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25 rue Paul Bellamy
BP 14119
44041 NANTES cedex 01
www.ccomptes.fr
RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES
ET SES RÉPONSES
LA GESTION DU TRAIT DE CÔTE
COMMUNAUTÉ
D’AGGLOM
ÉRATION DE LA
PRESQU’
ÎLE DE GUÉRANDE
ATLANTIQUE (CAP ATLANTIQUE)
COMMUNE DE PIRIAC-SUR-MER
COMMUNE DU POULIGUEN
(Département de la Loire-Atlantique)
Exercices 2011 et suivants
LA GESTION DU TRAIT DE CÔTE - CAP ATLANTIQUE,
COMMUNES DE PIRIAC-SUR-MER ET DU POULIGUEN
2
TABLE DES MATIÈRES
SYNTHÈSE
......................................................................................................................
5
RECOMMANDATIONS
................................................................................................
8
INTRODUCTION
...........................................................................................................
9
1
LE TERRITOIRE ET SON TRAIT DE CÔTE
.....................................................
10
1.1
Les caractéristiques socio-économiques du territoire
......................................
10
1.2
Un littoral diversifié et fortement urbanisé
......................................................
13
1.3
Un territoire exposé aux risques de submersion marine et d’érosion
côtière
...............................................................................................................
15
1.3.1
La submersion marine, un risque naturel majeur et grandissant
.............
15
1.3.2
L’érosion côtière, un aléa naturel qui s’aggrave
.....................................
16
1.3.3
Un territoire communautaire exposé à la fois au risque de
submersion marine et d’érosion côtière
..................................................
17
1.3.3.1
Un risque important de submersion marine
............................................................
17
1.3.3.2
Un risque d’érosion côtière qui frappe certains secteurs de façon importante
.......
18
2
DES DIAGNOSTICS INCO
MPLETS DU RISQUE D’É
ROSION
CÔTIÈRE, TENANT INSUFFISAMMENT COMPTE DU
CHANGEMENT CLIMATIQUE
..........................................................................
19
2.1
Un territoire communautaire partiellement couvert par deux plans de
prévention des risques littoraux (PPRL) qui n’intègrent pas l’élévation
prévisible du niveau marin dans l’estimation du risque d’érosion côtière
.......
19
2.1.1
Présentation générale du régime des PPRL
.............................................
19
2.1.2
Les deux PPRL applicables à une partie du territoire
communautaire
........................................................................................
20
2.2
De nombreux enjeux menacés dans la bande d’érosion côtière
cartographiée par les deux PPRL
.....................................................................
24
3
UNE GESTION DU TRAIT DE CÔTE INADAPTÉE CAR ASSUMÉE
PAR L’ÉCHELON COMMUN
AL MAIS QUI POURRAIT ÊTRE
AMELIORÉE
PAR L’ADOPTION D’UN
E STRATÉGIE LOCALE
..................
28
3.1
La gestion du trait de côte
: selon la doctrine de l’État, une compétence
facultativ
e de l’EPCI au sein de la compétence GEMAPI
...............................
28
3.2
La compétence relative à la gestion du trait de côte est assumée par les
communes membres
: elle n’est donc pas exercée à une échelle
territoriale cohérente, qui devrait être,
a minima
, celle de
l’intercommunalité
...........................................................................................
30
3.3
Une stratégie locale de gestion du trait de côte en cours d’élaboration
dont l’objectif est d’améliorer la gestion actuelle du trait de côte sur le
territoire communautaire
..................................................................................
33
3.3.1
L’adoption par l’État d’une stratégie nationale de gestion du trait
de côte et l’incitation de la décliner au niveau local
...............................
33
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
3
3.3.2
Une stratégie locale de gestion du trait de côte dont l’élaboration a
commencé en 2021 et qui devrait être adoptée en 2024
.........................
34
4
DES DOCUMENTS D’URBA
NISME ET DES AUTORISATIONS
D’URBANISME QUI NE T
IENNENT PAS SUFFISAMMENT COMPTE
DU RISQUE D’
ÉROSION CÔTIÈRE
..................................................................
37
4.1
Une nécessité de plus en plus forte d’intégrer les risques littoraux dans
les documents de planification
.........................................................................
37
4.2
Les plans locaux d’urbanisme communaux et les autorisations
d’urbanisme examinés ne tiennent pas suffisamment compte du recul du
trait de côte
.......................................................................................................
39
4.2.1
Le PLU et les autorisations d’urbanisme de Piriac
-sur-Mer
...................
39
4.2.2
Le PLU et les autorisations d’urbanisme du Pouliguen
..........................
43
4.2.3
La nécessité d’intégrer dans les PLU des communes membres la
future cartographie locale du risque d’érosion côtière élaborée par
Cap Atlantique et la CARENE dans le cadre de la stratégie locale
de gestion du trait de côte
........................................................................
46
4.2.4
La nécessité de doter l’échelon intercommunal de véritables outils
de planification en matière d’aménagement et d’urbanisme
...................
49
4.3
Un schéma de cohérence territoriale qui devra être révisé pour tenir
compte davantage du recul du trait de côte dans la politique d’urbanisme
et
d’aménagement portée par Cap Atlantique
..................................................
51
5
LES ACTIONS DE GESTION DU TRAIT DE CÔTE ASSUMÉES PAR
LES COMMUNES MEMBRES DE CAP ATLANTIQUE
..................................
55
5.1
Un territoire couvert par de nombreux ouvrages de défense contre la mer
dont la gestion peut s’avérer très coûteus
e
.......................................................
55
5.2
L’accompagnement des riverains de l’anse de Bayaden à Piriac
-sur-Mer
afin de mettre en place une gestion douce du trait de côte
...............................
58
5.3
Le dispositif Écoplage mis en œuvre pour ralentir l’érosion de la plage
de la Baule-Escoublac
......................................................................................
60
6
LES MODALITÉS DE FINANCEMENT DES ACTIONS RELATIVES À
LA GESTION DU TRAIT DE CÔTE
...................................................................
63
6.1
Des dépenses allouées à la GTC dont le périmètre est difficile à établir
.........
63
6.1.1
Un recensement difficile des dépenses
....................................................
63
6.1.2
Des dépenses au coup par coup, sans programmation pluriannuelle
consacrée à la gestion du trait de côte
.....................................................
64
6.1.3
Une exception au sein de Cap Atlantique : La Baule réalise un
suivi de ses dépenses
...............................................................................
64
6.1.3.1
Les actions bauloises de gestion du risque d’érosion côtière
.................................
64
6.1.3.2
Les
travaux d’entretien et de renforcement du remblai
au sein de l’opération
de « requalification en promenade de mer
» : un projet qui fait l’objet d’une
première estimation à 110
M€
................................................................................
66
6.2
Les perspectives et la soutenabilité de l’effort local en faveur de la
gestion du trait de côte
......................................................................................
66
LA GESTION DU TRAIT DE CÔTE - CAP ATLANTIQUE,
COMMUNES DE PIRIAC-SUR-MER ET DU POULIGUEN
4
6.2.1
Une situation financière locale satisfaisante (Cap Atlantique et ses
neuf communes littorales touchées par les enjeux de recul du trait
de côte)
....................................................................................................
66
6.2.1.1
Cap Atlantique
........................................................................................................
66
6.2.1.2
Les communes de l’intercommunalité ayant des enjeux impactés par
l’érosion
: des collectivités favorisées sur le plan financier
...................................
68
6.2.2
Des dépenses de gestion du trait de côte qui pourraient augmenter à
l’avenir, ce qui nécessitera de mobiliser des financements
nouveaux
.................................................................................................
69
6.2.2.1
Une baisse probable à l’avenir du subventionnement de l’État pour les
travaux de gestion dure du trait de côte dont le coût pourrait parallèlement
augmenter pour le territoire communautaire
..........................................................
69
6.2.2.2
Des financements nouveaux qui devront sans doute être mobilisés à l’avenir
.......
70
7
LA SENSIBILISATION DE LA POPULATION AU RISQUE DE RECUL
DU TRAIT DE CÔTE
............................................................................................
72
ANNEXES
......................................................................................................................
74
Annexe n° 1. Photos des sites
................................................................................
75
Annexe n° 2. Moyens consacrés à la gestion du trait de côte sous maîtrise
d’ouvrage de la commune de Piriac
-sur-Mer
...................................................
77
Annexe n° 3. Évolution de la situation financière du budget principal de
CAP Atlantique
................................................................................................
78
Annexe n° 4. Principaux agrégats financiers des 9 communes littorales de
CAP Atlantique : Assérac, Batz-sur-Mer, Le Croisic, La Baule-
Escoublac, Mesquer, Piriac-sur-Mer, Le Pouliguen, La Turballe,
Pénestin
............................................................................................................
79
Annexe n° 5. Définition des principaux concepts
..................................................
84
Annexe n° 6. Table des acronymes
........................................................................
85
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
5
SYNTHÈSE
La chambre régionale des comptes Pays de la Loire a inscrit à son programme 2023,
dans le cadre d’une enquête commune de la Cour et des chambres régionales de comptes portant
sur la gestion du trait de côte, c’est
-à-
dire du risque d’érosion côtière, le con
trôle des comptes
et de la gestion de la communauté d'agglomération de la Presqu'île de Guérande Atlantique
(CAP Atlantique) et des communes de Piriac-sur-Mer et du Pouliguen pour les exercices 2011
et suivants. Ces contrôles font l’objet du présent rappor
t unique.
Un territoire fortement urbanisé qui présente de nombreux enjeux menacés par
l’érosion côtière, dont l’ampleur apparaît sous
-estimée
Le territoire de Cap Atlantique est fortement tourné vers la mer, avec 11 communes
littorales et un trait de cô
te d’une longueur de 98 km qui comporte des lieux emblématiques
comme la plage de la Baule-Escoublac, la Côte Sauvage ou encore Pen Bron. Ce littoral, soumis
à une forte pression touristique, est exposé aux risques littoraux. En ce qui concerne le risque
d
’érosion côtière, son intensité peut être significative dans certains secteurs, comme, par
exemple, à Bayaden situé à Piriac-sur-Mer, où le recul estimé des falaises dépasse 30 mètres à
échéance 100 ans. Par ailleurs, même dans les secteurs où l’érosion es
t faible, le phénomène
peut poser problème dès lors que le littoral de Cap Atlantique est l’un des plus urbanisés de la
région Pays de la Loire et comporte donc, bien souvent, des enjeux menacés.
Ainsi, 319 unités bâties, dont 221 logements, 2 campings, 3,5 km de routes, 2,8 km de
conduites d’eau potable et 3,3 km de réseaux d’assainissement pourraient disparaître du fait de
l’érosion côtière d’ici 2100 sur le territoire communautaire selon les données fournies par la
DREAL, la DDTM de Loire-Atlantique et les services de Cap Atlantique. À ce titre, 98 unités
bâties concernent la seule commune du Pouliguen, qui, sera, à cet égard, la plus touchée dans
le département de la Loire-Atlantique et la troisième dans la région Pays de la Loire. Ce
recensement n’est
d’ailleurs pas exhaustif dès lors qu’il se base sur deux plans de prévention
des risques littoraux (PPRL) élaborés par l’État qui ne couvrent pas l’ensemble de la façade
maritime de l’agglomération
: les deux communes morbihannaises, et littorales, qui
ap
partiennent à cette dernière, Pénestin et Camoël, n’en bénéficient pas, lesdits PPRL suivant
en effet une logique départementale et non une logique de territoire. Par ailleurs, les projections
de ces deux PPRL ne tiennent pas suffisamment compte du changement climatique car elles
n’intègrent pas l’élévation prévisible du niveau marin, contrairement à ce qui a prévalu pour
évaluer l’ampleur du risque de submersion marine. Il pourrait donc en résulter une
sous-estimation significative du recul du trait de côte sur le territoire communautaire.
LA GESTION DU TRAIT DE CÔTE - CAP ATLANTIQUE,
COMMUNES DE PIRIAC-SUR-MER ET DU POULIGUEN
6
La compétence relative à la gestion du trait de côte est assumée par chaque commune
membre de Cap Atlantique et n’est donc pas exercée à l’échelle de l’intercommunalité
La compétence « Gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations »
(GEMAPI) est devenue obligatoire pour les établissements publics de coopération
intercommunale (EPCI) tel Cap Atlantique, depuis le 1
er
janvier 2018 et recouvre notamment
la défense contre les inondations et contre la mer.
Si cette notion correspond à la fois à la lutte
contre le risque de submersion marine mais aussi contre l’érosion côtière, les services de l’État
estiment toutefois que le volet érosion côtière de la GEMAPI est facultatif pour les EPCI. Ainsi,
les élus de Cap Atlantique ont fait le choix de ne pas assumer cette compétence pour privilégier,
lors de la mise en place de la GEMAPI, la gestion du risque de submersion marine qui
apparaissait alors plus urgente que le risque de recul du trait de côte, dont la cinétique est en
effet plus lente et ne menace pas, en principe, les vies humaines.
Aujourd’hui, cette compétence est donc assumée par les communes membres de
l’EPCI. Or l’échelle communale apparaît bien trop réductrice dès lors que, comme le rappelle
la stratégie nationale de gestion intégrée du trait de côte (SNGTC), il y a lieu de mettre en place
une politique locale en cohérence avec les cellules hydro sédimentaires qui dépassent largement
les limites communales. À l’heure actuelle, aucune coordination ni a
ucun recensement des
actions de gestion du trait de côte ou de leur coût ne sont donc réalisés par l’EPCI. La gestion
de la problématique est mise en œuvre au coup
-par-coup par les communes de façon non
homogène, souvent sans vision à long terme ni coordonnée. Il apparaît dès lors nécessaire que
Cap Atlantique investisse la compétence « Gestion du trait de côte » afin de surmonter ces
écueils.
Des documents et autorisations d’urbanisme qui ne tiennent pas suffisamment
compte du risque d’érosion côtière
La Stratégie nationale de gestion intégrée du trait de côte (SNGTC) recommande
d’intégrer la mobilité du trait de côte dans les documents de planification. Cette approche
intégrée du risque d’érosion côtière est également promue par le nouveau Schéma région
al
d’aménagement, de développement durable et d’égalité du territoire (SRADDET) de la région
Pays de la Loire ainsi que par la loi du 22 août 2021, dite «
Loi climat et résilience ». L’examen
des plans locaux d’urbanisme des communes de Piriac
-sur-Mer et du Pouliguen, qui sont les
plus touchées par le risque d’érosion côtière au sein de l’agglomération du point de vue des
enjeux menacés, révèle toutefois que le règlement et le zonage de ces plans se bornent à prendre
acte des interdictions et restrictions d
’urbanisme posées par le PPRL mais n’intègrent pas la
problématique du recul du trait de côte dans leur politique d’aménagement et d’urbanisme.
Par ailleurs, le contrôle d’un échantillon d’autorisations d’urbanisme délivrées par ces
deux communes démontre
que ces dernières ont aggravé l’exposition de leur territoire au risque
d’érosion côtière en autorisant des travaux dans des zones où le trait de côte recule, parfois de
façon irrégulière, comme sur la commune du Pouliguen où l’extension d’une maison
d’habitation a été autorisée sur la pointe de Penchâteau. La prise en compte du risque d’érosion
côtière ne pourra être opérée de façon pleinement efficiente que dans le cadre d’une politique
d’aménagement d’ensemble pilotée au niveau intercommunal. Le transfe
rt de la compétence
urbanisme vers l’EPCI, qui est pour l’heure rejeté par l’ensemble des communes membres,
apparaît en effet comme l’évolution la plus souhaitable afin qu’un véritable projet territorial,
global et transversal, intégrant le littoral et les territoires arrière littoraux, puisse être piloté au
niveau intercommunal, la Presqu’île guérandaise constituant d’ailleurs un territoire homogène
qui dépasse les frontières communales.
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
7
Une stratégie locale portée par Cap Atlantique et la CARENE pour améliorer la
gestion du trait de côte, qui doit désormais être finalisée
Cap Atlantique s’est
associée
à la CARENE afin d’élaborer une stratégie locale de
gestion du trait de côte dont le cadre pourrait épouser une logique hydrosédimentaire, allant de
l’estuaire de la Vilaine au nord jusqu’à l’estuaire de la Loire au sud, conformément aux
préconisations de la SNGTC. La gouvernance de la stratégie est organisée de façon à associer
la plupart des acteurs concernés par la gestion du trait de côte et permet également de réaliser
des actions de sensibilisation auprès de la population. Les priorités assignées à cette stratégie,
qui doit désormais être finalisée, apparaissent pertinentes compte tenu des écueils actuellement
identifiés sur le territoire communautaire : améliorer la coordination des structures compétentes
en matière d’érosion côtière, intégrer la mobilité du trait de côte dans la stratégie d’urbanisme
et d’aménagement du territoire, aboutir à la définition d’orientations stratégiques, c’est
-à-dire,
choisir entre le laisser-
faire, l’accompagnement du processus naturel, la protection dure ou
souple, et améliorer la connaissance du risque par la mise en place d’une cartographie de
l’érosion côtière, plus performante que celle qui a été établie par l’État dans
les PPRL car tenant
compte de l’élévation prévisible du niveau marin.
À terme, afin d’assurer la lisibilité et la sécurité juridique du dispositif, les PLU des
communes membres devront toutefois comporter cette future cartographie afin d’éviter
d’appliqu
er un PPRL dont la crédibilité pourrait être remise en cause par ce nouveau diagnostic,
dont les projections seront en effet bien souvent plus pessimistes car tenant compte de
l’élévation prévisible du niveau marin. Cette intégration dans les PLU devra cep
endant être
opérée par l’entrée des communes sur la liste du décret du 29 avril 2022 pris en application de
la loi climat et résilience du 22 août 2021. Pour l’heure, certaines communes membres de
l’EPCI, comme Le Pouliguen, y sont cependant défavorables e
n raison, en particulier, du
manque de soutien financier proposé par l’État.
Des dépenses de gestion du trait de côte susceptibles d’augmenter à l’avenir
En l’absence de coordination de la compétence gestion du trait de côte au niveau de
l’EPCI et de suivi
analytique des dépenses y afférentes, la chambre est dans l’impossibilité de
procéder à une analyse financière d’ensemble. Pendant la période sous revue, aucun élément ne
permet toutefois d’établir que le coût de la gestion du risque d’érosion remettrait
en cause la
trajectoire financière des communes membres de l’EPCI. Il pourrait cependant en être
autrement à l’avenir. En effet, il est probable que le coût de la gestion du trait de côte augmente
dans les prochaines années du fait du changement climatique. Celui-ci pourrait accélérer
l’érosion côtière, car le territoire communautaire est à la fois fortement urbanisé et défendu
contre la mer par des ouvrages qui sont pour la plupart vieillissants, ce qui pourrait nécessiter
des investissements importants. L
’exemple du remblai de la Baule est à ce titre particulièrement
éloquent dès lors que les premières estimations quant au coût de sa réfection atteignent 110
M€.
LA GESTION DU TRAIT DE CÔTE - CAP ATLANTIQUE,
COMMUNES DE PIRIAC-SUR-MER ET DU POULIGUEN
8
RECOMMANDATIONS
Recommandation n° 1.
Recenser les enjeux menacés par l’érosion côtière à 30 ans et
à 100 ans sur l’ensemble du territoire communautaire et procéder à l’estimation de leur
valeur économique [Cap Atlantique].
Recommandation n° 2.
Assurer la coordination de la compétence « Gestion du trait
de côte
» au sein de l’agglomération et offrir un appui technique aux communes
membres qui en ont besoin. [Cap Atlantique]
Recommandation n° 3.
Finaliser, dans les meilleurs délais, l’élaboration de la
stratégie locale de gestion du trait de côte. [Cap Atlantique]
Recommandation n° 4.
Respecter les règles d’inconstructibilité imposées par la
réglem
entation du PPRL dans la bande d’érosion côtière en ne délivrant plus
d’autorisations d’urbanisme sur le secteur concerné [Commune de Piriac
-sur-Mer et
commune du Pouliguen]
Recommandation n° 5.
Intégrer dans les plans loca
ux d’urbanisme la future
cartographie locale d’exposition au recul du trait de côte actuellement en cours
d’élaboration dans le cadre de la stratégie locale de gestion du trait de côte. [Commune
du Pouliguen et commune de Piriac-sur-Mer]
Recommandation n° 6.
Favoriser la mise en place d’un plan local d’urbanisme
intercommunal. [Commune de Piriac-sur-Mer et commune du Pouliguen]
Recommandation n° 7.
Intégrer dans le futur SCoT de l’agglomérati
on les éléments
de contenu relatifs à la gestion du trait de côte prévus par le SRADDET de la région
Pays de la Loire et les nouvelles dispositions des articles L. 141-13 et L. 141-14 du
code de l’urbanisme. [Cap Atlantique]
Recommandation n° 8.
Informer le grand public, sur le site internet de la collectivité,
des risques liés à l’érosion côtière en faisant figurer, notamment, le contenu de la
stratégie locale de gestion du trait de côte une fois qu’elle sera adoptée, en pa
rticulier
la cartographie de projection du recul du trait de côte. [Cap Atlantique, communes de
Piriac-sur-Mer et du Pouliguen]
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
9
INTRODUCTION
La chambre régionale des comptes Pays de la Loire a inscrit à sa programmation 2023
des contrôles relatifs à une enquête transversale portant sur la gestion du trait de côte,
c’est
-à-
dire à la gestion du risque d’érosion côtière.
Parmi les secteurs identifiés comme soumis à l’aléa d’érosion du trait de côte figure le
territoire de Cap Atlantique. Au sein de ce territoire, les communes de Piriac-sur-Mer et du
Pouliguen sont celles qui présentent le plus d’enjeux menacés par ce phénomène.
La communauté d’agglomération Cap Atlantique, les communes du Pouliguen et de
Piriac-sur-
Mer ont donc fait l’objet d’un examen
des comptes et de la gestion portant
exclusivement sur cette problématique et commençant en 2011, dès lors que la stratégie
nationale de gestion du trait de côte a été adoptée par l’État en 2012.
Les ouvertures de contrôle ont été notifiées aux intéressés selon les dates du tableau
infra
.
Conformément aux dispositions de l’article L.
243-1 du code des juridictions financières,
les entretiens de fin de contrôle se sont tenus aux dates reprises audit tableau.
Par application des articles L. 243-11 et R. 243-5-1 du code des juridictions financières,
la chambre formule ses observations dans un rapport unique, commun aux trois collectivités
concernées.
La chambre a, selon ces modalités, délibéré le 31 mai 2023 son rapport d’observations
provisoires. Ce dernier a été notifié en intégralité aux anciens ordonnateurs et aux ordonnateurs
en exercice de Cap Atlantique et des communes de Piriac-sur-
Mer et du Pouliguen ainsi qu’à
la DREAL des Pays de la Loire et à la DDTM de la Loire-Atlantique. En outre, des extraits ont
été notifiés aux communes de la Baule-Escoublac, Pénestin et Camoël. Les réponses du maire
de Piriac-sur- Mer, du président de Cap Atlantique, du maire du Pouliguen et de la directrice
de la DREAL ont été respectivement reçues les 7, 12 et 17 juillet 2023. Les présentes
observations définitives ont été délibérées par la chambre le 14 septembre 2023.
LA GESTION DU TRAIT DE CÔTE - CAP ATLANTIQUE,
COMMUNES DE PIRIAC-SUR-MER ET DU POULIGUEN
10
1
LE TERRITOIRE ET SON TRAIT DE CÔTE
1.1
Les caractéristiques socio-économiques du territoire
Communauté d’agglomération située sur la presqu’île de Guérande,
Cap Atlantique a
été créée en 2003. Elle regroupe 15 communes réparties entre deux départements, le Morbihan
et la Loire-Atlantique, et entre deux régions, la Bretagne et les Pays de la Loire. Sur ce territoire
de 386 km² on compte 75 119 habitants en 2019
1
, et jusqu’à 360
000 résidents en période
estivale
2
.
Carte n° 1 :
Communauté d’agglomération de la presqu’île de Guérande Atlantique (CAP
Atlantique)
Source : extrait synthèse PAPI, page 4.
Onze des quinze communes de la communauté d’agglomération sont class
ées comme
communes littorales, soit, du sud au nord du territoire La Baule-Escoublac, Le Pouliguen,
Batz-sur-Mer, Le Croisic, Guérande, La Turballe, Piriac-sur-Mer, Mesquer, Assérac, Pénestin
et Camoël
3
.
1
Recensement INSEE 2019.
2
Données CAP Atlantique.
3
Source : observatoire des territoires.
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
11
Six
communes
sont
classées
« stations
de
tourisme »
(Batz-sur-Mer,
La
Baule-Escoublac, Le Croisic, Piriac-sur-Mer, Le Pouliguen et La Turballe), classement
reconnaissant la structuration d’une offre touristique de qualité
4
, et deux communes sont
classées touristiques (Mesquer et Guérande), soit près de la moitié des communes classées de
Loire-Atlantique
5
.
Le littoral
communautaire s’étend sur 98 km, limité au nord par l’estuaire de la Vilaine
et au sud par la plage de La Baule. On peut compter sur l’ensemble du territoire une quarantaine
de plages, des petites criques rocheuses (plage de la Baie du Guec au Pouliguen, plage du
Castouillet au Croisic, plages du Goulumer et du Halguen à Pénestin, etc.) aux longues plages
de sable (baie du Pouliguen de 9 km, plage des Bretons et plage de la Grande Falaise à La
Turballe, etc.).
La communauté d’agglomération compte aussi les deux premiers ports de pêche
de
Loire-Atlantique
(La
Turballe
et
Le
Croisic)
et
quatre
ports
de
plaisance
(La Baule-Le Pouliguen, Le Croisic, La Turballe et Piriac-sur-Mer). Le territoire compte
également 2 600 hectares de marais salants (2 000 hectares pour le bassin de Guérande,
600 hectares pour le bassin du Mès). La côte sauvage, située sur les communes du Pouliguen,
de Batz-sur-
Mer et du Croisic, s’étire de la pointe de Penchâteau à l’est
, à la jetée du Tréhic à
l’ouest. Son patrimoine naturel remarquable (habitats naturels, flore, oiseaux) a été reconnu
d’intérêt européen par le classement en site Natura 2000 en 2008.
Carte n° 2 :
La côte sauvage
Source : Cap Atlantique.
4
Prévu par les articles L. 133-13 à L. 133-
16 du même code, ce classement suppose le respect d’une grille
de critères exigeants en matière d’offre touristique adaptée et d’un accueil d’exce
llence.
5
Liste des communes touristiques et stations classées établie au 13-02-2023 -
Ministère de l’économie,
des finances et de la souveraineté industrielle et numérique, Direction générale des entreprises,
communes-touristiques
LA GESTION DU TRAIT DE CÔTE - CAP ATLANTIQUE,
COMMUNES DE PIRIAC-SUR-MER ET DU POULIGUEN
12
La population résidentielle connaît une progression assez faible depuis 2010, qui est en
effet deux fois moins importante que celle observée à l’échelle du département de la
Loire-Atlantique. Dans certaines communes, elle se stabilise (La Baule-Escoublac, Guérande,
La Turballe, Le Croisic, Piriac-sur-Mer, Pénestin et Assérac) ou diminue (Le Pouliguen : - 955
hab. ; Batz-sur-Mer : - 249 hab.). Elle progresse surtout au centre du territoire (Herbignac,
Mesquer, Saint-Molf, Saint-Lyphard) et, dans une moindre mesure, dans les communes
bretonnes de Camoël et Férel.
Tableau n° 1 :
Variation de la population des 3 organismes contrôlés entre 2013 et 2019
CAP
Atlantique
Le
Pouliguen
Piriac-sur-
Mer
Loire-
Atlantique
Pays de
la Loire
France
Variation annuelle
moyenne de la population
entre 2013 et 2019, en %
0,6
-2,4
0,3
1,2
0,7
0,4
Source : INSEE
Par ailleurs, la population communautaire apparaît, de façon marquée, comme étant plus
âgée que la moyenne nationale, la proportion des 60-74 ans étant presque de 10 points
supérieurs à celle qui est observée en France métropolitaine.
Les communes de Piriac-sur-Mer
et du Pouliguen présentent quant à elles une population encore plus âgée qu’à l’échelle de
l’
établissement public de coopération intercommunale (EPCI). Ainsi, les 60 ans et plus
représentent respectivement 54,4 % et 59,7% de la population communale alors que cette
proportion est de seulement 26,2 % au niveau national.
Tableau n° 2 :
Population par grandes tranches d’âge des 3 organismes contrôlés
en 2019 (en %)
Cap
Atlantique
Commune
de Piriac-
sur-Mer
Commune
du
Pouliguen
France
Métropolitaine
0 à 14 ans
14,0
9,2
7,6
17,8
15 à 29 ans
11,6
8,9
7,0
17,5
30 à 44 ans
13,8
9,6
8,1
18,7
45 à 59 ans
20,4
17,9
17,7
19,9
60 à 74 ans
25,9
35,3
33,1
16,7
75 ans ou plus
14,2
19,1
26,6
9,5
Source : INSEE
En outre, la situation économique et sociale de la population résidentielle apparaît
relativement favorisée par rapport à la moyenne nationale.
