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DEUXIÈME CHAMBRE
TROISIÈME SECTION
OBSERVATIONS DÉFINITIVES
(Article R. 143-11 du code des juridictions financières)
L’AGENCE NATIONALE D
E
GARANTIE DES DROITS DES
MINEURS (ANGDM)
Exercices 2015-2022
Le présent document, qui a fait l’objet d’une contradiction avec les destinataires concernés, a été délibéré par la Cour des
comptes, le 15 NOVEMBRE 2023.
S2023-1505
L’AGENCE NATIONALE D
E GARANTIE DES DROITS DES MINEURS (ANGDM)
2
TABLE DES MATIÈRES
SYNTHÈSE
......................................................................................................................
5
RECOMMANDATIONS
................................................................................................
7
INTRODUCTION
...........................................................................................................
8
1
UNE ACTIVITÉ COMPLEXE ET EN DECLIN, DES ORGANISATIONS
SYNDICALES TRÈS PRÉSENTES
.......................................................................
9
1.1
Des conditions d’intervention dans la garantie des droits sociaux et des
prestations sanitaires et sociales à clarifier
.........................................................
9
1.1.1
Le financement de la garantie des droits sociaux et de l’action
sanitaire et sociale par des fonds publics
..................................................
9
1.1.2
Une population de bénéficiaires qui baissera rapidement
.......................
12
1.1.2.1
La constitution d’une base de données sur les bénéficiaires
..................................
12
1.1.2.2
Les projections sur l’évolution des bénéficiaires des prestations
: une
division par deux de leur nombre d’ici 2030 et par quatre d’ici 2040
....................
12
1.1.3
Les prestations financées par le programme 174 : des conditions
d’intervention à clarifier, une insécurité juridique et financière
liée
aux contentieux
.......................................................................................
13
1.1.3.1
Des prestations au régime complexe nécessitant une clarification
.........................
13
1.1.3.2
Des contentieux qui font courir un risque juridique et financier à l’agence
...........
15
1.1.4
La mise en œuvre d’une action sanitaire et sociale qui nécessite
une réflexion sur son évolution
...............................................................
19
1.1.4.1
Une action sanitaire et sociale orientée vers l’aide au maintien à domicile
d’une population vieillissante
.................................................................................
19
1.1.4.2
L’action sanitaire et sociale du régime minier
: des prestations plus
diversifiées et plus généreuses que celles du régime général
.................................
20
1.1.4.3
Une sous-
consommation structurelle des prestations de l’ASS
..............................
21
1.1.4.4
Un accompagnement social des bénéficiaires à repenser dans le cadre de la
perspective de fermeture de l’agence
.....................................................................
23
1.2
Une organisation qui peut encore être améliorée
.............................................
24
1.2.1
Des dispositions règlementaires obsolètes
..............................................
24
1.2.2
Une comitologie qui demeure importante malgré des améliorations
......
26
1.2.2.1
Une comitologie toujours importante
.....................................................................
26
1.2.2.2
Des commissions territoriales moins décisionnaires mais qui se réunissent
toujours fréquemment
.............................................................................................
28
1.2.3
Une recherche de l’organisation optimale
...............................................
28
1.2.4
Les contrats d’objectifs et de performance (COP)
..................................
29
1.3
La place atypique des organisations syndicales
...............................................
30
1.3.1
Rôle et financement
.................................................................................
30
1.3.2
Des contrôles et une base juridique à renforcer
......................................
31
L’AGENCE
NATIONALE DE GARANTIE DES DROITS DES MINEURS (ANGDM)
3
2
UNE AMÉLIORATION DE LA GESTION AVANT UNE FERMETURE
PROGRAMMÉE DE L’AGEN
CE
........................................................................
34
2.1
Une gestion des ressources humaines qui atteindra rapidement ses
limites
...............................................................................................................
34
2.1.1
Une complexité inutile
............................................................................
34
2.1.2
Des charges spécifiques pesant sur la masse salariale
............................
35
2.1.3
Une accélération de la réduction des effectifs grâce au non
remplacement des départs
.......................................................................
36
2.1.4
Une réduction désormais effective de la masse salariale
........................
38
2.1.5
Une dégradation inéluctable de la situation
............................................
39
2.2
Une efficience de l’agence en déclin structurel malgré la
professionnalisation de sa gestion
....................................................................
39
2.2.1
Une fonction financière professionnalisée mais alourdie par la
double comptabilité
.................................................................................
39
2.2.1.1
La fiabilisation des processus financiers
................................................................
39
2.2.1.2
La coexistence de deux budgets et de deux comptes
..............................................
41
2.2.2
La professionnalisation de l’informatique
...............................................
42
2.2.3
Une exécution budgétaire mieux maîtrisée
.............................................
43
2.2.4
Des états financiers témoignant de la baisse d’activité de l’agence
........
45
2.2.4.1
Le bilan 45
2.2.4.2
Le compte de résultat
.............................................................................................
46
2.2.5
La rationalisation immobilière
................................................................
47
2.2.6
L’inertie des coûts de gestion
..................................................................
48
2.2.6.1
Coûts de gestion par rapport aux dépenses d’intervention
.....................................
49
2.2.6.2
Coûts de gestion par rapport au nombre de bénéficiaires
.......................................
52
2.3
La nécessité de préparer la fermeture de l’agence
...........................................
53
2.3.1
Le scénario à écarter du maintien de l’agence avec une évolution
de ses missions
........................................................................................
54
2.3.2
Un rapprochement avec la CANSSM inopportun
...................................
55
2.3.3
Un transfert à la CDC des prestations financées par le programme
174 et des avantages en nature, à favoriser
.............................................
55
2.3.4
Un transfert de l’ASS au régime général de la sécurité sociale à
privilégier
................................................................................................
56
2.3.5
La rationalisation du paysage minier en faveur des bénéficiaires
...........
56
ANNEXES
......................................................................................................................
58
Annexe n° 1.
Prestations versées au titre des droits sociaux financés par le
programme 174
..............................................................................
59
Annexe n° 2.
Exemples d’amoncellement des textes applicables aux
prestations financées par le programme 174
..................................
62
Annexe n° 3.
La doctrine de l’ANGDM sur le droit au retour au logement
nature
..............................................................................................
64
Annexe n° 4.
Les contentieux sociaux et de la maladie professionnelle
suivis par l’ANGDM
......................................................................
65
Annexe n° 5.
Le plan « bien vieillir
» de l’ANGDM
...........................................
72
Annexe n° 6.
Les
prestations de l’action sanitaire et sociale gérée par
l’ANGDM
: périmètre et budget consommé
..................................
73
L’AGENCE NATIONALE D
E GARANTIE DES DROITS DES MINEURS (ANGDM)
4
Annexe n° 7.
Le centre de vacances de Saint-Gildas
...........................................
77
Annexe n° 8.
Les prestations sous-
consommées de l’ASS et l’audit de cette
politique
..........................................................................................
78
Annexe n° 9.
Projection des effectifs de l’agence
................................................
81
Annexe n° 10.
Bilans et comptes de résultat simplifiés de l’ANGDM
..................
82
L’AGENCE NATIONALE D
E GARANTIE DES DROITS DES MINEURS (ANGDM)
5
SYNTHÈSE
L’Agence nationale pour la garantie des droits des mineurs (ANGDM) a été créée par
la loi du 3 février 2004 pour assurer le versement des droits reconnus aux anciens mineurs
–
principalement le droit au logement et une prestation de chauffage en lieu et place de leurs
anciens employeurs
–
et financés par l’État (programme 174 –
Énergie, climat et après-mines
).
Elle gère également, depuis 2012, les prestations délivrées aux mineurs et à leurs ayants droit
au titre de l’action sanitaire et sociale
du régime minier et, depuis 2014, la politique de vacances
et loisirs
. L’agence gère
ainsi près
d’
une centaine de dispositifs au titre des droits sociaux des
mineurs et une vingtaine
de prestations d’action sanitaire et sociale (ASS)
, à destination
d’une
population d
’un peu moins de 110
000 personnes aujourd’hui, majoritairement constituée
d’ayants droit (conjoints survivants)
.
Sur la période contrôlée
, l’ANGDM a géré en moyenne de l’ordre de 300
M€ par an au
titre du programme 174, en diminution parallèlement à la baisse du nombre de bénéficiaires, et
environ 24 M€ au titre de l’ASS. Les effectifs de l’ANGDM sont de moins de 300 agents, eux
aussi en diminution régulière.
Des efforts de professionnalisation de
l’organisation et de
la gestion
qui laissent encore des m
arges d’amélioration, notamment au titre
du programme 174
Par rapport à la situation constatée par la Cour lors de son dernier contrôle, des progrès
notables ont été réalisés dans l’organisation et dans la gestion de l’agence, particulièrement en
matière d
’informatique, d’immobilier, de démarche qualité, de maîtrise des risques, de
prévention de la fraude ou de contrôle de gestion.
D’une manière générale, l’agence remplit
correctement ses missions.
Des marges d’amélioration existent néanmoins. Le rôle de l’État doit être clarifié, en
confiant explicitement la co-
tutelle de l’agence à la direction de la sécurité sociale. Par ailleurs,
l’association des organisations représentant les anciens mineurs à la gouvernance de l’agence
pourrait être rendue plus efficace par une réduction de la comitologie. Le financement des
organisations syndicales par l’agence doit en outre être modifié. En matière financière, le
double budget et la double comptabilité (d’un côté le financement issu du programme 174, de
l’autre l’AS
S financée par la CANSSM) compliquent toujours la gestion.
S’agissant du volet «
Programme 174
», l’ANGDM
garantit des droits prévus par le
statut minier mais également les avantages conventionnels ou résultant de pratiques et d’usages
qui avaient cours dans les différentes entreprises minières. Elle doit donc appliquer des règles
nombreuses et de niveaux différents, issues de bases disparates et anciennes et présentant une
technicité importante.
Cette situation est source de complexité, alors que l’agence
fait face à la
fonte de ses effectifs.
Par ailleurs, elle gère des contentieux nombreux, dont celui des maladies
professionnelles, porteurs de risques juridiques et financiers.
L’AGENCE NATIONALE D
E GARANTIE DES DROITS DES MINEURS (ANGDM)
6
Une réflexion à mener sur la mise
en œuvre de l’
action sanitaire et
sociale (ASS)
L’
action sanitaire et sociale du régime minier (ASS) comprend des prestations plus
diversifiées et globalement plus généreuses que celles du régime général. À
l’exception de
l’année 2018
, qui a connu une surconsommation conjoncturelle des crédits,
l’
agence enregistre
une sous-
consommation annuelle d’un certain nombre de prestations sur toute la période
contrôlée.
Cette sous-consommation structurelle
conduit à s’interroger
sur l’adaptation de cette
politique aux réels besoins des bénéficiaires, dont
l’accompagnement social reste à repenser
.
Le déclin inexorable du nombre de bénéficiaires justifie une
décision rapide sur
l’avenir de l’agence
La population des bénéficiaires et des ayants droits des prestations servies par l’agence
est structurellement
en déclin. Elle sera divisée par deux d’ici 2030 et s’éteindra à l’horizon
2050. Le nombre des seuls bénéficiaires du programme 174, qui constituent le noyau dur des
affiliés, décroit encore plus rapidement. Malgré les efforts de rationalisation de la gestion, les
coûts fixes de l’agence connaissent une forte inertie et l’efficience de l’activité de l’ANGDM
se dégrade tendanciellement.
Dans ces conditions, le maintien en activité de cet établissement deviendra rapidement
difficile à justifier pour gérer un
nombre réduit de dossiers. Pour qu’une transition efficace de
continuité puisse être mise en œuvre, les décisions de fond doivent être prises sans tarder.
Le scénario du maintien d’un établissement public de l’
État, dont les missions seraient
complétées, doit être écarté. Les pistes explorées à cette fin concernent en effet des missions
déjà prises en charge par d’
autres acteurs.
Un rapprochement de l’ANGDM avec la CANSSM a pu être évoqué. Toutefois, comme
la Cour le soulignait en 2016, il est également nécessaire de supprimer la CANSSM, dont
l’activité se limite aujourd’hui à la gestion d’un réseau de soins qui ne s’adresse plus
uniquement aux ressortissants du régime minier.
Il serait ainsi préférable de transférer les activités de l’agence dans deux dir
ections.
D’une part, l
a gestion des prestations du programme 174 pourrait être assurée par la
Caisse des dépôts, qui a développé une compétence dans ce domaine au titre de la gestion du
régime de retraite des mineurs.
D’autre part, l’action sanitaire et
sociale pourrait être transférée au régime général de
sécurité sociale. Cette responsabilité pourrait être assurée par les caisses situées dans les anciens
bassins miniers, avec une prise en compte des spécificités de la population des anciens mineurs.
Dès la période 2024-2027, un schéma de fermeture doit être élaboré et arrêté, de façon
à ce que les actes juridiques et techniques nécessaires interviennent en 2028 et 2029 pour
assurer ces transferts et la suppression de l’agence en 2030.
L’AGENCE NATIONALE D
E GARANTIE DES DROITS DES MINEURS (ANGDM)
7
RECOMMANDATIONS
Recommandation n° 1.
(ANGDM, 2024)
: Publier un règlement d’intervention sur les
prestations financées par le programme 174.
Recommandation n° 2.
(ANGDM, DGEC, DB, DSS, 2024) : Confier les compétences de
l’ANGDM en matière de contentieux des accidents du travail et de la maladie professionnelle
à l’agent judiciaire de l’État.
Recommandation n° 3.
(ANGDM, 2024)
: Réserver le caractère obligatoire de l’évaluation
sociale aux prestations les plus importantes.
Recommandation n° 4.
(DGEC, DB, DSS, 2024) : Confier explicitement la co-tutelle de
l’agence au ministère char
gé de la sécurité sociale.
Recommandation n° 5.
(ANGDM, DB, 2024) : Mettre un terme au versement de subventions
aux organisations syndicales sur la base de l’accord de 2007.
Recommandation n° 6.
(DGEC, DB, DSS, ANGDM, 2025) : Préparer le transfert des
activités de l’ANGDM à la Caisse des dépôts et au régime général de la sécurité sociale et un
plan de fermeture de l’agence à horizon 2030
L’AGENCE NATIONALE D
E GARANTIE DES DROITS DES MINEURS (ANGDM)
8
INTRODUCTION
Créée par la loi du 3 février 2004
1
, précisée par un décret du 23 décembre 2004
2
,
l’Agence nationale pour la garantie des droits des mineurs (ANGDM) est un établissement
public administratif dont la mission première est de garantir, au nom de l’État, les droits sociaux
des anciens mineurs et de leurs ayants droits. Elle exerce également les droits et obligations
d’employeurs vis
-à-vis des salariés encore en activité au moment de la dissolution de
Charbonnages de France, au 1
er
janvier 2008. Elle s’est par ailleurs vu confier à compter de
2012
3
la gestion de l’action sanitaire et sociale (ASS) en faveur des affiliés du régime des mines,
à la place de la Caisse autonome nationale de la sécurité sociale dans les mines (CANSSM).
Les origines de l’
ANGDM
Dans le cadre de l’arrêt programmé de l’expl
oitation du charbon en France, le « pacte
charbonnier
» de 1994 a prévu d’une part la fermeture des mines de charbon à horizon 2005 et
d’autre part le maintien de l’emploi des mineurs, essentiellement dans le cadre du congé
charbonnier de fin de carrière (CCFC), ainsi que des prestations sociales supplémentaires liées au
statut minier et diverses prestations conventionnelles. Les autres activités extractives (fer, potasse,
uranium…) ont également été mises en extinction dans des conditions similaires.
La rémunération des bénéficiaires du CCFC et la garantie des avantages spécifiques aux mineurs
étaient à partir de 1989 gérés par une association d’employeurs régie par la
loi de 1901 :
l’Association nationale pour la gestion des droits des retraités (ANGR), q
ui comptait en 2002 plus
de 170 000 ressortissants.
Cette structure associative n’apportant pas de garantie de pérennité, le choix a été fait de créer un
établissement public national, placé sous la tutelle de l’État par la loi du 3 février 2004
; l’ANGDM
a ainsi pour mission d’assumer les responsabilités de l’employeur en lieu et place des entreprises
dissoutes.
C’est un des acteurs de l’écosystème minier, avec la CANSSM, dont l’action se borne aujourd’hui
à la gestion d’un réseau de centre de santé (Filie
ris) et la Caisse des dépôts et consignations, qui
gère le régime de retraite des anciens mineurs. Les prestations maladie et AT-MP sont gérées par
la Cnam.
Si la gouvernance et le fonctionnement de l’agence ont été simplifiés, des améliorations
restent nécessaires, et ses activités doivent réexaminées (Première partie). Les progrès constatés
dans la gestion de l’agence ne doivent pas faire oublier la nécessité de faire aboutir la réflexion
sur son avenir (Deuxième partie).
1
Loi n° 2004-105 du 3 février 2004 portant création de l'Agence nationale pour la garantie des droits des
mineurs et diverses dispositions relatives aux mines.
2
Décret n°2004-1466 du 23 décembre 2004 relatif à l'agence nationale pour la garantie des droits des
mineurs.
3
Décret n° 2012-434 du 30 mars 2012 relatif au régime spécial de sécurité sociale dans les mines.
L’AGENCE NATIONALE D
E GARANTIE DES DROITS DES MINEURS (ANGDM)
9
1
UNE ACTIVITÉ COMPLEXE ET EN DECLIN, DES
ORGANISATIONS SYNDICALES TRÈS PRÉSENTES
1.1
Des conditions d’intervention dans la garantie des droits sociaux et des
prestations sanitaires et sociales à clarifier
1.1.1
Le financement de la garantie des droits sociaux et de l’action sanitaire et
sociale par des fonds publics
Les missions de l’ANGDM
Les missions exercées par l’agence auprès des anciens mineurs et de leurs ayant droit sont le fruit
de plusieurs élargissements intervenus depuis sa création.
Les droits sociaux des anciens mineurs et de leurs ayants droits
Elle prend en charge depuis sa création, les prestations délivrées aux bénéficiaires au titre des
droits sociaux des anciens mineurs et de leurs ayants droit dans le cadre d’un financement par le
programme 174 -
Énergie, climat et après-mines
, piloté par la DGEC.
Cette mission originelle de l’établissement consiste, depuis 2004, dans la garantie des droits
sociaux des anciens mineurs et de leurs ayants droit, à laquelle s’est ajoutée, à partir de 2007, la
prise en charge des obligations de l
’employeur envers les salariés encore détenteurs d’un contrat
de travail en lieu et place des exploitants ayant cessé définitivement leur activité, comme
Charbonnage de France. L’établissement assume en effet les obligations de l’employeur et toutes
les autres obligations sociales des anciennes entreprises minières ayant cessé leurs activités.
Les prestations de l’action sanitaire et sociale
Depuis 2012, l’ANGDM détermine, pour le compte du régime spécial de la sécurité sociale dans
les mines, les orientati
ons de la politique d’action sanitaire et sociale individuelle (dite ASS) au
bénéfice des ressortissants de ce régime et en assure la gestion. Depuis 2014, elle gère également
la politique de vacances et de loisirs du régime minier. Dans ce cadre, elle attribue des prestations
financées par une enveloppe attribuée à l’agence par la CANSSM, la caisse étant elle
-même
financée par une dotation de la sécurité sociale dans le cadre de la loi de financement de la sécurité
sociale (cf.
infra
).
L’agence gère près d’une centaine de prestations au titre des droits sociaux et une
vingtaine au titre de l’action sanitaire et sociale. Les bénéficiaires sont aujourd’hui en majorité
des ayants droit (conjoints survivants essentiellement). Cette population est structurellement en
décroissance.
Sur la période 2016-
2023, l’ANGDM a bénéficié de 2,4 Md€, soit en moyenne 302 M€
par an, au titre du programme 174. Selon les projections établies par l’agence, les engagements
L’AGENCE NATIONALE D
E GARANTIE DES DROITS DES MINEURS (ANGDM)
10
futurs à l’égard des ayants droits por
tant sur les prestations financées par le programme 174
4
s’établissent à
4,3
Md €.
Tableau n° 1 :
Tableau
: financement des droits sociaux par le programme 174 en € (droits sociaux)
2016
2017
2018
2019
2020
2021
2022
2023
Total
budget
388 758 477
361 780 015
336 582 242
308 339 307
283 655 491
262 522 514
242 618 751
232 289 757
Nombre de
dossiers
financés
119 082
112 669
106 026
99 834
93 510
82 997
75 546
nc
Source : ANGDM (chiffres tirés des budgets exécutés 2016-2022 et pour 2023, du budget prévisionnel).
Sur la même période, le montant total du budget alloué à l’ANGDM pour le financement
des prestations d’ASS s’est élevé à 193,3
M€ soit un montant moyen annuel de 24,1
M€.
Tableau n° 2 :
Financement de l’action sanitaire et sociale par la dotation
CANSSM en M€
2016
2017
2018
2019
2020
2021
2022
2023
Montant
M€
(budget exécuté 2016-2022 et budget
initial 2023)
26,680
27,112
26,889
26,353
21,768
20,552
21,089
22,947
Nombre de dossiers financés
39 182
39 879
36 920
35 177
30 125
26 366
34 192
nc
Source : ANGDM (chiffres tirés des budgets exécutés 2016-2022 et pour 2023, du budget prévisionnel)
En lien avec la baisse du nombre de dossiers financés (- 37% entre 2016 et 2022), les
crédits d’intervention du programme 174 ont baissé de 40
% sur la période contrôlée. Le budget
de l’ASS s’est réduit de manière moins forte (
-14
%). Cela s’explique par une baisse moins
rapide du nombre de dossiers financés par l’ASS (
-13 %)
5
.
Jusqu’à 2022, alors que l’ANGDM a été créée en 2004, le nombre précis
de bénéficiaires
n’était pas connu. L’ANGDM ne les comptabilisait qu’à travers le nombre de dossiers financés
par le programme 174 et l’ASS. Cette comptabilisation ne permettait pas d’isoler les
bénéficiaires de plusieurs aides. Des personnes physiques étaient ainsi comptées plusieurs fois
6
.
Dix-
sept ans après sa création, l’ANGDM a enfin engagé des études lui permettant
d’identifier le nombre réel de ses bénéficiaires, hors double
-compte.
Ainsi, en 2022, le nombre de bénéficiaires était de 108 460 dont :
4
Les engagements futurs ainsi définies concernent les prestations d’avantages en nature (logement et
chauffage) ainsi que les allocations de retraite anticipée et de raccordement et les allocations relatives aux
prestations de service militaire services ouvrier ainsi que le complément de ressources de retraites.
5
L’avancée en âge des ressortissants du régime minier se traduit par une diminution de la population
totale mais également par une augmentation de recours aux prestations liées au vieillissement et à la perte
d’autonomie.
6
Ainsi, un bénéficiaire de prestation ASS peut également être bénéficiaire de P174 (56,5 % en 2021 et
53,7 % en 2022 des bénéficiaires de l’agence sont à la fois P174 et affiliés
santé, et peuvent prétendre à des
prestations ASS).
L’AGENCE NATIONALE D
E GARANTIE DES DROITS DES MINEURS (ANGDM)
11
-
53,7% sont des affiliés du régime minier ayant perçu une prestation financée par le
programme 174, nombre en diminution par rapport à 2021 (elle représentait 56,5%) ;
-
17,8% sont affiliés à d’autres régimes de sécurité sociale et ont bénéficié d’une
prestation financée par le programme 174 ; cette catégorie est également en baisse
par rapport à 2021 (elle représentait 19,4%) ;
-
28,5% sont des affiliés du régime minier qui ont reçu une prestation financée par
l’ASS, ce montant étant en hausse (24% en 2021).
Tableau n° 3 :
Bén
éficiaires des prestations de l’ANGDM (programme 174 et ASS) en 2021 et 2022
Année 2021
Année 2022
Nombre de bénéficiaires
P 174
et affiliés santé
régime minier de sécurité sociale
63 172
56,5%
58 211
53,7%
Nombre de bénéficiaires
P 174
non affiliés
santé régime minier de sécurité sociale
(régimes autres)
21 724
19,4%
19 350
17,8%
Non P174
et affiliés santé régime minier de
sécurité sociale
26 856
24,0%
30 889
28,5%
Totaux
111 762
100%
108 460
100%
Source : ANGDM
Le tableau ci-dessus montre que la faible érosion du nombre total des bénéficiaires
s’explique par une évolution divergente du nombre des affiliés au programme 174, qui baisse
de 7500 unités (soit -9% en un an), et de celui des non affiliés à ce programme, qui augmente
de 4000 unités (soit +15%). Ainsi, la limitation de la baisse d’activité de l’Agence est le fruit
d’une augmentation des prestations sociales ordinaires.
Le détail de ces évolutions n’est connu que depuis peu de temps, puisque ce n’est que
t
rès récemment que l’ANGDM s’est préoccupée de distinguer les différentes populations de
bénéficiaires. Le déclin rapide du noyau dur des bénéficiaires du programme 174 est désormais
incontestable.
L’AGENCE NATIONALE D
E GARANTIE DES DROITS DES MINEURS (ANGDM)
12
1.1.2
Une population de bénéficiaires qui baissera rapidement
1.1.2.1
La
constitution d’une base de données sur les bénéficiaires
La population des bénéficiaires de l’action sanitaire et sociale et des avantages en nature
financés par le programme 174 est une population en extinction ; il n’y a plus d’entrants
7
.
Certaines prest
ations sont réversibles, au décès de l’ancien mineur, à son conjoint survivant.
L’agence connaît de façon précise le nombre de décès de ses bénéficiaires grâce à un
accord conclu en 2010 avec la CDC. En revanche, l’évolution à moyen et long terme de ses
bé
néficiaires était peu connue jusqu’à une date récente.
Une telle connaissance de l’évolution de la population des bénéficiaires a été demandée
par les tutelles dans le COP 2020-
2022, prolongé d’un an
: «
doit être remise une étude sur
l’évolution attendue
des bénéficiaires (quantitativement, qualitativement, géographiquement)
et des effectifs de l’agence (compte
-tenu des départs en retraites et de la question des
implantations ainsi que de la cartographie des métiers de l’agence)
».
L’agence s’est pour cela
dotée d’une fonction Études et a travaillé en 2021 et 2022 à la
mise en place d’une base de données sur les bénéficiaires qui croise les données existantes au
sein de l’établissement avec les prestations servies. Le volet de l’étude relatif à l’agence, qu
i
comprend une démarche de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences, une
réflexion sur les missions et sur l’organisation du travail au sein des directions et une réflexion
sur l’évolution des relations avec les bénéficiaires, est toujours en
cours.
1.1.2.2
Les projections sur l’évolution des bénéficiaires des prestations
: une division par
deux de leur nombre d’ici 2030 et par quatre d’ici 2040
Accompagnée par un cabinet d’actuariat, un statisticien et un démographe, l’agence a
lancé deux études en 20
21, l’une portant sur les projections sur les prestations financées par le
programme 174 et l’autre sur celles des bénéficiaires de l’ASS. Ces projections montrent une
diminution du nombre de bénéficiaires directs ou indirects de plus de moitié d’ici 2030,
passant
de 108 460 bénéficiaires en 2022 à 53 729 à cette date, et des trois-
quarts d’ici 2040.
Tableau n° 4 :
Projections des bénéficiaires de l’ANGDM
2022
2025
2030
2035
2040
2045
2050
108 460
83 167
53 729
35 173
22 925
14 163
7 874
Source : ANGDM
Du fait de ce déclin rapide du nombre de bénéficiaires dans un proche avenir, le maintien
au-
delà de 2030 d’un établissement public avec son personnel, ses budgets et ses implantations
7
Les derniers entrants sont les derniers mineurs en activité : les mineurs de la mine de sel de Varangéville,
en Meurthe-et-Moselle.
L’AGENCE NATIONALE D
E GARANTIE DES DROITS DES MINEURS (ANGDM)
13
ne peut être envisagé. Il convient de préparer dès maintenant un transfert des missions de
l’agence vers d’autres structures en capacité de gérer les dernières prestations jusqu’à la
disparition des bénéficiaires concernés (Cf. partie 2).
1.1.3
Les
prestations
financées
par le
programme
174 :
des
conditions
d’intervention à
clarifier, une insécurité juridique et financière liée aux
contentieux
1.1.3.1
Des prestations au régime complexe nécessitant une clarification
L’agence verse aux anciens mineurs ou à leurs conjoints survivants une centaine de
prestations (cf. annexe n°1). La plus
importante des prestations en volume est l’aide au
logement, héritière du logement gratuit des mineurs par les entreprises. Elle prend la forme
d’une prise en charge directe du loyer («
logement nature »
8
) ou d’une allocation versée aux
bénéficiaires (« logement espèces »). La deuxième dépense la plus importante correspond à la
prestation « chauffage ». Ces avantages perdurent au-
delà de la date d’entrée en retraite du
mineur et bénéficient également au conjoint survivant. Certaines prestations sont liées à des
événements particuliers et vont disparaître prochainement. Tel est le cas des montants
constitués par un contentieux engagé par les ayants droit des mineurs licenciés pour grève
en 1948 et en 1952.
Tableau n° 5 :
Prestations financées par le programme 174 (droits sociaux)
Source : ANGDM
Entre 2017 et 2023, la prestation logement en nature représente ainsi 40 % du montant
total des prestations servies par l’agence, suivie de celles du logement en espèces (24
%), du
chauffage en espèces (22 %) et des prestations de pré-retraite et assimilées (11 %).
Les droits que l’agence garantit sont d’une part ceux qui sont prévus par le statut minier
9
d’autre part les avantages conventionnels ou résultant de pratiques et d’usages, plus ou moins
formalisés, qui avaient cours dans les différentes entreprises minières ainsi que des droits prévus
8
L’agence prend ainsi en charge les loyers de 16
792 logements en 2022 en les versant directement aux
168 bailleurs avec lesquels elle a conclu une convention.
9
Le statut des mineurs est établi par le décret n° 46-1433 du 14 juin 1946 relatif au statut du personnel
des exploitations minières et assimilées
L’AGENCE NATIONALE D
E GARANTIE DES DROITS DES MINEURS (ANGDM)
14
par une trentaine de chartes sociales territoriales qui consacrent les usages en vigueur
10
. Les
droits varient d’une région à l’autre, en fonction de la substance (charbon, fer, potasse, etc
.) et
de la situation individuelle du bénéficiaire (ancienneté, qualification professionnelle, situation
familiale).
