ensemble des contrats
de prestation, notamment du fait des vacances de poste de
responsable financier
. Enfin, il n’existe aujourd’hui pas de politique de réaffectation de c
es
ressources.
Concernant la réforme du préciput de l’AN
R, qui prévoit un versement de quatre parts
(gestionnaire, hébergeur, laboratoire, site), la DRV indique ne pas avoir procédé à l’estimation
de l’impact. La répartition du préciput par gestionnaire n’est pas encore effective. L’UPEC
,
dont le conseil d’admi
nistration a voté en décembre 2022 la révision des taux de prélèvement
de frais de gestion et leur ventilation,
n’a pas encore mis en place les modalités d’identification,
82
Contrat de collaboration « Amiante ».
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
54
de suivi et d’affectation de ces ressources. A ce titre, l
e décret du 11 décembre 2021 doit être
pleinement mis en
œuvre
.
D’une part, il convient en premier lieu d’apurer les sommes à recouvrer pour
éviter toute perte financière. D’autre part, la DRV a engagé une réflexion sur l’évolution
de son organisation. Il est nécessaire de désigner pour chaque contrat un pilote
responsable du traitement global du contrat et ayant la vue sur l’ensemble du processus.
Dans cette visée, il convient également d’organiser des réunions régulières afin de
rassembler l’ensemble des acteurs de la
chaîne (ingénieurs projet, pôle financier, DAF,
DRH, agence comptable) et de garantir la qualité de l’exécution
, en désignant un pilote
par contrat ayant la vue sur l’avancement des différentes étapes
. Enfin, il convient
d’harmoniser les outils et leurs modalités d’utilisation (jalons dans Contrat
hèque et
SIFAC, utilisation d’une fiche standardisée sur l’analyse des coûts) de manière à
permettre de ce suivi sur tout la chaîne. Ces prérequis sont indispensables pour permettre
à l’UPEC d’être en capacité d’absorber une augmentation de l’activité contractuelle
qui
serait cohérente avec son ambition et la politique de développement des ressources
propres.
Dans sa réponse à la Cour, l’UPEC indique engager différentes actions en ce sens
:
le recrutement d’un agen
t chargé du recouvrement des recettes au pôle financier de la
DRV, la désignation de pilotes responsables par contrat, l'interopérabilité et
l'introduction de jalons au sein des outils de gestion constituent autant de chantiers
prioritaires pour 2023.
Recommandation n°6 : Remédier aux carences de gestion des contrats de recherche,
en apurant en priorité les sommes à recouvrer sur ces contrats et en redéfinissant
les processus métiers et l’usage des outils afin de garantir le suivi des contrats du
montage j
usqu’à la clôture (UPEC)
.
Rappel aux lois et règlements n° 1.
Mettre en œuvre le décret n°2021
-1628 du 11
décembre 2021 relatif à la répartition d’un préciput entre les établissements
participant au service public de la recherche lauréat d’un appel à proj
ets financé
par l’agence national
e de la recherche.
La gestion des contrats n’est pas à la hauteur de l’ambition scientifique de l’UPEC
et constitue une source de risques en termes de gestion. Une remise à niveau est
impérative.
2.2.5.4
Un accompagnement des enseignants-chercheurs dans le dépôt de projet encore
insuffisant
En particulier en matière de contrats européens, l’absence d’une structure consacrée à
l’accompagnement des chercheurs fait défaut. En effet, du fait des heurts de la politique de site,
l’UP
EC ne bénéficie pas de services supports en matière de montage de projets européens au
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
55
niveau du site comme d’autres établissements. Dans ce contexte, le CNRS et l’INSERM, dotés
de cellules Europe, portent traditionnellement les contrats européens. En outr
e, l’organisation
décentralisée et cloisonnée de l’UPEC induit un manque de capitalisation et de mutualisation
des personnels intervenant sur les projets européens. Enfin, l’UPEC n’a pas mis en place de
politique d’incitation au dépôt de projet européen. L
es
overheads
ne sont pas réaffectés aux
chercheurs une fois les frais de gestion déduits.
Cette situation n’est pas cohérente avec l’ambition que se fixe l’université en
matière de recherche. Dans ce contexte, l
’UPEC dépose un projet dans le cadre de l’ap
pel
à projet
de l’
ANR « Accélération des stratégies de développement des établissements
d’enseignement supérieur et de recherche
» visant à obtenir les financements nécessaires
pour monter un tel dispositif.
Une coordination à l’échelle du site, en lien av
ec le CNRS,
l’
université Gustave Eiffel et les autres établissements permettrait de mutualiser les
moyens. Quelle que
soit l’issue
de l’appel à projets
,
l’université doit se
doter des moyens
pour être compétitive.
Concernant les contrats de valorisation, l
’insuffisance des liens entre la DRV et les
enseignants-
chercheurs conduit à ce qu’une partie des contrats échappe à la DRV en termes de
négociation. La DRV indique que
«
Aujourd’hui, la majorité des contrats de valorisation sont
prénégociés directement par les EC qui nous transmettent les conventions quasi finalisées pour
signature (...) »
L’université souhaite engager un travail d’accompagnement auprès des
chercheurs pour les inciter à se faire accompagner dans la négociation de leurs contrats par les
services de la DRV (Pôle Transfert et innovation), au vu de la faiblesse des montants négociés.
Enfin,
l’UPEC n’a pas encore mis en place la prime au dépôt de brevet et la prime
d’intéressement,
pourtant prévues par la réglementation.
Rappel aux lois et règlements n°2 : Mettre en place la prime au dépôt de brevet et
la prime d’intéressement prévus par le décret n°2005
-1217 du 26 septembre 2005
relatif à la prime d’intéressement et à la prime au brevet d’invention
.
2.2.5.5
Des résultats et un écosystème de la valorisation défavorables
La DRV ne dispose pas d’indicateurs de suivi en matière de valorisation (hormis le
montant des recettes suivi dans le bilan du contrat).
Dans sa réponse à la Cour, l’UPEC indique
que la DRV va mener un travail de mise en p
lace d’indicateurs liés à l’activité de valorisation
en 2023.
Les éléments recueillis par la Cour montrent que l’activité de valorisation est limitée par
rapport à la taille de l’UPEC, le nombre de laboratoires et la qualité de sa recherche en matière
biomédicale ou environnementale.
L’UPEC compte 32 brevets publiés en son nom entre 2019
et 2022, par la SATT Erganéo ou par ses partenaires, principalement l’INSERM et le CNRS.
L’INSERM TRANSFERT est valorisateur dans la quasi
-totalité des cas (12 licences sur 14
depuis 2016). L’UPEC n’identifie pas le dépôt de brevet comme un gisement de ressources
propres à ce stade. Deux
start-up
ont été créées pendant la période sous revue avec
l’accompagnement de la SATT Erganéo.
Ces résultats limités s’inscrivent dans u
n écosystème de la valorisation peu favorable.
L’UNIVE
RSITE PARIS-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
56
L’UPEC fait appel, via la
COMUE UPE, à la SATT Ile-de-France Innov devenue
Erganeo pour assurer les missions de maturation et de transfert. La COMUE est le seul
actionnaire de la SATT pour les établissements
de son périmètre et dispose d’un siège au conseil
d’administration. L’U
PEC a fait part des difficultés rencontrées par la SATT dans la période
récente
, ne lui permettant pas d’assurer ses missions de détection, de protection de la propriété
intellectuelle et de maturation de projet.
Dans ce contexte
, l’UPEC a lancé en avril 2022 un appel d’offre interne consacré à la
pré-maturation avec une enveloppe de 100
000 € et se positionne sur les missions de détection
de projet, de sensibilisation à la protection de la PI, de négociation avec les entreprises pour les
contrats de collaboration, de prestation, le montage de thèses CIFRE et le développement de
preuves de concept.
3
UNE REFORME DE LA GESTION
LOIN D’ETRE
ABOUTIE
Alors qu’elle se situe dans les vingt premières universités en nombre d’étudiants,
l’université est en retard en termes de qualité et de maîtrise de l’ensemble de ses processus de
gestion. Elle n’est pas organisée pour mener à bien sa stratégie de croissance ambitieuse.
Il est
notamment indispensable de stabiliser et professionnaliser la fonction financière et comptable
de l’université (3.1)
. Si des progrès ont été réalisés,
les efforts de mise en place d’outils de
pilotage de la fonction ressources humaines
et d’une
gestion prévisionnelle des emplois et des
compétences doivent être poursuivis afin de maîtriser dans la durée la progression de la masse
salariale et des emplois (3.2)
. L’organisation de la gestion immobilière demeure perfectible
(3.3).
Celle de l’informatique
est en manque de visibilité et nécessite une recentralisation des
ressources (3.4).
Enfin, s’agissant de la prévention des conflits d’intérêt et des atteintes à la
probité, le cadre doit être conforté et respecté (3.5).
3.1
Une fonction comptable et financière à stabiliser et à professionnaliser
Les composantes de l’UPEC sont très autonomes sur le plan budgétaire et comptable,
certaines disposent de leur propre gestionnaire financier dont les missions varient selon les
secteurs et vont de l’engagement au recouvrement à l’amiab
le des créances.
L’
établissement est confronté depuis plusieurs années à la fois à un turnover important
et récurrent dans le secteur des finances tous services confondus (DAF, agence comptable et
composantes), à des difficultés à recruter des agents expérimentés et à les fidéliser dans le
temps.
En parallèle, la période sous revue est caractérisée par une montée en puissance de la
formation continue, de l’activité recherche et surtout de l’apprentissage depuis la création par
l’UPEC de son propre CFA en
2021 (90 apprentis en 2021, 1 500 en 2022, plus de 2 000 en
2023) et donc des recettes correspondantes. Ces secteurs disposent chacun d’une application
informatique administrative et financière mais non reliée à SIFAC, le système d’information
financier et
comptable de l’université.
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
57
Or, l’université s’est montrée moins vigilante sur le suivi des recettes, peut
-être du fait
de son apparente
bonne situation financière. L’organisation déconcentrée en matière de gestion
des recettes, l’absence d’intermodalité
entre les applications informatiques, le turn-over
important au sein de l’ensemble des services financiers, les difficultés à recruter et à stabiliser
les effectifs au sein de ces fonctions ont un impact sur la qualité de la fonction financière et
comptabl
e et notamment sur l’ensemble de la chaîne des recettes pour laquelle l’université a
reconnu de nombreux dysfonctionnements et qui est actuellement en cours de réorganisation.
Ces désordres, constatés par un
cabinet d’audit mandaté par l’université
et confirmés par la
Cour
par analyse d’échantillons, n’ont pu être
quantifiés en masse, mais leur nature et leur
nombre affectent la qualité du recouvrement et donc à terme la trésorerie.
Les insuffisances de SIFAC et des applications métiers non interfacées
Les différentes applications métiers
83
utilisées ne sont pas interfacées avec SIFAC. La
Cour avait relevé, dans son précédent rapport de 2012, le défaut d’interfaçage entre Formatic
et le précédent système d’information budgétaire et comptable NABUCCO.
La mise en place
de SIFAC en 2012
n’a pas apporté d’amélioration
sur ce plan. Jusqu’en 2022 le
processus de
recettes de la formation continue était organisé de façon déconcentrée au niveau des
composantes qui transmettaient directement aux financeurs les factures provenant de
l’application métier Formatic,
sans validation de la direction des affaires financières ni prise en
charge par l’agence comptable.
Au moment du paiement, les financeurs font référence aux numéros de factures des
applications métiers,
ces numéros sont inconnus de l’agence comptable. Le
rapprochement
encaissements
/conventions/factures s’en trouve difficile
, chronophage, les opérations de
rapprochement des comptes et d’apurement des comptes de tiers (solder les comptes d’attente
47 ou co
nstater le versement d’une avance
au 419)
en sont ralenties et l’exhaustivité de la
facturation des prestations n’est pas garantie. L’agent comptable constate d’ailleurs que le
compte «
419 ne peut être considéré dans ce cas comme un compte d’avance pour l
a formation
continue, mais comme un compte correspondant plutôt aux versements sur factures non encore
prises en charge ».
Du fait de ce problème de références facture, l’UPEC ne propose pas de solution de
paiement en ligne pour la formation continue : ces mouvements bancaires seraient encore plus
difficiles à rapprocher. De plus SIFAC ne peut gérer qu’un seul RIB, or l’UPEC en a deux (un
spécifique pour la formation continue et l’apprentissage), ce qui implique une intervention
manuelle et des
risques d’er
reur. De ce fait, seuls les chèques et virements sont acceptés.
Formatic ne donne pas satisfaction, il a été développé par une seule personne et présente
des risques au niveau de la maintenance dans le temps, et il reste de nombreuses fonctionnalités
à développer dans Yparéo
, l’application métier pour l’apprentissage
84
.
Concernant la recherche, il est regrettable que l’université n’utilise pas le module de
gestion des contrats de SIFAC. Ce dernier, contrairement à l’application Contrat
hèque utilisée
par la DRV, permettrait un suivi précis des contrats, notamment des échéances financières,
83
Formatic pour la formation continue, Co
ntrathèque pour les contrats de recherche, Yparéo pour l’apprentissage,
Apogée pour les droits d’inscription
et la gestion de la scolarité.
84
Cf. infra.
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
58
Contrathèque ne gérant que le suivi administratif des dossiers et nécessitant un suivi sur tableur
en complément.
Par ailleurs, SIFAC dispose d’un module de comptabilité analytique qui n’est pas utilisé
par l’université.
Un approfondissement des connaissances du potentiel de SIFAC et une
présentation de ses modules aux acteurs administratifs et financiers s’avèreraient
nécessaires mais la perspective d’une
migration de SIFAC à SAP-
S4Hana par l’agence de
mutualisation des universités et établissements (AMUE) et de son déploiement à compter
de 2024 implique une réflexion plus globale pour à terme disposer de systèmes intégrés ou
interfacés
.
De nombreux dysfonctionnements dans le processus des recettes
En
2021, l’université a
mandaté un cabinet de conseil pour expertiser sa chaine de
recettes. Les désordres constatés par le cabinet touchent à peu près tous les secteurs. Ces
insuffisances ont pour conséquence une accumulation des encaissements en attente de
régularisation (comptes 47) et des autres
comptes d’attente
(4191). Le cabinet a également
relevé un retard de traitement lié à une insuffisante maî
trise du processus d’engagement et de
la certification du service fait, un retard de traitement du recouvrement, un retard de traitement
des factures côté recettes et un
risque de manque d’exhaustivité des recettes sur ressources
propres.
L’agent comptable constate, au compte financier 2021, que l’université est en
retard
dans l’émission de ses factures définitives (titres de recettes) dans le secteur de la recherche
85
,
au détriment de la trésorerie de l’établissement et dans l’émission des factures relatives aux
prestations d’apprentissage de 2021 suite à un problème
informatique. Au 31 décembre 2021,
l’état de développement des soldes de la classe 4
tiers représentait 18 995 lignes (pour un total
en solde de 27
M€). L’ensemble des comptes de classe 4 sont à toiletter, en particulier les
comptes d’attente qui présente
nt encore, au 31 décembre 2021, une trop grande antériorité.
3.1.2.1
Dans le domaine de la formation continue
En mars 2022, le directeur de la DIFPRO constate six mois après son arrivée les limites
de l’application Formatic et une chaine de facturation qui présent
e une zone de risque «
Avec
le « système Formatic », les factures n’existent dans la comptabilité de l’université qu’au
moment de leur paiement, ce qui signifie que la direction financière n’a aucune vue sur le
chiffre d’affaire
engrangé et l’agence compta
ble aucune vue sur les factures éditées et donc les
contentieux potentiels. Ces factures sont éditées et envoyées par les composantes avec une
disponibilité et une ressource RH très variable. Ceci entrainant de nombreux retards et une
stagnation grandissan
te sur un compte d’attente, voire la perte de ressources trop anciennes
».
85
Cf. supra.
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
59
Par ailleurs les signatures des stagiaires ne sont pas dématérialisées, il arrive
fréquemment que les stagiaires commencent leur formation alors que leur convention n’est pas
signée
, ce qui est source d’éventuels contentieux et de retard dans l’émission des factures.
On relève également que le montant des produits à recevoir au titre de la formation
continue est élevé sur la période sous revue (5 M€ en moyenne par an), ce qui corres
pond à des
produits
acquis à l’UPEC mais non encore facturés à ses clients et donc non encaissés par
l’université.
Tableau n° 8 :
Évolution des produits à recevoir au titre des formations (en
€
)
Source : annexes aux comptes financiers (parties relatives aux créances)
De manière convergente, les restes à recouvrer au titre de la formation continue s’élèvent
au 31/12/2021 à 6,4 M€ (compte 411
, 3438 dossiers). Ces restes à recouvrer correspondent à
des sommes pour lesquelles des titres (enregistrés en classe 7) ont été émis mais pour lesquelles
il n’y a pas encore eu d’encaissement. L’analyse détaillée des restes à recouvrer réalisée par
l’agence comptable témoigne de dysfonctionnements dans le processus de recouvrement des
créances de formation continue, dont le recouvrement amiable est actuellement confié aux
composantes (voir ci-dessous) : 15 % des restes à recouvrer (964 000
€) correspondent à des
dossiers non trouvés, non envoyés à l’agent comptable, prescrits
(152 000
€)
ou pour lesquels
les relances n’ont pas été f
aites par les composantes
86
.
Concernant le recouvrement, une charte de partenariat ordonnateur/comptable sur le
recouvrement des recettes de l’université a été approuvée au conseil d’administration
du 19
avril 2019,
et mise en œuvre en juillet 2019
87
. Elle définit une politique concertée de
recouvrement et confie
le recouvrement à l’amiable des recettes de formation continue aux
composantes, le recouvrement contentieux relevant de l’agent comptable. Dans la pratique les
contentieux
ne sont pas transmis au fil de l’eau à l’agence comptable
par les composantes. Le
point récent sur les contentieux de la formation continue fait apparaître 81 dossiers à transmettre
à l’agence comptable (156
000
€).
Sur les recommandations du cabinet d’aud
it, la facturation client du secteur formation
est désormais confiée à la DIFPRO sur le modèle de la recherche dont la facturation est
centralisée à la DRV. Cependant au vu des dysfonctionnements intervenus dans l’exécution
financière des contrats de reche
rche, la centralisation du suivi financier de la formation n’est
pas un gage suffisant d’amélioration du recouvrement
88
.
86
Cf.
annexe n°15.
87
La convention prévoit une entrée en vigueur à la date de sa signature mais celle-ci
n’est pas datée.
88
Cf. infra.
2016
2017
2018
2019
2020
2021
Produits à recevoir
12 692 471
15 653 263
14 657 653
16 602 882
19 310 075
23 700 090
dont formation continue
3 955 000,00
5 569 000,00
4 362 000,00
4 518 000,00
6 166 000,00
5 171 000,00
nt apprentissage hors afuna
288 281,40
162 127,04
15 337,75
148 078,60
1 047 186,55
4 189 096,00
dont AFUNA
7 214 999,00
7 976 000,00
8 205 644,91
8 828 489,00
10 286 618,34
13 208 891,00
dont contrat de recherche
dont autres
1 234 191,03
1 946 136,05
2 074 670,42
3 108 314,07
1 810 269,85
1 131 102,70
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
60
La répartition des compétences en matière de recouvrement prévue par la charte entre
l’agence comptable et l’ordonnateur n’est pas opéra
tionnelle. La question de la recentralisation
de l’ensemble du recouvrement à l’agence comptable doit se poser, tout en sachant qu’elle ne
pourra se faire à effectif constant.
La possibilité d’étendre le service facturier aux recettes
(SREC) est également à envisager.
Enfin, le circuit des chèques n’est pas sécurisé. Les composantes sont réparties
géographiquement sur seize sites et trois départements. Aucune statistique n’est tenue sur les
moyens de paiement utilisés, sur le nombre de chèques qui transite
nt à l’UPEC ou sur les délais
d’encaissement. Sur le circuit des chèques l’agent comptable répond «
Pour des chèques autres
arrivant hors Campus Centre, en l’absence de régie, les chèques sont remis sans délai à
l’agence comptable
», tout ceci manque de précision.
L’université est consciente d
es dysfonctionnements de son circuit de recettes, et a
diligenté une mission de conseil en 2021 sur ce processus et sur
la mise en place d’un plan
de transformation
89
. Si des mesures correctives ont commencé à être mis
es en œuvre, les
efforts doivent être poursuivis.
Les retards dans la facturation et l’encaissement des
recettes sont préjudiciables à l’université. L’écart entre les droits acquis (facturés) et les
recettes encaissées se creuse. Dès lors que la stratégie
de l’UPEC repose sur le
développement de ses ressources « propres », notamment de formation continue et
d’apprentissage, il est indispensable de réorganiser le processus de recettes afin de réduire
les produits à recevoir ainsi que les restes à recouvrer e
t d’accroître les recettes
budgétaires de l’année.
3.1.2.2
Dans le domaine de l’apprentissage
: un dessaisissement financier et comptable de
l’université jusqu’à une période récente
Jusqu’en 2021, ces prestations étaient assurées par l’intermédiaire de centres de
formation par l’apprentissage dont le principal était le CFA Sup 2000 géré par l’association
pour la formation universitaire en alternance -
AFUNA. L’UPEC a mis fin à son partenariat
avec l’AFUNA fin 2021.
Sur le plan informatique, l’UPEC a retenu l’appli
cation Yparéo pour la gestion des
prestations d’apprentissage. Cette application n’a pas fonctionné lors de l’ouverture de son CFA
à la rentrée 2021. L’intégralité de la facturation a été reportée en 2022 et faute d’effectifs
suffisants à l’agence comptable, n’est pas encore effectuée au 31 août 2022. Un agent a été
recruté au 1
er
septembre 2022 pour assurer le suivi de ces recettes et en priorité régulariser les
titres 2021 et 2022. En l’absence de titres, des produits à recevoir ont été constatés au 31
décembre 2021, ce qui équilibre les écritures mais pèse sur la trésorerie. L
a réalisation d’un
connecteur Yparéo-SIFAC est également en cours.
89
Le rapport de mission du cabinet de conseil pointait notamment : «
Un dispositif de pilotage très perfectible.
Nous constatons que le processus recettes, organisé sur un principe de déconcentration, se caractérise par une
insuffisante modernisation de la gestion (dématérialisation, système d’information perfectible) ainsi que des
progrès insuffisants de maîtrise des concepts des finances publi
ques. Un risque financier pour l’établissement en
l’absence d’assurance sur la reconnaissance exhaustive du chiffre d’affaires relatif aux ressources propres
(niveau important des comptes d’attente impactés notamment par les cycles formation continue et le
s conventions
de recherche).
»
L’UNIVERSITE
PARIS-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
61
À terme, l’UPEC remplacera l’application Formatic par Yparéo sur les prestations de
formation continue.
3.1.2.3
Une qualité financière et comptable insatisfaisante
Pour mémoire, suite à un malentendu sur la date limite de transmission (les délais
avaient été aménagés pendant le confinement), l’agent comptable actuellement en poste n’a pas
émis de réserves lors de sa prise de fonction. Des anomalies comptables ont été régularisées sur
la période sous revue mais plusieurs comptes de la classe 4 présentent encore une trop forte
antériorité. Ces constats sont à replacer dans un contexte de forte rotation des personnels
affectés au fonctions financières.
3.1.2.3.1
Une forte mobilité des agents
L’agence comptable, structurée autour de quatre pôles, est composée de 23 agents.
Le
poste de « responsable Maîtrise des Risques Comptables et Financiers Qualité des Comptes »
créé au sein de l’agence
comptable est resté vacant penda
nt plus d’un an, un recrutement est
intervenu le 1
er
septembre 2022. Depuis 2019, 17 personnes ont été intégrées
à l’agence
, soit
les ¾ des effectifs. Sur ces 17 personnes, seulement quatre viennent de la sphère publique,
aucune ne connaissait la gestion budgétaire et comptable publique (GBCP).
Cette rotation s’est
accompagnée d’une forte vacance de postes au sein des composantes sur le processus recettes
(le poste de gestionnaire financier est également resté vacant pendant
plus d’un an à la direction
de la recherche et de la valorisation).
3.1.2.3.2
Des anomalies financières et comptables
Suite à une anomalie de paramétrage informatique des fiches d’immobilisations, des
reprises sur subvention ont été comptabilisées à tort au moins depuis 2015. Le compte financier
2021 enregistre ainsi une régularisation de 11,9
M€
de reprises sur subventions via le report à
nouveau
90
.
La majorité des comptes de la classe 4 sont à toiletter
91
. Un important travail a été
effectué en 2021 sur le compte 408 charges à payer (services faits, en attente de réception des
factures), aboutissant à une annulation de charges à payer
92
prescrites de 1,1
4 M€
(régularisation par le report à nouveau). Il reste encore plus d’un M€
à supprimer sur ce compte
sur des écritures datant de 2018 et 2019.
À
titre d’exemple, il figure toujours en compte d’attente au 47, depuis 2008, une somme
de 1 282,07 €
93
pour laquelle l
’anté
-p
rédécesseur de l’agent comptable en fonctions avait émis
des réserves ou encore une écriture en doublon au compte 419100 antérieure à 2018 et toujours
90
Cf.
annexe n°4.
91
Cf.
annexe n°15.
92
Aucune facture n’a été transmise.
93
Facture EDF de 2008 payée avant ordonnancement, prélèvement à tort jamais remboursé.
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
62
dans les comptes au 31/12/2021. Ces montants sont à faible enjeu mais encombrent et nuisent
à la bonne lecture des comptes.
Le fichier tiers (fournisseurs et clients) n’est pas normalisé (tantôt le prénom/n
om tantôt
l’inverse) et présente des doublons, ce qui peut engendrer des erreurs de mandatement ou dans
l’émission des titres de recettes.
Les règles d’engagement préalable de la dépense ne sont pas toujours respectées. S
ur
les huit
dossiers d’honoraires demandés,
la moitié ont
fait l’objet de bons de commande de
régularisation, les dates des bons de commande étaient postérieures à celles des prestations ou
factures.
La Cour dans ses deux précédents rapports avait relevé de graves dysfonctionnements
dans le circuit des dépenses avec des délais de mandatement incompatibles avec une bonne
gestion financière et une absence de suivi du délai global de paiement. La Cour espérait en 2012
que la création d’un service facturier contribuerait
à la modernisation des méthodes de contrôle.
À ce jour, le service facturier créé en 2015 procède au calcul du délai global de paiement qui
est de l’ordre de 17 jours en 2021 (28 jours en 2020)
mais celui-
ci n’est
pas utilisé comme outil
de pilotage ou indicateur. Par ailleurs les intérêts moratoires ne sont pas systématiquement
mandatés (28 000
€ entre 2019 et 2022, dont 23
000
€ en 2021)
.
Sur ce point l’UPEC confirme que l’arrivée d’un nouvel agent comptable en janvier
2023 va permettre d'instruire ce dossier et d
’envisager une mise en œuvre du paiement
automatique des intérêts moratoires courant 2023.
L’université doit également procéder à d
es
vérifications au sein du système d’information finances, pour s’
assurer de la capacité à
automatiser le process. Par ailleurs, une campagne de sensibilisation de l'ensemble des acteurs
de la chaîne d'exécution budgétaire devra être lancée.
Rappel aux lois et règlements
n° 3 : Assurer, c
onformément à l’article L
.2192-13 du code
de la commande publique, la mise en paiement des intérêts moratoires et des pénalités
forfaitaires dus de plein droit et sans autre formalité en cas de dépassement des délais de
paiement ou de l’échéance prévue par le marché.
3.1.2.4
Une culture financière et comptable à développer
Confrontée au défi de la soutenabilité de sa trajectoire financière et engagée dans une
stratégie de développement et de diversification de ses ressources propres, l’université est
conscience de la nécessité de sécuriser ses processus financiers, d’optimiser le
suivi et
l’utilisation de ses financements externes et de développer son contrôle interne. Il y a une n
ette
volonté de l’université (fonctions supports et composantes) de mieux faire,
une prise de
conscience de leurs faiblesses et la volonté de tout mettre à plat, mais cela représente beaucoup
de chantiers.