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
13
Tableau n° 3 :
Situation économique et sociale des ménages des 3 organismes contrôlés en 2019
CAP
Atlantique
Le
Pouliguen
Piriac-
sur-Mer
Loire-
Atlantique
Pays de
la Loire
France
Métropolitaine
Part des ménages fiscaux imposés
en 2019, en %
62,6
61
66
59,5
55,2
57,6
Médiane du revenu disponible par
unité de consommation en 2019,
en euros
23 780
24 210
24 590
22 910
21 850
21 930
Taux de pauvreté en 2019, en %
8,3
10
9
10,1
10,7
14,6
Source : INSEE
S’agissant de l’emploi
6
, une forte prédominance peut être constatée dans le secteur des
commerces, transports et services divers (45 % des emplois en 2019) et, à un degré moindre,
celui de l’administration publique, de l’enseignement, de la santé et de l’action sociale (30
%
des emplois)
7
. La vitalité du territoire s’illustre en effet par l’accueil de n
ombreux touristes et
l’activité économique que leur présence induit (commerces, hôtellerie
-restauration et
construction). Cap Atlantique a ainsi développé son économie à travers la valorisation de son
littoral et de son offre de loisirs et constitue un territoire de villégiature où se mêlent tourisme,
résidences secondaires et retraités. La vitalité du territoire est source de tensions sur le marché
foncier, entraînant l’éviction vers les zones rétro
-
littorales des ménages ne pouvant pas s’y
loger. Le territoire communautaire compte 76 219 logements, dont près de la moitié sont des
résidences secondaires
(48,3 % de résidences secondaires contre 10,7 % dans l’ensemble des
Pays de la Loire - données INSEE 2019
8
).
1.2
Un littoral diversifié et fortement urbanisé
C
AP Atlantique dispose d’une façade littorale longue de 98 km entre la commune de
La Baule-Escoublac au sud et celle de Pénestin au nord. Onze des quinze communes de ce
territoire bordent ainsi l'océan Atlantique et l'estuaire de la Vilaine.
D’un point de v
ue géologique, le littoral de Cap Atlantique est marqué par une
succession de côtes rocheuses granitiques (Côte Sauvage) ou de falaises à dominantes argilo-
marneuses (falaises de Pénestin ou de Piriac-sur-Mer), plages et dunes (Pen Bron, Pont Mahé,
etc.), de zones humides salicoles comme les marais salants (bassins de Guérande et du Mès) et
de grands marais agricoles subissant une forte influence marine (Pompas ou de Pont Mahé).
6
Sources : Insee, RP2008, RP2013 et RP2019, exploitations complémentaires lieu de travail, géographie
au 01/01/2022.
7
Source : INSEE.
8
LA GESTION DU TRAIT DE CÔTE - CAP ATLANTIQUE,
COMMUNES DE PIRIAC-SUR-MER ET DU POULIGUEN
14
La composition du territoire, en particulier du fait de la géographie particulière de la
presqu’île guérandaise, met en évidence une imbrication importante des milieux urbains,
naturels et agricoles. Selon les secteurs, les degrés d’urbanisation sont cependant plus ou moins
importants. L’urbanisation littorale est ainsi continue
au sud de Cap Atlantique, de La Baule au
Croisic et l’on y observe des sites naturels, marins ou liés à la saliculture, et peu de surfaces
agricoles. De La Turballe à Mesquer, l’urbanisation littorale est marquée et l’agriculture
littorale est très présente en bordure de cette urbanisation. Enfin, au nord et au centre du
territoire, l’urbanisation est structurée par des bourgs et de nombreuses zones bâties éparses, en
particulier à Férel et à Pénestin. Seule la commune d’Assérac reste encore à dominante agr
icole
et rurale. Le littoral communautaire apparaît ainsi comme l’un des plus urbanisés de la région
Pays de la Loire, en particulier dans les secteurs en érosion.
Carte n° 3 :
Occupation du sol dans la bande des 100 mètres le long des secteurs en érosion dans la
région Pays de la Loire
Source
: Observatoire des risques côtiers de l’université de Nantes, 2019.
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
15
1.3
Un territoire exposé aux risques de submersion marine et d’érosion
côtière
1.3.1
La submersion marine, un risque naturel majeur et grandissant
Les submersions marines sont des inondations rapides et de courtes durées (de quelques
heures à quelques jours) de la zone côtière par la mer lors de conditions météorologiques et
océaniques défavorables. Elles envahissent généralement les terrains situés en dessous du
niveau de
s plus hautes mers mais peuvent aussi atteindre des terrains d’altitude supérieure si
des projections d’eaux marines franchissent des ouvrages de protection et/ou la crête des
cordons littoraux (plages, dunes, cordon de galets)
9
.
On distingue trois modes de submersion marine :
-
la submersion par débordement, lorsque le niveau marin est supérieur à la
cote de crête des ouvrages ou du terrain naturel ;
-
la submersion par franchissements de paquets de mer liés aux vagues,
lorsqu’après déferlement de la houle,
les paquets de mer dépassent la cote de crête
des ouvrages ou du terrain naturel ;
-
la submersion par rupture du système de protection (défaillance d'un
ouvrage de protection ou formation de brèches dans le cordon littoral) suite à
l'attaque de la houle, lorsque les terrains situés en arrière sont en dessous du niveau
marin.
En raison de l’importance de sa façade maritime et de ses côtes
basses, la France est
particulièrement exposée au risque de submersion marine qui peut être particulièrement
destructeur comme l’a rappelé le passage de la tempête Xynthia en février 2010 qui a
occasionné de nombreux dégâts matériels et humains, en particulier dans la région Pays de la
Loire qui a en effet déploré un lourd bilan humain. Le phénomène de submersion marine, qui
est d’ailleurs susceptible d’être de plus en plus prégnant dans les décennies à venir en raison du
changement climatique et de l’augm
entation de la population sur le littoral, est considéré
comme un risque naturel majeur dès lors qu’il se caractérise par une probabilité faible et des
conséquences extrêmement graves, qui peuvent donc être prises en charge financièrement par
le Fonds de Prévention des Risques Naturels Majeurs (fonds Barnier).
9
Source :
observatoire national des risques naturels
.
LA GESTION DU TRAIT DE CÔTE - CAP ATLANTIQUE,
COMMUNES DE PIRIAC-SUR-MER ET DU POULIGUEN
16
1.3.2
L’érosion côtière, un aléa naturel qui s’aggrave
L’érosion côtière est un phénomène naturel, aujourd’hui accéléré par le changement
climatique, qui se définit comme une perte de matériaux vers la mer touchant tous les types de
littoraux, qu’ils soient sableux, vaseux ou rocheux. Il résulte des effets combinés de la marée,
de la houle et des courants induits, des vents et des processus continentaux (par exemple pluie,
ruissellement, gel, etc.), ainsi
que du déficit des sédiments côtiers. L’érosion se traduit par un
recul du trait de côte et/ou un abaissement du niveau des plages, temporaire ou permanent, avec
la disparition progressive des stocks sédimentaires. Ainsi, l’érosion du littoral peut majore
r le
risque de submersion marine, avec lequel elle présente donc une interdépendance certaine, en
diminuant l’altitude d’une dune ou d’une falaise protectrice d’une portion du littoral.
On estime aujourd’hui que 20
% des côtes françaises sont concernés par le recul du trait
de côte, et ce alors même que la densité de population des communes littorales métropolitaines
est 2,5 fois supérieure à la moyenne hexagonale et concentre de nombreuses activités
économiques
: une telle attractivité devrait d’ailleurs s
e poursuivre puisque les 26 départements
littoraux métropolitains devraient concentrer 43 % de la croissance démographique de la France
métropolitaine d’ici 2040, avec près de quatre millions de nouveaux résidents
10
. À ce titre, les
enjeux susceptibles d’êt
re impactés par le recul du trait de côte sont significatifs : dans le cadre
d’une étude commandée par le ministère de la transition écologique et solidaire, le Centre
d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement
(CEREMA) a calculé, selon plusieurs scénarios, que le nombre de logements (maisons et
appartements) potentiellement atteints par le recul du littoral en 2100 serait compris entre
environ 5 000 et 50
000 en métropole et dans les départements et régions d’out
re-mer, pour une
valeur immobilière estimée entre 0,8 et 8
Md€
11
.
Le recul du trait de côte est en règle générale un phénomène progressif pouvant être
anticipé car il se traduit par une cinétique lente ou modérée. Il n’est donc pas assimilé à un
risque naturel majeur, contrairement à la submersion marine, dans la mesure où il est considéré
comme certain et prévisible
12
, même si des phénomènes d’érosion brutale de plusieurs dizaines
de mètres difficiles à anticiper peuvent parfois être observés (érosion par « à-coups »)
13
. Ainsi,
le risque d’érosion côtière ne bénéficie pas, pour l’heure, du financement du fonds Barnier et
les conditions financières de prise en charge de ce risque, en particulier pour les collectivités
territoriales qui s’engagent dans une démarche de recomposition de leur littoral, aujourd’hui
promue par la stratégie nationale de gestion du trait de côte, sont toujours incertaines
14
. Un
Comité national du trait de côte a été lancé en mars 2023 pour y remédier et trouver un modèle
de financement.
10
Voir le fascicule «
Déve
lopper la connaissance et l’observation du trait de côte Contribution nationale
pour une gestion intégrée
»
, Ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie.
11
CEREMA,
Connaissance du trait de côte : évaluation prospective des enjeux affectés par le recul du
trait de côte
, 2019.
12
Voir
l’étude d’impact
de la loi n° 2021-1104 du 22 août 2021 dite « Climat et résilience ».
13
L’hiver 2013
-2014, marqué par de fortes tempêtes, a par exemple donné lieu à un recul du trait de côte
en Nouvelle-Aquitaine dépassant souvent 20 mètres et atteignant parfois 30 à 40 mètres (Source : o
bservatoire de
la Côte Nouvelle-Aquitaine
).
14
Voir notamment sur ce point le
rapport interministériel sur la recomposition spatiale des territoires
littoraux de mars 2019 qui préconise la mise en place d’un fonds d’aide à la recomposition du littoral
(FARL).
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
17
Le risque d’érosion côtière, qui est synonyme de la notion de gestion du trait de côte,
est le seul à être étudié dans le présent rapport.
1.3.3
Un territoire communautaire exposé à la fois au risque de submersion marine
et d’érosion côtière
1.3.3.1
Un risque important de submersion marine
Le territoire communautaire est exposé au risque de submersion marine de façon
significative. Historiquement, les archives relatent de nombreuses tempêtes et submersions : à
Guérande entre 1516 et 1528, puis en 1877 ; à Mesquer en 1864, 1877, 1879, 1880 et 1999 ; au
Croisic en 1 707 et 2009 ; à Piriac-sur-Mer en 1812, 1864, 1867, 1877 ; La Baule en 1978, 1998
et 2009. En 2010, si la tempête Xynthia n’a pas fait de victimes sur le territoire de
l’intercommunalité, contrairement à d’au
tres endroits de la région Pays de la Loire (Vendée
notamment), elle a généré des dommages conséquents sur l’ensemble du territoire
communautaire :
• secteurs urbanisés en bordure de l’étier du Pouliguen sur les communes de
La Baule-Escoublac, Le Pouliguen et Guérande avec submersions de digue et ruptures
d’ouvrages ;
• quais du Croisic et une partie du centre
-ville ;
• divers secteurs habités à Batz
-sur-Mer, Guérande, Mesquer et Assérac en bordure ou à
proximité immédiate des marais salants ;
• marais salants de Guérande (et dans une moindre mesure du Mès).
Au total, il a été comptabilisé sur le territoire plus de 12 km
2
inondés. Par ailleurs, ont
été relevés, dans les marais salants, 43 brèches dans les digues, près de 700 mètres de digues
en
pierres fragilisées et 10 km de talus endommagés. En matière d’inondations, les secteurs à
enjeux se trouvent aux abords de l’étier du Pouliguen / La Baule, assez largement urbanisés, du
port et du centre-ville du Croisic, du site des marais salants de Guérande et du bassin des marais
salants du Mès. La stratégie locale de gestion du risque d’inondation (SLGRI) fait état du fait
qu’en cas de submersion moyenne, et en tenant compte du changement climatique, 5
447
logements sont menacés
15
.
15
La SLGRI comprend également la CARENE, en particulier les communes de Pornichet et
Saint-Nazaire.
LA GESTION DU TRAIT DE CÔTE - CAP ATLANTIQUE,
COMMUNES DE PIRIAC-SUR-MER ET DU POULIGUEN
18
1.3.3.2
Un risque d’éros
ion côtière qui frappe certains secteurs de façon importante
Le territoire communautaire est exposé à l’érosion côtière sur quasiment tout son trait
de côte, avec des secteurs spécifiques qui peuvent l’être de façon importante. Sur les côtes
sableuses, le recul tendanciel peut ainsi atteindre 10 mètres au moins à échéance 100 ans (plages
de Mesquer et le sud de la plage Saint Michel à Piriac-sur-Mer)
16
. Le recul ponctuel estimé
durant une tempête peut quant à lui atteindre voire dépasser 30 mètres (plages de Pont Mahé à
Assérac, plages de Mesquer, plage Saint Michel à Piriac-sur-Mer, secteurs de la Turballe et de
la Baule). Cet ordre de grandeur est cohérent avec les observations faites en Vendée suite à la
tempête Xynthia durant laquelle des reculs d’enviro
n 30 mètres ont en effet été observés
17
. Sur
les côtes rocheuses, le recul le plus important est observé dans le secteur de l’anse de Bayaden
situé à Piriac-sur-Mer (voir les développements du présent rapport ci-dessous) et de la pointe
de Merquel à Mesquer où le recul estimé des falaises dépasse 30 mètres à échéance 100 ans. Le
recul sur la commune du Pouliguen peut quant à lui atteindre 20 mètres à échéance 100 ans.
Pour les autres secteurs, le recul estimé des falaises est généralement inférieur à 15 mètres
18
.
Parfois, certains secteurs sont pourvus d’ouvrages qui fixent le trait de côte et stoppent
l’érosion, ce qui est le cas par exemple du remblai de la Baule
19
.
Enfin, même dans les secteurs où l’érosion est faible, le phénomène peut toutefois poser
problème dès lors que le littoral de Cap Atlantique est fortement urbanisé et comporte donc,
bien souvent, des enjeux dans la bande d’érosion côtière
20.
______________________ CONCLUSION INTERMÉDIAIRE ______________________
Le territoire de Cap Atlantique est fortement tourné vers la mer, avec 11 communes
littorales et un trait de côte d’une longueur de 98 km qui comporte des lieux emblématiques
comme la plage de la Baule-Escoublac, la Côte Sauvage ou encore Pen Bron. Ce littoral est
l’un des plus urbanisés de la région Pays de la Loire et connaît une fort
e pression touristique.
Ainsi, près de la moitié des logements sont des résidences secondaires et la population peut
atteindre 360
000 personnes en période estivale alors qu’elle est en temps normal de
76 000
habitants. Cette population à l’année connaît u
ne faible progression, deux fois moins
importante que celle observée en moyenne dans le département de la Loire-Atlantique, et se
caractérise par une forte proportion de personnes âgées.
16
Source :
PPRL
.
17
Source :
PPRL
.
18
Voir la note de présentation du PPRL de la baie de Pont-Mahé/Traict de Pen Bé et du PPRL de la
Presqu’île guérandaise
-Saint-Nazaire, pages 30 et 31.
19
Voir également les développements du présent rapport ci-dessous sur ce point.
20
Voir également les développements du présent rapport ci-dessous sur ce point.
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
19
Ce territoire est également exposé aux risques littoraux, dont les conséquences sont
susceptibles d’être de plus en plus importantes dans les décennies à venir en raison du
changement climatique. En ce qui concerne la submersion marine, qui se définit comme une
inondation rapide et de courte durée de la zone côtière par la mer lors de conditions
météorologiques et océaniques défavorables, le territoire a été frappé par la tempête Xynthia
en 2010 qui n’a causé aucune victime mais a entraîné des dommages conséquents.
Les secteurs à enjeux se trouvent aux abords de l’étier
du Pouliguen / La Baule, du port
et du centre-ville du Croisic, du site des marais salants de Guérande ou encore du bassin des
marais salants du Mès. Le risque d’érosion côtière, seul abordé dans le présent rapport, se
définit comme une perte de matériaux
vers la mer touchant tous les types de littoraux, qu’ils
soient sableux, vaseux ou rocheux, son intensité peut être significative dans certains secteurs,
comme, par exemple, à Bayaden situé à Piriac-sur-Mer ou à la pointe de Merquel à Mesquer,
où le recul estimé des falaises dépasse 30 mètres à échéance 100 ans. Par ailleurs, même dans
les secteurs où l’érosion est faible, le phénomène peut toutefois poser problème dès lors que le
littoral de Cap Atlantique est fortement urbanisé et comporte donc, bien souvent, des enjeux
menacés dans la bande d’érosion côtière.
2
DES DIAGNOSTICS INCO
MPLETS DU RISQUE D’É
ROSION
CÔTIÈRE,
TENANT
INSUFFISAMMENT
COMPTE
DU
CHANGEMENT CLIMATIQUE
2.1
Un territoire communautaire partiellement couvert par deux plans de
prévention des
risques littoraux (PPRL) qui n’intègrent pas l’élévation
prévisible du niveau marin dans l’estimation du risque d’érosion côtière
2.1.1
Présentation générale du régime des PPRL
Les PPRL ont pour objet de cartographier les risques de submersion marine et d’érosi
on
du trait de côte en réglementant les zones exposées : ils valent servitude d’urbanisme et
s’imposent à tous, en particulier aux plans locaux d’urbanisme des communes, auxquels ils sont
annexés.
LA GESTION DU TRAIT DE CÔTE - CAP ATLANTIQUE,
COMMUNES DE PIRIAC-SUR-MER ET DU POULIGUEN
20
En ce qui concerne le risque de submersion marine, les PPRL sont élaborés, en principe,
au regard d’une modélisation basée sur un aléa de référence qui correspond à la tempête Xynthia
de 2010 avec un niveau marin toutefois augmenté de 20 cm afin de tenir compte du changement
climatique à court terme. Cette modélisation a conduit à mettre en place différents zonages sur
le territoire des communes littorales de l’agglomération en fonction de l’importance de l’aléa,
qui peut être nul, faible ou modéré et fort ou très fort. Les zones à risques forts sont ainsi
inconstructibles, sauf exceptions, tandis que celles à risque modéré demeurent constructibles
mais sous conditions. Par ailleurs, en ce qui concerne les constructions existantes, la réalisation
d’un espace refuge ou la surélévation des équipements les plus sens
ibles (coffrets et tableaux
électriques, chaudières, cuves et citernes) est prescrite pour les biens exposés au risque. Les
PPRL comportent également une modélisation basée, en principe, sur la tempête Xynthia de
2010 avec un niveau marin cette fois ci augmenté de 60 cm pour tenir compte du changement
climatique à long terme (horizon 2100) : des zonages relatifs à cette modélisation ont également
été adoptés pour restreindre ou réglementer l’urbanisation des zones situés en risque fort,
notamment en imposant une surélévation des constructions nouvelles.
Par ailleurs, les zones
exposées à des chocs mécaniques liés à la houle sont classées inconstructibles.
Enfin, en ce qui concerne le risque relatif au recul du trait de côte, les PPRL définissent
une bande côtière inconstructible, sauf exceptions, car ayant vocation à disparaître sous l'effet
des phénomènes d'érosion du littoral à échéance 100 ans.
2.1.2
Les deux PPRL applicables à une partie du territoire communautaire
La communauté d’agglomération est couverte pa
r
deux plans de prévention des risques
littoraux
(PPRL)
dont l’élaboration relève de la Direction départementale des territoires et de
la mer de la Loire-Atlantique (DDTM).
Le sud du territoire communautaire est couvert par le
PPRL de la Presqu’île Guérandaise
- Saint Nazaire
approuvé par arrêté préfectoral du 13 juillet 2016
21
qui couvre les communes
de Batz-sur-Mer, Le Croisic, La Baule-Escoublac, Guérande, Le Pouliguen, La Turballe,
Pornichet et Saint Nazaire (ces deux dernières se situent sur le territoire de la communauté
d’agglomération de la région nazairienne et de l’estuaire
- CARENE-
et n’appartenant pas, dès
lors, à Cap Atlantique).
21
Et rectifié par arrêté préfectoral du 31 mars 2017 pour cause d'erreur matérielle contenue dans l'arrêté
préfectoral du 13 juillet 2016
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
21
Carte n° 4 :
Plan de situation du PPRL de la Presqu’île Guérandaise –
Saint Nazaire
Source : Note de présentation du PPRL
Le nord du territoire communautaire est couvert par le
PPRL de la baie de Pont-Mahé /
Traict de Pen Be
approuvé par arrêté préfectoral du 25 avril 2019, qui couvre les communes
d’Assérac, Mesquer, Piriac
-sur-Mer et Saint-Molf.
Carte n° 5 :
Plan de situation du PPRL de la baie de Pont-Mahé / Traict de Pen Be
Source : Note de présentation du PPRL.
LA GESTION DU TRAIT DE CÔTE - CAP ATLANTIQUE,
COMMUNES DE PIRIAC-SUR-MER ET DU POULIGUEN
22
Au total, ces deux PPRL ne couvrent donc pas toute la façade maritime de la
communauté d’agglomération puisque les deux communes littorales morbihannaises qui
appartiennent pourtant à cette de
rnière, à savoir Pénestin et Camoël, n’en bénéficient pas, les
PPRL suivant en effet une logique départementale et non une logique de territoire.
Malgré cette logique « départementale » ces deux communes ne sont en réalité
couvertes par aucun PPRL puisque
la DDTM du Morbihan n’en a pas non plus élaboré sur leur
territoire
: il existe donc un risque que l’urbanisation s’y poursuive sans prise en compte de la
problématique du recul du trait de côte. Le diagnostic d’érosion côtière porté par l’État n’est
donc pas exhaustif sur le territoire communautaire.
Par ailleurs, lorsqu’il existe, le diagnostic apparaît perfectible dès lors que la bande
d’érosion côtière inconstructible qu’il cartographie ne tient pas suffisamment compte du
changement climatique. En effet, le recul des côtes sableuses à 100 ans a été calculé en
additionnant, d’une part, le recul tendanciel obtenu à partir du taux moyen de recul observé
(basé sur l’étude des cartes anciennes et des photos aériennes au cours du XX
ème
siècle) et,
d’autre par
t, le recul ponctuel pouvant être causé par une tempête exceptionnelle, calculé par
modélisation. En outre, en ce qui concerne les côtes rocheuses, c'est le recul ponctuel, estimé
grâce aux observations de terrain pour chaque secteur homogène de côte rocheuse, qui a été
estimé à dire d'expert en mètres par an. Une extrapolation a ensuite été faite à 100 ans avec ce
taux moyen annuel de recul afin de définir le recul attendu dans un siècle. Ainsi, contrairement
à ce qui a prévalu pour évaluer l’ampleur du risque de submersion marine, l’élévation prévisible
du niveau marin causé par le changement climatique n’a pas été intégré comme paramètre de
la méthode d’évaluation du risque d’érosion côtière. Cette prise en compte n’est en effet pas
obligatoire selon le guide méthodologique des Plans de Prévention des Risques Littoraux publié
par le ministère de l’écologie en 2014. Pour autant, cette prise en compte est préconisée
aujourd’hui par le ministère lui
-même ainsi que par le Bureau de recherches géologiques et
mi
nières (BRGM) et le Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la
mobilité et l’aménagement (CEREMA) dans ses recommandations publiées en 2022 pour
l’élaboration des nouvelles cartographies locales, cartographies qui sont prévues par
la loi
Climat et Résilience.
Enfin, les données utilisées dans le cadre de l’élaboration des deux PPRL applicables
en l’espèce ne sont pas actualisées et se fondent sur des observations de recul du trait de côte
qui datent, pour les plus récentes, de 2011
22
. Dès lors, les tempêtes de l’hiver 2013
-2014, qui
ont eu un effet érosif important pour la façade atlantique, ne sont pas prises en compte dans ces
diagnostics. Dans sa réponse à la chambre, la commune du Pouliguen indique qu’il est ainsi
nécessaire que
l’État mettre à jour ces PPRL.
22
Documents de présentation des bureaux d'études Alp'Géorisques et IMDC établis dans le cadre des
réunions de concertation des deux PPRL.
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
23
Les écueils qui touchent ces derniers pourraient toutefois être surmontés par la
cartographie du risque d’érosion côtière actuellement en cours d’élaboration dans le cadre de la
stratégie locale de gestion du trait de côte portée par Cap Atlantique et la CARENE. Pour les
côtes d’accumulation (côtes sableuses), cette cartographie devrait en effet tenir compte du
changement climatique par application de la loi dite de Bruun, qui postule que le trait de côte
recule proportionn
ellement à hauteur de l’élévation du niveau marin et de la pente de la côte.
Pour les côtes d’ablation (côtes
rocheuses et côtes à falaises), des bandes forfaitaires théoriques
de recul supplémentaire devraient être retenues pour tenir compte du changement climatique.
La future cartographie devrait également retenir deux temporalités différentes pour projeter le
recul du trait de côtes, à savoir + 30 ans (2050) et + 100 ans (2120), ce qui constituerait
également un progrès important par rapport aux PPRL existants.
Au-delà des deux PPRL et de la future cartographie locale de la stratégie locale de
gestion intégrée du trait de côte (SLGTC précitée), qui constituent des diagnostics structurels
pour l’agglomération, des études plus ponctuelles sont parfois com
mandées par les communes
pour approfondir la connaissance de leur trait de côte à l’occasion d’une opération de gestion
du trait de côte
: c’est le cas par exemple pour le secteur de la pointe de Penchâteau et de la
Côte sauvage au Pouliguen où
un diagnos
tic de stabilité des falaises a été réalisé dans l’optique
de réaliser des aménagements du sentier côtier et une mise en sécurité, ou encore dans le secteur
de l’anse de Bayaden
23.
Enfin, le territoire de Cap Atlantique bénéficie également de l’expertise
de l’observatoire régional des risques côtiers (OR2C), mis en place en 2016 et animé par
l’université de Nantes, sur la base d’un financement de la région des Pays de la Loire et de
l’
État, dont la mission est notamment de rassembler, consolider et mettre à jour régulièrement
les données relatives au trait de côte, en particulier via des analyses effectuées par un laser
embarqué à bord d’un avion (campagnes LiDAR
24
effectuées annuelle
ment). L’OR2C participe
d’ailleurs à l’élaboration de la SLGTC aux côtés du CEREMA et du BRGM.
23
Voir les développements du présent rapport ci-dessous consacrées aux opérations de gestion du trait de
côte menées sur le territoire communautaire.
24
Acronyme
de “Light Detection And Ranging”. Cette technologie s’appuie sur les propriétés de la
lumière pour mesurer des distances, en émettant vers le sol des impulsions lumineuses à très haute fréquence qui
sont réfléchies. Leur temps de parcours est alors mesuré, ce qui permet d’en déduire la position des points impactés
et de capturer les surfaces d'un objet ou d'un espace en trois dimensions.
LA GESTION DU TRAIT DE CÔTE - CAP ATLANTIQUE,
COMMUNES DE PIRIAC-SUR-MER ET DU POULIGUEN
24
2.2
De nombreux enjeux menacés dans la bande d’érosion côtière
cartographiée par les deux PPRL
Un recensement des enjeux impactés par l’érosion côtière a été fa
it dans le cadre de la
stratégie locale de gestion du risque d’inondation (SLGRI) sur la base du croisement entre la
bande d’érosion côtière cartographiée par les deux PPRL applicables au territoire
communautaire et les bases de données de l’IGN. Ce recens
ement a été transmis par Cap
Atlantique dans le cadre de l’instruction du contrôle. Il en ressort notamment que
221
logements, 2 campings, 3,5 km de routes, 2,8 km de conduites d’eau potable et 3,3 km de
réseaux d’assainissement pourraient disparaître du fait de l’érosion côtière d’ici 2100 sur le
territoire de Cap Atlantique, ce qui apparaît significatif, tout comme le fait que 11 espaces
naturels protégés sont menacés par ce phénomène
25
.