Cette dispersion des règles (cf. annexe n°2)
rend l’instruction des demandes complexe
et les critères d’attribution des prestations peu transparents. Ainsi, pour l’appréciation des
demandes portées par les anciens mineurs ou leurs conjoints survivants qui avaient quitté ou
n’avaient jamais occupé un «
logement nature
» et qui souhaitent en bénéficier, l’agence s’est
trouvée confrontée à des d
ossiers litigieux liés à des instructions qui s’écartaient des règles
issues des textes des anciens employeurs. Elle a clarifié en 2021 le droit existant, élaborant
récemment une « doctrine » sur le retour au « logement nature » (cf. annexe n°3). La même
difficulté se retrouve pour les autres prestations
11
.
Le départ à la retraite d’un certain nombre d’agents chargés de l’instruction des
demandes de prestations financées par le programme 174 représente un enjeu important pour
l’agence qui est confrontée au risque d’une perte de mémoire des réglementations dis
parates à
appliquer. Au-
delà du logement, il est nécessaire de poursuivre et d’élargir cette clarification
des règles applicables aux différentes prestations, non seulement afin de faciliter le traitement
des dossiers par les équipes de l’agence, mais égal
ement afin de mettre à la disposition des
bénéficiaires une information lisible. Un règlement des prestations relevant du programme 174
(232 M€ en 2023) pourrait ainsi être élaboré, à l’instar du règlement national d’action sanitaire
et sociale (RNASS
–
cf.
infra
) qui existe pour les prestations d’ASS (22,9 M€).
L’ANGDM
reconnait le caractère complexe des prestations financées par le programme
174 mais elle estime que celle relative au « logement nature » concentre les difficultés, les
autres étant assimilables, selon elle, à des « compléments de ressources » dont les calculs et
attributions ont été automatisés dans ses outils de gestion. Elle considère en outre que la
population éligible à ces prestations financées par le programme 174 étant en extinction, les
bénéficiaires sont identifiés et une communication plus développée aurait un impact limité si
ce n’est dans les cas particuliers de changement de logement ou de retour depuis le parc privé
vers le parc financé par l’ANGDM.
Toutefois, si la prestation r
elative à l’attribution du
« logement nature » concentre en
effet les difficultés,
l’ensemble des droits sociaux présente un tel niveau de complexité que leur
connaissance est actuellement dépendante du savoir-
faire d’agents qui vont partir en retraite
dans les prochaines années. Par ailleurs, le fait que la population concernée soit fermée ne
s’oppose pas à l’intérêt d’assurer la transparence des règles applicables aux prestations
financées par le programme 174. Les ayants droit ont un intérêt à connaître de manière
transparente les critères et modalités des droits sociaux auxquels ils peuvent prétendre.
10
Ces chartes sont annexées au décret n° 2004-1466 du 23 décembre 2004 relatif à la définition des
compétences et des missions confiées à l’ANGDM, par arrêté du 7 février 2007.
11
Ainsi, les allocations de préretraite sont particulièrement techniques à maîtriser. Elles nécessitent une
connaissance approfondie de la réglementation relative au statut des mineurs et ses développements, notamment
les protocoles d’accord et l’environnement réglementaire propre à chaque situation traitée en sus des connaissances
en matière de retraite général et de régime spécial des mineurs ainsi que des retraites complémentaires.
L’AGENCE NATIONALE D
E GARANTIE DES DROITS DES MINEURS (ANGDM)
15
De plus, dans la perspective de la fermeture à terme
de l’établissement, il est
fondamental que les conditions d’attribution de ces prestations soient non
seulement bien
définies mais également rendues publiques.
Recommandation n° 1.
(ANGDM, 2024)
: Publier un règlement d’intervention sur les
prestations financées par le programme 174.
1.1.3.2
Des contentieux qui font courir un risque juridique et financier à l’agence
1.1.3.2.1
Le contentieux de la maladie professionnelle
: une intervention de l’agence
à différents niveaux dans un contexte de conflits d’intérêts potentiels
L’agence suit, d’une part, les contentieux
(cf. annexe n°4) liés aux prestations financées
par le programme 174 (« contentieux sociaux
»), mais également, d’autre part, ceux relatifs aux
accidents du travail et maladies professionnelles (« contentieux AT-MP) des agents des
anciennes entreprises minières qui étaient encore sous contrat de travail au 1
er
janvier 2008
(date de la dissolution et de la mise en liquidation de Charbonnages de France).
Le contentieux AT-
MP se répartit entre, d’une part, les affaires que l’agence suit en
propre et, d’autre part, celles pour lesquelles elle intervient en accompagnement de l’État soit
en son nom soit en assistance de celui-ci, conformément au partage de responsabilités fixé
réglementairement
12
. Ce partage de responsabilités a donné lieu à une convention de
coopération conclue le 21 novembre 2018 par les ministres chargés des mines et du budget,
l’agent judiciaire de l’État et l’ANGDM (cf.
schéma en annexe n°4).
Les contentieux des anciens mineurs de charbon qui étaient encore sous contrat de
travail au 1
er
janvier 2008 relèvent de la responsabilité de l’agence, celle
-
ci s’étant substituée à
l’employeur à cette date. L’agence gère ces contentieux en son nom propre,
que cela concerne
la phase administrative ou contentieuse de la reconnaissance de la maladie professionnelle ainsi
que la faute inexcusable de l’employeur.
Pour les anciens mineurs qui étaient déjà retraités au 1
er
janvier 2008, l’agence traite les
dossiers de reconnaissance de maladie professionnelle et la phase de conciliation au nom de
l’État (DGEC). En ce qui concerne le contentieux de la faute inexcusable de l’employeur, le
rôle de
l’agence consiste à assister l’agent judiciaire de l’État (AJE).
Cette répartition des compétences n’est pas optimale. La nécessité de maintenir une
position unifiée de l’État impose une communication fréquente et fluide sur les affaires
concernées. À ce
t effet, l’agence multiplie les notes à la DGEC et informe régulièrement l’AJE,
ce qui constitue une charge de travail importante pour ses équipes
13
.
12
Cf article 2-11° du décret n° 2004-
1466 du 23 décembre 2004 modifié relatif à l’ANGDM et arrêté du
23 mars 2018 relatif aux missions de l’ANGDM.
13
Le service contenti
eux social de l’ANGDM est basé à Paris. Il est composé de deux juristes. Le service
accidents du travail et maladies professionnelles est basé à Freyming Merlebach et est composé de deux juristes
(dont la chef de service).
L’AGENCE NATIONALE D
E GARANTIE DES DROITS DES MINEURS (ANGDM)
16
Afin de faciliter la définition d’une position unifiée de l’État, il est recommandé de
confier à l’AJE l’intégralité des missions actuellement prises en charge par l’agence dans le
contentieux AT-
MP. À cette fin, il conviendrait que l’agence, qui dispose des archives
concernant la situation des anciens mineurs concernés par ces contentieux, transmette à l’A
JE
les renseignements nécessaires au traitement des dossiers.
Recommandation n° 2.
(ANGDM, DGEC, DB, DSS, 2024) : Confier les compétences
de l’ANGDM en matière de contentieux des accidents du travail et de la maladie
professionnelle à l’agent judiciaire de l’État.
1.1.3.2.2
Le risque juridique
: la divergence des positions entre l’ANGDM et la
CANSSM sur la reconnaissance systématique de la maladie professionnelle
relative à l’amiante
Parmi les maladies professionnelles les plus courantes chez les mineurs de charbon
figurent celles qui relèvent du tableau 30 A et B
14
du code de la sécurité sociale (CSS) relatives
aux affections professionnelles consécutives à l’inhalation de poussières d’amiante, et celles
qui relèvent du tableau 25 liées à une exposition à la silice.
Dès lors que la maladie est médicalement caractérisée, la CANSSM (depuis 2007) et la
Cnam (depuis 2015)
15
reconnaissent systématiquement les maladies professionnelles du tableau
30 A et B du CSS (cf. annexe n°4) déclarées par les anciens salariés de Charbonnages de France.
Lors de la procédure de reconnaissance de la maladie professionnelle (cf. procédure et
schéma en annexe n°4) engagée à la demande des mineurs, les caisses de sécurité sociale
interrogent ces derniers mais également l’employeur représenté par l’ANGDM. L’agence
délivre, pour les affaires qui relèvent de sa compétence propre ainsi que pour le compte de
l’État, une attestation d’exposition ou de non exposition au risque à partir des matrices
emplois/exposition léguées par Charbonnages de France et des relevés de pé
riodes et d’emplois
établis à partir des éléments de carrière du dossier individuel.
L’agence a ainsi établi
390 certificats en 2022 dont 223 mentionnent une exposition et
167 une non-exposition.
En application d’une circulaire établie en 2013 par la CANSS
M (cf. encadré suivant),
les caisses de sécurité sociale reconnaissent systématiquement l’existence de la maladie
professionnelle même lorsque l’ANGDM produit des certificats de non
-exposition. Sur le
fondement de cette circulaire, l’exposition environnementale aux poussières d’amiante au fond
de la mine est ainsi reconnue alors qu’elle n’existe pas dans le tableau des maladies
professionnelles 30 du code de la sécurité sociale.
Ses
certificats
de
non-
exposition
étant
privés
d’effet,
l’ANGDM
conteste
systématiquement au contentieux les reconnaissances de maladie professionnelle liées à
14
Conformément aux dispositions d
e l’article L.
461-1 du code de la sécurité sociale (CSS), pour être
présumée d’origine professionnelle, la maladie doit être désignée dans un tableau de maladie professionnelle et
être contractée dans les conditions mentionnée à ce tableau.
15
La CANSSM a délégué la branche maladie et accident du travail-maladie professionnelle du régime
minier à la Cnam depuis cette date.
L’AGENCE NATIONALE D
E GARANTIE DES DROITS DES MINEURS (ANGDM)
17
l’amiante dans lesquelles elle n’a pas reconnu l’exposition professionnelle et pour lesquelles
les caisses n’ont pas recueilli de témoignages attestant de l’exposition à l’ami
ante.
La circulaire n° 0624 du 24 juin 2013 de la CANSSM
En 2013, le directeur général de la CANSSM a publié une circulaire sur l
a présomption d’imputabilité de
l’affection constatée en milieu professionnelle dans le cadre de l’amiante (tableau 30 A, B et
D)
à l’attention
des services instructeurs. C
ette circulaire pose le principe d’une présomption d’imputabilité professionnelle
des pathologies de l’amiante les plus fréquemment rencontrées dans le
milieu minier (MP30 A, 30 B et 30
D) pour les mineurs ayant travaillé au fond. Il est ainsi indiqué que «
(…)
vous voudrez appliquer les
consignes figurant ci-dessous
: Dès lors que le dossier de demande de reconnaissance d’une MP tableau
30 A, 30 B ou 30 D, pour un affilié ancien mineur au fond est complet (…), l
a décision de prise en charge
est systématiquement favorable à l’affilié, par référence à la présomption d’imputabilité (…)
l’exposition
à l’amiante est avérée non seulement dans le cadre de la fonction exercée mais aussi par une contamination
par le biais
de particules circulant dans l’atmosphère
».
Le contenu de cette circulaire
est contraire à l’esprit du tableau n°
30 «
Affections professionnelles
consécutives à l’inhalation de poussières d’amiante
» qui contient une liste indicative des principaux
travaux susceptibles de provoquer ces maladies, sans comporter
de condition d’ambiance.
Aujourd’hui,
cette circulaire est toujours appliquée, même si elle a été retirée du site de la CANSSM.
Les recours effectués par l’ANGDM n’ont pas incidence sur l’ancien mineur
16
.
Toutefois, la décision obtenue dans le cadre du contentieux de la reconnaissance produit ses
effets pour le contentieux de la faute inexcusable de l’employeur, qui
correspond au
manquement de l’employeur à son obligation de sécurité pour
laquelle il a une obligation de
résultat selon les articles L452-1 et suivants du code de la sécurité sociale. La politique de
contestation systématique de l’agence vise donc à ce que les conséquences d’une éventuelle
faute inexcusable de l’employeur (FIE)
–
qui se traduit par une majoration de la rente et le
versement d’indemnités au titre des
préjudices subis
–
ne soient pas à sa charge mais imputées
au compte spécial de la sécurité sociale, c
omme c’est déjà le cas pour la rente ou le capital versé
quand une maladie professionnelle est reconnue.
La jurisprudence des juridictions de première instance est généralement favorable à
l’agence depuis 2017
17
. Ce n’est toutefois pas le cas en appel
18
. L’agence attend une décision
de la Cour de cassation, qui devrait
être rendue d’ici la fin de l’année 2023, pour déterminer si
elle continuera à contester les reconnaissances de la maladie professionnelle au titre de
l’amiante.
16
En
vertu du principe de l’indépendance des rapports entre la caisse et la victime et la caisse et
l’employeur posé par le décret n°
2009-938 du 29 juillet 2009, la contestation de la décision de prise en charge de
la maladie professionnelle par l’employeur (représenté par l’agence en son nom propre ou au nom de l’
État) ne
remet pas en cause les effets de la décision de prise en charge de la maladie professionnelle à l’égard de la victime.
C’est un contentieux entre la
c
aisse et l’agence, l’ancien mineur étant indemnisé en fonction de son taux d’IPP dès
lors que sa maladie professionnelle a été reconnue.
17
Ainsi, en 2022, le pôle social du tribunal judiciaire a rendu 87 jugements dont 70 décisions vont dans le
sens de l’agence et déclarent la décision de maladie professionnelle inopposable à l’employeur contre 16 déci
sions
qui déclarent la décision de reconnaissance de la maladie professionnelle opposable à l’employeur.
18
Dans ses jugements, la Cour d’appel de Metz indique qu’en l’absence de preuve contraire que le travail
n’a joué aucun rôle dans le développement de
la maladie, il convient de considérer que la maladie a une origine
professionnelle. En statuant ainsi, la charge de la preuve ne repose pas sur la caisse mais sur l’employeur. De plus,
dans un arrêt du 3 décembre 2020, la Cour d’appel de Metz admet une exp
osition environnementale en indiquant
que l’ANGDM «
qui admet habituellement l’exposition au risque d’inhalation des poussières d’amiante des
L’AGENCE NATIONALE D
E GARANTIE DES DROITS DES MINEURS (ANGDM)
18
1.1.3.2.3
Les risques financiers liés au contentieux de la faute inexcusable de
l’employeur engagés aprè
s la reconnaissance de la maladie professionnelle
La reconnaissance d’une faute inexcusable de l’employeur (FIE) donne droit à une
majoration de la rente de maladie professionnelle et à l’indemnisation de ses préjudices
extra-patrimoniaux (physiques, morau
x, d’agrément). Ainsi, des demandes de reconnaissance
d’une FIE sont engagées de manière quasi
-systématique par les anciens mineurs ayant obtenu
la reconnaissance d’une maladie professionnelle au titre de l’amiante
(cf. schéma annexe n° 4).
La FIE est reconnue dans la majorité des cas
19
. La caisse de sécurité sociale fait l’avance
des frais correspondant à la majoration de la rente et à l’indemnisation des préjudices,
conformément aux dispositions législatives applicables
20
, et se retourne alors contre l’ANGD
M
dans le cadre d’une action récursoire.
Pour les affaires relatives à des taux d’IPP de 5
%, la majoration étant forfaitaire,
l’ANGDM peut en déduire le montant qu’elle devra verser en fonction des contentieux perdus.
En revanche, pour les dossiers impli
quant un taux d’IPP supérieur, le calcul de la majoration
est fonction d’informations dont l’agence ne dispose pas et qui relèvent des caisses. Les
décisions de justice chiffrent le montant des préjudices à payer mais n’indiquent pas le montant
de la rente
majorée. L’agence ne peut donc pas connaître le montant à payer avant que la caisse
lui en demande le remboursement.
La majoration de rente peut être très élevée, dépassant parfois 450 000 euros pour un
dossier. Entre 2018 et fin 2022, l’agence a ainsi remboursé 3,5 M€ aux caisses
. Pour autant, les
actions récursoires peuvent être engagées avec retard. Par exemple, entre 2017 et 2020, le
montant des condamnations s’élevaient à 1,3
M€ mais fin 2020, les caisses n’avaient exercé
leur action récursoire qu’à h
auteur de 313
000 €. Cette dernière difficulté est en cours de
résolution, les caisses se montrant désormais plus régulières dans leurs actions récursoires.
Face à cette situation, l’agence provisionne des dépenses avec une incertitude qui reste
importante.
1.1.3.2.4
Un risque de conflit d’intérêts découlant de la composition des conseils
d’administration de l’ANGDM et de la CANSSM
Un des administrateurs de l’ANGDM représentant d’une organisation syndicale siège
également en tant qu’administrateur au sein de la CANS
SM et a ainsi à connaître des recours
engagés par l’agence lorsque ceux
-
ci sont discutés par le conseil d’administration de la Caisse.
Un autre administrateur de l’ANGDM est suppléant au conseil d’administration de la CANSSM
et un administrateur suppléant
à l’agence est également suppléant à la CANSSM. Lorsque
l’ANGDM saisit la commission de recours de la CANSSM, la composition paritaire de cette
électromécaniciens travaillant en taille, de sorte que les mineurs travaillant dans leur entourage mais à d’autres
fonctions subissaient nécessairement cette contamination » ; elle a également considéré que « à supposer même
que le salarié n’ait pas utilisé lui
-
même des outils ou matériels contenant de l’amiante et il est établi qu’il a travaillé
quotidiennement dans
ses sites dans lesquels il est constant qu’étaient utilisées des installations et machines
contenant de l’amiante qui en fonctionnant libéraient des fibres d’amiante
».
19
En 2021, neuf jugements sur 52 décisions rendues n’ont pas reconnu la FIE. En 2022, t
reize jugements
sur 74 décisions rendues n'ont pas reconnu la FIE.
20
Article L. 452-3, alinéa 3, du code de la sécurité sociale.
L’AGENCE NATIONALE D
E GARANTIE DES DROITS DES MINEURS (ANGDM)
19
instance aboutissant systématiquement à un désaccord, les dossiers remontent ensuite vers le
conseil d’administr
ation de la CANSSM.
Ce positionnement révèle un risque de conflit d’intérêts. Même si cette situation ne
concerne actuellement qu’un seul administrateur, elle pourrait en concerner plusieurs à l’avenir,
aucune étanchéité entre les deux entités n’étant or
ganisée au niveau de leurs administrateurs.
1.1.3.2.5
Un volume de contentieux de la maladie professionnelle en hausse
Alors que les contentieux sociaux baissent régulièrement depuis plusieurs années
(passant de 1 301 dossiers fin 2015 à 143 au 31 décembre 2022), te
l n’est pas le cas des
contentieux de la reconnaissance de la maladie professionnelle et de la faute inexcusable de
l’employeur
(cf. annexe n°4).
Ces contentieux ont presque doublé depuis 2018 (300 dossiers au 31/12/2018, 560
dossiers en 2022). Parmi ceux-ci, les dossiers de FIE augmentent régulièrement depuis 2018 (8
contentieux ; 164 en 2019 ; 192 en 2020 ; 230 en 2021 ; 244 en 2022). Le montant des
condamnations remboursées à la caisse de sécurité sociale a connu une augmentation de 995 %
en 2022 par rapport à 2018 (1,5 M€ contre 142
000 €), et une estimation du montant à payer fin
2023 de 1,8 M€.
1.1.4
La mise en œuvre d’une action sanitaire et social
e qui nécessite une réflexion
sur son évolution
1.1.4.1
Une action sanitaire et sociale orientée vers l’aide au maintien à domicile d’une
population vieillissante
La prise en charge de la compétence de l’agence en matière d’ASS s’effectue dans le
cadre du plan « Bien-vieillir
» adopté par l’agence en 2015 (
cf. annexe n° 5) et du contrat
d’objectif
s et de performance
signé avec les tutelles. Les priorités définies par l’agence sont de
favoriser le maintien à domicile d’une population vieillissante, la détection d
es situations de
fragilité et les personnes à bas revenus.
Les crédits alloués à l’ASS sont limitatifs. Le montant annuel de la dotation d’ASS
attribuée à l’agence
via
la CANSSM est déterminée, dans le cadre de l’enveloppe pluriannuelle
définie dans la COG
de cette caisse, par référence au montant du budget initial de l’année
précédente et par l’application d’un coefficient fixé par arrêté des ministres chargé de la sécurité
sociale et du budget, établi en fonction de l’évolution annuelle du nombre de bénéf
iciaires du
régime minier et du taux d’inflation figurant dans la loi de finances
21
.
Les prestations sont réparties dans quatre sous-sections budgétaires correspondant à des
risques : le 22 B
22
, les accidents du travail et la maladie professionnelle, la maladie et la
21
Cf. décret n° 2022-
41 du 17 janvier 2022 modifiant l’article 219 du décret n°
46-2769 du 27 novembre
1946 portant organisation de la sécurité sociale dans les mines.
22
Les aides du 22b correspondent aux prestations d’aide au transport et au cures thermale
s anciennement
définies par l’article 22B du décret du 24 décembre 1992 supprimé par le décret du 31 décembre 2009
L’AGENCE NATIONALE D
E GARANTIE DES DROITS DES MINEURS (ANGDM)
20
vieillesse qui inclue également la politique vacances loisirs (PVL). Une vingtaine de prestations
d’action sanitaire et sociale sont ainsi financées
(cf. annexe n° 6).
La liste des prestations ouvertes aux affiliés du régime minier et les conditions
d’éligibilité sont définies par un règlement national de l’action sanitaire et sociale (RNASS),
révisable selon les orientations et priorités définies par le conseil d’administration.
Sur la période 2016-
2023, les prestations de l’action sanitaire et
sociale consommées
(2016-2022) et programmées (2023) représentent un montant total de 193,3
M€. Les prestations
de la branche vieillesse représente 72 % de ce montant, la politique vacances loisirs et la
branche maladie 11 % chacune, et les prestations du 22B, 6 %.
La prestation d’aide
-ménagère à domicile (branche vieillesse) constitue le volume le
plus important des aides attribuées aux bénéficiaires, avec un montant total de 104,2 M€ sur la
période 2016 à 2022.
Le transfert des compétences depuis 2014 en
matière de politique de vacances ne s’est
pas accompagné d’un transfert des éléments immobiliers. L’équipement au cœur de la politique
de vacances de l’ANGDM est constitué d’un centre de vacances à Saint
-Gildas dont le
propriétaire reste la CANSSM. La per
sistance sur une durée aussi longue (dix ans) d’une
utilisation de ce centre de vacances dans le cadre d’un prêt à usage alors que l’équipement
concerné représente l’outil permettant la mise en œuvre des séjours longs proposés par
l’ANGDM est révélateur du
caractère incomplet du transfert d’un certain nombre de
compétences à l’agence par la caisse
(cf. annexe n°7).
1.1.4.2
L’action sanitaire et sociale du régime minier
: des prestations plus diversifiées et
plus généreuses que celles du régime général
L’ASS gérée par l’agence est composée de prestations plus diversifiées et globalement
plus généreuses que le régime général ; elle comporte en outre des prestations spécifiques,
comme l’aide aux frais de transport chez un professionnel, ou les frais de transport et
d’hébergement dans le cadre des cures thermales. L’aide aux proches aidants ainsi que les dons
aux centenaires, les conseils en ergothérapie et la politique de vacances et de loisirs figurent
également parmi les prestations spécifiques offertes aux affiliés du régime minier.
De plus, les prestations donnent lieu à l’élaboration de plans d’aide plus généreux que
ceux du régime général, en nombre d’heures prescrites et en montant de l’aide
23
. Le montant
moyen versé par bénéficiaire augmente alors que le nombre de bénéficiaires diminue : ainsi,
entre 2016 et 2021, le nombre de bénéficiaires est passé de 39 182 à 26 366, alors que sur la
même période le montant moyen par bénéficiaires a augmenté de 681
€ à 779 €. Un élément
conjoncturel explique la baisse du montan
t moyen en 2022, en lien avec l’augmentation du
nombre de bénéficiaires durant cette année, les administrateurs ayant décidé d’ouvrir une aide
23
Ainsi, par exemple, l’aide
-
ménagère à domicile donne lieu à soutien jusqu’à 20h/mois pour une personne seule
et 30h/mois s’il y a plusieurs
occupants alors que la pratique de la Cnav se limite à des plans de 8 à 14h/mois
suivant l’état de santé du demandeur. Autre exemple
: les plans d’aides personnalisés de la
Cnav sont plafonnés à
3000 € par mois y compris la participation de l’assuré et à
1
800€ pour les plans non urgents
; aucun plafond de ce
type n’existe dans le régime minier dans lequel les affiliés peuvent cumuler plusieurs types d’aides
.
L’AGENCE NATIONALE D
E GARANTIE DES DROITS DES MINEURS (ANGDM)
21
exceptionnelle de 75 € aux affiliés ayant de bas revenus pour un montant égal aux crédits non
consommés en fin d’
exercice (cf.
infra
).
Tableau n° 6 :
Montant moyen par bénéficiaire (ASS hors PVL)
2016
2017
2018
2019
2020
2021
2022
Montant €
26 680 396
27 112 469
26 889 533
26 353 076
21 768 557
20 552 056
21 089 919
Bénéficiaires
39 182
39 879
36 920
35 177
30 125
26 366
34 192
Montant moyen
€
681
680
728
749
723
779
617
Source
: à partir des chiffres de l’ANGDM
1.1.4.3
Une sous-
consommation structurelle des prestations de l’ASS
À l’exception de l’année 2018, marquée par une surconsommation conjoncturelle des
crédits de l’ASS, les
actions de l’ASS donnent lieu à une sous
-consommation annuelle des
crédits d’un certain nombre de prestations sur toute la période contrôlée. La pandémie a accru
la sous-
consommation mais n’en est pas le facteur explicatif. La tendance à la
sous-consommation des prestations préexistait à la crise sanitaire et continue à se constater dans
les budgets 2021 et 2022. Cette sous-
consommation structurelle conduit à s’interroger sur
l’adaptation de cette politique aux réels besoins des bénéficiaires.
La possibili
té de reporter d’une année sur l’autre les crédits non consommés qui figurait
dans la COG 2018-2021
24
de la caisse permettait de masquer quelque peu cette sous-
consommation. Ainsi, un montant de crédits d’intervention de 2,1 M€ (CP), correspondant aux
crédits des prestations individuelles non consommés en 2019 et en 2020 a été reporté dans le
budget 2021 de l’ASS. En 2022, à nouveau confrontés à une prévision de sous
-consommation
des prestations de l’ASS, les administrateurs ont décidé d’octroyer une aide fi
nancière à
l’ensemble des affiliés ayant des bas revenus (cf
.
supra
). La nouvelle COG a rendu le
mécanisme du report non automatique puisqu’il faut désormais obtenir l’accord préalable des
deux conseils d’administration (celui de l’agence et de la CANSSM)
et de la direction de la
sécurité sociale pour reporter les crédits.
De plus, la fongibilité de certaines aides est toujours utilisée (report des crédits des
prestations appartenant à la même branche), masquant le manque d’attractivité d’un certain
nombre de prestations. Ainsi, les crédits des prestations du 22B, en sous-consommation
chronique (aide au transport et cures) sont régulièrement utilisées pour abonder les crédits de
la branche maladie. De même, les crédits de la politique de vacances et de loisirs sont utilisés
pour augmenter le montant des aides de la branche vieillesse.
Prestation la plus importante en volume, l’aide
-ménagère à domicile représente un
niveau de consommation des crédits de 12,8 M€ en 2022 contre 14,6 M€ dans le budget initial.
24
La COG 2018-2021 stipule que «
chaque année, après clôture des comptes de la CANSSM, les crédits
limitatifs qu’elle n’a pas consommé au titre de l’année N
-
1 peuvent donner lieu à report sur l’exercice suivant
afin d’être affectés à des dépenses à caractère non pérenne. Ces crédits augmentent à due concurrence le montant
des autorisations de dépenses
de l’exercice N. Ils donnent lieu à présentation d’un budget rectificatif au conseil
d’administration
».
L’AGENCE NATIONALE D
E GARANTIE DES DROITS DES MINEURS (ANGDM)
22
La sous-
consommation de cette prestation s’explique selon l’agence par la baisse du nombre
des bénéficiaires et le vieillissement de la population qui bascule dans l’accompagnement
départemental au titre de
l’allocation personnalisée d’autonomie (APA
25
), mais également par
les difficultés des associations à recruter du personnel.
Confrontés à la sous-
consommation persistante d’un grand nombre de prestations,
l’agence n’a pas engagé de réflexion sur sa politique d’action sanitaire et sociale. Pourtant, la
nécessité d’engager une telle réflexion a été mentionnée à plusieurs reprises.
À la demande des organisations syndicales, un audit avait été demandé en 2020 aux
administrations centrales. Cet audit, qui devait comporter un volet consacré à l’analyse des
besoins, aurait pu être le prélude à cette réflexion, mais après avoir été annoncé par les tutelles,
il n’a finalement pas été conduit
(cf. annexe n° 8).
Cette absence d’audit a conduit le conseil d’administration de l’agence à internaliser la
démarche, le 26 novembre 2020. Réunis en séminaire le 6 juillet et le 21 octobre 2021, les
administrateurs ont pris connaissance des éléments rétrospectifs sur l’utilisation de l’ASS
depuis 2015 et d’une projection de 2022 à 2025. Ces travaux ont donné lieu à des conclu
sions
arrêtées par les administrateurs le 30 novembre 2021: confirmation de la priorité à accorder à
l’aide au maintien à domicile (à travers les prestations d’aide à domicile, de portage des repas,
téléalarme et aide au retour à domicile après hospitalisation), nécessité de continuer à favoriser
les affiliés à bas revenus, caractère suffisant du nombre des prestations et nécessité de ne pas
modifier
« trop profondément le RNASS
» afin de garantir une information efficace des
bénéficiaires, nécessité de conforter le rôle clé des assistantes sociales, maintien de la politique
vacances et loisirs avec une attention aux actions de proximité et amélioration de la coordination
entre l’action sociale individuelle et collective
.
Ces réflexions internes et la définition des
priorités par les administrateurs ne sauraient constituer la réflexion de fond sur l’articulation
entre les prestations figurant dans le RNASS et les besoins de la population minière.
En septembre 2022, le même questionnement surgit à nouveau lors de la réunion du
CNASS durant laquelle le président de l’agence a demandé aux administrateurs «
un retour
rapide » pour «
des aides ponctuelles comme pour des modifications pérennes à prévoir dans
le RNASS
». Lors de la réunion du conseil d’administration d’
octobre 2022, les administrateurs
et le directeur général conviennent de la nécessité d’engager une réflexion de fond sur le sujet
mais sans la mettre en œuvre.