De plus l
’université est confrontée depuis 2009 à la fois à un turnover important et
récurrent dans le secteur des finances tout service confondu, de grandes difficultés à recruter
des agents expérimentés et à les fidéliser dans le temps.
Dans sa démarche qualité, l’agence
comptable s’appuie actuellement sur les travaux d’un
cabinet de conseil. Ce dernier a constaté
un manque de maitrise des concepts des finances publiques, notamment sur le processus de
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
63
recettes. Ce qui implique un plan de formation à prévoir pour pallier le défaut de compétences
métiers.
La coordination et le partage des informations au quotidien est la base de toute bonne
organisation, encore plus en matière de contrats de recherche et de formation continue.
L’UPEC
est consciente des dysfonctionnements dans le processus de la recette, qui ont été détaillés dans
le rapport d’audit. À la suite de ce rapport, l’université a lancé un plan de transformation qui
s’articule autour de trois éta
pes à horizon 2023 :
-
Étape 1 : traitement des ret
ards de gestion et des actions d’urgence.
-
Étape 2 : accélérer, simplifier et optimiser le processus recettes (horizon fin 2022-
début 2023)
: formalisation des règles de gestion sur l’ensemble du processus
recettes, actualisation des procédures existantes, formalisation des procédures sur
les processus non couverts.
-
Étape 3 : modernisation de la fonction financière à horizon courtant 2023.
L’UPEC envisage une évolution des processus financiers en dépenses
comme en
recettes dans le sens d’une plus grande centralisation
pour capitaliser sur les compétences et
organiser la monter en compétences des équipes. Un nouveau pôle de pilotage des réalisations
budgétaires a été créé fin 2021 au sein de la direction des
affaires financières, afin d’améliorer
le pilotage de l’exécution budgétaire et trois recrutements supplémentaires sont en cours pour
étoffer le pôle de suivi des recettes. Cette évolution implique cependant, à titre de prérequis, de
rattraper des retards de gestion (par exemple, toilettage du compte 408,
etc.
). Des actions
correctives sont en cours à ce titre. Elles ne sont pas terminées et doivent être achevées.
Lorsque ces actions auront été menées à bien, des évolutions des processus
financiers devron
t impérativement être mises en œuvre pour les sécuriser
dont la mise en
place de centres de services partagés pour restructurer la chaîne des dépenses et à moyen
terme, un service facturier recettes.
Le rôle de chacun des
acteurs de la chaîne est à
redéfinir et formaliser. Les agents doivent se former et l’intérim doit être assuré lors de
la vacance sur les postes financiers au sein des composantes. Dans sa réponse à la Cour
l
’UPEC précise que s’agissant du recouvrement et
de
la mise en œuvre d'un se
rvice
facturier recettes, les besoins d'évolutions seront abordés avec le nouvel agent comptable
à son arrivée en 2023, afin qu'un accord et un planning de mise en œuvre soient arrêtés.
La formation des acteurs de la finance fera l'objet d'un calendrier/parcours à définir en
2023.
Concernant les services partagés, l
’UPEC indique que la mise en place de centres
de services partagés entre composantes, laboratoires ou services centraux va faire l'objet
d'une analyse, en lien avec les directions centrales concernées et les composantes.
Plusieurs options sont possibles, sur un périmètre géographique, par thématiques métiers,
ou une combinaison des deux. L’UPEC précise que cela nécessitera un fort soutien
politique, afin que cette mutualisation soit acceptée, en effet, les ressources humaines
indispensables au fonctionnement de ces centres de services partagés devant faire l'objet
de réaffectation et bien souvent de changement de hiérarchie. Concernant le flux recettes,
la refonte du circuit après cette phase de rattrapage du retard (pour les opérations ayant
impacté le compte d'attente) est prévue, une consultation sera lancée en 2023 (cahier des
charges déjà défini et remis au pôle marché).
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
64
Recommandation n°7 : Préciser le rôle de tous les agents intervenant sur la chaîne
des recettes et celle des dépenses, en priorité sur le recouvrement, et les former à la
gestion budgétaire et comptable publique (GBCP) et au Système d'Information
Financier Analytique et Comptable (SIFAC) (UPEC).
Recommandation n°8 : Mettre en place des centres de services partagés (UPEC).
Les cabinets conseil : un recensement difficile
dont l’exhaustivité n’est pas
garantie
Les prestations de conseil retenues sont celles du conseil en stratégie, du conseil en
organisation des services et en gestion des ressources humaines, du conseil en informatique, du
conseil en influence, y compris le conseil en communication, du conseil pour la mise en œuvre
des politiques publiques, y compris leur évaluation et l
’
expertise dans des domaines
spécifiques, hors procédures contentieuses (conseils juridiques, financiers ou en assurance).
Du fait d’une mauvaise qualité comptable et en l’absence de déclaration DAS2, le
recensement exhaustif des prestations ne peut se baser ni sur l’architecture budgétaire, ni sur
les familles d’achat ni sur la déclaration DAS2. Le recensement de la Cour a été réalisé à partir
de la liste des marchés et des fichiers mandats, avec des mots clés (appui, réorganisation,
accompagnement, évaluation, conseil, assistance,
etc.
).
Déjà, dans sa communication à la commission des finances du Sénat sur le recours par
l’État
aux conseils extérieurs en date de novembre 2014, la Cour avait souligné que l
’
absence
d'une nomenclature comptable adéquate rendait à l'époque « difficile » la quantification de ces
dépenses « pourtant stratégiques ».
3.1.3.1
La déclaration DAS2
Cette déclaration fiscale porte sur les honoraires, vacations, commissions, courtages,
ristournes et jetons et doit être souscrite par toute personne physique ou morale qui, à l'occasion
de l'exercice de sa profession, verse à des tiers des commissions, courtages, ristournes
commerciales, droits d’auteur ou autres, vacations, honoraires occasionnels ou non,
gratifications et autres rémunérations. S
’
y ajoutent les avantages en nature, les indemnités et
les remboursements qui bénéficient à ces tiers.
Les sommes à déclarer doivent dépasser le montant annuel TTC de 1 200
€ par
bénéficiaire par année civile et entrer dans la définition des sommes à déclarer.
L’UPEC n’a procédé
à aucune déclaration sur la période sous revue. Il est rappelé à
l’université que le défaut de dépôt de la déclaration des honoraires est sanctionné par une
amende égale à 50 % des sommes non déclarées. Elle s
’
applique en cas de défaut de déclaration
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
65
ou d
’
omission partielle de bénéficiaires ou de sommes à déclarer
94
.
L’UPEC précise que l
a
collecte des informations permettant de procéder à la déclaration DAS2 sera intégrée au plan
de charge de l'année 2023.
Les erreurs récurrentes d’imputations budgétaires, la
non normalisation du fichier tiers
et la présence de doublons dans ce fichier vont complexifier l’établissement de cette déclaration.
Rappel aux lois et règlements n°4
:
Conformément à l’instruction de la DGFIP BOI
-BIC-
DECLA-30-70-20-20130715, faire une déclaration aux services fiscaux, dite déclaration
DAS2, pour les honoraires.
3.1.3.2
Les familles d’achat
s
En matière d’achats, l’UPEC se réfère à la Nomenclature Achats Recherche
Enseignement Supérieur (NACRES) qui a pour objectif premier de vérifier la valeur des achats
effectués par l
’
acheteur au regard des seuils prévus par le code de la commande publique, il
revient à chaque gestionnaire de l’UPEC au moment de l’engagement de la dépense de choisir
la famille d’achat la plus appropriée au regard de l’objet de
la prestation commandée. Au vu de
la nomenclature, 57 familles seraient susceptibles de correspondre à des prestations de conseil
ou d’honoraires. Dans la pratique, les familles choisies au moment de l’engagement ne sont pas
forcément celles qui correspon
dent le mieux à la prestation. Par exemple les prestations d’audits
financiers ont été enregistrés sous le code « Autres missions d'études et de conseil (hors
bâtiment)
» alors qu’il existe
un
code famille pour l’audit financier. De plus, des mêmes
prestat
ions issues d’un même fournisseur sont comptabilisés différemment selon les années
.
Tableau n° 9 :
Liste des codes familles relatives aux prestations d’audit
Code
Nom de la famille
EB.1
SERVICES D'AUDIT - CERTIFICATION - ACCREDITATION
EB.11
N312
AUDIT ORGANISATIONNEL
EB.12
N313
AUDIT FINANCIER
EB.13
N314
CERTIFICATION LEGALE DES COMPTES
EB.14
N315
AUDIT ENERGERTIQUE (ENVIRONNEMENTAL, BILAN CARBONE,…)
EB.15
N316
AUDIT HYGIENE ET SECURITE
EB.16
N317
AUTRES SERVICES D'AUDIT ET D'ACCREDITATION
Source : extrait de la table NACRE
94
L'amende n'est pas applicable en cas de première infraction et lorsque les intéressés ont réparé leur omission
sous conditions. Seule une amende forfaitaire de 150€ pour défaut de déclaration dans les délais peut alors trouver
à s'appliquer. Les autres omissions ou inexactitudes (oubli de mentions obligatoires comme l'adresse du
bénéficiaire) peuvent entraîner l'application d'une amende de 15€ par omission ou inexactitude,
plafonnée à
10 000
€ avec un minimum de 60
€.
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
66
3.1.3.3
Les imputations comptables
L’AMUE a mis en place dans SIFAC une table de correspondance entre les codes
Nacres et les imputations budgétaires. Le code nacre renseigné à chaque commande oriente le
gestionnaire vers une imputation budgétaire, celui-ci
peut toutefois la changer s’il estime
qu’elle n’est pas la plus adaptée, la DAF de son côté ne peut pas la corriger.
Les anomalies
suivantes ont été observées :
-
Sur l’interprétation de certaines familles d’achats, par exempl
e les prestations audits
financiers se retrouvent dans la famille reliée au compte études et recherche au lieu du
compte d’honoraires qui comporte des prestations de conseils et d’audits financiers alors
qu’il existe une famille d’achats pour ces prestatio
ns et une imputation budgétaire
d’honoraires.
-
Au vu d’un échantillon, les prestations d’honoraires et de conseil sont réparties sur au
moins sept imputations budgétaires. Les prestations d’audit financier (247
000
€) sont
comptabilisées en 617 Études et recherches, normalement réservé pour comptabiliser les
frais de recherche fondamentale, ou parfois en autres prestations de services au lieu du
compte 6226 Honoraires. D’une année à l’autre une même prestation est comptabilisée
dans des comptes différents
95
.
Ces anomalies n’ont pas d’impact sur le plan budgétaire mais témoignent d’une
absence de culture comptable et complexifient l’identification des dépenses relatives aux
prestations de conseil.
3.1.3.4
Une estimation non exhaustive du montant des prestations
Sur la base des marchés et des fichiers mandats avec des mots clés, et
en s’appuyant sur
les imputations budgétaires, la Cour a procédé à des « simulations » du montant des prestations
d’honoraires et
de conseil. Quelle que soit la méthode retenue, le recours à ces prestations est
en nette
progression depuis 2017. Sur l’échantillon analysé,
les livrables correspondaient aux
prestations demandées. Cette augmentation reflète plutôt le nombre important de chantiers que
l’université doit mener pour sécuriser ses proc
essus et optimiser sa gestion, ainsi que le fait
qu’elle ne dispose pas des compétences en interne pour le faire (accompagnements au montage
de projets, audits financiers,
etc.
).
Tableau n° 10 :
Évolution des prestations d’honoraires et conseil
En K€
2017
2018
2019
2020
2021
Total
Hypothèse basse (uniquement
sur des mots clés)
79
84
167
250
415
96
1 015
95
Des prestations d’accompagnement de montage de projet assimilables à du conseil marché AYMING 2020 sont
imputées parfois dans le compte 617 Études et recherches et parfois en publications diverses 623800.
96
2021
: prestation d’inventaire physique de 69
000
€, prestation d’audit financier de 69
000
€
.
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
67
Hypothèse haute
(mots clés
+ intégralité du compte
honoraires)
339
632
354
771
97
552
2 648
Source : Cour des comptes après retraitement des fichiers mandats
Les achats publics
3.1.4.1
Une efficacité de la politique d’achats à renforcer
Le pôle achat public au sein de la DAF
compte peu d’effectif et subit, comme d’autres
services de l’UPEC, les effets d’un
important
turn-over
.
L’examen d’un échantillon d’une dizaine de marchés n’appelle pas
d’observation
particulière de la part de la Cour. Cependant, les procédures internes gagneraient à être
davantage formalisées et professionnalisées
. L’université en est consciente. Elle a récemment
engagé des évolutions en ce sens qui, faute
d’effectif suffisant, n’ont pas encore totalement
abouti
98
.
D’après les fichiers des dépenses par familles d’achat, la répartition hors marché/sur
marché des dépenses était de 43 %-57 % en 2021 contre 38 %-62 % en 2019. Un effort reste à
faire, notamment par exemple
sur les prestations de restauration, d’informatique, de formation
et de conseil, de communication, de fluides (abonnement et fourniture).
Ces constats doivent conduire
l’
UPEC
à renforcer l’efficacité de sa politique
d’achats en améliorant
sa couverture de dépenses par des marchés formalisés et à
poursuivre la démarche qu’elle a récemment engagée pour davantage formaliser
et
professionnaliser ses procédures internes.
3.1.4.2
Un
e rationalisation indispensable de l’
usage des cartes achats
L’UPEC a mis e
n place des cartes achats
(cartes liées à un compte de l’université ouvert
dans les livres de la banque émettrice des cartes) et compte actuellement dix détenteurs. Ces
cartes achats sont des cartes achats de niveau 1, c’est
-à-dire des cartes utilisées pour les achats
de proximité. Elles
ne procèdent pas d’une stratégie de simplification des procédures et de
fluidification du traitement des commandes et des factures
99
.
97
2020 : prestation de 90 000
€ de Supercafard (Conseil, conception et mise en place campagne de recrutement de
volontaires pour essais cliniques anti-VIH).
98
Cf.
annexe n°16.
99
En principe, le déploiement de la carte achats
est destiné à fluidifier le cycle de l’achat récurrent, tout comme la
chaîne d'exécution de la dépense et à faire diminuer le nombre de factures à faible enjeu
(voir l’i
nstruction
interministérielle relative au déploiement et à l’utilisation de la carte affaires et de la carte d’achat
NOR :
CPAZ1733974J).
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
68
Il n’y a pas, au niveau de l’ordonnateur, de procédure permettant de veiller au respect
de la politique d’achat interne à l’UPEC dans le cadre de l’utilisation des cartes achat
s. À cet
égard, la Cour relève que des achats effectués par le biais de la carte achats du directeur de
cabinet de l’UPEC (boissons, épicerie,
etc.
) c
oncernent des achats qui auraient pu faire l’objet
de bons de commande et qui sont
, pour l’avenir,
à effectuer dans le cadre des marchés existants
ou par une régie en cas d’urgence particulière.
Par ailleurs, les transactions effectuées sur les cartes achats sont faibles sur la plupart
des cartes
; l’essentiel des transactions est concentré sur la carte achat
s du directeur de cabinet
de l’UPEC et sur celle du président de l’université
(en moyenne, 67 % des transactions en valeur
et 85 % en volume sur la période 2019-2021
100
).
Enfin, l
’UPEC n’a pas procédé à un référencement préalable des fournisseurs
dans
l’outil, alors même qu’un tel référencement est obligatoire (sauf pour les achats réalisés à
l’étranger, y compris par internet)
101
.
Rappel aux lois et règlements
n°5. Procéder, conformément
à l’instruction de la DGFIP
du 8 mars 2018,
au référencement préalable des fournisseurs pour les cartes achats.
L’instruction de la DGFIP du 8 mars 2018 sur l’exécution des marchés publics écrits et
non écrits par carte achats
dans le cadre des services de l’État
102
dispose que «
La nature des
dépenses réalisées à la suite d'achats de proximité ou à distance doit être compatible avec les
principes d’usage normal de la carte d’achat arrêtés par l’entité publique
».
En l’espè
ce, la
nature des dépenses réalisées n’est pas toujours conforme avec les principes d’usage normal
des cartes achats définis par l’UPEC, même si ces derniers sont définis en terme
s larges
103
. La
Cour relève la part élevée des frais de restauration sur la carte achats du président et sur celle
du directeur de cabinet (près de 8 000
€
en 2021), sans que le recours à ce type de dépenses soit
cité dans les notes de procédure de l’université, ni ait fait l’objet d’un encadrement interne
au
titre des frais de réception.
Aux termes de l’instruction de la DGFIP du 8 mars 2018 déjà mentionnée
supra
, les
frais de représentation et de réception sont inclus dans le champ des dépenses autorisées sur la
carte d
’
achats de niveau 1. Ils doivent être justifiés, en conformité avec la nomenclature des
pièces justificatives des dépenses de l'État, par les factures et la déclaration de frais certifiée de
100
La Cour a exclu, pour le calcul de cette moyenne, une transaction exceptionnelle de 8
264,38 € effectuée en
2021 par la faculté de médecine, et qui correspond au paiement de frais de douane sur une livraison en DHL
express d’un matériel scientifique.
101
Extrait de
l’instruction de la DGFIP du 8 mars 2018
: «
Référencement pour la carte d’achat de niveau 1
: Le
référencement des commerçants est obligatoire (sauf pour les achats réalisés à l'étranger, y compris par internet).
Deux types de dérogation à la présente instruction sont possibles : une dérogation permanente justifiée par la
nature de l’activité du porteur de carte ou son périmètre d’intervention, prévue par décision ministérielle validée
par la direction du budget et la direction générale des finances publiques ; une dérogation ponctuelle pour un
achat urgent. Cette dérogation sera présentée par le responsable de programme carte d’achat à l’ordonnateur en
charge du traitement des relevés d’opérations pour accord préalable et information du comptabl
e public avant
l’émission du relevé d’opérations administration retraçant la dépense concernée. Cet accord est formalisé par
tout moyen écrit.
»
102
Instruction NOR : CPAE1808071J.
103
La procédure de l’université relative au paiement par carte d’achat, en dat
e du 4 octobre 2014, dispose que la
carte d’achat «
est utilisée pour les achats de proximité et les achats en ligne sur internet ci-dessous énumérés,
hors marché (sauf spécifications) et dépenses d’investissement. Il peut s’agir d’inscriptions à des collo
ques en
France ou à l’étranger, de paiement de fournisseurs étrangers, de paiement de frais d’hébergement.
»
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
69
l'ordonnateur
104
. En l’espèce, la Cour n’a pas d’observation à formuler sur les pièces
justificatives accompagnant ce t
ype de dépenses qui s’apparentent à des déclarations de frais
certifiées de l’ordonnateur. En revanche, au regard du montant non négligeable des frais de
restauration
, l’UPEC
devrait
encadrer l’usage de la carte achat
s dans le cas de frais de réception
ou de représentation. Alternativement, une réflexion devrait être engagée afin de déterminer si
le moyen de paiement adapté pour ce type de frais n’est pas davantage la carte affaires (carte à
débit différé adossée au compte personnel de l’agent), avec rembou
rsement ultérieur par
l’université.
La Cour a contrôlé le caractère professionnel de ces frais de restauration sur la base d’un
échantillon de 32 déjeuners ou dîners. Les précisions apportées par l’université sur la fonction
des invités et l’objet des repas confirment qu’il s’agissait de repas de travail, le plus souvent
internes à l’université. En 2021, l’essentiel des repas de travail facturés sur la carte achat
s du
directeur de cabinet ont eu lieu à Créteil, notamment dans la brasserie du CROUS de Créteil.
S’agissant du président, les frais de restauration se répartissent à hauteur de 53 % dans des
restaurants de Créteil et de 47 % dans des restaurants parisiens.
En tout état de cause, l’augmentation forte enregistrée sur les frais de restauration par
carte achats entre 2019 et 2021 (+ 42 %) doit conduire
l’université à davantage encadrer les
frais de représentation et de réception afin de s’assurer de la nécessité de ces dépenses.
Plus
généralement, le niveau des frais de réception constaté en 2019 à l
’UPEC
(32
1 € par ETPT)
,
qui se situe dans une fourchette haute au regard des contrôles récents de la Cour, justifie un tel
encadrement.
Comme indiqué
supra
, l’UPEC ne dispose pas de règlement interne spécifique sur les
frais de réception (absence de délib
ération du conseil d’administration sur la prise en charge
des repas par l’établissement, sur les seuils des frais de repas de service, de travail interne et de
travail avec personne extérieure,
etc.
), auxquels l’université applique simplement, comme aux
a
utres dépenses, les dispositions de l’arrêté du
5 mai 2021 fixant la liste des pièces justificatives
des dépenses des organismes.
Cet encadrement pourrait s’inspirer des bonnes pratiques
constatées par la Cour dans certains des établissements qu’elle a con
trôlés : exclusion des repas
et cocktails entre agents d’un même établissement du périmètre des frais ouvrant droit à
remboursement ; rappel de la notion de prix raisonnable qui doit prévaloir en la matière
105
;
obligation de produire à l’appui des frais de
réception ou de représentation une attestation signée
par l’ordonnateur précisant l’objet de la réception ainsi qu’une brève justification de sa
nécessité, le nom et l’établissement d’origine des participants.
Au total, l’université utilise la carte achat
s comme un moyen de paiement très
pratique pour les utilisateurs mais qui ne répond pas à la réglementation en vigueur. Elle
do
it en rationaliser l’usage.
Elle doit également définir une politique en matière de frais
de représentation et de réception afin de maîtriser
l’évolution de
ces frais.
104
Cette déclaration doit mentionner la nature de la réception, sa date, le relevé des frais exposés et le montant
global. Voir l’arrêté du 5 mai 20
21 fixant la liste des pièces justificatives des dépenses des organismes soumis au
titre III du décret no 2012-1246 du 7 novembre 2012 relatif à la gestion budgétaire et comptable publique.
105
Pour mémoire, le
remboursement forfaitaire des frais de repas d’un fonctionnaire en mission
est actuellement
fixé à 17,50
€
en métropole (arrêté du 3 juillet 2006 fixant les taux des indemnités de mission prévues à l'article 3
du décret n° 2006-781 du 3 juillet 2006 fixant les conditions et les modalités de règlement des frais occasionnés
par les déplacements temporaires des personnels civils de l
’
État).
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
70
Dans sa réponse à la Cour, l’UPEC indique que la procédure existante fera l’objet
d’une actualisation en 2023, que
la piste de réduction et de centralisation des cartes
d'achats sera étudiée, que le suivi des cartes sera pris en charge au sein du pôle des
réalisations budgétaires (PRB) de la direction des affaires financières et que la définition
d'une politique en matière de représentation et de réception sera intégrée à ce plan
d'actions.
Recommandation n°9 :
Rationaliser l’usage des cartes achats en
réduisant leur
nombre et en les concentrant à la direction des affaires financières, en lien avec une
analyse des besoins et des marchés et
la définition d’une politique en matière de frais
de représentation et de réception (UPEC).
3.2
La gestion des ressources humaines
Une organisation des ressources humaines à renforcer
3.2.1.1
Une politique de ressources humaines réorganisée autour de lignes directrices
Si l’UPEC ne dispose pas à proprement parler d’une stratégie pluriannuelle, elle s’est
dotée de lignes directrices en matière de ressources humaines (RH). Entre 2016 et 2022, des
actions significatives ont été mises en œuvre
: réforme du régime indemnitaire des agents à
travers la mise en place du RIFSEEP
106
en septembre 2017, réalisation d’une cartographie des
emplois, modernisation des systèmes d’information avec le déploiement du
logiciel OSE,
développement du télétravail, plan de formation des maîtres de conférences,
etc
.
Dans la continuité de ce qui a été entrepris jusqu’à présent, l’UPEC
tente actuellement
de structurer sa politique de ressources humaines autour des quatre lignes directrices suivantes :
-
L’amélioration du pilotage
RH
avec le recrutement d’un directeur
des ressources
humaines adjoint en charge du pilotage RH
et d’un contrôleur de gestion sociale, la
réinstauration de réunions de suivi de la masse salariale avec la direction des affaires
financières et la mise en place d’indicateurs de suivi.
-
L’attractivité de l’université
avec la révision du RIFSEEP
107
, l’adoption d’une charte des
contractuels BIATSS et la labellisation «
Human Resources Strategy for Researchers
».
-
La mise en œuvre des chantiers législatifs
dont la loi de programmation de la recherche
du 24 décembre 2020 (mise en place du régime indemnitaire des personnels enseignants et
chercheurs, création de chaires de professeurs juniors,
etc.
).
-
La qualité de vie au travail
avec le projet de convention avec le FIPHFP pour améliorer
le recrutement des personnes en situation de handicap, la mise en place d’un dispositif de
106
Régime indemnitaire tenant compte des fonctions, des sujétions, de l'expertise et de l'engagement professionnel.
107
Délibération du CA le 16 septembre 2022
L’UNIVERSITE PARIS
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71
recueil des situations de violence et de harcèlement, la création d’un service
«
vie des
personnels
» et la mise en place d’une
participation à la protection sociale complémentaire.
3.2.1.2
Une fonction RH partagée entre les services centraux et les composantes
La fonction RH est partagée entre la Direction des ressources humaines (DRH) (50 ETP
en 2021, en hausse de 9 % depuis 2016) et les composantes qui disposent de gestionnaires de
proximité (15,6 ETP en 2021 en baisse de 18,8 % depuis 2016). Avec au total 65,6 ETP affectés
au pôle RH en 2021, le ratio d’encadrement
par
agent s’élève à
1/93. Il est moins élevé à
l’UPEC
que dans les universités récemment contrôlées par la Cour.
La DRH exerce des missions de recrutement, gestion de carrière, paie des personnels,
mobilité des agents, pilotage des emplois et des effectifs, organisation des concours, formation,
dialogue social, gestion du temps de travail et santé au travail. Les composantes exercent une
fonction RH de proximité (préparation des campagnes d’emploi, suivi du temps de travail et
des heures d’enseignement, recrutement des v
acataires).
La DRH n’exerce aucune autorité
hiérarchique sur les référents des composantes ; une animation fonctionnelle a toutefois été
mise en place par le biais d’un réseau qui se réunit tous les deux mois.
Comme pour les autres services centraux, la DRH a connu, entre 2016 et 2021, une
instabilité particulièrement forte de son personnel avec un taux élevé de renouvellement des
effectifs
108
.Ce mouvement de renouvellement a également concerné les composantes dont de
nombreux gestionnaires sont arrivés récemment.
Au total, face à des composantes dotées de prérogatives importantes en matière RH,
et dans un contexte d’instabilité forte de son personnel,
la DRH est insuffisamment
outillée pour permettre un pilotage efficient (voir
infra
).
3.2.1.3
La modernisation des
systèmes d’information et la sécurisation des process doivent
se poursuivre
La DRH a renouvelé
une partie de ses systèmes d’information afin d’améliorer le
pilotage du processus RH : SIHAM pour la gestion administrative (contrat, carrière, emploi et
congé
s), qui s’est substitué en 2018 à HARPEGE, et OSE pour la gestion des heures
d’enseignement, qui s’est substitué en 2021 à GEISHA. En outre, l’UPEC s’appuie sur
APOGEE pour l’offre de formation, ADE pour la planification des enseignements et Winpaie
pour l
a liquidation de la paie. Enfin, l’établissement dispose d’un logiciel spécifique pour le
temps de travail afin de suivre les congés, les absences et le télétravail.
Ces logiciels ne sont cependant pas encore suffisamment interopérables, notamment en
ce qui concerne la paie des personnels. En effet, le maintien de Winpaie, en parallèle de
SIHAM, impose des doubles-saisies de données, chronophages pour les agents concernés. De
plus, les défauts d’interface entre les outils de gestion de l’offre de formatio
n (APOGEE) et de
108
En prenant les onze principaux postes d’encadrement (DRH, DRH adjoint, DRH adjoint enseignant, chefs de
services, responsable pole pension), 26 changements ont eu lieu entre 2016 et 2021.
L’UNIVERSITE PARIS
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72
gestion des enseignants et de leurs obligations de service (OSE et ADE) limitent la capacité de
pilotage et de gouvernance de l’établissement.