Tableau n° 4 :
Les enjeux économiques et patrimoniaux menacés par l’aléa érosion à
horizon 2100
sur le territoire de Cap Atlantique, hors communes de Pénestin et Camoël
Erosion à horizon
2100
Enjeux économiques
Enjeux liés au patrimoine
Commune
Réseau routier
Réseau de transport
en commun
Bâtiments protégés ou classés
Linéaire de routes
impactées (en km)
Arrêts de bus
impactés
Assérac
0,4
Batz-sur-Mer
0,4
Guérande
La Baule-Escoublac
La Turballe
Le Croisic
1,1
1 Menhir dit la Pierre Longue
Le Pouliguen
0,7
Rempart d'un ancien camp
celtique
Mesquer
0,2
Piriac-sur-Mer
0,7
TOTAL
3,5
1
2
Source : CRC à partir des données transmises par Cap Atlantique (réponse du 03/02/2023).
25
Parc naturel de la Brière, Dune de Lanseria, Dunes de Pont-Mahé, Massif dunaire de Pen-Bron, Traicts
et partie aval des marais salants du bassin du Mès, Vallon de Porh-er-Ster, Baie de Pont-Mahé, littoral et marais
voisins, Côte rocheuse, landes et pelouses du Croisic, Batz-sur-Mer et Le Pouliguen, Marais de Mesquer, Assérac,
Saint Molf et pourtour, Zones résiduelles de La Baule à Saint-Nazaire, Zones résiduelles de Mesquer à La Turballe.
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
25
Tableau n° 5 :
Les enjeux liés à la santé humaine menacés par l’aléa érosion à horizon 2100 sur le
territoire de Cap Atlantique, hors communes de Pénestin et Camoël
Bâtis
d'habitation
Campings
Hébergements
marchands
Equipements
du réseau
assainissement
Conduites du
réseau d'eau
potable
Conduites du
réseau
d'assainissement
Commune
Nombre de
bâtiments dédiés
au logement
exposés
avec surface
Hôtels et
résidences de
tourisme
Nombre de
stations de
refoulement
exposées
Linéaire de
réseau d'eau
potable exposé
(en km)
Linéaire du réseau
d'eaux usées
exposé
(en km)
Assérac
8
0,4
Batz-sur-Mer
36
Camping La
Govelle (0,7
ha)
1
0,3
0,5
Guérande
La
Baule-
Escoublac
21
11
La Turballe
2
Camping La
Falaise (2,60
ha)
Le Croisic
7
2
1
1,1
0,9
Le Pouliguen
51
1
0,5
0,8
Mesquer
18
1
0,2
Piriac-sur-Mer
78
1
4
0,5
0,9
TOTAL
221
2
4
18
2,8
3,3
Source : CRC à partir des données transmises par Cap Atlantique (réponse du 03/02/2023)
Certains enjeux menacés sont emblématiques du territoire, comme la route
départementale n° 45 qui emprunte le littoral de la côte sauvage entre la commune du Pouliguen
et celle du Croisic, ou l’hôtel de ville du Pouliguen dont la parcelle d’assiette se sit
ue dans la
bande d’érosion côtière, tout comme le musée Bernard Boesch située dans la même commune.
Par ailleurs, les DDTM de la Loire-Atlantique et de la Vendée ont procédé à un
recensement des enjeux, également sur la base de la bande d’érosion côtière c
artographiée par
lesdits PPRL mais en la croisant avec le plan cadastral informatisé. Cette approche
complémentaire a ainsi permis de recenser toutes les unités bâties qui pourraient disparaître à
100 ans, ce qui n’avait pas été fait dans le cadre de la SL
GRI, en distinguant le bâti dur, qui est
défini comme étant attaché au sol par des fondations et fermé sur les 4 côtés (habitations,
bâtiment d'activités, etc.), et le bâti léger,
qui est soit une structure légère non attachée au sol
par l'intermédiaire de fondations, soit un bâtiment ouvert sur au moins un côté (serres, arrêts de
bus, garages, hangars agricoles, etc.). Dans le cadre de ce recensement des enjeux, c’est donc
le nombre total de bâtiments qui est retenu
26
.
Sur cette base, c’est un total de 27
7 unités de bâti dit « dur » qui sont concernées et 42
unités pour le bâti dit « léger », soit un total de 319 unités bâties qui disparaîtront du fait du
recul du trait de côte d’ici 100 ans. Là encore, le résultat est significatif. Il apparaît d’ailleurs
qu’à cet égard, la commune du Pouliguen est celle qui est la plus touchée du département et la
troisième la plus touchée dans la région Pays de la Loire. La commune de Piriac-sur-Mer est
26
Dans le cas d’un bâtiment affecté au logement collectif, un seul bâtiment est donc comptabilisé même
s’il comporte plusieurs logements.
LA GESTION DU TRAIT DE CÔTE - CAP ATLANTIQUE,
COMMUNES DE PIRIAC-SUR-MER ET DU POULIGUEN
26
quant à elle la troisième la plus touchée au niveau départemental et la cinquième au niveau
régional.
Tableau n° 6 :
Vulnérabilité des unités bâties au recul du trait de côte à 100 ans sur le territoire de
Cap Atlantique, hors communes de Pénestin et Camoël
Communes
Bâti
« dur »
Bâti
« léger »
Total bâti
Le Pouliguen
80
18
98
Piriac-sur-Mer
68
8
76
Batz-sur-Mer
36
5
41
Mesquer
36
5
41
Le Croisic
13
0
13
La Turballe
2
0
2
Assérac
9
0
9
La Baule-Escoublac (enjeux situés sur la plage uniquement)
33
6
39
Guérande
0
0
0
Total
277
42
319
Source : CRC à partir des données
transmises par la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement
et du logement (DréAL) Pays de la Loire (réponse du 22 septembre 2022)
Tableau n° 7 :
Vulnérabilité des unités bâties au recul du trait de côte à 100 ans dans les cinq
communes les plus touchées de la région Pays de la Loire
Communes
Bâti
« dur »
Bâti
« léger »
Total bâti
Saint-Hilaire-de-Riez
115
12
127
La Tranche-sur-Mer
92
55
147
Le Pouliguen
80
18
98
Pornichet
56
22
78
Piriac-sur-Mer
68
8
76
Source : CRC à partir des données transmises
par la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement
et du logement (DrEAL) Pays de la Loire (réponse du 22 septembre 2022)
Il faut toutefois souligner que l’ensemble des estimations précitées ont été faites au
regard de deux PPRL qui ne tienne
nt pas compte de l’élévation du niveau marin et pourraient
donc être largement sous-
estimées. Par ailleurs, aucun recensement n’a été fait pour les
communes morbihannaises de Pénestin et Camoël, qui appartiennent pourtant à Cap Atlantique,
ce qui a égaleme
nt pour effet de minorer le nombre d’enjeux menacés qui a été évalué au final.
L’un des objectifs assignés à la stratégie locale de gestion du trait de côte actuellement
en cours d’élaboration est de fiabiliser lesdites estimations en tenant compte notamme
nt du
changement climatique et en adoptant deux horizons temporelles différents (30 ans et 100 ans),
ce qui permettra ainsi d’avoir une meilleure lisibilité quant à la date à laquelle le risque se
réalisera à l’égard des enjeux menacés.
La chambre observe
qu’il serait pertinent de procéder, outre à un recensement et à la
localisation de ces enjeux sur l’ensemble du territoire communautaire, à une estimation de leur
valeur économique. Une telle estimation, qui est notamment mise en œuvre dans d’autres
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
27
territoires littoraux en France
27
, permettrait en effet de chiffrer les dommages matériels
susceptibles d’être causés par leur perte en raison de l’érosion et, ainsi, de réaliser une analyse
coûts-avantages des options de gestion du trait de côte, qui implique en effet de connaître le
montant des biens et activités à protéger pour le comparer au coût de leur protection par rapport
aux solutions fondées sur l’accompagnement des processus naturels. Dans leur réponse à la
chambre, la commune du Pouliguen et Cap Atlantique indiquent adhérer à cette
recommandation. L’EPCI précise par ailleurs que cette dernière sera mise en œuvre dans le
cadre de la stratégie locale de gestion du trait de côte en cours d’élaboration et qu’une telle
évaluation constituera une aide utile
à la décision. L’EPCI précise néanmoins que sur son
littoral, au regard des prix de l’immobilier, les orientations stratégiques devraient pencher, dans
la plupart des cas, en faveur d’une fixation du trait de côte par une protection en dur plutôt qu’à
un repli stratégique, bien plus coûteux.
Recommandation n° 1.
Recenser les enjeux menacés par l’érosion côtière à 30 ans et à
100 ans sur l’ensemble du territoire communautaire et procéder à l’estimation de leur
valeur économique [Cap Atlantique].
______________________ CONCLUSION INTERMÉDIAIRE ______________________
Le diagnostic de recul du trait de côte est, sur le territoire communautaire,
principalement porté par deux plans de prévention des risques littoraux (PPRL) dont
l’élaboration relève de la Direction départementale des territoires et de la mer de la
Loire-A
tlantique (DDTM) Ces deux PPRL sont opposables aux autorisations d’urbanisme et
cartographient une bande d’érosion côtière en principe inconstructible.
Ils présentent toutefois deux écueils principaux. D’une part, ils ne couvrent pas
l’ensemble de la façade maritime de l’agglomération puisque les deux communes littorales
morbihannaises qui appartiennent à cette dernière, à savoir Pénestin et Camoël, n’en
bénéficient pas, les PPRL suivant en effet une logique départementale et non une logique de
territoire.
D’autre part, lorsqu’ils sont applicables, les deux PPRL apparaissent perfectibles
dès lors que la bande d’érosion côtière inconstructible qu’ils cartographient ne tient pas
suffisamment compte du changement climatique. En effet, l’élévation prévisible du
niveau
marin n’a pas été intégré comme paramètre de la méthode d’évaluation du risque,
contrairement à ce qui a prévalu pour évaluer l’ampleur du risque de submersion marine. Il
pourrait donc en résulter une sous-estimation significative du recul du trait de côte sur le
territoire communautaire.
27
Comme par exemple en Nouvelle-Aquitaine où elle est préconisée par la stratégie régionale de gestion
du trait de côte
et effectivement mise en œuvre dans le bassin d’Arcachon, la communauté d’agglomération de
Rochefort-Océan, ou encore les communes de Biscarosse et Lacanau.
LA GESTION DU TRAIT DE CÔTE - CAP ATLANTIQUE,
COMMUNES DE PIRIAC-SUR-MER ET DU POULIGUEN
28
La stratégie locale de gestion du trait de côte (SLGTC) portée par Cap Atlantique et la
CARENE, qui est en cours d’élaboration, a identifié ces écueils et a notamment pour objectif
de mettre en place une nouvelle cartographie locale du risque à + 30 ans (2050) et + 100 ans
(2120) plus réaliste car tenant compte de l’élévation prévisible du niveau marin et couvrant
toutes les communes littorales de l’EPCI.
Les enjeux menacés par le recul du trait de côte ont été recensés sur la base des deux
PPRL précités dans le cadre de la stratégie locale de gestion du risque d’inondation (SLGRI).
Il en résulte en particulier que 221 logements, 2 campings, 3,5 km de routes, 2,8 km de
conduites d’eau potable et 3,3 km de réseaux d’assainissement
pourraient disparaître du fait
de l’érosion côtière d’ici 2100 sur le territoire de Cap Atlantique, ce qui apparaît significatif.
La DREAL et la DDTM estiment quant à elles que c’est un total de 277
unités de bâti dit « dur »
et 42 unités pour le bâti dit « léger » qui sont concernées, soit un total de 319 unités bâties qui
pourraient disparaître
du fait du recul du trait de côte d’ici 100 ans. L’ensemble des estimations
précitées ont été faites au regard de deux PPRL qui ne tiennent pas com
pte de l’élévation du
niveau marin et pourraient donc être largement sous-estimées. Par ailleurs, là encore, aucun
recensement n’a été fait pour les communes morbihannaises de Pénestin et Camoël, qui
appartiennent pourtant à Cap Atlantique.
La chambre rec
ommande ainsi de recenser les enjeux menacés par l’érosion côtière à
30 ans et à 100 ans sur l’ensemble du territoire communautaire mais aussi de procéder à
l’estimation de leur valeur économique, ce qui permettrait de réaliser une analyse
coûts-avantages des différentes options de gestion du trait de côte, qui implique en effet de
connaître le montant des biens et activités à protéger, pour comparer le coût de leur protection,
à celui engendré par
l’accompagnement des processus naturels
.
3
UNE GESTION DU TRAIT DE CÔTE INADAPTÉE CAR
ASSUMÉE
PAR
L’ÉCHELO
N
COMMUNAL
MAIS
QUI
POURRAIT ÊTRE AMELIO
RÉE PAR L’ADOPTION D’UNE
STRATÉGIE LOCALE
3.1
La gestion du trait de côte
: selon la doctrine de l’État, une compétence
facultative de l’EPCI au sein de la compétence GEMAPI
La compétence « Gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations »
(GEMAPI) est devenue obligatoire pour les EPCI depuis le 1
er
janvier 2018. L’objectif des lois
de décentralisation de 2014 (loi MAPTAM) puis de 2015 (loi NOTRe) était en effet de clarifier
les conditions d’exercice de ce bloc de compétences, qui était auparavant exercé par différents
échelons de collectivités territoriales, en le confiant au seul échelon intercommunal.
La GEMAPI recouvre quatre missions, qui correspondent aux items 1°, 2°, 5° et 8° de
l’article L.
211-
7 du code de l’environnement
:
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
29
-
l’aménagement des bassins versants
;
-
l’entretien et l’aménagement des cours d’eau, canaux, lacs et plans d’eau
;
-
la protection et la restauration des zones humides, écosystèmes aquatiques et formations
boisées riveraines ;
-
la défense contre les inondations et contre la mer ;
Les services de l’État considèrent que ce dernier item recouvre à la fois la lutte contre
le risque de submersion marine mais aussi contre l’érosion côtière
28
. En revanche, ils estiment
que le volet érosion côtière de la GEMAPI est facultatif. Il «
revient donc à la collectivité
territoriale en charge de la GEMAPI d’apprécier au travers d’une analyse du fonctionnement
de son territoire, et au regard des enjeux présents, la nécessité ou la pertinence de mener des
actions Gemapi en lien avec le trait de côte
»
29
. Concrètement, comme le rappelle le
CEREMA
30
, les actions les plus structurantes en ce qui concerne la défense contre les
inondations et contre la mer consisten
t à adapter les documents de planification et d’urbanisme
aux enjeux posés par les risques littoraux, à établir une stratégie au niveau du territoire et à
mener des actions d’entretien et de gestion des ouvrages, en particulier des systèmes
d’endiguement.
Les services de l’État (DREAL, préfecture et DDTM) apportent quant à eux un appui
technique et financier à la mise en œuvre de la compétence GEMAPI et restent compétents pour
élaborer les PPRL, mais aussi pour assurer le contrôle de la légalité des documen
ts d’urbanisme
et des autorisations d’occupation des sols. L’État intervient, en outre, au titre
de ses pouvoirs
de police en classant et contrôlant les systèmes d’endiguement.
Les régions apportent quant à elles un soutien financier à certaines actions, afin de
faciliter l’exercice de la compétence GEMAPI par les EPCI, et, notamment, comme il a été dit
pour la région Pays de la Loire, en contribuant à une meilleure connaissance des risques côtiers
via la mise en place d’observatoires scientifiques. Les ré
gions intègrent également les
problématiques littorales dans les schémas Régionaux de l’Aménagement, du Développement
Durable et d’Égalité des Territoires (SRADDET).
28
Voir la
réponse ministérielle publiée au JO le 27/09/2016 à la question N° 91281 de Mme Pascale Got
,
députée.
29
Fiche technique « GEMAPI et gestion du trait de côte », CEREMA, décembre 2022.
30
CEREMA, Introduction à la prise de compétence « Gestion des milieux aquatiques et prévention des
inondations », 2018.
LA GESTION DU TRAIT DE CÔTE - CAP ATLANTIQUE,
COMMUNES DE PIRIAC-SUR-MER ET DU POULIGUEN
30
Enfin, les communes restent en charge de certaines prérogatives qui sont centrales dans
la gestion des risques littoraux. Le maire reste en effet titulaire des pouvoirs de police
administrative, dont l’objet est d'assurer le bon ordre, la sûreté, la sécurité et la salubrité
publiques, ce qui comprend notamment le soin de prévenir et de faire cesser
« les inondations,
les ruptures de digues (…) et les accidents naturels
»
31
et peut par exemple le conduire à édicter
des arrêtés de péril à l’encontre des immeubles touchés. Par ailleurs, le maire est en charge de
la planification des secours à tra
vers l’élaboration du plan communal de sauvegarde, qui est
obligatoire pour les communes couvertes par un plan de prévention des risques littoraux
32
.
Enfin, les communes assument la planification en matière d’urbanisme, ce qui constitue un outil
stratégique
, via l’adoption de leur plan local d’urbanisme lorsque cette compétence n’a pas été
transférée à l’EPCI, ce qui est le cas des communes membres de Cap Atlantique.
3.2
La compétence relative à la gestion du trait de côte est assumée par les
communes membres :
elle n’est donc pas exercée à une échelle
territoriale
cohérente,
qui
devrait
être,
a
minima
,
celle
de
l’intercommunalité
Cap Atlantique exerce la compétence GEMAPI depuis le 1
er
janvier 2018 et a mis en
place la taxe GEMAPI au 1
er
janvier 2023. Cette dernière est facultative et adossée aux
impositions directes locales
33
, c’est
-à-
dire les taxes foncières, la taxe d’habitation et la
cotisation foncière des entreprises. Par ailleurs, elle ne peut pas excéder un montant annuel de
40
€/h
abitant.
Au titre de la GEMAPI, Cap Atlantique assume avant tout la gestion du risque de
submersion marine, en particulier le système d’endiguement de l’Étier du Pouliguen d’une
longueur de 8 km qui s’étend sur les communes de Guérande, Le Pouliguen et La
Baule-
Escoublac. L’EPCI travaille actuellement à la prise en gestion volontaire de la digue
classée des marais salants du bassin de Guérande (la Turballe, Guérande, Batz-sur-Mer), privée
et gérée par l’association syndicale autorisée des marais salants du
bassin de Guérande, ce qui
se traduira par la création d’un nouveau système d’endiguement dont la charge lui reviendra.
Afin de mettre en œuvre la gestion du risque de submersion marine, Cap Atlantique a bénéficié
d’un PAPI fortement subventionné par l’Éta
t sur la période 2013-2021 pour un budget global
de 12,7 M€. Un second PAPI est actuellement en cours de négociation.
En revanche, en ce qui concerne le risque d’érosion côtière, les élus de Cap Atlantique
n’ont pas souhaité assumer cette compétence et ont
privilégié, lors de la mise en place de la
GEMAPI, la gestion du risque de submersion marine qui apparaissait alors plus urgente que le
risque d’érosion côtière, dont la cinétique est en effet plus lente et ne menace pas, en principe,
les vies humaines. S
ur la gestion du trait de côte, l’EPCI ne dispose donc d’aucune attribution,
en particulier sur la gestion des ouvrages jouant un rôle dans la lutte contre l’érosion du trait de
côte et ne réalise aujourd’hui aucuns travaux ayant cette finalité, laissant a
ux communes cette
compétence. Il en va de même des missions de planification du risque ou de définition d’un
programme d’actions.
31
Article L. 2212-2 du code général des collectivités territoriales.
32
Article L. 731-3, 1° du code de la sécurité intérieure.
33
Article 1530 bis du code général des impôts
.
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
31
Or en ce qui concerne le risque d’érosion côtière, l’échelle communale apparaît bien
trop réductrice. Comme le rappelle la recommandation n° 8 de la stratégie nationale de gestion
intégrée du trait de côte (SNGTC), il y a en effet lieu de mettre en place une politique locale en
cohérence avec les cellules hydro-sédimentaires car ces dernières fonctionnent comme des
compartiments autonomes du littoral au sein desquels se réalisent des échanges de sédiments
qui influent notamment sur l’érosion côtière. En l’occurrence, au regard d’études diligentées
par la DREAL, le territoire communautaire est traversé par deux cellules qui dépassent
largement les frontières communales puisqu’elles s’étendent, d’une part, de la pointe de
Chemoulin sur la commune de Saint-
Nazaire jusqu’à la pointe du Castelli sur la commune de
Piriac-sur-
Mer et, d’autre part, de cette dernière pointe jusqu’à la poin
te du Bile située sur la
commune de Pénestin, même si ce découpage peut parfois varier si l’on tient compte d’autres
études.
Carte n° 6 :
Unités sédimentaires de la Loire Atlantique
Source : DREAL Pays de la Loire
Ainsi, la gestion du trait de côte ne s’exerce pas, pour l’heure, sur un périmètre tenant
compte de l’ensemble des phénomènes à l’œuvre au sein de ces deux cellules
hydro-sédimentaires. Cette discordance peut ainsi entraîner des conséquences préjudiciables.
La mise en œuvre d’une action sur un secte
ur communal, comme par exemple le renforcement
d’un ouvrage de défense contre la mer, peut aggraver l’érosion dans d’autres secteurs intégrés
dans la même cellule hydro-sédimentaire, mais non pris en compte car relevant du périmètre
d’une autre commune. Une coordination à l’échelle des cellules hydro
-sédimentaires ou, à tout
le moins, à l’échelle intercommunale est donc nécessaire pour adopter un périmètre cohérent,
ce que la commune du Pouliguen souligne également dans sa réponse.
LA GESTION DU TRAIT DE CÔTE - CAP ATLANTIQUE,
COMMUNES DE PIRIAC-SUR-MER ET DU POULIGUEN
32
Dès lors que Cap Atlantiq
ue n’exerce pas la compétence gestion du trait de côte au sein
de la GEMAPI, cette coordination n’est pas opérée. Aucun recensement des actions de gestion
du trait de côte ou de leur coût sur le territoire communautaire n’est donc réalisé. Aucun
programme
d’actions ni programmation pluriannuelle d’investissement ne sont élaborés. La
gestion de la problématique est surtout mise en œuvre au coup
-par-coup par les communes,
souvent guidée par l’urgence, sans vision à long terme, en particulier en termes de coût
financier
ou d’efficacité technique : il est surtout question de procéder à l’entretien et à la sécurisation du
trait de côte, notamment lorsque des falaises sont instables. Il apparaît également que les
communes de Cap Atlantique ne sont pas toutes dotée
s de l’ingénierie pour traiter ce risque
littoral de façon efficiente, qui nécessitent en effet une forte expertise technique que
l’agglomération est davantage en mesure de proposer. Sur ce point, la commune du Pouliguen
relève dans sa réponse que les moyens communaux ne sont pas à la hauteur des obligations que
font porter l’État et le législateur aux communes.
L’absence de gestion du trait de côte par Cap Atlantique a également pour conséquence
de découpler la gestion du risque de submersion marine, assumée à son niveau, de la gestion du
risque d’érosion côtière, assumée par les communes, alors même que les deux risques ont des
liens étroits d’un point de vue scientifique
: par exemple, l’érosion d’une dune peut aggraver le
risque de submersion marine et, réciproquement, des submersion marines répétées dans un
secteur peuvent contribuer à l’éroder. Une prise en charge de ces deux risques par la même
autorité présente dès lors un intérêt indéniable afin d’adopter une vision d’ensemble de la
problématique des risques littoraux.
Les écueils d’une prise en charge du risque d’érosion côtière par les communes membres
en lieu et place de l’autorité «
gemapienne » semblent toutefois avoir été identifiés par Cap
Atlantique. L’agglomération est en effet en train d’éla
borer une stratégie locale de gestion du
trait de côte (SLGTC) en collaboration avec la CARENE avec, pour objectif, d’améliorer la
prise en charge de ce risque en retenant une échelle adaptée. En tout état de cause, et quelle que
soit la solution qui sera adoptée à ce titre par la SLGTC, il apparaît
a minima
nécessaire que
Cap Atlantique investisse la compétence « Gestion du trait de côte » au sein de la compétence
GEMAPI afin d’en assurer la coordination à l’échelle de l’EPCI et d’offrir un appui technique
aux communes membres qui en ont besoin. Il s’agirait par exemple, comme l’indique Cap
Atlantique dans sa réponse, de parfaire le recensement des ouvrages de défense contre la mer
ou bien encore d’élaborer un schéma directeur avec un programme d’actions co
construit avec
les communes. En revanche, la chambre précise, au regard de la réponse fournie par l’EPCI,
que
cette nouvelle mission « GTC » ne doit pas nécessairement comporter la gestion directe et le
financement des ouvrages de lutte contre l’érosion côtière aujourd’hui à la charge d’autres
opérateurs, publics ou privés, cette question devant en effet être tranchée dans le cadre de la
SLGTC. En tout état de cause, un renforcement de l’ingénierie technique au sein de la direction
de l’environnement de l’EPCI, qui n’est pour l’instant dimensionnée que pour traiter du risque
de submersion marine, est à prévoir.
Recommandation n° 2.
Assurer la coordination de la compétence « Gestion du trait de
côte
» au sein de l’agglomération et offrir un appui technique aux communes membres
qui en ont besoin. [Cap Atlantique]
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
33
3.3
Une stratégie locale de gestion du trait de côte en cours d’élaboration
dont l’objectif est d’améliorer la gestion actuelle du trait de côte sur le
territoire communautaire
3.3.1
L’adoption par l’État d’une stratégie
nationale de gestion du trait de côte et
l’incitation de la décliner au niveau local
Face au constat d’une aggravation de l’érosion littorale et de l’importance des enjeux en
présence, une stratégie nationale de gestion intégrée du trait de côte a été mise en place par
l’État en 2012, pour mieux anticiper les évolutions en cours et faciliter l’adaptation des
territoires à ces changements : un premier programme d’actions a été intégré à cette stratégie
pour la période 2012-2015, puis un second pour la période 2017-2019, qui est toujours en
vigueur, avec l’adoption de principes communs et de recommandations stratégiques.
Dans ce cadre, l’État acte un changement de paradigme consistant à éviter la «
défense
systématique contre la mer » qui prévalait jusque-là
via la construction d’ouvrages souvent
coûteux (digues, épis, enrochements, perrés, brise lames, etc.), et dont l’efficacité n’était pas
toujours démontrée : certains de ces aménagements peuvent en effet avoir pour effet de déplacer
l’érosion sur des secte
urs limitrophes du littoral et sont susceptibles, au surplus, de rompre en
cas de fortes tempêtes et de provoquer d’importants dégâts.
Désormais, la construction de ces ouvrages est réservée aux zones à forts enjeux et sont
toujours conçus comme devant permettre à plus long terme un déplacement des activités et des
biens
: c’est ainsi que sont désormais privilégiées des méthodes de gestion du trait de côte dites
« souples » (par exemple la fixation des dunes à travers des actions de végétalisation) par
opposition aux méthodes dites « dures » qui artificialisent fortement le littoral. La stratégie
nationale préconise par ailleurs l’intégration de la mobilité du trait de côte dans les politiques
publiques locales à travers notamment une forte maîtrise de l’ur
banisation dans les secteurs à
risque d’érosion, afin de ne pas augmenter leur vulnérabilité, et la planification dès à présent de
la recomposition spatiale du littoral avec, lorsque cela est nécessaire, la relocalisation des
activités, des biens et des us
ages. Dans ce cadre, l’État incite les collectivités à élaborer des
stratégies locales de gestion du trait de côte (SLGTC) déclinant les principes et
recommandations de sa stratégie nationale. L’adoption d’une stratégie locale permet ainsi de
prendre parti et de formaliser quatre principales orientations de gestion du trait de côte en
fonction de la typologie des secteurs touchés par l’érosion
:
la fixation du trait de côte, par la conservation, la modification voire la
construction d’ouvrages de défense c
ôtière dans le cas de zones à très forts
enjeux, en tenant compte, dans tous les cas, de la question de la relocalisation de
ces derniers à moyen ou long terme et de l’effacement progressif des ouvrages
;
l’intervention limitée, accompagnant les processus
naturels ;
la relocalisation, autrement dit le recul des enjeux face à l’aléa (modifications
des infrastructures, démolition des bâtiments affectés) ;
LA GESTION DU TRAIT DE CÔTE - CAP ATLANTIQUE,
COMMUNES DE PIRIAC-SUR-MER ET DU POULIGUEN
34
le « laisser-faire
», qui consiste à suivre l’évolution naturelle lorsque les enjeux
ne justifient pas une action de gestion.
Une fois la stratégie mise en place, un programme d’actions mettant en œuvre cette
dernière peut être défini
: il s’agit en particulier d’adapter la politique d’aménagement et
d’urbanisme du territoire, en particulier via l’intégrati
on de la stratégie de gestion du trait de
côte dans les documents de planification (schéma de cohérence territoriale, plans locaux
d’urbanisme, etc.), de mettre en œuvre, le cas échéant, la relocalisation des enjeux
34
, ou encore
de procéder à des travaux sur le littoral conformes aux orientations stratégiques, en respectant
une analyse coût-bénéfice (ACB) fondée sur plusieurs critères
35
. Par ailleurs, la mise en place
d’une stratégie locale permet de faciliter la communication auprès du public et de le sensi
biliser
aux enjeux relatifs à l’érosion côtière.