L’ANGDM
indique mettre en place des démarches afin de parvenir à un pilotage plus
fin des crédits d’ASS
(base de données prospective, institution d’une réserve de sécurité de 6 à
7%, ajustement du RNASS validé par le CA de l’établissement le 16 juin 2023, rapprochement
d’autres régimes pour étudier
comment attei
ndre une consommation des crédits d’ASS de plus
de 90%).
25
L'APA est financée par les départements et sert à payer soit les dépenses nécessaires pour rester au
domicile, soit le tarif dépendance de l'établissement médico-social (exemple : Ehpad) pour personnes âgées
dépendantes. L’aide ménagère à domicile est incompatible avec l’APA, selon la décision prise par l’agence.
L’AGENCE NATIONALE D
E GARANTIE DES DROITS DES MINEURS (ANGDM)
23
1.1.4.4
Un accompagnement social des bénéficiaires à repenser dans le cadre de la
perspective de fermeture de l’agence
En plus des crédits affectés aux prestations individuelles, l’agence reçoi
t des crédits pour
financer les emplois des assistantes sociales, celles-
ci mettant en œuvre l’accompagnement
social au titre de l’ASS. L’effectif des assistantes sociales, en personnes physiques, est en baisse
sur la période. Malgré cette baisse, l’effect
if reste conséquent et se traduit par un coût de gestion
de l’ASS par prestation très élevé. L’intervention des assistantes sociales ne porte pas que sur
l’identification des prestations à servir aux bénéficiaires en fonction de leur situation. Elle
s’inscrit dans le cadre plus large de l’accès aux droits des patients, l’accès à l’aide, la prévention
de la perte d’autonomie et le repérage des publics vulnérables, ce qui se traduit par un
accompagnement social personnalisé des bénéficiaires et notamment par des visites à domicile.
Le coût que représente le réseau des assistantes sociales place l’ASS du régime minier
à un niveau très élevé de coûts de gestion, la masse salariale représentant 13% du montant des
prestations individuelles servies aux bénéficiaires.
Tableau n° 7 :
Part du coût salarial des assistantes sociales dans le montant des prestations d’ASS
(hors PVL)
2016
2017
2018
2019
2020
2021
2022
Effectifs
64
62
57
53
52
49
47
Masse salariale
3 303 244
3 282 054
3 014 492
2 793 008
2 757 730
2 560 044
2 527 160
Montant des prestations
(hors vacances et loisirs)
23 671 223
24 175 956
23 944 057
23 445 254
20 047 350
18 279 416
18 752 206
% masse salariale/
prestations
14%
14%
13%
12%
14%
14%
13%
Source
: Cour des comptes à partir des chiffres de l’ANGDM
Les coûts de gestion élevés de l’ASS justifient que l’agence mutualise son réseau
d’assistantes sociales avec les autres régimes. Cette évolution est d’autant plus nécessaire dans
la perspective de la préparation d’un plan de fermeture (cf.
infra
).
La mutu
alisation des assistantes sociales est d’ores et déjà prévue dans le cadre de la
convention conclue par l’agence avec la CANSSM. Ce partenariat prévoit l’intervention de ses
assistantes sociales au bénéfice de l’ensemble des patients des établissements du
réseau Filieris,
y compris la population non minière. Cette démarche doit être encouragée.
L’agence est par ailleurs partie prenante du groupement inter
-régime de coopération
sociale et médico-sociale Atout prévention Rhône-Alpes, créé en 2012. Dans ce cadre, le
service social de l’agence effectuait des évaluations sociales pour le compte de l’inter
-régime,
contre rémunération
26
.
Depuis la fin de l’année 2022, la diminution du nombre d’assistantes
sociales sur le secteur concerné a conduit à mettre un terme
à ces évaluations mais l’agence
reste membre du groupement.
26
En moyenne 360 évaluations par an, chaque évaluation étant rémunérée à 122
€ en 2022.
L’AGENCE
NATIONALE DE GARANTIE DES DROITS DES MINEURS (ANGDM)
24
En sens inverse, le recours à des partenariats avec des tiers permettrait à l’agence de
couvrir des zones géographiques dans lesquelles le nombre de ses ressortissants ne justifie pas
l’existence d’une implantation permanente. Elle envisage plusieurs solutions
pour cela : le
conventionnement avec des structures évaluatrices, le partenariat avec des assistantes sociales
libérales (ce qui est en cours à l’échelle d’un seul territoire –
Pau
–
actuellement) et le
rapprochement avec d’autres structures telles que les départements et les centres communaux
d’action sociale notamment.
Par ailleurs, il convient également que l’agence rationalise davantage l’évaluation
sociale, qui permet d’appréhender la situation globale d’un bénéficiaire (son niveau
d’isolement, son état de dépendance, son habitat etc.…) conduite par les assistantes sociales.
En imposant dans son RNASS la mise en place préalable d’une évaluation sociale pour un grand
nombre de prestations,
alors que la nature d’un certain nombre d’entre elles ne le justifie pas,
l’agence mobilise son réseau de façon trop intense tout en perdant en efficacité.
Il est ainsi recommandé à l’agence de réduire la liste des prestations nécessitant une
évaluation s
ociale préalable. L’agence indique être ouverte à une réflexion en ce sens et
considère que lorsque le bénéficiaire est déjà connu du service social, certaines prestations
pourraient prévoir une évaluation sociale moins approfondie et plus brève et ajoute que
certaines évaluations pourraient aussi être réalisées par d’autres personnes que les assistantes
sociales. L’agence est invitée à faire preuve de davantage de détermination dans son approche
et ne pas lier l’obligation d’une évaluation sociale au carac
tère connu ou non du bénéficiaire
lorsque la nature de la prestation ne le justifie pas.
Recommandation n° 3.
(ANGDM, 2024) : Réserver le caractère obligatoire de
l’évaluation sociale aux prestations les plus importantes
.
1.2
Une organisation qui peut encore être améliorée
1.2.1
Des dispositions règlementaires obsolètes
La tutelle des ministres chargés des mines et du budget est exercée respectivement par
la direction générale de l’énergie et du climat (DGEC) et par la direction du budget (DB)
27
. En
outre, la direction de la sécurité soc
iale (DSS) et la direction de l’habitat, de l’urbanisme et des
paysages (DHUP) sont représentées au conseil d’administration de l’agence.
27
L’article 9 du décret du 23 décembre 2004 vise, de manière obsolète, le directeur des ressources
énergétiques et minérales. De même, le rôle de commissaire du Gouvernement est exercé dans les faits par le sous-
directeur des marchés, de l’énergie et des aff
aires sociales.
L’AGENCE NATIONALE D
E GARANTIE DES DROITS DES MINEURS (ANGDM)
25
La DSS est
de facto
considérée comme une administration de tutelle par l’agence
28
. Au
demeurant, le ministère chargé de la sécurité sociale est amené à jouer un rôle dans la définition
des missions de l’agence
29
.
À l’inverse, il apparaît que la DHUP n’est presque jamais représentée aux conseils
d’administration de l’ANGDM, dont l’action en matière de logement n’interfère pa
s avec les
dispositifs qu’elle pilote.
Les dispositions règlementaires devraient être revues, afin que le ministère chargé de la
sécurité sociale exerce la cotutelle de l’agence
30
et que la DHUP ne soit plus représentée au
conseil d’administration.
Par ail
leurs, comme l’activité de l’ANGDM est essentiellement sociale, la présence de
la DGEC parmi les tutelles ne s’explique désormais plus que par des raisons historiques.
Toutefois, supprimer dès aujourd’hui la tutelle de la DGEC rendrait nécessaire
une modification
de la structure budgétaire, sans grande utilité transitoire au regard de la préparation de la
fermeture de l’agence, qui doit être privilégiée.
Par ailleurs, la composition du conseil d’administration devrait être actualisée. Le décret
du 23 décembre 2004 mentionne encore parmi les administrateurs de l’agence
:
-
le directeur des ressources énergétiques et minérales, poste
qui n’existe plus sous ce
tte
dénomination ;
-
le président de la chambre syndicale des industries minières, aujourd’hui dissoute (le
poste d’administrateur est donc vacant)
;
-
le président de Charbonnages de France, dont le poste a été dévolu à la liquidation de
l’entreprise à la PDG
puis à la DRH du bureau de recherche géologique et minier
(BRGM), cette dernière, aujourd’hui à la retraite, occupant toujours ce siège
31
;
-
le président de la société des mines de potasse d’Alsace (MDPA), dont le poste est
aujourd’hui occupé par la liquida
trice de cette entreprise, qui a vocation à disparaître ;
-
le président du conseil d’administration de la CANSSM, dont l’avenir est incertain
32
.
Une actualisation des dispositions règlementaires permettrait notamment de remédier à
la vacance créée par la dissolution de la chambre syndicale des industries minières. Elle serait
28
À titre d’exemple, le courrier du 24 juillet 2020 par lequel le directeur général présente des pistes des
simplification de l’organisation de l’agence (budget unique) est adressé par le directeur général à la DB, à la DGEC
mais aussi à la
DSS (ainsi qu’à la DGFiP). En retour, le courrier de la DGEC du 8 juillet 2022 validant la
prorogation du COP de l’agence émane de la DGEC, de la DB et de la DSS.
29
Le décret du 23 décembre 2004 permet ainsi au ministre chargé de la sécurité sociale de demander
l’inscription d’un sujet à l’ordre du jour du conseil d’administration (article 10) et lui confère un rôle de proposition
dans la désignation du président (article
9) et du directeur général (article 13) de l’agence (conjointement avec le
ministre chargé des mines). En outre, le décret du 27 novembre 1946 portant organisation de la sécurité sociale
dans les mines (article 218) prévoit l’approbation du règlement national d’action sociale et sanitaire par les deux
ministres de tutelle de l’agence mais
également par le ministre chargé de la sécurité sociale.
30
À titre d’exemple, l’Enim
, organisme chargé du régime spécial de sécurité sociale des marins, est placé
sous la tutelle des ministres chargés de la mer, de la sécurité sociale et du budget (article 1
er
du décret n° 2010-
1009 du 30 août 2010.
31
S’agissant de Charbonnages de France c
omme des MDPA, le décret précise que leur siège échoie à une
personnalité qualifiée désignée par le Gouvernement après la cessation d’activité de ces entreprises.
32
La suppression de la CANSSM, déjà envisagée en 2012, a été recommandée par la Cour dans son
rapport sur l’application des lois de financement de la sécurité sociale de 2016. Une réflexion est en cours en vue
d’un rapprochement avec la Cnam, selon des modalités qui restent à définir.
L’AGENCE NATIONALE D
E GARANTIE DES DROITS DES MINEURS (ANGDM)
26
aussi l’occasion de donner suite à la recommandation formulée par la Cour en 2014, tendant à
assurer que les représentants de l’État disposent de la majorité des voix au sein du conseil
d’administration
33
et de remédier aux autres lacunes alors relevées (absence de disposition
applicable en cas d’
empêchement du président,
ni d’interdiction formalisée de nommer à la
présidence un bénéficiaire du régime minier).
Recommandation n° 4.
(DGEC, DB, DSS, 2024) : Confier explicitement la co-tutelle
de l’agence au ministère chargé de la sécurité sociale.
1.2.2
Une comitologie qui demeure importante malgré des améliorations
1.2.2.1
Une comitologie toujours importante
Des mesures ont visé à remédier au manque d’efficacité du conseil d’administration
relevé par la Cour en 2014 :
-
le décret du 28 décembre 2017 a modifié les compétences respectives du président et du
directeur général, pour donner à ce dernier la capacité de décider d’engager des actions
en justice ;
-
entre 2019 et 2022, trois délibérations ont précisé les seuils de délégation du conseil
d’administration au directeur général, dans le sens d’une plus grande responsabilité de
ce dernier ;
-
par ailleurs, le comité d’audit prévu par le décret de décembre 2004 mais dont la Cour
observait en 2014 qu’il n’avait pas encore été mis en place, l’a finalement été en 2019.
Pour autant, le nombre d’instances n’a pas été substantiellement réduit, même si leur
fonctionnement semble désormais plus fluide. Les deux commissions consultatives prévues par
le règlement intérieur du conseil d’administration
34
, la commission nationale d’action sanitaire
et sociale (Cnass) et la commission nationale des prestations et des relations avec les ayants
droit (Coprad), n’ont pas connu de modification subs
tantielle. Elles ont essentiellement un rôle
préparatoire aux réunions du conseil d’administration et permettent d’alléger ces dernières.
Deux représentants de chaque syndicat sont généralement présents mais l’État n’est le
plus souvent représenté que par
la DGEC s’agissant de la Coprad ou par la DSS s’agissant de
la Cnass et par le contrôleur budgétaire. Les personnalités qualifiées sont quant à elle rarement
présentes.
33
Dans les faits, cette situation n’est généralement pas bloq
uante, les personnalités qualifiées votant
habituellement comme les représentants de l’État. En outre, le décret du 23 décembre 2004 (art.12) confère au
commissaire du Gouvernement et au contrôleur budgétaire un pouvoir d’opposition aux délibérations adopt
ées par
le conseil d’administration.
34
Ces deux commissions sont présidées par le président du CA et comprennent les mêmes représentants
de l’État et les mêmes personnalités qualifiées, mais deux représentants par organisation syndicale. Le directeur
géné
ral de l’agence, accompagné le cas échéant des directeurs compétents, et l’agent comptable assistent de droit
aux réunions.
L’AGENCE NATIONALE D
E GARANTIE DES DROITS DES MINEURS (ANGDM)
27
S’agissant de la Cnass, la modification du règlement intérieur du CA au 1
er
janvier 2018
a prévu des règles de vote permettant d’assurer une majorité aux représentants de l’État
35
. Une
telle
règle n’est pas prévue s’agissant de la Coprad.
La Coprad et la Cnass se réunissent chacune habituellement cinq fois par an, avant les
réunions du CA. L
’agence pourrait fusionner ces deux commissions. Outre le gain administratif
qu’une telle mesure représenterait, elle aurait des conséquences pratiques, en réduisant la
nécessité de déplacement des administrateurs. Le cas échéant, la composition de l’insta
nce
unique ainsi créée pourrait être ajustée afin de permettre aux organisations syndicales de
désigner des représentants ayant une connaissance suffisante des sujets abordés. Incidemment,
une réduction du nombre de réunions des instances nationales permettrait une économie au titre
des remboursements aux administrateurs.
Une prise en charge coûteuse et chronophage des frais de déplacement et d’hébergement
L’agence prend en charge les frais de déplacement, de repas et d’hébergement exposés par les
représentants
des organisations syndicales dans le cadre de réunions qu’elle organise, que ce soit au titre des instances
nationales ou des commissions territoriales
36
. Compte tenu de l’organisation géographique de l’agence, ces
réunions donnent lieu à des remboursement importants.
En 2022, les services de l’agence ont traité 226 demandes de remboursement à 55 personnes différentes,
pour des montants allant de moins de 1
€
à plus de 800
€
et un total de 37 819,77
€
37
.
Par ailleurs, si le règlement intérieur prévoit que le remboursement des frais de déplacement se fait sur la
base du tarif SNCF en 2
ème
classe, les administrateurs voyagent fréquemment en 1
ère
classe, l’état de
remboursement correspondant précisant que «
le prix est supérieur en 2
nd
». Pour certains administrateurs,
cette configuration tarifaire inhabituelle semble même systématique.
A contrario
, le président de l’agence
voyage systématiquement en 2
nde
classe.
En
revanche, la commission du fonds national d’aide et de secours a été supprimée. Ce
fonds (Fnas), historiquement alimenté par une participation volontaire des mineurs, n’est
aujourd’hui plus alimenté et le
reliquat
38
est utilisé
pour aider les ressortissants de l’agence
s’installant en Ehpad à payer la garantie demandée par les établisseme
nts
39
. Il est désormais
géré par la Cnass.
Le comité d’histoire existe toujours mais ne représente un enjeu ni en termes budgétaires
ni au regard de la charge de travail pour l’agence. Enfin, la commission de recours et de
conciliation, qui a pour mission de traiter «
des dossiers individuels des ayants droits qui
n’entrent pas dans le strict respect de la réglementation
» existe toujours. Ses décisions
35
Aux termes de cette règle, les OS disposent d’une voix chacune, quelle que soit le nombre de leurs
représentants présents, le nomb
re de voix exprimée au nom de l’État est toujours égal à 4 et les PQ absente peuvent
donner mandat à une autre PQ.
36
La prise en charge est prévue par référence aux règles applicables aux agents de l’État. Toutefois, une
prise en charge forfaitaire des f
rais d’hébergement (115,75 €) est prévue pour la participation au conseil
d’administration, aux commissions nationales (Cnass et Coprad), au comité d’audit et aux groupes de travail, sur
simple présentation de la feuille d’émargement et sans justificatif.
37
Avant la crise sanitaire, les remboursements de frais liés à la participation à des réunions atteignaient
entre 48 000 et 68
000 € par an
. Compte tenu du recours accru à la visioconférence, ce montant a été réduit à
21 166,49 euros en 2020 et 11 838,38 euros en 2021.
38
37 992 euros au 31 décembre 2022.
39
Cette garantie est récupérée par l’agence au moment du décès du résident.
L’AGENCE NATIONALE D
E GARANTIE DES DROITS DES MINEURS (ANGDM)
28
conduisent dans les faits rarement à remettre en question la position de l’administration, et les
exceptio
ns ainsi accordées sont d’ampleur limitée.
1.2.2.2
Des commissions territoriales moins décisionnaires mais qui se réunissent
toujours fréquemment
La réforme du règlement intérieur du CA entrée en vigueur le 1
er
janvier 2018 a
remplacé les cinq comités locaux par quatre commissions territoriales (Nord, Est
–
correspondant aux anciens comités locaux Lorraine et Alsace
–
, Centre et Sud). Comme avant
2018, les commissions sont composées de représentants des organisations syndicales et
présidées par un représentant de
l’agence.
Les commissions territoriales (CT) sont aujourd’hui chargées
:
-
de suivre l’action de l’agence
ainsi que les droits locaux et usuels du logement nature,
l’évolution du patrimoine immobilier et la politique de réhabilitation, les demandes
d’adapt
ation des logements et les conventions passées avec les bailleurs, les règles
d’attribution des prestations liées au logement en nature et la politique des bailleurs
;
-
d’étudier et de décider de l’attribution des dossiers de demande d’aides et de secours
individuels de la gestion vieillesse et AT/MP.
La révision de 2018 a resserré les compétences des CT, en restreignant leur pouvoir de
décision. Depuis la modification du RNASS intervenue en 2017, les aides financières sont
soumises à un barème. Dans les faits, les commissions territoriales ne déterminent donc plus le
montant des aides à attribuer mais sont informées
a posteriori
, avec un droit d’évocation leur
permettant de modifier à la marge certains montants. Les CT restent compétentes pour
l’attribution d’aides exceptionnelles, rares en pratique.
Les CT, plus nombreuses que les directions régionales de l’agence
40
, se réunissent au
moins quatre fois par an. Dans la pratique, certaines se réunissent plus souvent
41
.
Ces réunions, qui ont une fonction essentiellement informative, mobilisent assez
fortement les effectifs de l’agence. Par exemple, la réunion de la CT Nord du 24 mai 2022 a
réuni dix représentants de l’agence et douze représentants des organisations syndicales.
L’agence pourrait chercher à limiter le nombre de ces réunions dont l’organisation
entraîne des coûts de gestion liés au remboursement des frais de déplacement et de restauration
des participants.
1.2.3
Une recherche de l’organisation optimale
L’organisation territoriale de l’ANGDM a été adaptée. Avant le transfert de l’activité
d’ASS, l’agence avait mis en place, depuis 2008, une organisation décentralisée autour de
40
La direction régionale Grand Sud doit ainsi organiser les réunions des commissions territoriales Centre
et Sud.
41
En 2022, 4 réunions pour les CT Centre et Sud et 7 pour les CT Nord et Est. Le nombre de réunions
était sensiblement plus important avant la crise sanitaire (une dizaine par an pour la commission Nord).
L’AGENCE NATIONALE D
E GARANTIE DES DROITS DES MINEURS (ANGDM)
29
quatre délégations régionales (Alsace, Centre-Midi, Lorraine, Nord-Pas-de-Calais). À partir de
2012, une direction de l’action sanitaire et sociale (Dass) a été créée, avec quatre pôles (Nord,
Sud, Est et Centre).
À la suite des observations de la Cour, cette organisation a été simplifiée par la création
de directions régionales cha
rgées de mettre en œuvre dans leur circonscription les missions de
l’agence relevant tant du programme 174 que de l’ASS, en lieu et place respectivement des
anciennes délégations régionales et des pôles régionaux de la Dass. La direction régionale
Grand Sud a ainsi été créée au 1
er
décembre 2017, la direction Est au 1
er
mai 2018 et la direction
Nord au 1
er
février 2020.
La direction régionale Grand Sud a une compétence géographique particulièrement
étendue, puisqu’elle couvre 50 départements. La direction N
ord concentre son activité sur le
bassin houiller du Nord-Pas-de-Calais, avec toutefois une implantation dans le Maine-et-Loire
(ardoisières). La direction Est apparaît plus concentrée (13 départements, mais des
implantations essentiellement dans le nord de la Lorraine).
De même, l’organigramme a notamment connu, depuis 2016, les évolutions suivantes
:
-
en 2016, la création de la direction de la règlementation, du service des prestation et du
logement (DRSPL), par regroupement de deux directions, puis, en 2019, le rattachement
du suivi de la règlementation à la direction juridique et, en 2021, la création de trois
directions déléguées au sein de la DRSPL ;
-
en 2016, la scission de la direction des ressources humaines et de l’informatique en deux
directions d
istinctes, faisant écho aux difficultés relevées par la Cour s’agissant de la
conduite des chantiers informatiques et de la gestion des ressources humaines ;
-
en 2019, la création d’un poste de délégué à la transformation numérique, chargé
d’œuvrer à l’amélioration de la qualité, du service rendu par le système d’information
et au développement de nouveaux services aux bénéficiaires de prestations ;
-
en 2020, la création d’une mission «
études et de la prospective », ayant pour fonction
de «
mieux connaître
le profil des bénéficiaires (…)
e
t l’usage des prestations payées
par l’agence
» ;
-
en 2020, la création d’un poste autonome de contrôleur de gestion, distinct de celui de
responsable qualité.
1.2.4
Les contrats d’objectifs et de performance (COP)
Depuis sa créat
ion en 2004, l’agence n’a signé que trois contrats d’objectifs et de
performance (COP) avec l’État, plusieurs années s’écoulant entre l’échéance d’un contrat et la
conclusion du suivant
42
. En outre, leur signature plusieurs mois après le début la période
couverte en réduit substantiellement la portée.
42
Le COP entre l’agence et l’État n’a été conclu qu’en février 2007 alors qu’il devait couvrir la période
2006-
2008. Comme le soulignait la Cour en 2014, son renouvellement s’est fait attendre et n’avait pas encore été
signé au moment de son enquête. Le COP suivant n’a été adopté qu’en décembre 2015, pour couvrir la péri
ode
2015-2018. Le suivant a été signé en août 2020 pour la période 2020-2022.
L’AGENCE NATIONALE D
E GARANTIE DES DROITS DES MINEURS (ANGDM)
30
Conclu en août 2020, le COP pour la période 2020-
2022, a vu sa mise en œuvre
perturbée par les conséquences de la crise sanitaire. À la demande du directeur général, sa
validité a été prorogée d’un an.
Une con
séquence importante de cette prorogation a été le décalage d’un an de la remise
aux tutelles de l’étude attendue sur l’évolution des bénéficiaires et de l’agence, qui devait
«
permettre une réflexion dans le cadre du prochain COP
». Ce décalage a repoussé toute prise
de décision (cf.
infra
).
S’agissant du prochain COP, il sera important qu’il prenne en compte la nécessité de
préparer un plan de fermeture de l’agence.
1.3
La place atypique des organisations syndicales
1.3.1
Rôle et financement
Comme le relevait la Cour dans ses observations définitives de 2014, la gouvernance de
l’agence place les organisations syndicales (OS) dans une situation atypique de représentantes
des bénéficiaires, dont les intérêts ne coïncident pas nécessairement avec ceux de
l’établissement public qu’elles contribuent à administrer.
La modification du règlement intérieur du CA entrée en vigueur en 2018 a fait écho à
cette préoccupation. L’article 7 du règlement, relatif au secret professionnel, a ainsi été
complété pour disposer : «
Une attention particulière est portée sur les situations où les
administrateurs et membres de commissions territoriales participent à des délibérations ayant
notamment pour but l’octroi de subventions à des associations auxquelles ils appartiennent ou
de décisions individuelles les concernant
» et instaure une procédure de déport selon laquelle
une personne se trouvant dans une telle situation ne peut pas prendre une part active aux
réunions préparatoires de la délibération et doit quitter la salle.
S’agissant
du financement des cinq organisations considérées comme représentatives
des ayants-
droits, l’agence leur verse chaque année une subvention ayant vocation à couvrir les
frais de fonctionnement des administrateurs, financée par le budget de fonctionnement de
l’agence, et une subvention visant à financer les organisations syndicales au titre de leur
fonction de représentation, financée par le budget d’intervention. Ces subventions ont pour base
juridique des accords passées entre l’agence et les organisations
syndicales.
La subvention de fonctionnement est prévue par cinq conventions identiques du 20
décembre 2005. Le montant de cette subvention par OS était en 2005 de 28
000 €. Il est réduit
chaque année d’un coefficient correspondant à la baisse du budget de
fonctionnement
(programme 174) de l’agence.
Au titre de l’année 2022, ce montant s’est élevé à 16
416 € par
OS.
La subvention d’intervention
a pris la suite d’une subvention versée aux organisations
syndicales par Charbonnages de France. Elle est prévue par un accord du 10 octobre 2007, qui
fait lui-
même référence à une lettre du ministre de l’industrie du 9 mai 2007, aux termes de
laquelle «
les moyens de fonctionnement des représentants des salariés seront portés à
500 000
€ en 2008 pour solde de tout c
ompte. À partir de 2009, ces moyens de fonctionnement
L’AGENCE NATIONALE D
E GARANTIE DES DROITS DES MINEURS (ANGDM)
31
diminueront progressivement à un rythme à déterminer compte tenu de la fonte des effectifs des
ayants droits
». Dans les faits, son montant est réduit chaque année par application d’un
coefficient correspondant à la baisse du nombre de bénéficiaires de prestations financées par le
programme
174. Au titre de l’année 2022, cette subvention s’élevait à 53
931 € par
organisation, soit près de 270
000 € au total.
Graphique n° 1 :
Subventions aux organisations syndicales
Source : ANGDM. Montant par OS. Echelle de gauche : subventions. Echelle de droite : total.
1.3.2
Des contrôles et une base juridique à renforcer
À la suite des observations de la Cour, qui relevait que les demandes de subventions au
titre de la convention de 20
05 étaient insuffisamment justifiées, au risque d’engager la
responsabilité du comptable, l’agence a engagé une démarche visant à renforcer les exigences
en la matière.
Jusqu’alors, les OS fournissaient chaque année à l’agence une estimation déclarative
des frais engagés, systématiquement supérieure au montant maximal de la subvention, assortie
de justificatifs inégalement détaillés. Pour la subvention d’intervention, aucune forme de
justification n’était prévue. À l’occasion d’une réunion organisée le 1
er
octobre 2015, l’agence
a informé les représentants des OS qu’elle appliquerait un contrôle renforcé des justificatifs
produits à compter de l’exercice suivant, en plafonnant la somme versée au montant des
justificatifs produits. Depuis 2018, l’agence conc
lut chaque année avec chacune des OS un
avenant à la convention de 2005 et une convention d’application de l’accord de 2007 précisant
la nature des justificatifs attendus.
Le renforcement des exigences en matière de prévision et de justificatifs
En ce qui concerne la subvention de fonctionnement, les avenants annuels fixent le montant maximal de la
subvention et précisent que l’OS doit fournir une copie de toutes les factures correspondant aux dépenses
mentionnées (la convention de 2005 ne mentionnait que l
es factures dont l’OS dispose).
0 €
100
000 €
200
000 €
300
000 €
400
000 €
500
000 €
600
000 €
0 €
20
000 €
40
000 €
60
000 €
80
000 €
100
000 €
2015
2016
2017
2018
2019
2020
2021
2022
Subvention 2005
Subvention 2007
Total versé
L’AGENCE NATIONALE D
E GARANTIE DES DROITS DES MINEURS (ANGDM)
32
Les conventions d’application de l’accord de 2007
43
conditionnent le versement de la subvention
d’intervention à la production d’un état prévisionnel des dépenses ainsi que d’une attestation, par le
responsable de l’organisa
tion et son trésorier, que les dépenses concernées sont de nature différente de
celles qui sont déjà financées par la CANSSM. Il est par ailleurs précisé que, à tout moment, les
organisations doivent être en mesure de produire les justificatifs originaux des dépenses (à partir de 2021,
les conventions précisent «
de manière à faciliter l’exercice du contrôle
a posteriori »). Depuis 2021, les
OS doivent également fournir, avant le 31 mai de l’année suivante, un récapitulatif des dépenses réalisées
comportant les informations comptables relatives au numéro et au libellé du compte, au montant total par
compte et au nombre total de factures par compte.
Les avenants et conventions d’application sont examinés chaque année par le conseil d’administration (bien
que le montant individuel de chaque subvention soit inférieur au seuil de délégation au DG). Le principe
comme le montant des subventions versées est ainsi approuvé, au moins tacitement par les représentants de
l’État.
Ce renforcement des exigences ne permet néanmoins pas de contrôler utilement
l’utilisation des fonds versés par l’agence. S’agissant de la subvention de fonctionnement, les
pièces justificatives fournies attestent seulement de la réalité des dépenses. S’agissant de la
subvention d’intervention,
les organisations syndicales devaient, pour la première fois, adresser
un état récapitulatif de leurs dépenses de l’année 2021 au plus tard en mai 2022. L’examen des
pièces produites montre que les documents exigés ont été adressés entre juin et novembre 2022.
À date, ces documents n’ont fait l’objet d’aucun contrôle.
En outre, l
’attestation selon laquelle les dépenses dont la prise en charge est demandée
à l’ANGDM ne sont pas déjà couvertes par la subvention versée par la CANSSM, qui ne figure
au demeurant pas systématiquement sur
le documents transmis, est invérifiable par l’agence
44
.