Consciente
de ces difficultés, l’UPEC a prévu d’étendre le logiciel OSE à d’autres
catégories de personnels et de mettre un terme aux doubles-saisies en matière de paie en
adhérant à «
SIHAM pré liquidation
». La demande d’évolution a été formulée auprès de
l
’AMUE. De plus, l’université est accompagnée par
un cabinet de conseil pour accroître les
données disponibles dans SIHAM et les fiabiliser.
Au total, si des progrès ont été réalisés, les
efforts de mise en place d’outils de pilotage
performants doivent être poursuivis
.
3.2.1.4
L’obligation de recruter 6 % de travailleurs en situation de handicap n’est
pas
respectée
Alors que le taux d’emploi des personnes en situation d
e handicap a été fixé à 6 % par
la loi du 10
juillet 1987 en faveur de l’emploi des travailleurs handicapés, l’UPEC
présente des
résultats insuffisants. Avec un taux d’emploi compris entr
e 1,7 % et 2,3 % au titre de la période
2016-
2020, l’université recrute insuffisamment de personnes en situation d
e handicap, alors
même qu’elle s’était fixée un objectif de 4 % d’ici 2022
. En conséquence, elle est contrainte de
verser une contribution au F
onds pour l’insertion des personnes handicapées dans la fonction
publique (FIPHFP), dont le montant total
s’élève à
2 015 001
€
entre 2016 et 2020.
Malgré l’adoption d’un
schéma pluriannuel du handicap (2018-2022), comportant des
actions ambitieuses en
matière de détection, d’adaptation des postes
et
d’accompagnement des
travailleurs, la situation ne s’est pas améliorée.
Un référent handicap nouvellement recruté par
l’université a vocation à poursuivre des action
s en interne et en externe
tandis qu’une
convention transitoire, puis triennale à compter de 2023, avec le FIPHFP, était en voie de
finalisation, afin de bénéficier d’un accompagnement renforcé.
Ainsi, la Cour demande à
l’université d’amplifier fortement
ses efforts afin d’atteindre le taux de 6 % de
travailleurs en situation de handicap.
Rappel
aux lois et règlements
n°6.
Atteindre un taux de 6 % de travailleurs en situation
de handicap, conformément à l’objectif fixé
par la loi du 11 juillet 1987
(UPEC).
Une progression de la masse salariale et des emplois à maîtriser dans la durée
grâce au renforcement du pilotage interne et de la gestion prévisionnelle des
emplois et des compétences
3.2.2.1
Des effectifs en hausse depuis 2019, tout particulièrement chez les contractuels
Le plafond d’emploi délibéré par le conseil d’administration s’élève en 2021 à
2 778 ETPT, soit 2
585 pour le plafond d’emplois Etat et 193 pour le plafond d’emplois sur
ressources propres. Entre 2016 et 2021, le plafond d’emploi Etat a
augmenté de 2,9 % (+72
ETPT) tandis que celui sur ressources propres a connu un accroissement de 80,4 % (+86 ETPT),
ce qui représente une hausse globale de 7,9 % depuis 2016. Par ailleurs, entre 2016 et 2021, le
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
73
plafond d’emplois progresse à un rythme moin
s soutenu que les emplois effectivement
consommés,
ce qui traduit une amélioration de l’exécution au cours de la période. De ce fait, le
taux de saturation est passé de 98 % à 100 % entre 2016 et 2021. De plus, avec 12,8 étudiants
par ETP (enseignant et BIATSS), contre un ratio de 11,9 pour les universités équivalentes,
l
’UPEC dispose d’un taux d’encadrement légèrement inférieur.
Tableau n° 11 :
Evolution des plafonds d’emploi et des ETPT de 2016 à 2021
Source : R
éponse de l’université au questionnaire de la Cour des
comptes
Entre 2016 et 2021, les effectifs ont connu une hausse relativement importante que ce
soit pour les enseignants (+103 ETPT soit une hausse de 7,2 %) ou les personnels BIATSS (+99
ETP soit une hausse de 9,4 %). Par ailleurs, les données communiquées
par l’UPEC mettent
en
évidence une augmentation très forte des agents contractuels chez les enseignants (+27,7 % des
ETPT) et chez les personnels BIATSS (+54,4 % des ETPT) et au contraire, une progression
plus faible des agents titulaires chez les enseignants (+2,6 % des ETPT) voire une baisse chez
les personnels BIATSS (-4,8
% des ETPT). L’UPEC estime que l’augmentation du nombre de
contractuels s’explique essentiellement par la difficulté de recruter des titulaires
et par
l’augmentation des ressources pr
opres des composantes.
Cette progression dynamique des effectifs que l’on constate tout particulièrement à
compter de 2019 s’explique principalement par les dispositifs financés par l’
État tels que le
plan IUT en 2020 (+47 postes), les dispositifs ORE et les licences de santé. De plus, sont
intégrés depuis 2020 dans le calcul des effectifs, des cohortes de doctorants qui étaient
auparavant gérés par la COMUE : ce rapatriement des contrats doctoraux est réalisé au cours
des années 2020, 2021 et 2022, et génère un effet de périmètre avec une bascule de la dépense
de rémunération, initialement en fonctionnement, vers la masse salariale.
Ainsi, la Cour demande à l’UPEC de demeurer vigilant
e
sur le nombre d’emplois
financés sur ressources propres,
c’est
-à-dire
entièrement par l’université,
dont la hausse
a été particulièrement importante depuis 2019, ainsi que sur le recours accru aux
contractuels, notamment chez les personnels
BIATSS
, en contradiction avec les lignes
directrices de l’établissement en matière
de ressources humaines
.
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
74
3.2.2.2
Une masse salariale dont il convient de poursuivre la maîtrise avec vigilance
Entre 2016 et 2021, la masse salariale a progressé de 26
,5 M€
soit une augmentation de
14,5 % en cinq ans. Cette progression a connu une accélération particulièrement significative
entre 2020 et 2021 avec une hausse de la masse salariale de 13,5 M
€ (+
7 %), ce qui ne
s’explique que partiellement par les effets périmétriques évoqués ci
-dessus.
Même s’il demeure
inférieur au seuil de vigilance fixé à 82 % par la DGESIP, le poids de la masse salariale rapporté
aux produits encaissables a sensiblement augmenté, passant de 77,5 % en 2020 à 80,0 % en
2021.
Tableau n° 12 :
Evolution de la masse salariale entre 2016 et 2021
Source : Réponse de
l’université au questionnaire de la Cour des comptes
L’accroissement de la masse salariale s’explique pour près de 53
% par une
augmentation des traitements et des salaires et pour 29 % par la hausse des prestations et des
cotisations. En revanche, si les primes ont cru de 4,6 % au cours de la période, elles ne
représentent que 2,2
% de la hausse de la masse salariale au titre de la période d’examen.
Par ailleurs, en ce qui concerne les agents BIATSS, la Cour constate qu’entre 2016 et
2021, le
nombre d’
agents titulaires et contractuels de catégorie A et B ont augmenté
respectivement de 20,1 % et 15,0 % alors que celui de la catégorie C a baissé de 2,0 %. Ce
repyramidage des agents BIATSS est de nature à accroître la masse salariale de l’université.
En
revan
che, en ce qui concerne les enseignants, l’UPEC recrute moins de maîtres de conférences
et davantage d’enseignants du second degré, comparativement aux universités appartenant à la
même typologie. Entre 2016 et 2021, cette répartition est restée relativement stable dès lors que
les professeurs d’université, les maîtres de conférences et les enseignants du
second degré ont
tous connu un accroissement compris entre 2 % et 3
%. Enfin, la Cour observe que l’UPEC
présente un GVT
109
positif, en hausse de 302 %
depuis 2016 (+1,3 M€ entre 2016 et 2021).
109
GVT : Glissement vieillesse technicité.
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
75
Concernant le financement de la masse salariale, on constate que la hausse de 26
,5 M€
intervenue entre 2016 et 2021 a été financée à hauteur de 76,2
% par l’Etat (+20
M€) et dans
une moindre mesure sur les ressour
ces propres de l’UPEC à hauteur de 22,7
% (+6 M€). Au
total, en 2021, l’UPEC finance seulement 8,5
% de sa masse salariale sur ressources propres ce
qui est relativement limité comparé aux universités récemment contrôlées. Ce financement sur
ressources propres est toutefois en hausse de deux points par rapport à 2016 ce qui doit
constituer un élément de vigilance pour les années à venir et rend indispensable un suivi plus
fin des différents supports de financement de la masse salariale.
Compte tenu des risques qui pèsent sur la soutenabilité de sa trajectoire financière
(voir partie 1),
l’UPEC
doit poursuivre ses efforts de maîtrise de sa masse salariale alors
que cette dernière a enregistré une hausse importante de 7 % entre 2020 et 2021, et qui
s’est
poursuivie en 2022. Cette hausse prend
en compte l’i
mpact de la revalorisation du
point d’indice
pour les agents publics
110
.
3.2.2.3
Un pilotage financier de la masse salariale à renforcer
Le pilotage de la masse salariale est assuré par le pôle «
Pilotage, SI et masse salariale
»
de la direction des affaires financières (DAF)
qui s’appuie sur les données communiquées par
la
DRH. Cette organisation, qui date de 2010, a mis en place un contrôle mensuel de la masse
salariale pour en suivre l’exécution, à partir d’une
analyse des mouvements de personnels en
comparaison avec le fichier de paie et les plafonds d’emploi. Les éventuels écarts peuvent être
identifiés afin de prendre les mesures correctrices nécessaires. Par ailleurs, ce pôle est chargé
de fournir des données de suivi et de projection des effectifs ou des projections de dépenses de
masse salariale. Les prévisions financières consistent essentiellement en des projections
mensuelles assises sur les consommations passées, les prévisions liées aux campagnes
d’emp
loi, aux mesures RH et aux départs à la retraite connus.
Sur un an, les prévisions réalisées par l’UPEC sont relativement précises et les écarts
entre le prévisionnel et le réalisé limités : -0,3 % en 2021, - 1,0 % en 2019 et +0,7 % en
2018.Toutefois, les prévisions au-
delà d’un an sont plus limitées.
Même si le pilotage financier de la fonction RH a été renforcé au cours des dernières
années, des progrès sont encore à réaliser sur la gestion des emplois pour identifier parfaitement,
au fil de l’eau, l
es entrées et les sorties, de manière à permettre un pilotage efficient de la masse
salariale, et pour connaître, de manière fine, les différents supports de financement de la masse
salariale et le degré de pérennité des ressources correspondantes.
L’
UPEC est consciente des
difficultés rencontrées et des
efforts qu’il reste à entreprendre
111
. Elle procède actuellement au
110
Cf
. annexe n°17.
111
Lors du C
onseil d’administration de décembre 2020, le président de l’établissement a pu déclarer
: «
Un gros
travail nous attend globalement sur la gestion des emplois, sur le pilotage de la masse salariale et sur une
organisation à mettre en place qui nous permettra, au fil de l’eau, d’identifier parfaitement l’utilisation des
emplois, les entrées et les sorties, donc la gestion des flux en termes d’emploi, de manière à vous apporter le plus
rap
idement possible la situation d’occupation des emplois
».
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
76
déploiement de
l’outil SIHAM PMS
lui permettant d'utiliser directement les données du SIRH
pour élaborer des scénarios d'évolution, y compris pluriannuels d
’
évolution de la masse
salariale.
En outre, l’UPEC précise que le logiciel SIHAM permet désormais d’identifier plus
précisément les entrées et les sorties. Enfin, le dialogue de gestion avec les composantes et les
services devrait permettre à l’UPEC de mieux anticiper les évolutions de la masse salariale.
Au
final,
si l’université a progressé en matière de pilotage de la masse salariale, des travaux
restent à mener pour piloter les ressources humaines de manière plus efficace, notamment
dans une approche pluriannuelle.
Recommandation n°10 : Renforcer et affiner le suivi des effectifs et de la masse
salariale
par la mise en place d’outils de gestion pr
évisionnelle (UPEC).
3.2.2.4
Une politique indemnitaire à concrétiser et les irrégularités de primes à corriger
Entre 2016 et 2021, les primes versées aux enseignants et aux personnels de l’UPEC ont
augmenté de manière relativement modérée (+4,6 %).
Le RIFSEEP a été mis en place à l’université le
1
er
septembre 2017 puis
a fait l’objet
d’une réévaluation
par le c
onseil d’administration
du 29 mai 2020. Les objectifs poursuivis par
l’université
sont notamment de se rapprocher des références indemnitaires des services
déconcentrés (rectorat) afin de gagner en attractivité lors des recrutements, de garantir un
régime indemnitaire soutenable en s’appuyant sur des dotations pérennes et de privilégier un
régime indemnitaire mensuel sous forme d’IFSE plutôt que par le biais du complément
indemnitaire annuel (CIA). Par ailleurs, une nouvelle grille indemnitaire a été proposée avec
une date d’effet au
1
er
janvier 2022. À la suite de
l’avis défavorable du comité technique du 20
mai 2022, les concertations ont repris à la rentrée 2022 et abouti
avec l’adoption de la
délibération en date du 16 septembre 2022.
Par ailleurs, l’université
a dû régulariser les conditions de versement de la nouvelle
bonification indiciaire (NBI)
112
. En effet, en dehors des fonctions pour lesquelles le versement
de la NBI est statutaire (notamment DGS et agent comptable), il appartient au conseil
d’administration
de fixer la liste des fonctions ouvrant droit au bénéfice de cette bonification et
d’en préciser le montant
. Un tableau récapitulant les différents bénéficiaires de la NBI a bien
été présenté au comité technique en 2013 puis
adopté à l’unanimité du
conseil
d’administration
de l’UPEC
en 2014. Toutefois,
la délibération n’a pas été réactualisée et
cinq personnes selon
les données communiquées par la direction des ressources humaines bénéficiaient de cette
prime alors qu’elles n’étaient
pas visées dans ce texte ou pour des montants supérieurs. Dès
novembre 2020
, et pour ces motifs, l’agent comptable a suspendu le paiement de la NBI
; il a
été réquisitionné par le président de l’UPEC po
ur permettre le versement de ces primes. Par la
délibération du 16 décembre 2022, qui vise à limiter le versement de la NBI aux seuls emplois
fonctionnels (DGS, DGS adjoints et agent comptable), l’UPEC s’est mise en conformité avec
la réglementation en vigueur.
112
Certains emplois de la fonction publique qui comportent une responsabilité ou une technicité particulière
donnent droit à un complément de rémunération appelé nouvelle bonification indiciaire (NBI). La NBI consiste en
l'attribution de points d'indice majoré supplémentaires.
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
77
3.2.2.5
Une politique de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences à bâtir
La DRH s’est donnée pour objectif d’avoir une gestion des ressources humaines
efficace, sous la forme d’une gestion prévisionnelle des emplois, des effectifs et des
carrières
(GPEC), qui est aujourd’hui inexistante
113
, et selon une approche pluriannuelle pour une
meilleure maî
trise de la masse salariale. Malgré l’amélioration des outils de suivi
et la
construction d’une cartographie des emplois, aucune projection précise n’est encore proposée
aux composantes lors des campagnes d’emploi. Conscient de ces difficultés, l’établissement
entend y remédier ; un travail est notamment en cours sur le suivi des postes dans le SIRH afin
d’améliorer la qualité des données disponible
s.
L
’UPEC
doit développer rapidement une gestion prévisionnelle des emplois et des
compétences se traduisant dans un schéma directeur pluriannuel des emplois et proposer
des
scenarii
d’évolution qui permettront aux composantes de se projeter
dans la
préparation des campagnes d’emploi
.
Une gestion perfectible des obligations de service
3.2.3.1
Le temps de travail des BIATSS est inférieur à la durée légale
En l’absence d’adoption d’un règlement
relatif au temps de travail des personnels
BIATSS, une circulaire est diffusée chaque année par la DRH. Aux termes de cette circulaire,
le régime «
normal
» du temps de travail prévoit une journée de travail de 7 heures et 48 minutes
comprenant une pause quotidienne de 20 minutes.
L’université comptabilise la pause de 20
minutes comme du temps de travail effectif, se fondant sur l’accord cadre du 16 octobre 2001
relatif à l’aménagement et la réduction du temps de travail personnel BIATSS et d’encadrement.
Toutefois, la Cour rappelle que la jurisprudence définit le temps de travail effectif comme le
temps pendant lequel les agents sont à la disposition de leur employeur et doivent se conformer
à ses directives, ce qui n’
est manifestement pas le cas des pauses quotidiennes. En outre, la
circulaire prévoit 45 jours de congés par an auxquels sont ajoutés deux jours de fractionnement.
L’application de ce régime conduit à une durée hebdomadaire réelle du temps de travail de
37h30, soit une perte annuelle de 68 heures
114
. Appliqué à l’ensemble des personnels BIATSS
(1 161 ETP au 31 décembre 2021), cela représente environ 49,1 ETP.
113
Rapport du HCERES du 2 avril 2020 : «
l’UPEC n’a pas de vision stratégique pluriannuelle en matière de
ressources humaines
(…). Ceci est d’autant plus dommageable qu’un dé
part important de personnels peut être
observé
».
114
Cf.
annexe n°17.
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
78
Il est demandé au ministère de mettre
en œuvre les recommandations
formulées par la
Cour dans son référé du 19 septembre 2019
115
, et, notamment,
d’
abroger la circulaire de 2002
116
dont les dispositions sont
contraires au cadre légal d’aménagement du temps de travail
.
Recommandation n°11 : Remplacer la circulaire n° 2002-007 par une circulaire
conforme au
décret du 25 août 2000, permettant d’atteindre la durée légale annuelle
du travail de 1 607 heures pour les personnels BIATSS (MESR)
117
.
3.2.3.2
Le suivi des heures d’enseignement réalisées est perfectible
La saisie et le contrôle des heures d’enseignement reposent
sur les composantes et sont
gérés dans le cadre des logiciels GEISHA puis OSE à compter de septembre 2021 pour les
vacataires et février 2022 pour les titulaires.
Le suivi des heures d’enseignement réalisées doit
être amélioré. L
a DRH n’opère pas de contrô
le des données saisies par les composantes. De
plus, la faible interopérabilité entre OSE et ADE est un frein tant à la gestion qu’au contrôle du
service fait. À ce titre, l’UPEC fait valoir qu’une «
réflexion est bien en cours pour mettre en
place un syst
ème d’information d’enseignement qui connecterait l’ensemble des bases
».
Par ailleurs, en ce qui concerne les sous-
services, c’est
-à-dire la différence entre les
heures allouées aux enseignants et leurs obligations statutaires, l’université a transmis un
état
des enseignants en sous-services indiquant un volume de 4 468 heures en 2020-2021. Face à ce
montant élevé qui n’a donné lieu qu’à une seule saisie sur salaire au cours des dix dernières
années, l’université fait valoir qu’il pourrait être surévalué
en raison du renseignement
incomplet des maquettes de formations par certaines composantes.
L’université doit donc impérativement
fiabiliser le suivi des obligations de service
des enseignants et opérer des contrôles aléatoires pour identifier toute irrégularité. En cas
de sous-services avérés, elle doit proposer des alternatives aux enseignants en les invitant
à compléter leur service dans une autre composante ou dans une autre université.
3.2.3.3
Le potentiel d’enseignement est obéré par
son
référentiel d’équiva
lences horaires
L’UPEC applique un référentiel d’équivalence
s
horaires en vertu de l’article 7 du décret
du 6 juin 1984 et de son arrêté d’application en date du 31 juillet 2009.
Ce référentiel
fait l’objet
d’une circulaire qui est diffusée chaque année par l’établissement.
En 2020-2021, ce référentiel
115
Référé du 19 septembre 2019 portant sur la non application de la durée annuelle légale du temps de travail pour
les personnels des bibliothèques, ingénieurs, administratifs, techniques, sociaux et de santé (BIATSS) des
établissements d’enseignement supérieur.
116
Circulaire ministérielle n°2002-007 du 21 janvier 2002 relative aux obligations de service des personnels
IATOSS et d’encadrement exerçant dans les services déconcentrés ou établi
ssements relevant du ministère de
l’éducation nationale, applicable aux établissements d’enseignement supérieur.
117
L’abrogation de cette circulaire a fait l’objet d’un rappel à la loi et de six recommandations depuis le référé de
la Cour des comptes du 19 septembre 2019.
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
79
représente, d’après les données communiquées par l’UPEC, 77
905 HETD, soit environ 25 %
des services statutaires (hors heures complémentaires). Ce total est en progression de 16,1 %
depuis 2015-2016, pour un coût supplémentaire de 684 985
€
.
Alors que le nombre d’heures concerné par ce référentiel augmente significativement,
obérant le potentiel d’enseignement
118
, l’université a indiqué n’avoir jamais effectué
d’évaluation globale du dispositif depuis sa mise
en place. Toutefois, dans le cadre de la
révision des lignes directrices de gestion qui devrait avoir lieu en 2023, l’université indique que
le nombre d’activités ouvrant droit au référentiel pourrit être limité.
Compte tenu de la hausse
observée depuis 2
016, la Cour demande à l’UPEC de procéder à l’évaluation du
référentiel d’équivalences horaires
afin
d’en assurer la maîtrise
et d’assurer la cohérence
de ce dernier avec le nouveau régime indemnitaire des personnels enseignants et
chercheurs (RIPEC) entré en vigueur le 1
er
janvier 2022.
3.2.3.4
Le recours aux heures complémentaires doit être maîtrisé
L’UPEC recourt fortement aux heures complémentaires comme l’a
déjà relevé le
HCERES dans son rapport du 2 avril 2020
119
. Ainsi, entre 2015-2016 et 2020-2021, le nombre
d’heures complémentaires est passé de 239
792 à 293 614 ce qui représente une hausse de
22,45 %. Le coût total de ces heures
complémentaires s’est accru de 23,5 % passant de 10
,8
M€
en 2015-2016 à 1
3,4 M€
en 2020-2021 et représente une proportion non négligeable de la masse
salariale. Cette hausse est particulièrement significative depuis 2019 (+ 20 494 heures entre
2019-2020 et 2020-2021). En 2021, les fichiers de paie montrent que sur les 293 614 heures
complémentaires, 169 849 ont été payées aux enseignants et 123 766 aux vacataires et chargés
d’enseignement. Ce recours aux heures complémentaires est d’autant plus important à l’UPEC
que cela représente selon les données transmises 43,5
% de l’ensemble des heures réalisées à
l’UPEC au titre de cette année académique.
Comme le soulignait déjà le HCERES, «
il n’existe pas de politique centralisée de
maîtrise
des heures complémentaires, chaque composante étant chargée librement d’assurer
l’évaluation a priori des heures complémentaires et d’en vérifier l’effectivité
». L’université a
précisé à la Cour qu’aucun dispositif de plafonnement du volume d’heures compl
émentaires
n’a été mis en place à ce jour, contrairement à ce qui peut être observé dans d’autres universités
et qui permettrait d’améliorer le pilotage financier de l’UPEC.
En ce qui concerne les enseignants, la Cour relève qu’ils sont de plus en plus n
ombreux
à effectuer un volume significatif d’heures complémentaires. Ainsi, en 2020
-2021, 44,3 % des
enseignants titulaires réalisant des heures complémentaires effectuait un volume annuel
supérieur à 100 heures HETD et 25,7 % supérieur à 200 heures HETD.
A ce titre, la Cour
s’interroge sur la capacité pour ces enseignants
-chercheurs à concilier à la fois leur
118
Le potentiel d’enseignement, hors prise en compte des heures complémentaires, est passé de 212
274 à 193 960
heures entre 2016 et 2021.
119
« D
ans le cadre de cette recherche de contrôle de la masse salariale, l’UPEC pourrait se pencher sur
les heures
complémentaires, dont 20 % effectuées par des chargés d’enseignement pour un budget de 11 M€
qui tend à
croitre
».
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
80
activité d’enseignement avec le maintien d’une activité de recherche de
qualité. De plus,
l’accroissement des heures complémentaires dans des
proportions significatives, en
l’absence de tout plafonnement, constitue un risque financier non négligeable
.
En ce qui concerne les vacataires et les chargés d’enseignement, les heures
complémentaires ont été réalisées par 3 134 personnes en 2020-2021 pour un montant de
6 508 941
€. A la différence des enseignants
-chercheurs, le volume annuel semble plus limité
(une moyenne de 39,5 heures pour les vacataires contre 141,3 pour les enseignants). Enfin, en
ce qui concerne les personnels BIATSS, ils ont bénéficié du paiement de 2 418 heures
complémentaires en 2019. Parmi ceux-ci,
aucun n’a effectué
l’équivalent de plus de 96 HETD
dans l’année
ce qui aurait été
contraire à l’article 5 du décret du 29 octobre 1987 relatif aux
conditions de recrutement et d’emploi de vacataires pour l’enseignement supérieur
.
Au total
, l’UPEC
doit mieux contrôler le recours aux heures complémentaires,
notamment des enseignants-chercheurs, dont le coût est croissant depuis 2016,
éventuellement par la mise en place d’un mécanisme de plafonnement dans le cadre du
dialogue de gestion,
afin d’améliorer le pilotage financier de la masse salariale
.
Recommandation n°12 :
Afin d’optimiser le potentiel d’enseignement, fiabiliser le
suivi
des heures d’enseignement, revoir le référentiel d’équivalences horaires et
mieux contrôler le recours aux heures complémentaires, le cas échéant, par la mise
en place d’un plafonnement (UPEC)
.
3.3
La gestion immobilière
Une organisation de la gestion immobilière qui demeure perfectible
3.3.1.1
Un patrimoine dispersé dans les départements de l’est francilien
Présente sur seize sites distincts répartis dans les trois
départements de l’est de la région
francilienne (Val-de-Marne, Seine-et-Marne et Seine-Saint-Denis),
l’UPEC
se singularise par
sa très forte implantation territoriale
120
Au 31 décembre 2021, ce patrimoine représentait une
superficie totale de 213 168 m² SHON.
Près de 61 % des surfaces et des activités
de l’université
sont localisées à Créteil. Le
Val-de-Marne totalise 69,3 % des surfaces (10 sites) contre 17,2 % pour la Seine-et-Marne
(quatre sites) et 13,5 % pour la Seine-Saint-Denis (deux sites). De plus, les sites de Créteil
concentrent plus de 80 % des étudiants de l’université.
Concernant
l’affectatio
n des bâtiments,
près de 52 % des surfaces
sont dédiées à l’enseignement et
16 % à la recherche.
120
Cf.
annexe n°18.
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
81
Les biens
occupés par l’université appartiennent
à hauteur de 79 %
à l’
État. Les sites
dont le propriétaire est un bailleur privé concernent les sites «
Pyramide
» (6 850 m²), «
Moissy-
Cramayel
» (4 000 m²) et «
Les Gémeaux
» (574 m²). Enfin, l
’UPEC n’est propriétaire
, en
propre, que du parking du Campus de Sénart.
Enfin, l’UPEC dispose de conventions d’occupation pour la totalité de ses sites à
l’exception de celui occupé par l’INSPE de Saint
-
Denis. Toutefois, après la création d’une
parcelle cadastrale par France Domaine, une convention d’occupation a pu être final
isée.
Ladite
convention doit être signée au plus tôt afin de régulariser
les conditions juridiques
d’occupation de l’INSPE de Saint
-Denis.
3.3.1.2
Une fonction éclatée entre les services centraux et les composantes
La politique immobilière est pilotée par la Direction du patrimoine et du développement
durable (DPDD), structurée autour de quatre pôles : «
Maîtrise d’ouvrage
», «
Exploitation et
maintenance
», «
administration et finances
» et «
logistique et sécurité
». Au 31 décembre
2021, elle comprenait 71,3 ETP, en légère baisse par rapport à 2016 (74,4 ETP). Cette direction
exerce les missions de logistique, d’exploitation et de maintenance des bâtiments, ainsi que de
maîtrise d’ouvrage des opérations de construction et de réhabilitation. L’UPEC a initié un
e
réorganisation interne en recrutant un directeur adjoint chargé du développement durable et un
responsable des systèmes d’information. Par ailleurs, le recrutement d’
un conducteur de travaux
de type GER et un responsable des fluides et de l’énergie
est envisagé
, avec l’objectif de
renforcer les compétences de pilotage et de suivi des consommations.