3.3.2
Une stratégie locale de gestion du trait de côte dont l’élaboration a commencé
en 2021 et qui devrait être adoptée en 2024
Cap Atlantique s’est associée à la CARENE, avec l’appui du CEREMA
36
, afin
d’élaborer
une stratégie locale de gestion du trait de côte dont le cadre dépassera ainsi les limites
administratives des deux EPCI afin d’épouser une logique hydro
-sédimentaire allant de
l’estuaire de la Vilaine au nord, jusqu’à l’estuaire de la Loire au sud, confor
mément aux
préconisations de la stratégie nationale de gestion du trait de côte décrites
supra
.
Carte n° 7 :
Périmètre de la SLGTC Cap Atlantique/CARENE en cours d’élaboration
Source : Cap Atlantique
34
Via en particulier les nouveaux outils juridiques offerts par la loi dite « Climat et Résilience » du
22 août
2021 constitués notamment par un droit de préemption spécifique mobilisable dans la zone d’érosion
côtière.
35
Voir sur ce point la r
ecommandation stratégique n° 4 de la stratégie nationale de gestion du trait de
côte
.
36
Le coût prévisionnel de la stratégie est de 220
000 €, dont 60
000 € à la charge de chacun des deux
EPCI, le reste à charge étant sub
ventionné par l’État (40 %), le département (15 %) et la région (15 %).
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
35
La gouvernance de la stratégie est organisée de façon à associer la plupart des acteurs
concernés par la gestion du trait de côte, ce qui constitue également un point positif du point de
vue de la chambre. Cette gouvernance est principalement assumée par deux comités
: d’une
part, un comité de pilotage, comprenant des représentants de la CARENE, des communes de
Pornichet et Saint Nazaire, de Cap Atlantique et du CEREMA, de la DDTM de la
Loire-
Atlantique et de la DREAL des Pays de la Loire et, d’autre part, un comité des partenaires,
dont la composition est plus vaste, et associe notamment 19 communes,
L'Établissement public
territorial de bassin Vilaine (EPTB), l’EPTB Loire, la Région Pays de La Loire, le Département
de la Loire-
Atlantique, le Conservatoire du Littoral, le BRGM, l’OR2C, le GIP Loire
-Estuaire,
l’ASA des ma
rais salants du bassin de Guérande, etc. Des groupes de travail ont par ailleurs été
mis en place afin d’approfondir certains sujets techniques et thématiques.
En outre, il apparaît que la SLGTC en cours d’élaboration comporte trois objectifs
principaux.
En premier lieu, comme il a été dit
supra
, il s’agit d’améliorer la connaissance du risque
par la mise en place d’une cartographie de l’érosion côtière plus performante que celle qui a été
établie par l’État dans les deux PPRL, c’est
-à-dire tenant compte d
e l’élévation prévisible du
niveau marin imputable au changement climatique en retenant deux horizons temporels de
projection du risque (+ 30 ans et + 100 ans). Il s’agit également d’évaluer plus finement les
enjeux menacés par le risque. À ce titre, il es
t rappelé par la chambre qu’aucune estimation de
la valeur de ces derniers n’a aujourd’hui été opérée sur le territoire, ce qui pourrait ainsi
constituer un axe d’amélioration à exploiter dans le cadre de la stratégie.
En deuxième lieu, au regard de ce diagnostic, la SLGTC doit aboutir à la définition
d’orientations stratégiques et de modes de gestion du trait de côte, c’est
-à-dire, comme dit plus
haut, choisir entre le laisser-
faire, l’accompagnement d’un processus naturel, la protection dure
ou souple, le
démantèlement d’ouvrages ou la relocalisation d’enjeux. À ce titre, quatre «
cas-
écoles » emblématiques de portions du littoral menacées par le recul du trait de côte ont été
définis, comme l’Anse de Bayaden à Piriac
-sur-Mer, qui est frappée par une importante érosion
qui menace à court et moyen terme des maisons d’habitation
37
, ainsi que la côte sauvage du
Pouliguen, qui présente des éboulements dangereux de la falaise et du sentier générant des
problèmes de sécurité.
Enfin, un programme d’actions déclinan
t les orientations stratégiques doit être défini
dans le cadre de la SLGTC. Les objectifs assignés à ce titre consistent principalement à intégrer
la mobilité du trait de côte dans la stratégie d’urbanisme et d’aménagement du territoire, définir
une politique partagée de gestion des aménagements et ouvrages de protection du trait de côte
et sensibiliser la population locale au risque d’érosion.
37
Voir également les développements ci-dessous.
LA GESTION DU TRAIT DE CÔTE - CAP ATLANTIQUE,
COMMUNES DE PIRIAC-SUR-MER ET DU POULIGUEN
36
La chambre constate que l’élaboration de cette stratégie sur le territoire communautaire
est une démarche posit
ive pour améliorer la prise en charge du risque d’érosion côtière.
L’échelle retenue, à travers une collaboration avec la CARENE, apparaît pertinente, tout
comme les priorités assignées à cette stratégie au regard des écueils identifiés à l’heure actuelle
sur le territoire communautaire, en particulier s’agissant de l’insuffisance de coordination entre
les acteurs, ou encore de la prise en compte du risque dans la politique d’urbanisme et
d’aménagement
38
. Elle recommande donc à Cap Atlantique de finaliser, dans les meilleurs
délais, l’élaboration de cette dernière, ce qu’elle s’est engagée à faire dans sa réponse aux
observations provisoires. La commune du Pouliguen indique également à la chambre adhérer à
cette recommandation tout en mettant en relief le fait que la question du financement de la
future stratégie reste entière et que d’autres incertitudes, comme son acceptabilité par les élus
et le public ainsi que le zéro artificialisation nette (ZAN), demeurent.
Recommandation n° 3.
Finaliser, dans les meilleurs délais,
l’élaboration de la stratégie
locale de gestion du trait de côte. [Cap Atlantique]
______________________ CONCLUSION INTERMÉDIAIRE ______________________
La compétence « Gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations »
(GEMAPI) est devenue obligatoire pour les EPCI depuis le 1
er
janvier 2018 et recouvre
notamment la défense contre les inondations et contre la mer. Si cette notion correspond à la
fois à la lutte contre le risque de submersion marine mais aussi contre l’érosion côtière, les
services de l’État estiment toutefois que le vo
let érosion côtière de la GEMAPI est facultatif
pour les EPCI. Ainsi, les élus de Cap Atlantique ont fait le choix de ne pas assumer cette
compétence pour privilégier, lors de la mise en place de la GEMAPI, la gestion du risque de
submersion marine qui apparaissait alors plus urgente que le risque de recul du trait de côte,
dont la cinétique est en effet plus lente et ne menace pas, en principe, les vies humaines.
Aujourd’hui, cette compétence est donc assumée par les communes membres de l’EPCI.
L’échelle c
ommunale apparaît toutefois bien trop réductrice dès lors que, comme le rappelle
la recommandation n° 8 de la stratégie nationale de gestion intégrée du trait de côte (SNGTC),
il y a lieu de mettre en place une politique locale en cohérence avec les cellules
hydro-sédimentaires qui dépassent largement les limites communales.
38
Voir les développements de la partie n° 5 ci-
dessous consacrés à l’urbanisme.
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
37
Dès lors que Cap Atlantique n’exerce pas la compétence gestion du trait de côte au sein
de la GEMAPI, aucune coordination n’est opérée ni aucun recensement des actions de gestion
du
trait de côte ou de leur coût n’est réalisé. La gestion de la problématique est donc surtout
mise en œuvre au coup
-par-
coup par les communes, souvent guidée par l’urgence, sans vision
à long terme.
L’absence de gestion du trait de côte par Cap Atlantique
a également pour
conséquence de découpler la gestion du risque de submersion marine, assumée à son niveau,
de la gestion du risque d’érosion côtière, assumée par les communes, alors même que les deux
risques ont des liens étroits d’un point de vue scientifique. L’érosion à l’œuvre aujourd’hui peut
en effet entraîner demain une accentuation du phénomène de submersion marine.
Il apparaît
dès lors nécessaire que Cap Atlantique investisse la compétence « Gestion du trait de côte » au
sein de la compétence GEMA
PI afin de surmonter ces écueils. À cette fin, l’agglomération s’est
associée à la CARENE, avec l’appui du CEREMA, afin d’élaborer une stratégie locale de
gestion du trait de côte dont le cadre pourrait épouser une logique hydro-sédimentaire allant
de l’estuaire de la Vilaine au nord jusqu’à l’estuaire de la Loire au sud. L’échelle retenue
apparaît ainsi pertinente, tout comme les priorités assignées à cette stratégie au regard des
écueils identifiés à l’heure actuelle sur le territoire communautaire, en particulier s’agissant
de l’insuffisance de coordination entre les acteurs. Cette stratégie doit désormais être finalisée.
4
DES DOCUMENTS D’URBA
NISME ET DES AUTORISATIONS
D’URBANISME QUI NE T
IENNENT PAS SUFFISAMMENT
COMPTE DU RISQUE D’
ÉROSION CÔTIÈRE
4.1
Une n
écessité de plus en plus forte d’intégrer les risques littoraux dans
les documents de planification
Dès 2012, la stratégie nationale de gestion du trait de côte recommandait d’articuler les
échelles spatiales de diagnostic des aléas, de planification des c
hoix d’urbanisme et des
aménagements opérationnels mais aussi d’articuler les échelles temporelles de planification en
tenant compte de l’évolution des phénomènes physiques et en anticipant la relocalisation des
activités, des biens et des usages comme alternative à la fixation du trait de côte, dans une
perspective de recomposition spatiale. La mobilité du trait de côte et l’ensemble des aléas
naturels littoraux doivent ainsi être intégrés ou pris en compte dans les documents de
planification (prévention des risques, urbanisme, gestion des milieux, continuités écologiques,
etc.). Cette approche intégrée est également retranscrite dans le nouveau Schéma régional
d’aménagement, de développement durable et d’égalité du territoire (SRADDET), adopté par
le conseil régional des Pays de la Loire le 17 décembre 2021.
LA GESTION DU TRAIT DE CÔTE - CAP ATLANTIQUE,
COMMUNES DE PIRIAC-SUR-MER ET DU POULIGUEN
38
Ce dernier énonce désormais comme règle que dans les secteurs concernés par l’érosion
littorale et la submersion marine, il y a lieu de développer
« une réflexion pour anticiper ces
phénomènes et encadrer les constructions et aménagements à proximité du trait de côte tout en
assurant le maintien et développement des activités exigeant leur proximité immédiate sur les
espaces proches des rivages. (…) À ce titre, il s’agit d’intégrer la gestion du fonci
er et la
prévention des risques dans la planification territoriale, en tenant compte des évolutions
prévisibles à long terme et avec une approche à une échelle cohérente vis-à-vis des phénomènes
naturels. »
Pour cela, le SRADDET appelle à anticiper, dans les documents de planification,
les effets du changement climatique sur les risques littoraux et à préserver des zones naturelles,
notamment les marais littoraux et rétro-
littoraux, pour répondre à l’élévation du niveau marin
et à la mobilité du trait de cô
te. Il appelle également à s’interroger sur le devenir des enjeux en
zone d’aléas forts et à tenir compte de l’évolution des risques prévisibles à moyen et long termes
(cumul et accroissement) par une démarche de réduction de la vulnérabilité en étudiant la
faisabilité de scénarios alternatifs (par exemple, l’implantation des activités et logements en
arrière-pays ou la réservation de capacités foncières rétro-littorales pour permettre des replis
stratégiques).
Enfin, la loi n° 2021-1104 du 22 août 2021, dite « Loi climat et résilience », constitue
également une évolution notable dans la prise en compte des risques littoraux dans les
documents d’urbanisme, en l’occurrence du risque d’érosion côtière. Outre le fait que les
stratégies nationales et locales de gestion du trait de côte sont désormais codifiées
39
, la loi
prévoit en effet l’élaboration d’une liste de communes dont le territoire est particulièrement
vulnérable au recul du trait de côte. Dans ces communes, les plans locaux d’urbanisme devront,
ou pou
rront s’ils sont déjà couverts par un PPRL, comporter une zone exposée au recul du trait
de côte à l'horizon de trente ans, où toutes les constructions seront interdites sauf exceptions
limitatives, et des zones exposées au recul du trait de côte à un horizon compris entre trente et
cent
ans, dont la constructibilité est possible, sous condition d’une démolition dans leurs
dernières années de vie, aux frais du propriétaire, des constructions édifiées sous le nouveau
régime. Par ailleurs, dans ces communes, un droit de préemption spécifique est mis en place
afin qu’elles soient en mesure d’acquérir des biens situés dans les zones exposées au recul du
trait de côte
40
, et de conclure des baux réels d’adaptation à l’érosion côtière
41
, ceci afin de
faciliter la rec
omposition du littoral. Enfin, l’information des acquéreurs et locataires de biens
sur les risques liés au recul du trait de côte est renforcée puisque dans lesdites communes, le
vendeur et le bailleur ont notamment l’obligation d’indiquer
l'horizon temporel d'exposition au
recul du trait de côte du bien dans un état des risques remis lors de la première visite du bien.
De surcroît, dès le stade de l’annonce relative à la vente ou la location de celui
-ci, il est fait
référence au risque
42
.
39
Articles L. 321-13 A et L. 321-16
du code de l’environnement.
40
Articles L. 219-1 à L. 219-
13 du code de l’urbanisme
.
41
Ordonnance n° 2022-489 du 6 avril 2022 relative à l'aménagement durable des territoires littoraux
exposés au recul du trait de côte.
42
Décret n° 2022-1289 du 1er octobre 2022 relatif à l'information des acquéreurs et des locataires sur les
risques
.
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
39
Schéma n° 1 :
Schéma simplifié de la hiérarchie des normes pour les enjeux relatifs à la GEMAPI
Source : Cerema. «
PLUi et GEMAPI. Vers une approche intégrée de l’eau dans la
planification ». 2020. Collection : Connaissances.
4.2
Les plans locaux d’urbanisme communaux et les autorisation
s
d’urbanisme examinés ne tiennent pas suffisamment compte du recul
du trait de côte
La chambre a examiné les plans locaux d’urbanisme des communes littorales de
l’agglomération les plus touchées par le phénomène d’érosion côtière du point de vue des
enjeux menacés, à savoir Piriac-sur-Mer et le Pouliguen. Elle a également procédé au contrôle
d’un échantillon d’autorisations d’urbanisme dans ces deux communes.
Cet examen révèle que le recul du trait de côte n’est pas intégré dans leur stratégie
d’aménagement et d’urbanisme, contrairement à ce qui doit prévaloir aujourd’hui, et que la
vulnérabilité de leur territoire au risque est donc susceptible d’être aggravée.
4.2.1
Le PLU et les autorisations d’urbanisme de Piriac
-sur-Mer
Le plan local d’urbanisme de la comm
une de Piriac-sur-Mer a été adopté par le conseil
municipal le 19 décembre 2013 puis modifié le 23 février 2016. Le rapport de présentation du
plan comporte des développements relativement détaillés sur l’exposition du territoire
communal au risque d’érosion côtière et invite ainsi à la mise en place d’une protection stricte
des espaces en contact avec le rivage dans le règlement du PLU. Or, il apparaît que ce dernier
n’atteint pas suffisamment cet objectif.
LA GESTION DU TRAIT DE CÔTE - CAP ATLANTIQUE,
COMMUNES DE PIRIAC-SUR-MER ET DU POULIGUEN
40
Aucune mention de la problématique de l’érosion côtière n’apparaît dans le règlement
ou dans le zonage du PLU, alors même que ledit règlement prend soin de présenter les
caractéristiques de certaines zones comme ayant une forte vocation balnéaire en relation étroite
avec la frange côtière
: c’est le c
as de la zone UF qui comporte des secteurs fortement frappés
par le recul du trait de côte et sont parfois même emblématiques de ce risque littoral, comme
l’anse de Bayaden, mais qui reste silencieux sur l’existence de ce risque, ce qui apparaît
paradoxal. Si la zone UF interdit par principe toute nouvelle construction et ne présente donc
pas, a priori, un risque de densification des enjeux frappés par l’érosion côtière, tel n’est pas le
cas de la zone UA, comprenant les sous-secteurs UAa et UAc, qui autorise, au contraire, toute
nouvelle construction à usage d’habitat, ainsi, notamment, que les constructions à usage
d’activités si elles sont compatibles avec l’habitat et les constructions d’intérêt collectif. Or, ce
zonage UAa couvre parfois des zones forte
ment touchées par l’érosion côtière, comme une
partie du secteur au sud du port de Piriac-sur-Mer vers la pointe du Castelli ou encore une partie
du secteur situé à l’est du port en direction de Port
-Kennet.
Certes, dans ces secteurs, le PPRL impose une rè
gle d’inconstructibilité dans la bande
d’érosion littorale qu’il délimite ce qui signifie que dans ces secteurs
stricto sensu
, aucune
aggravation de la vulnérabilité ne peut être,
a priori
, caractérisée, à condition toutefois que les
services de la commune de Piriac-sur-Mer fassent bien application du principe
d’inconstructibilité imposé par le PPRL dans le cadre de
la délivrance des autorisations
d’urbanisme. Or tel n’est pas le cas
: interrogés précisément sur ce point par la chambre, les
services de la commune de Piriac-sur-
Mer ont répondu qu’il n’existait pas, selon eux, de
cartographie de la bande d’érosion côtière, alors que celle
-ci a pourtant été mise en place par le
PPRL de la baie de Pont-
Mahé/Traict de Pen Bé, comme la chambre l’a mentionné
supra
, qui
est opposable au PLU communal depuis le 11 juin 2019, soit près de quatre ans
43
. La
connaissance parcellaire de la réglementation imposée par le PPRL par la commune est donc
de nature
à la conduire à délivrer des autorisations d’urbanisme dans la bande d’érosion côtière
en cause et à aggraver, en conséquence, la vulnérabilité du territoire au risque.
La chambre appelle dès lors la commune à tenir compte rigoureusement du principe
d’inconstructibilité imposé par la réglementation du PPRL dans la bande d’érosion côtière. En
effet,
si l’instruction
des demandes d’autorisations est assurée par Cap Atlantique
via
un service
mutualisé, c’est toutefois la commune qui décide au final d’accorde
r ou non les droits à
construire.
43
Question posée par la CRC : « À la question 2.9, des autorisations ont-elles été délivrées dans des zones
aujourd’hui considérées comme menacées par l’érosion ?
,
vos services ont répondu par l’affirmative. Nous vous
remercions ainsi de produire l’ensemble des autorisations en question et de nous indiquer sur quel fondement
juridique de telles autorisa
tions ont pu être délivrées, le principe d’inconstructibilité étant la règle dans la bande
d’érosion côtière.
Réponse des services de la commune du 1
er
mars 2023 : « Ce qui pose question est la notion de
bande d’érosion côtière car il n’y pas à ce jour de cartographie de cette bande d’érosion côtière. Il a semblé logique
de répondre oui, considérant que la commune a probablement accordé des choses en méconnaissance de la bande
en question. Il semble difficile de fournir des dossiers précis sans cette cartographie. »
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
41
Avant la mise en place de cette dernière en 2019, la commune a par ailleurs confirmé
avoir délivré des autorisations d’urbanisme dans des secteurs où le trait de côte est en recul, en
particulier la construction d’une maison d’habitation le 11
août 2017
44
: si une telle pratique ne
semblait alors pas proscrite par le droit applicable, faute pour le PLU d’intégrer la
problématique de l’érosion côtière, il n’en demeure pas moins qu’elle est critiquable dès lors
qu’elle a conduit à l’apparition de nouveaux enjeux dans la zone à risque, qui était pourtant déjà
connue à l’époque.
Au-
delà de la question de l’aggravation de la vulnérabilité du territoire dans la bande
d’érosion côtière du PPRL elle
-même, une telle aggravation est également susceptible de
survenir dans les zones situées tout autour d’elle. En effet, dans les deux secteurs fortement en
érosion situés au sud et à l’est du port de Piriac évoqués ci
-dessus, le zonage UAa et UAc
parfois retenu au droit de ces derniers est permissif du point de vue des droits à construire tout
comme le zonage UBb, pourtant contigu de la zone fortement en érosion située devant l’anse
de Bayaden45.
Carte n° 8 :
Bande d’érosion côtière à échéance 100 ans dans le secteur du port de Piriac
-sur-Mer
Source : PPRL de la Baie de Pont-Mahé/Traict de Pen Bé
44
Permis de construire N° PC17S1020 accordé à M Aguesse le 11/08/2017.
45
L’aire de mise en valeur de l'architecture et du patrimoine (AVAP) adoptée par le conseil municipal le
19 décembre 2013 n’ayant pas, par ailleurs, pour effet de réduire sensiblement cette constructibilité.
LA GESTION DU TRAIT DE CÔTE - CAP ATLANTIQUE,
COMMUNES DE PIRIAC-SUR-MER ET DU POULIGUEN
42
La mise en place d’un zonage spécifique, contraignant fortement les possibilités de
construire dans les secteurs contigus à la bande d’érosion côtière dans le PPRL, aurait pu
s’avérer pertinente pour se
prémunir contre tout risque d’autoriser à l’avenir de nouvelles
constructions soumises à l’aléa. En effet, les PPRL n’identifient les risques littoraux qu’à un
instant donné et ne sont pas mis à jour régulièrement. Par ailleurs, compte tenu de l’exercice
prédictif auquel ils se livrent, les PPRL sont nécessairement affectés par une marge
d’incertitude et donc d’erreur, en particulier en ce qui concerne la prise en compte des effets du
changement climatique résultant de la répétition des phénomènes tempétueux extrêmes qui
surviendront à l’avenir, lesquels sont en effet difficiles à quantifier. À ce titre, la chambre
observe que le territoire communal est particulièrement concerné puisque le recul du trait de
côte ponctuel durant une seule tempête peut atteindre voire dépasser 30 mètres au niveau de la
plage Saint-Michel
46
. Elle rappelle par ailleurs que le PPRL applicable à la commune de
Piriac-sur-Mer ne tient pas réellement compte du changement climatique, car il cartographie le
risque d’érosion côtière sans
tenir compte de l’élévation à venir du niveau marin. La bande
d’érosion côtière qu’il délimite pourrait donc être sous
-
estimée, justifiant d’autant plus une
réglementation stricte par le PLU dans les zones présentes autour de la cartographie du risque
opérée par le PPRL.
Photo n° 1 :
La plage Saint-Michel à Piriac-sur-Mer
Source : commune de Piriac-sur-Mer
Au final, la problématique du recul du trait de côte a donc été insuffisamment prise en
compte dans le PLU de la commune de Piriac-sur-Mer, si bien que celui-ci se superpose de
façon parfois incohérente avec le PPRL en classant en zone urbaine, permissive du point de vue
des droits à construire, des secteurs en érosion ou à proximité immédiate de ces derniers. En
conséquence, le PLU est susceptible d’aggraver l’exposition des enjeux présents sur le territoire
communal à l’érosion côtière. Il en va de même de la délivrance des autorisations d’urbanisme
par la commune, qui ne tient pas suffisamment compte du PPRL.
46
Voir pages 30-31 de la note de présentation du PPRL de la Baie de Pont-Mahé/Traict de Pen Bé.
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
43
4.2.2
Le PLU et les autorisations d’urbanisme du Pouliguen
Le règlement du PLU de la commune, adopté le 28 janvier 2014 et modifié plusieurs
fois depuis,
n’intègre pas, lui non plus, le recul du trait de côte dans la stratégie d’aménagement
et d’urbanisme de la commune, contrairement à ce qui doit prévaloir aujourd’hui.
En effet, le règlement et le zonage de ce plan se bornent à prendre acte des interdictions
et restrictions d’urbanisme posées par le plan de prévention des risques littoraux mais ne
s’approprient pas la problématique du recul du trait de côte dans une vision globale, ce qui
apparaît paradoxal pour la commune du Pouliguen qui, du point de vue des enjeux menacés par
ce phénomène, est l’une des plus touchées dans le département de la Loire
-Atlantique et dans
la région Pays de la Loire. Ainsi, le projet d’aménagement et de développement durable
(PADD) du plan ne comporte aucun développement approfondi ni aucune orientation
stratégique dans ce domaine. De même, le règlement et le document graphique du PLU restent
silencieux sur ce point, y compris dans les secteurs frappés par l’érosion. En conséquence, la
bande d’érosion côtière inconstructible dé
finie par le PPRL se superpose de façon incohérente
au zonage et au règlement du PLU. Par exemple, les zones UCa et UCb, correspondant
respectivement au secteur de la « Grande Côte
» donnant sur l’océan Atlantique et au secteur
de la côte de Penchâteau qui domine la baie du Pouliguen, lesquels englobent ainsi une partie
de la bande d’érosion côtière du PPRL, autorisent l’extension des constructions existantes
jusqu’à 30
m², ce compris les maisons d’habitation, alors que le PPRL interdit au contraire les
travaux qui conduisent à aggraver la vulnérabilité au risque, ou
à créer une emprise au sol ou
une surface de plancher supplémentaire ou des locaux à sommeil supplémentaires
47
. Cette
superposition de règles contradictoires est donc difficilement lisible même si, juridiquement, le
PPRL supplante le PLU.
Outre le fait que le PLU est perfectible puisqu’il ne tient pas compte du risque d’érosion
côtière, le même écueil touche la pratique de délivrance des autorisations d’urbanisme de la
commune, ce qui tend à accroître encore davantage la vulnérabilité du territoire au risque. En
effet, à la question de savoir si, depuis 2011, des autorisations ont été délivrées dans des zones
aujourd’hui considérées comme menacées par l’érosion, la commune du Pouliguen a répondu
à la chambre que «
des autorisations ont été délivrées jusqu’en 2020 dans des zones
susceptibles d’être considérées comme menacées par l’érosion et impactées par les futures
projections des bandes d’érosion côtière dans le cadre de l’élaboration de la SLGTC
»
48
.
47
Articles 1, 2 et 3 du chapitre 1 du titre II du règlement du PPRL.
48
Réponse des services communaux du 22 février 2023.
LA GESTION DU TRAIT DE CÔTE - CAP ATLANTIQUE,
COMMUNES DE PIRIAC-SUR-MER ET DU POULIGUEN
44
La chambre a également opéré un contrôle par sondage de ces autorisations, et en
conclut que les dispositions du PPRL de la Presqu’île Guérandaise –
Saint Nazaire adoptées le
13 juillet 2016 par le préfet de la Loire-Atlantique ne sont pas systématiquement respectées par
la commune du Pouliguen. En effet, cette dernière a autorisé
49
, le 28 août 2017, des travaux
portant sur la réhabilitation d’une maison avec extension pour une surface de plancher créée de
32,20 m² (aménagement des combles et créati
on d’un bow
-window)
: la parcelle d’assiette du
projet, cadastrée 135 AP 28, tout comme le bâti existant, se situaient pourtant dans la bande
d’érosion côtière du PPRL, cartographiée en vert hachuré. Or, le règlement du PPRL n’autorise
pas un tel projet car il
impose un principe d’inconstructibilité dans cette bande, en particulier à
l’égard des locaux d’habitation
; il poursuit
en effet l’objectif
de limiter la vulnérabilité du
territoire au risque à l’égard de la population.
Ainsi, seul le changement de destination de
bâtiments existants, la reconstruction de bâtiments existants détruits par un sinistre ou encore
la démolition/reconstruction de bâtiments existants sont autorisées, mais à de très strictes
conditions. Ces travaux ne sont ainsi possibles que
s’ils n’aggravent pas la vulnérabilité au
risque. Ils ne doivent pas non plus créer d’emprise au sol ou de surface de plancher
supplémentaire. Ils ne doivent pas non plus conduire à créer de locaux à sommeil
supplémentaires
50
. Une telle autorisation de travaux est donc irrégulière, ce que la commune du
Pouliguen admet dans sa réponse à la chambre et regrette vivement. Cette autorisation a
également pour conséquence d’augmenter la valeur économique des enjeux présents dans la
bande d’érosion côtière et de rendre encore plus difficile une éventuelle relocalisation à l’avenir,
même lorsque, comme en l’espèce, l’augmentation de la surface de plancher est relativement
modeste. Ainsi, la consultation de l’historique des ventes immobilières depuis février 2020
accessible auprès de la Direction générale des finances publiques dans le secteur de Penchâteau
et de la Grande Côte du Pouliguen fait ressortir 7 ventes de maison d’habitation à proximité
immédiate du littoral pour un prix moyen au m² d’environ 11
000 €. L’aut
orisation en cause a
donc conduit à une augmentation irrégulière de la valeur potentielle des enjeux menacés de
352
000 €.