Par ailleurs, la subvention de fonctionnement a normalement pour objet, aux termes de
la convention, de «
participer au financement des actions mises en œuvre et des moyens
n
écessaires pour assurer l’information utile, les liaisons nécessaires, les travaux de secrétariat,
la formation et le perfectionnement
» des administrateurs. Les dépenses susceptibles d’être
prises en charge ne sont ainsi pas définies de façon précise. Dans les faits, chaque OS semble
avoir une conception différente de l’objet de cette subvention, qui permet manifestement de
couvrir des dépenses
d’autres membres que l’administrateur titulaire.
En l’absence
de base juridique précise,
l’agence se borne à contrôler
que le montant
demandé correspond bien au total des factures transmises. Il conviendrait de définir plus
strictement les dépenses éligibles au remboursement au titre de la convention de 2005.
Enfin, la
subvention d’intervent
ion est discutable. L
’accord de 2007 ne précise pas la
nature des dépenses pouvant être prises en charge au titre de cette subvention, qui correspondent
dans les faits à diverses dépenses liées au fonctionnement des OS. Charbonnage de France
pouvait légiti
mement faire le choix d’accorder, dans le cadre du dialogue social, une subvention
aux organisations représentant ses propres salariés. L’ANGDM, qui est un établissement public
dont les missions sont déterminées par le législateur, n’a au contraire pas voc
ation à financer le
43
Le contenu de ces conventions a évolué. En 2018 et 2019, l’agence a conclu une convention unique
avec l’ensemble des OS. Depuis 2020, elle signe des conventions identiques mais
séparées.
44
Il convient à cet égard de noter que, pour 2021, les conventions d’application signées par la CFDT et
par la CGC comportent une mention selon laquelle l’organisation doit tenir à la disposition de l’agence, en plus
des justificatifs de dépenses,
«
le grand livre détaillé de chaque compte indiqué sur l’état récapitulatif
», qui a été
rayée.
L’AGENCE NATIONALE D
E GARANTIE DES DROITS DES MINEURS (ANGDM)
33
fonctionnement des organisations syndicales, quand bien même elles représenteraient les
anciens mineurs et nonobstant l’existence d’une lettre ministérielle en 2007.
La subvention d’intervention prévue par l’accord de 2007, dont l’objet n’entre pas dans
les missions de l’ANGDM, devrait
donc être supprimée.
A minima
, l’agence devrait se doter
d’outils permettant de s’assurer que les dépenses exposées correspondent effectivement à
l’objet des subventions au titre desquelles elles sont demandées et qu’elles ne sont pas par
ailleurs prises en charge par d’autres sources de financement, et n
otamment par la subvention
versée par la CANSSM.
Recommandation n° 5.
(ANGDM, DB, 2024) : Mettre un terme au versement de
subventions aux organisations syndicales sur la base
de l’accord de 2007.
______________________ CONCLUSION INTERMÉDIAIRE ______________________
L’organisation et le fonctionnement de l’ANGDM se sont globalement améliorés depuis le
dernier contrôle de la Cour. Pour autant, des progrès restent nécessaires. La gouvernance doit être
actualisée et le rôle des administrations de tutelle précisé, notamment en confiant explicitement la co-
tutelle au ministère chargé de la sécurité sociale.
Mission originelle de l’ANGDM, la mise en œuvre des droits sociaux des anciens mineurs, de
moins en moins nombreux, e
st source de complexité. Les conditions d’attribution de ces prestations
ainsi que les règles applicables aux contentieux de la maladie professionnelle des mineurs de fond
doivent être clarifiées.
L’action sanitaire et sociale du régime minier comprend des
prestations plus diversifiées et
globalement plus généreuses que celle le régime général. La sous-consommation annuelle des crédits
d’un certain nombre de prestations justifie l’engagement d’une réflexion sur l’évolution de cette
politique. Par ailleurs,
l’accompagnement social des bénéficiaires reste à repenser en lien avec les
enjeux de l’implantation géographique de l’agence.
Les organisations syndicales représentant les anciens mineurs sont dans une position qui
demeure atypique. Le fonctionnement int
erne à l’agence reste marqué par une importante comitologie.
Les différentes commissions nationales et territoriales permettent d’associer les représentants des
bénéficiaires aux décisions prises par la direction générale. Une rationalisation serait néanmoins la
bienvenue. Par ailleurs, l’agence continue à verser aux organisations syndicales des subventions en
application de stipulations conventionnelles parfois discutables. A minima, il convient de mieux définir
l’objet de ces subventions et de renforcer l
e contrôle de leur bon usage.
L’AGENCE NATIONALE D
E GARANTIE DES DROITS DES MINEURS (ANGDM)
34
2
UNE AMÉLIORATION DE LA GESTION AVANT UNE
FERMETURE PROGRAMMÉE
DE L’AGENCE
2.1
Une gestion des ressources humaines qui atteindra rapidement ses
limites
Au 31 décembre 2022, les effectifs de l’ANGDM s’élevaient à 267,37 ETPT, soit
278
personnes, dont 253 à temps plein au début 2023.
L’évolution des bénéficiaires a un effet ambigu sur les besoins de l’agence en termes de
ressources humaines. La réduction du nombre d’ayants droit réduit le volume d’activité de
l’agence, mais se tradu
it de manière moins que proportionnelle par une réduction des besoins
en ETP. L’élévation de la moyenne d’âge des bénéficiaires potentiels peut en effet conduire à
une sollicitation accrue et plus complexe au titre de l’ASS.
2.1.1
Une complexité inutile
La gest
ion par l’agence de ses ressources humaines est rendue complexe par la
coexistence de deux budgets et de plusieurs statuts et son organisation territoriale ajoute des
difficultés supplémentaires.
Les personnels de l’agence relèvent soit du programme 174 soit des missions d’ASS,
selon une clé de répartition essentiellement liée à leur origine (personnels transférés à l’agence
au moment de sa création ou au moment du transfert de la mission d’ASS). La distinction entre
programme 174 et missions d’ASS semble p
articulièrement difficile à tracer pour les salariés
des fonctions support ou de direction. En outre, cette dualité entraîne une complexité de gestion
inutile.
Les personnels employés par l’ANGDM sont, pour la plupart, des contractuels en CDI
(dans un petit nombre de cas en CDD). Seuls quelques cadres (dont le directeur général et son
adjoint) sont fonctionnaires.
Outre le régime de la fonction publique, l’agence doit composer avec trois conventions
collectives et accords d’entreprise distincts
:
-
la convention des institutions de retraite complémentaire (Pirc) pour les agents recrutés
par l’agence
(140 salariés au 31/12/2022) ;
-
le statut minier pour les agents issus de Charbonnage de France et une partie des agents
issus des Carmi (78 salariés) ;
-
la convention applicable aux agents de la sécurité sociale (Ucanss) pour une partie des
agents issus des Carmi (33 salariés).
Cette situation conduit à des lourdeurs en gestion. Par exemple, le statut minier prévoit
une indexation des salaires sur l’inflatio
n et la convention collective Ucanss stipule une
revalorisation annuelle décidée au niveau national, alors que les salariés relevant de la
L’AGENCE NATIONALE D
E GARANTIE DES DROITS DES MINEURS (ANGDM)
35
convention Pirc ne bénéficient d’aucune indexation automatique, mais de revalorisations
décidées chaque année dans le
cadre de la négociation à l’échelle de l’agence.
Outre qu’elles contraignent la capacité qu’à l’agence à maîtriser l’évolution de sa masse
salariale, ces différences peuvent, en période de forte inflation, créer des écarts importants de
traitement entre
salariés, en plus de ceux découlant de l’existence de diverses grilles salariales.
L’essentiel des effectifs est basé sur le site de Noyelles
-sous-Lens (51 %) ainsi que sur
le site de Freyming-Meyerbach (14 %). Seule une dizaine de personnes, dont le directeur
général et son adjoint, travaillent au siège parisien de l’agence.
En dehors de ces principaux sites, les effectifs de l’agence apparaissent particulièrement
atomisés entre les différentes implantations, six d’entre elles n’étant animées que par un
ou
deux agents. Au total, 13 implantations regroupent moins de 10 agents.
Si cette situation correspond, pour les personnels en contact avec les bénéficiaires, à une
exigence de proximité, elle concerne également les personnels d’encadrement et de concepti
on,
pour des raisons historiques et non en raison de choix organisationnels. En effet, les anciens
salariés du réseau des Carmi qui ont intégré l’ANGDM au moment du transfert de l’ASS sont
généralement restés sur leur lieu de travail.
Ainsi, alors que l’essentiel des agents de maîtrise de la direction de l’action sanitaire et
sociale travaille sur le site de Noyelles-sous-Lens, la directrice est basée à Freyming-Meyerbach
et son adjointe à Trélazé.
L’isolement des agents sur les petits sites est réduit par
le fait que les implantations de
l’agence sont généralement adossées à une autre structure (un centre de santé Filieris par
exemple). En outre, la dématérialisation des processus voulue par l’agence avant la crise
sanitaire et mise à l’épreuve par le conf
inement permet une pratique régulière du travail à
distance.
Pour autant, l’atomisation des personnels reste une contrainte avec laquelle l’agence
doit composer.
2.1.2
Des charges spécifiques pesant sur la masse salariale
Plusieurs catégories de personnels rému
nérés par l’agence mais ne travaillant pas
effectivement pour elle, pèsent sur sa masse salariale.
L’agence met à disposition d’autres employeurs un certain nombre d’anciens salariés de
Charbonnages de France
45
. Par construction, le nombre de ces salariés décroît progressivement,
à mesure qu’ils partent à la retraite. Début 2023
, 13 ex-salariés de CDF étaient mis à disposition
d’acteurs tiers
(principalement le bureau de recherche géologique et minières
–
BRGM).
Les salariés de l’agence font fréquemment v
aloir leur droit à mobiliser leur compte
épargne temps (CET) avant leur départ à la retraite. Les salariés dans cette situation sont
comptabilisés dans les effectifs de l’agence et pèsent sur sa masse salariale, ce qui renforce les
efforts nécessaires pour
respecter le plafond d’emplois.
Ils étaient 8 au début 2023. Compte
45
Certains de ces anciens salariés de CDF sont mise à disposition de l’agence elle
-même (deux au
13/02/2023).
L’AGENCE NATIONALE D
E GARANTIE DES DROITS DES MINEURS (ANGDM)
36
tenu de règles conventionnelles favorables, la durée de ces congés est particulièrement longue.
Les 8 salariés concernés avaient ainsi fait valoir leur droit à un congé allant de 219 à 1 686 jours
(620 jours en moyenne).
Par ailleurs, au début 2023 l’agence prenait en charge, sur son budget d’intervention, la
rémunération versée à :
-
trois anciens mineurs en congé charbonnier de fin de carrière (CCFC), qui doivent partir
à la retraite entre 2023 et 2024 ;
-
16 anciens salariés de CDF mis à disposition de structures tierces et ayant liquidé leur
CET (pour des durées prévisionnelles totales allant de 730 à 1 916 jours).
2.1.3
Une accélération de la réduction des effectifs grâce au non remplacement
des départs
La Cour constatait en 2014 que les effectifs de l’agence diminuaient nettement moins
vite que le nombre de bénéficiaires. Ainsi, entre 2008 et 2014, le nombre d’ETP inscrits au
programme 174 avait baissé de 4,2 % alors que la population des ayants droits se réduisait dans
le même temps de 24,8 % (pour autant, les effectifs totaux avaient augmenté du fait du transfert
de l’ASS). Elle recommandait donc un cadrage plus strict.
Pour les personnels relevant du programme 174, la trajectoire de baisse des effectifs est
formalisée dans les projets annuels de performance annexés aux lois de finances.
Tableau n° 8 :
Schéma d’emploi de l’ANGDM
2016
2017
2018
2019
2020
2021
2022
2023
-5
-3
-4
-4
-5
-6
-3
-4
Source : PAP annuels du programme 174 « Energie, climat et après-mines »
Ce schéma
correspond au nombre de départs en retraite anticipé pour l’année à venir,
sachant que l’agence ne peut mettre en retraite d’office ses salariés avant 70 ans
. Il suppose
donc le non-remplacement net des départs. Pour les agents sous plafond du P174, la politique
de non-remplacement des départs à la retraite aboutit à prévoir, dans le projet de programmation
des finances publiques, une réduction de deux ETP par an sur la période 2024-2027.
En ce qui concerne l’ASS, le budget national
de gestion administrative (BNGA),
compris dans la dotation ASS, est désormais calculé en fonction de dispositions
règlementaires
46
et décroît
avec l’évolution démographique des bénéficiaires. C’est l’évolution
de ce budget qui contraint celle de la masse salariale.
D’après la DSS, il conviendrait
d’ailleurs
,
en plus de cette dotation budgétaire, de rétablir un plafond d’emplois et une trajectoire de baisse
46
Jusqu’au 1
er
janvier 2023, la dotation financière versée par la CANSSM à l’ANGDM au titre de l’ASS
évoluait, en ce qui concerne les charges de fonctionnement, «
de manière proportionnelle aux charges de
personnels transférés
». Depuis le 1
er
janvier 2023, cette dotation est calculée par application du coefficient utilisé
pour déterminer le budget d’action sanitaire et sociale, «
majoré de 45 % de la différence entre 1 et ce coefficient
»
(art. 219 du décret n° 46-2769 du 27 novembre 1946).
L’AGENCE NATIONALE D
E GARANTIE DES DROITS DES MINEURS (ANGDM)
37
plus proche de celle des effectifs des bénéficiaires du régime minier, pour rétablir une forme
d’équité
entre l’ANGDM et les organismes de sécurité sociale.
Pour compenser le non-
remplacement net des départs en retraite, l’agence cherche à
organiser en interne la transmission des compétences des salariés proches de l’âge de la retraite
et à restructurer les
directions pour assurer la continuité de l’activité. Des recrutements sont
parfois nécessaires, soit pour pourvoir des postes indispensables soit pour apporter des
compétences nouvelles permettant des réorganisations. Pour certaines fonctions, notamment les
assistantes sociales, l’agence ne recrute plus en CDI mais uniquement en CDD ou par le biais
de CDI intérimaires. Entre 2015 et fin 2022, l’agence a ainsi enregistré 54 arrivées et 156
départs (dont 113 départs en retraite, 18 démissions, 13 licenciements pour inaptitude et 5
ruptures conventionnelles).
Cette politique a conduit à une baisse des effectifs nettement plus forte que sur la période
précédente et moins éloignée de l’évolution du nombre de bénéficiaires. Ainsi, entre 2016 et
2022, les effectif
s (ETP) de l’agence se sont réduits de 17,4 % (
-
17% au titre de l’ASS et
-18%
au titre du programme 174).
Tableau n° 9 :
Évolution des effectifs de l’agence (en ETP)
Budget
Réalisation
P174
ASS
ANGDM
P174
ASS
ANGDM
2016
148,00
184,52
332,52
147,25
173,88
321,13
2017
145,00
187,00
332,00
143,44
166,89
310,33
2018
141,00
163,02
304,02
140,52
155,68
296,20
2019
137,00
157,00
294,00
136,38
156,75
293,12
2020
133,00
153,00
286,00
131,39
152,60
283,99
2021
126,00
149,00
275,00
125,16
148,74
273,90
2022
122,17
144,00
266,17
120,87
144,50
265,37
2023
118,17
137,00
255,17
Total
2016-2022
-26
(-17,6%)
-40
(-22%)
-66
(-20%)
-26
(-18 %)
-29
(-17%)
-56
(-17,4%)
Total
2016-2023
-30
(-20,2 %)
-48
(-25,8 %)
-77
(-23,3 %)
Source : ANGDM
Compte tenu de la structure d’âge des salariés de l’agence, la poursuite de la politique
de non-remplacement net des départs entrainerait une baisse marquée des effectifs dans les
années à venir. En effet, selon les projections de l’agence, au moins 20 sal
ariés devraient
prendre leur retraite entre 2023 et 2025.
L’AGENCE NATIONALE D
E GARANTIE DES DROITS DES MINEURS (ANGDM)
38
2.1.4
Une réduction désormais effective de la masse salariale
Sur la période précédente, la Cour notait que la baisse, faible, des effectifs s’était
accompagnée d’une augmentation la masse salariale.
Au
contraire, sur la période 2016-2021,
la masse salariale a baissé de 11,7
%. L’écart entre la baisse des effectifs
47
et celle de la masse
salariale s’explique notamment par la progression des salaires liée à l’ancienneté, aux règles de
revalorisation extern
es à l’agence et au coût des indemnités de départ en retraite (évalués par
l’agence à 30
000 € par départ en moyenne).
Tableau n° 10 :
Évolution de la masse salariale de l’ANGDM
(en €)
P174
ASS
Total ANGDM
2016
11 473 451
10 723 029
22 196 480
2017
11 409 096
11 309 841
22 718 938
2018
10 098 284
10 921 267
21 019 551
2019
9 923 265
10 523 378
20 446 643
2020
9 635 546
10 476 590
20 112 136
2021
9 523 823
10 067 314
19 591 137
2022 (budget initial)
9 749 896
10 323 318
20 073 213
2023 (budget initial)
9 583 929
10 136 334
19 720 263
2016-2021
-1 949 628
-655 715
-2 605 343
Source : ANGDM
La Cour relevait en 2014 le nombre important de salaires élevés (12 salariés percevaient
un salaire brut supérieur à 100 000 euros). Ces rémunérations concernaient essentiellement des
anciens salariés de Charbonnage de France
mis à disposition, bénéficiant d’un statut et de
rémunérations favorables à raison de leurs qualifications. Ainsi, parmi les 10 rémunérations les
plus élevées (supérieures à 140 000 euros), seules deux concernaient des personnes travaillant
pour l’ANGDM (elles
-mêmes ex-CDF).
Par ailleurs, au sein de l’agence, les plus hautes
rémunérations n’étaient pas nécessairement versées aux agents les plus hauts placés dans la
hiérarchie
La situation en 2022
montre, pour les agents de l’ANGDM, un montant cumulé des 10
plus hautes rémunérations à peu près identique à celui de 2013 (1,01 M€ contre 1,02 M€).
Toutefois, les agents les mieux rémunérés sont désormais tous des directeurs de l’agence, à
commencer par le directeur général et son adjoint. Si les anciens salariés de CDF mis à
disposition de l’agence perçoivent encore des rémunérations élevées, seuls deux actifs ont une
rémunération supérieure à 100 000 euros début 2023. Ces deux personnes partiront en retraite
en 2024-2025.
47
Les salariés de l’agence a
yant liquidé leur CET avant leur départ à la retraite sont comptabilisés dans
les effectifs et dans la masse salariale de l’agence. Les ex
-CDF en CCFC ou ayant liquidé leur CET sont rémunérés
sur le budget d’intervention et ne sont pas comptabilisés dans l
a masse salariale.
L’AGENCE NATIONALE D
E GARANTIE DES DROITS DES MINEURS (ANGDM)
39
2.1.5
Une dégradation inéluctable de la situation
Jusqu’à présent, la réduction des effectifs de l’agence est, au
-delà de la réduction des
besoins liée à la baisse du nombre de bénéficiaires, absorbée grâce à une amélioration des
process
internes et de l’efficience. À titre d’exemple, la direction des ressources humaines, dont
les activités ne sont pas directement liées au nombre de bénéficiaires, a pu assumer une
réduction de ses effectifs de 19 agents en 2015 à 10 en 2022 (- 47 %).
Toutefois, le seul non-
remplacement des départs ne permet qu’une gestion subie de la
réduction des effectifs, sans action volontariste ni choix stratégique. À un horizon qui ne saurait
dépasser quelques années, cette politique ne sera plus soutenable, sauf à mettre en péril le bon
fonctionnement de l’agence dans ses missions actuelles. Or, une stabilisation, ou une réduction
moins rapide des effectifs, conduirait mécaniquement à faire remonter le ratio des coûts de
fonctionnement de l’agence par rapport aux béné
ficiaires et aux dépenses de prestations. En
outre, des recrutements engageraient l’agence pour le futur, alors que la question de son devenir
se pose.
La stratégie de réduction des effectifs ne doit plus se limiter au non-remplacement des
départs mais s’
inscrire dans la nécessaire
réflexion sur la fermeture à terme de l’agence qui
impose d’élaborer, en lien avec ses partenaires, des scénarios de transferts des personnels
concernés.
2.2
Une efficience de l’agence en déclin structurel malgré la
professionnalisation de sa gestion
2.2.1
Une fonction financière professionnalisée mais alourdie par la double
comptabilité
2.2.1.1
La fiabilisation des processus financiers
Ces dernières années, un effort significatif a été réalisé par l’ANGDM pour fiabiliser
ses processus financiers et, plus généralement, mettre en place une démarche qualité.
Comme son prédécesseur, l’actuel agent comptable est également directeur financier de
l’ANGDM. Cette dualité de fonctions est assurée conformément aux textes applicables,
notamment par la conclu
sion régulière de conventions, entre l’agent comptable et le directeur
général, relatives aux fonctions de directeur financier
48
.
L’ANGDM a appliqué à compter du 1
er
janvier 2016 le cadre budgétaire et comptable
commun à l’ensemble des organismes relevant du champ d’application du décret
« GBCP » du
48
Article 188 du décret 2012-1246 du 7 novembre 2012 relatif à la gestion budgétaire et comptable
publique (GBCP) et arrêté du 10 janvier 2014 fixant les modalités d'exercice des fonctions de chef des services
financiers par un agent com
ptable. Conventions entre le directeur financier de l’ANGDM et l’agent comptable du
05/10/15 et du 04/11/20
L’AGENCE NATIONALE D
E GARANTIE DES DROITS DES MINEURS (ANGDM)
40
7 novembre 2012. Un nouveau référentiel comptable a été adopté et une comptabilité budgétaire
introduite en parallèle de la comptabilité générale, comportant une comptabilité des
autorisations d’emplois, des autorisations d’engagement, des crédits de paiement et des recettes.
Certaines opérations, auparavant budgétaires, ne le sont plus à partir de 2016
49
. Ces évolutions
s’appliquent à l’ensemble du périmètre ANGDM. Contrairement à la partie des comptes
relevant du
programme 174, le plan de compte de l’ASS n’a toutefois pas été modifié, en
application du plan comptable unique des organismes de sécurité sociale (PCUOSS)
50
.
En 2012, l’agence a choisi de faire certifier ses comptes. Depuis lors, elle a obtenu
chaque année une certification sans réserve, par le cabinet Alliance Experts.
Un plan de lutte contre la fraude a été mis en place, conformément à une
recommandation du dernier contrôle de la Cour. Les principales catégories de fraudes ont fait
l’objet d’une identification par l’agence qui en a formalisé les contours
51
et les prestations
concernées. En revanche, les pouvoirs d’investigation et de sanctions de l’agence restent peu
développés. Elle ne dispose pas des mêmes moyens que les organismes de sécurité sociale pour
faciliter la détection et la sanction de la fraude.
Un dispositif de suivi des indus a également été mis en place. Le taux de recouvrement
est supérieur à 95
%, nettement supérieur à l’objectif de 90
% du COP. Un audit de la DGFiP a
évalué en 2021 la fiabilité de la chaîne de dépense relative aux prestations espèces du
programme 174, en préalable à la signature, en mai 2022,
d’un
partenariat de contrôle allégé
entre l’ordonnateur et l’agent comptable
.
Plus généralement, le contrôle interne budgétaire et comptable prévu par le décret GBCP
a été mis en place. Des cartographies des risques ont été établies, associées à des plans
d’action
s
présentés et validés en
comité d’audit
et en
conseil d’administration.
Par ailleurs, un audit de la
fiabilité des
calculs issus de l’automatisation des provisions et des charges à payer relevant de
la DRH a été effectué en 2021 par le cabinet Alliance Experts pour améliorer le contrôle interne
et fiabiliser les procédures financières RH (indemnité de départ en retraite, compte épargne
temps, congés payés).
En matière financière, il reste un champ où d’importants progrès peuvent encore être
réalisés
: celui du contrôle de gestion et de la comptabilité analytique. S’agissant du premier,
longtemps limité au suivi des ind
icateurs du COP, il fait l’objet d’une réflexion pour adopter
des ratios de gestion par mission et identifier des possibilités de comparaisons avec d’autres
établissements ou administrations. Il est prévu que cette réflexion permette d’améliorer le type
d’indicateurs inclus dans le COP. S’agissant de la seconde, elle est encore inexistante. Il est
prévu que le prochain schéma directeur des systèmes d’information inclut un volet d’analyse
des coûts mais la mise en place d’une véritable comptabilité analytiqu
e est rendue difficile,
voire impossible, par la présence d’une double comptabilité au sein de l’agence (cf.
infra
).
La démarche de certification par des commissaires aux comptes, qui a probablement
contribué à structurer et fiabiliser la fonction financi
ère de l’ANGDM, a progressivement été
49
Amortissements, provisions, dépréciations, production immobilisée, admissions en non valeurs,
remises gracieuses.
50
Distinction confirmée par les instructions comptables communes de la DGFiP du 23/11/18 et 16/12/22.
51
Fraudes à l’état civil, fraudes à la résidence, fraudes au logement, obtention frauduleuse des droits,
fraudes à l’activité, fraudes aux ressources, fraudes sur facturation des partenaires conventionnés avec l’agence
dans le cadre de l’exécution des prestations d’ASS, fraudes sur factures des fournisseurs, fraudes internes au profit
d’un agent ou d’un tiers.
L’AGENCE NATIONALE D
E GARANTIE DES DROITS DES MINEURS (ANGDM)
41
étendue à d’autres processus internes, au
-delà de la sphère financière. Un plan de continuation
de l’activité (PCA) est en cours de mise en place à partir de la norme ISO 22301. Surtout, une
« démarche qualité » a été lancée
et l’agence a obtenu en 2020 la certification ISO 9001. Dans
ce cadre, quinze processus internes de l’agence sont régulièrement audités. Cette démarche
répond à l’orientation du
COP 2020-2022 intitulée «
Améliorer la performance de l’agence en
s’app
uyant notamment sur la qualité et le numérique
».
Enfin, il convient de mentionner les engagements hors bilan de l’agence. Ils sont pris en
compte par la Cour dans le cadre de la certification des comptes de l’État, au titre de l’évaluation
actuarielle de
certains dispositifs d’intervention. Les dépenses d’interventions futures de
l’ANGDM ont ainsi fait l’objet d’une p
rovision de 4,3
Md€
au 31 décembre 2020 et de 3,8
Md€
au 31 décembre 2021
. Pour calculer cette provision, l’agence établit un scénario d’évo
lution de
la population des bénéficiaires et applique diverses hypothèses techniques et financières (taux
de revalorisation des prestations en espèces et en nature, taux
d’actualisation
, etc.).
2.2.1.2
La coexistence de deux budgets et de deux comptes
L’organisation financière et comptable de l’agence est structurée en deux budgets
distincts depuis le transfert de l’ASS en 2012 à l’ANGDM
: d’une part, celui, «
historique »,
correspondant aux prestations liées au statut du mineur, financées par le programme 174 ;
d
’autre part, celui issu du transfert l’ASS en 2012 et de la politique vacances en 2014, qui restent
financées par la CANSSM.
Les états financiers de l’ANGDM sont ainsi produits séparément, tout comme les
budgets adoptés par le conseil d’administration et exécutés par l’établissement. L’ANGDM ne
produit pas de comptes agrégés. Le fait que ces deux volets n’utilisent pas le même plan
comptable rendrait cet exercice artificiel. Seuls quelques éléments agrégés sont fournis pour
information au conseil d’adminis
tration, notamment dans le rapport de gestion, en matière
d’exécution budgétaire.
D’après l’ANGDM, cette situation ne résulte d’aucune obligation mais plutôt d’une
pratique qui s’est instaurée à partir d’ambiguïtés du
décret du 27 novembre 1946. Une étude
commandée par l’agence au cabinet de conseil Alenium en 2019 n’a pas trouvé d’autres
exemples de cette situation parmi les établissements d’activité comparable
52
.
Cette situation présente plusieurs inconvénients.
-
Tenir deux comptabilités séparées crée une complexité et une lourdeur non
négligeables pour la fonction financière de l’agence, avec des coûts de gestion et des
risques accrus.
-
Elle rend pratiquement impossible la mise en place d’une comptabilité analytique,
rendant plus difficile le calcul des coûts complets des prestations.
-
Elle impose un processus laborieux d’allocation de certaines dépenses entre les deux
comptabilités, à l’aide de clés de répartition au caractère potentiellement
approximatif, ce qui nuit à la bonne information censée être fournie par les comptes.
52
Notamment l’Établissement national des invalides de la marine (Enim), la Cais
se nationale militaire de
Sécurité sociale (CNMSS), et l’Agence nationale pour les chèques
-vacances (ANCV).
L’AGENCE NATIONALE D
E GARANTIE DES DROITS DES MINEURS (ANGDM)
42
-
Cette si
tuation aboutit à scinder le vote et l’information du Parlement entre PLF (pour
le programme 174) et PLFSS (pour l’ASS). Aucune vision consolidée de l’agence
n’est présentée au Parlement, ce qui avait déjà été critiqué par le précédent contrôle
de la Cour.
Le directeur général de l’ANGDM de l’époque a écrit aux tutelles, à la DSS et à la
DGFIP le 24 juillet 2020 pour proposer de mettre en place un budget unique, avec une
comptabilité générale au format GBCP intégrée dans les comptes de l’État
à travers
l’in
focentre
financier de la DGFiP.
L’agence a envisagé deux scénarios :
1.
Financement de l’agence exclusivement par l’État, avec financement des crédits
ASS par le ministère chargé de la santé (ce dernier devenant alors une tutelle de
l’ANGDM).
2.
Financement d
ual par l’État et la Sécurité sociale, avec financement des crédits ASS
par la Sécurité sociale, comptabilité tenue en droits constatés conformément à la
GBCP et intégration à 100 % du compte
financier de l’établissement dans la
comptabilité de
l’État par
mise en équivalence.
Le directeur de l’agence privilégiait le premier, scénario. Le courrier de 2020 du
directeur général inclut une analyse juridique des dispositions législatives et réglementaires à
adapter.
Des réunions avec les tutelles et la DSS ont
permis d’identifier les avantages et
inconvénients de chaque formule mais ces dernières n’ont pas répondu officiellement au
courrier de l’ANGDM de juillet 2020, et le sujet est resté en suspens depuis lors. La situation –
notamment l’absence de comptabilit
é analytique - reste insatisfaisante.
Les tutelles ont convenu de prendre en compte cette question dans le cadre de
l’élaboration du COP 2024
-
2027 de l’ANGDM. Elle ne peut toutefois être dissociée des
réflexions de la DSS sur le devenir de la CANSSM, ni désormais de celles, nécessaires, sur la
fermeture de l’agence.