Au-
delà de la DPDD, la fonction immobilière de l’établissement, qui intègre les
missions dévolues aux composantes, mobilise 149,2 ETP au 31 décembre 2021, en baisse de
13,9 ETP par rapport à 2016, pour des raisons de vacances de postes
ou d’externalisation de
certaines fonctions comme le gardiennage en 2017
. Selon la Direction de l’immobilier de l’Etat,
dans son avis du 12 avril 2021, «
les ressources en termes de moyens humains destinés à
l’immobilier sont en adéquation avec la taille du parc
».
Tableau n° 13 :
ETP de la fonction immobilière entre 2016 et 2021
2016
2017
2018
2019
2020
2021
Fonction immobilière
163,1
156,1
158,4
156,3
157,7
149,2
Dont DPDD
74,4
67,7
71,5
73,4
71,8
71,3
Source
: La Cour des comptes à partir des données de l’UPEC
Le pilotage de la fonction immobilière est partagé avec les composantes qui disposent
d’une autonomie dans la gestion courante du patrimoine et d’effectifs importants (77,9 ETP
en
2021 soit 52 % des effectifs de la fonction immobilière).
L’UPEC estime que
cette organisation
est justifiée par
«
l’éloignement géographique des IUT et de l’INSPE
» et du
«
besoin d’une
réponse logistique et technique locale
». Une partie des travaux, dont le budget est arbitré
chaque année lors du dialogue de gestion, est exécutée par les composantes. En revanche, les
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
82
projets immobiliers structurants sont gérés directement par la DPDD. Enfin, l’UPEC a recours
à des prestataires extérieurs, notamment en ma
tière de sureté, de nettoyage (sauf à l’INSPE) et
d’entretien des espaces verts.
Si la Cour constate que les effectifs affectés à la fonction immobilière sont suffisants
et comparables à ce que l’on retrouve dans d’autres universités, elle invite l’université à
poursuivre le travail de mutualisation pour l’étendre à toutes les fonctions pouvant être
partagées par site géographique, en intégrant davantage les services techniques de la
Faculté de santé
et de l’IUT Vitry
-Créteil, situés sur le même site que la DPDD.
3.3.1.3
Des outils informatiques qui doivent poursuivre leur modernisation
Concernant la gestion de
s immobilisations, l’UPEC a recours au logiciel Gestimmo
depuis 2015, lui permettant de faire le rapprochement entre l’inventaire physique et comptable
des biens. Par ailleurs, les données bâtimentaires relatives au respect des normes techniques et
réglementaires sont détaillées dans le Référentiel technique (RT). Dans son avis en date du 12
avril 2021, la DIE estime que le diagnostic technique et réglementaire témoigne d’une bonne
connaissance du parc même si «
la complétude et la fiabilisation du RT doivent être
poursuivies
».
A ce titre, l’université
doit poursuivre la mise à jour de ce référentiel,
corriger les doublons et fiabiliser les surfaces occupées.
Toutefois, concernant la programmation des opérations immobilières et leur suivi,
l’établissement
ne dispose pas de système d’information dédié. Dans sa relation avec les
composantes, des fiches d’expression des besoins sont édité
es en amont du dialogue de gestion
tandis que des tableaux sont utilisés pour suivre la réalisation des projets.
L’UPEC ne dispose
pas non plus de modules permettant de gérer les demandes d’intervention et de travaux.
Conscient de ces difficultés et afin
d’améliorer le pilotage de la fonction immobilière, l’UPEC
recruté au 1
er
septembre 2022 un responsable du systèm
e d’information immobilier
qui a «
pour
mission de développer et de faire vivre un système d’information immobilier, via certainement
un des logiciels de l’accord cadre mis en place par l’AMUE. Ce SI immobilier
concerne tous
les métiers de la direction du patrimoine
».
Ainsi, il est impératif que
l’UPEC
poursuive la modernisation de ses systèmes
d’information afin de fiabiliser le diagnostic bâtimentaire, améliorer le pilotage des
opérations immobilières, suivre les demandes
d’intervention
, optimiser la consommation
des fluides et renforcer la mutualisation des salles au sein de l’établissement. A ce titre, le
recours à des systèmes d’information, associant la totalité des composantes, semble une
condition indispensable à la modernisation de la fonction immobilière
.
Un état patrimonial contrasté
dont le coût est croissant pour l’université
3.3.2.1
Un patrimoine immobilier de qualité inégale
Le patrimoine immobilier est assez hétérogène : les bâtiments situés sur le site du
Campus centre et de la Faculté de médecine datent des années 1970 tandis que ceux situés au
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
83
Campus Boulle ou Mail des Mèches n’ont été construits que dans les années 2000. Dans son
avis du 12 avril 2021, la DIE indique que «
malgré une maintenance régulière,
l’état de santé
du parc immobilier peut être qualifié de vieillissant et certains bâtiments ne sont plus adaptés
aux besoins de formation et de recherche actuels et à venir
» tout en précisant que si «
l’état
technique est satisfaisant pour une majorité du parc
», cela est moins le cas pour «
l’état
réglementaire et énergétique qui est globalement peu satisfaisant
».
Concernant l’état technique de l’université, il ressort des pièces transmises que sur les 44
bâtiments renseignés, 10 sont jugés «
vétustes
», dont la moitié sur le Campus centre de Créteil,
et 3 dans un état «
moyen
». Ensuite, quant à la performance énergétique des bâtiments, les
cotations référencées traduisent des situations hétérogènes et la persistance de bâtiments peu
performants sur le plan énergétique
121
. Par ailleurs, sur les 45 bâtiments occupés par l’UPEC,
18 contiennent encore de l’amiante. En matière de sécurité incendie, aucun avis défavorable
n’a été émis par la commission de sécurité. Enfin, en ce qui concerne la réglementation en
matière d’accessibilité, 35 bâtiments ont été inscrits dans l’Agenda d’accessibilité programme
avec l’objectif d’atteindre un taux d’accessibilité de 100 %
dans les deux années qui viennent.
Au final, l’UPEC présente un bâti de qualité hétérogène avec des bâtiments
vieillissants peu adaptés à des activités de formation ou de recherche. La Cour constate
que les projets en cours (restructuration de la dalle du Campus centre, restructuration de
la Faculté de santé) et les projets inscrits au CPER 2021-2027 (développement des campus
Sénart, Fontainebleau et Vitry) ainsi que le projet visant à remplacer le bâtiment
Pyramide, sont de nature à améliorer la qualité des infrastructures.
3.3.2.2
Un niveau de gros entretien renouvellement insuffisant
L
’UPEC mobilise une enveloppe de
gros entretien renouvellement (GER - compte
6152) compris entre 347 067
€
et 507 908
€
par an, au titre de la période 2016-2021.
L’établissement estime que certaines dépenses comprises dans les comptes «
231
immobilisations corporelles en cours
» et, dans une moindre mesure, «
213 constructions
»
peuvent être assimilés à des dépenses de type GER. Si l’UPEC admet ne disposer d’aucun
centre
financier lui permettant d’évaluer précisément le montant annuel de GER, elle estime ce
dernier à environ 1,5
M€
en 2021, sans que la Cour ne soit en mesure de confirmer cette
évaluation précisément.
Tableau n° 14 :
Évolution des dépenses immobilières entre 2016 et 2021
2016
2017
2018
2019
2020
2021
Compte 6152 Entretien et
réparation sur biens
immobiliers
535 513
347 067
469 982
483 576
532 860
507 908
121
Cf.
annexe n°18.
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
84
Compte 2181 Installations
générales
1 752
13 347
179 727
29 485
21 869
25 487
Compte 213 Constructions
3 295 073
5 192 570
5 024 114
3 878 755
7 305 741
4 162 394
Compte 231 Immobilisations
corporelles en cours
5 244 559
1 021 222
1 483 095
656 424
1 114 380
1 678 206
Compte 232 Immobilisations
corporelles en cours
0
0
8 626
3 693
0
35 020
TOTAL
9 076 897
6 574 206
7 165 544
5 051 933
8 974 850
6 409 015
Source : La Cour des comptes à partir des données
de l’UPEC
En prenant en compte une dépense de 507 908
€
en 2021, le ratio GER / m² SHON est de
2,4
€
/ m². Dans l’hypothèse retenue par l’UPEC, où le niveau de GER serait de 1,5
M€ en
2021, sans que la Cour ne puisse le confirmer en l’absence d’éléments comptables p
récis, le
ratio GER / m² SHON serait de 7,1
€
/ m².
Ainsi, le niveau de GER semble insuffisant, au
regard de la taille du parc immobilier et du caractère vétuste de certains bâtiments, alors
même que la DIE préconise des dépenses annuelles de 30
€
/ m² pour un bâtiment en état
correct et de 50
€
pour un bâtiment en fin de vie
.
Afin d’évaluer plus précisément le montant de GER, l’UPEC a indiqué qu’
un groupe de
travail associant la DPDD, la DAF et l'Agence comptable serait mis en place dès janvier 2023
pour identifier des solutions dès la fin du 1
er
semestre 2023 et préparer leur mise en œuvre au
2
nd
semestre 2023. Concernant le montant pertinent de GER
à mobiliser à l’avenir, l’université
a précisé que ce sujet serait discuté lors de la révision du SPSI au 1
er
semestre 2023.
Recommandation n°13 : Évaluer précisément le montant des dépenses de gros
entretien renouvellement (GER) et le porter à un niveau suffisant (UPEC).
3.3.2.3
Une maîtrise des coûts de fonctionnement à conforter
En
tre 2016 et 2021, les charges d’exploitation et de maintenance de l’UPEC ont
augmenté de 5,3 %, passant de 12 814 549
€
à 13 499 974
€
. Ce montant inclut les dépenses
liées à l’énergie, les fluides, les dépenses locatives, les assurances, la maintenance
ainsi que les
missions de nettoyage et de gardiennage
122
. Les données transmises permettent notamment de
constater que les dépenses de fluides et d’énergie ont cru de 4
% en six ans, dont 13,3 % pour
l’électricité et 20,6
% pour le gaz, que les coûts de location et de charges locatives ont augmenté
de 23,8 % tandis que les contrats de nettoyage ont connu une hausse de 12,5 %, notamment à
compter de 2020, sous les effets de la crise sanitaire qui a renchéri les coûts.
122
Cf.
annexe n°18.
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
85
Dans son avis rendu le 12 avril 2021, la
DIE souligne, qu’en 2019, les coûts d’entretien
et de maintenance sont inférieurs aux ratios généralement observés (5
€
contre une référence de
15 à 20
€
/ m² SUB / an), de même que les coûts de nettoyage (8,3
€
contre une référence de
12
€
/ m² SUB / an)
et les coûts d’énergie et de fluides (10,7
€
contre une référence de 12 à
18
€
/ m² SUB / an). En revanche, elle estime que les coûts de gardiennage et de sécurité sont
conformes aux ratios observés dans d’autres universités.
Afin de contrôler l’évolution des charges liées aux fluides et à l’énergie et améliorer la
performance énergétique des bâtiments, l’UPEC a initié une stratégie en matière de
développement durable, matérialisée par l’adoption d’un schéma directeur environnemental, le
projet de créatio
n d’un service dédié aux fluides et le financement de projets de rénovation
thermique dans le cadre du plan de relance.
La Cour invite l’UPEC à poursuivre ses efforts
en matière de maîtrise des charges de fonctionnement, dans un contexte fortement
inflationniste
, tout en veillant à maintenir un niveau d’entretien et de maintenance
suffisant pour améliorer la qualité du parc immobilier.
Une stratégie immobilière ambitieuse dont le financement est à clarifier
3.3.3.1
Un schéma pluriannuel de stratégie immobilière à mettre à jour
Le précédent schéma pluriannuel de stratégie immobilière (SPSI), relatif à la période
2012-201
6, a fait l’objet d’une actualisation jusqu’en 2020. Il
avait pour ambition
d’améliorer
les conditions d’accueil des étudiants, de proposer aux ense
ignants chercheurs des locaux plus
adaptés et de rénover le bâti vieillissant tout en dynamisant son usage. Dans la continuité, le
SPSI 2020-2024 articule la politique immobilière autour de trois axes distincts.
-
la structuration
de l’UPEC en
six campus
intégrant des espaces de formation et de
recherche durables et innovants
afin d’améliorer les conditions de travail
;
-
l’optimisation des surfaces
pour prendre en compte l’accroissement du nombre
d’étudiants et les écarts de taux d’occupation qui sont relat
ivement importants ;
-
la mise en conformité du bâti
en matière énergétique, d’amiante et d’accessibilité
.
La stratégie patrimoniale de l’université semble globalement cohérente avec le
diagnostic établi et le fait qu’elle doit faire face à une hausse des effectifs alors même que
certains bâtiments sont suroccupés. La stratégie d’intervention apparait également
pertinente
au regard de la volonté de l’UPEC d’améliorer la performance énergétique du parc immobilier.
Toutefois, ce SPSI a été élaboré avant que les projets immobiliers principaux, financés dans le
cadre du CPER, n’aient été arbitrés. Sur les six projets proposés par l’UPEC, trois ont été
arbitrés favorablement pour les campus de Vitry, Fontainebleau et Sénart. Le projet de quitter
le bâtiment «
Pyramide
», classé en priorité numéro une par l’UPEC, n’a pas été retenu. Par
ailleurs, le calendrier des opér
ations n’a pas été détaillé et s’inscrit dans une temporalité
supérieure au SPSI, le CPER s’étalant jusqu’en 2027 tandis que les opérations de désamiantage
«
seront réalisées sur une quinzaine d’années
». En ce qui concerne les données financières
figurant dans le SPSI, elles sont peu précises, en partie erronées et «
ne sont plus à jour
».
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
86
Au final, les arbitrages rendus par l’Etat et la région dans le cadre du CPER
2021-
2027 impliquent nécessairement une mise à jour du SPSI à brève échéance. Elle est prévue
d’ici l’été 2023.
Il conviendra de profiter de cette révision pour élaborer un plan de
financement plus précis et mettre à jour le calendrier afférent.
Recommandation n°14 : Réviser le schéma pluriannuel de stratégie immobilière
(SPSI) dès 2023 afin de prendre en compte les arbitrages financiers rendus dans le
cadre du Contrat de plan État - Région (UPEC).
3.3.3.2
Une optimisation des surfaces disponibles à mettre en œuvre
Entre 2016 et 2021, les surfaces occupées par l’UPEC ont augmenté de 6,4
%.
L’établissement affiche
un ratio de 6,9 étudiants / m² en 2019 alors que le MESR estime que la
moyenne nationale se situe plutôt autour de 10. Si le taux d’occupation des salles est
particulièrement élevé (68 % en 2019), encore plus pour les amphithéâtres (84 %) que les salles
banalisées (62 %), on constate une très forte disparité entre les sites. En effet, les amphithéâtres
du Campus Centre sont fortement occupés (149 %) à la différence de ceux du site de Saint-
Denis (11
%). Le taux d’occupation est in
férieur à 50
% à l’INSPE (sites de Saint
-Denis, Livry
Gargan et Torcy) et sur les Campus de Vitry et Fontainebleau tandis qu’il est supérieur à 80
%
au Campus Centre, au Mail des Mèches et au site André Boulle
123
.
Dans le cadre du SPSI, l’UPEC devrait passe
r de 213 129 m² à 220 623 m² SHON en
prenant en compte la restitution de 41 850 m² et la création de 53
540 m². L’établissement
devrait quitter Saint-Denis et Livry-Gargan, dont les bâtiments sont insuffisamment occupés,
au profit d’un projet à Aubervillie
rs. En outre, le départ du bâtiment «
Pyramide
» est de nature
à créer de nouveaux espaces sur le Campus Centre de Créteil, particulièrement sous tension.
Toutefois, ces deux projets n’ont pas été arbitrés favorablement dans le cadre du CPER 2021
-
2027. Conscient de ces difficultés et alors que 4 000 à 5 000 étudiants supplémentaires doivent
arriver à l’UPEC d’ici cinq ans, l’établissement a initié en 2022 un audit portant sur l’occupation
des locaux afin de renforcer les possibilités de mutualisation.
S’agi
ssant du projet
« Pyramide »
,
l’UPEC envisage de quitter un bâtiment de 7
000 m² pour un nouveau bâtiment dont la surface
pourrait être plus réduite (5
000 m² en l’absence de financement complémentaire de l’État).
Ce
projet immobilier doit être précisé. Il conviendra de déterminer si le nouveau bâtiment est bien
dimensionné pour faire face à l’augmentation rapide de l’effectif étudiants à l’UPEC et à la
forte tension bâtimentaire sur le campus centre de Créteil.
Par ailleurs, la Cour constate que l’UPEC es
t dépourvue de stratégie de valorisation
immobilière, l’établissement reconnaissant «
qu’aucune ressource propre significative
» n’a pu
être générée, notamment en raison du manque d’attractivité et du fort taux d’occupation.
Face à cette situation et dans la continuité de l’audit qui a été initié, l’université
doit améliorer l’utilisation de ses bâtiments en particulièrement ceux du Campus Centre
123
Cf.
annexe n°18.
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
87
à Créteil qui connaissent une tension croissante (construction de nouveaux bâtiments,
optimisation des salles existantes, mutualisation renforcée entre composantes,
etc.
).
3.3.3.3
Un financement de la programmation immobilière à réévaluer
Au titre de la période 2016-2021, les investissements immobiliers (hors compte 6152)
réalisés par l’UPEC s’élèvent à 40
375 538
€
soit une moyenne annuelle de 6 729 256
€
/ an.
Pour financer sa stratégie immobilière figurant dans les deux SPSI successifs, l’UPEC a pu
mobiliser des subventions publiques importantes que ce soit dans le cadre des CPER 2015-2020
et 2021-2027 ou du programme «
France Relance
».
-
CPER 2015-2020
: cinq opérations ont pu bénéficier de subventions de l’Etat et de la
Région à hauteur de 45 800 000
€
(maison des étudiants de Sénart, construction d’un
bâtiment de recherche biomédicale, réfection de la dalle du Campus Centre,
etc.
).
-
France Relance
: une enveloppe de 9 364 260
€
a été octroyée à l’UPEC pour financer
cinq opérations sur les sites de Créteil, Fontainebleau et Vitry (rénovation des bâtiments
2 et 3 de l’ancienne caserne
Damesme, réhabilitation du pavillon au clocher, isolation
thermique des amphithéâtres du bâtiment 1 du Campus Centre, rénovation énergétique
de la bibliothèque universitaire du Campus Centre et rénovation énergétique de la
maison des étudiants de Créteil).
-
CPER 2021-2027
: sur les six projets proposés, l’UPEC a obtenu en juillet 2022 des
financements pour trois d’entre eux, à hauteur de 31
700 000
€
(
création d’un campus
universitaire à Fontainebleau, création d’un campus des métiers de la santé et l’IUT d
e
Chérioux et l’extension du campus Seine
-et-Marne).
Par ailleurs, l’UPEC entend quitter le bâtiment
«
Pyramide
» en créant un pôle en
sciences humaines et sociales, qui réunirait les UFR LLSH et SSES ainsi que les STAPS, sur
l’îlot Jacquot à Créteil. Ce projet d’une superficie de 5
000 m² ferait l’objet d’un emprunt de
20
M€
par l’UPEC. L’obtention éventuelle de subvention de la part du ministère pourrait
conduire l’UPEC à revoir la nature de son projet
124
.
Toutefois, le financement du SPSI demeure, à ce st
ade, incertain. Alors que l’UPEC
comptait obtenir au moins 50
M€
au titre du CPER
125
, elle ne pourra bénéficier que de 31,7
M€
entre 2021 et 2027, uniquement pour trois des six projets présentés. Par ailleurs, l’université
maintient sa volonté de faire about
ir le projet d’Aubervilliers
, projet ne bénéficiant à ce stade
d’aucun financement
. De plus
, en raison des arbitrages récents rendus par l’Etat et la Région
Île-de-France,
qui l’obligent à revoir le contenu précis de ses projets, l’UPEC n’a pas été en
mesure de communiquer le montant des participations financières des autres collectivités
publiques.
Enfin, à l’exception du projet Pyramide pour lequel l’UPEC entend contracter un
emprunt de 20
M€, elle n’envisage aucune participation financière directe de sa
part, en
contradiction avec le SPSI qui mentionnant une réallocation des dépenses GER de l’ordre de
2,5
M€
par an.
Compte tenu de ces incertitudes financières et des arbitrages du CPER, l’UPEC
reconnait d’ailleurs que
«
certains projets pourraient être revus à la baisse faute de
124
Cf.
partie 1.2.
125
Chiffrage figurant dans le SPSI.
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
88
financement disponible
».
Dans ce contexte, il est impératif que l’UPEC révise son SPSI
dès
2023, précise les projets définitivement retenus, les plans de financement afférents ainsi
que les calendriers de réalisation des travaux
.
3.4
Une organisation informatique en manque de visibilité nécessitant une
recentralisation des ressources
Le périmètre informatique de l’UPEC est très étendu. Sa gestion comporte 17 sites
répartis sur trois départements. Les enjeux et les défis sont nombreux. La fonction informatique
de l’UPEC pâtit de plusieurs difficultés. Sa récente restructuration manque de maturité et de
visibilité auprès des
instances et des utilisateurs. La répartition des rôles n’est pas clairement
définie. Elle est marquée par un réel d
éficit d’emploi à temps plein impactant la qualité des
missions liée à une surcharge des ressources existantes.
La
direction des systèmes d’information (
DSI)
n’a pas de stratégie informatique
formalisée malgré l’existence de projets structurants pour l’UPE
C comme la mise en place
d’une
gouvernance,
l’urbanisation
du
système d’information
,
la
modernisation
de
l’infrastructure. Les recommandations des derniers audits ne font l’objet d’aucun suivi
particulier.
L’UPEC dispose d’une infrastructure vieillissante,
d’une couverture WIFI insuffisante,
des logiciels plus mis à jour générant des problèmes de latence et d’interférences et entrainant
des ruptures d’activités.
La multitude de systèmes d’information décisionnels (finances, RH, scolarité,
recherche), en att
ente de référentiels transversaux de l’AMUE, alourdit l’efficacité et la qualité
décisionnelles de l’UPEC rendant compliqué le croisement de données et un quelconque
contrôle et corroboration de données. Un environnement informatique non intégré génère une
multitude d’outils métier rendant très compliquée
la cartographie des applications métiers
empêchant d’avoir une vision commune et partagée du SI. Il est nécessaire de tendre vers des
outils métiers maitrisés et certifiés par l’université.
L’UPEC ne dispose pas de politique de sécurité des systèmes d’information
formalisée,
pas de politique sécurisée des mots de passe et une charte informatique incomplète. Sa gestion
des comptes numériques est complexe et vulnérable
. Le plan de continuité d’activité n’est
toujours pas effectif, freiné par des contraintes financières et de personnels
. L’université doit
mettre en place un véritable socle de sécurité informatique, développer une culture sécuritaire
uniforme auprès de l’ensemble du personnel.
Une dilution des forces informatiques, une absence de visibilité sur le niveau de sécurité
des infrastructures, des outils de certaines composantes majorent le risque de cyberattaques.
U
ne réflexion sur l’intégration progressive des ressources des composantes dans le périmè
tre
de compétences de la DSI de l’UPEC est à engager sans délai.
Recommandation n°15
:
Intégrer les systèmes et les ressources informatiques des
composantes dans le champ d’action de la direction des systèmes d’information
(UPEC).
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
89
3.5
La déontologie
Des retards dans la mise en place du cadre réglementaire
L’université Paris
-
Est Créteil accuse un retard certain dans la mise en place d’un cadre
global visant à prévenir et détecter des atteintes à la probité. Consciente de ce retard, elle
construit actuellement un cadre réglementaire et des procédures. Ainsi, le comité d’éthique, de
déontologie et de d’intégrité scientifique (CEDIS) n’a été mis en place par l’UPEC, en
application du décret n° 2017-519 du 10 avril 2017 relatif au référent déontologue dans la
fonction publique
, qu’à compter du 1
er
février 2022
126
. Si le CEDIS dispose désormais d’une
existence juridique, son accessibilité et sa visibilité demeurent encore limitées. Des initiatives,
décrites à l’annex
e n°19, sont actuellement en cours ou envisagées pour améliorer la situation.
L
’UPEC doit
poursuivre
l’élaboration
d’un dispositif global
visant à prévenir et détecter
des atteintes à la probité.
Un cadre juridique non respecté
en matière d’obligations déclaratives
3.5.2.1
Déclarations de situation patrimoniale auprès de la Haute autorité pour la
transparence de la vie publique (HATVP)
Les obligations de dépôt d’une déclaration de situation patrimoniale (DSP) qui
s’appliquent aux foncti
onnaires sont définies par le décret n° 2016-1968 du 28 décembre 2016.
En application de ce décret, l’obligation de transmission d’une DSP au président de la Haute
Autorité concerne, pour les établissements dont le budget prévisionnel est supérieur à 200 M
€
,
les fonctions suivantes :
-
directeur général, directeur général des services ou tout autre emploi dont le titulaire assure
la direction de l
’
établissement ainsi que les emplois d'adjoint de ces dirigeants ;
-
directeur chargé des affaires financières et adjoints ;
-
secrétaire général et secrétaire général adjoint ;
-
directeur général des services (DGS) mentionnés à l
’
article L. 953-2 du code de
l
’
éducation ;
-
responsable de la fonction achat.
Les universités sont des établissements publics à caractère scientifique, culturel et
professionnel (EPSCP), qui sont une catégorie d’établissements publics pouvant
être qualifiés
d’établissements publics à caractère administratif.
La Cour considère donc que les universités
dont le budget prévisionnel est supérieur à 200
M€ sont soumises à l’article 2 du décret précité.
Cet article soumet d’ailleurs explicitement les DGS d’EPSCP dont le budget prévisionnel est
supérieur à 200 M€ à l’obligation de transmission d’une déclaration de situation patrimoniale.
126
Le conseil d’administration s’est prononcé favorablement sur la création et le règlement intérieur du CEDIS le
15 octobre 2021, et sur sa composition le 1
er
février 2022.
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
90
Par ailleurs, aux termes de l’article L. 712
-
2 du code de l’éducation, «
le président assure la
direction de l’univer
sité
» La Cour considère donc
que le président, en tant qu’il est chargé de
la direction de l’université, entre dans la catégorie des agents soumis à l’obligation de dépôt
d’une DSP.
Dans sa réponse à la Cour,
la HATVP confirme que l’UPEC
étant un établissement
public à caractère administratif de l’État dont le montant du budget prévisionnel est supérieur
à 200
M€, c’est à juste titre que la Cour considère
que son président et les agents cités ci-dessus
relèvent de l’obligation de dépôt d’une DSP auprès de
la Haute Autorité pour la transparence
de la vie publique.
L
a situation de l’UPEC n’est
donc pas conforme au cadre réglementaire en matière
d’obligations déclaratives
. En effet, seul le directeur général des services a établi une
déclaration d’intérêt et d
e situation patrimoniale lors de sa nomination par le ministère de
l’enseignement supérieur. Cette déclaration a été faite auprès du ministère, alors qu’elle
aurait
dû être transmise à la HATVP.
Le président et les agents mentionnés ci-
dessus ne s’étant p
as acquittés à ce jour de leurs
obligations déclaratives, une demande leur a été faite en ce sens par la HATVP. De son côté,
l’UPEC, dans sa réponse à la Cour, a indiqué qu’elle allait demander aux agents
concernés de
réaliser leurs déclarations de situation patrimoniale auprès de la HATVP et établir un processus
afin que les accusés réception de la HATVP soient remis à la direction des ressources humaines
de l
’
université, archivés dans les dossiers administratifs des agents et demandés avant chaque
entrée en fonction pour les postes concernés.
Rappel aux lois et règlements
n°7 :
La Cour rappelle à l’UPEC qu’en vertu du décret
n°
2016-1968, et conformément à la réponse de la HATVP sur ce point, les agents de
l’université relevant de l’obligation de déclaration patrimoniale sont
les suivants :
président, directeur général des services (DGS), DGS adjoints, directeur des affaires
financières, adjoint au directeur des affaires financières, responsable des achats.