Carte n° 9 :
Bande d’érosion côtière du PPRL dans le secteur de la parcelle 135 AP 28
Source
: PPRL de la Presqu’île
Guérandaise
Saint Nazaire
49
Autorisation délivrée sur la demande préalable DP 044 135 14 D0106.
50
Articles 1, 2 et 3 du chapitre 1 du titre II du règlement du PPRL.
Parcelle 135 AP 28
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
45
Photo n° 2 :
Pointe de Penchâteau
Source : commune du Pouliguen
Au regard de l’ensemble de ces éléments, la chambre fait donc le constat, comme pour
la commune de Piriac-sur-Mer, que le PLU de la commune du Pouliguen, de même que sa
pratique de délivrance des autorisations d’urbanisme, ne tient pas suffisamment compte du
risque d’érosion côtière. En conséquence, elle recommande aux deux communes de se
conformer rigoureusement au principe d’inconstructibilité imposé par la réglementati
on du
PPRL dans la bande d’érosion côtière.
Recommandation n° 4.
Respecter les règles d’inconstructibilité imposées par la
réglementation du PPRL dans la bande d’érosion côtière en ne délivrant plus
d’autorisations d’urbanisme sur le secteur concerné [Commune de Piriac
-sur-Mer et
commune du Pouliguen]
LA GESTION DU TRAIT DE CÔTE - CAP ATLANTIQUE,
COMMUNES DE PIRIAC-SUR-MER ET DU POULIGUEN
46
4.2.3
La nécessité d’intégrer dans les PLU des communes membres la future
cartographie locale du risque d’érosion côtière élaborée par Cap Atlantique et
la CARENE dans le cadre de la stratégie locale de gestion du trait de côte
La loi du 22 août 2021, dite « climat et résilience », facilite désormais la prise en compte
du recul du trait de côte dans les PLU par la possibilité offerte aux communes touchées par
celui-ci de mettre en place une cartographie du risque à 30 ans et à 100 ans. Cap Atlantique
s’engage d’ailleurs dans la conception d’une cartographie de ce type dans le cadre de
l’élaboration de la stratégie locale de gestion du trait de côte aux côtés du BRGM, du CEREMA
et de l’observatoire régionale des risques côtiers. Ai
nsi que cela a été dit
supra
, cette
cartographie sera plus réaliste car elle tiendra compte de l’élévation prévisible du niveau marin,
contrairement aux deux PPRL applicables au territoire communautaire. Le fait, pour les
communes, d’intégrer cette cartographie du risque d’érosion côtière dans leur PLU leur
permettrait ainsi de disposer d’un document à jour tenant compte davantage du changement
climatique que le PPRL et de leur offrir, dès lors, un diagnostic plus précis et réaliste des enjeux
impactés à moyen et long terme. Une telle intégration éviterait également la superposition
PLU/PPRL qui est difficilement lisible. Si la commune du Pouliguen indique, dans sa réponse,
être favorable à une reprise de la future cartographie locale dans un PPRL révisé et non
directement dans son PLU, l’écueil d’une superposition entre différents documents persisterait
toutefois. La chambre rappelle par ailleurs que la logique poursuivie par la loi Climat et
Résilience
, soutenue par l’État,
consiste à inciter les collectivités à mettre en place leur propre
cartographie locale et non à utiliser celle-
ci dans le cadre d’une révision du PPRL.
Dans l’optique de remplacer le PPRL par la future cartographie locale portée par Cap
Atlantique, les communes devront intégrer le décret n° 2022-750 du 29 avril 2022 établissant
la liste des communes dont l'action en matière d'urbanisme et la politique d'aménagement
doivent être adaptées aux phénomènes hydrosédimentaires entraînant l'érosion du littoral. Or, à
l’heure actuelle, un nombre important de communes est réticent à l’intégrer.
Dans le
département de la Loire-
Atlantique, l’État avait en effet identifié dix communes devant
bénéficier de ces nouveaux outils car particulièrement vulnérables au risque d’érosion en se
basant sur un critèr
e scientifique, et ce comme l’exige la loi
51
, à savoir l’indicateur national de
l’érosion côtière mais aussi les remontées de terrain opérées par la DDTM et la DREAL au
regard de leur connaissance du risque dans les territoires. Au regard des enjeux présents sur
leur territoire tels qu’évoqués
supra
, quatre communes de l’agglomération, à savoir
Batz-sur-Mer, Mesquer, Piriac-sur-Mer et Le Pouliguen, avaient alors été identifiées comme
ayant vocation à appartenir à cette liste
52
.
51
Article L. 321-
15 du code de l’environnement.
52
Aux côtés des communes de Pornic, la Bernerie-en-Retz, les Moutiers-en-Retz, Pornichet,
Saint-Nazaire et Saint-Brevin-les-Pins.
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
47
Toutefois, au final, seules cinq communes du département, mais aucune des quatre
communes précitées de l’agglomération, ont été intégrées à ladite liste aux termes du décret
n° 2022-750 du 29 avril 2022
53
.
En effet, les autorités de l’État ont finalement laissé aux
communes le choix de rejoindre ou non la liste des communes prioritaires afin de les associer
pleinement au nouveau régime créé par la loi, même si, en principe, seul le critère scientifique
était censé guider l’élaboration de cette liste. Pour l’heure, les quatre communes précitées n’ont
pas souhaité s’y inscrire. Le nouveau régime de la loi «
climat et résilience » génère en effet un
certain nombre d’interrogations pour ces communes.
La commune du Pouliguen a fait ainsi valoir pendant le contrôle que les incertitudes
étaie
nt trop fortes quant à la question de savoir si l’État allait participer au financement des
nouveaux outils offerts par la loi en matière de gestion du trait de côte. Elle a également indiqué
qu’elle regrettait le manque de concertation déployée par l’État
ainsi que le fait que de nouveaux
risques contentieux pourraient apparaître avec le déploiement de ces nouveaux outils juridiques.
S’agissant de la question financière, il apparaît en effet que la loi «
climat et résilience »
n’a pas été accompagnée par la mise en place d’un financement lisible porté par l’État. Or,
aujourd’hui, celui
-ci peut parfois être perçu comme parcellaire et éclaté entre plusieurs fonds,
comme le fonds vert ou le fonds de l’AFIT
54
. Un Comité national du trait de côte a d’ailleurs
été créé en mars 2023 avec pour objectif de clarifier ce point.
Le droit de préemption pour l'adaptation des territoires au recul du trait de côte suscite
également de fortes interrogations dans de nombreuses collectivités, qui craignent d’être, à
l’avenir, contraintes par certains propriétaires de biens touchés par l’érosion côtière d’acheter
ces derniers pour des montants qui seront hors de portée de leurs possibilités financières. En
l’état actuel du droit positif, aucune obligation de rachat des biens exposés au risque d’érosion
côtière n’est toutefois prévue, même s’il est vrai que ce point n’est pas clairement mis en valeur
par l’État dans sa présentation du nouveau dispositif. Pour l’heure, l’exercice du nouveau droit
de préemption est seulement une faculté pour procéder, le cas échéant, à une recomposition du
littoral, en particulier pour relocaliser des équipements d’intérêt général, et n’a pas pour objet
d’imposer aux collectivités de racheter des biens privés exposés au recul du trait de côte
55
. Il
faut d’ailleurs rappeler que la loi «
climat et résilience
» n’a pas abrogé l’article 33 de la loi du
16 septembre 1807 relative au dessèchement des marais qui dispose toujours qu’il incombe aux
riverains de la mer d’assurer eux
-mêmes la protection de leur propriété.
53
À savoir les communes de Saint-Brevin-les-Pins, Saint-Nazaire, Assérac, La Baule-Escoublac et
Pornichet.
54
L’Agence de financement des infrastructures de transport de France.
55
L’article L. 219
-
6 du code de l’urbanisme prévoit en effet que le propriétaire qui a trouvé un acquéreur
pour son bien dans la zone frappée par le recul envoie une déclaration d’intention d’aliéner à la commune (DIA)
pour mettre en mesure celle-
ci d’exercer son droit de préemption mais que le silence gardé par cette dernière vaut
renonciation à l’exercice de
ce droit. Par ailleurs, un droit de délaissement au profit du propriétaire d’un bien situé
dans la zone frappée par l’érosion est prévu, et consiste pour celui
-ci à demander à la commune de racheter son
bien au prix qu’il propose, indépendamment de toute
transaction en cours. Toutefois, la commune peut toujours
refuser d’acheter le bien même dans cette hypothèse. Si elle refuse, le propriétaire est alors «
libéré » du droit de
préemption pendant un délai de trois ans et peut, pendant ce délai, vendre son b
ien au prix auquel il l’avait proposé
à la commune (articles L. 219-10 et L. 213-
8 du code de l’urbanisme).
LA GESTION DU TRAIT DE CÔTE - CAP ATLANTIQUE,
COMMUNES DE PIRIAC-SUR-MER ET DU POULIGUEN
48
Paradoxalement, si les quatre communes de Cap Atlantique les plus à risque pour
l’érosion côtière n’ont pas souhaité figurer sur la liste du décret du 29 avril 2022, deux autres
communes du territoire communautaire, à savoir Assérac et La Baule-Escoublac, ont souhaité
y être, bien qu’elles n’aient pas été présélectionnées par l’État.
En effet, à Assérac, même si moins de 15 logements y seront concernés à terme par
l’érosion côtière, en tout cas en l’état des prévisions retenues par le PPRL, l
e secteur de Pen Bé
est fortement touché par l’érosion qui menace directement des routes littorales. La commune
est allée ainsi, à juste titre, au-
delà du seul critère du nombre d’habitations concernées par le
recul du trait de côte pour tenir compte égale
ment de l’impact sur sa voirie routière, qui est
également un enjeu important pour la desserte de son territoire et son attractivité touristique.
S’agissant de la commune de La Baule
-
Escoublac, le PPRL identifie l’ensemble de la
plage et de la façade maritime du territoire communal comme soumis à une forte érosion mais
selon ce document, aucun enjeu d’habitation ne serait frappé par ce phénomène à horizon 100
ans. En conséquence, la commune n’avait pas été présélectionnée par les services de l’État pour
fi
gurer sur la liste. En réalité, si aucun impact imputable à l’érosion du trait de côte n’est avéré
à l’heure actuelle, c’est que ce phénomène est stoppé par le remblai de la Baule, derrière lequel
se trouve toutefois des milliers de logements. Or, cet ouvrage de fixation du trait de côte, réalisé
en 1927 et long d’environ 5,5 km sur le territoire baulois et de 2 km sur le territoire de la
commune de Pornichet, présente un état de dégradation important puisque la corrosion des
armatures intégrées à la structure en béton entraîne une perte de matière qui pourrait rendre
l’ouvrage impropre à sa fonction de lutte contre l’érosion pour le siècle à venir. Comme
développé
infra
dans le présent rapport, la commune de La Baule-Escoublac anticipe donc un
important besoin de financement pour exécuter des travaux de consolidation voire de
reconstruction de l’ouvrage. En s’inscrivant sur la liste du décret du 29 avril 2022, elle espère
ainsi pouvoir bénéficier d’éventuelles aides financières pour prendre en charge ces tra
vaux.
Au final, le nouveau dispositif de la loi « climat et résilience
» n’a donc pas rencontré
une forte adhésion auprès des communes de Cap Atlantique puisque seules deux d’entre elles
ont choisi d’en bénéficier. Cette situation, si elle devait perdurer,
pourrait, à terme, devenir
problématique, puisque le territoire communautaire devrait bientôt bénéficier d’une
cartographie du risque plus récente et plus fiable que les PPRL car tenant compte de l’élévation
prévisible du niveau marin et portant deux échéances de réalisation du risque à 30 ans et à
100 ans, cartographie qui est au surplus portée par Cap Atlantique dans le cadre de sa stratégie
locale de gestion du trait de côte à laquelle les communes sont associées à travers le comité des
partenaires.
Il
serait donc paradoxal qu’à terme, certains PLU des communes membres soient
toujours régis par les PPRL alors même qu’une cartographie locale plus réaliste car tenant
compte de l’élévation prévisible du niveau marin et postérieure à ces PPRL existera par ai
lleurs,
mais dépourvue d’opposabilité juridique, faute pour ces communes d’être inscrites sur la liste
du décret du 29 avril 2022 leur permettant d’intégrer ladite cartographie dans leur PLU.
Une
telle situation sera difficilement tenable en termes de lis
ibilité et d’efficience du dispositif et
pourrait entraîner de nouveaux contentieux. En effet, les demandeurs d’autorisation
d’urbanisme se verraient alors appliquer un PPRL dont la crédibilité sera fortement remise en
cause par le fait qu’il ne correspond
ra pas à la cartographie issue de la stratégie locale, dont les
projections seront différentes, et bien souvent plus pessimistes puisque tenant compte du
changement climatique.
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
49
On peut alors imaginer que certaines associations de défense de l’environneme
nt
déposent des recours contre des autorisations d’urbanisme qui seraient autorisées au regard du
PPRL mais interdites au regard de la cartographie locale de l’EPCI. Les orientations de fixation
du trait de côte ou de laisser-faire, retenues par la stratégie locale au regard de la cartographie
établie en son sein, ne pourront pas non plus être facilement mises en œuvre dans la politique
d’urbanisme et d’aménagement du territoire en raison du maintien des PPRL.
Enfin, des
financements auront
in fine
été mob
ilisés pour élaborer au niveau de l’EPCI une nouvelle
cartographie du risque qui sera finalement inopérante car dépourvue de valeur juridique. La
chambre recommande ainsi aux communes d’intégrer dans leur PLU cette future cartographie
locale d’exposition a
u recul du trait de côte. Dans sa réponse, la commune de Piriac-sur-Mer
indique que s’il existe encore des incertitudes sur la portée juridique de cette future
cartographie, cette dernière constituera un outil plus global que les PPRL et permettra
égalemen
t d’informer le public.
Recommandation n° 5.
Intégrer
dans
les
plans
locaux
d’urbanisme
la
future
cartographie locale d’exposition au recul du trait de côte actuellement en cours
d’élaboration dans le cadre de la stratégie locale de gestion du trait de côte. [Commune
du Pouliguen et commune de Piriac-sur-Mer]
4.2.4
La nécessité de doter l’échelon intercommunal de véritables outils de
planification en matière d’aménagement et d’urbanisme
Au-
delà de la question de l’intégration de la future cartographie locale du risque
d’érosion côtiè
re dans les PLU communaux, la prise en compte de ce risque ne pourra être
opérée de façon pleinement efficiente que dans le cadre d’une politique d’aménagement et
d’urbanisme d’ensemble pilotée au niveau intercommunal, dès lors que la compétence
GEMAPI est exercée à cette échelle.
La loi n° 2014-
366 du 24 mars 2014 portant sur l’accès au logement et un urbanisme
rénové, dite loi « ALUR
», prévoyait que les communautés d’agglomération devenaient
compétentes de plein droit pour élaborer un plan local d’urbani
sme intercommunal (PLUi) à
l’expiration d’un délai de trois
ans à compter de sa publication, sauf lorsqu’au moins 25
% des
communes représentant au moins 20
% de la population s’y opposent. En l’occurrence, les
communes membres de Cap Atlantique se sont toutes opposées à ce transfert. Dans sa réponse
à la chambre, la commune du Pouliguen indique à ce titre qu’un PLUi n’est pas opportun dès
lors qu’il viderait les compétences communales
de leur substance, éloignerait les administrés
de l’autorité décisionnai
re avec le risque de mener une politique parfois décorrélée de la réalité
des communes. Elle craint également la multiplication des contentieux et des difficultés en
termes de production de logements.
LA GESTION DU TRAIT DE CÔTE - CAP ATLANTIQUE,
COMMUNES DE PIRIAC-SUR-MER ET DU POULIGUEN
50
La chambre estime quant à elle qu’un tel transfert p
ourrait toutefois être une évolution
souhaitable pour le territoire communautaire, ceci pour plusieurs raisons. Comme le rappelle le
CEREMA
56
,
le
fait
d’exercer
la
compétence
GEMAPI
et
la
compétence
urbanisme/aménagement à la même échelle permet de réduire
le nombre d’interlocuteurs, outre
le fait qu’elle favorise la mutualisation des moyens et des compétences et des économies
d’échelle.
Conformément au principe n°
6 de la stratégie nationale de gestion du trait de côte,
la mise en place d’un PLUi doterait également l’agglomération d’une prérogative essentielle de
planification en lui offrant la possibilité de décliner la GEMAPI dont elle a la charge dans les
domaines de l’urbanisme et de l’aménagement, à travers un projet territorial global et
transversal, intégrant le littoral et les territoires arrière-littoraux,
la presqu’île guérandaise
constituant d’ailleurs un territoire homogène qui dépasse les frontières communales.
L’agglomération pourrait alors directement et rapidement traduire dans le PLUi les or
ientations
stratégiques qu’elle a choisies dans le cadre de sa stratégie de gestion du trait de côte, au surplus
dans un document unique, cohérent et révisé selon une fréquence identique. Le Schéma de
cohérence territoriale de Cap Atlantique, invoqué par la commune du Pouliguen dans sa
réponse, ne suffit pas à une prise en compte efficiente de cette problématique
dès lors qu’il
constitue un document d’urbanisme moins opérationnel que le PLUi
: par exemple, il n’est pas,
en principe, opposable aux autorisati
ons d’urbanisme et ne peut donc pas permettre, à lui seul,
une maîtrise de l’urbanisation sur le territoire.
À l’heure actuelle, l’agglomération doit procéder à une concertation avec chacune des
communes membres afin que celles-ci intègrent dans leur PLU
les actions à mettre en œuvre
dans le cadre de la GEMAPI, ce qui est un processus lourd et complexe. De surcroît, les PLU
des communes n’intègrent pas suffisamment la question du recul du trait de côte et ne disposent
pas non plus d’une ingénierie technique étoffée, contrairement à l’EPCI qui bénéficie de
services davantage structurés. La mise en place d’un plan local d’urbanisme intercommunal,
qui relève d’une décision des communes membres et non de l’agglomération, apparaît donc
comme une évolution souhaitable que la chambre recommande. Dans sa réponse, Cap
Atlantique adhère à cette recommandation et indique que les élus de Cap Atlantique ont
récemment souhaité que la réflexion sur un PLUi soit mise à l’étude. Selon l’EPCI, une
meilleure prise en compte de la gestion du trait de côte est en effet un argument supplémentaire
en faveur de la mise en place d’un PLUi car ce dernier constitue un outil plus efficace que
plusieurs PLU non coordonnés pour intégrer ce sujet dans la planification urbaine locale.
56
«
PLUi et GEMAPI Vers une approche intégrée de l’eau dans la planification
», collection
« Connaissances », février 2020.
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
51
Recommandation n° 6.
F
avoriser la mise en place d’un plan local d’urbanisme
intercommunal. [Commune de Piriac-sur-Mer et commune du Pouliguen]
4.3
Un schéma de cohérence territoriale qui devra être révisé pour tenir
compte davantage du recul du trait de côte dans la politique
d’urbanisme et d’aménagement portée par Cap Atlantique
Les schémas de cohérence territoriale (SCoT) sont des documents de planification
stratégique à long terme (20 ans) dont la vocation opérationnelle est donc moins forte que les
PLU : leurs dispositions ne sont dès lors, en principe, pas opposables aux autorisations
d’urbanisme. Souvent partagés par plusieurs intercommunalités, ils sont généralement d’un
périmètre plus large que les PLU et doivent correspondre à une aire urbaine ou à un grand bassin
de vie. Le
s SCOT sont destinés à servir de cadre de référence pour l’organisation de l’espace et
l’urbanisme, l’habitat, les mobilités, l’environnement, le climat, et doivent être compatibles
avec les autres documents d’urbanisme : ainsi les SCoT doivent être compat
ibles avec le
SRADDET, et les PLU avec les SCoT
57
.
En ce qui concerne spécifiquement la problématique de la gestion du trait de côte, les
SCoT sont désormais promus par la loi « climat et résilience » comme un instrument privilégié
pour définir des
opérations de relocalisation. Elle précise que le document d’orientation et
d’objectifs (DOO) des SCoT peut définir des secteurs visant à accueillir des installations et des
constructions dans le cadre de telles opérations
58
. L’échelle supracommunale du SCo
T est en
effet pertinente dès lors que les communes littorales n’ont bien souvent pas de réserves
foncières, ce qui peut rendre nécessaire la mise en œuvre d’éventuelles relocalisations sur le
territoire d’autres communes du SCoT disposant de telles réserv
es.
Par ailleurs, le DOO des
SCoT doit désormais définir les orientations de gestion des milieux aquatiques, de prévention
des risques naturels liés à la mer et d'adaptation des territoires au recul du trait de côte
59
. Il doit
également préciser, dans une perspective de gestion intégrée de la zone côtière, les vocations
des différents secteurs de l'espace maritime, les conditions de la compatibilité entre les
différents usages de ces derniers, et les conséquences qui en résultent pour l'utilisation des
diverses parties du littoral qui sont liées à cet espace
60
.
57
Articles L. 131-1 et L. 131-
4 du code de l’urbanisme
; article L. 4251-3 du code général des collectivités
territoriales.
58
3° de l’article L. 141
-
13 du code de l’urbanisme.
59
3° de l’article L. 141
-
13 du code de l’urbanisme.
60
L. 141-
14 du code de l’urbanisme.
LA GESTION DU TRAIT DE CÔTE - CAP ATLANTIQUE,
COMMUNES DE PIRIAC-SUR-MER ET DU POULIGUEN
52
Outre ces règles de valeur législative, les ScOT sont également contraints par le nouveau
SRADDET adopté par la région Pays de la Loire le 17 décembre 2021, qui énonce lui-aussi des
règles opposables en matière de gestion du trait de côte. Le schéma régional d'aménagement,
de développement durable et d'égalité des territoires
appelle ainsi à intégrer la gestion du
foncier et la prévention des risques dans la planification territoriale, en tenant compte des
évolutions prévisibles à long terme, à préserver des zones naturelles, notamment les marais
littoraux et rétro-
littoraux, pour répondre à l’élévation du niveau marin et à la mobilité du trait
de côte, ou encore à s’interroger sur le devenir des enjeux en zone d’aléas forts
en étudiant la
faisabilité de scénarios alternatifs comme l’implantation des activités et logements en
arrière-pays ou la réservation de capacités foncières rétro-littorales pour permettre des replis
stratégiques.
Le SCoT de Cap
Atlantique n’intègre pas suffisamment, à l’heure actuelle, la
problématique de la gestion du trait de côte. Certes, son DOO comporte un objectif consistant
à prévenir les risques, réduire les vulnérabilités et développer une culture du risque en
adaptation
au changement climatique. Toutefois, s’agissant de la mise en œuvre de cet objectif
pour ce qui concerne le risque d’érosion côtière, le DOO se borne à prévoir que les PLU des
communes membres organisent le caractère limité de l’extension des espaces proc
hes du rivage
et qu’ils doivent respecter les PPRL, ce qui est de toute façon déjà prévu par la loi qui dispose
en effet, comme vu plus haut, que ces derniers constituent une servitude d’urbanisme annexée
aux PLU. Au final, le DOO ne définit donc pas vérit
ablement d’orientations d’adaptation du
territoire communautaire au recul du trait de côte contrairement à ce que prévoit désormais la
loi climat et résilience. Par ailleurs, il ne se prononce pas non plus sur le devenir des enjeux en
zone d’aléas forts co
mme préconisé par le SRADETT. Cap Atlantique pourrait ainsi être
appelée à se saisir de la procédure de révision de son SCoT lancée le 15 décembre 2022, et qui
devrait aboutir en 2025, pour intégrer davantage la gestion du trait de côte dans sa
planification
61
. Dans sa réponse, l’EPCI adhère à cette recommandation et indique à la chambre
que le futur SCoT intègrera ainsi des dispositions relatives à la stratégie de gestion du trait de
côte en cours de définition par le déploiement d’un volet spécifique « Mer
et Littoral » qui
regroupera des orientations en matière de prévention des risques naturels liés à la mer et
d’adaptation des territoires au recul du trait de côte ainsi qu’une stratégie foncière intégrant les
besoins liés à d’éventuelles relocalisations.
La chambre en prend acte, comme du fait que la
commune du Pouliguen adhère également à cette recommandation dans sa réponse aux
observations provisoires.
61
Il est d’ailleurs à noter que ladite délibération semble aller dans ce sens dès lors qu’elle fixe notamment
comme objectif à la procédure de révision d’adapter la programmation résidentielle et économique du territoire
communautaire aux risques littoraux.
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
53
Recommandation n° 7.
Intégrer dans le futur SCoT de l’agglomération les éléments de
contenu relatifs à la gestion du trait de côte prévus par le SRADDET de la région Pays
de la Loire et les nouvelles dispositions des articles L. 141-13 et L. 141-14 du code de
l’urbanisme. [Cap Atlantique]
______________________ CONCLUSION INTERMÉDIAIRE ______________________
La stratégie nationale de gestion du trait de côte recomm
ande d’intégrer la mobilité du
trait de côte dans les documents de planification. Cette approche intégrée du risque d’érosion
côtière est également promue par le nouveau Schéma régional d’aménagement, de
développement durable et d’égalité du territoire (SR
ADDET) de la région Pays de la Loire
ainsi que par la loi du 22 août 2021, dite « climat et résilience
». L’examen des plans locaux
d’urbanisme des communes de Piriac
-sur-Mer et du Pouliguen, qui sont les plus touchées par
le risque d’érosion côtière au sein de l’agglomération du point de vue des enjeux menacés,
révèle toutefois que le règlement et le zonage de ces plans se bornent à prendre acte des
interdictions et restrictions d’urbanisme posées par le plan de prévention des risques littoraux
mais ne s’approprient pas la problématique du recul du trait de côte, laquelle n’est donc pas
réellement intégrée dans leur politique d’aménagement et d’urbanisme.
Par ailleurs, le contrôle d’un échantillon d’autorisations d’urbanisme délivrées par ces
deux communes
démontre que ces dernières ont aggravé l’exposition de leur territoire au
risque d’érosion côtière en autorisant des travaux dans des zones où le trait de côte recule. De
telles autorisations ont parfois été délivrées de façon irrégulière. Pendant la période sous
revue, la commune du Pouliguen a ainsi autorisé l’extension d’une maison d’habitation sur la
pointe de Penchâteau alors que cette maison était située dans la bande d’érosion côtière et que
de tels travaux n’étaient dès lors pas autorisés par le PP
RL
de la Presqu’île Guérandaise –
Saint Nazaire, qui interdit en effet les projets d’urbanisme qui ont pour effet d’augmenter
l’intensité du risque à l’égard de la population.
LA GESTION DU TRAIT DE CÔTE - CAP ATLANTIQUE,
COMMUNES DE PIRIAC-SUR-MER ET DU POULIGUEN
54
Afin d’améliorer le diagnostic du risque d’érosion côtière, Cap Atlantique
et la
CARENE élaborent une nouvelle cartographie locale dans le cadre de la stratégie locale de
gestion du trait de côte aux côtés du BRGM, du CEREMA et de l’observatoire régionale des
risques côtiers
et des communes qui s’y investissent
, qui sera plus réaliste car tenant compte
de l’élévation prévisible du niveau marin et comportant deux échéances de projection du risque
à 30 ans et à 100 ans, contrairement aux deux PPRL applicables au territoire communautaire.
Certaines communes membres de l’EPCI sont tou
tefois réticentes à intégrer cette future
cartographie dans leur PLU car cela nécessiterait d’entrer dans le nouveau dispositif de la loi
« climat Résilience » qui génère de fortes interrogations pour elles, en particulier en ce qui
concerne le manque de s
outien financier proposé par l’État. À terme, certains PLU des
communes membres pourraient donc être toujours régis par les PPRL alors même qu’une
cartographie locale portée par l’agglomération existera par ailleurs, mais dépourvue
d’opposabilité juridique
faute d’être intégrée dans les PLU communaux. Cette situation
paradoxale pourrait être difficilement tenable en termes de lisibilité du droit applicable puisque
les demandeurs d’autorisation d’urbanisme se verraient alors appliquer un PPRL dont la
crédibilité sera fortement remise en cause par la cartographie issue de la stratégie locale, dont
les projections seront différentes, et bien souvent plus pessimistes puisque tenant compte du
changement climatique. Des projets d’aménagement, autorisés au regard d
u PPRL, mais qui
auraient dû être interdits si la cartographie locale de l’EPCI était opposable, risqueraient alors
d’être contestés en justice.