2.2.2
La professionnalisation de l’informatique
Le précédent contrôle de la Cour avait recommandé de renforcer le suivi des projets
informatiques. Un important projet de refonte du système informatiqu
e de l’ANGDM
(« DUNE ») avait connu de nombreuses dérives de calendrier et de budget, sans réaction du
conseil d’administration
.
L’architecture informatique de l’ANGDM est complexe en raison, d’une part, des
caractéristiques de son activité (prestations financières multiples) et, d’autre part, de
l’accumulation d’outils informatiques d’origines et de spécifications techniques divers
es
(notamment de la CANSSM). À l’époque du précédent contrôle de la Cour, l’informatique de
l’agence était rattachée au directeur des ressources humaines, avec peu de moyens pour faire
face à ces défis.
La recommandation de la Cour a été mise en œuvre. La
fonction informatique a fait
l’objet d’une véritable professionnalisation. Un directeur des systèmes d’informations (DSI) a
été recruté en 2015. Des schémas directeurs des systèmes d’information (SDSI) ont été mis en
L’AGENCE NATIONALE D
E GARANTIE DES DROITS DES MINEURS (ANGDM)
43
place pour les périodes 2016-2018 et 2019-2022, avec une implication croissante du conseil
d’administration pour en assurer l’adoption et le suivi. Des comités de pilotage et des suivis
mensuels ont été mis en place pour chaque projet informatique, notamment l’important projet
SESAME
53
.
S’agiss
ant du projet DUNE, le développement informatique, auparavant largement
sous-
traité, a été repris en main par l’agence en 2017. Un travail de réécriture du programme a
été lancé en interne. Il n’est pas encore achevé et les personnels de l’ANGDM doivent ut
iliser
deux versions du logiciel, mais la bascule vers la version définitive est prévue pour 2024.
L’objectif de l’agence est, par ailleurs, de faire progressivement converger vers DUNE tous ses
logiciels métiers.
Une analyse des risques informatiques a été développée et une politique annuelle de
sécurité des systèmes informatiques (PSSI) a été mise en place. En 2022, l’ANGDM a obtenu
l’aide de l’Agence
nationale de la sécurité des systèmes d'information (Anssi) pour effectuer
un état des lieux complet de son dispositif de sécurité. Enfin, le prochain SDSI est cours de
préparation
: les axes majeurs envisagés concernent les systèmes d’information décisionnels
(amélioration de la formalisation et de l’exploitation des données, notamment pour le contrôle
de g
estion), l’environnement numérique des agents (développement d’outils collaboratifs) et
les logiciels métiers.
Outre ces progrès de la fonction informatique, il convient de mentionner l’effort de
dématérialisation des procédures internes entrepris par l’ag
ence, qui a permis à cette dernière
de faire face dans de bonnes conditions à la crise sanitaire. Lors des épisodes de confinement,
notamment, le télétravail a pu être mis en place rapidement car les outils avaient été développés
les années précédentes. Le projet SESAME vise à poursuivre cette évolution auprès des
bénéficiaires.
2.2.3
Une exécution budgétaire mieux maîtrisée
Conformément au décret GBCP de 2012, les dépenses sont présentées selon quatre
enveloppes limitatives indiquant la nature et le montant des autorisations budgétaires du conseil
d’administration
: interventions (90 % des crédits), personnel, fonctionnement courant,
investissement
. Le tableau suivant fournit les grandes masses du budget de l’ANGDM, à partir
du budget 2023.
53
Ce projet inclut notamment la refonte des sites internet et intranet et la mise en place d’un véritable
dispositif de gestion de la relation client (GRC) qui permettra, par exemple, de mémoriser chaque interaction entre
l’agence et ses bénéficiaires, ce qui n’est pas possible aujourd’hui.
L’AGENCE NATIONALE D
E GARANTIE DES DROITS DES MINEURS (ANGDM)
44
Tableau n° 11 :
Budget initial 2023
de l’ANGDM (programme 174 et ASS)
Source : ANGDM
L’exécution budgétaire a été marquée, ces dernières années, par deux éléments.
Premièrement, s’agissant du programme 174, à la demande des tutelles, l’ANGDM a
progressivement apuré sa trésorerie qui était excessive en début de période, en accumulant des
déficits budgétaires sur le programme 174. La baisse de la subvention d’intervention et
l’absence de subvention d’investissement ont obligé l’agence à prélever chaque année sur sa
trésorerie et à diminuer son fonds de roulement. En conséquence, dans le budget initial pour
2023, la trésorerie atteint un point bas prévu à
5,3 M€
pour l
a fin de l’année (contre
75
M€ fin
2015
). Le plan de trésorerie prévoit le rythme de versement des subventions en cours d’exerc
ice.
Le niveau très faible atteint par la trésorerie justifie
aujourd’hui un
suivi infra-annuel attentif.
Ce dernier a été mis en place par l’agence
en liaison avec le contrôleur budgétaire et les tutelles,
pour garantir un versement effectif des prestations prévues (c
oncernant la trésorerie de l’ASS,
l’agence procède par appel de fonds auprès de la CANSSM
. I
l n’y a donc pas de plan de
trésorerie annuel mais seulement une prévision mensuelle adressée à la CANSSM et une
prévision de fin d’année
).
Deuxièmement, le pilotage budgétaire a été amélioré de deux manières. D’une part, il a
été décentralisé : par le passé, il était entièrement centralisé à la direction financière ; désormais,
cette dernière pilote un dialogue de gestion avec les directions métiers, à qui il est demandé une
implication supérieure. Des instances comme un comex budgétaire ont été mises en place pour
organiser le suivi de l’exécution budgétaire et faire adopter les décisions de gestion.
Les tableaux suivants indiquent les taux
d’exécution du programme 174, de l’ASS, et
de leurs soldes budgétaires.
Tableau n° 12 :
Exécution du budget ASS (2016-2023)
Source : ANGDM
(M€)
2016
2017
2018
2019
2020
2021
2022
2023 (BI)
Budget
40,9
45,6
43,1
42,0
39,0
40,4
37,8
37,0
Exécution
40,2
42,0
41,7
39,7
35,8
33,2
34,5
-
Taux d'éxécution
98,3%
92,2%
96,6%
94,6%
91,8%
82,2%
91,1%
-
Budget
40,9
45,6
43,1
42,0
39,0
40,4
37,8
37,0
Exécution
39,9
42,0
41,5
41,0
35,5
32,9
34,2
-
Taux d'éxécution
97,5%
92,2%
96,3%
97,6%
91,1%
81,5%
90,3%
-
Recettes
Dépenses
L’AGENC
E NATIONALE DE GARANTIE DES DROITS DES MINEURS (ANGDM)
45
Tableau n° 13 :
Exécution du budget Programme 174 (2016-2023)
Source : ANGDM
Le budget initial pour 2023 prévoit un déficit budgétaire de 5,7
M€, qui consacre la
poursuite de la stratégie d’apurement de la trésorerie de l’agence, que révèlent les soldes
budgétaires agrégés de l’agence ces dernières années.
Tableau n° 14 :
Soldes budgétaires de l’ANGDM (2016
-2023)
Source : ANGDM
S’agissant de l’ASS, l’exécution budgétaire des années 2020 à 2022 a été fortement
perturbée par la crise sanitaire, avec notamment la sous-consommation de diverses prestations
et politiques (cf.
supra
). La situation est différente pour le programme 174 : les dépenses
d’intervention, qui représentent l’essentiel de ce volet, sont largement automatiques et les
quelques effets ponctuels budgétaire de la crise, dans un sens ou dans l’autre, ont eu tendance
à se neutraliser mutuellement.
2.2.4
Des états financiers témoignant de la baisse
d’activité de l’agence
2.2.4.1
Le bilan
Actif du volet Programme 174
L’augmentation des immobilisations corporelles et incorporelles sur la période résulte
d’une politique d’investissements dynamique de l’agence, d’une part en matière informatique,
d’autre part e
n matière de rénovation du site de Noyelles-Sous-Lens.
(M€)
2016
2017
2018
2019
2020
2021
2022
2023 (BI)
Budget
395,4
362,1
349,7
290,8
286,1
270,5
255,3
240,2
Exécution
397,1
362,1
347,7
291,0
285,9
267,8
256,3
-
Taux d'éxécution
100,4%
100,0%
99,4%
100,1%
99,9%
99,0%
100,4%
-
Budget
416,8
384,4
351,6
324,6
297,5
283,2
257,9
245,9
Exécution
403,7
376,4
349,7
321,4
296,3
274,6
255,6
-
Taux d'éxécution
96,9%
97,9%
99,5%
99,0%
99,6%
97,0%
99,1%
-
Recettes
Dépenses
(M€)
2016
2017
2018
2019
2020
2021
2022
2023
Budget
-21,3
-22,3
-1,9
-33,8
-11,4
-12,7
-2,6
-5,7
Exécution
-6,6
-14,2
-2,0
-30,4
-10,4
-6,8
0,7
-
Budget
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
Exécution
0,3
0,0
0,1
-1,3
0,3
0,3
0,3
-
Budget
-21,3
-22,3
-1,9
-33,8
-11,4
-12,7
-2,6
-5,7
Exécution
-6,3
-14,2
-1,9
-31,7
-10,1
-6,5
0,9
-
ASS
Total
ANGDM
P174
L’AGENCE NATIONALE D
E GARANTIE DES DROITS DES MINEURS (ANGDM)
46
Les immobilisations financières, en baisse sur la période de 163,2
M€ en 2015 à
62,8
M€ en 2022, correspondent essentiellement
aux contrats de capitalisation dits « viagers
»
54
, dont le montant total diminue avec
les décès des ayants droit titulaires d’un contrat
.
Les disponibilités, qui étaient excessives en début de période (75,3 M€), ont été réduites
à des niveaux plus raisonnables (11,9
M€ en 2022).
Passif du volet Programme 174
Le financement de l
’actif par l’État correspond aux subventions d’investissement, dont
la baisse traduit la volonté des tutelles d’inciter l’agence à financer ses investissements sur sa
trésorerie, sauf en 2021, année où l’agence a perçu une subvention de 1,2 M€ dans le cadr
e du
plan de relance, pour financer
l’intégralité des travaux de restructuration d’un
bâtiment du site
de Noyelles-sous-Lens (bâtiment La Houve).
Le financement de l’actif par des tiers correspond essentiellement aux contrats viagers
issus de Charbonnage d
e France et des mines de potasse d’Alsace non encore amortis et qui
sont comptablement assimilés à des subventions d’investissement (ces contrats ont été
transférés à l’ANGDM à sa création, par abandon de créances, et comptabilisés en capital selon
des modalités prévues par la direction du budget).
Le report à nouveau diminue nettement sur la période (de 96,6 M€ en 2015 à 1,2
M€ en
2022) ce qui reflète les résultats négatifs cumulés de l’agence.
Les provisions pour risques sont élevées (supérieures à 35 M€
sur la période). Comme
la Cour l’avait déjà remarqué à l’occasion de son précédent contrôle, l’ANGDM
provisionne
l’intégralité des
demandes qui sont formulées contre elle dans le cadre de contentieux
juridictionnels (cette évaluation est validée par les commissaires aux comptes). Les montants
en question sont en diminution sur la période mais augmentent à nouveau en 2021 (elles étaient
de 40 M€ en 2022), à la suite d’une évolution de la méthode d’estimation des
contentieux liés
à la faute inexcusable de l’
employeur.
2.2.4.2
Le compte de résultat
Conformément à l’instruction comptable, le compte de résultat de l’ANGDM ne
distingue pas
le fonctionnement et les interventions dans les produits (alors qu’il le fait pour les
charges). Ses produits dits de fonctionnement incluent bien des produits d’intervention, étant
donnée la nature de l’activité de l’agence.
Programme 174
Dans le compte de résultat du volet programme 174, les produits sans contrepartie
directe correspondent à la subvention pour charges de service public (CSP) et à la subvention
d’intervention. Leur diminution s’explique par la baisse des dépenses d’intervention de
l’agence, mais aussi par l’effort d’autofinancement imposé par les tutelles à l’agence,
particulièrement à partir de 2019.
54
Les bénéficiaires de la prestation logement espèces ont la possibilité de renoncer au versement de leurs
prestations et de les capitaliser. Ils perçoivent, en contrepartie, un capital (suivi au bilan du volet programme 174).
Ce dispositif a été mis en place pour permettre aux mineurs de devenir propriétaires de leur logement.
L’AGENCE NATIONALE D
E GARANTIE DES DROITS DES MINEURS (ANGDM)
47
Les produits avec contrepartie directe regroupent divers éléments, le principal étant les
prestations de services provenant des refacturations des personnels issus de Charbonnages de
France et mis à disposition d’autres entités
. Cette ressource diminue structurellement avec la
baisse du nombre des actifs mis à disposition (qui passent en pré-retraite ou retraite). En 2016,
la forte
baisse des autres produits de gestion (de 16,4 M€ à 7,9 M€) s’explique par le fait que
les produits issus des opérations pour compte de tiers
55
ne sont plus traduits dans les produits
et charges de l’établissement à partir de cette année.
Les autres produits sont constitués de reprises sur amortissements, dépréciations et
provisions. Leurs variations parfois importantes s’expliquent souvent par des reprises de
provisions liées aux litiges juridictionnels.
Les produits financiers proviennent essentiellemen
t d’une opération comptable annuelle
de reprise d’amortissement relative aux contrats viagers issus de Charbonnage de France et des
mines de potasse d’Alsace, opération d’ordre ne donnant pas lieu à encaissement.
Les charges d’intervention du programme 174 diminuent avec l’érosion de la population
des ayants droit de l’agence.
À part en 2016 et en 2022, le résultat de l’activité a toujours été négatif sur la période,
pour des montants compris entre -
8,6 M€ (en 2018) et
-
35 M€ (en 2019), généralement en
lien
avec les déficits budgétaires assumés par les tutelles pour apurer la trésorerie de l’agence.
Volet ASS
Les produits de fonctionnement du volet ASS (34,6
M€ en 2022)
sont très
majoritairement issus de dotations versées par la CANSSM après appels de fonds de
l’ANGDM
. Les dotations en provenance du fonds national
d’action sanitaire et sociale
(FNASS) financent
les dépenses d’intervention
. La dotation au titre du fonds national de gestion
administrative (FNGA) finance les dépenses de personnel, de fonctionnement courant et
d’investissement
.
Par ailleurs, l
es produits directs d’activité
(entre un et deux millions d’euros par an)
proviennent essentiellement des participations des bénéficiaires de la politique de vacances.
Enfin, le résultat
de l’activité
du volet ASS a toujours été nul, conformément au plan
comptable unique des organismes de sécurité sociale (PCUOSS).
2.2.5
La rationalisation immobilière
Le précédent rapport de la Cour recommandait de r
éduire le nombre d’implantations
géographiques
de l’ANGDM. À
l’époque, l’agence avait en gestion 53 sites, dont 41 qu’elle
55
Ces opérations, qui représentent 4
,5 M€ prévus en 2023, concernent deux types d’activités
: d’une part,
les avantages en nature que l’ANGDM verse aux personnels miniers de certaines entreprises qui la remboursent
selon des modalités prévues par des conventions passées avec chacune d’elles
(ces sociétés et établissements sont
en ce moment EON, ELF, YMERIS, Salins du Midi et le BRGM)
; d’autre part, les indemnités compensatrices de
cessation anticipée d’activité versées par l’ANGDM pour le compte de l’État à d’anciens salariés des mines de
po
tasse d’Alsace, conformément au plan social de cet organisme. Dans les deux cas, l’ANGDM n’a pas de marge
de manœuvre pour gérer ces dispositifs. Ces derniers sont donc dits «
transparents » pour elle : ils ont un impact
sur la trésorerie en encaissements et décaissements mais ne constituent pas des opérations budgétaires (ils sont
exclus du tableau des autorisations budgétaires).
L’AGENCE NATIONALE D
E GARANTIE DES DROITS DES MINEURS (ANGDM)
48
avait reçus en 2012 de la CANSSM avec le transfert de l’ASS (sites toutefois de natures
diverses
: certains regroupaient plusieurs employés dans des locaux possédés par l’agence,
d’autres correspondaient simplement à une permanence individuelle au sein d’un local loué).
Par ailleurs, la répartition territoriale de ces sites n’était pas équilibrée, avec, dans certains cas,
des sites historiques de l’ANGDM et des sites issus de la CANSSM localisés
dans la même
ville.
Depuis lors, l’ANGDM a nettement rationalisé son portefeuille d’implantations, grâce
notamment à la mise en œuvre d’un schéma pluriannuel de stratégie immobilière (SPSI) sur la
période 2018-
2022. Elle n’a plus aujourd’hui que 15 sites
en gestion
56
, deux de plus que
l’objectif du SPSI pour fin 2022. S’agissant du siège parisien de l’ANGDM, il a été déménagé
en août 2019
57
. La surface occupée a diminué de 537 m² à 250 m² SUB, et le loyer annuel a
baissé de 43 % (de
227 590 € HT
à
128 590 €
HT).
Ces évolutions ont permis à l’agence de diminuer de 39% ses loyers, charges et coûts
de fonctionnement
entre 2018 et 2022, période de mise en œuvre du SPSI.
L’agence a légèrement dépassé les objectifs de réduction de surface occupée qu’elle
s’était fixés dans son SPSI. En termes de surface utile brute par effectifs, elle n’a toutefois pas
atteint l’objectif du SPSI car les effectifs ont diminué plus vite que p
révu.
Le principal site de l’AGNDM reste celui de Noyelles
-sous-Lens (10 bâtiments,
4 000 m² de bureaux), ancien site industriel et emblématique de la culture minière. Il semble
quelque peu surdimensionné pour l’agence mais des rationalisations
sont en cours ou prévues :
il est envisagé, dans le cadre du prochain SPSI 2023-
2027, d’installer à Noyelles des effectifs
présents sur des sites voisins et la direction générale indique prévoir de mettre en location les
espaces qui se libéreront avec la baisse des effectifs.
2.2.6
L’inertie des coûts de gestion
Le précédent contrôle de la Cour avait recommandé de « maîtriser les dépenses de
fonctionnement pour lutter contre l’effet de ciseau
entre interventions en baisse et dépenses de
fonctionnement en hausse ». Depuis
lors, les coûts de gestion de l’agence ont diminué mais
nettement moins que le montant total des prestations qu’elle verse
58
. Il convient toutefois de
préciser que les effets de la crise sanitaire sur ces deux éléments perturbent l’analyse : si cette
crise a pesé sur les dépenses de fonctionnement (frais de déplacement, formation, etc.), elle a
aussi amené à verser moins au titre de certaines prestations.
Comme il n’existe pas de comptabilité analytique au sein de l’ANGDM, l’approche ici
retenue consiste à
analyser les coûts de gestion par rapport aux dépenses d’intervention, d’une
part, et par rapport au nombre de bénéficiaires, d’autre part
59
.
56
Ce chiffre et les suivants incluent deux projets en cours
: l’un consistant à changer de locaux à Alès,
l’autre à réunir sur un seul site (à Woippy) la quinzaine d’agents présents à Metz et Hayange.
57
Du 91, Avenue Ledru Rollin (11
ème
arrondissement) au 1-3 Avenue de Flandre (19
ème
arrondissement).
58
Les données qui suivent s’appuient sur la comptabilité budgétaire exprimée en crédits de paiement, et
les coûts sont exprimées en dépenses de personnel et dépenses d’intervention, l’ANGDM ayant adopté le
référentiel GBCP en 2016.
59
Les données utilisées sont les crédits de paiements exécutés. Un retraitement a été effectué dans le volet
programme 174
: à partir de 2022, l’agence a décidé de comptabiliser en fonctionnement les honoraires d’avocats
L’AGENCE NATIONALE
DE GARANTIE DES DROITS DES MINEURS (ANGDM)
49
2.2.6.1
Coûts de gestion par rapport aux dépenses d’intervention
Sur l’ensemble du périmètre de l’ANGDM (Programme 174 et
ASS), entre l’exécution
2016 et le budget initial 2023, les dépenses de personnel diminuent de 11% et celles
d’intervention de 38%. Les dépenses de fonctionnement augmentent de 14% mais cela
s’explique par des dépenses exceptionnelles de désamiantage des
locaux et de transfert des
archives
60
en 2023 pour 0,8 M€ (sans elles, les dépenses de fonctionnement sont stables sur la
période, cf. tableau suivant).
Tableau n° 15 :
Coûts de gestion et dépenses d’intervention de l’ANGDM (2016
-2023)
Source : budgets exécutés
Le ratio
des coûts de gestion de l’ANGDM (personnel et fonctionnement) par rapport
aux dépenses d’intervention se dégrade, passant de 6,7
% en 2016 à 10,2 % dans le budget
initial pour 2023 (cf. graphique suivant)
61
.
Graphique n° 2 :
Coûts de gestion par rapport aux dépenses d’inte
rvention
de l’ANGDM (2016
-
2023)
Source : budgets exécutés, calculs Cour des comptes
dans les con
tentieux de la maladie professionnelle et de la faute inexcusable de l’employeur, alors qu’ils étaient
auparavant imputés en intervention (s’agissant des honoraires des autres contentieux, ils étaient déjà en
fonctionnement). Pour rendre comparables toutes les années de la période considérée et ne pas fausser le rapport
fonctionnement/intervention, ce changement a été pris en compte dès 2016 dans les calculs qui suivent (ces
dépenses ont représenté entre 249 K€ et 645 K€ selon les années).
60
Environ 1,5 mil
lions de dossiers individuels (8 Km d’archives) de personnes décédées depuis la fin du
XIX
ème
siècle doivent légalement rejoindre les archives départementales du dernier lieu de travail des personnes
concernées.
61
Le COP inclut des objectifs de diminution
du ratio dépenses de fonctionnement par ETP mais il n’est
pas évident que cet indicateur soit le plus pertinent
: une baisse du nombre d’ETP plus rapide que celle des
dépenses de fonctionnement augmente ce ratio (même remarque pour le ratio du COP « agents gérants / agents
gérés »).
(M€)
2016
2017
2018
2019
2020
2021
2022
2023 (BI)
Var 2016-2023
Personnel
22,2
22,7
21,0
20,4
20,1
19,6
19,2
19,7
-11%
Fonctionnement
5,5
6,2
5,8
5,5
4,4
4,7
5,3
6,3
14%
Intervention
412,2
388,5
363,4
334,8
305,5
283,1
264,1
255,9
-38%
L’AGENCE NATIONALE D
E GARANTIE DES DROITS DES MINEURS (ANGDM)
50
Toutefois, cette analyse au niveau agrégé pour l’ensemble des activités de l’ANGDM
nécessite d’être complétée par une approche plus fine, notamment parce que les dépenses
d’intervention (prestations versées) ne reflètent pas tout à fait l’évolution de l’activité concrète
de l’agence. Il convient de distinguer les périmètres du programme 174 et de l’ASS.
S’agissant du périmètre du programme 174, la réduction des coûts a ét
é faible. Alors
que les dépenses d’intervention ont diminué de 40
% entre 2016 et le budget initial 2023, les
dépenses de personnel n’ont baissé que de 16
% et celles de fonctionnement ont augmenté de
2 %.
Tableau n° 16 :
Coûts de gestion et dépenses d’intervention du v
olet P174 (2016-2023)
Source : budgets exécutés, calculs Cour des comptes
Le ratio des coûts de gestion par rapport aux dépenses d’intervention du volet
Programme 174 a ainsi augmenté de 3,8 % à 5,5 % entre 2016 et le budget initial 2023.
Graphique n° 3 :
Coûts de gesti
on par rapport aux dépenses d’intervention du volet P174 (2016
-
2023)
Source : budgets exécutés, calculs Cour des comptes
Par ailleurs, les coûts de personnel et de fonctionnement du volet Programme 174
progressent à nouveau en fin de période après plusieurs années de baisse, alors que les dépenses
d’intervention continuent à diminuer. Les dépenses de fonctionnement sont même supérieures
dans le budget initial 2023 par rapport à 2016 (cf. graphique suivant). Une partie de cette
progression s’explique tout
efois par la réalisation décalée de projets reportés pendant la crise
sanitaire, et surtout par les dépenses exceptionnelles de désamiantage et de transfert des
archives.
(M€)
2016
2017
2018
2019
2020
2021
2022
2023 (BI)
Var 2016-2023
Personnel
11,5
11,4
10,1
9,9
9,6
9,5
9,4
9,6
-16%
Fonctionnement
3,2
3,2
2,7
2,6
2,1
2,3
2,7
3,3
2%
Intervention
388,3
361,1
336,2
308,1
283,4
262,2
242,6
232,3
-40%
L’AGENCE NATIONALE D
E GARANTIE DES DROITS DES MINEURS (ANGDM)
51
Graphique n° 4 :
Coûts de gestion du volet P174 (2016-2023) (base 100 en 2016)
Source : budgets exécutés, calculs Cour des comptes
S’agissant du volet ASS, entre 2016 et le budget initial pour 2023, les dépenses de
personnel ont diminué de 5%, celles de fonctionnement ont augmenté de 32% et celles
d’intervention ont baissé de 1%.
Tableau n° 17 :
Coûts de gestion et dép
enses d’intervention du volet ASS (2016
-2023)
Source : budgets exécutés
Le poids des dépenses de gestion de l’ASS (personnel et fonctionnement) par rapport
aux dépenses d’intervention de ce volet a légèrement augmenté, passant de 54,4
% à 55,2 %
entre 2016 et le budget initial 2023.
Graphique n° 5 :
Coûts de gestion par rapport aux dépenses d
’intervention du volet ASS (2016
-2023)
Source : budgets exécutés, calculs Cour des comptes
(M€)
2016
2017
2018
2019
2020
2021
2022
2023 (BI)
Var 2016-2023
Personnel
10,7
11,3
10,9
10,5
10,5
10,1
9,8
10,1
-5%
Fonctionnement
2,3
3,0
3,1
2,9
2,3
2,4
2,6
3,0
32%
Intervention
23,9
27,4
27,2
26,7
22,1
20,9
21,5
23,7
-1%
L’AGENCE NATIONALE D
E GARANTIE DES DROITS DES MINEURS (ANGDM)
52
Cette quantification ne permet toutefois pas de prendre en compte la dimension
qualitative de l’activité liée au volet ASS. L’utilité de ces ratios est donc limité
e. Par ailleurs
les dépenses d’intervention de l’ASS ont diminué plus vite que prévu en fin de période, en
raison d
’une sous
-consommation des prestations individuelles liée à la crise sanitaire.
Le coût de gestion de l’ASS reste néanmoins élevé en comparai
son avec les niveaux du
régime général
62
.
2.2.6.2
Coûts de gestion par rapport au nombre de bénéficiaires
S’agissant des coûts par bénéficiaires
63
, la situation est un peu différente entre le volet
P174 et le volet ASS, comme le montrent les deux graphiques suivants : pour le premier, les
coûts augmentent progressivement à partir de 2020 ; pour le second, ils retrouvent, en 2022, les
niveaux du début de la période, après une hausse en 2020-2021 (due à la baisse des prestations
pendant la crise du covid).
Graphique n° 6 :
Coûts de gestion par nombre de bénéficiaires
du volet P174 (en €)
Source : budgets exécutés et ANGDM, calculs Cour des comptes
62
Source :
sociale
63
Il s’agit non pas des bénéficiaires théoriques (éligibles) mais effectifs (qui reçoivent des prestations de
l’ANGDM).
L’AGENCE NATIONALE D
E GARANTIE DES DROITS DES MINEURS (ANGDM)
53
Graphique n° 7 :
Coûts de gestion p
ar nombre de bénéficiaires du volet ASS (en €)
Source : budgets exécutés et ANGDM, calculs Cour des comptes
En conclusion, malgré les efforts de modernisation et de rationalisation de la gestion
accomplis par l’agence, les coûts peuvent difficilement dim
inuer dans les mêmes proportions
que l’activité de l’agence (versement de prestation et accompagnement personnalisé des
bénéficiaires), en raison de coûts de fonctionnement peu compressibles (charges locatives,
maintenance, sécurité des systèmes d’informat
ion, etc.) et de la rigidité des dépenses salariales
qui éclipsent en partie les gains obtenus par la réduction des effectifs (progression automatique
du point pour certaines catégories, indemnités liées aux départs en retraite, comptes épargne
temps conventionnels, etc.).
Ce constat ne fait que mettre en lumière les conséquences du maintien d’un organisme
dont l’activité diminue.
2.3
La nécessité de préparer la fermeture de l’agence
Le paysage des structures s’adressant à la même population minière est fragm
enté entre
la Caisse des dépôts et consignations (CDC), qui assure la gestion de l’assurance vieillesse
-
invalidité et le recouvrement des cotisations de la population minière depuis 2005, le régime
général de la sécurité sociale qui, depuis 2015, gère l’as
surance maladie et les accidents du
travail-
maladies professionnelles, la CANSSM pour l’offre de soins avec le réseau Filieris, et
enfin l’ANGDM.
Une mission parlementaire dite « flash » conduite en 2021 sur le régime de sécurité
sociale des mines
64
dresse
le même constat sur la fragmentation des structures s’adressant au
public minier avec pour conséquence «
une population souvent âgée, complètement désorientée
face à l’éparpillement du régime et de la multiplication des interlocuteurs qui en résulte
».
Cette mission concluait à la nécessité de développer une relation numérique avec les assurés
miniers et leurs ayants droit, à travers un portail d’information unique, afin de simplifier les
démarches en les orientant vers les bons interlocuteurs. L’ANGDM a al
ors proposé à la CDC
et la CANSSM de travailler à développer un guichet unique, intitulé « la maison du mineur ».
64
Cf. rapport présenté le 12 mai 2021 par les députés Hélène Zannier et Thibault Bazin.
L’AGENCE NATIONALE D
E GARANTIE DES DROITS DES MINEURS (ANGDM)
54
Suite aux premiers travaux engagés de concert, la CDC a proposé une première maquette mais
le retrait de la CANSSM a mis fin au projet.
Face à la fragmentation du paysage administratif et à la baisse de la population minière,
la mise en place d’un guichet unique ne constitue plus désormais une solution à la hauteur des
enjeux.
Dans son contrôle précédent, la Cour relevait que la population des bénéficiaires de
l’agence, majoritairement composée des conjoints survivants, étant vieillissante et en déclin, la
question du maintien d’un établissement public dédié et du mode de gestion des prestations
devait être posée. Elle recommandait donc le lance
ment d’une réflexion commune entre les
tutelles sur les différentes options relatives au mode de gestion de ces droits et prestations. Jugée
prématurée par les tutelles, cette question n’a pas été abordée avant 2021.