3.5.2.2
Les déclarations d’intérêt préalables à la nomination
Concernant la déclaration d’intérêt, les dispositions du décret n°2016
-1967 prévoient à
son article 1 que «
sont également soumis à cette obligation les candidats à la nomination dans
les emplois soumis à l'obligation de transmission de la déclaration de situation
patrimoniale…
»
. L
a déclaration doit être transmise à l’autorité investie du pouvoir de
nomination ou à l’autorité hiérarchique.
Comme indiqué
supra
, en dehors du directeur général
des services, les autres agents de l’UPEC concernés par l’obligation n’ont pas transmis de
déclarations d’intérêts. Il n’existe pas de procédure spécifiquement mise en place par
l’université décrivant les modalités de trans
mission, de traitement et de conservation des
déclarations d’intérêt préalables à nomination qui se réfère à la circulaire du 4 décembre 2018
relative à l’obligation de transmission d’une déclaration d’intérêts dans la fonction publique de
l’État.
Il appar
tient à l’UPEC de mettre en place, au plus vite, une telle procédure. L’université
a indiqué à la Cour que ce sujet serait inscrit au plan de travail de la prochaine année
universitaire.
Une procédure adaptée de recueil et de contrôle de la déclaration d
’
intérêt des présidents
d
’universités, qui sont élus
par les membres de la communauté universitaire, et pour lequel il
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
91
n
’
y a donc ni autorité de nomination, ni autorité hiérarchique, devrait être déterminée par le
ministère de l’enseignement supérieur et de
la recherche.
Rappel aux lois et règlements
n°8 :
La Cour rappelle à l’UPEC qu’en vertu du
décret
n°2016-1967, et conformément à la réponse de la HATVP sur ce point, les agents de
l’université relevant de l’obligation de déclaration patrimoniale sont également soumis à
l’obligation de déclaration de situation d’intérêts.
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
92
ANNEXES
Annexe n° 1. Glossaire
..........................................................................................................
93
Annexe n° 2. Chronologie générale
......................................................................................
96
Annexe n° 3. Statuts et instances
..........................................................................................
97
Annexe n° 4.
Les anomalies comptables liées au financement externe de l’actif
...............
101
Annexe n° 5.
L’indicateur SCSP/étudiant
...........................................................................
102
Annexe n° 6.
L’analyse financière
: précisions méthodologiques et tableaux
....................
103
Annexe n° 7. Les implications financières du déploiement de la réforme des études de santé
108
Annexe n° 8.
Les ajustements non comptabilisés identifiés sur l’exercice 2021
................
109
Annexe n° 9.
L’analyse de la soutenabilité de la trajectoire financière de l’UPEC
............
116
Annexe n° 10.
Le projet d’emprunt
.....................................................................................
118
Annexe n° 11.
Effectifs par niveau et synthèse de l’offre de fo
rmation
.............................
119
Annexe n° 12. Enseignements à faible effectif
...................................................................
121
Annexe n° 13.
Mobilité internationale des étudiants et taux d’insertion professionnelle
... 122
Annexe n° 14. Point sur le recouvrement du secteur de la formation continue
...................
123
Annexe n° 15. Antériorité des comptes de la classe 4
.........................................................
124
Annexe n° 16.
La politique de l’achat public
......................................................................
126
Annexe n° 17. La gestion de la masse salariale et le respect des obligations de service
....
127
Annexe n° 18. La gestion immobilière
................................................................................
133
Annexe n° 19. Déontologie
.................................................................................................
138
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
93
Annexe n° 1.
Glossaire
AAP
: appel à projet
AFUNA :
association pour la formation universitaire en alternance
AMUE
: agence de mutualisation des universités et établissements d'enseignement supérieur
ANR
: agence nationale de la recherche
ATER
: attachés temporaires d’enseignement et de recherche
BI :
budget initial
BIATSS
: personnels de Bibliothèques, Ingénieurs, Administratifs, Techniciens, Sociaux et de
Santé.
CA
: conseil d’administration
CAC
: commissaires aux comptes
CAF :
capacité d’auto
-financement
CAPAC :
charges à payer à comptabiliser
CEDIS :
comité d’éthique, de déontologie et d’intégrité scientifique
CFA
: centre de formation des apprentis
CFVU
: commission de la formation et de la vie universitaire du conseil académique
CHU
: centre hospitalier universitaire
CNRS
: centre national de recherche scientifique
COMUE
: établissement public à caractère scientifique, culturel et professionnel regroupant
des établissements d’enseignement supérieur et de recherche
- loi du 22 juillet 2013 relative à
l
’
enseignement supérieur et à la recherche.
COMUE UPE
: COMUE Université Paris-Est, devenue « Paris-Est-Sup »
CPER
: contrat de plan État-Région
CR
: commission de la recherche
CROUS :
centre régional des œuvres universitaires et scolaires
CVEC :
contribution à la vie étudiante et de campus
DAF :
direction des affaires financières (UPEC)
DEVE :
direction des études et de la vie étudiante (UPEC)
DGESIP :
direction générale de l’enseignement et de l’insertion professionnelle
DIE :
direction de l’immobilier de l’État
DIFPRO :
direction de la formation professionnelle (UPEC)
DPDD :
direction du patrimoine et du développement durable (UPEC)
DRI :
direction des relations internationales (UPEC)
DRV :
direction de la recherche et de la valorisation (UPEC)
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
94
EBE :
excédent brut d’exploitation
EPST
: établissement public à caractère scientifique et technologique
ERC
:
European Research Council
(conseil européen de la recherche)
ETP
: équivalent temps plein, unité de mesure d'une charge de travail
ETPT
: effectifs physiques pondérés par la quotité de travail.
EUP :
École d’urbanisme de Paris
FIPHFP
: fonds pour l'insertion des personnes handicapées dans la fonction publique
FTLV
: formation tout au long de la vie
GBCP
: gestion budgétaire et comptable publique - décret n° 2012-1246 du 7 novembre 2012.
GER
: gros entretien renouvellement.
GPEC
: gestion prévisionnelle des emplois et des compétences
GRH
: gestion des ressources humaines
HAL
: archive ouverte destinée au dépôt et à la diffusion d'articles scientifiques de niveau
recherche, publiés ou non, et de thèses, émanant des établissements d'enseignement et de
recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés
HATPV :
Haute autorité pour la transparence de la vie publique
HCERES :
Haut conseil de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur
HeTD
: heures équivalent travaux dirigés
IDEX
: Initiatives d’Excellence (programme d’investissements d’avenir)
IFSE
: indemnité de fonctions de sujétions et d’expertises
IMRB :
Institut Mondor de recherche biomédicale
INSERM :
Institut national de la santé et de la recherche médicale
I-Site
: Initiatives-Science
–
Innovation
–
Territoires
–
Économie
(programme d’investissements
d’avenir)
IUT
: Institut universitaire de technologie
LABEX :
laboratoire d’excellence
(programme d’investissements d’avenir)
LAMA :
laboratoire d’analyse et de mathématiques appliqués
LAS
: licence « accès santé » dite « LAS »
LISA :
laboratoire inter-universitaire des systèmes atmosphériques
LMD :
licence master doctorat
L1, L2, L3
: la licence est un cycle universitaire en trois ans. Par commodité, on appelle la
première année de licence L1, la deuxième L2 et la troisième, qui est diplômante, la L3.
MESR :
ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche
MMOP :
filière médecine, maïeutique, odontologique et pharmaceutique
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
95
M1, M2
: le master est un cycle universitaire en deux ans. Par commodité, on appelle la
première année de master M1, et la seconde, diplômante, M2.
NCU :
nouveaux cursus universitaires (programme investisse
ments d’avenir)
ONR
: organismes nationaux de recherche
Loi ORE
: loi « orientation et réussite des étudiants », promulguée en mars 2018
PACES
: première année commune aux études de santé, qui constitue, entre 2010 et 2020, la
voie d’accès aux études des p
rofessions de santé : médecin, chirurgien-dentiste, sage-femme,
kinésithérapeute et pharmacien.
PASS
: parcours spécifique « accès santé » dit « PASS »
PIA
: Programme d’
investissements
d’
avenir
PPI
: plan pluriannuel d’investissement
PR
: professeurs d’université
PRAG/PRCE
: les professeurs agrégés et les professeurs certifiés (enseignants du second
degré).
PRES
: pôle de recherche et d’enseignement supérieur
PSCP :
projets de recherche et développement structurants pour la compétitivité
RCE
: responsabilités et compétences élargies - loi du 10 août 2007 relative aux libertés et
responsabilités des universités
RIFSEEP
: régime indemnitaire tenant compte des fonctions, des sujétions, de l'expertise et de
l'engagement professionnel (RIFSEEP) -décret n° 2014-513 du 20 mai 2014
SATT
: société d’accélération du transfert de technologies
SCSP
: subvention pour charges de service public
SHS :
sciences humaines et sociales
SIFAC
: logiciel financier SIFAC (Système d'Information Financier Analytique et Comptable)
SPSI :
schéma pluriannuel de stratégie immobilière
UFR
: unité de formation et de recherche
UMR
: unité mixte de recherche
VRI
:
Vaccine research institute
(LABEX)
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
96
Annexe n° 2.
Chronologie générale
1970
: création de l’université Paris
-XII.
2007
: création du pôle de recherche et d’enseignement supérieur (PRES) Université Paris
-Est.
2010
: passage de l’université aux Responsabilités et Compétences élargies (RCE) dans le cadre
de la loi relative aux libertés et responsabilités des universités (LRU).
2011
: le projet déposé par le PRES dans le cadre de l’appel à projet « Initiatives d’excellence»
n’est pas retenu.
2014
: les conseils d’administration de l’UPEC et de l’université Paris
-Est-Marne-la-Vallée
donnent mandat aux présidents pour travailler
sur l’hypothèse d’une fusion des deux
universités.
2015
: la communauté d’universités et d’établissements (
COMUE) Université Paris-Est
succède au PRES.
Janvier 2016
: le projet I-SITE déposé par la COMUE
n’est pas retenu.
Mars 2016
: le projet de fusion
de l’UPEC et de l’université Gustave Eiffel est abandonné.
2017
: le projet ISITE Future, porté par la COMUE
et n’intégrant pas l’UPEC, est retenu par le
jury international.
2018
: l’UPEC fait face à une crise de gouvernance, qui prend fin avec les élections de
septembre 2018.
2021
: l’UPEC est lauréate de l’appel à projet « Excellences » du Programme d’Investissements
d’avenir (PIA 4) pour le projet Erasme.
2022
: la candidature
de l’UPEC à l’alliance universitaire européenne Aurora en tant que
membre associé est acceptée.
L’UNI
VERSITE PARIS-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
97
Annexe n° 3.
Statuts et instances
L’université Paris XII
-
Val de Marne a été créée par l’arrêté du 21 mars 1970 définissant
les universités de Paris, modifié le 12 novembre 1971 puis le 17 juillet 1984. Ses statuts ont été
approuvés par arrêtés du Secrétaire d’État auprès du Ministre de l’éducation nationale, chargé
des universités, en date du 14 novembre 1985. Ils ont été modifiés depuis à douze reprises.
L’UPEC est un
établissement public à caractère scientifique, culturel et professionnel.
L’université bénéficie depuis le 1
er
janvier 2010 du passage aux responsabilités et compétences
élargies en matière budgétaire et de gestion des ressources humaines.
Les statuts
précisent notamment que l’UPEC est une université pluridisciplinaire qui
propose un «
large éventail de disciplines ».
Elle comprend une composante ESPE/INSPE qui
assure la formation initiale des futurs enseignants et personnels d’éducation et contribue à
leur
formation continue.
Composantes
L’université comprend des unités de formations et de recherche, créées
, regroupées ou
supprimées par délibération du CA après avis du conseil académique :
−
UFR Droit ;
−
UFR Etudes politiques ;
−
UFR Lettres, langues et sciences humaines ;
−
UFR Santé, Sciences économiques et gestion ;
−
UFR Sciences de l’éducation
-sciences sociales et sciences et techniques des activités
physiques et sportives ;
−
UFR Sciences et technologies ;
−
UFR Administration et échanges internationaux (
AEI International School
) ;
−
UFR Ecole internationale d’études politiques
(jusqu’en août 2022).
Les UFR sont administrées par un conseil élu et dirigées par un directeur élu par ce
conseil.
L’université comprend également des écoles et instituts, créés par arrê
té du ministre
chargé de l’enseignement supérieur sur proposition ou après avis du Conseil d’administration
de l’université et du Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche
:
−
Observatoire des sciences de l’univers (OSU) ayant le statut
d’école interne
;
−
École publique d’ingénieurs de la santé et du numérique (EPISEN) ayant le statut
d’institut interne
;
−
Institut universitaire de technologie de Créteil (IUT Créteil-Vitry ;
−
Institut
universitaire
de
technologie
de
Seine-et-Marne
Sud
(IUT
Sénart-
Fontainebleau) ;
−
Institut de préparation à l’administration générale (IPAG)
;
−
École d’urbanisme de Paris (EUP)
;
−
Institut d’administration des entreprises (IAE), anciennement département de l’UFR
Faculté de sciences économiques et de gestion, créé p
ar l’arrêté ministériel du 21 février
2022
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
98
−
Institut d’études politiques de l’université Paris XII, créé par l’arrêté ministériel du 1
er
août 2022.
Les instituts et écoles sont administrés par un conseil élu et dirigés par un directeur.
−
Institut national
supérieur du professorat et de l’éducation de l’académie de Créteil
(INSPE).
L’INSPE est administrée, à parité de femmes et d’hommes, par un conseil de l’école et
dirigée par un directeur.
D’après l’article 12 des statuts, les composantes «
constituent les structures de base de
l’université. C’est en leur sein et par coopération entre elles que s’effectuent toutes les activités
de formation et de recherche de l’université. Des moyens en personnels, crédits, locaux,
matériels sont mis à leur disposition par
l’université en sus des ressources propres que ces
dernières peuvent obtenir par leur activité de recherche ou de formation.
»
Tout personnel enseignant ou enseignant-
chercheur est placé sous l’autorité du
président. Il est rattaché à l’une des composantes
.
Le président associe les composantes à la préparation et à la mise en œuvre du contrat
pluriannuel d’établissement. Il conduit un dialogue de gestion avec les composantes, afin que
soient arrêtés leurs objectifs et leurs moyens
. Les statuts prévoient l’
élaboration
d’un contrat
d’objectifs et de moyens entre l’université et ses composantes.
Les services communs à l’ensemble des composantes sont
:
−
Le service commun de documentation (SCD)
−
Le service commun chargé du développement de la formation continue, dénommé
Direction de la formation professionnelle (DIFPRO)
−
Le service commun universitaire d’information et d’orientation (SCUIO)
−
Le service universitaire de médecine préventive et de promotion de la santé (SUMPPS)
−
Le service commun d’action sociale et cul
turelle (SECASC)
−
Le service universitaire des activités physiques et sportives (SUAPS)
Le président et les vice-présidents
Le président est assisté dans ses fonctions par le directeur général des services et par
l’agent comptable, ainsi que par un bureau.
Le conseil d’administration, la commission de la recherche et la commission de la
formation et de la vie universitaire sont dotés respectivement d’un vice
-président. En outre, le
président peut proposer au CA l’élection de vice
-présidents chargés de domaines particulier et
désigner des assesseurs et des chargés de mission sur des objets et pour des durées déterminées,
sous réserve d’informer le CA et le conseil académique. Le conseil académique est doté d’un
vice-président étudiant.
L’UPEC compte depuis le
s dernières élections 15 vice-présidents et deux assesseurs
(contre 11 vice-présidents et huit assesseurs précédemment).
Le bureau est élu sur la proposition du président par le conseil d’administration. Il est
composé des vice-présidents et assesseurs, du directeur de cabinet, du DGS, des DGS adjoints
en charge de missions transversales, de l’agents comptable et le cas échéant de responsables de
services centraux à titre d’experts. Le bureau se réunit au moins six fois par an.
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
99
Le président préside le con
seil d’administration, le conseil académique, la commission
de la recherche, la commission de la formation et de la vie universitaire.
Les instances de l’université
Instance
Compétence
Membres
Périodicité
127
Conseil
d’administration
Missions
prévues
par
l’article L.712
-3 du
code de l’éducation
Le CA comprend 32
membres :
-24
membres
élus
dont :
-- 14 représentants des
enseignants-chercheurs
des
enseignants, des chercheurs et
des personnels assimilés dont la
moitié
de
professeurs
des
universités
et
personnels
assimilés
--6
représentants
titulaires
et
6
représentants
suppléants des usagers et des
personnes
bénéficiant
de
la
formation continue
--4 représentants des
personnels BIATSS
-8
personnalités
extérieures dont 4 représentants
des collectivités territoriales, 1
représentant de l’INSERM, 3
personnalités
désignées
(représentants d’entreprises et
syndicats)
Une dizaine
de réunions par an
Conseil
académique
En
formation
plénière,
son
avis
est
consultatif.
En
formation
restreinte, il examine les
questions
individuelles
relative au recrutement, à
l’affectation et à la carrière
des enseignants-chercheurs.
Il
regroupe
les
membres de la commission de la
recherche et de la commission
de la formation
Une dizaine
de réunions par an
La
commission de la
recherche du
conseil
académique
Avis
consultatif
sur toute question relative à
la
recherche
et
à
la
valorisation , répartition de
l’enveloppe
des
moyens
destinés à la recherche, dont
Elle comprend 40 membres (36
membres élus et 4 personnalités
extérieures) :
-32 membres représentants les
personnels
-4 représentants titulaires des
usagers et 4 remplaçants
Une dizaine
de réunions par an
127
Les statuts prévoient que le CA se réunit au moins quatre fois par an.
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
100
Instance
Compétence
Membres
Périodicité
127
les dotations affectées aux
structures de recherche.
-4 personnalités extérieures dont
un représentant CNRS et un
représentant INSERM
La
commission de la
formation et de
la vie
universitaire du
CAC
Avis
consultatif
sur toute question relative à
la formation et à la vie
universitaire et notamment
sur
les
programmes
de
formation des composantes.
Elle adopte en application
de l’article L.712
-6-1 du
code
de
l’éducation
la
répartition de l’enveloppe
des moyens destinés à la
formation,
les
règles
relatives aux examens, les
règles
d’évaluation
des
enseignements,
etc
.
Elle comprend 40 membres (36
membres élus et 4 personnalités
extérieures) :
-16 représentants des
enseignants-chercheurs et
enseignants,
-16 représentants titulaires et 16
représentants suppléants des
usagers
-4 représentants des personnels
BIATSS
-4 personnalités extérieures
dont au moins un représentant
d’un établi
ssement
d’enseignement secondaire
Une dizaine
de réunions par an
Par ailleurs, le président réunit le conseil des directeurs de composantes au moins six
fois pa
r an, l’informe et le consulte sur les sujets qui concernent l’université, notamment le
contrat pluriannuel. Le conseil des directeurs de composantes participe à la préparation et à la
mise en œuvre des décisions du conseil d’administration et du conseil a
cadémique.
L’université compte également une commission des moyens, une commission des
statuts et une commission d’harmonisation du suivi de carrière des enseignants du second degré.
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
101
Annexe n° 4.
Les anomalies comptables liées au financement externe de l’actif
L
’UPEC a surestimé, jusqu’à l’exercice 2021,
le montant des reprises au résultat au titre
des financements rattachés à des actifs (compte 7813). Cela diminuait mécaniquement, et de
manière erronée, la charge nette d’amortissement
, contribuant ainsi à gonfler artificiellement le
résultat net de l’UPEC entre 2016 et 2020
. Ces erreurs ont été corrigées par le report à nouveau
négatif en 2021 à hauteur de 11,9
M€.
Cette anomalie, décelée lors de la clôture 2021 par le prestataire de l’UPEC en charge
de la gestion des inventaires,
résulte d’un paramétrage par défaut de SIFAC qui implique un
retraitement manuel, non opéré jusqu’à récemment. Ce paramétrage générait à t
ort dans SIFAC,
pour les « bâtiments mis à disposition », la neutralisation par défaut des écritures
d’amortissement (en comptes de classe 6) par des écritures d’amortissement de subventions
(non obtenues) en produits du compte de résultat (compte 7813). Ces écritures ont conduit à un
écart anormal entre les amortissements cumulés sur les biens mis à disposition
(121 225 808,68
€ au 31/12/2020 en comptes 28
131560) et le montant cumulé des reprises au
résultat de la contrepartie du financement des actifs mis
à disposition par l’État
(133 150 366,29
€ au 31/12/2020 en compte 10491 à la même date). La différence entre ces
deux comptes, qui doivent être égaux, a donc été corrigée par une écriture en report à nouveau
négatif de 11 924 557,61
€ sur l’exercice 2021
.
Afin de retraiter le résultat net de ces écritures erronées, la Cour s’est fondée sur
l’évolution annuelle de l’écart entre les comptes 10491 et 28131560, qu’elle a déduit du résultat
net comptable. Elle a ainsi retraité 10,272 M€ sur la période 2016
-202
1, le solde (soit 1,6 M€)
étant à répartir sur les exercices antérieurs.
Tableau n° 15 :
Évolution du résultat net comptable retraité (M€)
Source : UPEC ; retraitements Cour des comptes.
L’incidence globale de cette anomalie (10,2 M€ en cumulé sur la période 2016
-2021)
doit être relativisée à raison des charges à payer qui ont été, à l’inverse, provisionnées de
manière excédentaire à hauteur de 2,2 M€ sur la période
128
. La Cour ne dispose pas des éléments
permettant de répartir ces montants par exercice.
128
À
la suite des remarques formulées dans le cadre de l’audit du cabinet Deloitte de l’exercice 2020 portant sur
l’antériorité de certaines charges à payer, une régularisation de 1,1 Md€ a été opérée dans les comptes de l’UPEC.
Les travaux du cabinet Deloitte
sur l’antériorité des charges à payer effectués dans le cadre de l’audit de l’exercice
2021 ont conclu à une surévaluation complémentaire de 1,1 Md€ à la clôture de cet exercice.
Balance
d'entrée 2016
2 016
2 017
2 018
2 019
2 020
2 021
Stock de reprises au résultat bât mis à
disposition par l'Etat (compte 10491)
69 058 237
80 574 008,28
92 840 639,20
106 551 486,84
121 038 609,48
133 150 366,29
130 282 407,07
Amortissements cumulés bât mis à
disposition par l'Etat (compte
28131560)
67 405 711,67
77 876 881,57
88 807 711,68
100 539 325,72
112 270 939,75
121 225 808,68
130 067 931,82
Ecart
1 652 525,33
2 697 126,71
4 032 927,52
6 012 161,12
8 767 669,73
11 924 557,61
Montant trop repris par an
1 044 601,38
1 335 800,81
1 979 233,60
2 755 508,61
3 156 887,88
Résultat net
2 580 594,46
3 373 796,62
3 833 865,15
5 371 482,43
7 165 372,13
1 541 161,92
Résultat net retraité
1 535 993,08
2 037 995,81
1 854 631,55
2 615 973,82
4 008 484,25
1 541 161,92
L’UNIVERSIT
E PARIS-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
102
Annexe n° 5.
L’indicateur
SCSP/étudiant
L’indicateur SCSP/étudiant utilisé par la DGESIP était construit jusqu’en 2020 en
prenant en compte toutes les inscriptions principales (c’est
-à-dire y compris les étudiants en
formation continue, en apprentissage, en contrats de professionnalisation). Depuis 2020, et
comme cet indicateur est désormais mobilisé pour le dispositif de rééquilibrage (voir
infra
), il
est calculé en prenant en compte uniquement les étudiants en formation initiale
129
, par
cohérence avec le fait que la SCSP du programme 150 a vocation à financer la formation
initiale.
L’indicateur SCSP/étudiant n’est pas utilisé directement par la DGESIP pour calibrer
l’allocation des moyens aux établissements. La comparaison de cet indicateur avec la moyenne
du groupe disciplinaire n’est utilisée, à titre direct, que pour la mise en œuvre du dispositif de
rééquilibrage introduit à compter du dialogue stratégique et de gestion 2021
130
. L’indicateur ne
constitue, pour la DGESIP et les rectorats, qu’un indicateur parmi d’autre dans l’analys
e globale
de la situation financière d’un établissement qui se déroule notamment à l’occasion du dialogue
stratégique et de gestion (DSG) portant sur «
l’optimisation des moyens
» et ayant vocation à
allouer des crédits afférents à la trajectoire financièr
e et salariale de l’établissement.
S’agissant de l’UPEC, l’écart de l’université à
la moyenne
s’élève à 5
% en 2021.
L’UPEC n’a pas reçu de crédits au titre du rééquilibrage. L’université a, en revanche, bénéficié
d’une enveloppe de 500
000
€ lors du DSG 2022 sur l’optimisation des moyens.
Tableau n° 16 :
Évolution de la SCSP/étudiant
Source : DGESIP ; les chiffres 2021 prennent en compte les crédits du programme 150, mais aussi ceux du plan
de relance et du programme 231.
129
La DGESIP s’appuie sur les effectifs étudiants disponibles dans le système
d’information sur le suivi de
l’étudiant (SISE). Compte tenu des délais de retraitement de ces chiffres, il peut y avoir, pour l’ensemble des
établissements, des décalages temporels sur les effectifs étudiants pris en compte par la DGESIP pour le calcul de
l’indicateur SCSP/étudiant. Par exemple, la SCSP notifiée sur l’exercice 2021 est rapportée aux effectifs
d’étudiants en formation initiale de la rentrée 2020.
130
Ce dispositif vise à combler les plus forts écarts à la moyenne. Il est mis en œuvre pour les établissements
présentant des écarts à la moyenne supérieurs à 8
%. Il a concerné en 2021 moins d’une trentaine d’établissements
(pour une enveloppe de près de 1
8 M€) et en 2022, une petite quarantaine d’universités (pour une enveloppe de
10 M€).
2016
2017
2018
2019
2020
2021
2020
2021
PARIS XII
7 534 €
7 550 €
7 386 €
6 944 €
6 892 €
6 729 €
8 164 €
7 981 €
Moyenne pluridisciplinaire avec santé
7 476 €
7 597 €
7 642 €
7 536 €
7 509 €
7 544 €
8 270 €
8 365 €
Ecart à la moyenne
1%
-1%
-3%
-8%
-8%
-11%
-1%
-5%
SCSP / ETUDIANT
Périmétre rééquilibrage
(SCSP définitive de l'année N
/
inscriptions en formation initiale
)
SCSP / ETUDIANT
(SCSP définitive de l'année N / toutes inscriptions principales hors double inscriptions
CPGE et y compris instituts catholiques)
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
103
Annexe n° 6.
L’analyse financière
: précisions méthodologiques et tableaux
Tableau n° 17 :
Compte de résultat de l’UPEC
retraité (en
€
)
Source
: comptes financiers de l’UPEC, retraitements Cour des comptes
Précisions méthodologiques
(1)
La SCSP
Une subvention d’un montant de 3,5 M€ a été octroyée en octobre 2020, par le MESR,
pour la recherche portant sur les vaccins. Cette subvention a été versée dans le cadre de la
subvention pour charge de service public. Mais même si la subvention au profit de la recherche
vaccinale a une imputation budgétaire « SCSP
», la Cour ne l’a pas compta
bilisée, pour les
besoins de l’analyse financière, dans le montant de la SCSP. En effet, il s’agit d’une subvention
du programme 172 « Recherches scientifiques et technologiques pluridisciplinaires », qui ne
figure pas sur les notifications définitives de
SCSP. Par nature, il s’agit d’une subvention
spécifique au profit de la recherche. La Cour a donc comptabilisé cette subvention au sein des
ressources hors SCSP et hors CVEC.
(2)
Les ressources hors SCSP : la notion de « ressources propres »
Le terme « ressources propres » recouvre des ressources de nature hétérogène. Les
conventions retenues pour calculer les ressources propres d’un organisme diffèrent selon les
objectifs poursuivis.