Au-
delà de la question de l’intégration de la future cartographie locale du risque
d’érosion côtière dans les
PLU communaux, la prise en compte de ce risque ne pourra être
opérée de façon pleinement efficiente que dans le cadre d’une politique d’aménagement et
d’urbanisme d’ensemble pilotée au niveau intercommunal, dès lors que la compétence
GEMAPI est exercée à c
ette échelle. Le transfert de la compétence urbanisme vers l’EPCI, qui
est pour l’heure rejeté par l’ensemble des communes membres, apparaît comme l’évolution la
plus souhaitable afin qu’un véritable projet territorial global et transversal, intégrant le l
ittoral
et les territoires arrière-
littoraux, puisse être piloté au niveau intercommunal, la presqu’île
guérandaise constituant d’ailleurs un territoire homogène qui dépasse les frontières
communales. Enfin, le SCoT de l’agglomération ne tient pas réelleme
nt compte de la
problématique de l’érosion côtière. Il devra donc évoluer pour se conformer au nouveau
SRADDET de la région Pays de la Loire et aux exigences de la loi « climat et résilience » qui
prévoient que les SCoT doivent désormais comporter des orientations de gestion des milieux
aquatiques, de prévention des risques naturels liés à la mer et d'adaptation des territoires au
recul du trait de côte.
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
55
5
LES ACTIONS DE GESTION DU TRAIT DE CÔTE ASSUMÉES
PAR LES COMMUNES MEMBRES DE CAP ATLANTIQUE
Compte tenu du fait que le risque d’érosion côtière n’est pas pris en charge par Cap
Atlantique au sein de sa compétence GEMAPI, les actions de gestion de ce risque sont assumées
par chacune des communes membres de l’EPCI de façon non cordonnée, si bien qu’il n’en
existe pas de recensement exhaustif sur le territoire communautaire. Les principales actions de
gestion du trait de côte qui ont pu être recensées par la chambre durant le contrôle ont pour
objet d’entretenir les ouvrages de défense contre l’érosi
on côtière (5.1), notamment dans le but
de fixer le trait de côte et de maintenir la continuité des sentiers côtiers. Par ailleurs, deux actions
emblématiques de gestion du trait de côte ont été menées par les communes membres de Cap
Atlantique pendant la
période sous revue. Il s’agit, d’une part, de l’accompagnement des
riverains de l’anse de Bayaden à Piriac
-sur-
Mer dont les maisons d’habitation risquent de
disparaître à court et moyen terme en raison du recul du trait de côte (5.2) et, d’autre part, de l
a
mise en place du dispositif Ecoplage par la commune de la Baule-Escoublac afin de ralentir
l’érosion de sa plage (5.3).
5.1
Un territoire couvert par de nombreux ouvrages de défense contre la
mer dont la gestion peut s’avérer très coûteuse
Le littoral communautaire est fortement urbanisé et de nombreux ouvrages de défense
de la mer y ont été construits au fil des années. Cap Atlantique a ainsi recensé 54,7 km
d’ouvrages et d’aménagements positionnés sur son trait de côte, dont la vocation n’est toutefois
pas
exclusivement de lutter contre l’érosion côtière puisque leur objet peut également être de
lutter contre la submersion marine ou bien d’aménager l’accueil d’activités économiques,
notamment portuaire. Selon les services de Cap Atlantique, la propriété et la gestion de ces
ouvrages sont très morcelées. Sur la base d’une enquête auprès des communes membres de
l’EPCI, ces dernières ont en effet déclaré être gestionnaires de plus de 50
% des ouvrages alors
qu’elles n’en possèdent que 41
%. Ceci s’explique par l
e fait que les ouvrages épousent parfois
le cadastre en multipliant, pour un seul tenant, les propriétaires avec l’absence d’un gestionnaire
clairement identifié.
Le recensement effectué sur la seule commune de Piriac-sur-Mer est à ce
titre révélateur de
la multiplicité des propriétaires et gestionnaires d’ouvrages et de la
complexité de la problématique. En effet, si la commune en possède 36,40 %, les propriétaires
privés en possèdent 45,70 %, et il est souvent difficile d’opérer une coordination avec ces
derniers, qui prennent parfois l’initiative de conduire des travaux de protection sans en informer
l’ensemble des parties prenantes. D’autres gestionnaires peuvent également intervenir comme
le département de la Loire-
Atlantique ou l’État, dont le domaine
public maritime accueille en
effet des ouvrages.
LA GESTION DU TRAIT DE CÔTE - CAP ATLANTIQUE,
COMMUNES DE PIRIAC-SUR-MER ET DU POULIGUEN
56
Schéma n° 2 :
Répartition des gestionnaires d’ouvrages du trait de côte sur la commune de Piriac
-
sur-Mer
Source : commune de Piriac-sur-Mer
Les services de Cap Atlantique observent que l’augmentation, c
es dernières années, des
effondrements de falaises conduisent certaines communes membres à s’interroger sur la
pertinence d’une gestion dure de leur trait de côte fondée sur le maintien des ouvrages. Elles
semblent aller vers une moindre intervention au regard des dépenses à assumer, qui peuvent
être considérables. Toutefois, une telle solution est surtout privilégiée dans des zones où les
enjeux menacés par l’érosion sont faibles. Au contraire, lorsque ces enjeux sont importants, ce
qui est le cas sur une large partie du littoral communautaire eu égard à sa forte urbanisation,
l’orientation choisie par les communes conduit généralement à maintenir les ouvrages. Les
rapports communiqués par l’agglomération font d’ailleurs état du fait que le parc d’ouvrages
est globalement vieillissant et nécessite des investissements importants, comme le montre
l’exemple du remblai de La Baule
-Escoublac.
Cet ouvrage de fixation du trait de côte, réalisé en 1927 et long d’environ 5,5 km sur le
territoire baulois et de 2 km sur le territoire de la commune de Pornichet, présente en effet un
état de dégradation important puisque la corrosion des armatures intégrées à la structure en
béton entraîne une perte de matière qui pourrait rendre l’ouvrage impropre à sa fonction de lutt
e
contre l’érosion pour le siècle à venir, auquel 5000 logements sont rattachés. Interrogée sur ce
point, la commune de La Baule-
Escoublac a ainsi indiqué à la chambre qu’elle était en train de
planifier des travaux de requalification de la promenade impla
ntée sur l’ouvrage mais aussi des
travaux de consolidation de ce dernier s’étalant jusqu’en 2034 pour un coût estimatif de
110
M€
TTC, dont environ 35 M€ pour les seuls travaux dédiés à la fonction de défense contre
la mer de l’ouvrage. À l’heure actuelle,
la commune estime que son plan pluriannuel
d’investissement (PPI) couvre seulement 28 M€ du coût de l’opération et que son besoin de
financement s’élève donc à 82 M€. Elle a donc lancé une phase de recherche de financements,
en particulier auprès de l’Éta
t
62
.
62
Voir également les développements ci-dessous dans le présent rapport.
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
57
Au-delà des ouvrages de fixation du trait de côte ayant vocation à protéger des enjeux
d’habitation menacés par l’érosion, les communes littorales de Cap Atlantique procèdent
également à des travaux afin d’assurer la continuité de leur sentier côtier,
qui constitue en effet
un élément important d’attractivité et de rayonnement touristiques pour leur territoire, mais se
heurtent parfois à des questions de coordination avec d’autres propriétaires ou à des difficultés
techniques
63
. Ainsi, à Piriac-sur-Mer,
l’érosion côtière cause l’interruption du cheminement
côtier dans plusieurs secteurs, comme celui de la pointe du Castelli où se trouve un sémaphore
de la Marine Nationale. Le sentier douanier, qui contournait le sémaphore en suivant le bord de
mer, s’est
en effet effondré entre 2008 et 2010. Le projet, estimé à 800 000
€, de reconstituer
ce sentier via une passerelle en bois installée au droit du sémaphore et de renforcer la falaise a
finalement été abandonné faute d’accord avec le ministère des armées. L
e cheminement a donc
été déplacé dans un secteur rétro-littoral.
Photo n° 3 :
Sémaphore de la pointe du Castelli
Source : commune de Piriac-sur-Mer
63
Des arrêtés municipaux d’interdiction d’accès aux plages et sentiers sont régulièrement édictés en
raison des éboulements de falaise.
LA GESTION DU TRAIT DE CÔTE - CAP ATLANTIQUE,
COMMUNES DE PIRIAC-SUR-MER ET DU POULIGUEN
58
La commune de Piriac-sur-
Mer exécute, par ailleurs, des travaux d’enrochements et de
reprise d’ouvrages dans d’autr
es secteurs
64
. Ces travaux sont souvent guidés par l’urgence et ne
sont pas nécessairement accompagnés d’une planification aboutie. Une subvention sollicitée
par la commune en 2019 au titre de la convention de gestion durable du littoral en Pays de la
Loire
pour des travaux projetés à Port Kennet a d’ailleurs été refusée au motif de l’absence
d’études préalables. Cette opération a donc été abandonnée. La commune du Pouliguen procède
également à la construction d’ouvrages sur son trait de côte. Elle lancera a
insi une consultation
pour désigner un maître d’œuvre au second semestre 2023 en vue de la mise en sécurité et du
rétablissement des accès de certains de ses sentiers littoraux pour un montant estimatif de
travaux de 350 000 euros dans les secteurs de la plage Tahiti, du belvédère du Labégo, de la
baie de la Bonne Vierge et de la baie du Pavillon.
La stratégie locale en cours d’élaboration doit être l’occasion de débattre et de formaliser
de façon transparente des orientations de gestion dure ou souple du trait de côte et de traiter la
question du maintien des ouvrages. En cas de maintien, la stratégie devra s’interroger sur les
modalités de leur gestion et de leur financement, en anticipant davantage les besoins en la
matière dès lors que ceux-ci peuvent être considérables. Une coordination, au moins en ce qui
concerne la gestion technique des ouvrages, apparaît en tout état de cause nécessaire au niveau
de Cap Atlantique dans l’optique de mobiliser une ingénierie suffisante, qui n’est pas toujours
présente
dans les communes membres, et d’appréhender la question à la bonne échelle.
5.2
L’accompagnement des riverains de l’anse de Bayaden à Piriac
-sur-Mer
afin de mettre en place une gestion douce du trait de côte
Selon la commune de Piriac-sur-Mer, les épisodes de tempêtes se sont aggravés depuis
une quinzaine d’années et ont favorisé le phénomène érosif sur le littoral communal. Le système
plage-
falaise de l’anse de Bayaden, dont la roche est très friable, a ainsi connu une
déstabilisation, qui s’explique en outre
par l’écoulement des eaux pluviales. Le recul du trait de
côte en résultant menace à moins de 10 ans une habitation et une annexe et, à 50 ans, cinq
maisons. Quatre autres maisons pourraient également être impactées. Le site est naturel et ne
comporte aucun ouvrage de protection.
64
Travaux de reprise d’enrochement d’un montant de 12
540 € ef
fectués en 2022 dans le secteur du
Closio ; travaux de terrassement en pied de mur pour 8
618 € et travaux d’entretien sur un pied de perré pour un
montant de 32
682 € en 2019 et 2021 dans le secteur de Port aux Loups.
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
59
Photo n° 4 :
Anse de Bayaden
Source : commune de Piriac-sur-Mer
La gestion de ces enjeux, menacés à court et moyen terme, est symptomatique de la
difficulté à trouver une solution entre les différentes parties prenantes, en l’occurrence la
commune, la DDTM et les propriétaires privés, dont les objectifs peuvent être divergents, voire
opposés. En effet, les propriétaires des maisons menacées souhaitaient en première analyse
appliquer une gestion dure du trait de côte afin de défendre leurs habitations contre la mer.
La solution technique qui avait leur préférence consistait ainsi à implanter en pied de
falaise un enrochement de deux mètres de hauteur environ équipé en son sommet d’un sentier
piéton valant rétablissement de la servitude litto
rale, pour un coût estimé à 500 000 € HT. Selon
la commission régionale de gestion durable du littoral, un tel projet risquait toutefois de
perturber les dynamiques hydro-sédimentaires en place et présentait un impact paysager très
marqué. Par ailleurs, conformément à la stratégie nationale de gestion du trait de côte, qui
préconise des solutions douces lorsque, comme en l’espèce, d’assez faibles enjeux sont
présents, la DDTM de la Loire-
Atlantique a refusé de délivrer l’autorisation de construire cet
ouvrage, cette autorisation étant en effet nécessaire dès lors que ledit ouvrage était situé en pied
de falaise, c’est
-à-
dire dans un secteur qui appartient au domaine public maritime de l’État
65
.
65
Le domaine public maritime de l’Éta
t est en effet défini, ainsi que le rappellent les dispositions de
l’article L. 2111
-4 du code général de la propriété des personnes publiques, comme comprenant le sol et le sous-
sol de la mer jusqu’au rivage, qui est constitué par tout ce qu'elle couvre e
t découvre jusqu'où les plus hautes mers
peuvent s'étendre en l'absence de perturbations météorologiques exceptionnelles.
LA GESTION DU TRAIT DE CÔTE - CAP ATLANTIQUE,
COMMUNES DE PIRIAC-SUR-MER ET DU POULIGUEN
60
Dans l’optique de trouver des solutions alternatives, la comm
une de Piriac-sur-Mer a
alors lancé de nouvelles études pour un montant d’environ 23
000
HT, subventionnées à 50 %
par l’État dans le cadre de la convention régionale de gestion durable du littoral. Selon le rapport
technique de juillet 2022 en résultant, une technique de gestion douce pourrait ainsi être mise
en œuvre via l’installation d’un système de pieux en bois d’une hauteur d’un mètre, fixés dans
la roche du sol de façon continue au pied de la falaise, afin de garantir une retenue de sable
permetta
nt de protéger cette dernière et de ralentir l’érosion, laquelle ne sera toutefois pas
totalement bloquée et entraînera à terme la disparition des enjeux. Le rapport préconise
également de réduire les écoulements pluviaux en drainant davantage le terrain d
’assiette des
maisons menacées. La DDTM a donné son aval à cette solution en acceptant de délivrer une
autorisation de travaux à titre expérimental sous réserve du respect de certaines obligations,
comme par exemple celle d’enlever l’ouvrage et de remettre
à l’état naturel le site en cas d’effets
néfastes induits par les travaux.
Par ailleurs, conformément à l’article 33 de la loi du 16 septembre 1807 relative au
dessèchement des marais toujours en vigueur, qui dispose qu’il incombe aux riverains de la mer
d’assurer la protection de leur propriété, l’État ne prendra pas en charge ces travaux dont le
coût, estimé à 70 000
€ ou 81
500
€ selon les deux variantes envisagées, devra donc être
intégralement assumé par les riverains impactés. Au final, au vu des éléments portés à sa
connaissance, la chambre constate que la solution trouvée pour accompagner les riverains de
l’anse de Bayaden constitue un compromis de nature à concilier, d’une part, la dynamique et le
paysage naturel du site et, d’autre part, le ralentissement du phénomène d’érosion. D’un point
de vue financier, ce compromis respecte aussi le principe selon lequel les travaux doivent être
pris en charge par les propriétaires privés impactés par le recul du trait de côte tout en permettant
d’assister ces
derniers par un financement public dont l’objet est d’améliorer la connaissance
du risque d’érosion dans le secteur.
À l’heure actuelle, la mise en œuvre opérationnelle du dispositif n’est toutefois pas
encore opérée dès lors que les propriétaires dont les maisons sont menacées recherchent une
entreprise acceptant d’assumer le caractère expérimental des travaux projetés.
5.3
Le dispositif Écoplage mis en œuvre pour ralentir l’érosion de la plage
de la Baule-Escoublac
L’urbanisation qui s’est développée à par
tir du XIX
ème
siècle dans la baie du Pouliguen
a entraîné une fixation du rivage, en particulier via la création du remblai sur lequel se situe la
promenade de mer, et une disparition des échanges entre la dune d’Escoublac et la plage.
Sur cette dernière, cette évolution se traduit ainsi par une érosion dans sa partie centrale
et, au contraire, par une accrétion aux extrémités Est et Ouest de l’estran (plage de Pornichet et
plage Benoît).
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
61
Afin de lutter contre cette érosion, un rechargement massif de 215 000 m³ pour un coût
de 4,3
M€ a été réalisé durant l’hiver 2003
-2004 sur un linéaire de 3 380 m de plage. Les sables
provenaient du gisement du Pilier, exploité au large de Noirmoutier. Ils ont ensuite été
acheminés par voie maritime jusqu’à Montoir (à 2
0 km de la Baule), puis par camions. Pour
compenser les pertes naturelles en sable, des opérations d'entretien ont ensuite été réalisées
chaque année à l'aide de camions transférant les sables de la plage de Pornichet (zone de dépôt)
vers le centre de la plage de la Baule-Escoublac (zone d'érosion). Ainsi, chaque année, 10 à
15 000 m³ de sable étaient déplacés. Selon la commune de la Baule-Escoublac, les événements
climatiques des dernières années remettent en cause la pérennité du rechargement réalisé en
2004. Les travaux de rechargement nécessitent, par ailleurs, des rotations importantes de
camions transportant le sable, ce qui est contraire aux enjeux de développement durable.
Une étude comparative lancée par la commune en 2015 et des sondages réalisés sur la
plage l’ont donc incitée à renoncer à un nouveau rechargement d’ampleur pour privilégier la
mise en place, en 2019, du système « Écoplage », considéré comme un mode de gestion douce
du trait de côte. Celui-ci consiste à enfouir en haut de plage douze lignes de drains sur un linéaire
d'un kilomètre pour assécher cette dernière, ce qui permet de fixer davantage le sable. En outre,
l’eau de mer ain
si récupérée alimente le centre aquatique communautaire situé derrière le
remblai.
Un tel dispositif, déjà installé sur la plage des Sables d’Olonne, semble en effet
efficace dans les baies semi-fermées ou fermées comme celle de la Baule
66
. Le coût de
l’opération, d’un montant d’environ 1,6
M€, a été financé à 30
% par la commune, 400 000
au titre du FEDER, 115 112
€ au titre des fonds de concours de Cap Atlantique et 548
888
par l’État au titre de la convention régionale de gestion durable du littoral.
Du point de vue
financier, il s’agit de la plus importante opération de gestion du trait de côte subventionnée via
cette convention dans la région Pays de la Loire, au moins depuis 2016.
Seul un suivi précis et sur plusieurs années permettra toutefois d’établir l’efficacité de
ce mode de gestion du trait de côte et le volume de rechargement de plage ainsi évité par la
commune de la Baule-Escoublac.
66
Le drainage de plage : une méthode douce de stabilisation d’un littoral meuble
-Etude de cas aux Sables
d’Olonne (Vendée), Paul Fattal et Patrice Walker, Xèmes Journées Nationales Génie Côtier –
Génie Civil, 14-16
octobre 2008, Sophia Antipolis.
LA GESTION DU TRAIT DE CÔTE - CAP ATLANTIQUE,
COMMUNES DE PIRIAC-SUR-MER ET DU POULIGUEN
62
Photo n° 5 :
Fonctionnement du dispositif Écoplage
Source : Société Ecoplage
______________________ CONCLUSION INTERMÉDIAIRE ______________________
Dès lors que le risque d’érosion côtière n’est pas pris en charge par Cap Atlantique au
sein de sa compétence GEMAPI, les actions de gestion de ce risque sont assumées par chacune
des communes membres de l’EPCI de façon non cordonnée, si bien qu’il n’en existe pas de
recensement exhaustif sur le territoire communautaire. Les principales actions de gestion du
trait de côte qui ont pu être recensées par la cham
bre ont pour objet d’entretenir les ouvrages
de défense contre l’érosion côtière, notamment dans le but de fixer le trait de côte afin de
protéger des enjeux d’habitation ou de maintenir la continuité des sentiers côtiers. La gestion
de ce parc d’ouvrages,
qui est vieillissant et nécessite des investissements importants, peut
s’avérer très coûteuse.
Par ailleurs, deux actions emblématiques de gestion du trait de côte ont été menées par
les communes pendant la période sous revue.
Il s’agit, d’une part, de l’accompagnement des riverains de l’anse de Bayaden à
Piriac-sur-
Mer dont les maisons d’habitation risquent de disparaitre à court et moyen terme
en raison du recul du trait de côte. Afin de ralentir le phénomène, une technique de gestion
douce pourrait êtr
e mise en œuvre via l’installation d’un système de pieux en bois d’une hauteur
d’un mètre, fixés dans la roche du sol de façon continue au pied de la falaise. La chambre
constate que cette solution constitue un compromis de nature à concilier, d’une part,
la
dynamique et le paysage naturel du site et, d’autre part, le ralentissement du phénomène
d’érosion. D’un point de vue financier, ce compromis respecte aussi le principe selon lequel
les travaux doivent être pris en charge par les propriétaires privés impactés par le recul du
trait de côte tout en permettant d’assister ces derniers par un financement public dont l’objet
est d’améliorer la connaissance du risque d’érosion dans le secteur.
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
63
D’autre part, la mise en place du dispositif Écoplage par la commune
de la
Baule-
Escoublac afin de ralentir l’érosion de sa plage, pour un coût d’environ 1,6
M€, dont
plus de la moitié a été subventionnée par l’État et des fonds européens, constitue l’une des plus
importantes opérations de gestion du trait de côte depuis 2011 sur le territoire communautaire.
Ce dispositif consiste à enfouir en haut de plage douze lignes de drains sur un linéaire d'un
kilomètre pour assécher cette dernière, ce qui permet de fixer davantage le sable. En outre,
l’eau de mer ainsi récupérée ali
mente le centre aquatique communautaire situé derrière le
remblai.
Seul un suivi précis et sur plusieurs années permettra toutefois d’établir l’efficacité de
ce mode de gestion du trait de côte et le volume de rechargement de plage ainsi évité par la
commune de la Baule-Escoublac.
6
LES
MODALITÉS
DE
FINANCEMENT
DES
ACTIONS
RELATIVES À LA GESTION DU TRAIT DE CÔTE
6.1
Des dépenses allouées à la GTC dont le périmètre est difficile à établir
6.1.1
Un recensement difficile des dépenses
En l’absence, pour le moment, de
stratégie locale de gestion du trait de côte, ni Cap
Atlantique, ni les communes du Pouliguen ou de Piriac-sur-
Mer n’ont mené de programme
d’actions à proprement parler pour anticiper et accompagner l’érosion de leur littoral. Faute de
suivi des dépenses et recettes de gestion du trait de côte par les structures contrôlées, la chambre
s’est fondée sur les données communiquées par ces collectivités et sur celles transmises par les
services de l’État pour le coût de cette gestion
; ensemble de données qui n’a
pparaissent
cependant pas exhaustives. Seule la commune de La Baule-Escoublac, non spécifiquement
contrôlée mais contactée par la chambre dans le cadre de l’instruction, réalise un suivi de ces
dépenses. Si aucune analyse financière d’ensemble ne peut donc
être menée, aucun élément
n’établit toutefois que le coût de la gestion du risque d’érosion côtière dépasserait les capacités
financières des communes membres de l’EPCI.
Concernant les moyens humains et financiers dévolus à la gestion de la bande côtière
depuis 2011, Cap Atlantique a indiqué n’avoir commencé à y consacrer des moyens qu’après
2017, le chargé de mission PAPI y dédiant 0,05 ETP/an. Depuis 2020, en raison de l’élaboration
de la stratégie locale de gestion du trait de côte, Cap Atlantique chiffre les moyens consacrés à
cette thématique à 0,1 ETP, soit moins de 0,002
% de l’effectif de l’EPCI. En matière
d’investissement, Cap Atlantique a prévu de consacrer une enveloppe de 142
690
€ à
l’élaboration de la stratégie entre 2021 et 2023. Les ¾ de ce
tte enveloppe, soit 105 651
€, ont
fait l’objet d’une exécution en 2021 et 2022. Selon le plan de financement communiqué par
CAP Atlantique, l’EPCI a été le principal financeur (67
%), aux côtés de l’État (28
%) et de la
Région (5 %).
LA GESTION DU TRAIT DE CÔTE - CAP ATLANTIQUE,
COMMUNES DE PIRIAC-SUR-MER ET DU POULIGUEN
64
Au Pouliguen, aucun
moyen spécifique n’est fléché par la commune sur la gestion de la
bande côtière «
à l’exception du traitement curatif des effondrements
». Dans sa réponse aux
observations provisoires, la commune indique que rien ne justifiait jusqu’à présent un tel
fléchage dans la mesure où les évolutions législatives de prise en compte du recul du trait de
côte sont très récentes et que la SLGTC est en cours. À Piriac-sur-Mer, la commune indique
affecter 0,1 % de ses effectifs à la GTC soit 0,05 ETP du service urbanisme. En termes de
moyens financiers, la collectivité dit avoir consacré, sur la période 2011-2021, 125 133
€ de
dépenses d’investissement, dont plus des ¾ ont été autofinancés et 1/5 a fait l’objet de
subvention de l’État.
Parmi ces dépenses, qui ne peuvent être considérées comme exhaustives faute de suivi
analytique, on trouve notamment :
-
71 418
€ dédiés à des travaux dont 11
900
€ pour un
enrochement suite à la tempête
Xynthia à Brambell en 2011, 32 682
€ pour des travaux d’entretien sur un pied de perré à
Port au Loup en 2021 ;
-
53 754
€ consacrés à des études, dont 41
958
€ pour le site de Bayaden (diagnostic, étude
de faisabilité protection, levé topographique) (cf. tableau récap en annexe n° 2).
6.1.2
Des dépenses au coup par coup, sans programmation pluriannuelle consacrée
à la gestion du trait de côte
Aucun des organismes contrôlés ne s’est doté d’une programmation pluriannuelle des
investiss
ements ou de plan pluriannuel d’investissement (PPI) pour les opérations relatives à la
gestion du trait de côte. Le budget annexe de Cap Atlantique dédié à la GEMAPI ne bénéficie
pas non plus de prévisions pluriannuelles. La commune du Pouliguen a indiqué lancer en 2023
une maîtrise d’œuvre en vue de la mise en sécurité et de la «
re-création » des accès des sentiers
littoraux pour quatre sites : Tahiti, Belvédère, baie de la Bonne Vierge, baie du Pavillon. Le
montant de travaux est estimé à 350 000
€. Le
programme, en cours de rédaction au moment
du contrôle, doit prochainement être soumis à la commission régionale de protection des sites
et à l’avis de l’inspecteur des sites. Ainsi, le financement de la GTC relève aujourd’hui
davantage d’opérations au cou
p par coup, en réponse aux urgences et en fonction des moyens
que les communes peuvent dégagés. La mise en œuvre prochaine de la SLGITC devrait
permettre d’avancer sur ce point.
6.1.3
Une exception au sein de Cap Atlantique : La Baule réalise un suivi de ses
dépenses
6.1.3.1
Les actions bauloises de gestion du risque d’érosion côtière
En fonctionnement, la commune indique dédier un ETP soit 0,3 % des effectifs de la
collectivité aux actions relatives à la gestion du trait de côte.
Les dépenses d’investissement sont évaluées à 2,6 M€ depuis 2011.
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
65
Tableau n° 8 :
Dépenses d’investissement «
gestion du trait de côte » commune La Baule
Dépenses d’investissement
Cumul 2011-
2022 (en €)
Écoplage
1 605 000
Rechargement et nivellement plage
983 155
Travaux prolongement émissaire Mazy
106 282
Total
2 694 437
Source : CRC, à partir des données (logiciel Astre) transmises par la commune de La Baule
Le dispositif Écoplage
: 1,6 M€.
Selon les données transmises par la commune, le coût total de l’opération Écoplage s’est
élevé à 1,6 M€, dont 1,3 M€ pour le système de drainage et la station de pompage. Le projet a
été autofinancé à hauteur de 44 %. La commune a bénéficié de crédits régionaux dans le cadre
des contrat Territoires-Région 2020 et contrats de développement métropolitain (304 000
€) et
au titre de la convention gestion durable du trait de côte 2012-2018 (117 619
€). Pour sa part,
l’État a versé 313 650 € au titre de la convention régionale de gestion durable du littoral des
Pays de la Loire.
Le rechargement et le nivellement de la plage :
Au sein des 9 km de la baie du Pouliguen, la plage de la Baule-
Escoublac s’étend sur
5,4 km de sable fin. Le phénomène d’érosion, lié aux courants marins, creuse le milieu de la
baie et le sable se répartit aux extrémités. Depuis 2003 (et un arrêté préfectoral de novembre
2002) un apport de sable maximum de 20 000 m
3
est autorisé sur la plage de La Baule, dans le
cadre d’un entretien annuel. Les besoins ne sont pas systématiquement les mêmes, la
survenance de tempêtes majorant l’érosion donc les apports n
écessaires. Tous les ans, des
relevés de géomètres permettent de mesurer les zones de dépôt en excédent et celles en érosion,
donc en déficit. Ces travaux poursuivent deux objectifs : la préservation de la qualité d’accueil
balnéaire et le maintien du trait de côte. Entre 2011 et 2021, selon les données communiquées
par la commune, les charges relatives au nivellement et au rechargement de la plage avoisinent
ainsi les 82 000
€ par an en moyenne, pour une dépense cumulée de près d’un million d’euros
depuis 2011.