Le contrat d’objectifs et de performan
ce pour la période 2020-2022 prévoit la
production d’une étude prospective en la matière. Sa prorogation d’un an a repoussé
l’aboutissement de cette réflexion, et ni l’agence ni les tutelles n’ont été en mesure de présenter
les pistes envisagées.
Les proje
ctions montrant une diminution de moitié du nombre de bénéficiaires d’ici
2030, il devient urgent de clarifier les différentes options possibles. Le scénario du maintien
d’un établissement public qui évoluerait dans ses missions doit être écarté, les piste
s explorées
à cette fin concernant des missions déjà prises en charge par d’autres acteurs. Le transfert des
prestations actuellement mises en œuvre par l’agence à d’autres structures existantes doit ainsi
être préparé.
2.3.1
Le scénario à écarter du maintien de
l’agence avec une évolution de ses
missions
L’agence indique réfléchir à un élargissement de son action en faveur des personnes
âgées, en s’appuyant notamment sur les acquis de son plan «
bien vieillir », adopté en 2015.
Cette voie reste peu définie jusq
u’à présent, l’agence se contentant d’indiquer être «
attentive
vis-à-vis de toutes les mesures et propositions qui peuvent être faites en vue de faire évoluer
ses moyens d’actions.
À
cet effet, l’agence développe notamment une veille sur les différents
ra
pports et études (en particulier sur le thème de l’autonomie) qui sont publiés
»
65
. La plus-
value de l’agence par rapport aux autres intervenants du secteur de l’autonomie n’apparaît pas
évidente.
Une autre piste réside dans l’extension de son activité en m
atière de gestion des plans
sociaux des entreprises minières et de leurs filiales. La projection effectuée par l’agence sur les
plans actuellement gérés montre une extinction de cette mission à partir de 2030. Très
minoritaire dans son budget (moins de 3 %), le développement de cette activité ne pourrait
justifier le maintien d’un établissement public dédié.
65
Source : réponse aux questions parlementaires du PLF 2021 (programme 174).
L’AGENCE NATIONALE D
E GARANTIE DES DROITS DES MINEURS (ANGDM)
55
2.3.2
Un rapprochement avec la CANSSM inopportun
Un rapprochement de l’ANGDM avec la CANSSM a pu être évoqué. Toutefois, comme
la Cour le soulignait en 2016
, il est nécessaire de supprimer la CANSSM, dont l’activité se
limite aujourd’hui à la gestion d’un réseau de soins (Filieris), qui ne s’adresse plus uniquement
aux ressortissants du régime minier.
La perspective d’une suppression de la CANSSM avait au dem
eurant justifié le transfert
de l’ASS à l’ANGDM. Un retour en arrière n’apparaît à cet égard pas opportun.
2.3.3
Un transfert à la CDC des prestations financées par le programme 174 et
des avantages en nature, à favoriser
La CDC et l’ANGDM gèrent des prestations
qui s’adressent largement au même public
minier
66
. La gestion des prestations du programme 174, qui correspondent à des droits figés,
pourrait être assurée par la CDC, au vu de la compétence qu’elle a développé dans la gestion
du régime de retraite des mineurs.
À l’automne 2019, l’agence a mené un travail d’identification des structures avec
lesquelles des discussions pourraient être menées. Une première réunion a eu lieu en janvier
2020 entre le directeur général de l’agence et le directeur des retraites e
t de la solidarité de la
CDC.
Les échanges qui s’en sont suivis ont permis de définir un programme et un calendrier
de travail. Dans un mail du 4 mai 2020 adressé à la CDC par le directeur général de l’agence,
ce dernier indiquait avoir rencontré les repré
sentants des ministères de l’écologie et du budget
ainsi que la DSS et avoir «
obtenu une écoute active extrêmement intéressante et intéressée et
naturellement obtenu l’accord pour poursuivre la réflexion, sachant qu’elle n’engageait
aucune des parties, et
en particulier pas les administrateurs de l’agence
». Le 3 juillet 2020, la
CDC a présenté un document relatif au projet de transfert des activités de l’ANGDM à la CDC.
Mais le 24 juillet 2020, il a été décidé de suspendre le projet à l’issue d’un point d’étape
avec les tutelles, ces dernières trouvant alors le projet prématuré.
Pourt
a
nt, un tel transfert serait d’autant plus justifié que la CDC assure depuis 2004
67
la
gestion de l’assurance vieillesse
-invalidité ainsi que le recouvrement des cotisations du régime
minier pour le compte de la CANSSM. À cette mission, s’est ajoutée en 2005 et en 2006 la
prise en charge par la CDC, pour le compte de la caisse, de la gestion des pensions de retraite
et des allocations anticipées de retraite complémentaires qui incluent les prestations chauffage
et de logement des pré-retraités.
En outre, la CDC s’est vu attribuer à compter de 2022 la gestion des avantages en nature
des retraités de la CANSSM, qui n’avaient pas été transférée à l’ANGDM
68
.
66
Les actifs, les pensionnés du régime des mines, ainsi que leurs ayants-droits, sont éligibles aux
prestations d’ASS et, sous réserve d’avoir au moins 15 ans de cotisations, aux prestations du programme 174.
67
Cf. décret du 2 novembre 2004.
68
Alors que l’agence escomptait bénéficier de ce transfert, la réflexion sur ce transfert à l’agence étant
prévu par la COG de la caisse 2014-
2017 mais non reconduit dans la COG suivante, c’est finalement à la CDC
L’AGENCE NATIONALE D
E GARANTIE DES DROITS DES MINEURS (ANGDM)
56
Par ailleurs, la CDC Habitat a repris une partie importante des logements des mines et
est donc un des principaux bailleurs avec lesquels l’ANGDM contracte pour la mise en œuvre
de la prestation logement.
S’agissant des contentieux, s’il est recommandé de confier le contentieux d
es accidents
du travail et de la maladie professionnelle à l’agent judiciaire de l’État, cette recommandation
n’inclut pas le périmètre des contentieux sociaux. Le suivi de ces derniers, dont le nombre et le
montant décline sur la période (cf. annexe n°4), pourrait également être transféré à la CDC. La
CDC s’est d’ailleurs vue confier l’assistance à la CANSSM devant les juridictions compétentes
pour le suivi des contentieux sociaux par la COG 2022-2024 de cette caisse.
La CDC indique être en capacité
d’effectuer la reprise des droits sociaux financés par le
programme 174 et de leur contentieux au vu des savoir-faire acquis dans ces matières.
2.3.4
Un transfert de l’ASS au régime général de la sécurité sociale à privilégier
La gestion des prestations d’ASS, avec l’animation d’un réseau d’assistantes sociales,
relève d’une logique différente et pourrait moins facilement être transférée à la CDC.
Le régime général de la sécurité sociale gère, par délégation de la CANSSM, le régime
minier d’assurance maladie. Il
y aurait une logique à ce qu’il se voit transférer également
l’action sanitaire et sociale.
Celle-
ci pourrait être mise en œuvre par les caisses situées dans le bassin minier,
garantissant une prise en compte des spécificités du public des anciens mineurs.
2.3.5
La rationalisation du paysage minier en faveur des bénéficiaires
Le transfert des activités de l’ANGDM à la CDC et au régime général de la sécurité
sociale, avec une dissolution de l’ANGDM et, à terme de la CANSSM, contribuerait à
simplifier et rationali
ser l’organisation administrative tout en assurant l’engagement de l’État
envers les mineurs.
La DGEC, la direction du budget et la DSS indiquent que la décroissance naturelle du
nombre des bénéficiaires rend nécessaire une
réflexion sur le devenir de l’ag
ence. Mais elles
considèrent que le nombre de bénéficiaires estimé à environ 53 000 en 2030 (dont 36 000
relèvent des effectifs du programme 174) et à 23 000 en 2040 « reste non négligeable » et
qu’ainsi la préparation d’un plan de fermeture leur apparaît
toujours prématuré.
La DGEC et la DSS précisent toutefois que la question peut se poser différemment pour
les prestations individuelles d’ASS pour lesquelles le coût de gestion par bénéficiaire ne pourra
que s’accroître. Elles estiment en conséquence que la gestion des prestations d’ASS pourrait,
« le cas échéant », être transférée à terme aux organismes gérant les prestations du régime
que la CANSSM a confié cette prise en charge des avantages en nature pour ses ex-salariés à compter de 2022. Le
coût de la gestion par la CDC a été établi pour un montant correspondant à 1,5 % appliqué aux prestations gérées.
L’AGENCE NATIONALE D
E GARANTIE DES DROITS DES MINEURS (ANGDM)
57
minier. Elles précisent cependant que le devenir de cette activité doit aussi être envisagé en
tenant compte de l’évolutio
n de la CANSSM.
La DGEC, la direction du budget et la DSS considèrent qu’
une réflexion en deux temps
pourrait être menée, avec dans un premier temps une réforme de la structure budgétaire (budget
unique) et un transfert de la tutelle au ministère chargé de la sécurité sociale dans le cadre du
COP 2024-2027, puis, dans le COP 2028-
2030, la préparation d’un transfert de
s compétences
de l’
agence.
Le renvoi à 2028-2030 de la
réflexion sur la fermeture de l’agence
paraît toutefois trop
tardif et inadapté aux enjeux. Il est nécessaire de commencer à travailler à cette fermeture durant
la période 2024-2027, de façon à disposer en 2027
d’un schéma clair
,
mis en œuvre en 2028
et
2029 aux termes de conventions avec le régime général et avec la CDC et portant notamment
sur les transferts de personnels,
afin de permettre la fermeture effective de l’ANGDM en 2030.
Le COP 2028-
2030 devrait ainsi être le support de la mise en œuvre du schéma de
fermeture de l’agence, préalablement acté à l’is
sue du COP 2024-
2027, et non de l’engagement
d’une réflexion
.
Recommandation n° 6.
(DGEC, DB, DSS, ANGDM, 2025) : Préparer le transfert des
activités de l’ANGDM à la Caisse des dépôts et au régime général de la sécurité sociale
et un plan de fermeture de l’agence à horizon 203
0
______________________ CONCLUSION INTERMÉDIAIRE ______________________
Des efforts notables ont été déployés par l’ANGDM pour professionnaliser la fonction
financière, moderniser les moyens informatiques et rationaliser la carte des implantations
immobilières, conformément aux recommandations antérieures de la Cour.
Mais les coûts de l’agence connaissent une forte inertie malgré les efforts de réduction.
La population des bénéficiaires diminue et devrait être divisée par deux dans les prochaines
années, passant d’environ 108 000 en 2022 à 53 000
en 2030. Dans le même temps, la baisse
régulière des effectifs de l’agence et les départs en retraite à venir font courir un risque de
dégradation du service rendu.
Des décisions de fond doivent être prises rapidement, pour éviter la sédimentation d’une
situation peu rationnelle et faciliter la transition vers une nouvelle organisation. Le scénario
du maintien d’un établissement public de l’État dédié qui évoluerait dans ses missions doit en
effet être écarté, les pistes explorées à cette fin renvoyant à des missions déjà prises en charge
par un nombre important d’acteurs.
C’est donc le transfert des prestations actuellement mises en œuvre par l’agence à
d’autres structures existantes qui doit être préparé. Un rapprochement de l’ANGDM avec la
CANSSM ne peut être envisagé, la Cour ayant conclu en 2016 à la suppression de cet
organisme. En revanche, la gestion des prestations du programme 174 pourrait être transférée
à la Caisse des dépôts et celle de l’ASS au régime général. Il est nécessaire de commencer à
travailler à la préparation de ce transfert durant la période 2024-2027 de façon à disposer
d’un schéma clair permettant la fermeture effective de l’agence en 2030.
L’AGENCE NATIONALE D
E GARANTIE DES DROITS DES MINEURS (ANGDM)
58
ANNEXES
Annexe n° 1. Prestations versées au titre des droits sociaux financés par le
programme 174
..............................................................................................
59
Annexe n° 2.
Exemples d’amoncellement des textes applicables aux prestations
financées par le programme 174
....................................................................
62
Annexe n° 3.
La doctrine de l’ANGDM sur le droit au retour au logement nature
.............
64
Annexe n° 4. Les contentieux sociaux et de la maladie professionnelle suivis par
l’ANGDM
......................................................................................................
65
Annexe n° 5. Le plan « bien vieillir
» de l’ANGDM
...........................................................
72
Annexe n° 6.
Les prestations de l’action sanitaire et sociale gérée par l’ANGDM
:
périmètre et budget consommé
............................................................
73
Annexe n° 7. Le centre de vacances de Saint-Gildas
...........................................................
77
Annexe n° 8. Les prestations sous-
consommées de l’ASS et l’audit de cette
politique
..........................................................................................................
78
Annexe n° 9.
Projection des effectifs de l’agence
...............................................................
81
Annexe n° 10.Bilans et
comptes de résultat simplifiés de l’ANGDM
................................
82
L’AGENCE NATIONALE D
E GARANTIE DES DROITS DES MINEURS (ANGDM)
59
Annexe n° 1.
Prestations versées au titre des droits sociaux financés par le
programme 174
Tableau n° 18 :
Part des prestations dans les droits sociaux financés par le programme 174
Source
: à partir des chiffres de l’ANGDM
1)
La prestation logement (nature et espèces)
Le statut du mineur (décret n°46-1433 du 14 juin 1946 relatif au statut du personnel des
exploitations minières et assimilées) prévoit un droit au logement pour les mineurs. Des conventions de
partenariat prévoient également les modalités et le financement de la réhabilitation des logements
pouvant être financés par une hausse des loyers ou par des aides versées aux bénéficiair
es par l’action
sanitaire et sociale et/ou aux bailleurs. Cette prestation est ouverte aux ouvriers, ETAM et ingénieurs à
partir de 55 ans sous conditions de cessation d’activité et de justifier d’une ancienneté minière supérieure
ou égale à 15 ans. Elle est versée en espèce (prestation mensuelle) ou en nature (par la prise en charge
du loyer par l’agence selon les dispositions conventionnelles négociées avec chaque bailleur). Elle peut
également être versée sous la forme de la capitalisation. Elle est versée à vie pour la prestation servie en
espèce ou en nature. Sa revalorisation est basée sur l’évolution du point de retraite complémentaire
AGIR-ARRCO pour la majorité des mineurs. Elle concerne un effectif de 63 934 bénéficiaires en 2022.
L’agence
disposaient de 168 conventions en cours en 2022 pour un nombre total de logements
de 16 792. Les principaux bailleurs fin novembre 2022 sont constitués par neuf organismes qui
regroupent 15 636 logements dont la majorité se trouvent dans le Nord (Maisons et Cités : 8 256
logements ; Société Immobilière de l’Artois : 769 logements), l’Est (CDC Habitat Sainte Barbe : 4 534
logements), le grand Sud (3F Occitanie 644 logements ; 3F SUD : 191 logements ; HABELLIS : 33
logements ; SDH : 188 logements ; ALLIADE HA
BITAT : 188 logements) et l’Est (VIVEST : 555
logements). Des conventions sont également conclues avec des résidences autonomies (43 en 2021) afin
de proposer des logements adaptés au vieillissement des populations concernées.
En 2023, le « logement nature »
représente 44% du budget d’intervention du programme 174,
soit un total de 101,1 M€. La prestation relative au logement
en espèces est programmée à hauteur de
58,7 M€ dans le budget 2023 de l’établissement, soit 25% du budget dédiés aux dépenses d’inter
vention
financées par le programme 174.
2)
La prestation chauffage
Cette prestation s’adresse aux ouvriers, aux ETAM et aux ingénieurs. Elle est ouverte à partir
de 55 ans sous conditions de cessation d’activité et de justifier d’une ancienneté minière sup
érieure à 15
ans. Elle est versée en espèce (versement mensuel) ou sous forme de capitalisation. Elle est versée à vie
pour la prestation en espèce. Sa revalorisation est basée sur l’évolution du point de retraite
complémentaire AGIRC-ARRCO. Elle concerne un effectif de 61 077 bénéficiaires. Cette prestation
représente 52,9 M€ du budget 2023 de l’agence (soit 23% du montant des dépenses d’interventions du
L’AGENCE NATIONALE D
E GARANTIE DES DROITS DES MINEURS (ANGDM)
60
programme 174). La prestation de chauffage en
espèces comprend l’indemnité de base, l’indemnité
forfait
aire complémentaire et le complément spécifique de l’indemnité de chauffage.
3)
Les prestations logement et chauffage versées sous forme de capitalisation
L’application des prestations logement et chauffage sous la forme de la capitalisation a été éditée
par la circulaire de Charbonnage de France du 1er février 1988. Il existe trois formules de capitalisation
offerte aux agents des Charbonnages de France et des Houillères de Bassin. Depuis l’article 3 de la loi
de finances pour 2009, la durée de la fiscalisation du versement du capital a été modifiée, le montant du
capital est désormais fiscalisé jusqu’à l’âge retenu pour le calcul du capital et les précomptes sociaux
sont prélevés lors du versement du capital. Avant cette loi, le montant du capital était versé en une seule
fois et l’ayant droit s’engageait, sa vie durant, à être fiscalisé sur le montant des indemnités auxquelles
il aurait dû prétendre. Il devait également s’acquitter des précomptes sociaux trimestriellement.
Le capital est versé en une fois dans tous les cas de figure et celui-ci ne fait pas l'objet d'une
déclaration à l'administration fiscale. La durée du versement de l'indemnité de chauffage ou de logement
est prise en compte pour la fiscalité annuelle.
4)
Les prestations en faveur des actifs
En application de l’article 2 de la loi n°2004
-105 du 3 février 2004 portant création de
l’ANGDM celle
-ci «
assume les obligations de l’employeur en lieu et place des entreprises minières et
ardoisières ayant définitivement cessé leur activité
». Ces agents peuvent être en activité par mise à
disposition de différentes entreprises, en dispense d’activité ou en plan social. En 2023, 31 agents sont
payés par l’agence à différents titres :
-
Actifs mis à disposition d’autres entités : 12 ETPT sont concernés.
La rémunération de ces
agents et les charges (1,3 M€ en 2023) sont refacturées aux entités auprès desquelles ils sont placés
;
-
Actifs en compte épargne temps : ils sont 17 ETPT en 2023 ;
-
Actifs en congés charbonnier de fin de carrière : seuls deux ETPT sont concernés en 2023 ;
-
Plans sociaux : il s’agit des agents des plans sociaux « Coke de Drocourt » qui sont pris en
charge par l’agence jusqu’à leur date de départ en retraite, conformément à la convention conclue
par l’agence avec l’UNEDIC. Leur nomb
re est de 16 en 2023.
Lors de son dernier contrôle, la Cour avait relevé que l’attribution du congé charbonnier de fin
de carrière, incompatible avec l’exercice d’une activité professionnel, ne donnait pas lieu à vérification
et avait recommandé à l’agence
de mettre en place un plan de contrôle. Celle-ci indique avoir pris en
compte cette recommandation précisant que des courriers sont adressés depuis 2016 à tous les agents
concernés qui produisent une attestation sur l’honneur de non activité ainsi que leur avis d’imposition.
5)
Les préretraites et prestations associées
Plusieurs prestations sont versées :
-
Retraite anticipée (0,7 M€ en 2023) et raccordement (9,8 M€ en 2023): les retraites anticipées
concernent les agents de Charbonnage de France au nombre de 62 fin 2022 qui passeront ensuite
dans une phase dite de raccordement ou partir en retraite. Le nombre d’agents en raccordement est
de 1 539 en 2023. Le raccordement permet aux personnes ayant liquidé leur retraite de base du
régime de base (55 ans) de b
énéficier de cette allocation jusqu’à l’ouverture légale des droits de
retraite complémentaire (ARRCO-
AGIRC) ouverts à compter de l’âge normal de la retraite ;
au
critère
de l’âge, s’ajoute également
une condition relative au nombre de trimestres nécessaires pour
obtenir le taux plein
L’AGENCE NATIONALE D
E GARANTIE DES DROITS DES MINEURS (ANGDM)
61
-
Indemnité spécifique (0,451 M€ en 2023) : les ouvriers et employés, techniciens et agents de
maîtrise de la substance charbon en retraite anticipée bénéficient d’une indemnité spécifique, qui
permet de garantir 80% de leur d
ernier salaire net d’activité durant toute la période de retraite
anticipée. 58 agents sont concernés encore en 2023 ;
-
L’AVIC (0,171 M€ en 2023) est une cotisation d’assurance volontaire vieillesse au profit des
agents issus des Mines de Potasse d’Alsace
(MDPA) ayant effectué une carrière mixte (c’est
-à-dire
une partie de carrière avec une affiliation au régime général de la sécurité sociale et une partie de
carrière avec une affiliation au régime minier). Leur nombre est estimé à 32 en 2023.
-
Indemnité
de mise à la retraite d’office (IMRO) (0,473 M€ en 2023) : elle est versée aux agents
de la substance charbon cessant leur activité ou sortant de congés charbonnier de fin de carrière.
-
Les prestations complémentaires à la pré-
retraite : il s’agit de quat
re catégories :
a) la prestation de Service Militaire Service Ouvrier (0,315 M€ en 2023), qui est une rente mensuelle
versée aux agents de toutes substances au titre de leurs périodes de services militaire et/ou ouvrier
effectués avant l’âge de 21 ans.
b)
les prestations d’invalidité (0,548 M€ en 2023) qui regroupent la « rente conjoint », la « rente
éducation » et « l’allocation complémentaire de retraite », qui est versée aux anciens agents du centre
d’études et de recherches de Charbonnage de France tran
sférés dans les entreprises relevant de la
convention collective de chimie, la part des services miniers étaient refacturées à Charbonnage de
France, et désormais à l’ANGDM.
c) rentes diverses (0,084 M€ en 2023) : il s’agit de rentes viagères versées aux a
nciens agents des
mines métalliques.
d) le montant payé au titre de la Caisse de retraite des employés statutaires (CRES) (0,350 M€) aux
agents issus des sociétés commerciales des potasses d’Alsace
6)
Autres prestations
On trouve dans cette catégorie les allocations à verser aux familles des mineurs licenciés en
1948 et 1952, ainsi que les bourses des mines, les médailles du travail, la participation annuelle à la
conservation des dossiers médicaux des HBL, des HBCM et du siège de Charbonnage de France et les
contentieux.
L’AGENCE NATIONALE D
E GARANTIE DES DROITS DES MINEURS (ANGDM)
62
Annexe n° 2.
Exemples d’amoncellement des textes applicables aux prestations
financées par le programme 174
Tableau n° 19 :
Exemples d’amoncellement de textes applicables à quelques prestations financées par
le programme 174
Prestations
Base juridique
Logement
Loi n°2004-105 du 3 février 2004
Décret n°2004-1466 du 23 décembre 2004
Article 23 Statut du mineur
Note d’application ministérielle du 6 août 1946
Protocole d’accord de
Charbonnages de France du 22 janvier 1957
Note de Charbonnages de France du 25 juillet 1962
Protocole d’accord du 27 mai 1974
Arrêté ministériel du 2 mai 1979
Note de Charbonnages de France du 23 janvier 1980
Protocole du 7 décembre 1987
Note des HBNPC du 4 janvier 1988
Arrêté du 28 janvier 1988
Circulaire Charbonnages de France du 9 février 1988
Note de Charbonnages de France du 4 juin 1996
Note de l’Agence Centre Midi du 13 juillet 1999
Note de l’Agence Centre Midi du 21 décembre 1999
Note HBCM du 12 janvier 2000
Note de la direction réglementaire aux HBCM du 21 novembre 2002
Note de la direction réglementaire des HBCM du 9 octobre 2003
Note de la direction réglementaire SA/CN n°268.04 du 7 décembre 2004
Arrêté ministériel du 5 février 2007
Décision ministérielle du 4 avril 2007
Article 3 de la loi de finances pour 2009
Compte-rendu de réunion du 7 septembre 2011 et note DP n°3563 du 21 mai 2012
Décision ministérielle du 25 avril 2007
Note de la direction réglementaire HBCM du 6 juin 2007
Note de la direction réglementaire HBNPC, HBL et HBCM du 5 février 2008
Note de la direction réglementaire du 1
er
juin 2011
Note de la direction réglementaire du 8 février 2012
Notes de la direction réglementaire du 18 septembre 2012, du 1
er
mars 2013, du 15 mai 2013, du 9
décembre 2013, du 10 décembre 2013, du 3 juin 2014, du 31 mars 2017, 17 mai 2018, du 22 janvier
2019
Fiche de présentation du 14 septembre 2021
Compte-rendu COPRAD du 15 février 2022
Redéfinition des motifs du retour à la gratuité du logement Conseil d’administration du 15 mars 2022
Conventions conclues avec les bailleurs
Chauffage
Loi n°2004-105 du 3 février 2004
Décret n°2004-1466 du 23 décembre 2004
Article 22 du statut du mineur
Circulaire du 1
er
septembre 1956
Protocole du 27 mai 1974
Arrêté du 27 juillet 1979
Protocole du 7 décembre 1987
Arrêté du 28 janvier 1988
Circulaire Charbonnages de France du 9 février 1988
Article 3 de la loi de finances pour 2009
Pré-retraite
Loi n°2004-105 du 3 février 2004
Décret n°2004-1466 du 23 décembre 2004
Règlements des régimes de raccordement des ouvriers et des ETAM de Charbonnages de France du 20
mai 1998
Règlements des régimes de raccordement des Ouvriers et des ETAM des Mines métalliques du 1
er
juillet
2001
L’AGENCE NATIONALE D
E GARANTIE DES DROITS DES MINEURS (ANGDM)
63
Prestations
Base juridique
Protocole d’accord relatif aux régimes de raccordement des ouvriers et des ETAM des MDPA des 19
décembre 1994 et 27 avril 1995
Protocole Charbonnages de France du 16 octobre 1973
Protocoles des Charbonnages de France du 3 février 1994 et règlement du 28 septembre 1994
Circulaire Charbonnages de France du 10 janvier 1994
Accord Avenir du personnel MDPA du 22 mai 1997
Accord de pré-
retraite d’Agglocentre du 22 janvier 2003
Plans sociaux : SOGEREM du 19 décembre 2005
; Ardoisières d’Angers du 6 mars 1998
; Saisigne du
11 juillet 2001
Pacte Charbonnier du 20 octobre 1994 et Protocole d’accord du 7 avril 1995 entre
Charbonnages de
France et les organisations syndicales
Circulaire Charbonnages de France du 4 septembre 1995
Protocole d’accord du 7 avril 2995 entre
Charbonnages de France et les organisations syndicales
Avenant n°1 au protocole d’accord du 31 mai 1985 pour les
ETAM
Avenant n°1 au protocole d’accord du 23 décembre 1985 pour les ouvriers
Accord Avenir du Personnel MDPA du 22 mai 1997
Protocole d’accord du 23 décembre 1970 relatif au régime de retraite complémentaire des ETAM
Protocole d’accord du 10 décembre 198
7
Circulaire d’application du 20 avril 1988
Protocole d’accord du 23 décembre 1970 relatif au régime de retraite complémentaire des ETAM
Protocole du 10 décembre 1987
Circulaire d’application du 20 avril 1988
Rentes attribuées entre le 1
er
janvier 1971 et le 31 mars 1991 (conjoint)
Protocole d’accord du 22 mai 2008 (conjoint)
Rentes d’éducation attribuées entre le 1
er
janvier 1971 et le 31 mars 1991 et protocole d’accord du 22
mai 2008
Règlement de la Caisse de retraite des employés de la SCPA de juin 1977
Source : documentation ANGDM
L’AGENCE NATIONALE D
E GARANTIE DES DROITS DES MINEURS (ANGDM)
64
Annexe n° 3.
La doctrine de l’ANGDM sur le droit au retour au logement nature
L’AGENCE NATIONALE D
E GARANTIE DES DROITS DES MINEURS (ANGDM)
65
Annexe n° 4.
Les contentieux sociaux et de la maladie professionnelle suivis par
l’ANGDM
I)
NOMBRE DE CONTENTIEUX ET MONTANT DES CONDAMNATIONS ET
FRAIS D’HONORAIRES
Tableau n° 20 :
Nombre de contentieux et montant des condamnations 2015-2013
En k€
2015
2016
2017
2018
2019
2020
2021
2022
2023
(estimation)
CONTENTIEUX SOCIAUX
Nombre
1 301
440
444
360
314
299
229
143
128
Montant condamnations
125
29
82
5
660
38
273
CONTENTIEUX MP et FIE
Nombre contentieux MP
79
69
86
202
275
277
337
316
328
Nombre contentieux FIE *
36
98
164
192
230
244
261
Montant des condamnations
–
remboursements caisse en k€
143
142
13
1 774
1 555
1 800
*en 2015 et 2016, les contentieux FIE relevaient uniquement de la responsabilité du liquidateur de CdF
Source : ANGDM
Tableau n° 21 :
Honoraires avocats contentieux liés à la reconnaissance des maladies professionnelles
et à la faute inexcusable de l’employeur
Honoraires des
contentieux sociaux (€)
Honoraires des contentieux
MP et FIE (€)
2018
129 495
363 600
2019
205 000
281 240
2020
41 000
248 820
2021
115 000
370 860
2022
80 000
390 354
Source : ANGDM
II)
LES CONTENTIEUX SOCIAUX
Les contentieux relevant de la
compétence de l’ANGDM s’inscrivent dans les missions qui lui
ont été attribuées par l’article 2 de la loi n°2004
-
105 du 3 février 2004 portant création à l’ANGDM qui
lui donnent la compétence d’assumer les obligations de l’employeur envers les salariés enc
ore sous
contrat au moment où l’agence les a pris en charge (soit le 1
er
janvier 2008, date de la dissolution et de
la mise en liquidation de Charbonnages de France pour les mineurs de charbon).
L’AGEN
CE NATIONALE DE GARANTIE DES DROITS DES MINEURS (ANGDM)
66
1)
Les contentieux relatifs aux contrats de capitalisation
Il
s’agit de contentieux engagés par d’anciens mineurs qui ont capitalisé leurs indemnités de
chauffage et de logement en souscrivant un contrat de capitalisation et qui réclament la reprise du
versement de leurs avantages en nature après avoir atteint l’âge
retenu pour le calcul du capital, ou qui
contestent accessoirement le paiement des cotisations sociales sur leurs indemnités capitalisées.
La jurisprudence est favorable à l’agence et le risque de voir aboutir la demande de reprise du
versement des avantag
es en nature après l’âge de référence pour tous les mineurs ayant souscrit un
contrat de capitalisation semble définitivement écarté.
Depuis 2006, plus de 250 procédures ont été engagées sur cette thématique. Aujourd’hui, il reste
77 dossiers provisionnés
à hauteur de 5,5 M€.