Le
ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche
calcule dans les tableaux de
bord financiers des opérateurs du programme 150, les ressources propres en prenant «
les
produits encaissables hors SCSP
». Il s’agit d’une définition large qui vise principalement à
mesurer le degré de dépendance de l’établissement à la subve
ntion pour charge de service public
versée par l’
État
. Cette définition comprend, outre les produits générés par l’activité des
établissements, l’ensemble des financements perçus de la part de l’
État (hors SCSP) et des
autres financeurs. Dans la mesure où elle englobe toutes les ressources hors SCSP et hors
CVEC
, y compris les financements publics au profit de la recherche, elle présente l’avantage
de permettre
d’illustrer la capacité d’un organisme à mobiliser des financements, son
dynamisme en la matière.
Certaines ressources, comme les financements de l’ANR et des
investissements d’avenir, correspondent ainsi à des recettes d’origine publique mais dont le
versement n’a aucun caractère automatique. Elles peuvent permettre, en outre, aux universités
de procéder à des recrutements de personnel.
Libellé
2016
2017
2018
2019
2020
2021
Total des produits d'exploitation
237 892 401
243 187 943
249 240 323
257 544 829
262 801 989
268 421 457
Ressources hors SCSP et hors CVEC
35 366 327
35 205 945
36 800 135
40 454 982
42 533 199
44 072 467
SCSP (hors subvention 2020 au VRI)
189 546 951
194 078 201
196 641 759
198 413 727
203 455 586
209 033 350
Autres (comptes 78, 756 et 757)
12 979 123
13 903 796
15 798 429
18 676 120
16 813 204
15 315 641
Total des charges d'exploitation
235 288 847
239 814 146
245 406 457
252 173 346
255 619 094
266 880 295
Charges de personnel
181 906 042
186 277 838
188 912 153
191 563 937
195 368 337
207 626 748
Autres charges d'exploitation
53 382 805
53 536 309
56 494 305
60 609 409
60 250 757
59 253 548
Résultat net
2 580 594
3 373 797
3 833 865
5 371 482
7 165 372
1 541 162
Résultat net retraité
1 535 993
2 037 996
1 854 632
2 615 974
4 008 484
1 541 161,92
CAF
6 499 486
7 372 346
8 436 707
9 302 594
11 782 259
6 918 477
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
104
Pour les besoins de l’analyse financière
, le présent rapport retient donc ce dernier
agrégat, même s’il présente des limites
131
. Le terme de « ressources propres » paraissant
toutefois impropre pour le qualifier, le présent rapport le désigne par le terme suivant :
« ressources hors SCSP et hors CVEC ».
Tableau n° 18 :
Évolution de la SCSP et des ressources liées à des mesures gouvernementales (en
€
)
Source : courriers de notification de SCSP, retraitements Cour des comptes
Tableau n° 19 :
Évolution des ressources hors SCSP sur la période 2016-2020 (en
€
)
Source : UPEC, retraitements Cour des comptes
131
En effet, même au sein de la SCSP, il y a des financements dits « non soclés » ou « actions spécifiques », dont
la répartition peut varier entre établissement selon les années et qui sont, pour certains, alloués sur la base de
projets présentés par les universités. Le montant des actions spécifiques s’élève en 2021 à
4 856 011
€ pour
l’UPEC.
2016
2017
2018
2019
2020
TOTAL
2021
2022
SCSP
189 075 423
194 125 963
196 581 973
198 410 648
203 562 843
209 981 646
213 140 058
dont ressources liées à un plan spécifique
0
1 891 481
887 263
3 266 402
5 115 138
11 160 284
4 856 011
Loi ORE
0
0
887 263
2 275 002
3 716 338
6 878 603
628 260
899 522,00
Loi ORE plan de relance
0
0
2 741 333,00
Réforme accès aux formations santé
0
0
0
0
840 000
840 000
1 263 421
631 330,00
Réforme accès aux formations santé plan de relance
0
835 836
Mesures nouvelles au titre de la démographie étudiante
1 891 481
1 891 481
Créations de places en IUT
0
0
0
991 400
558 800
1 550 200
400 000
100 000,00
2016
2020
2016/2020
2017
2020
2017/2020
Droits d'inscription
4 888 032
5 414 795
5 045 835
5 414 795
Formation continue VAE
5 813 342
7 270 794
6 661 263
7 270 794
Formation par apprentissage
8 294 708
13 816 166
7 973 785
13 816 166
73,27%
Taxe d'apprentissage
1 068 899
1 093 110
1 262 752
1 093 110
Autres
0
3 602 125
5 850 495
3 602 125
Ressources formation
20 064 981
31 196 990
55%
26 794 129
31 196 990
16%
Subventions privées
810 577
0
1 667
0
Subventions publiques
773 209
6 657 887
3 897 410
6 657 887
Valorisation red pour concessions
41 083
59 655
60 172
59 655
Valorisation droits d'auteur & repro
138
39
122,67
39,46
ANR hors investissement d'avenir
660 566
591 847
1 084 765
591 847
ANR investissement d'avenir
434 131
346 737
45 457
346 737
Contrats et prestations de recherche
4 028 926
641 108
414 024
641 108
Région
158 532
1 056 323
48 513
1 056 323
Union européenne
80 516
193 660
399 894
193 660
Autres
150 941
260 536
572 108
260 536
Ressources recherche hors SCSP
7 138 620
9 807 792
37%
6 524 132
9 807 792
50%
Autres ressources
8 162 726
1 528 417
-81%
2 616 597
1 528 417
-42%
Total ressources hors SCSP et hors
CVEC
35 366 327
42 533 199
20%
35 934 858
42 533 199
18%
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
105
Tableau n° 20 :
Synthèse de l’évolution des principaux indicateurs financiers de l’UPEC sur 2016
-
2021
Source : comptes UPEC, retraitements Cour des comptes,
seuils d’alerte et de vigilance selon MESR
-DGESIP
Tableau n° 21 :
Détail des créations d’emplois sur la période 2013
-2020
Source : UPEC
2016
2017
2018
2019
2020
2021
Résultat net
2 580 594,46
3 373 796,62
3 833 865,15
5 371 482,43
7 165 372,13
1 541 161,92
Produits encaissables
224 913 277,90
229 284 146,73
233 898 043,98
240 985 155,45
248 157 586,88
255 266 731,95
Résultat de l'activité
1,15%
1,47%
1,64%
2,23%
2,89%
0,60%
Seuil critique : < 0
2016
2017
2018
2019
2020
2021
Trésorerie
38 162 383,57
45 308 310,58
47 784 191,15
52 105 587,03
58 976 430,54
56 181 737,95
Charges décaissables
218 141 260,69
221 911 800,34
225 461 337,45
231 682 561,69
236 375 327,73
248 348 254,99
Trésorerie en nb de jours de charges décaissable
62,98
73,50
76,30
80,96
89,82
81,44
Seuil critique : < 20 jours et vigilance entre 25 et 30 jours
2016
2017
2018
2019
2020
2021
Produits encaissables hors SCSP et hors CVEC
35 366 326,73
35 205 945,39
36 800 134,89
40 454 982,03
42 533 199,20
44 072 466,53
Produits encaissables
224 913 277,90
229 284 146,73
233 898 043,98
240 985 155,45
248 157 586,88
255 266 731,95
Poids des ressources propres au sens large
15,72%
15,35%
15,73%
16,79%
17,14%
17,27%
Seuil critique : < 13% et vigilance à 15%
2016
2017
2018
2019
2020
2021
Fonds de roulement
26 450 868,98
26 708 689,15
26 467 371,13
30 848 626,87
32 906 048,61
30 704 985,50
Charges décaissables
218 141 260,69
221 911 800,34
225 461 337,45
231 682 561,69
236 375 327,73
248 348 254,99
Fonds de roulement en nombre de jours de dépen
44
43
42
48
50
45
Seuil critique : < 20 jours et vigilance entre 20 et 30 jours
2016
2017
2018
2019
2020
2021
CAF
6 499 486,48
7 372 346,39
8 436 706,53
9 302 593,76
11 782 259,15
6 918 476,96
Produits encaissables
224 913 277,90
229 284 146,73
233 898 043,98
240 985 155,45
248 157 586,88
255 266 731,95
Marge dégagée annuellement
2,89%
3,22%
3,61%
3,86%
4,75%
2,71%
Seuil critique : < 0,5% et vigilance entre 0,5 % et 1 %
2016
2017
2018
2019
2020
2021
Dépenses de personnel (compte 64+632+633)
181 912 912,66
186 272 415,55
188 909 618,56
191 562 806,01
195 367 215,45
207 634 583,85
Produits encaissables (total produits-78-756)
224 913 277,90
229 284 146,73
233 898 043,98
240 985 155,45
248 157 586,88
255 266 731,95
Poids de la masse salariale
80,88%
81,24%
80,77%
79,49%
78,73%
81,34%
2016
2017
2018
2019
2020
2021
Charges de personnel (compte 64)
179 218 309,63
183 905 976,77
186 360 304,22
188 694 517,29
192 267 905,03
204 132 398,82
Produits encaissables (total produits-78-756)
224 913 277,90
229 284 146,73
233 898 043,98
240 985 155,45
248 157 586,88
255 266 731,95
Poids des charges de personnel
79,68%
80,21%
79,68%
78,30%
77,48%
79,97%
Seuil critique : 83% et vigilance à 82%
2016
2017
2018
2019
2020
2021
CAF
6 499 486,48
7 372 346,39
8 436 706,53
9 302 593,76
11 782 259,15
6 918 476,96
Investissements
17 558 495,00
9 374 274,00
10 525 700,00
10 238 211,00
14 189 315,00
11 743 658,00
% financement
37,02%
78,64%
80,15%
90,86%
83,04%
58,91%
Année
Motif
Utilisation
Biatss
E/EC
TOTAL
2013
4
4
2014
3
1
4
2015
3
3
2016
4
3
7
dont 2 Biatss Pilote FC
2017
2
4
6
dialogue contractuel de site
2018
0
2019
5
42
47
plan IUT
les 3 derniers enseignants seront
recutés sur l' année 2022/2023
11
11
ORE
5 Ens + 5 biatss
en 2020 - 1 en
2021
14
14
Réforme acces études de santé
14 MCF
Nb de créations d'emplois
2020
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
106
Tableau n° 22 :
Évolution de l’excédent brut d’exploitation (
en
€
)
Source : Comptes UPEC, retraitements Cour des comptes (valeur ajoutée = 70 + 71 - 60 - 61 -62 - 63 (hors 633
sauf 6333 )+72 ; EBE = VA + 74 - 64
–
633 ; EBE corrigé = EBE + 751 + 757 - 651
–
657)
Tableau n° 23 :
Évolution de la charge nette d’amortissements (en €
)
Source : Comptes UPEC, retraitements Cour des comptes
Impact de la revalorisation du p
oint d’indice et de la crise de l’énergie
L’UPEC évalue le coût budgétaire annuel de la revalorisation du point d’indice à
6,4
M€, tant au titre des agents titulaires que des agents contractuels
dont la rémunération est
exprimée en référence au point
d’indice
.
L’université souligne qu’à l’impact de la revalorisation
du point d’indice sur la masse salariale s’ajoute également, même si c’est de manière plus
marginale, l’impact de l’augmentation du SMIC (+
5,8 % en 2022 par rapport à 2021) sur les
contrats étudiants et certaines vacations administratives (évalué à 120 000
€ en 2022).
Tableau n° 24 :
Évaluation du coût de la revalorisation du point d’indice
Source : UPEC, retraitements Cour des comptes
L’UPEC
estime
l’augmentation des dépenses au titre des fluides (chauffage sur réseau,
électricité, gaz et eau) à 2,1 M€ en 2022 et à 3,5 M€ en 2023. L’université souligne néanmoins
que ce ne sont que des estimations avec d’importantes inconnues (parmi lesquelles
l’augm
entation du chauffage urbain à prévoir en 2023 et 2024,
l’augmentation de la part fluides
des charges locatives et l’augmentation de l’eau)
et qui sont susceptible de varier fortement
dans un sens ou un autre, en fonction également des chiffres communiqués par la direction des
achats de l’État (DAE), qui sont eux
-mêmes très variables.
2016
2017
2018
2019
2020
2021
Valeur ajoutée
-1 998 243,51
-4 434 624,86
-2 922 382,25
-3 013 050,26
-4 104 740,14
-1 333 154,61
Excédent brut d'exploitation
12 357 771,87
12 318 357,46
14 207 268,23
14 090 728,13
17 325 063,04
11 780 319,22
Excédent brut d'exploitation corrigé
6 669 398,53
7 277 142,45
9 279 798,69
9 815 490,60
13 234 017,59
7 191 642,76
Charge nette
2016
2 017
2 018
2 019
2 020
2 021
Dotations aux amortissements (Compte 6811)
15 882 658
16 938 567
18 539 055
19 414 686
17 445 566
17 708 621
Quote-part reprise au résultat des financements
rattachés à des actifs (Compte 7813)
12 632 393
13 601 237
15 161 517
16 159 436
14 014 004
10 915 878
Charge nette
3 250 265
3 337 331
3 377 539
3 255 250
3 431 562
6 792 743
Coût budgétaire annuel
Titulaires
5 506 463
Contractuels indiciaires
404 908
Heures complémentaires
492 555
TOTAL
6 403 926
L’UNIVERSITE PARI
S-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
107
Tableau n° 25 :
Estimation de l’augmentation des coûts des fluides
Source : UPEC, retraitements Cour des comptes
Le reste-à-
charge pour l’UPEC en 2022 pourrait s’élever, en l’absence de compensation
par le MESR de ces deux coûts, à 5,3
M€, dont 3,2 M€ au titre de la revalorisation du point
d’indice
.
Dépenses
2019
Dépenses
2021
Dépenses 2022 -
Estimation au 11/10/2022
Dépenses 2023 - estimation
intermédiaire DAE
3 264 767
3 379 270
5 480 230
9 011 677
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
108
Annexe n° 7.
Les implications financières du déploiement de la réforme des
études de santé
Pour les années 2020 et 2021,
la mise en œuvre de la réforme est, selon l’UPEC,
équilibrée au point de vue financier grâce à la dotation exceptionnelle du plan de relance
(526 000
€).
L
’université Paris
-Est Créteil a perçu, en SCSP, pour la mise
en œuvre de la
réforme des études de santé, un total de 2 630
067 € (sur la base de la notification définitive
2020 et de la notification intermédiaire 2021), dont une dotation exceptionnelle rattachée au
plan de relance de 2021 d’un montant de 526
646 €.
Cette dotation a permis le recrutement sur
ces deux années de 21 maîtres de conférences et d’un BIATSS catégorie B mobilisant une
masse salariale estimée à 1 899
463 €. À ceci s’ajoute
nt des charges accessoires induites par
l’augmentation des effectifs ét
udiants, estimées à
793 121 € pour 2021 et 2022. Les charges
totales sont donc évaluées à 2 692
584 €. Avec 2
630
067 € de dotation pour des charges de
2 692
584 €, l’équilibre est presque atteint avec un léger déficit de 62
517 €.
La dotation fléchée « réforme des études de santé » au sein des subventions pour charge
de service public 2020 et 2021 et les recrutements en enseignants subséquents permettent à ce
jour le financement de 4
032 HETD. L’augmentation attendue des nouveaux étudiants en
cumulé sur l’
ensemble du déploiement de la réforme supposerait
, selon l’université, la mise en
place nouveaux groupes en travaux pratiques et dirigés. Le besoin pour déployer pleinement les
LAS déjà ouvertes est évalué par l’UPEC à 15
439 HETD si tous les cours étaient assurés en
présentiel, ce qui constitue un scénario maximaliste. En faisant l’hypothèse d’une proportion
de 30 % des cours assurés en distanciel, le besoin serait de 10 000 HETD environ, ce qui
impliquerait une vingtaine de recrutements supplémentaires environ (mobilisant une masse
salariale d’environ 1,9 M€). Ce chiffre ne considère cependant pas les LAS dont le déploiement
est prévu pour la rentrée 2022 ou 2023, et dont l’ouverture est nécessaire afin de maintenir
l’équilibre des entrants en MMOPK entre
les LAS disciplinaires et la LAS sciences pour la
santé (SPS)
. L’université souligne également que l’augmentation des étudiants entrainera une
hausse des charges accessoires pour l’établissement, estimée à l’heure actuelle à environ
2 000
000 € par an à ho
rizon 2025.
L’UPEC a indiqué à la Cour que les évaluations ci
-
dessus relevaient d’une fourchette
haute dans la mesure où le comportement des étudiants semble, pour l’instant, rester conforme
à ce qui a été observé auparavant : les étudiants ne réussissant pas à intégrer une filière MMOP
après deux années se réorientent et ne poursuivent pas dans la nouvelle licence SPS.
L’université souligne toutefois que cette situation ne préj
uge pas de leur comportement par la
suite, dès lors qu’un cursus master sera ad
ossé à cette licence.
Il existe donc des incertitudes sur les éventuels besoins supplémentaires de l’UPEC pour
poursuivre le déploiement de la réforme des études de santé. La question des modalités de
financement de ces besoins pourrait se poser, notamment dans un contexte où le plan de relance
vient à échéance en 2022. Cette question n’a pas reçu de réponse de la part de la tutelle à ce
stade. Interrogé par la Cour, le rectorat a indiqué que cette problématique pourrait être reprise
dans le cadre du dialogue stratégique et de gestion (DSG), mais que «
les marges de manœuvre
sont toutefois limitées car la région académique ne dispose que de 2 M€ de moyens nouveaux
non fléchés pour tous les établissements concernés par le DSG, sauf à réinterroger
profondément les moyens consentis aux opérateurs qui sont déjà dans des situations
contraintes
».
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
109
Annexe n° 8.
Les a
justements non comptabilisés identifiés sur l’exercice 2021
Le cabinet Deloitte et associés, qui est commissaire aux comptes de l’UPEC pour la
période sous revue, établit chaque année un état des anomalies comptables relevées et non
corrigées ayant un impact sur les capitaux propres et le résultat de l’exercice clos.
Cet état est
annexé à la lettre d’affirmation cosignée par l’ordonnateur et l’agent comptable
132
.
Les
ajustements non comptabilisés ayant un impact sur le résultat de l’exercice clos
sont, pour l’UPEC, d’un montant limité ou nul sur les exercices 2018 à 2020. En revanche, ils
sont d’un montant nettement plus élevé en 2021 (plus de 2 M€).
Tableau n° 26 :
Impacts sur le ré
sultat des ajustements non comptabilisés (en K€)
2018
2019
2020
2021
-172
-52
0
-2 111
Source : Cabinet Deloitte et associés
1. Les anomalies relevées par le CAC et non corrigées ayant un impact sur les
capitaux propres et le résultat de l’exercice clos
le 31 décembre 2021
Les anomalies relevées par le CAC et ayant un impact sur le résultat 2021 sont les
suivantes :
-
Le non maintien d’une provision pour
dépréciation au titre des créances sur
l’AFUNA
-CFA SUP2000
qu’il aurait été, selon le CAC, plus prudent de
maintenir. Si cet ajustement avait été comptabilisé, il aurait eu un impact négatif
sur le résultat à hauteur de 1 481 000
€.
-
La non-comptabilisation, à hauteur de 1 085 000
€, de charges à payer à
comptabiliser (CAPAC) qui aurait dû être comptabilisées au 31 décembre 2021.
Si cet ajustement avait été comptabilisé, il aurait eu un impact négatif sur le
résultat à hauteur de 1 085 000
€.
-
La sous-évaluation en 2020 de la provision pour heures complémentaires à
hauteur de 455 000
€, qui a induit, sur l’exercice 2021, un coût additionnel qui
aurait dû être comptabilisé en 2020. Si l’enregistrement comptable au titre des
heures complémentaires avait été correct, cela aurait eu un impact positif sur le
résultat à hauteur de 455 000
€.
Détail de l’anomalie relative à la provision pour heures complémentaires
L’estimation du passif afférent à l’exercice 2020 s’est révélé insuffisante, ce qui a grevé
le résultat de l’exercice 2020 à hauteur de 455
000
€ puisque le résultat 2021 a supporté cette
charge intégralement.
Cette anomalie non corrigée n’est pas de la même nature que celles
relatives au non maintien d’une provision pour dépréciation au titre des créances sur l’AFUNA
-
132
Cette lettre récapitule l’ensemble des ajustements non comptabilisés qui font ainsi l’objet d’un constat
contradictoire de l’établissement et des CAC.
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
110
CFA SUP2000 et à la non-comptabilisation, à hauteur de 1 085 000
€, de charges à payer à
comptabiliser (CAPAC). I
l ne s’agit pas de la même nature d’ajustement non comptabilisé
puisque les anomalies relatives à la provision AFUNA ou les CAPAC relèvent
d’enregistrements comptables de l’exercice 2021, alors que l’insuffisance de passif afférente
aux heures complémentaires provient de l’exercice 2020 avec un impact sur l’exercice 2021.
Toutefois, ce dernier élément pouvait être régularisé comptablement en 2021 au titre du
traitement comp
table visé par la norme 14 du RNCEP (correction d’erreur) avec un impact sur
les capitaux propres afin que cette charge n’obère pas le résultat de l’exercice 2021.
Dans le cas
d’espèce, cela signifie que l’UPEC aurait pu corriger, en 2021, «
l’erreur
» liée à la sous-
évaluation en 2020 de la provision pour heures complémentaires en augmentant de 455 000
€
la provision correspondante dans le solde d’ouverture de l’exercice 2021, ce qui aurait eu un
impact positif à hauteur de 455 000
€ sur le résultat 2021 e
n permettant une reprise de provision
à due concurrence.
L’impact cumulé sur le résultat 2021 des ajustements non comptabilisés identifiés sur
l’exercice est négatif. Il s’élève à
-2 111 000
€. Si ces ajustements avaient été comptabilisés, le
résultat 2021
qui s’élève à 1,5 M€ aurait été négatif (
-570 000
€
133
).
Photo n° 1 :
Annexe à la lettre d’affirmation relative à l’exercice clos le 31/12/2021
Source
: Lettre d’affirmation
Provisions pour dépréciation au titre des créances sur l’AFUNA
-CFA SUP2000
Dans la lettre
d’affirmation 2021, l’ordonnateur et l’agent comptable confirment
formellement la recouvrabilité de ces créances à fin 2021 : «
En particulier, les créances vis-à-
vis de l’AFUNA apparaissent recouvrables à fin 2021
». L’agent comptable a indiqué à la Cour
avoir voulu supprimer ce passage qui n’était pas en conformité avec sa position telle
qu’exprimée dans l’annexe du compte financier 2021
(
Cf.
infra
)
134
.
133
1 541 000
€
- 2 111 000
€ =
- 570 000
€.
134
La suppression ne serait pas intervenue à la suite d’une erreur matérielle de manipulation du projet de lettre
d’affirmation envoyé par l
es CAC.
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
111
Le CAC a indiqué à la Cour «
qu’au regard des éléments de contexte et de l’historique
des dénouements des
créances antérieures avec l’AFUNA, du mode fonctionnement mis en
place ainsi que des travaux en cours menés par le cabinet pour réconcilier les restes à payer
déclarés par l’AFUNA et les restes à payer tels qu’ils apparaissent dans la comptabilité, nous
avons considéré que la position la plus prudente aurait été de maintenir la provision et nous
avons notifié lors de la réunion de synthèse du 1er mars 2022 notre différence d’appréciation
sur la position retenue et nous avons identifié ce point en ajustement non comptabilisé
».
Le CAC souligne : «
Il s’agit d’une inexactitude fondée sur le j
ugement de la
direction/agence comptable en matière d’évaluation d’une provision, d’un point circonscrit au
seules créances AFUNA qui n’est pas représentatif d’une faible
sse matérielle dans le process
d’évaluation des créances et cela n’a don
c
pas conduit à réviser notre approche d’audit ni la
conception de nos procédures d’audit.
»
Les CAPAC
Les commissaires aux comptes (CAC) ont relevé, début 2022, dans le cadre de tests sur
échantillon, l’existence d’un certain nombre de CAPAC non comptabilisées à la clôture 2021
:
«
Nous avons relevé que des services faits avaient été comptabilisés en 2022 avec une date de
pièce 2021. Nos tests par échantillon ont mis en évidence que ce
rtains services faits n’avaient
pas fait l’objet d’une charge à payer au 31/12/2021 pour la moitié d’entre eux.
135
» En
extrapolant l’anomalie relevée sur l’échantillon, les CAC ont estimé le risque de sous
-
évaluation des charges à payer 2021 à 1 085 000
€.
Ils ont indiqué à la Cour : «
Il s’agit d’une
inexactitude fondée sur la projection des inexactitudes identifiées dans les échantillons d’audit
à l’ensemble de la population dont les échantillons ont été tirés, soit la meilleure estimation
faite par le com
missaire aux comptes pour circonscrire le point d’audit et ne pas réviser notre
approche d’audit pour la clôture des comptes 2021
. »
Ces anomalies non corrigées n’ont pas donné lieu à des réserves de la part des CAC,
leur montant total (2,5 M€ environ au n
iveau du résultat) étant inférieur au seuil de signification
(4,4 M€ en 2021) défini par le cabinet Deloitte et associés (
Cf.
encadré
infra
). Les CAC ont
indiqué à la Cour qu’ils n’ont pas considéré «
les anomalies non corrigées, individuellement ou
en cumul, comme significatives dans le contexte des comptes pris dans leur ensemble, ces
dernières restant individuellement ou en cumul en deçà du seuil de signification, avec un risque
de non détection en raison de la présence d'un risque d'échantillonnage et d'un risque non lié
à l
’
échantillonnage qui conduise à dépasser le seuil de signification et ainsi ne nécessitait pas
de formuler des réserves sur les points circonscrits des inexactitudes relevées
».
Définition du seuil de signification
Le seuil de signifi
cation ou d’erreur tolérable est le seul au
-delà duquel les CAC estiment que
la somme des anomalies ayant un impact significatif sur les comptes financiers induit le lecteur en erreur.
Le montant du seuil de signification est fixé par chaque CAC, en foncti
on d’orientations fixées par la
profession. Au sein du cabinet Deloitte et associés, le seuil de signification est supérieur à 4 M€ et a
évolué, pour l’UPEC, de la manière suivante au cours des quatre derniers exercices
:
135
Extrait de la réponse des CAC au questionnaire de la Cour.
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
112
Tableau n° 27 :
Évolution du seuil de signification
Source
: Cabinet Deloitte et associés. Au titre de l’exercice 2021, l’agrégat de base a été abaissé en excluant
notamment les reprises de financement externe de l’actif (FEA), ce qui conduit à un seuil inférieur d’environ
400 000
€ par rapp
ort au périmètre des années antérieures.
Dans leur réponse à la Cour, les commissaires aux comptes relèvent que les anomalies
non corrigées relevées dans le cadre de l’audit de l’exercice 2021 devraient faire l’objet pour
certaines d’entre elles d’une régularisation comptable sur l’exercice 2022.
2. Les mentions figurant dans les annexes aux comptes financiers 2021
S’agissant de la
p
rovision pour dépréciation au titre des créances sur l’AFUNA
-CFA
SUP2000
, l’agent comptable souligne que l’établissement n’a p
as appliqué le principe de
prudence en décidant de ne
plus provisionner les créances non recouvrées sur l’AFUNA
:
«
Provisions pour dépréciations de créances. La provision s’élève à 1
700
K€ au 31/12/2021
(contre 3 907
K€ en 2020). La variation s’explique
principalement par la reprise relative à la
créance loi TEPA sur l’État (948 K€ voir point 3.1 créances) et la décision de l’UPEC de ne
plus provisionner les créances non recouvrées sur l’AFUNA (1
481
K€) compte tenu des
discussions actuelles avec l’AFUNA
sur le montant définitif des restes à recouvrer et
considérant que les diligences de recouvrement menées par l’AFUNA n’avaient pas été menées
à leur terme. L’Afuna conteste à ce jour et l’établissement n’a pas appliqué le principe de
prudence en maintenant une provision
. »
S’agissant des CAPAC, l’agent comptable fait état d’une non
-transmission par
l’ordonnateur de près de 1 M€ de CAPAC
: «
A noter néanmoins que les CAPAC s’élèvent à
1,5 M€ au 31/12/21 contre 2,5 M€ au 31/12/20 et cette baisse s’explique pa
r la non
transmission par l’ordonnateur de près de 1M€ de CAPAC pour prise en charge et qui auraient
dû être comptabilisées au 31/12/21
. »
Ces CAPAC concernaient principalement la direction du patrimoine ; leur non-
comptabilisation s’est traduite par une
diminution sensible des comptes de loyers payés et de
maintenance des bâtiments sur l’exercice 2021 (
-
1 M€ environ en 2021 par rapport à 2020 sur
ces deux comptes).