Les travaux de réhabilitation et de prolongation de l’émissaire de Mazy
: 730
000 €
Plus récemment, la commune s’est engagée dans des travaux de réhabilitation et
prolongation de l’émissaire du ruisseau de Mazy. Le ruisseau de Mazy, artificialisé, co
llecte les
eaux pluviales du bassin versant amont, représentant une surface totale d’environ 220 hectares.
Le débouché en mer de ce ruisseau est assuré par un exutoire (ou émissaire) constitué d’une
buse de 800 mm de diamètre positionnée sur la plage, face
à l’avenue de Lyon. Construit en
juin 1936, cet émissaire subit des problèmes d’ensablement réguliers dus aux mouvements
sédimentaires de la plage et provoquent la surcharge du réseau en amont, nécessitant un
réaménagement pour le bon écoulement des eaux pluviales. La mairie de La Baule a donc
entrepris la reconstruction de l’ouvrage existant et sa prolongation en mer. Les travaux ont
débuté fin 2022 et devraient se terminer en mai 2023. Le coût prévisionnel de l’opération
s’élève à 730
000 €. 31
936 € ont
été dépensés en 2021 et 74
346 € en 2022.
LA GESTION DU TRAIT DE CÔTE - CAP ATLANTIQUE,
COMMUNES DE PIRIAC-SUR-MER ET DU POULIGUEN
66
6.1.3.2
Les travaux d’entretien et de renforcement du remblai
au sein de l’opération
de « requalification en promenade de mer
» : un projet qui fait l’objet d’une
première estimation à 110
M€
La commune de la Baule-Escoublac planifie des travaux de requalification de la
promenade implantée sur le remblai mais aussi des travaux de consolidation de ce dernier. Le
coût prévisionnel global de l’opération s’élève, à ce jour et en l’absence actuelle de désignation
de la maîtrise
d’œuvre, à 110
M€. Compte tenu du linéaire de 5,4 km et du coût que représente
ces travaux, la commune a identifié quatre tranches pour réaliser ces derniers, selon un planning
prévisionnel s’étalant de septembre 2023 à fin 2034. Dans ce cadre, le maire a
sollicité, pour la
première tranche (46
M€), un cofinancement État
-Région-Département au titre de la
convention régionale de gestion durable du littoral pour une assiette d’éligibilité littorale de
12,7
M€ ainsi qu’une inscription au Fonds vert 2023 pour une assiette d’éligibilité littorale de
12,7
M€.
Au sein de l’enveloppe de 110
M€, le coût des travaux de restructuration de l’ouvrage
de soutènement serait chiffré à 20
M€
HT pour la première tranche et 35
M€
HT toutes tranches
confondues sur le linéaire de 5,4
km. La mise en œuvre du projet de requalification de remblai
revêt une telle envergure que les investissements nécessaires à sa réalisation interrogent
cependant sur la capacité de la commune à les assumer financièrement.
6.2
Les perspectives et la sout
enabilité de l’effort local en faveur de la
gestion du trait de côte
6.2.1
Une situation financière locale satisfaisante (Cap Atlantique et ses neuf
communes littorales touchées par les enjeux de recul du trait de côte)
6.2.1.1
Cap Atlantique
Sur la période contrôlée, Cap Atlantique a toujours été en mesure de dégager de son
fonctionnement courant des marges de manœuvres confortables, avec un excédent brut de
fonctionnement
67
(EBF) annuel moyen de 8,8 M€ (cf. graphique infra et données détaillées en
annexe n° 3) ; sa croissance annuelle étant particulièrement marquée depuis 2016.
67
Différence entre les produits courants et les charges courantes de fonctionnement.
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
67
Graphique n° 1 :
Évolution des principaux agrégats financiers du budget principal de CAP
Atlantique
Source : CRC à partir des données des comptes de gestion
Ainsi que l’a observé la chambre dans son dernier rapport d’observations définitives
(ROD n° 2021-
231), l’EPCI présente une situation financière satisfaisante grâce au dynamisme
de ses bases fiscales et à sa maîtrise des charges, en particulier de la masse salariale. Le bon
niveau de capacité d’autofinancement brute (CAF brute) de l’EPCI lui permet ainsi de couvrir
aisément le remboursement en capital de sa dette. En outre, son épargne nette n’a diminué
légèrement qu’en raison de la souscription d’un nouvel emprunt de 16
M€ en 2017, après
plusieurs années de désendettement continu. En conséquence, la CAF nette du remboursement
de l’emprunt en capital est toujours supérieure à 4
M€. La communauté d’agglomération réalise
un niveau de dépenses d’équipement important
(110
M€ cumulés sur la période 2011
-2022, soit
une moyenne annuelle de 9,2 M€) générant un besoin de financement toujours couvert par le
financement propre disponible. La capacité de désendettement
68
(trésorerie incluse) est sur le
budget principal toujours inférieure à trois ans, et tous budgets consolidés stable avec un peu
plus de sept années en moyenne. Les indicateurs bilanciels sont pour leur part satisfaisants.
68
La capacité de désendettement, ou ratio de désendettement, détermine le nombre d'années nécessaires
à un organisme pour éteindre totalement sa dette par mobilisation et affectation en totalité de son épargne brute
annuelle. Elle se calcule selon la règle suivante : encours de dette au 31 décembre de l'année budgétaire en cours /
épargne brute de l'année en cours.
LA GESTION DU TRAIT DE CÔTE - CAP ATLANTIQUE,
COMMUNES DE PIRIAC-SUR-MER ET DU POULIGUEN
68
6.2.1.2
Les communes de l’intercommunalité ayant des enjeux impactés par
l’érosion
: des collectivités favorisées sur le plan financier
Les
neuf communes de Cap Atlantique possédant une façade sur l’Atlantique et donc
potentiellement impactées par le recul du trait de côte (Assérac, Batz-sur-Mer, Le Croisic, La
Baule-Escoublac, Mesquer, Piriac-sur-Mer, Le Pouliguen, La Turballe et Pénestin) présentent
un profil proche, témoin d’une situation financière très favorable et stable. Leurs dépenses et
leurs recettes sont ainsi beaucoup plus élevées que celles de la plupart des communes de la
strate en raison de leur caractère touristique ; et leur fiscalité est marquée par un fort
dynamisme. Elles enregistrent un excédent brut de fonctionnement (EBF) représentant de 33 à
40 % de leurs produits de gestion, signe de leur aisance financière.
En matière
d’investissement, ces communes réalisent en général un niveau élevé de dépenses d’équipement
(avec une moyenne annuelle cumulée de 30 M€/an) couvertes à 92
% par l’autofinancement.
Le recours à l’emprunt, très modéré, vient compléter le financement sans obérer leur
indépendance financière, avec une capacité de désendettement (encours de dette / épargne
brute) très favorable de l’ordre de deux années en moyenne.
Graphique n° 2 :
Moyenne des principaux agrégats financiers de neuf communes littorales de CAP
Atlantique
Source : CRC à partir des données des comptes de gestion (cf. données par commune en annexe n°4). N.B. : La
moyenne 2022 est établie sur 7 communes, les données de Mesquer et Assérac n’étant pas disponibles au jour du
dépôt du rapport.
Ces communes littorales ont tiré profit de leur situation géographique privilégiée pour
développer une économie touristique florissante qui a favorisé leur équilibre financier. Cap
Atlantique et ces communes pourraient toutefois, à l’avenir, être davantage sollicitées pour faire
face aux dépenses relatives à la gestion de leur trait de côte.
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
69
6.2.2
Des dépenses de gestion du trait de côte qui pourraient augmenter à l’avenir,
ce qui nécessitera de mobiliser des financements nouveaux
6.2.2.1
Une baisse probable à l’avenir du subventionnement de l’État pour les
travaux de gestion dure du trait de côte dont le coût pourrait parallèlement
augmenter pour le territoire communautaire
En l’absence actuelle de stratégie de gestion de son trait de côte, Cap Atlantique et ses
communes membres contrôlées n’ont pas été en mesure d’indiquer à la chambre les d
épenses
qu’elles envisagent d’engager dans ce domaine au cours des années à venir. La soutenabilité de
cet effort pour l’avenir dépend d’au moins trois facteurs
: les coûts d’entretien des ouvrages de
défense contre la mer, les choix fiscaux qu’opèrera Cap
Atlantique et les communes membres
dans les années à venir pour dégager de nouvelles marges de manœuvre financières et
l’évolution précise des cofinancements. Aucun de ces trois déterminants n’étant connu avec
précision à la date de rédaction du présent rapport, il est difficile de pouvoir se prononcer sur
la soutenabilité à moyen et long terme du coût de la gestion du trait de côte. Il est cependant
probable qu’à l’avenir ce coût augmente, du fait que le territoire communautaire est à la fois
fortement urbanisé et défendu par des ouvrages de défense contre la mer qui sont pour la plupart
vieillissants et nécessiteront, dès lors, des investissements importants. L’exemple du remblai de
la Baule est à ce titre particulièrement significatif. L’aggravation du c
hangement climatique
pourrait également accélérer le recul du trait de côte et engendrer des dépenses supplémentaires.
S’il était décidé, dans le cadre de la stratégie locale de gestion du trait de côte en cours
d’élaboration, d’opter majoritairement pour une gestion dure du littoral, c’est
-à-dire visant à
conserver et donc entretenir voire renforcer les ouvrages de défense contre la mer, cette
orientation stratégique serait d’autant plus coûteuse qu’elle serait sans doute de moins en moins
soutenue par l’É
tat. En effet, les données transmises par la DREAL des Pays de la Loire ont
permis de recenser les montants de subventions étatiques versés dans le cadre des études et
travaux réalisés sur la période contrôlée. Entre 2011 et 2022, deux études, quatre types de
travaux dits « doux » et un type de travaux dits « durs » ont été subventionnés. Le coût total des
études et travaux réalisés s’est élevé à 1,8
M€ depuis 2016
69
. Les subventions versées ont
couvert 42
% de ce total. L’État a versé la majorité des subven
tions, en prenant en charge 24 %
du coût total des travaux et études.
69
Aucune subvention n’a été versée sur le territoire contrôlé entre
2011 et 2016.
LA GESTION DU TRAIT DE CÔTE - CAP ATLANTIQUE,
COMMUNES DE PIRIAC-SUR-MER ET DU POULIGUEN
70
La région Pays de la Loire et le conseil départemental de Loire-Atlantique ont, chacun,
subventionné 9 % de ses coûts. Le dispositif le plus subventionné sur la période a été le système
Écoplage à La Baule, qui a monopolisé près des ¾ des subventions versées. Interrogée sur le
subventionnement futur des opérations de gestion dure du trait de côte, la DREAL a indiqué
que les secteurs qui ne sont pas classés en système d’endiguement car
non concernés par un
risque de submersion marine
stricto sensu
ne peuvent pas bénéficier du fonds Barnier. Si ces
secteurs sont concernés par un risque d’érosion côtière, les opérations de gestion dure ne sont
alors, en principe, pas subventionnables au ti
tre de l’AFITF
70
. Enfin, les cahiers
d’accompagnement du fonds vert relatif à la gestion du recul du trait de côte n’intègrent pas les
opérations de gestion dure du trait de côte dans la liste des projets éligibles.
6.2.2.2
Des financements nouveaux qui devront san
s doute être mobilisés à l’avenir
À l’heure actuelle, et compte tenu du fait que Cap Atlantique n’exerce pas la compétence
« gestion du trait de côte » mais uniquement la compétence « gestion du risque de submersion
marine » au sein de la GEMAPI, le financement des opérations de gestion du trait de côte est
porté par les communes membres, avec le soutien de l’État, le cas échéant, si ces opérations
sont éligibles à une subvention. L’augmentation probable des dépenses de gestion du trait de
côte à l’avenir d
evra donc être assumée par ces communes. En dépit de leur bonne situation
financière, certains investissements pourraient toutefois dépasser leurs capacités. L’un des
enjeux de la stratégie locale de gestion du trait de côte en cours d’élaboration porte ju
stement
sur le point de savoir sur quelles structures portera l’effort financier à l’avenir. À ce titre, la
prise de compétence du volet « gestion du trait de côte
» de la GEMAPI par l’EPCI, qui est
souhaitable à court terme, au moins pour assurer une coordination et une ingénierie technique
en la matière, pourrait également concerner le financement des opérations de gestion du trait de
côte, comme l’entretien des ouvrages, si cela s’avérait nécessaire. Une nouvelle source de
financement pour le risque d’ér
osion côtière pourrait alors être dégagée à travers la taxe
GEMAPI qui a été instaurée par l'EPCI depuis le 1
er
janvier
2023, pour l’instant uniquement
pour financer la gestion du risque de submersion marine
71
. En effet, l’EPCI a décidé de
dimensionner cette taxe pour la faire correspondre à un montant annuel de 1,119
M€,
représentant environ 10
€/habitant, quand le plafond de la taxe est fixé à 40
€ /habitant, soit un
potentiel fiscal de cette taxe, si le montant plafond de 40 € par habitant était appliqué,
d’environ
4
M€ chaque année. Dans leur réponse aux observations provisoires, Cap Atlantique et la
commune du Pouliguen indiquent que la taxe GEMAPI constitue un outil insuffisant pour
financer la gestion du trait de côte et qu’une solidarité nationale est
également indispensable à
ce titre. L’EPCI appelle de ses vœux
un financement multi-partenarial incluant
l’État, aux côtés
des collectivités locales (Région, Département, EPCI, communes) et peut-être du monde de
l’assurance (par le biais des cotisations d’assurance sur le bâti).
70
Des exceptions sont prévues, mais fortement limitatives, comme l’explicite le projet de note de gestion
AFITF qui pose trois conditions cumulatives à ce subventionnement. : l’urgence à assurer la protection de biens,
d’activités ou de personnes, après démonstration de l’impossibilité de recourir à toutes solutions alternatives ; la
validité juridique de l’opération
; l’intégration de l’opération à plus long terme dans une stratégie d’aménagement
durable du littoral respectant ou restaurant le fonctionnement des écosystèmes littoraux.
71
L’EPCI a fait le choix d’en assurer un suivi comptable spécifique via un budget annexe dédié à ce
service public administratif : cf. délibération du 15 décembre 2022.
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
71
______________________ CONCLUSION INTERMÉDIAIRE ______________________
En l’absence de coordination de la compétence gestion du trait de côte au niveau de
l’EPCI et de suivi analytique des dépenses y afférentes par les organismes contrôlés, il est
impossible de procéder à
une analyse financière d’ensemble. Pendant la période sous revue,
aucun élément n’établit toutefois que le coût de la gestion du risque d’érosion côtière remettrait
en cause la trajectoire financière des communes membres de l’EPCI. Il pourrait cependant en
être autrement à l’avenir. En effet, il est probable que le coût de la gestion du trait de côte
augmente dans les prochaines années au regard
du changement climatique, qui pourrait
accélérer le recul du trait de côte, et du fait que le territoire communautaire est à la fois
fortement urbanisé et défendu par des ouvrages de défense contre la mer qui sont pour la
plupart vieillissants, ce qui pourrait nécessiter des investissements importants.
L’exemple du remblai de la Baule est à ce titre particuli
èrement éloquent dès lors que
les premières estimations quant au coût de sa réfection atteignent 110
M€. À
l’heure actuelle,
dès lors que Cap Atlantique n’exerce pas la compétence «
gestion du trait de côte » mais
uniquement la compétence « gestion du risque de submersion marine » au sein de la GEMAPI,
le financement des opérations de gestion du trait de côte est porté par les communes membres,
dans un contexte où la politique de subventionnement de l’État sera sans doute plus restrictive
dès lors que la stratégie nationale de gestion du trait de côte (SNGTC) favorise le financement
de techniques de gestion douce par opposition aux méthodes dites « dures » qui artificialisent
fortement le littoral. En dépit de leur bonne situation financière, certains investissements
pourraient donc dépasser leurs capacités.
L’un des enjeux de la stratégie locale de gestion du trait de côte en cours d’élaboration
porte justement sur le point de savoir sur quelles structures portera l’effort financier à l’avenir.
À ce titre, la prise de compétence du volet « gestion du trait de côte » de la GEMAPI par
l’EPCI, qui est souhaitable à court terme, au moins pour assurer une coordination et une
ingénierie technique en la matière, comme il a été dit supra, pourrait également concerner le
financement des opérations de gestion du trait de côte, comme l’entretien des ouvrages, si un
besoin était identifié à ce titre. Une nouvelle source de financement pourrait alors être dégagée
à travers la taxe GEMAPI qui a été instaurée par l'EPCI depuis le 1
er
janvier 2023 pour
financer la gestion du risque de submersion marine mais qui pourrait à terme, si cela s’avérait
nécessaire, également financer la gestion du risque d’érosion côtière.
LA GESTION DU TRAIT DE CÔTE - CAP ATLANTIQUE,
COMMUNES DE PIRIAC-SUR-MER ET DU POULIGUEN
72
7
LA SENSIBILISATION DE LA POPULATION AU RISQUE DE
RECUL DU TRAIT DE CÔTE
La sensibilisation de la population, permanente ou estivale, aux aléas littoraux revêt une
importance particulière, même si elle peut être freinée par le souhait de préserver l’attractivité
du territoire. La culture du risque dans la zone a bénéficié des initiatives prises, à la suite de la
tempête Xynthia, en faveur de l’appropriation de la problématique de submersion marine par le
plus grand nombre, notamment à travers les réunions publiques organisées dans le cadre de la
mise en place des PPRL par la DTTM de la Loire-
Atlantique. Le site internet de l’EPCI
comporte par ailleurs une page dédiée à la prévention des risques littoraux
72,
avec un volet sur
la prévention des inondations et submersions marines, comportant une présentation du PAPI,
et un volet sur la gestion du trait de côte, comprenant une brève présentation des objectifs de la
stratégie en cours d’élaboration. En outre, l’élaboration de cette dernière donne lieu à des phases
de concertation autour de sites appelés «
cas d’écoles
» qui sont emblématiques de la gestion
du trait de côte sur le territoire communautaire, à savoir l’Anse de Bayaden à Piriac
-sur-Mer et
la Grande Côte au Pouliguen, l’objectif étant d’associer les habitants à la mise en place de la
stratégie locale à travers des ateliers participatifs, ce qui constitue un point positif.
La sensibilisation de la population est une question d’autant plus cruciale que, comme
l’a relevé le comité des partenaires de la stratégie lors de sa réunion d’octobre 2022, les biens
immob
iliers affectés par le recul du trait de côte continuent d’être achetés à des prix très élevés
sur le territoire communautaire et apparaissent ainsi déconnectés du risque auquel ils sont
exposés. Cela a pour conséquence de maintenir des enjeux d’une valeur
économique importante
dans la zone menacée, ce qui pourrait rendre difficile, à terme, d’éventuelles opérations de
relocalisation. Une fois la stratégie adoptée, Cap Atlantique et les communes membres
devraient, dès lors, compléter l’information qu’elles
mettent à la disposition du public sur le
recul du trait de côte, en ligne notamment. À ce titre, la publication de la future cartographie du
risque d’érosion côtière apparaît inévitable afin de sensibiliser les habitants à l’existence de ce
risque. Dans leur réponse, les trois organismes abondent en ce sens mais font valoir que des
incertitudes demeurent quant à l’accompagnement de l’État sur cette question mais aussi sur le
plan juridique dès lors qu’à terme, des communes membres de l’agglomération seront
couvertes
par des cartes communales qui intègreront les projections de la SLGTC tandis que d’autres
continueront à appliquer les PPRL faute d’avoir intégré la liste du décret du 29 avril 2022. La
commune du Pouliguen indique en outre que la publication des cartographies locales pourrait
exacerber la pression sur les élus et générer une anxiété chez les administrés. La chambre
observe sur ce point que dès lors que des projections du risque d’érosion côtière auront été
élaborées dans le cadre d’une stratégie
dont l’un des axes structurants est la communication au
public, leur absence de publication pourrait constituer un paradoxe mais aussi être perçue
comme un manque de transparence à l’égard de la population. En tout état de cause, cette
cartographie du risque pourrait également être regardée, sous le contrôle du juge administratif,
comme un document administratif dont la communication est rendue obligatoire par la loi
73
.
72
littoraux
73
Articles L. 311-
1 et suivants du code des relations entre le public et l’administration.
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
73
Recommandation n° 8.
Informer le grand public, sur le site internet de la collectivité,
des risques liés à
l’érosion côtière en faisant figurer, notamment, le contenu de la stratégie
locale de gestion du trait de côte une fois qu’elle sera adoptée, en particulier la
cartographie de projection du recul du trait de côte. [Cap Atlantique, communes de Piriac-
sur-Mer et du Pouliguen]
LA GESTION DU TRAIT DE CÔTE - CAP ATLANTIQUE,
COMMUNES DE PIRIAC-SUR-MER ET DU POULIGUEN
74
ANNEXES
Annexe n° 1. Photos des sites
.........................................................................................
75
Annexe n° 2. Moyens consacrés à la gestion du trait de côte sous maîtrise
d’ouvrage de la commune de Piriac
-sur-Mer
.............................................
77
Annexe n° 3. Évolution de la situation financière du budget principal de CAP
Atlantique
...................................................................................................
78
Annexe n° 4. Principaux agrégats financiers des 9 communes littorales de CAP
Atlantique : Assérac, Batz-sur-Mer, Le Croisic, La Baule-Escoublac,
Mesquer, Piriac-sur-Mer, Le Pouliguen, La Turballe, Pénestin
.................
79
Annexe n° 5. Définition des principaux concepts
...........................................................
84
Annexe n° 6. Table des acronymes
.................................................................................
85
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
75
Annexe n° 1. Photos des sites
Photo n° 6 :
Anse de Bayaden (Piriac-sur-Mer)
Source : Mairie de Piriac (Photos issues du dossier de demande de subvention au titre de la gestion du trait de côte)
LA GESTION DU TRAIT DE CÔTE - CAP ATLANTIQUE, COMMUNES DE PIRIAC-SUR-MER ET DU POULIGUEN
76
Photo n° 7 :
Protection et restauration de la dune à Ker Elisabeth (La Turballe)
Source : DRéAL (Dossier demande de subvention à la commission régionale de gestion durable du littoral des Pays de la Loire)
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
77
Annexe n° 2.Moyens consacrés à la gestion d
u trait de côte sous maîtrise d’ouvrage de la commune de Piriac
-sur-Mer
Lieu
Intitulé
Année de
mise en
œuvre
Montant
total exécuté
Contribution de
l'État
Contribution de
la région
Contribution du
département
Contribution de
la commune
BRAMBELL
Enrochement
suite
tempête Xynthia
2011
11 900 €
0 €
0 €
0 €
11 900 €
BAYADEN
Diagnostic
et
recommandations
2016
26
800 €
7 000 €
2 100 €
2 100 €
15 600 €
LERAT
Travaux de maçonnerie
sur jetée
2019
5 678 €
0 €
0 €
0 €
5 678 €
PORT AU LOUP
Travaux
de
terrassement en pied de
mur
2019
8 618 €
0 €
0 €
0 €
8 618 €
PORT AU LOUP
Travaux d'entretien sur
un pied de perré
2021
32 682 €
0 €
0 €
0 €
32 682 €
CASTELLI
Etude
sur
tracé
alternatif sentier littoral
2022
11 796 €
7 864 €
0 €
0 €
3 932 €
BAYADEN
Etude
faisabilité
protection
falaise
contre la houle
2022
12 998 €
11 516 €
0 €
0 €
1 482 €
BAYADEN
Levé topo par drone
2022
2 160 €
0 €
0 €
0 €
2 160 €
LE CLOSIO
Reprise
de
l'enrochement
2022
12 540 €
0 €
0 €
0 €
12 540 €
TOTAL
125 172 €
26 380 €
2 100
2 100 €
94 592 €
21 %
2 %
2 %
76 %
Source
: CRC d’après les éléments de réponse transmis par la commune de Piriac
-sur-Mer
LA GESTION DU TRAIT DE CÔTE - CAP ATLANTIQUE, COMMUNES DE PIRIAC-SUR-MER ET DU POULIGUEN
78
Annexe n° 3. Évolution de la situation financière du budget principal de CAP Atlantique
En M€
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
2018
2019
2020
2021
2022
Produits de gestion (A)
32,423
34,859
36,907
38,018
37,965
37,436
43,351
43,538
47,781
48,935
54,341
59,584
Charges de gestion (B)
24,823
27,375
28,196
31,170
32,201
31,104
31,985
33,785
37,785
40,052
42,235
48,263
Excédent brut de fonctionnement (A-B)
7,600
7,484
8,712
6,847
5,764
6,332
11,366
9,753
9,996
8,883
12,106
11,321
En % des produits de gestion
23,4%
21,5%
23,6%
18,0%
15,2%
16,9%
26,2%
22,4%
20,9%
18,2%
22,3%
19,0%
CAF brute
7,856
7,411
8,507
6,829
5,711
5,900
9,050
8,631
7,183
5,848
9,227
11,155
En % des produits de gestion
24,2%
21,3%
23,0%
18,0%
15,0%
15,8%
20,9%
19,8%
15,0%
12,0%
17,0%
18,7%
Annuité en capital de la dette
1,194
0,455
1,296
0,455
0,479
0,495
1,028
1,429
1,121
1,444
1,447
1,670
CAF nette ou disponible (C)
6,662
6,957
7,210
6,374
5,233
5,404
8,022
7,202
6,062
4,405
7,780
9,485
Recettes d'inv. hors emprunt (D)
1,218
3,974
2,430
1,464
2,446
0,831
4,135
2,333
5,938
5,505
7,857
7,996
Financement
propre
disponible
(C+D)
7,880
10,931
9,640
7,838
7,679
6,235
12,157
9,534
11,999
9,910
15,637
17,480
Besoin (-) ou capacité (+) de
financement
-0,369
3,366
-0,581
-1,420
-1,550
-8,123
2,077
-5,524
-6,079
-1,811
0,691
0,550
Dépenses d'équipement
5,989
5,550
5,662
6,356
6,923
11,879
5,924
12,370
14,883
9,642
11,455
13,574
En % du financement propre
76,0%
50,8%
58,7%
81,1%
90,2%
190,5%
48,7%
129,7%
124,0%
97,3%
73,3%
77,7%
Nouveaux emprunts de l'année
0,773
0,000
0,204
0,000
0,000
0,000
16,000
0,000
5,000
0,000
0,000
0,000
Mobilisation (-) ou reconstitution (+) du
fonds de roulement net global
0,404
3,366
-0,377
-1,420
-1,550
-8,123
18,077
-5,524
-1,079
-1,811
0,691
0,550
Charge d'intérêts
0,086
0,084
0,260
0,048
0,030
0,041
0,160
0,163
0,146
0,161
0,147
0,150
Encours
de
dette
du
budget
principal au 31 décembre
4,396
3,955
2,659
2,204
1,725
1,230
16,204
14,775
18,653
17,209
15,762
14,092
Capacité de désendettement BP en années
(dette / CAF brute du BP)
0,6
0,5
0,3
0,3
0,3
0,2
1,8
1,7
2,6
2,9
1,7
1,3
Encours de dette agrégé (y c.
budgets annexes)
58,173
54,900
50,247
46,629
42,970
44,957
64,855
59,649
62,007
58,580
54,147
48,837
Capacité de désendettement BP + BA en
années (Dette agrégée / CAF brute du BP)
7,4
7,4
5,9
6,8
7,5
7,6
7,2
6,9
8,6
10,0
5,9
4,4
Fonds de roulement net global
8,304
11,684
11,103
9,682
8,132
0,009
18,086
12,562
11,483
9,729
10,420
10,970
En nombre de jours de charges
courantes
122
155
142
113
92
0
205
135
111
88
90
83
Source : CRC à partir des données des comptes de gestion
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
79
Annexe n° 4.Principaux agrégats financiers des 9 communes littorales de CAP Atlantique : Assérac, Batz-sur-Mer, Le
Croisic, La Baule-Escoublac, Mesquer, Piriac-sur-Mer, Le Pouliguen, La Turballe, Pénestin
Assérac
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
2018
2019
2020
2021
2022
Produits de gestion (A)
1 965 210
1 984 819
1 900 377
1 816 334
1 915 072
1 835 262
1 811 368
1 823 198
1 894 179
1 878 202
1 885 372
nc
Charges de gestion (B)
1 461 190
1 517 927
1 595 674
1 597 546
1 581 888
1 505 860
1 491 828
1 699 617
1 589 314
1 602 270
1 713 286
Excédent brut de fonctionnement (A-B)
504 020
466 892
304 702
218 788
333 184
329 402
319 540
123 581
304 865
275 932
172 087
#VALEUR!