2)
Les contentieux introduits par d’anciens mineurs marocains, logés à titre gratuit, qui
n’ont pas eu la possibilité de capitaliser leurs avantages en nature
Le nombre de contentieux engagés par d’anciens mineurs marocains n’ayant pas p
u bénéficier
du dispositif de capitalisation en raison de leur nationalité. Ces derniers réclament une indemnisation
pour discrimination liée à la nationalité et à l’âge, mais l’agence a toujours obtenu jusqu’à présent des
décisions favorables et ce, jusqu
’en cassation.
Depuis 2008, plus de 250 procédures ont été engagées sur cette thématique. Aujourd’hui, il en
reste 56 dossiers provisionnés à hauteur de 5,6 M€.
3)
Les contentieux relatifs au préjudice d’anxiété
:
Près de huit cents anciens mineurs de Lorrai
ne avaient assigné l’ANGDM ainsi que le
Liquidateur de Charbonnages de France devant les conseils de prud’hommes de Paris et de Forbach afin
d’obtenir la reconnaissance d’un préjudice d’anxiété lié à une exposition à l’amiante et à d’autres
produits cancér
ogènes au cours de leur carrière professionnelle aux Houillères de bassin, ainsi qu’une
indemnisation liée à ce préjudice.
Dans des arrêts du 29 janvier 2022, la cour d’appel de renvoi de Douai a reconnu le préjudice
d’anxiété et condamné l’Etat (substitué
au Liquidateur de CdF) à verser 10
000€ à chaque mineur en
réparation dudit préjudice et 100 € au titre de l’article 700 du CPC.
L’ANGDM a été mise hors de cause, au motif que l’indemnisation d’un tel préjudice n’entre
pas dans le cadre du contentieux sus
ceptible de découler des missions dévolues à l’agence par la loi du
3 février 2004 et par le décret du 23 décembre 2004.
Depuis, il arrive encore que l’agence soit assignée au côté de l’Agent judiciaire de l’Etat, qui se
charge de demander la mise hors de
cause de l’agence.
4)
Contentieux des enfants mineurs licenciés pour faits de grève en 1948 et 1952
En décembre 2018, l’agence a été assignée devant le conseil de prud’hommes de Paris par les
enfants des 24 anciens mineurs licenciés pour les faits de grève en 1948 et 1952 qui sollicitaient le
versement de l’allocation forfaitaire de 30
000 € (répartis entre les enfants en cas de décès des parents)
et une allocation spécifique de 5
000€ par enfant prévues par l’article 100 de la loi du 29 décembre 2014
ainsi q
ue 500 € au titre de l’article 700 du CPC.
A l’appui de leurs demandes, les enfants contestaient l’interprétation faite par l’agence dudit
article et mettaient l’accent sur l’inégalité de traitement qu’ils subissaient et l’inconstitutionnalité de la
L’AGENCE NATIONALE D
E GARANTIE DES DROITS DES MINEURS (ANGDM)
67
loi. E
n effet, cet article exclut du bénéfice des indemnités les enfants dont les parents n’ont pas demandé
le bénéfice de l’article 107 de la LFI pour 2005. C’est la raison pour laquelle ils ont soulevé une question
prioritaire de constitutionnalité (QPC).
Sais
i d’une QPC, le conseil constitutionnel, qui a rendu sa décision le 18 septembre 2020, a jugé
que certaines dispositions de l’article 100 de la loi de finances pour 2015 étaient contraires au principe
d’égalité. L’agence s’est donc conformée à la décision
du conseil constitutionnel en indemnisant les
demandeurs dans le cadre des contentieux en cours avant que le délibéré du CPH de Paris ne soit rendu.
La conséquence de cette décision est qu’aujourd’hui tout enfant de mineur hors contentieux,
dans le cadre d
’une demande formulée ou réitérée auprès de l’agence, peut prétendre, hors contentieux,
aux allocations de l’article 100 à la seule condition d’apporter la preuve du licenciement de son père
pour faits de grève.
5)
Litiges relatifs aux abattements
Ces abatte
ments ont été pratiqués jusqu’au 31 décembre 1997 par la CdF sur les allocations de
raccordement des mineurs qui ne justifiaient pas des conditions nécessaires pour la liquidation d’une
retraite complémentaire à taux plein au moment de leur départ à la retraite. Ces abattements ont été
supprimés à compter du 1
er
janvier 1998 et ils ont d’ailleurs été déclarés illégaux par un arrêt de la cour
d’appel de Paris du 3 juin 2010, statuant sur renvoi de la Cour de cassation, dans des contentieux initiés
par trois anciens mineurs ayant subi de tels abattements.
La fédération FNEM CFE-
CGC, qui agissait dans l’intérêt de tous les anciens mineurs
concernés par les abattements sur raccordement, a été déboutée de ses demandes par la Cour de
cassation. Les contentieux rel
evant de cette thématique sont aujourd’hui terminés.
6)
Litiges relatifs au versement de l’allocation complémentaire
Ces contentieux sont engagés par d’anciens agents de CdF ayant fait l’objet d’une mesure de
conversion notamment au sein de la société nation
ale d’électricité et de thermique (SNET), qui
demandaient le versement de l’allocation complémentaire au moment où ils liquidaient leur pension
CANSSM. Or, l’agence refusait de leur verser cette allocation au motif que ce versement était
conditionné à la c
essation préalable de toute activité salariée. L’agence a obtenu gain de cause et les
contentieux relevant de cette thématique sont aujourd’hui terminés.
III)
LE CONTENTIEUX DE LA MALADIE PROFESSIONNELLE
1)
Le partage des responsabilités dans les contentieux de la maladie
professionnelle depuis 2018 (ANGDM, DGEC, AJE)
L’AGENCE NATIONALE D
E GARANTIE DES DROITS DES MINEURS (ANGDM)
68
Tableau n° 22 :
Partage des responsabilités dans les contentieux de la maladie professionnelle depuis
2018 (ANGDM, DGEC, AJE)
Source : ANGDM
2)
Affections
professionnelles consécutives à l’inhalation de poussières
d’amiante
Tableau n° 23 :
Affections professionnelles consécutives à l’inhalation de poussières d’amiante
(décret n°96-445 du 22 mai 1996 modifie par le décret n°2000-343 du 14 avril 2000)
DÉSIGNATION DES MALADIES
DÉLAI de
prise en
charge
LISTE INDICATIVE DES
PRINCIPAUX TRAVAUX susceptibles de
provoquer ces maladies
Cette liste est commune à l'ensemble des affections
désignées aux paragraphes A, B, C, D et E
A. - Asbestose : fibrose pulmonaire
diagnostiquée sur des signes radiologiques
spécifiques, qu'il y ait ou non des modifications
des explorations fonctionnelles respiratoires.
Complications
:
insuffisance
respiratoire
aiguë, insuffisance ventriculaire droite.
35 ans (sous
réserve d'une
durée
d'exposition
de 2 ans)
Travaux
exposant
à
l'inhalation
de
poussières
d'amiante, notamment : - extraction, manipulation et
traitement
de
minerais
et
roches
amiantifères.
Manipulation et utilisation de l'amiante brut dans les
opérations de fabrication suivantes : - amiante-ciment ;
amiante-plastique
;
amiante-textile
;
amiante-
caoutchouc ; carton, papier et feutre d'amiante enduit ;
feuilles et joints en amiante ; garnitures de friction
contenant de l'amiante ; produits moulés ou en
matériaux à base d'amiante et isolants. Travaux de
cardage, filage, tissage d'amiante et confection de
produits
contenant
de
l'amiante.
Application,
destruction et élimination de produits à base d'amiante
: - amiante projeté ; calorifugeage au moyen de produits
contenant de l'amiante ; démolition d'appareils et de
matériaux contenant de l'amiante, déflocage. Travaux
de pose et de dépose de calorifugeage contenant de
l'amiante. Travaux d'équipement, d'entretien ou de
maintenance effectués sur des matériels ou dans des
locaux et annexes revêtus ou contenant des matériaux à
B. - Lésions pleurales bénignes avec ou
sans
modifications
des
explorations
fonctionnelles respiratoires :
-
plaques
calcifiées
ou
non
péricardiques ou pleurales, unilatérales ou
bilatérales, lorsqu'elles sont confirmées par un
examen tomodensitométrique ;
40 ans
- pleurésie exsudative ;
35 ans (sous
réserve d'une
durée
d'exposition
de 5 ans)
-
épaississement
de
la
plèvre
viscérale, soit diffus soit localisé lorsqu'il est
associé à des bandes parenchymateuses ou à
35 ans (sous
réserve d'une
durée
L’AGENCE NATIONALE D
E GARANTIE DES DROITS DES MINEURS (ANGDM)
69
DÉSIGNATION DES MALADIES
DÉLAI de
prise en
charge
LISTE INDICATIVE DES
PRINCIPAUX TRAVAUX susceptibles de
provoquer ces maladies
une atélectasie par enroulement. Ces anomalies
constatées devront être confirmées par un
examen tomodensitométrique.
d'exposition
de 5 ans)
base d'amiante. Conduite de four. Travaux nécessitant
le port habituel de vêtements contenant de l'amiante.
C.
-
Dégénérescence
maligne
bronchopulmonaire compliquant les lésions
parenchymateuses et pleurales bénignes ci-
dessus mentionnées.
35 ans (sous
réserve d'une
durée
d'exposition
de 5 ans)
D. - Mésothéliome malin primitif de la
plèvre, du péritoine, du péricarde.
40 ans
E.
-
Autres
tumeurs
pleurales
primitives.
40 ans (sous
réserve d'une
durée
d'exposition
de 5 ans)
3)
Procédure et schémas de la reconnaissance de maladie professionnelle et de
la faute
inexcusable de l’employeur impliquant l’intervention de l’ANGDM
La procédure (débute avec une démarche engagée par le mineur auprès de son médecin
traitant qui, après avoir constaté les signes d’une pathologie, établit un certificat médical dit
« informatif
» faisant un lien entre la pathologie et le travail de l’intéressé. Ce certificat médical
est ensuite traité par la caisse de sécurité sociale dans le cadre d’une demande de reconnaissance
de maladie professionnelle. L’instruction réalisée par la caisse
conduit celle-ci à interroger
l’ancien mineur mais également l’ANGDM en tant que représentant de l’employeur.
L’ANGDM délivre alors, pour les affaires qui relèvent de sa compétence en propre mais
également pour le compte de l’État, une attestation d’exposi
tion ou de non exposition au risque.
Pour savoir si l’emploi a exposé l’ancien mineur à la substance nocive susceptible d’être
à l’origine de la maladie professionnelle, l’agence se réfère au relevé de périodes et d’emplois,
issus des dossiers individuels dont elle assure la conservation et à des matrices
emplois/expositions léguées par Charbonnages de France établies au regard des tableaux de
maladies professionnelles.
La caisse de sécurité sociale arrête ensuite sa position quant au caractère professionnel
ou non de la pathologie déclarée. Si la maladie est reconnue d’origine professionnelle, le
médecin de la caisse détermine le taux d’incapacité (IPP) de l’intéressé
69
, dont dépend le mode
d’indemnisation
70
. Si l’employeur n’est plus en activité, comme c’est
le cas pour l’employeur
Charbonnages de France représenté par l’ANGDM, la rente est financée sur les fonds du compte
spécial de la sécurité sociale, alimenté par une cotisation des aux entreprises (compte de
mutualisation du risque
71
).
L’employeur peut con
tester la prise en charge de la maladie professionnelle en
introduisant un recours devant la commission de recours amiable (CRA) de la caisse de sécurité
69
En fonction de la nature de l’infirmité, de l’état général de l’ancien mineur, de son âge, de ses facultés
physiques et mentales et de ses aptitudes et qualifications professionnelles.
70
Si le taux d’IPP est inférieur à 10
%, l’intéressé bénéficie d’une indemnité forfaitaire en capital versée
en une seule fois
; si le taux d’IPP est égal ou supérieur à 10
%, une rente viagère est versée périodiquement
jusqu’au décès du bénéficiaire, chaque trimestre ou chaque mois en cas d’IPP d’au moins 50
%.
71
Cf. article D. 242-6-5 du code de la sécurité sociale.
L’AGENCE NATIONALE
DE GARANTIE DES DROITS DES MINEURS (ANGDM)
70
sociale, préalable obligatoire avant toute action contentieuse. L’ANGDM, en son nom ou au
nom de l’Eta
t, conteste systématiquement devant la CRA de la CANSSM les reconnaissances
de maladie professionnelle liées à l’amiante (tableau 30 A et 30 B) dans lesquelles elle n’a pas
reconnu l’exposition professionnelle et pour lesquelles la caisse n’a pas recueilli
de
témoignages attestant de l’exposition à l’amiante
72
.
Schéma n° 1 :
Schéma d’une reconnaissance de MP
:
Source : ANGDM
72
Jusqu’
en
2019, l’ANGDM
contestait également les cas où il existait des témoignages attestant de
l’exposition à l’amiante
.
L’AGENCE NATIONALE D
E GARANTIE DES DROITS DES MINEURS (ANGDM)
71
Schéma n° 2 :
Schéma de la reconnaissance de la faute inexcusable de l’employeur
Source : ANGDM
4)
Nombre de certificats d’exposition au risque établis par l’ANG
DM
Tableau n° 24 :
Nombre des certificats au risque établis par l’ANDM depuis 2016
2016
2017
2018
2019
2020
2021
2022
Certificat
d’exposition
615
600
546
441
211
237
223
Certificat
de non exposition
436
355
399
288
167
183
167
Total
1051
955
945
729
378
420
390
Source : ANGDM
L’AGENCE NATIONALE D
E GARANTIE DES DROITS DES MINEURS (ANGDM)
72
Annexe n° 5.
Le plan « bien vieillir
» de l’ANGDM
Le 22 septembre 2016, l’ANGDM a organisé une journée d’étude intitulée «
l’action sociale
pour le bien vieillir, perspectives et prospectives dont elle a tiré un plan d’actions pour 2017
-2019
comportant notamment les principaux points suivants :
1)
L’amélioration des conditions de vie liées à l’habitat
Il s’agit d’aider au maintien à domicile des personnes âgées et d’adapter en conséquence leur
logement à leur degré d’autonomie ou les accompagner dans un
parcours résidentiel.
Parmi les objectifs que l’agence s’est fixée figurent
:
-
La communication sur les prestations et l’accompagnement possible en matière d’aide à
l’amélioration de l’habitat
-
La finalisation d’une convention avec l’ANAH visant à
fluidifier les relations administratives
et à organiser les échanges de détection et à raccourcir les délais de traitement
-
Etablir un partenariat avec la fédération SOLIHA qui, par le biais des structures départementales
adhérentes, participe au montage financier des dossiers de demande de subvention dans le cadre
de l’adaptation du logement
;
-
La mise en place d’une cellule d’habitat dans une région à titre expérimental, qui réunirait les
compétences et les connaissances nécessaires au traitement des dossiers habitat dans chaque
région
-
Faire le bilan de l’utilisation de la prestation petits travaux
2)
Favoriser l’accès aux nouvelles technologies
Il s’agit pour l’agence de favoriser, en lien avec les bailleurs, l’accès aux nouvelles technologies
et à tous les projets innovants
3)
Accompagner le parcours résidentiel
Dans ce cadre, l’ANGDM se donne pour objectif de poursuivre la signature de convention avec
les résidences autonomie.
4)
Identifier les fragilités :
-
Les fragilités liées à la santé
: l’identification des
problèmes de dégradation de l’état de santé
donnera lieu à une coordination médico-social avec les médecins du réseau de soin FILIERIS ;
-
Les fragilités liées aux conditions sociales
: l’agence indique réfléchir à la création, par région,
d’une cellule veuvage qui mettra en synergie l’ensemble des compétences présentes au sein de
l’ANGDM
;
-
Les fragilités liées à l’isolement
: l’agence se propose de conclure une convention de partenariat
avec l’association «
au bout du fil » qui permettra à cette association de passer des appels
téléphoniques aux personnes isolées qui le souhaitent
5)
Soutenir les aidants :
L’agence se propose de renforcer les actions déjà menées avec la mise en place de la maison
des aidants, les séjours aidants-aidés, et de développer les
actions collectives d’aide aux aidants
ainsi que les maisons des aidants, dans les régions où cela sera réalisable
L’AGENCE NATIONALE D
E GARANTIE DES DROITS DES MINEURS (ANGDM)
73
Annexe n° 6.
Les prestations de l’action sanitaire et sociale gérée par l’ANGDM
:
périmètre et budget consommé
Tableau n° 25 :
Montant des crédits de l’ASS
individuelle entre 2016-2023 (budget exécuté 2016-
2022, budget initial 2023)
En €
2016
2017
2018
2019
2020
2021
2022
2023
Total 22B
1 640 503
1 701 024
1 612 863
1 559 844
1 003 433
1 030 325
1 139 552
1 255 357
Total AT/MP
5 901
10 935
7 609
2 933
6 369
2 614
3 804
13 371
Total Maladie
2 349 517
3 087 578
3 341 166
3 235 962
2 925 652
2 324 121
2 093 777
2 676 235
Total Vieillesse
19 675 302
19 376 420
18 982 420
18 646 515
16 111 895
14 922 356
15 515 073
16 370 263
TOTAL
ANNEE
HORS PVL
23 671 223
24 175 956
23 944 057
23 445 254
20 047 350
18 279 416
18 752 206
20 315 226
PVL
3 009 173
2 936 513
2 945 476
2 907 822
1 721 207
2 272 639
2 337 713
2 632 482
TOTAL
ANNEE y
compris PVL
26 680 396
27 112 469
26 889 533
26 353 076
21 768 557
20 552 056
21 089 919
22 947 708
Source : ANGDM
Tableau n° 26 :
Montant des prestations de l’ASS entre 2016 et 2022 (budgets exécutés)
Montant des
prestations
2016-2022
%
22B
Aide au transport
5 717 775 €
3,35%
Frais de cure thermale
3 969 769 €
2,33%
AT/MP
Aide Financière individuelle
40 166 €
0,02%
Maladie
Maintien à domicile soins palliatifs
160 884 €
0,09%
Aide Financière individuelle
7 799 234 €
4,58%
Conseil en ergothérapie
3 566 €
0,00%
Incontinence
7 165 560 €
4,20%
Indemnités funéraires
1 089 463 €
0,64%
Produits non pris en charge assurance maladie
243 003 €
0,14%
Pédicurie
1 080 258 €
0,63%
Prestation supplémentaire facultative
469 €
0,00%
Retour à domicile après hospitalisation
1 815 338 €
1,07%
Vieillesse
Accueil de jour
38 197 €
0,02%
Aide à l'Amélioration de l'Habitat
6 927 706 €
4,06%
Aide à l'entrée en Ehpad
4 141 840 €
2,43%
Aide au déménagement
186 915 €
0,11%
Aide aux aidants
931 415 €
0,55%
Aide Financière individuelle
444 804 €
0,26%
Aide Ménagère à Domicile*
104 255 013 €
61,17%
Aides techniques
163 445 €
0,10%
L’AGENCE NATIONALE D
E GARANTIE DES DROITS DES MINEURS (ANGDM)
74
Montant des
prestations
2016-2022
%
Dons aux centenaires
143 305 €
0,08%
Garde à Domicile
51 441 €
0,03%
Hébergement temporaire
248 436 €
0,15%
Petits travaux de dépannage
254 671 €
0,15%
Portage de repas
2 131 535 €
1,25%
Prestation exceptionnelle 2022
768 300 €
0,45%
Télé-alarme
1 371 239 €
0,80%
Paiement des heures AMD programmées non
réalisées
1 065 298 €
0,63%
Autres (dont contribution interrégime
106 421 €
0,06%
PVL
18 130 543 €
10,64%
TOTAL
170 446 005 €
100,00%
Source : chiffres ANGDM
Les prestations d’ASS gérées par l’ANGDM
Ces Les prestations d’ASS ne sont pas cumulables avec les prestations légales et
complémentaires versées pour le même objet, par d’autres régimes.
1)
LES PRESTATIONS DU 22B
-
Aide aux transports : en dehors des cas règlementairement prévus au code de la sécurité sociale,
il peut être octroyé une aide pour les frais de transport non pris en charge par l’assurance maladie,
sauf pour ceux relatifs aux cures the
rmales qui font l’objet d’un dispositif spécifique. Cette aide
concerne les affiliés à l’assurance maladie du régime minier et leurs ayants droits au sens de la
sécurité sociale. Aide cumulable avec l’APA
.
-
Frais de cure thermale
:
l’agence prend en charge les frais d’hébergement dans la limite de
150,01€ par an et les frais de transport des bénéficiaires dans la limite du prix d’un voyage SNCF
2ème classe. En 2017, suite à un arrêt de la Cour de cassation du 16 décembre 2016, la CNAMTS a
cessé de prendre
en charge les frais d’hébergement et de transport concernant les cures thermales
au titre des affections longue durée. Avec l’accord de la direction de la sécurité sociale, l’agence a
pris à sa charge ces participations. La prestation relative aux cures thermales avait donné lieu à une
recommandation à l’agence de mettre un terme au remboursement de ces cures. Interrogée sur la
mise en œuvre de cette recommandation, l’agence a rappelé les termes du courrier de la ministre des
affaires sociales et de la santé du 7 mai 2015 qui, en réponse au contrôle précédent, mentionnait
qu’il lui semblait «
délicat dans un contexte de vieillissement important de la population des anciens
mineurs et compte-tenu de pathologies particulières qui les affectent, de donner suite à cette
recommandation. C’est en effet une longue tradition du régime minier de permettre à ses affiliés de
suivre des cures au bénéfice de leur santé
». Selon l’agence, si le nombre de curistes affiliés au
régime maladie continue de diminuer, et qu’une b
aisse a été relevée pendant la pandémie, « la
prestation est encore beaucoup utilisée
». Les niveaux de consommation constatés pour cette
prestation ne confirment pas cette affirmation. Le dispositif continue à être proposé alors même
qu’il souffre à l’évidence d’une sous
-
consommation persistante (763 k€ en 2016 pour 5
663
bénéficiaires, 468 k€ pour 1
728 bénéficiaires en 2022).
L’AGENCE NATIONALE D
E GARANTIE DES DROITS DES MINEURS (ANGDM)
75
Tableau n° 27 :
Prestation cures thermales
2016
2017
2018
2019
2020
2021
2022
Montant
Nombre
Montant
Nombre
Montant
Nombre
Montant
Nombre
Montant
Nombre
Montant
Nombre
Montant
Nombre
763 716 €
5 663
782 961 €
5 770
706 814 €
2 827
674 755 €
2 624
241 410 €
970
332 035 €
1 257
468 076 €
1 728
Source : ANGDM
2)
LES PRESTATIONS DE LA BRANCHE MALADIE
-
Aide financière individuelle :
ces prestations permettent de répondre à une demande d’aide
en cas de difficultés financières subites, inhabituelles et imprévisibles. Leur attribution est
ponctuelle et non répétitive et ne peut par conséquent constituer un complément de
ressources. Elle est accordée aux affiliées (et leurs ayants droits), aux titulaires d’une rente
d’accident du travail et/ou maladies professionnelles et aux bénéficiaires relevant de
l’article 1 des clauses communes du RNASS. Aide cumulable avec l’APA et est accordée
pour une durée d’une année civile.
-
Conseils en ergothérapie
: cette prestation finance l’intervention d’un ergothérapeute.
-
Incontinence : u
ne prise en charge est accordée aux bénéficiaires dont l’état de santé
justifie le port
d’articles à usage unique pour incontinence. L’aide n’est pas cumulable avec
l’APA et est accordée pour une année civile renouvelable annuellement en fonction des
ressources. L’éligibilité à la prestation aux personnes bénéficiaires de l’APA a été stoppée
au 15 juillet 2019
-
Pédicurie : cette aide consiste dans la prise en charge partielle des soins de pédicurie,
pour la partie qui dépasse les tarifs de base de l’assurance maladie. Cette prise en charge
concerne les affiliés du régime minier et leur ayants droits au sens de la sécurité sociale.
Aide cumulable avec l’APA
-
Retour à domicile après hospitalisation : c
ette prestation s’adresse aux bénéficiaires qui,
lors d’une sortie d’hospitalisation ont besoin d’être aidés temporairement. Aide non
cumulable ave
c l’APA. Aide accordée pour une durée de 3 mois
-
Participation financière pour l’achat de produits non pris en charge par l’assurance maladie
ou comportant un supplément
: Il s’agit de prestations médicalisées : produits non pris en
charge par l’assurance
maladie ou comportant un supplément.
3)
PRESTATIONS DE LA BRANCHE VIEILLESSE
-
Aide-ménagère à domicile
: c’est la prestation la plus important en volume. Elle n’est pas
cumulable avec l’APA. La prise en charge est accordée pour une année civile, le nombre
d’
heure attribuées ne doit pas dépasser 20 heures par mois pour une personne seule et 30h
pour un couple sauf situations particulières. Les recours à l’AMD se fait principalement
entre 75 et 95 ans.
-
Aide à l’amélioration de l’habitat
: elle consiste à finan
cer les travaux liés à l’amélioration
du logement, favorisant le maintien à domicile des personnes âgées ou handicapées. Le
L’AGENCE NATIONALE D
E GARANTIE DES DROITS DES MINEURS (ANGDM)
76
montant total est fixé pour une durée de 5 ans pouvant être fractionnée sur cette période.
Cumulable avec l’APA si le montant de l’A
PA est complètement utilisé par ailleurs
-
Télé-alarme
:
l’agence prend en charge une partie des frais d’abonnement à système
d’alarme. L’aide est destinée à améliorer la sécurité des bénéficiaires en situation
d’isolement et de fragilité, ainsi qu’à certa
ins couples qui peuvent également être considérés
comme isolés, notamment lorsque les deux conjoints sont handicapés. Pas cumulable avec
l’APA.
-
Portage de repas : c
’est une participation financière accordée aux bénéficiaires faisant appel
à un service de « portage de repas à domicile » pour des raisons médicales ou psychiques
qui ne leur permettent pas de confectionner leur repas. Pas cumulable avec l’APA
-
Petits travaux : cette aide est accordée aux bénéficiaires ne pouvant plus effectuer seuls
certains p
etits travaux. Elle s’inscrit dans le cadre du maintien à domicile des personnes
âgées, seules ou isolées. Aide cumulable avec l’APA. Le nombre d’heures attribuées ne doit
pas dépasser 10 heures par bénéficiaires et par année civile
-
Hébergement temporaire : cette prestation est accordée aux bénéficiaires séjournant dans
des structures d'hébergement temporaire ayant signé des conventions tripartites ou en
famille d’accueil agréée par le conseil départemental du lieu du domicile. Cette aide est
destinée à pr
endre en charge partiellement le coût d’un hébergement temporaire en cas de
sortie d’hôpital, d’hospitalisation ou d’indisponibilité du conjoint ou des aidants ou encore
pour soulager momentanément la famille en charge du bénéficiaire.
-
Garde à domicile : cette prestation a pour but de permettre à une personne âgée et/ou à son
entourage de faire face à une situation d’urgence temporaire et difficile, lors d’une sortie
d’hôpital ou de l’aggravation de l’état de santé, de pallier l’absence temporaire de la
famille
qui apporte habituellement son aide ou de de participer à la prise en charge des problèmes
de dépendance chronique d’ordre physique ou psychique.
-
Aide aux aidants : c
ette prestation a pour vocation d’apporter une aide aux aidants
familiaux et ainsi favoriser ou rendre possible le maintien à domicile des aidés. Elle vient
compléter les aides financées par l’APA.
-
Dons aux centenaires
: l’agence attribue une prestation sous forme de cadeau(x), fleurs,
chocolats ou de don aux personnes fêtant leur centième anniversaire.
-
Aides techniques
: ce sont de aides visant à faciliter l’autonomie optimale de la personne
âgée handicapée dans les actes de la vie quotidienne. Ces aides ne doivent pas figurer sur
les listes de prescription remboursées par les orga
nismes d’assurance maladie auprès
desquels elles sont affiliées. L’aide n’est pas cumulable avec l’APA.
-
Accueil de jour
: une participation financière est accordée aux bénéficiaires
séjournant dans des structures d’accueil de jour agréées et conventionnée
s.
L’AGENCE NATIONALE D
E GARANTIE DES DROITS DES MINEURS (ANGDM)
77
Annexe n° 7.
Le centre de vacances de Saint-Gildas
L’agence a pris en charge depuis 2014 l’élaboration et la mise en œuvre de la politique
de vacances qui lui a été transférée par la CANSSM. Ce transfert des compétences ne s’est pas
accompagné d’un transfert des éléments immobiliers. L’équipement au cœur de la politique de
vacances de l’ANGDM est constitué d’un centre de vacances à Saint
-Gildas dont le propriétaire
reste la CANSSM. Le centre de vacances est géré par un exploitant choisi par l’agence dans le
cadre d
’un marché public.
Une convention de prêt à usage a été conclue en 2014 entre les deux structures
permettant à l’agence de disposer de cet équipement durant quatre ans à titre gratuit à charge
pour l’agence d’en assumer les réparations «
locatives » et les
travaux d’entretien, tandis que
les grosses réparations relèvent de la CANSSM. Suite à une première reconduction de la durée
du prêt à usage, l’agence a pu continuer à utiliser cet équipement jusqu’au 31 décembre 2021.
Devant relancer une nouvelle consult
ation pour choisir un nouvel exploitant, l’agence a
demandé une nouvelle reconduction du prêt à usage qui lui a été accordée pour deux ans par
avenant signé le 10 mars 2021. A nouveau, en 2023, l’ANGDM s’est trouvée confrontée à la
question de la reconduct
ion de son autorisation d’exploiter l’équipement. Dans la COG 2022
-
2024, la CANSSM et la DSS conviennent qu’une «
réflexion sur le devenir du centre de
vacances de Saint-Gildas de Rhuys devra, sur cette période de deux années, être engagée
pouvant conduire
à la vente par la CANSSM de l’ensemble immobilier
».
Par courrier du 10 mars 2023, le directeur général de l’agence indique à la CANSSM
son souhait qu’un troisième avenant pour prolonger le prêt durant une période de deux ans,
c’est
-à-dire la période 2024-2025, et invite la Caisse à lui faire part de sa réflexion sur la
question de l’avenir du centre du centre de vacances.
La persistance sur une durée aussi longue (10 ans) de ce prêt à usage alors que
l’équipement concerné représente l’outil permettant la mise en œuvre des séjours longs
proposés par l’ANGDM est révélateur du caractère incomplet du transfert d’un certain nombre
de compétences à l’agence par la caisse (transfert financier inabouti, maintien des actions
collectives de l’ASS au sein de la CANSS
M, maintien de la propriété sur le centre de vacances).