Tableau n° 28 :
Évolution des comptes de loyers payés et de maintenance entre 2020
et 2021 (en
€
)
Comptes
Désignation
2019
2020
2021
2021/2020
61320000
Locations immob.
2 551 065,84
3 250 584,91
2 895 799,34
354 785,57
-
61560000
Entretien maintenance
1 640 027,68
2 079 131,66
1 365 628,42
713 503,24
-
TOTAL
1 068 288,81
-
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
113
Source : comptes UPEC, retraitements Cour des comptes
3. Les anomalies relevées par le CAC et non corrigées ayant un impact sur le
résultat 2021
résultent de choix de l’ordonnateur qui sont contestables
Provisions pour dépréciation au titre des créances sur
l’AFUNA
-CFA SUP2000
Pour les comptes
financiers 2021, l’agent comptable avait proposé de provisionner
100
% des restes à recouvrer sur l’AFUNA, soit 1
481 000
€
au 31/12/2021
136
. Compte tenu
des discussions qui étaient en cours avec l’AFUNA sur le montant
définitif de ces restes à
recouvrer, l’ordonnateur a décidé de ne plus provisionner les créances non recouvrées sur
l’AFUNA. Il a donné l’ordre à l’agent comptable de procéder à la comptabilisation de la reprise
de provision effectuée sur le client AFUNA-CFA SUP 2000 pour son montant total, soit
1 481 177,97
€
137
.
Dans la mesure où l’AFUNA conteste le montant, voire même l’existence,
de sa dette à l’égard de l’UPEC au titre des exercices précédents (2017 et 2018)
et où elle avait
indiqué que les créances au t
itre de l’annexe définitive 2019 étaient irrecouvrables
, la Cour
considère, comme le CAC, que
l’UPEC n’a pas appliqué le principe de prudence en ne
maintenant pas une provision au titre de l’exercice 2019.
L
’université
a indiqué, dans sa réponse à la Cour, que ce dossier faisai
t l’objet d’une
poursuite en contentieux et qu’à ce titre, la volonté de l’université était de provisionner ses
risques au plus juste.
Une mise en demeure de payer a été adressée par le précédent agent comptable à
l’AFUNA le 18 octo
bre 2022. Cette mise en demeure de payer porte sur les formations par
apprentissage au titre de l’annexe financière définitive 2019 et de formations manquantes en
2017-2018, pour un montant de 1 481 178,57
€. Elle a déjà fait l’objet d’une contestation par
l’AFUNA
138
. L’AFUNA met en avant la nullité de la mise en demeure de l’agent comptable
valant commandement de payer dans la mesure où elle n’a jamais reçu de titre exécutoire
portant sur la somme réclamée. L’AFUNA conteste par ailleurs l’existence même d’un
e créance
au profit de l’UPEC. Sur la base de la convention UPEC
-AFUNA, elle met en avant que seules
les sommes effectivement encaissées par l’AFUNA au titre d’une formation peuvent être
reversées à l’UPEC, que le modèle économique de l’AFUNA a été élaboré
en 2005 par un
professeur de l’UPEC, alors représentant de l’université et trésorier de l’AFUNA, et que
l’UPEC en sa qualité de membre du conseil d’administration et d’administrateur de l’AFUNA
a validé sans réserve ce modèle économique de même que les comptes 2017, 2018 et 2019 de
l’AFUNA.
Cette nouvelle contestation confirme la position de la Cour selon laquelle l’UPEC aurait
dû provisionner ses créances sur l’AFUNA.
136
1 481 481
178,88 €
= 1 297
289,46 €
(créances irrecouvrables selon l’annexe définitive 2019)
+ 183 889,11
€
(formations terminées en 2017 et 2018 mais qui n’ont pas d’annexe pour solde)
. Au 31/12/2021, le montant des
restes à recouvrer sur l’AFUNA s’élevait à 1
481
000 € au compte clients 411. Ce montant a été classé en compte
416 (clients douteux ou litigieux) à compter de mars 2022.
137
Voir le certificat administratif du président de l’UPEC à l’agent comptable en date du 22 février 2022.
Il y a
une écriture de reprise au compte 7817 de 1 481 177,97
€
en 2021.
138
Voir les courriers du cabinet Delsol avocats en date du 4 novembre 2022 adressés à l’agent comptable et au
président de l’UPEC.
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
114
Les CAPAC
Comme indiqué
supra
, l’agent comptable attribue la non
-comptabilisation des CAPAC
à leur non transmission par l’ordonnateur pour prise en charge. Interrogé par la Cour sur ce
point, l’ordonnateur a indiqué que «
la date butoir
fixée d’un commun accord entre la DAF et
l’Agence comptable, pour le retour des fichiers d’inventaires,
était le 07 janvier 2022. Le but étant
que la DAF puisse disposer d’un délai suffisant pour procéder à l’analyse des remontées
(éventuelles corrections/aller-retours avec les composantes) avant validation et transmission à
l’agence comptable la semaine suivante (voir l’extrait du calendrier de clôture élaboré par la DAF
et l’Agence comptable, ci
-dessous).
Les éléments auxquels vous faites référence (issus de la
direction du patrimoine) nous ont été transmis le 28 janvier 2022, bien après la date limite de prise
en charge des CAPAC (à la DAF et à l’agence comptable), et après la validation de PAR
(correspondant à certains CAP) et ce malgré nos différentes relances.
»
L’ordonnateur a transmis
à la Cour le fichier de CAPAC en question, qui concerne la direction du patrimoine. Le montant
des CAPAC qui figurent dans ce fichier s’élève à
867
745,46 €.
Photo n° 2 :
Calendrier de clôture des comptes 2021
Source : UPEC
Or, bien que le calendrier de clôture ait été dépassé, l’agence comptable était en mesure
de prendre en charge ces écritures, au titre de la clôture 2021, même après le 28 janvier 2022 et
l’avait fait savoir à l’ordonnateur début février 2022. Le certificat administratif du président de
l’UPEC à l’agent comptable donnant l’ordre à l’agent comptable de pratiquer un
e reprise sur la
provision AFUNA, déjà mentionné
supra
, est ainsi daté du 22 février 2022. Il a donné lieu à
une écriture, qui était la dernière passée sur l’exercice 2021, dont la prise en charge date du 24
février 2022.
À la demande de la Cour, l’agence
comptable a identifié les dépenses 2022 avec une
pièce comptable 2021 (soit un service fait en date de 2021) et n’ayant pas fait l’objet d’une
CAPAC au 31/12/2021. Elle aboutissait, au 21/09/2022, à un montant de 1 457 464,23
€ qui
aurait dû être rattaché à 2021. Ces CAPAC concernent les centres de coûts suivants : service
patrimoine, service technique, hygiène et sécurité.
4. Le résultat 2021 et la pluriannualité
Le CA du 18 décembre 2020 avait approuvé un résultat patrimonial prévisionnel au titre
de
l’exercice 2021 de –3 M€. Ce déficit était présenté comme lié au décalage entre le versement
de la subvention de 3,5 M€ au profit de la recherche vaccinale intervenu en 2020 et les dépenses
au titre de cette subvention qui, pour l’essentiel, n’avaient pas
pu être réalisées cette même
année. En effet,
u
ne subvention d’un montant de 3,5 M€ a été octroyée en octobre 2020, par le
MESR, pour la recherche portant sur les vaccins. Cette subvention, versée dans le cadre de la
subvention pour charge de service publi
c, a dû être titrée par l’UPEC en totalité sur l’exercice
2020 (en compte 74 «
subventions d’exploitation
») alors qu’elle n’avait pas été dépensée dans
son intégralité sur cet exercice. Le solde est donc « tombé
» dans le fond de roulement à l’issue
de l’
exercice 2020.
L’UPEC avait demandé, dès le budget initial 2021, l’autorisation à la
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
115
rectrice déléguée à l’enseignement supérieur, à la recherche et à l’innovation de la région
académique d’Ile
-de-
France de prélever à ce titre 3 M€ sur son fonds de rouleme
nt, autorisation
accordée le 15 décembre 2020.
L’UPEC
considère que le repli de son résultat 2021 est en partie « technique », en raison
de la réalisation au cours de l’exercice 2021 de l’essentiel des dépenses relatives à la subvention
au profit de la recherche vaccinale reçue en 2020.
Tableau n° 29 :
Rythme de consommation de la subvention « vaccin » versée en 2020 (en
€
)
Source : UPEC (extrait du 13/09/22)
Cet argument est toutefois à relativiser. En effet, si l’UPEC a bien enregistré des
dépenses au titre de la subvention « vaccin
» au cours de l’exercice 2021
(à hauteur de
1,926
M€)
, sans que les recettes correspondantes aient été comptabilisées sur ce même exercice,
à l’inverse, l’université a par ailleurs comptabilisé des recettes à hauteur de 1,5 M€ pour
lesquel
les des dépenses ne seront enregistrées qu’au cours des exercices suivants (
Cf.
tableau
infra
).
Tableau n° 30 :
Recettes comptabilisées en 2021 correspondant à des dépenses en 2022 (en K€)
Source : UPEC, budget rectificatif 2022
Montant engagements juridiques
Montant payé
2020
27 775
27 775
2021
2 755 734,74
1 926 220,77
2022
332 760,23
452 459,12
TOTAL
3 116 269,97
2 406 454,89
Financements
Montants
Financements LPR versés en 2021 (refonte indemnitaire
enseignants chercheurs)
460
Subventions reçues au titre du dialogue stratégique de gestion
pour financer plusieurs projets ("booster l'ewsprit entreprendre" ;
"pilotage de la relation partenariale" et "Innowalo")
470
Dispositif convergence indemnitaire de la filière administrative
440
Révision de l'IFSE
120
Financements LPR (refonte indemnitaire BIATSS)
40
TOTAL
1530
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
116
Annexe n° 9.
L’a
nalyse de la soutenabilité de
la trajectoire financière de l’UPEC
Le fonds de roulement mobilisable
Le fonds de roulement mobilisable ou disponible correspond au fonds de roulement
après déduction des charges futures déjà identifiées qu’il devra financer au cours des exercices
suivants
(pour l’essentiel les provisions, qui correspondent à un décaissement probable à venir,
les restes à réaliser sur programmes d’investissements déjà lancés, les travaux ayant fait l’objet
d’une subvention fléchée). Ce calcul, harmonisé à la suite des travaux de l’inspection générale
de l’éducation
, du sport et de la recherche (IGESR) (
rapport conjoint IGAENR-IGF, La
situation financière des universités
, décembre 2015, www.enseignementsuprecherche.gouv.fr)
fait l’objet d’une enquête annuelle des rectorats
.
Au 31 décembre 2021, le fonds de roulement mobilisable de l’UPEC est négatif
: il
s’établit à –4,3 M€.
Tableau n° 31 :
Calcul du fonds de roulement disponible à fin 2021 (en
€
)
Source : UPEC
La trésorerie disponible
Pour obtenir la trésorerie disponible, il convient de déduire du montant de la trésorerie
constatée au dernier compte financier différents éléments considérés comme non disponibles
car destinés à financer des projets spécifiques ou couvrir des décaissements futurs.
Au 31 décembre 2021, la trésorerie s’établit à 56 M€.
L’agent comptable de l’UPEC évalue la trésorerie disponible de l’université à –
10,2
M€.
Ce dernier identifie donc un risque à moyen terme qui implique d’accélérer les encaissements
et/ou de diminuer le programme d’investissement de l’université
.
Fonds de roulement net global au 31/12/2021
30 704 986
1
Provisions
9 083 919
2
Emprunts et dettes assimilées
0
3
Restes à réaliser sur contrats et conventions de recherche
2 965 102
4
opérations pluriannuelles : restes à réaliser sur programmes
d'investissement, prélévements dans le cadre de plan de retour à
l'équilibre budgétaire
21 524 070
5
Excédents relatifs à la formation continue
0
6
Fonds de roulement appartenant à des structures comptables
autonomes, non mobilisablespar l’établissement
0
7
Créances supérieures à deux ans non provisionnées
1 481 179
TOTAL Fonds de roulement non disponible
35 054 271
FRNG disponible au 31/12/2021
-4 349 285
Fonds de roulement lié à des dépenses futures probables ou certaines
Fonds de roulement affecté à des activités particulières
Éléments de fragilité potentielle du fonds de roulement
Fonds de roulement non disponible
Fonds de roulement disponible
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
117
Modalités de calcul de la trésorerie disponible
Le MESR a mis en place une méthodologie harmonisée d’analyse de la trésorerie, qui est utilisée
par les rectorats dans le cadre du dialogue stratégique et de gestion
139
. La trésorerie disponible
correspond à la trésorerie de fin de période, après déduction des éléments suivants qui sont considérés
comme non disponibles : décalages entre les encaissements et les décaissements sur projets pluriannuels
financés par un tiers ; opérations pluriannuelles financées par prélèvements sur la trésorerie ;
encaissements et décaissements sur opérations non budgétaires ; encaissements exceptionnels en attente
d’un dénouement
; trésorerie affectée à des activités particulières ; provisions pour risques et charges.
L’agent comptable de l’UPEC a complété ce calcul pour affiner la détermination de la trésorerie
disponible. La méthodologie du MESR ne prend en compte, pour les opérations pluriannuelles financées
par un tiers, que les opérations déjà engagées. L’agent comptable de l’UPEC propose de prendre en
compte également les opérations qui restent à engager (soit les autorisations d’engagement –
AE- non
encore engagées ainsi que les « restes à encaisser » sur ces opérations non encore engagées). Il déduit,
par aille
urs, de la trésorerie disponible les sommes imputées en comptes d’attente (comptes 419 et 4419)
puisqu’elles vont servir pour des opérations déjà «
fléchées ».
Tableau n° 32 :
Calcul de la trésorerie disponible à fin 2021 (en
€
)
Source : UPEC
139
Méthodologie d’analyse de la trésorerie d’un établissement d’enseignement supérieur
, octobre 2019,
www.enseignementsuprecherche.gouv.fr.
56 181 738
1.
534 020
1.1
-
1.2
534 020
2.
3 883 814
3.
16
4.
3 084 759
restes à payer et à engager
128 562 021
restes à encaisser
117 416 592
compte 4419
49 544 239
compte 419
5 721 158
Titres d'avance encaissés (recette budgétaire)
7 481 864
-
TRESORERIE NON DISPONIBLE
66 431 572
SOLDE DE TRESORERIE
10 249 835
-
Provisions pour risques et charges (dénouement en n+1)
Solde de trésorerie (compte financier 31.12.2021)
Encaissements et décaissements sur opérations non budgétaires
Emprunts à rembourser sur ressources propres et cautions
Opérations gérées au nom et pour le compte de tiers
dont CFA Sup 2000
Encaissements exceptionnels en attente d’un dénouement
Trésorerie affectée à des activités particulières
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
118
Annexe n° 10.
Le projet d’emprunt
L’UPEC
occupe le bâtiment «
Pyramide
» (7 000 m²), situé à Créteil, pour le compte de
l’UFR Sciences de l’éducation et sciences sociales (SESS), les STAPS et les écoles doctorales
de la COMUE, pour un loyer annuel de 1,98
M€
, versé à un bailleur privé, pris en charge par
l’État par une subvention du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche.
Tableau n° 33 :
Montant de la SCSP versée en compensation du loyer du bâtiment « Pyramide » (en
€
)
2016
2017
2018
2019
2020
2021
1 910 000
1 900 000
1 900 000
1 920 000
1 920 000
1 920 000
Source : comptes financiers UPEC
Ayant un loyer particulièrement élevé, ce bâtiment est également peu performant sur le
plan énergétique, relativement vieillissant et peu adapté à la formation. L’UPEC entend donc
s’en séparer au profit d’un
e construction neuve, de 5
000 m², situé sur l’ilot Jacquot à Créteil.
Ce futur Pôle en sciences humaines et sociales devrait réunit les UFR LLSH et SSES ainsi que
les STAPS.
Outre la cession gratuite du terrain par
l’
établissement public territorial Grand Paris Sud
Est Avenir
(GPSEA) / l’établissement public foncier d’Ile
-de-France, valorisé à 6,5
M€
, la
construction de ce futur pôle est évaluée à 20
M€
(hors traitement préalable du terrain estimé à
1 M€
). L
’UPEC souhaite financer cette opération
, non-retenue dans le cadre du CPER 2021-
2027, par un emprunt de 20
M€
. Les travaux pourraient avoir lieu entre 2025 et 2027.
L’emprunt à taux fixe serait contracté auprès de la banque européenne d’investissement
(BEI) et de la Caisse des dépôts et consignations, pour une durée de 25 ans. Selon une
simulation réalisée en novembre 2021, il représenterait un coût de crédit de 2,6
M€ et une
annuité de 905 000
€ par an.
Tableau n° 34 :
Évaluation de la charge nette
de l’opération
par l’UPEC (en €
)
Dépenses actuelles
Loyer « Pyramide » compensé par SCSP
1 980 000
Autres charges (A)
520 000
TOTAL 1
2 500 000
Dépenses nouvelles
Charges liées au nouveau bâtiment
196 500
Total échéance
904 595
TOTAL 2 (B)
1 101 095
Charge nette opération en l'absence de
maintien de la SCSP (B
–
A)
581 095
Source : simulations UPEC, retraitements Cour des comptes
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
119
Annexe n° 11.
Effectifs par niveau
et synthèse de l’offre de formation
L’UPEC
a accueilli, à la rentrée 2021, 39 108 étudiants, 24
% d’entre eux sont boursiers,
14 % étrangers
140
en mobilité libre ou encadrée. D’ici 2030, le nombre d’étudiants pourrait
atteindre 45
000 selon les prévisions de l’UPEC. Outre la forte pression démographique que
connait ce territoire,
plus importante que celle de la moyenne nationale, l’augmentation des
effectifs résulte également de la stratégie de diversification de l’offre de formation qui se traduit
par la possibilité pour les étudiants de suivre, au sein des mentions, 73 parcours de licence, 222
de master,
contribuant à renforcer l’attractivité de l’UPEC
.
Tableau n° 35 :
Synthèse de l’offre de formation
Niveau de diplôme
Nombre de mentions
Nombre de parcours-type
LICENCE
23
73
LICENCE PRO
42
53
MASTER
62
222 (dont 54 en alternance)
BUT
44
DUT
18
Diplôme
d’
INGENIEUR
3
Spécialités DOCTORAT
44
Doubles diplômes
nationaux
14 (dont 11 doubles
licences)
Doubles diplômes
internationaux
26 (dont 20 en master)
Source
: Cour des comptes d’après les données de l’UPEC
Au cours de l’année 2020
-
2021, l’UPEC s’est engagée dans la mise en place de plusieurs
réformes qui lui ont permis d’élargir cette offre. Quinze licences accès santé (LAS) ont été
créées dans le cadre de la réforme des études médicales. La mise en place du plan IUT et de la
réforme de la licence professionnelle s’est traduite par la création de
44 diplômes de BUT
(Bachelor Universitaire de Technologie) qui prolongent
d’un an
la formation dispensée en
DUT. Cette offre est complétée d’une formation en gestion
et en management dispensée par
l’Institut d'administration des entreprises (IAE) devenu en 2021, une composante de plein
exercice au sein de l’UFR sciences et gestion en partenariat avec l’
Université Gustave Eiffel et
de nouvelles formations ciblées sur l
e numérique et la santé, dispensées par l’Ecole d’ingénieur
de l’UPEC. De plus, l’université s’est engagée dans la transformation de son École
internationale d’études politiques (EEP) en un Institut d’études politiques (IEP).
L’université est implantée sur
16 sites avec une prépondérance des étudiants sur le
campus centre situé à Créteil. Pour répondre à la tension des effectifs sur une partie des campus
situés à Créteil, à la nécessité de développer l’enseignement supérieur sur le Sud Seine
-et-
Marne et à l
a mise en en place des reformes précitées, une partie de l’offre de formation a été
140
Ces 14 % sont constitués de 2
% d’étudiants non
-européens et de 12
% d’étudiants européens
.
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
120
déployée sur de nouveaux sites. Ainsi, le campus de Fontainebleau accueille désormais le
nouvel IEP, les sites de Sénart et Vitry des formations délivrées dans le cadre du plan IUT, celui
de Torcy, de nouvelles formations paramédicales et celui de Saint-Denis, une des cinq antennes
de l’Institut national supérieur du professorat et de l’éducation (INSPE).
À la rentrée 2021, au sein des 92 formations ouvertes à l’apprentissa
ge, 3 170 étudiants
de l’UPEC, soit
10
% de l’effectif total
des étudiants inscrits,
bénéficiaient d’un contrat
d’apprentissage en partenariat avec
huit
centres de formation d’apprentis (CFA). Depuis 2017,
ce nombre a progressé de 33 % et se situe légèrement au-dessus de la moyenne nationale (7 %).
Pour accélérer le développement de l’alternance,
l’
université a mis en place depuis la
rentrée 2020 un organisme de formation par apprentissage (OFA) exclusivement consacré à
l’offre de formation de l’université, l’
UPEC.CFA
qui reprend les activités du
CFA SUP 2000
.
L’objectif de cette internalisation est de tisser des liens plus étroits avec les entreprises et
les
composantes de formation, d’obtenir la pleine maîtrise
financière du dispositif (
Cf.
partie 3
relative à la gestion) et de mener une politique de commercialisation plus efficace notamment
pour le développement de l’offre d’apprentissage en distanciel
qui a déjà bénéficié de
financements du PIA dans le cadre de l’appel à projet
NCU/PULSE
.
En outre, la création de ce CFA visait à favoriser l’augmentation des ressources de
l’apprentissage. L’évolution du chiffre d’affaires global de l’apprentissage passé
de
13 311 820
€ en 2020, avant la création d
e
l’
UPEC.CFA,
à 17 890
000 € en 2021, tend à
confirmer la pertinence de ce choix.
Tableau n° 36 :
Effectifs par niveau
Source : UPEC
Inscriptions administratives
principales
2015-2016
2016-2017
2017-2018
2018-2019
2019-2020
2020-2021
2021-2022
TOTAL
31907
32984
33552
34782
35420
38092
39108
Doubles inscriptions CPGE non
prises en compte
198
561
318
478
212
564
491
autres formations conventionnées
(enseignement privé..)
Diplôme d'accès aux études
universitaires et capacités
249
245
228
192
202
198
92
DUT et DEUST
2472
2 512
2 559
2 624
2 960
3 296
3 255
Licence
12142
12 851
13 263
14 341
14 764
17 020
17 359
PACES/ PASS
1132
1122
1120
1194
1165
formations paramédicales
"universitarisées"
2188
2211
2145
2110
2143
2245
2690
Autres études de santé
1684
1 718
1 702
1 828
1 892
2 029
2 002
Licence professionnelle
1181
1 283
1 208
1 324
1 298
1 361
1 472
Diplôme d'ingénieur
120
167
224
270
254
270
259
Master
7783
7724
7858
7799
7686
8115
8127
Doctorat
437
492
Habilitation à diriger des recherches
Diplôme d'université
2584
2 758
2 859
2 693
2 634
2 641
2 926
Préparations
317
335
331
350
357
411
370
Autres formations nationales
55
58
55
57
65
69
64
Répartition par diplôme
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
121
Annexe n° 12.
Enseignements à faible effectif
Tableau n° 37 :
Enseignements à faible effectifs par composante depuis 2015
Source : UPEC
Ensgt < 10 étudiants
Ensgt < 5 étudiants
Ensgt < 10 étudiants
Ensgt < 5 étudiants
Enseignements à faible effectif
1 178
585
1 108
559
Nombre total d'enseignements
7 654
7 654
7 823
7 823
Part des enseignements à faible effectif en %
15,4%
7,6%
14,2%
7,1%
Enseignements à faible effectif
182
71
81
43
Nombre total d'enseignements
802
802
466
466
Part des enseignements à faible effectif en %
22,7%
8,9%
17,4%
9,2%
Enseignements à faible effectif
8
0
Nombre total d'enseignements
21
21
Part des enseignements à faible effectif en %
38,1%
0,0%
Enseignements à faible effectif
92
44
194
112
Nombre total d'enseignements
615
615
768
768
Part des enseignements à faible effectif en %
15,0%
7,2%
25,3%
14,6%
Enseignements à faible effectif
21
16
52
17
Nombre total d'enseignements
166
166
355
355
Part des enseignements à faible effectif en %
12,7%
9,6%
14,6%
4,8%
Enseignements à faible effectif
0
0
0
0
Nombre total d'enseignements
25
25
13
13
Part des enseignements à faible effectif en %
0,0%
0,0%
0,0%
0,0%
Enseignements à faible effectif
206
84
105
35
Nombre total d'enseignements
624
624
361
361
Part des enseignements à faible effectif en %
33,0%
13,5%
29,1%
9,7%
Enseignements à faible effectif
13
0
17
0
Nombre total d'enseignements
693
963
641
641
Part des enseignements à faible effectif en %
1,9%
0,0%
2,7%
0,0%
Enseignements à faible effectif
89
45
1
1
Nombre total d'enseignements
1 085
1 085
1 204
1 204
Part des enseignements à faible effectif en %
8,2%
4,1%
0,1%
0,1%
Enseignements à faible effectif
307
180
369
227
Nombre total d'enseignements
1 220
1 220
1 383
1 383
Part des enseignements à faible effectif en %
25,2%
14,8%
26,7%
16,4%
Enseignements à faible effectif
58
21
57
15
Nombre total d'enseignements
239
239
258
258
Part des enseignements à faible effectif en %
24,3%
8,8%
22,1%
5,8%
Enseignements à faible effectif
143
93
138
67
Nombre total d'enseignements
725
725
685
685
Part des enseignements à faible effectif en %
19,7%
12,8%
20,1%
9,8%
Enseignements à faible effectif
26
23
36
12
Nombre total d'enseignements
627
627
914
914
Part des enseignements à faible effectif en %
4,1%
3,7%
3,9%
1,3%
Enseignements à faible effectif
41
8
50
30
Nombre total d'enseignements
833
833
754
754
Part des enseignements à faible effectif en %
4,9%
1,0%
6,6%
4,0%
2015-2016
2021-2022
Université Paris Est Créteil
SESS-STAPS (UFR Sciences de l'éducation, des
sciences sociales et des sciences techniques des
activités physiques et sportives)
LLSH (UFR Lettres Langues et Sciences
Humaines)
UFR de Santé
REPARTITION PAR COMPOSANTE
UFR de Sciences et Technologies
SEG (UFR de Sciences économiques et gestion)
INSPE (Institut National Supérieur du
Professorat et de l’Education)
Institut Universitaire de Technologie de Créteil
Vitry
Institut Universitaire de Technologie de Sénart
Fontaibleau
AEI (Administration et Echanges Internationaux)
UFR de Droit
EEP (Ecole internationale d'Etude Politique)
EPISEN
EUP (Ecole d'Urbanisme de Paris)
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
122
Annexe n° 13.
Mobilité internationale des étudiants
et taux d’insertion
professionnelle
Tableau n° 38 :
Évolution des mobilités encadrées entre 2015 et 2022
Source : Données UPEC
Tableau n° 39 :
Taux d’insertion professionnelle
Source : Données UPEC
2015-2016
2016-2017
2017-2018
2018-2019
2019-2020
2020-2021
2021-2022
M obilité entrante
269
246
245
310
271
142
272
Dont étudiants Erasmus entrants
52
98
160
188
212
88
247
Mobilité sortante
807
823
922
951
575
483
506
Dont étudiants Erasmus sortants
349
361
402
346
321
265
395
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
123
Annexe n° 14.
Point sur le recouvrement du secteur de la formation continue
Tableau n° 40 :
Analyse détaillée des restes à recouvrer de la formation continue au 31/12/2021
(compte 411)
Source : UPEC
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
124
Annexe n° 15.