CAF brute
445 613
422 005
257 604
185 103
282 835
269 296
273 035
75 660
264 614
272 214
130 980
CAF nette ou disponible (C)
65 731
362 742
195 701
134 068
229 581
225 208
227 028
27 806
214 839
220 572
77 136
Recettes d'inv. hors emprunt (D)
456 958
239 441
346 027
363 620
204 842
117 709
78 312
160 654
264 368
135 243
158 825
Dépenses d'équipement
273 763
592 578
784 526
489 981
118 562
194 439
72 495
558 995
369 220
148 315
546 473
Financement propre disponible (C+D)
522 688
602 183
541 728
497 688
434 423
342 917
305 339
188 460
479 207
355 814
235 960
Financement propre dispo / Dépenses
d'équipement (y c. tvx en régie)
190,9%
101,6%
69,1%
101,6%
366,4%
176,4%
421,2%
33,7%
129,8%
239,9%
43,2%
Encours de dette du budget principal au 31 dé
1 584 303
1 526 077
1 463 593
1 413 022
1 370 840
1 326 752
1 280 758
1 232 905
1 183 130
1 131 488
1 077 643
Capacité de désendettement BP en années
(dette / CAF brute du BP)
3,6
3,6
5,7
7,6
4,9
4,9
4,7
16,3
4,5
4,2
8,2
Fonds de roulement net global
1 431 291
1 487 668
1 244 288
1 251 077
1 578 011
1 725 339
1 946 101
1 562 855
1 650 504
1 844 070
1 469 473
en nombre de jours de charges courantes
342
344
275
276
349
404
460
326
368
408
305
Batz-sur-Mer
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
2018
2019
2020
2021
2022
Produits de gestion (A)
5 334 587
5 498 965
5 552 593
5 486 695
5 558 278
5 639 428
5 640 176
5 836 963
5 742 045
5 744 865
5 769 385
6 624 097
Charges de gestion (B)
4 317 958
4 220 374
4 208 015
4 209 885
4 243 720
4 318 184
4 450 246
4 398 425
4 241 911
4 163 664
4 544 430
5 351 650
Excédent brut de fonctionnement (A-B)
1 016 629
1 278 591
1 344 578
1 276 810
1 314 558
1 321 244
1 189 930
1 438 538
1 500 134
1 581 201
1 224 955
1 272 447
CAF brute
988 909
2 155 497
1 316 454
1 234 349
1 273 012
1 233 642
1 334 690
1 436 116
1 446 890
1 586 194
1 152 192
1 247 544
CAF nette ou disponible (C)
731 035
1 841 545
1 041 686
1 000 874
1 058 003
1 016 860
1 116 079
1 219 868
1 201 319
1 330 155
799 408
898 767
Recettes d'inv. hors emprunt (D)
790 522
815 848
790 062
654 006
1 160 675
334 783
499 059
512 754
678 723
541 040
688 747
730 807
Dépenses d'équipement
2 109 954
2 267 537
3 451 373
1 736 859
1 105 138
938 464
1 442 878
1 653 323
2 351 820
1 234 663
2 395 649
1 424 517
Financement propre disponible (C+D)
1 521 557
2 657 393
1 831 748
1 654 880
2 218 678
1 351 642
1 615 138
1 732 622
1 880 042
1 871 195
1 488 155
1 629 574
Financement propre dispo / Dépenses
d'équipement (y c. tvx en régie)
72,1%
117,2%
53,1%
95,3%
200,8%
144,0%
111,9%
104,8%
79,9%
151,6%
62,1%
114,4%
Encours de dette du budget principal au 31 dé
1 929 300
1 615 348
2 740 580
2 507 106
2 292 096
2 075 314
1 856 703
1 640 454
2 096 677
3 332 148
2 985 620
2 636 842
Capacité de désendettement BP en années
(dette / CAF brute du BP)
2,0
0,7
2,1
2,0
1,8
1,7
1,4
1,1
1,4
2,1
2,6
2,1
Fonds de roulement net global
-229 900
147 956
27 528
-50 105
909 201
1 614 651
1 787 831
1 776 529
1 759 845
3 678 330
2 625 795
2 687 690
en nombre de jours de charges courantes
-19
13
2
-4
77
135
145
146
150
319
209
182
LA GESTION DU TRAIT DE CÔTE - CAP ATLANTIQUE, COMMUNES DE PIRIAC-SUR-MER ET DU POULIGUEN
80
Le Croisic
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
2018
2019
2020
2021
2022
Produits de gestion (A)
8 464 099
8 259 345
8 713 190
8 814 089
8 665 469
8 853 585
8 680 948
8 781 226
8 595 487
8 465 462
8 640 839
9 158 364
Charges de gestion (B)
6 203 559
6 049 168
6 121 113
6 417 992
6 711 597
7 427 504
6 610 981
6 669 542
6 562 607
6 199 276
6 746 845
7 196 835
Excédent brut de fonctionnement (A-B)
2 260 540
2 210 177
2 592 077
2 396 097
1 953 872
1 426 081
2 069 967
2 111 684
2 032 881
2 266 185
1 893 994
1 961 529
CAF brute
2 881 403
2 124 939
2 634 840
3 340 601
2 045 861
1 394 096
2 065 203
2 490 443
2 080 444
2 164 377
1 793 646
1 850 240
CAF nette ou disponible (C)
2 439 621
1 170 322
2 198 802
2 971 446
1 659 672
1 048 260
1 723 972
2 144 650
1 590 255
1 655 852
1 265 937
1 302 461
Recettes d'inv. hors emprunt (D)
432 911
1 371 661
2 865 346
647 598
699 309
1 193 405
841 973
1 236 592
1 473 622
1 477 003
2 361 596
841 088
Dépenses d'équipement
4 974 839
2 005 218
3 507 519
2 341 056
1 558 367
3 596 371
2 775 527
4 502 319
4 393 573
1 448 815
3 598 722
2 962 305
Financement propre disponible (C+D)
2 872 532
2 541 983
5 064 148
3 619 043
2 358 981
2 241 665
2 565 945
3 381 242
3 063 877
3 132 855
3 627 533
2 143 548
Financement propre dispo / Dépenses
d'équipement (y c. tvx en régie)
57,7%
126,8%
144,4%
154,6%
151,4%
62,3%
92,4%
75,1%
69,7%
216,2%
100,8%
72,4%
Encours de dette du budget principal au 31 dé
5 004 166
4 049 549
3 613 992
3 244 476
2 858 168
2 512 331
2 171 100
1 922 433
4 029 619
3 518 469
2 988 685
2 438 931
Capacité de désendettement BP en années
(dette / CAF brute du BP)
1,7
1,9
1,4
1,0
1,4
1,8
1,1
0,8
1,9
1,6
1,7
1,3
Fonds de roulement net global
1 371 681
1 900 833
1 322 261
2 566 541
3 685 522
2 570 254
2 424 383
1 485 662
3 196 901
4 437 844
3 730 433
2 795 469
en nombre de jours de charges courantes
80
114
79
146
200
126
134
81
177
260
201
141
La Baule-Escoublac
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
2018
2019
2020
2021
2022
Produits de gestion (A)
40 271 066
39 811 068
39 684 552
39 358 078
39 954 847
39 119 278
39 574 338
39 614 283
40 458 275
39 982 158
42 228 876
43 240 774
Charges de gestion (B)
27 958 272
28 350 729
27 832 579
26 505 057
25 985 135
25 616 872
25 482 958
24 961 292
24 993 525
26 251 626
29 563 673
29 700 467
Excédent brut de fonctionnement (A-B)
12 312 794
11 460 339
11 851 973
12 853 021
13 969 711
13 502 406
14 091 380
14 652 991
15 464 751
13 730 531
12 665 203
13 540 306
CAF brute
12 231 888
10 917 125
11 397 306
10 468 965
11 846 898
11 802 671
12 057 933
12 144 812
13 898 948
13 454 018
12 381 187
13 212 555
CAF nette ou disponible (C)
9 518 405
8 767 864
8 414 863
7 563 933
3 037 227
6 912 037
10 047 343
10 085 174
11 852 552
11 399 160
8 837 691
10 337 934
Recettes d'inv. hors emprunt (D)
5 424 514
3 418 767
5 514 668
6 757 270
5 240 330
3 495 772
3 811 611
10 643 350
4 473 824
3 763 685
4 777 814
7 902 141
Dépenses d'équipement
15 184 123
18 681 557
25 021 442
15 412 918
6 917 904
13 104 072
17 167 150
15 961 044
14 708 611
15 655 380
21 852 892
16 955 590
Financement propre disponible (C+D)
14 942 919
12 186 631
13 929 531
14 321 203
8 277 558
10 407 809
13 858 955
20 728 525
16 326 376
15 162 845
13 615 505
18 240 075
Financement propre dispo / Dépenses
d'équipement (y c. tvx en régie)
98,4%
65,2%
55,7%
92,9%
119,7%
79,4%
80,7%
129,9%
111,0%
96,9%
62,3%
107,6%
Encours de dette du budget principal au 31 dé
10 069 900
20 420 189
28 441 874
25 533 274
20 423 211
15 530 819
17 519 210
15 459 571
13 400 987
11 346 129
17 802 634
15 718 105
Capacité de désendettement BP en années
(dette / CAF brute du BP)
0,8
1,8
2,4
2,0
1,5
1,2
1,2
1,1
0,9
0,8
1,4
1,2
Fonds de roulement net global
-419 284
4 274 797
3 738 537
2 599 164
9 665 244
6 951 657
7 491 635
10 196 845
13 523 006
12 712 563
13 500 902
15 030 018
en nombre de jours de charges courantes
-5
54
48
35
131
97
106
147
195
177
167
185
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
81
Mesquer
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
2018
2019
2020
2021
2022
Produits de gestion (A)
3 311 099
3 461 730
3 524 054
3 581 615
3 680 210
3 520 186
3 501 725
3 580 053
3 608 291
3 609 750
3 702 516
Charges de gestion (B)
2 497 813
2 548 344
2 631 207
2 602 857
2 646 235
2 636 317
2 545 884
2 615 067
2 681 412
2 542 853
2 730 751
Excédent brut de fonctionnement (A-B)
813 286
913 386
892 847
978 758
1 033 975
883 869
955 841
964 985
926 879
1 066 897
971 765
-
CAF brute
1 422 976
824 307
738 924
799 462
876 828
720 811
761 680
942 831
661 584
951 826
890 554
CAF nette ou disponible (C)
1 192 757
592 739
449 231
505 109
575 545
383 477
420 229
600 438
455 953
-
607 921
526 869
Recettes d'inv. hors emprunt (D)
677 657
693 989
774 277
535 962
1 069 738
896 893
232 590
562 627
904 861
682 276
760 574
Dépenses d'équipement
1 131 289
2 568 897
1 824 069
1 828 454
2 622 684
826 136
940 708
992 392
1 639 356
685 097
976 639
Financement propre disponible (C+D)
1 870 414
1 286 728
1 223 508
1 041 071
1 645 283
1 280 371
652 819
1 163 065
448 908
1 290 197
1 287 443
Financement propre dispo / Dépenses
d'équipement (y c. tvx en régie)
165,3%
50,1%
67,1%
56,9%
62,7%
155,0%
69,4%
117,2%
27,4%
188,3%
131,8%
#DIV/0!
Encours de dette du budget principal au 31 dé
2 986 322
3 505 120
3 884 627
4 290 641
4 989 724
4 652 390
4 312 405
3 970 012
3 951 476
3 607 571
3 243 885
Capacité de désendettement BP en années
(dette / CAF brute du BP)
2,1
4,3
5,3
5,4
5,7
6,5
5,7
4,2
6,0
3,8
3,6
#DIV/0!
Fonds de roulement net global
1 141 780
441 165
477 764
308 120
241 435
654 879
360 192
371 894
164 009
684 904
898 451
en nombre de jours de charges courantes
158
60
63
41
31
86
49
49
20
95
117
Piriac-sur-Mer
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
2018
2019
2020
2021
2022
Produits de gestion (A)
4 616 365
4 515 384
4 556 072
4 561 348
4 558 699
4 453 611
4 313 522
4 356 429
4 338 492
4 464 234
4 651 116
4 663 477
Charges de gestion (B)
3 107 943
3 140 976
3 219 260
3 336 051
3 551 538
3 339 755
3 344 638
3 386 686
3 338 102
3 328 580
3 781 689
3 732 502
Excédent brut de fonctionnement (A-B)
1 508 423
1 374 408
1 336 812
1 225 297
1 007 161
1 113 856
968 884
969 742
1 000 391
1 135 655
869 427
930 975
CAF brute
1 414 019
1 333 119
1 260 211
1 130 837
914 073
1 062 995
903 907
924 897
919 461
1 093 594
830 045
899 530
CAF nette ou disponible (C)
1 033 964
1 043 668
909 788
771 833
379 321
736 112
683 933
725 830
722 179
893 861
627 765
694 599
Recettes d'inv. hors emprunt (D)
1 051 305
927 455
222 181
350 081
338 113
1 379 752
731 816
1 188 800
756 475
826 482
303 129
441 333
Dépenses d'équipement
2 607 531
854 210
2 322 337
1 210 069
532 349
1 921 954
1 674 338
2 310 629
862 382
391 450
699 159
946 227
Financement propre disponible (C+D)
2 085 269
1 971 123
1 131 969
1 121 914
717 434
2 115 864
1 415 749
1 914 630
1 478 654
1 720 344
930 893
1 135 932
Financement propre dispo / Dépenses
d'équipement (y c. tvx en régie)
80,0%
230,8%
48,7%
92,7%
134,8%
110,1%
84,6%
82,9%
171,5%
439,5%
133,1%
120,0%
Encours de dette du budget principal au 31 dé
2 979 442
2 690 191
3 139 769
2 780 765
2 246 013
1 919 130
1 745 056
1 545 989
1 348 707
1 148 975
946 694
741 913
Capacité de désendettement BP en années
(dette / CAF brute du BP)
2,1
2,0
2,5
2,5
2,5
1,8
1,9
1,7
1,5
1,1
1,1
0,8
Fonds de roulement net global
1 036 042
1 892 282
1 485 335
1 393 141
1 489 425
1 311 922
1 052 116
1 859 089
1 732 881
2 901 820
3 010 616
2 986 468
en nombre de jours de charges courantes
118
213
163
148
149
140
112
197
186
314
287
289
LA GESTION DU TRAIT DE CÔTE - CAP ATLANTIQUE, COMMUNES DE PIRIAC-SUR-MER ET DU POULIGUEN
82
Le Pouliguen
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
2018
2019
2020
2021
2022
Produits de gestion (A)
9 034 129
9 029 472
8 968 265
9 011 249
9 025 839
8 595 487
8 533 224
8 582 363
8 572 692
8 572 458
8 821 325
9 188 496
Charges de gestion (B)
6 435 611
6 810 108
7 234 196
7 535 914
7 206 831
7 010 193
6 886 952
7 090 678
6 743 376
6 831 895
6 908 855
7 177 039
Excédent brut de fonctionnement (A-B)
2 598 518
2 219 364
1 734 068
1 475 335
1 819 009
1 585 294
1 646 273
1 491 686
1 829 316
1 740 563
1 912 470
2 011 457
CAF brute
2 023 849
2 116 509
1 770 733
1 675 252
1 737 057
1 475 256
1 582 583
1 365 911
1 658 637
1 644 944
1 845 493
2 103 023
CAF nette ou disponible (C)
1 414 021
1 474 014
1 040 658
934 764
960 202
656 782
871 106
647 973
1 123 120
1 236 549
1 412 922
1 691 201
Recettes d'inv. hors emprunt (D)
952 666
787 596
848 161
457 975
1 411 789
2 205 154
1 229 168
1 094 533
962 930
774 293
607 943
507 878
Dépenses d'équipement
2 027 581
3 050 851
1 781 053
2 446 083
1 835 431
3 219 533
2 999 800
3 737 289
1 323 165
1 694 127
1 821 049
2 270 025
Financement propre disponible (C+D)
2 366 687
2 261 610
1 888 819
1 392 739
2 371 991
2 861 936
2 100 274
1 742 506
2 086 049
2 010 842
2 020 865
2 199 079
Financement propre dispo / Dépenses
d'équipement (y c. tvx en régie)
116,7%
74,1%
106,1%
56,9%
129,2%
88,9%
70,0%
46,6%
157,7%
118,7%
111,0%
96,9%
Encours de dette du budget principal au 31 dé
4 548 014
5 694 115
4 963 390
5 143 070
4 366 233
4 215 994
6 410 108
5 611 337
5 033 300
4 985 913
5 152 675
5 376 503
Capacité de désendettement BP en années
(dette / CAF brute du BP)
2,2
2,7
2,8
3,1
2,5
2,9
4,1
4,1
3,0
3,0
2,8
2,6
Fonds de roulement net global
1 230 518
2 220 894
2 360 593
2 227 417
2 646 051
2 181 563
4 212 171
1 934 245
2 218 322
2 916 889
3 559 811
3 911 974
en nombre de jours de charges courantes
68
113
116
106
131
111
219
98
118
153
186
197
La Turballe
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
2018
2019
2020
2021
2022
Produits de gestion (A)
6 472 148
6 270 750
6 342 747
6 238 867
6 693 605
6 442 997
6 433 216
6 823 689
6 747 688
7 323 112
7 311 939
7 601 596
Charges de gestion (B)
4 470 205
4 843 948
5 031 194
5 094 065
5 402 597
5 296 883
5 495 126
5 509 958
5 428 427
5 508 383
5 672 518
5 991 472
Excédent brut de fonctionnement (A-B)
2 001 943
1 426 802
1 311 554
1 144 802
1 291 008
1 146 114
938 090
1 313 731
1 319 262
1 814 729
1 639 421
1 610 125
CAF brute
1 328 087
1 137 118
1 017 572
737 802
623 843
836 695
520 907
1 008 318
1 089 635
1 680 649
1 430 169
1 444 638
CAF nette ou disponible (C)
810 992
983 043
793 957
350 280
165 078
346 210
19 595
484 849
554 013
1 130 910
865 714
864 842
Recettes d'inv. hors emprunt (D)
801 952
1 738 290
1 078 651
829 365
903 360
850 950
889 299
1 427 458
862 352
673 300
634 921
612 811
Dépenses d'équipement
2 307 489
4 099 101
3 582 682
3 344 831
1 504 956
1 201 797
1 140 756
1 116 224
1 466 916
1 019 630
1 688 690
4 247 207
Financement propre disponible (C+D)
1 612 944
2 721 333
1 872 609
1 179 646
1 068 438
1 197 161
908 894
1 912 307
1 416 365
1 804 210
1 500 634
1 477 653
Financement propre dispo / Dépenses
d'équipement (y c. tvx en régie)
69,9%
66,4%
52,3%
35,3%
71,0%
99,6%
79,7%
171,3%
96,6%
176,9%
88,9%
34,8%
Encours de dette du budget principal au 31 dé
5 584 486
5 430 523
8 006 147
8 832 063
8 540 610
8 047 438
7 676 438
7 170 527
6 631 305
6 081 566
5 517 111
4 937 315
Capacité de désendettement BP en années
(dette / CAF brute du BP)
4,2
4,8
7,9
12,0
13,7
9,6
14,7
7,1
6,1
3,6
3,9
3,4
Fonds de roulement net global
1 958 510
1 216 609
1 917 590
871 565
535 928
438 124
206 230
687 764
396 349
1 078 107
5 336 573
2 297 782
en nombre de jours de charges courantes
141
86
132
58
33
28
13
43
25
68
330
135
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
83
Sources : CRC à partir des données des comptes de gestion
Pénestin
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
2018
2019
2020
2021
2022
Produits de gestion (A)
2 884 291
2 989 841
3 090 805
3 105 924
3 071 573
3 045 009
2 994 456
3 014 196
3 042 309
3 065 247
3 258 453
3 411 650
Charges de gestion (B)
2 114 096
2 230 542
2 368 536
2 477 282
2 518 060
2 364 046
2 363 309
2 411 487
2 276 643
2 238 869
2 690 829
2 621 352
Excédent brut de fonctionnement (A-B)
770 195
759 299
722 269
628 642
553 512
680 963
631 147
602 709
765 665
826 377
567 625
790 298
CAF brute
667 046
670 071
674 945
566 590
512 870
642 773
590 604
576 611
728 742
792 078
536 212
778 541
CAF nette ou disponible (C)
144 069
262 264
371 242
286 517
254 332
399 320
331 200
417 674
492 347
553 161
325 720
566 102
Recettes d'inv. hors emprunt (D)
2 197 173
1 189 930
1 229 741
782 026
982 764
626 147
493 013
890 235
429 478
432 845
506 665
1 179 667
Dépenses d'équipement
2 429 843
1 219 720
1 238 054
1 232 653
1 099 494
1 011 066
1 429 911
1 269 418
1 072 003
1 103 227
615 911
1 444 648
Financement propre disponible (C+D)
2 341 242
1 452 194
1 600 983
1 068 543
1 237 096
1 025 466
824 213
1 307 909
921 825
986 006
832 385
1 745 769
Financement propre dispo / Dépenses
d'équipement (y c. tvx en régie)
96,4%
119,1%
129,3%
86,7%
112,5%
101,4%
57,6%
103,0%
86,0%
89,4%
135,1%
120,8%
Encours de dette du budget principal au 31 dé
2 626 211
2 167 694
1 821 772
1 487 771
1 868 772
2 195 035
1 910 044
2 480 731
2 231 887
1 979 936
1 765 433
1 552 993
Capacité de désendettement BP en années
(dette / CAF brute du BP)
3,9
3,2
2,7
2,6
3,6
3,4
3,2
4,3
3,1
2,5
3,3
2,0
Fonds de roulement net global
608 160
774 120
755 140
499 857
1 238 243
1 817 881
1 174 824
1 890 487
1 676 165
1 434 861
1 599 673
1 848 413
en nombre de jours de charges courantes
100
122
113
72
173
275
178
281
264
230
214
254
Moyenne
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
2018
2019
2020
2021
2022
Produits de gestion (A)
9 150 333
9 091 264
9 148 073
9 108 244
9 235 955
9 056 094
9 053 664
9 156 933
9 222 162
9 233 943
9 585 536
11 984 065
Charges de gestion (B)
6 507 405
6 634 680
6 693 531
6 641 850
6 649 734
6 612 846
6 519 102
6 526 972
6 428 368
6 518 602
7 150 320
8 824 474
Excédent brut de fonctionnement (A-B)
2 642 927
2 456 584
2 454 542
2 466 395
2 586 221
2 443 248
2 534 561
2 629 961
2 793 794
2 715 341
2 435 216
3 159 591
CAF brute
2 600 421
2 411 188
2 340 954
2 237 662
2 234 808
2 159 804
2 232 282
2 329 511
2 527 662
2 626 655
2 332 275
3 076 581
CAF nette ou disponible (C)
1 927 844
1 833 133
1 712 881
1 613 203
924 329
1 302 696
1 715 609
1 817 140
1 921 630
2 114 238
1 637 685
2 336 558
Recettes d'inv. hors emprunt (D)
1 420 629
1 242 553
1 518 790
1 264 212
1 334 547
1 233 396
978 538
1 968 556
1 200 737
1 034 019
1 200 024
1 745 104
Dépenses d'équipement
3 671 823
3 926 630
4 834 784
3 338 100
1 921 654
2 890 426
3 293 729
3 566 848
3 131 894
2 597 856
3 799 465
4 321 503
Financement propre disponible (C+D)
3 348 472
3 075 687
3 231 671
2 877 414
2 258 876
2 536 092
2 694 147
3 785 696
3 122 367
3 148 256
2 837 708
4 081 661
Financement propre dispo / Dépenses
d'équipement (y c. tvx en régie)
91,2%
78,3%
66,8%
86,2%
117,5%
87,7%
81,8%
106,1%
99,7%
121,2%
74,7%
94,5%
Encours de dette du budget principal au 31 dé
4 145 794
5 233 201
6 452 860
6 136 910
5 439 519
4 719 467
4 986 869
4 559 329
4 434 121
4 125 799
4 608 931
4 771 800
Capacité de désendettement BP en années
(dette / CAF brute du BP)
1,6
2,2
2,8
2,7
2,4
2,2
2,2
2,0
1,8
1,6
2,0
1,6
Fonds de roulement net global
903 200
1 595 147
1 481 004
1 296 308
2 443 229
2 140 697
2 295 054
2 418 374
2 924 220
3 521 043
3 970 192
4 508 259
en nombre de jours de charges courantes
50
87
80
70
132
117
127
133
164
194
200
184
LA GESTION DU TRAIT DE CÔTE - CAP ATLANTIQUE,
COMMUNES DE PIRIAC-SUR-MER ET DU POULIGUEN
84
Annexe n° 5. Définition des principaux concepts
Accompagnement des processus naturels
: interventions limitées et réversibles destinées à
accompagner le processus d’érosion, sans l’empêcher (végétalisation des dunes, pose de
branchages, ganivelles, etc.).
Érosion côtière (ou recul du trait de côte)
: terme désignant d’une façon indifférenciée
l’érosion marine sur les côtes sableuses et les mouvements de falaises sur les côtes rocheuses,
bien que les processus physiques en jeu soient différents.
Évolution naturelle surveillée
: laisser le milieu évoluer naturellement, sans aucune
intervention humaine autre que la surveillance, afin d’anticiper la mise en place d’un autre mode
de gestion si nécessaire.
Lutte active
: intervention humaine dir
ecte visant à contrer l’érosion côtière en fixant les
évolutions du trait de côte pour maintenir les enjeux littoraux en place.
Lutte active dure
: fixation du trait de côte par l’implantation d’ouvrages de protection côtiers
(perrés, digues, épis, etc.).
Lutte active souple
: interventions visant à réalimenter le littoral en déficit sédimentaire
(rechargements en sable).
Rechargement (ou ré-ensablement)
: technique dite « douce » consistant à alimenter
artificiellement une plage en sable ou galet de manière à compenser son déficit sédimentaire.
En prélevant du sable sur une zone source pour alimenter la plage, en une fois ou graduellement,
le rechargement permet généralement d’élargir et d’élever le niveau topographique de la plage.
Repli stratégique
: sous
traction des enjeux de la bande littorale soumis à l’aléa érosion. Ce
repli peut s’opérer par déplacement (translation directe d’un bien déplaçable, sans démolition
préalable), suppression (démolition du bien sans réimplantation sur le territoire littoral) ou
relocalisation (suppression du bien en vue de sa réimplantation sur le territoire littoral).
Submersion marine
: inondation d’une zone littorale par débordement, franchissement ou
rupture d’ouvrages de protection qui peut cependant être aggravée par l’érosion, en particulier
dans les zones basses, lorsque le recul du trait de côte a pour effet d’abaisser une dune ou de
fragiliser une falaise.
Trait de côte
: limite entre la terre et la mer, atteinte lors des marées de plus hautes eaux. Il est
généralement constitué par le pied de dune pour la côte sableuse et le sommet de la falaise pour
la côte rocheuse.
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
85
Annexe n° 6. Table des acronymes
Acronyme
Signification
ACB
Analyse coûts-bénéfices
BRGM
Bureau de recherches géologiques et minières
CEREMA
Centre d’études
et d’expertise sur les risques, l’environnement, la
mobilité et l’aménagement
CRGDL
Commission régionale de gestion durable du littoral
DICRIM
Document d
information communal sur les risques majeurs
DOO
Document d’orientations et d’objectifs
DREAL
Dir
ection régionale de l’environnement, de l’aménagement et du
logement de Normandie
DDTM
Direction départementale des territoires et de la mer
EPCI
Établissement public de coopération intercommunale
FEDER
Fonds européen de développement régional
FPRNM
Fonds de prévention des risques naturels majeurs (dit « fonds Barnier »)
GEMAPI
Gestion des milieux aquatiques et de la prévention des inondations
GIP
Groupement d’intérêt public
ONF
Office national des forêts
OR2C
Observatoire régional des risques côtiers
PADD
Projet d’aménagement et de développement durable
PAPI
Programme d’actions de prévention des inondations
PCAET
Plan climat-air-énergie territorial
PCS
Plan communal de sauvegarde
PGRI
Plan de gestion des risques d’inondation
PLU
Plan
local d’urbanisme
PLUi
PLU intercommunal
PPR
Plan de prévention des risques
PPRL
Plan de prévention des risques littoraux
PPRN
Plan de prévention des risques naturels
SCoT
Schéma de cohérence territoriale
SLGRI
Stratégie locale de gestion du risque
d’inondation
SNGTC
Stratégie nationale de gestion du trait de côte
SLGTC
Stratégie locale de gestion du trait de côte
SRADDET
Schéma régional d’aménagement, de développement durable et
d’égalité des territoires
TRI
Territoire à risque important
d’inondation
Chambre régionale des comptes Pays de la Loire
25 rue Paul Bellamy
BP 14119
44041 Nantes cédex 01
Adresse mél.
paysdelaloire@ccomptes.fr
Les publications de la chambre régionale des comptes
Pays de la Loire
sont disponibles sur le site :
www.ccomptes.fr/crc-pays-de-la-loire