Antériorité des comptes de la classe 4
Compte 408
Ce compte est un compte dit de rattachement, il représente les services faits enregistrés
sur une année donnée mais en attente de factures. Ces factures devraient arriver au plus tard
l’année d’après et ce compte devrait être soldé. Les commissaires aux co
mptes se sont aperçus
courant 2020
d’
une ancienneté anormale, plusieurs dettes étaient prescrites. Après analyse, la
régularisation est intervenue en 2021 via le report à nouveau de 1,1
M€.
Le compte 408 s’élève au 31/12/2021 à 6 M€, en répartissant par a
ncienneté des
écritures comptables, il reste des factures non reçues pour des opérations de 2018 pour
330 000
€
, 684 000
€ pour 2019 et 545
000
€ pour 2020. Les CAC confirme qu’il reste plus
d’un M€
à nettoyer sur ce compte.
Sur ce point les CAC ont répondu par mail le 5/8/2022 que «
Par ailleurs, nous avions
relevé au cours de l’exercice antérieur que les comptes de 408 présentaient une antériorité
qu’il conviendrait d’analyser par l’ordonnateur et l’agence comptable. L’analyse menée en
2021 a conduit l
’établissement à nettoyer en partie en contrepartie du report à nouveau. Le
montant des reliquats présentant encore une forte antériorité au 31/12/2021 (antérieurs à
2021) était de 1,1
M€, nous avons identifié cette inexactitude en ajustement non
comptabil
isé,…
».
Tableau n° 41 :
Évolution
des comptes clients, d’avance clients reçues et d’avances secteur public
En K€
2016
2017
2018
2019
2020
2021
4111
Clients
5 689
5 881
6 365
6 439
5 698
7 298
4191
Avance reçue/clients
7 341
9 422
9 273
9 280
9 065
5 918
Dont prestations formations continue
2 003
3 247
2 251
Dont recherche
1 494
2 052
3 207
4419
Avances fin et subvention entités
publiques
16 782
25 174
21 494
26 287
33 560
49 544
141
4181
Produits à recevoir/factures à établir
12 692
15 653
14 658
16 603
19 310
23 700
4711
Compte d’attente
: Recettes perçues
clients
4 582
47182
Compte d’attente
: versements
clients non identifiés
10
28
5
56
49
335
Source, Cour des comptes d’après les
comptes financiers et EDS
141
Dont
fonds versés par les financeurs dans le cadre de prestations de recherche (28,9 M€, dont 10,5 M€ pour le
VRI), d’opérations immobilières (15,5 M€),
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
125
Tableau n° 42 :
Évolution des comptes d’attente 47 en recettes en €
47 en recettes
2016
2017
2018
2019
2020
2021
47110000 Recette perçue
226 920,90
47112000 Recette perçue
4 582 303,59
47130000 Recet perçues av TR
8,00
-
46 986,50
74 030,90
-
47132000 Recet perç av TR
aux
110 911,54
103 963,78
186 801,85
437 258,72
-
47132100 Dts scol diplom nat
-
47152000 Recettes régisseurs
28,00
28,00
-
65,00
65,00
7 816,20
47180000 Autres rec à classer
10 288,67
47181000 Compensation légale
50 986,03
48 368,35
198 543,30
184 748,12
59 213,60
-
47182100 Autre recet clas clt
27 890,48
5 190,35
55 732,12
49 444,88
142 472,43
47182800 Autre recet classer
192 634,33
47183000 Autre recet clas frs
32 853,88
97 078,40
111 643,47
47210000 Dep avt
ordonancement
1 920,75
47310000 Recettes transférer
501 088,39
30 735,89
277 781,00
37 112,50
35 623,94
47311000 Sécu soc étudiante
24 928,10
47318000 Atres recet à transf
2 348 172,64
47610000 Diminution créances
102,53
102,53
102,53
47710000 Augmentation
creances
-
15,99
15,99
15,99
15,99
15,99
47811000 Autre cpt transit enc
0,03
0,54
5,62
-
2 436 324,19
688 310,75
338 449,34
785 087,53
754 328,14
5 299 533,38
Source, Cour des comptes d’après les
comptes financiers
Tableau n° 43 :
Retard dans l’émission des titres
2016
2017
2018
2019
2020
2021
Nombre de
factures
clients /titres
de recettes
7150
5288
7289
7138
4701
7902
Source : agence comptable
Pour l’évolution du nombre de titre de recettes :
-
Baisse entre 2016 et 2017 : passage à SIFAC GBCP avec reprise des soldes. Moins de
temps pour les recettes émises.
-
Baisse entre 2019 et 2020 : impact de la crise sanitaire avec baisse du nombre de titres et
retards notamment sur la formation continue.
-
Augmentation entre 2020 et 2021 : phénomène de rattrapage. Évolution à venir à la hausse
avec montée en puissance du CFA interne.
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
126
Annexe n° 16.
La politique de l’achat public
Le pôle achat public au sein de la DAF était composé
, jusqu’à l’été 2022,
d’un
responsable et deux acheteurs (un agent à temps plein et un agent à temps partiel). Il
assure ses
missions au niveau d
e l’ensemble de l’
université (
il n’y a pas d’acheteur au niveau déconcentré
).
Au-
delà de 40 000 € HT, le
pôle achat public prend en charge la rédaction et la publicité des
marchés, en collaboration avec le service.
Comme les autres services de l’UPEC, ce p
ôle a subi un
important
turn-over
au cours des dernières années, et encore récemment avec le départ de son
responsable et
d’un acheteur
à l’été 2022.
L’université a récemment engagé des évolutions pour formaliser et professionnaliser ses
procédures internes. Ainsi, il
n’y avait plus de commission d’appel d’offres
(CAO) depuis la
parution du décret n°2008-
1355 du 19 décembre 2008 de mise en œuvre du plan de relance
économique dans les marchés publics, qui a supprimé le recours obligatoire à la CAO pour les
établissements publics. L’UPEC
a été décidé en 2022
d’en réinstaurer une
sur les marchés
importants et stratégiques. L’université doit aller jusqu’au bout de cette démarche de
transparence en définissant la composition de cette commission ainsi que les seuils à partir
desquels elle intervient, éléments qui devraient être soumis au conseil d’administration.
Des
tableaux de bord sont en train d’être mis en place. Faute d’effectif suffisant, l’université ne
dispose pas d’une cartographie lui
permettant d
’avoir une vision précise de ses dépenses au
travers des groupes de marchandises de la nomenclature NACRES. Au niveau des systèmes
d’information, il convient de poursuivre la réflexion sur la mise en place d’un outil d’aide à la
rédaction des contrats. Enfin, l
’université n’
a
pas formalisé sa stratégie en matière d’achat
public.
Sur la période sous revue 455 marchés ont été notifiés, dont 36 pour des prestations
d’études et conseils en informatique, 21 en ma
î
trise d’œuvre ingénierie et 21 en prestations de
traiteurs. Les marchés pour la restauration pourraient être regroupés (fourniture et la livraison
de plateaux-repas / sandwiches snacks, buffets, cocktails et repas assis pour l'ensemble des
services et composantes de
l’UPEC
, traiteur de petit déjeuner et de pause-café pour les
différents sites de l
’u
niversité, denrées alimentaires,
etc
.).
D’après les fichiers des dépenses par familles d’achat, la répartition hors marché/sur
marché des dépenses était de 43 %-57 % en 2021 contre 38 %-62 % en 2019.
Tableau n° 44 :
Répartition des dépenses sur marché et hors marché de 2018 à 2021
2018
2019
2020
2021
Marché
Hors
marché
Marché
Hors marché
Marché
Hors marché
Marché
Hors marché
Total
(€)
12 920 252
8 336 591
10 217 061
6 131 595
15 793 408
5 895 029
20 989 452
15 720 151
Quote-
part
60,8%
39,2%
62,5%
37,5%
72,8%
27,2%
57,2%
42,8%
Source
: Cour des comptes d’après les chiffres de l’UPEC
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
127
Annexe n° 17.
La gestion de la masse salariale et le respect des obligations de
service
1) La gestion de la masse salariale
Tableau n° 45 :
Évolution du pôle RH entre 2016 et 2021
Effectifs 2016
Effectifs 2021
Evolution
2021/2016
Personnels BIATSS (personnes physiques au 30/06)
1111
1194
7,5%
Personnels enseignants et chercheurs (personnes physiques au
30/06)
1423
1520
6,8%
Chargés d’enseignement vacataires (nombre sur l'année
universitaire 2020-2021)
2976
3357
12,8%
Total
5510
6071
10,2%
Personnes physiques gestionnaires DRH
26
24
-7,7%
Personnes physiques GRH de proximité
20
19
-5,0%
ETP agents gestionnaires DRH (au 30/06)
25,8
23,4
-9,3%
ETP GRH de proximité (composantes) (au 30/06)
19,2
15,6
-18,8%
Total fonction RH
45
39
-13,3%
Personnels de l’université hors vacataires/agent GRH
56,3
69,6
23,6%
Source :
Données de l’UPEC
Tableau n° 46 :
Les personnes bénéficiaires de
l’obligation d’emploi
de 2016 à 2020
2016
2017
2018
2019
2020
Nombre de personnes
56
46
61
60
60
Part des effectifs totaux
2,10%
1,70%
2,30%
2,20%
2,32%
Contribution au FIPHFP (en €)
507 325
352 871
297 872
415 502
441 431
Source : Bilans sociaux de
l’UPEC
Tableau n° 47 :
Evolution des ETPT entre 2016 et 2021
Source : R
éponse de l’université au questionnaire de la Cour des comptes
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
128
Tableau n° 48 :
Pyramide des âges
de l’effectif total au 31/12/2020 (y compris contractuels, recherche
et doctorant)
Source : Bilan social 2019 de
l’UPEC
La politique indemnitaire
Le MESR a alloué à l’UPEC, à titre exceptionnel, au titre de la convergence
indemnitaire Île-de-France et de la refonte indemnitaire, des crédits supplémentaires pour un
montant de 598 000
€. Compte tenu de l’accord du ministère pour l’utilisation à titre
exceptionnel de ces crédits 2021 sur l’année 2022, leurs modalités d’octroi ont fait l’objet de
discussions dans le cadre de groupes de travail dédiés à la revalorisation de l’IFSE.
A ces crédits
ministériels ont été ajoutés des crédits UPEC dédiés au CIA pour 690 000
€
(montant versé en
2021) ainsi qu’un effort sur fonds propres pour 200
000
€. Ainsi, l’enveloppe à répartir au
bénéfice de la révision de l’IFSE est de 1
490 000
€
, comme le montre le tableau ci-dessous.
Tableau n° 49 :
Projet de revalorisation indemnitaire en 2022
Source
: Rapport de l’UPEC aux membres du comité technique du 20 mai 2022
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
129
Tableau n° 50 :
Evolution des primes entre 2016 et 2021
à l’UPEC
Source : R
éponse de l’université au questionnaire de la Cour des comptes
2) Le respect des obligations de service
Le non-respect de la durée légale du temps de travail pour les personnels BIATSS
En l’absence d’adoption d’un «
règlement
» relatif au temps de travail des personnels
BIATSS par le conseil d’administration de l’université Paris
-Est Créteil, une circulaire est
diffusée chaque année par la direction des ressources humaines.
Conformément à la circulaire du 5 mai 2021, le régime «
normal
» du temps de travail
prévoit une journée de travail de 7 heures et 48 minutes comprenant une pause de 20 minutes.
En outre, cette circulaire prévoit 45 jours de congés par an auxquels sont ajoutés deux jours de
fractionnement.
Outre le fait que deux jours de fractionnement sont automatiquement déduits de la durée
annuelle de travail fixé à 1
607 heures, l’université comptabilise la pause quotidienne de 20
minutes comme du temps de travail effectif, se fondant sur l’accord cadre du 16 octo
bre 2001
relatif à l’aménagement et la réduction du temps de travail personnel BIATSS et d’encadrement.
Toutefois, la Cour rappelle que la jurisprudence définit le temps de travail effectif comme le
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
130
temps pendant lequel les agents sont à la disposition de leur employeur et doivent se conformer
à ses directives, ce qui n’est manifestement pas le cas des pauses quotidiennes.
L’application de ce régime conduit à une durée hebdomadaire réelle du temps de travail
de 37 h 30 soit une perte annuelle de 68 heures
. Appliqué à l’ensemble des personnels BIATSS
(1 161 ETP au 31 décembre 2021), cela représente environ 49,1 ETP.
Tableau n° 51 :
Calcul du temps de travail des BIATSS en 2021
1
Nombre de jours
365
Jours
2
Samedi / dimanche
104
Jours
3
Jours fériés
8
Jours
(4) = (1) - (2) -(3)
Nombre de jours hors week-end et hors
jours fériés
253
Jours
5
Nombre de jours de congés +
fractionnement + autres
47
Jours
6
Nombre de jours ARTT
0
Jours
(7) = (5) + (6)
Nombre de jours de congés et d’ARTT
47
Jours
(8) = (4)
–
(7)
Nombre de jours travaillés
206
Jours
9
Heures hebdomadaires
37,3
Heures
(Format
décimal)
(10) = (9) / 5 jours
Nombre d’heures travaillées par jour
7,47
Heures
(Format
décimal)
(11) = (10) x (8)
Nombre d’heures annuelles travaillées
1 539
Heures
(Format
décimal)
12
Durée légale
1 607
Heures
(Format
décimal)
(13) = (11)
–
(12)
Différence par rapport à la durée légale
de 1 607 heures
68
Heures
(Format
décimal)
Source : Circulaire relative au temps de travail du 5 mai 2021
Le suivi des
heures d’enseignement
Tableau n° 52 :
Sous-services entre 2015 et 2021
2015-2016
2016-2017
2017-2018
2018-2019
2019-2020
2020-2021
Service statutaire
des titulaires
(HETD)
286 283
308 819
310 232
301 035
293 907
309 448
Sous-services
(HETD)
5 415
5 029
5 865
4 840
5 437
4 468
Source
: Réponse de l’UPEC au questionnaire de la Cour des Comptes
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
131
Tableau n° 53 :
Evolution du
nombre d’H
ET
D attribuées au titre du référentiel d’équivalences
horaires entre 2015-2016 et 2020-2021
2015-2016
2020-2021
Nb HETD
Coût
Nb HETD
Coût
Innovation pédagogique (API)
644
26 346,04
255
10 559,55
Encadrement mémoires M2 (APII.6)
7 976
326 298,16
7 965
329 830,65
Encadrement d'étudiants (hors M2)
(APII hors APII.6)
31 532
1 289 974,12
38 932
1 612 174,12
Responsabilités structures, missions
pédagogiques (AP III)
20 465
837 243,61
25 567,55
1 058 752,25
Animation, encadrement, valorisation
de la recherche (AE)
618,5
25 302,84
1 321
54 702,61
Autres activités recherche (AAII et
AAIII)
4
163,64
113
4 679,33
Autres : Mission d'expertise (AAIV)
15
613,65
479
19 835,39
Autres activités élus (AAI et AAV)
858
35 100,78
3 272
135 493,52
Total référentiel
62 113
2 541 042,83
77 904,55
3 226 027,42
Source
: Réponse de l’UPEC au questionnaire de la Cour des Comptes
Le recours aux heures complémentaires
Tableau n° 54 :
Les heures complémentaires entre 2015 et 2021
2015-2016
2016-2017
2017-2018
2018-2019
2019-2020
2020-2021
Global
Volume d'HC
payables et non
payables (en
HETD)
239 792
255 585
264 893
265 850
267 120
293 614
Nombre d'HC
heures payables
(en HETD)
234 377
250 456
259 028
261 010
261 683
289 146
Total Coût (en
€
)
10 818 965
11 636 016
12 050 200
12 178 798
12 172 666
13 357 326
Enseignants
Volume d'HC
réalisées par des
enseignants (en
HETD)
122 967
133 586
140 623
138 444
142 158
165 380
Nombre
d'enseignants
réalisant des HC
1 202
1 214
1 220
1 174
1 128
1 202
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
132
Enseignants
réalisant plus de
100 HC en HETD
431
447
470
466
476
532
Coût des HC
réalisées par les
enseignants
(charges incluses)
5 030 580
5 465 003
5 823 198
5 732 966
5 886 763
6 848 386
Vacataires et chargés d’enseignement
Volume d'HC
réalisées par des
vacataires et
chargés
d’enseignements
(en HETD)
111 410
116 870
118 405
122 566
119 525
123 766
Nombre de
personnes
physiques
2 859
3 053
3 120
3 123
3 002
3 134
Coût des HC
réalisées par les
vacataires (charges
incluses)
5 788 385
6 171 013
6 227 002
6 445 832
6 285 903
6 508 941
Source
: Chiffres de l’UPEC
Le potentiel d’enseignement
Tableau n° 55 :
Evolution comparée de 2016-2017 à 2021-2022 des obligations de services enseignants
et de la charge d'enseignement (en HETD)
2016-2017
2017-2018
2018-2019
2019-2020
2020-2021
Obligations de services bruts des
enseignants
308 819
310 232
301 035
293 907
309 448
- Congés légaux et autres absences (congé
maternité, délégations,
etc
.)
24 546
25 199
23 638
33 239
34 868
- Décharges d'enseignement
2 447
2 372
2 000
2 915
2 396
-
réductions de service dû (départs, dispo,…)
7 877
7 878
8 303
2 811
4 347
- Référentiel d'équivalence horaires
67 108
71 001
70 827
70 933
77 904
- Modulations de services
2 444
568
328
776
320
= Potentiel net d'heures d'enseignement
212 274
211 092
204 242
186 044
193 960
+ Heures complémentaires
138 616
146 490
143 283
147 595
169 850
- Sous-services
5 029
5 856
4 840
5 437
4 468
= Heures d'enseignement théoriques
345 861
351 726
342 685
328 202
359 342
Heures théoriques au regard des
maquettes de formation
344 518
359 201
344 991
350 910
390 146
Charges d'enseignement constatées
(réalisées)
350 890
357 582
347 525
333 639
363 810
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
133
Annexe n° 18.
La gestion immobilière
Tableau n° 56 :
L’implantation territoriale de l’UPEC
en 2020
Etudiants
(2018-2019)
Total SHON (m²)
Surface dédié à
l'enseignement (m²)
Campus Centre (Créteil)
11 554
59 023
27 104
Faculté de médecine et locaux IMRB
(Créteil)
7 053
23 756
5 807
Centre Saint-Simon (Créteil)
277
1 168
1 023
Mail des Mèches (Créteil)
3 968
17 750
9 759
Pyramide (Créteil)
1 683
6 850
5 047
Faculté de droit (Créteil)
3 873
14 590
6 945
STAPS (Créteil)
1 185
4 183
1 530
Vitry-sur-Seine
347
9 547
7 284
Site de Sénart (Lieusaint)
2 749
22 399
15 591
Site de Fontainebleau
646
5 532
3 980
Site Descartes (Marne-la-Vallée)
69
2 105
1 683
Ecole Supérieure Montsouris (Créteil)
146
613
287
Open space BIO&D (Créteil)
Aléatoire
82
0
Site de Sénart (Lieusaint)
Néant
0
0
ESPE de Saint-Denis
402
18 400
8 131
ESPE de Bonneuil-sur-Marne
914
7 285
4 278
ESPE de Livry-Gargan
1 144
9 900
6 254
ESPE de Torcy
491
5 840
3 316
36 501
209 023
108 019
Source
: Cour des comptes à partir des données de l’UPEC
Tableau n° 57 :
Etat énergétique des bâtiments en 2020
A
B
C
D
E
F
G
Total
6
7
17
8
1
0
0
39 / 45
Source : Cour des comptes à partir des données du SPSI (2020-2024)
Tableau n° 58 :
Evolution des charges d’exploitation et de maintenance entre 2016 et 2021
2016
2017
2018
2019
2020
2021
Evolution
2016-2021
Electricité
1 315 009
1 197 358
1 348 559
1 362 253
1 290 173
1 489 737
13,3%
Carburants
19 593
24 393
22 906
20 663
13 934
15 336
-21,7%
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
134
Gaz
213 508
245 379
287 565
253 675
177 570
257 519
20,6%
Chauffage
1 014 602
1 034 769
969 597
921 929
931 262
960 632
-5,3%
Eau
446 469
425 520
406 489
316 504
311 335
407 673
-8,7%
Locations
immobilières et
charges
locatives
3 498 834
3 608 439
3 541 229
4 230 345
4 588 437
4 331 095
23,8%
Maintenance
1 718 709
1 399 674
1 310 184
1 640 028
2 079 132
1 365 628
-20,5%
Assurances
49 612
49 884
51 643
62 430
23 971
25 998
-47,6%
Gardiennage
2 050 071
1 927 915
1 886 615
1 683 159
1 761 904
Contrat de
nettoyage locaux
1 791 923
1 826 677
1 928 822
1 897 668
2 152 472
2 015 822
12,5%
Autres services
extérieurs
(surveillance,
contrôles,
etc
.)
2 746 289
678 210
574 186
652 428
608 586
868 631
-68,4%
Total Charges
exploitation et
maintenance
12 814 549
12 540 373
12 369 096
13 245 871
13 860 028
13 499 974
5,3%
Source
: Cour des comptes à partir des données de l’UPEC
Tableau n° 59 :
Taux d’occupation des différents sites en 2018
-2019
Site
SHON (m²)
Taux d'occupation (en %)
Campus Centre
8 355
91,81 %
Mail des Mèches
4 200
85,44 %
André Boulle
3 973
86,37 %
St-Simon
389
59,43 %
Pyramide
2 160
65,90 %
Médecine
2 415
74,38 %
Duvauchelle
600
68,62 %
Vitry
1 037
42,76 %
Sénart
4 887
54,65 %
Fontainebleau
1 800
46,36 %
ESPE Bonneuil
1 838
59,03 %
ESPE Torcy
1 625
49,03 %
ESPE Livry
2 314
42,62 %
ESPE St-Denis
1 610
30,01 %
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
135
UPEC
37 203
68,29 %
Source
: Cour des comptes à partir des données de l’UPEC
Tableau n° 60 :
Projets figurant dans la P
rogrammation pluriannuelle d’investissement
Objet du projet
Cadre
financier
Financement (en
€
)
Calendrier
Equipements de la Maison
des sciences de
l'environnement (Campus
Centre Créteil)
CPER 2015-
2020
400 000 (Région)
2020
Réalisation de la Maison
des étudiants (Campus
Sénart)
CPER 2015-
2020
700 000 dont 400 000
(Région) et 300 000 (Etat)
Fin des travaux en 2019
Construction d'un bâtiment
de recherche biomédicale
(Campus Henri Mondor)
CPER 2015-
2020
19 500 000 dont 16 000
000 (Région) et 3 500 000
(UPEC)
Fin 2024
Restructuration et mise en
sécurité de bâtiments
(Campus Henri Mondor)
CPER 2015-
2020
23 250 000 dont 21 950
000 (Etat) et 36 000
(Ad’Ap)
1
er
trimestre 2025
Réhabilitation de la dalle
(Campus Centre Créteil)
CPER 2015-
2020
12 800 000 dont 6 750
000 (Etat) et 5 850 000
(UPEC) et 237 000
(Ad’Ap)
Début 2024
Création du Campus
universitaire recherche,
santé et innovation
(Campus Fontainebleau)
CPER 2021-
2027
14 600 000 dont 2 000
000 (Département) et
12 600 000 (CPER)
Construction prévue entre 2025
et 2027 pour la deuxième phase
Création du Campus des
métiers de la santé et l'IUT
Chérioux (Campus Vitry)
CPER 2021-
2027
11 600 000 (CPER)
Travaux de restructuration du
bâtiment entre 2025 et 2027
Extension du Campus
Seine-et-Marne (Campus
Sénart)
CPER 2021-
2027
7 500 000 (Région)
Construction prévue entre 2025
et 2027
Rénovation des bâtiments 2
et 3 de l'ancienne caserne
Damesme (Campus
Fontainebleau)
France Relance
4 400 000 dont 3 407 630
(France Relance) et 1 000
000 (Département)
Achèvement des travaux en
novembre 2022
Rénovation du Pavillon au
clocher (Campus Vitry)
France Relance
1 904 760 (France
Relance)
Achèvement des travaux 1
er
trimestre 2023
Isolation thermique des
amphithéâtres du bâtiment
1 (Campus Centre Créteil)
France Relance
1 075 510 (France
Relance)
Achèvement à l’été 2023
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
136
Rénovation énergétique de
la Bibliothèque
universitaire (Campus
Centre Créteil)
France Relance
2 112 040 (France
Relance)
Achèvement à l’été 2023
Rénovation énergétique de
la Maison des étudiants
(Campus Centre Créteil)
France Relance
864 320 (France Relance)
Achèvement à l’été 2023
Création d'un Pôle sciences
humaines et sociales à
Créteil (Projet de quitter
Pyramide)
Hors CPER
20 000 000 (emprunt de
l'UPEC) + cession
gratuite du terrain à
l’UPEC par l’EPFIF
Construction entre 2025 et 2027
Restructuration du bâtiment
de l’UFR des sciences et
technologies (Campus
Centre Créteil)
Hors CPER
13 600 000 à financer
Projet non retenu dans le cadre
du CPER, à présenter lors d’un
prochain appel à projets
Création du Campus UPEC
Nord Fort d’Aubervilliers
Hors CPER
Trois scénarios
Aucun
déménagement,
réhabilitation
des
sites
existants de St-Denis et
Livry-Gargan (65,8 M)
Abandon des 2 sites et
construction de 10 000 m²
à Aubervilliers (40 M)
Construction en 2 phases à
Aubervilliers, 1
ère
phase
pour quitter le site le plus
vétuste, St-Denis : 6500
m² (26 M), puis extension
de 3500 m² (14 M)
Projet non retenu dans le cadre
du CPER 2021-2027
Source : Cour des comptes à partir des données
de l’UPEC
L’UNIVERSITE PARIS
-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
137
Carte n° 1 :
Carte des campus de l’UPEC en Ile de
France
L’U
NIVERSITE PARIS-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (UPEC)
138
Annexe n° 19.
Déontologie
La direction des affaires juridiques de l’université travaille à la création d’une page
internet dédiée
à l’activité du CEDIS au sein de laquelle
pourront être retrouvées toutes les
informations relatives à l’éthique, la déontologie et l’intégrité scientifique
(rappel des
obligations applicables à l’ensemble des fonctionnaires en la matière ainsi qu’un focu
s sur la
notion de conflit d’intérêt et de délit de favoritisme destiné à permettre au personnel d’identifi
er
les cas auxquels il serait éventuellement confronté ; procédures à suivre pour saisir le CEDIS ;
charte d’intégrité scientifique de l’université
- en cours de rédaction ; procédure en matière de
gestion des alertes ; avis rendus par le CEDIS).
Dans ce cadre, l
’UPEC est en train de recenser les instances relatives à l’éthique, la
déontologie et à l’intégrité scientifique qui existent au sein de
ses composantes
142
.
Une charte d’éthique, de déontologie et d’intégrité scientifique
est en cours de rédaction.
L’université n’a pas mis en place à ce stade de registre des déclarations de liens d’intérêt
mais a indiqué à la Cour qu’il s’agissait d’un domaine i
dentifié comme devant être traité.
L’UPEC ne s’est pas dotée à ce stade d’une cartographie des risques d’atteinte à la
probité couvrant les principaux processus (recherche, RH, chaîne de la dépense et de la
commande publique).
L’université a indiqué à la Cour que la construction d’une cartographie
des risques commune à l’ensemble de l’université et découpée selon les domaines de risques
identifiés (formation, recherche, déontologie,
etc.
) est envisagée.
L’UPEC n’a pas formalisé de procédure précisant les modalités de mise en œuvre
des
contrôles déontologiques prévus par la réglementation en matière de mobilité vers le secteur
privé. Le nombre de demandes étant très faible, les situations sont gérées pour le moment au
cas par cas. L’université a indiqué à la Cour que ce travail serait intégré à celui qui est en cours
concernant la mise en œuvre du CEDIS.
Il n’existe pas non plus de procédure en matière de cadeaux et invitations. L’UPEC a
indiqué envisager d
’en produire une.
Il existe une procédure relative aux actions à mener pour la prise en charge d’un contrat
de recherche. Toutefois, celle-ci ne comporte pas des points de contrôle relatifs à la prévention
et à la détection des conflits d’intérêt.
142
La faculté de santé dispose ainsi
d’une
telle instance.