L’AGENCE NATIONALE D
E GARANTIE DES DROITS DES MINEURS (ANGDM)
78
Annexe n° 8.
Les prestations sous-
consommées de l’ASS et l’audit de cette
politique
1)
Les prestations faisant l’objet d’une sous
-consommation des crédits
Tableau n° 28 :
Exécution des prestations de l’ASS en 2021 et 2022
2021
2022
BI
Budget exécuté
Taux
exécution
BI
Budget exécuté
Taux
exécution
Aide au transport
1 302 247 €
698 290 €
54%
812 431 €
671 476 €
83%
Frais de cure thermale
412 553 €
332 035 €
80%
387 769 €
468 076 €
120%
22B
1 714 800 €
1 030 325 €
60%
1 200 200 €
1 139 552 €
95%
Aide Financière individuelle
14 580 €
2 614 €
13 700 €
3 804 €
AT/MP
14 580 €
2 614 €
18%
13 700 €
3 804 €
28%
Maintien à domicile soins
palliatifs
17 490 €
14 770 €
84%
17 521 €
15 871 €
91%
Aide Financière individuelle
937 788 €
991 481 €
106%
1 172 273 €
926 294 €
79%
Conseil en ergothérapie
514 €
214 €
270 €
480 €
Incontinence
1 089 027 €
1 005 292 €
92%
1 136 423 €
852 216 €
75%
Indemnités funéraires
1 836 €
1 886 €
1 788 €
Produits non pris en charge
assurance maladie
87 539 €
37 272 €
43%
41 780 €
30 440 €
73%
Pédicurie
120 030 €
81 112 €
68%
95 421 €
68 386 €
72%
Retour à domicile après
hospitalisation
319 712 €
192 145 €
60%
229 926 €
198 302 €
86%
Maladie
2 572 100 €
2 324 121 €
90%
2 695 500 €
2 093 777 €
78%
Accueil de jour
6 346 €
5 381 €
85%
6 111 €
5 725 €
94%
Aide à l'Amélioration de
l'Habitat
1 095 748 €
1 100 810 €
100%
1 246 948 €
1 095 162 €
88%
Aide à l'entrée en Ehpad
525 €
Aide au déménagement
24 235 €
20 404 €
84%
23 343 €
20 839 €
89%
Aide aux aidants
183 487 €
152 889 €
83%
171 740 €
177 254 €
103%
Aide Financière individuelle
30 800 €
34 232 €
111%
38 571 €
41 925 €
109%
Aide Ménagère à Domicile*
14 284 836 €
12 929 780 €
91%
14 671 898 €
12 818 313 €
87%
Aides techniques
23 048 €
21 328 €
93%
24 400 €
24 234 €
99%
Dons aux centenaires
7 034 €
55 350 €
787%
61 779 €
51 030 €
83%
Garde à Domicile
1 661 €
730 €
835 €
4 853 €
Hébergement temporaire
44 170 €
19 743 €
45%
22 587 €
25 609 €
113%
Petits travaux de dépannage
40 290 €
42 030 €
104%
47 762 €
36 365 €
76%
Portage de repas
312 113 €
311 135 €
100%
356 051 €
286 826 €
81%
Prestation exceptionnelle
2022
768 300 €
Télé-alarme
221 832 €
220 083 €
99%
250 975 €
150 020 €
60%
Paiement des heures AMD
programmées non réalisées
Autres (dont contribution
interrégime
7 937 €
8 618 €
Total Vieillesse
16 275 600 €
14 922 356 €
92%
16 923 000 €
15 515 073 €
92%
PVL
2 908 700 €
2 272 639 €
78%
2 679 610 €
2 337 713 €
87%
TOTAL
23 485 780 €
20 552 056 €
88%
23 512 010 €
21 089 919 €
90%
L’AGENCE NATIONALE D
E GARANTIE DES DROITS DES MINEURS (ANGDM)
79
Parmi les prestations faisant l’objet d’une sous
-consommation régulière figure la
prestation la plus importante en volume, l’aide
-ménagère à domicile pour laquelle le niveau de
consommation des crédits s’est élevé à 12,9 M€ en 2021 contre 14,2 M€ en prévis
ionnel et à
12,8 M€ en 2022 contre 14,6 M€ dans le budget initial. La sous
-consommation de cette
prestation s’explique selon l’agence par la baisse du nombre des bénéficiaires et le
vieillissement de la population qui bascule dans l’accompagnement départem
entale au titre de
l’allocation personnalisée d’autonomie (APA
73
), mais également par les difficultés des
associations à recruter du personnel.
D’autres prestations sont peu utilisées (accueil de jour, participation financière pour
l’achat de produits non pris en charge par l’assurance maladie ou comportant un supplément
74
,
aide financière individuelle du volet AT-MP, hébergement temporaire, par exemple), en forte
baisse (la pédicurie par exemple
75
), d’autres encore ne sont utilisées que dans certaines zones
géographiques (par exemple la prestation incontinence
76
). Le niveau de consommation des
crédits dédiés aux vacances et loisirs révèle également un niveau de sous-consommation
77
.
Concernant les prestations du 22B, elles concernent deux types d’aides
: l’aide
au
transport sanitaire, qui connaît également une sous-exécution du niveau des prestations
78
et les
frais de transport et d’hébergement liés à une cure thermale. Les cures thermales donnent lieu
à des prestations en diminution
79
, en lien avec le vieillissement des bénéficiaires et
l’éloignement des centres thermaux ainsi que les habitudes de recours moindre à ce type de
soins suite au contexte sanitaire de l’après covid. Lors du dernier contrôle, cette prestation
avait
donné lieu à une recommandation de mettre un terme au remboursement de ces cures.
Interrogée sur la mise en œuvre de cette recommandation, l’agence
indique que si le nombre de
curistes affiliés au régime maladie continue de diminuer et qu’une baisse a été relevée pendant
la pandémie,
« la prestation est encore beaucoup utilisée
». Les niveaux de consommation
constatés pour cette prestation ne confirment pas cette affirmation. Le dispositif continue à être
proposé alors même qu’il souffre à l’évidence d’une sous
-
consommation persistante (763 K€
en 2016 pour 5
663 bénéficiaires, 468 K€ pour 1
728 bénéficiaires en 2022) (cf annexe n° 8).
2)
La question de l’audit de l’ASS
Le 17 janvier 2020, les organisations syndicales ont été reçues, à leur demande, par la
DSS, la direction du budget et la DGEC. L’intersyndicale a exprimé son souhait qu’un audit
soit diligenté sur la gestion des dépenses de l’ASS suite à l’engagement des crédits au
-delà des
autorisations budgétaires en 2018. Cette demande portait sur deux points : la prévision
budgétaire et le niveau
de trésorerie, les syndicats souhaitant qu’une analyse précise des moyens
73
L'APA est financée par les départements et sert à payer soit les dépenses nécessaires pour rester au
domicile, soit le tarif dépendance de l'établissement médico-social (exemple : Ehpad) pour personnes âgées
dépendantes. L’aide ménagère à domicile est
inc
ompatible avec l’APA, selon la décision prise par l’agence.
74
43% de crédits consommés en 2021 et 73 % en 2022
75
Le niveau de consommation était ainsi de 68 % en 2021 et 72 % en 2022
76
75 % de crédits consommés en 2022
77
(2,2
M€ de crédits consommés en 2021 contre 2,9 M€ de prestations programmées et 2,3 M€ de crédits
consommés en 2022 contre 2,6 M€ de crédits inscrits dans le budget initial.
78
Cette aide a été consommé à hauteur de 54 % des crédits en 2020 et de 83 % en 2022
79
Sauf les cures de proximité
L’AGENCE NATIONALE D
E GARANTIE DES DROITS DES MINEURS (ANGDM)
80
à consacrer aux prestations de l’ASS soit réalisée ainsi qu’une analyse des besoins. L’objectif
était notamment de vérifier l’adéquation des moyens de cette politique aux besoins.
En
réaction à cette demande d’audit à réaliser en dehors de l’agence, le président de
l’établissement a adressé un courrier aux tutelles le 9 mars 2020 dans lequel il s’étonnait qu’une
telle décision ait pu être prise sans que le conseil d’administration de l’agence en soit informé
et a demandé la réunion du comité du comité d’audit de l’ANGDM, présidé par l’Etat et créé
en décembre 2017 suite au dernier contrôle de la Cour. Les tutelles ont exprimé aux
organisations syndicales leur accord sur la mise en plac
e de cet audit mais en ont limité l’objet
au pilotage des dépenses. Lors de la réunion du conseil d’administration de l’agence le 12 mars
2020, la DSS a indiqué qu’un corps d’audit a été sollicité pour réaliser cet audit externe et a
précisé que les audite
urs pourraient venir présenter aux membres du comité d’audit de
l’ANGDM le calendrier et la méthode de cet audit ainsi que leurs conclusions après la fin de
celui-
ci. Ces éléments ont été confirmés au président de l’agence par un courrier de la directrice
de l’énergie qui indiquait qu’un «
audit externe est en cours d’organisation en lien avec les
corps de contrôle et (qu’il) devrait intervenir prochainement
».
En novembre 2020, le corps de contrôle en charge de conduire l’audit de l’ASS n’ayant
pas été enc
ore désigné, le conseil d’administration de l’agence le 26 novembre 2020, sur
proposition du président de l’agence, a décidé d’internaliser la démarche sous forme non pas
d’un audit mais d’études menées par les services de l’agence à présenter aux administ
rateurs
réunis en séminaire en 2021. Ces études qui devaient porter sur les évolutions de la population
des bénéficiaires de l’ASS et des dépenses, devaient permettre d’alimenter la discussion sur la
prochaine COG. Réunis en séminaire le 6 juillet et le 21 octobre 2021, les administrateurs ont
pris connaissance des éléments rétrospectifs sur l’utilisation de l’ASS depuis 2015 et d’une
projection de 2022 à 2025 à partir d’une analyse prévisionnelle sur la baisse du nombre des
bénéficiaires potentiels de l’ASS et d’une évaluation de la consommation des crédits.
Ces travaux ont donné lieu à des conclusions arrêtées par les administrateurs le 30
novembre 2021 desquelles il ressort les priorités suivantes : la confirmation de la priorité à
accorder à l’aide au maintien à domicile (à travers les prestations d’aide à domicile, de portage
des repas, téléalarme et aide au retour à domicile après hospitalisation), la nécessité de continuer
à favoriser les affiliés à bas revenus, le caractère suffisant du nombre des prestations et la
nécessité de ne pas modifier
« trop profondément le RNASS
» afin de garantir une information
efficace des bénéficiaires, la nécessité de conforter le rôle clé des assistantes sociales, le
maintien de la politique vacances et loisirs avec une attention aux actions de proximité et
l’amélioration de la coordination entre l’action sociale individuelle et collective.
Ces réflexions internes et la définition des priorités par les administrateurs ne sauraient
constituer la réflexion de fond sur l’ar
ticulation entre les prestations figurant dans le RNASS et
les besoins de la population minière. La persistance de sous-consommation chronique des
prestations de l’ASS plaide pour une réflexion plus ambitieuse et d’ampleur. A ce stade, la
démarche reste su
perficielle et consiste à reconduire l’existant.
L’AGENCE NATIONALE D
E GARANTIE DES DROITS DES MINEURS (ANGDM)
81
Annexe n° 9.
Projection des effectifs de l’agence
Graphique n° 8 :
Effectifs de l'ANGDM - Pyramide des âges
Source : ANGDM. Champ : personnes en CDI, 2021
Graphique n° 9 :
Projection des effectifs de l'ANGDM
Source
: ANGDM. Projection sur la base d’
un départ à la retraite à 63 ans.
0
50
100
150
200
250
300
ETP au 28/11/2022
ETP au 31/12/2023
ETP au 31/12/2024
ETP au 31/12/2025
ETP au 31/12/2026
ETP au 31/12/2027
ETP au 31/12/2028
ETP au 31/12/2029
ETP au 31/12/2030
ETP au 31/12/2031
ETP au 31/12/2032
ETP au 31/12/2033
ETP au 31/12/2034
ETP au 31/12/2035
ETP au 31/12/2036
ETP au 31/12/2037
ETP au 31/12/2038
ETP au 31/12/2039
ETP au 31/12/2040
ETP au 31/12/2041
ETP au 31/12/2042
ETP au 31/12/2043
ETP au 31/12/2044
ETP au 31/12/2045
ETP au 31/12/2046
ETP au 31/12/2047
ETP au 31/12/2048
ETP au 31/12/2049
ETP au 31/12/2050
ETP au 31/12/2051
ETP au 31/12/2052
ETP au 31/12/2053
ETP au 31/12/2054
ETP au 31/12/2055
ETP au 31/12/2056
ETP au 31/12/2057
ETP au 31/12/2058
ETP au 31/12/2059
ETP au 31/12/2060
L’AGENCE NATIONALE D
E GARANTIE DES DROITS DES MINEURS (ANGDM)
82
Annexe n° 10.
Bilans et comptes de résultat simplifiés de l’ANGDM
Tableau n° 29 :
Actif du volet Programme 174
ACTIF (en €)
2015
2016
2017
2018
2019
2020
2021
2022
ACTIF IMMOBILISE
Immobilisations incorporelles
2 633 600
386 002
262 735
375 737
334 475
360 609
401 820
401 821
Immobilisations corporelles
1 465 512
1 591 912
1 591 837
1 743 822
2 021 804
2 759 888
3 609 932
4 007 254
Terrains
420 960
420 960
420 960
420 960
420 960
420 960
420 960
420 960
Constructions
561 336
553 145
550 447
700 950
940 591
1 710 278
1 853 761
2 997 384
Installations techniques, matériels et outillages
5 293
9 214
14 098
19 426
17 348
19 198
24 959
19 452
Collections
Biens historiques et culturels
Autres immobilisations corporelles
477 922
608 593
606 332
594 492
638 253
609 453
634 997
569 459
Immobilisations mises en concession
Immobilisation corporelles en cours
7 996
4 652
675 255
Avances et acomptes sur commandes
Immobilisations grevées de droits
Immobilisations corporelles (biens vivants)
Immobilisations financières
163 256 834
146 442 278
129 747 938
113 555 995
98 453 770
86 365 903
74 126 516
62 786 899
TOTAL ACTIF IMMOBILISE
167 355 945
148 420 193
131 602 510
115 675 554
100 810 048
89 486 401
78 138 268
67 195 974
ACTIF CIRCULANT
Stocks
Créances
9 782 700
7 717 548
8 911 961
4 165 950
3 692 895
3 527 150
1 727 060
1 543 114
Créances sur des entités publiques des organismes
internationaux et la CE
Créances clients et comptes rattachés
4 585 484
2 373 227
3 995 481
762 949
903 981
694 422
383 617
281 761
Créances sur les redevables (produits de la fiscalité
affectée)
Avances et acomptes versés sur commandes
456 309
234 868
110 600
600
68 701
116 001
113 500
114 500
Créances correspondant à des opérations pour
comptes de tiers (dispositifs d'intervention)
565 146
1 380 030
904 991
839 597
1 294 996
149 649
218 158
Créances sur les autres débiteurs
4 740 907
4 544 307
3 425 850
2 497 410
1 880 617
1 421 731
1 080 294
928 695
Charges constatées d'avance (dont prime de
remboursement des emprunts)
88 304
71 612
69 799
67 019
39 600
40 750
45 808
47 223
TOTAL ACTIF CIRCULANT (HORS TRESORERIE)
9 871 003
7 789 160
8 981 760
4 232 969
3 732 495
3 567 900
1 772 868
1 590 337
TRESORERIE
Valeurs mobilières de placement
Disponibilités
75 302 756
67 511 332
54 826 470
57 032 630
28 940 536
17 918 934
11 129 204
11 938 982
Autres
TOTAL TRESORERIE
75 302 756
67 511 332
54 826 470
57 032 630
28 940 536
17 918 934
11 129 204
11 938 982
Comptes de régularisation
Ecarts de conversion Actif
TOTAL GENERAL
252 529 704
223 720 685
195 410 740
176 941 152
133 483 079
110 973 235
91 040 340
80 725 292
L’AGENCE NATIONALE D
E GARANTIE DES DROITS DES MINEURS (ANGDM)
83
Tableau n° 30 :
Passif du volet Programme 174
PASSIF (en €)
2015
2016
2017
2018
2019
2020
2021
2022
FONDS PROPRES
Financements reçus
Financement de l'actif par l'Etat
1 146 809
826 435
740 494
681 240
641 076
633 221
1 782 490
1 726 793
Financement de l'actif par des tiers
58 496 467
48 405 393
39 641 508
31 871 529
25 196 119
19 508 838
14 118 464
9 922 061
Fonds propres des fondations
Ecarts de réévaluation
Réserves
5 879 037
5 880 269
6 129 757
6 033 341
6 148 771
5 940 039
5 370 090
5 129 441
Report à nouveau
96 604 203
80 836 226
89 959 562
77 873 782
69 244 154
34 230 607
16 256 403
1 184 809
Résultat de l'exercice (bénéfice ou perte)
-15 767 977
9 123 336
-12 085 781
-8 629 628
-35 013 547
-17 974 204
-15 344 956
377 627
Provisions réglementées
TOTAL FONDS PROPRES
146 358 539
145 071 660
124 385 541
107 830 264
66 216 572
42 338 501
22 182 492
18 340 730
PROVISIONS POUR RISQUES ET CHARGES
Provisions pour risques
58 623 345
37 536 658
34 756 020
37 652 304
38 323 068
37 836 511
43 456 393
40 045 562
Provisions pour charges
19 040 522
22 414 258
17 444 724
15 523 417
18 196 396
17 755 824
16 127 719
13 964 396
TOTAL PROVISIONS POUR RISQUES ET CHARGE
77 663 868
59 950 915
52 200 744
53 175 721
56 519 464
55 592 335
59 584 112
54 009 957
DETTES FINANCIERES
Emprunts obligataires
Emprunts souscrits auprès des établissements
financiers
Dettes financières et autres emprunts
20 451
10 144
TOTAL DES DETTES FINANCIERES
20 451
10 144
0
0
0
0
0
0
DETTES NON FINANCIERES
Dettes fournisseurs et comptes rattachés
2 506 879
658 193
70 940
44 741
82 211
117 008
60 519
26 986
Dettes fiscales et sociales
7 868 900
4 059 049
5 592 922
4 686 976
4 356 808
3 872 092
3 641 941
3 505 270
Avances et acomptes reçus
Dettes correspondant à des opérations pour
comptes de tiers (dispositifs d'intervention)
290 994
9 026
23 300
89 265
129 697
274 553
321 989
Autres dettes non financières
18 111 068
13 679 729
13 151 567
11 180 150
6 218 760
8 923 601
5 296 723
4 520 359
Produits constatés d'avance
TOTAL DETTES NON FINANCIERES
28 486 847
18 687 965
18 824 455
15 935 167
10 747 043
13 042 399
9 273 736
8 374 605
TRESORERIE
Autres éléments de trésorerie passive
TOTAL TRESORERIE
0
0
0
0
0
0
0
0
Comptes de régularisation
Ecarts de conversion Passif
TOTAL GENERAL
252 529 704
223 720 685
195 410 740
176 941 152
133 483 079
110 973 235
91 040 340
80 725 292
L’AGENCE NATIONALE D
E GARANTIE DES DROITS DES MINEURS (ANGDM)
84
Tableau n° 31 :
Actif du volet ASS
ACTIF (en €)
2015
2016
2017
2018
2019
2020
2021
2022
ACTIF IMMOBILISE
Immobilisations incorporelles
204 270
71 258
128 924
150 132
254 404
117 672
206 486
316 681
Immobilisations corporelles
771 480
891 986
872 994
884 675
1 312 930
1 613 561
1 735 282
1 569 390
Terrains
Constructions
100 508
810 344
899 637
965 103
Installations techniques, matériels et outillages
349 836
413 084
370 062
356 902
120 366
129 863
129 863
129 863
Collections
Biens historiques et culturels
Autres immobilisations corporelles
421 644
478 902
502 932
527 773
827 969
673 353
642 295
474 424
Immobilisations mises en concession
Immobilisation corporelles en cours
264 088
63 488
Avances et acomptes sur commandes
Immobilisations grevées de droits
Immobilisations corporelles (biens vivants)
Immobilisations financières
182 607
350 511
313 567
339 509
358 411
331 172
305 177
276 215
TOTAL ACTIF IMMOBILISE
1 158 357
1 313 755
1 315 484
1 374 316
1 925 745
2 062 405
2 246 946
2 162 286
ACTIF CIRCULANT
Stocks
7 673
6 066
7 477
7 477
7 434
9 792
7 929
9 488
Créances
10 280 001
8 978 233
8 831 057
8 469 013
9 055 337
7 398 755
7 678 160
6 841 359
Créances sur des entités publiques des organismes
internationaux et la CE
Créances clients et comptes rattachés
52 730
47 362
Créances sur les redevables (produits de la fiscalité affectée)
Avances et acomptes versés sur commandes
792 568
238 231
260 369
64 128
361 763
202 359
197 309
158 117
Créances correspondant à des opérations pour comptes de tiers
(dispositifs d'intervention)
0
Créances sur les autres débiteurs
9 434 703
8 692 640
8 570 688
8 404 885
8 693 574
7 196 396
7 480 851
6 683 242
Charges constatées d'avance (dont prime de
remboursement des emprunts)
6 669
6 060
TOTAL ACTIF CIRCULANT (HORS TRESORERIE)
10 294 343
8 984 299
8 838 534
8 476 490
9 062 770
7 408 547
7 686 089
6 856 907
TRESORERIE
Valeurs mobilières de placement
Disponibilités
27 479
349 065
529 045
1 391 763
89 906
503 381
44 798
321 295
Autres
TOTAL TRESORERIE
27 479
349 065
529 045
1 391 763
89 906
503 381
44 798
321 295
Comptes de régularisation
Ecarts de conversion Actif
TOTAL GENERAL
11 480 179
10 647 118
10 683 063
11 242 570
11 078 422
9 974 333
9 977 833
9 340 488
L’AGENCE NATIONALE D
E GARANTIE DES DROITS DES MINEURS (ANGDM)
85
Tableau n° 32 :
Passif du volet ASS
PASSIF (en €)
2 015
2 016
2 017
2 018
2 019
2 020
2 021
2 022
FONDS PROPRES
Financements reçus
Financement de l'actif par l'Etat
Financement de l'actif par des tiers
963 183
1 313 755
1 259 745
1 318 460
1 862 324
2 013 173
2 174 269
2 033 719
Fonds propres des fondations
Ecarts de réévaluation
Réserves
Report à nouveau
178 521
178 521
178 521
178 521
178 521
178 521
178 521
178 521
Résultat de l'exercice (bénéfice ou perte)
Provisions réglementées
TOTAL FONDS PROPRES
1 141 703
1 492 275
1 438 266
1 496 980
2 040 845
2 191 694
2 352 789
2 212 240
PROVISIONS POUR RISQUES ET CHARGES
Provisions pour risques
166 786
161 305
161 432
152 329
154 430
142 910
145 739
141 330
Provisions pour charges
2 758 959
2 556 108
2 589 004
2 685 185
2 837 618
3 070 108
2 954 332
2 443 926
TOTAL PROVISIONS POUR RISQUES ET CHARGES
2 925 745
2 717 413
2 750 436
2 837 513
2 992 048
3 213 017
3 100 071
2 585 257
DETTES FINANCIERES
Emprunts obligataires
Emprunts souscrits auprès des établissements financiers
Dettes financières et autres emprunts
TOTAL DES DETTES FINANCIERES
0
0
0
0
0
0
0
0
DETTES NON FINANCIERES
Dettes fournisseurs et comptes rattachés
754 096
147 352
108 190
92 115
111 165
143 757
69 701
141 937
Dettes fiscales et sociales
1 781 211
1 705 298
1 914 767
1 767 855
1 749 785
1 657 905
1 634 641
1 526 023
Avances et acomptes reçus
Dettes correspondant à des opérations pour comptes de tiers
(dispositifs d'intervention)
Autres dettes non financières
4 877 423
4 584 779
4 471 404
5 048 105
4 184 579
2 767 960
2 820 630
2 875 032
Produits constatés d'avance
TOTAL DETTES NON FINANCIERES
7 412 730
6 437 430
6 494 362
6 908 076
6 045 529
4 569 622
4 524 973
4 542 992
TRESORERIE
Autres éléments de trésorerie passive
TOTAL TRESORERIE
0
0
0
0
0
0
0
0
Comptes de régularisation
Ecarts de conversion Passif
TOTAL GENERAL
11 480 179
10 647 118
10 683 063
11 242 570
11 078 422
9 974 333
9 977 833
9 340 488
L’AGENCE NATIONALE D
E GARANTIE DES DROITS DES MINEURS (ANGDM)
86
Tableau n° 33 :
Produits du volet Programme 174
Tableau n° 34 :
Charges du volet Programme 174
PRODUITS (en €)
2015
2016
2017
2018
2019
2020
2021
2022
PRODUITS DE FONCTIONNEMENT
Produits sans contrepartie directe (ou subventions et produits assimilés)
Subventions pour charges de service public
416 604 058
13 047 494
12 573 952
12 922 282
12 874 611
12 485 632
12 485 405
12 079 998
Subventions de fonctionnement en provenance de l'Etat et des autres entités publiques
49 000
Subventions spécifiquement affectées au financement de certaines charges
d'intervention en provenance de l'Etat et des autres entités publiques
373 867 089
340 915 765
322 396 500
270 983 200
267 675 240
249 305 255
240 486 720
Dons et legs
Produits de la fiscalité affectée
Produits avec contrepartie directe (ou produits directs d'activité)
Ventes de biens ou prestations de services
8 462 325
6 779 480
8 119 776
6 888 597
4 404 971
2 855 885
2 778 947
2 143 542
Produits de cessions d'éléments d'actif
7 985
2 712
1 153
12 413
3 077
3 600
9 100
Autres produits de gestion
16 437 883
7 936 955
6 586 142
6 658 486
5 735 196
4 811 169
4 380 802
4 379 010
Production stockée et immobilisée
433 625
130 337
171 748
195 970
186 347
287 685
303 026
288 101
Produits perçus en vertu d'un contrat concourant à la réalisation d'un service public
Autres produits
Reprises sur amortissements, dépréciations et provisions (produits de fonctionnement)
15 046 761
34 256 223
11 807 669
16 261 468
6 380 933
7 669 661
4 563 261
12 432 993
Reprises du financement rattaché à un actif
320 373
85 941
59 254
40 165
7 854
1 731
55 697
Report des ressources non utilisées des exercices antérieurs (Fondations)
TOTAL PRODUITS DE FONCTIONNEMENT
456 984 652
436 345 937
380 263 704
365 383 709
300 617 836
295 796 204
273 871 027
271 875 161
PRODUITS FINANCIERS
Produits des participations et des prêts
6 995
3 956
1 091
58
Produits nets sur cessions des immobilisations financières
Intérêts sur créances non immobilisées
Produits des valeurs mobilières de placement et de la trésorerie
Produits nets sur cessions de valeurs mobilières de placement
Gains de change
Autres produits financiers
Reprises sur amortissements, dépréciations et provisions financières
11 432 276
10 091 073
8 763 885
7 769 979
6 675 410
5 687 281
5 390 373
4 196 404
TOTAL DES PRODUITS FINANCIERS
11 439 271
10 095 030
8 764 976
7 770 037
6 675 410
5 687 281
5 390 373
4 196 404
RESULTAT DE L'ACTIVITE (PERTE)
15 767 977
0
12 085 781
8 629 628
35 013 547
17 974 204
15 344 956
TOTAL PRODUITS
484 191 899
446 440 967
401 114 460
381 783 374
342 306 793
319 457 689
294 606 356
276 071 565
CHARGES (en €)
2 015
2 016
2 017
2 018
2 019
2 020
2 021
2 022
CHARGES DE FONCTIONNEMENT
Achats
Consommation de marchandises et approvisionnements, réalisation de travaux et
consommation direct de service par l'organisme au titre de son activité ainsi que les
charges liées à la variation des stocks
2 209 787
2 539 057
2 086 780
2 108 970
2 168 412
1 637 382
1 591 681
2 576 637
Charges de personnel
Salaires, traitements et rémunérations diverses
6 263 918
6 807 221
6 767 005
6 020 582
5 754 378
5 759 582
5 802 843
5 792 558
Charges sociales
3 010 985
2 941 757
2 930 564
2 653 700
2 456 192
2 529 395
2 600 628
2 545 016
Intéressement et participation
Autres charges de personnel
1 083 700
615 165
649 554
554 215
537 728
464 619
409 924
434 662
Autres charges de fonctionnement (dont pertes pour créances irrécouvrables)
1 236 104
1 060 139
1 101 590
971 201
921 453
901 326
927 154
823 990
Dotation aux amortissements, dépréciations, provisions et valeurs nettes comptables
des actifs cédés
3 175 492
3 454 281
1 390 053
1 155 862
1 185 750
1 399 372
921 914
848 313
TOTAL CHARGES DE FONCTIONNEMENT
16 979 986
17 417 620
14 925 546
13 464 529
13 023 913
12 691 675
12 254 143
13 021 176
CHARGES D'INTERVENTION
Dispositif d'intervention pour compte propre
Transfert aux ménages
459 622 095
403 520 557
382 705 328
351 597 900
320 092 641
300 916 950
274 104 885
255 850 963
Transferts aux entreprises
Transferts aux collectivités territoriales
Transferts aux autres collectivités
Charges résultant de la mise en jeu de la garantie de l'organisme
Dotations aux provisions et dépréciations
7 616 482
16 375 372
3 482 946
16 720 945
9 190 239
5 849 064
8 242 255
6 801 944
TOTAL CHARGES D'INTERVENTION
467 238 577
419 895 929
386 188 274
368 318 845
329 282 880
306 766 014
282 347 140
262 652 907
Engagements à réaliser sur fonds dédiés (Fondations)
TOTAL CHARGES DE FONCTIONNEMENT ET D'INTERVENTION
484 218 563
437 313 550
401 113 821
381 783 374
342 306 793
319 457 689
294 601 284
275 674 083
Charges d'intérêt
6 188
4 081
639
5 072
19 856
Charges nettes sur cessions de valeurs mobilières de placement
Pertes de change
Autres charges financières
Dotations aux amortissements, dépréciations et aux provisions financières
TOTAL CHARGES FINANCIERES
6 188
4 081
639
0
0
0
5 072
19 856
Impôt sur les sociétés
-32 852
RESULTAT DE L'ACTIVITE (BENEFICE)
9 123 336
377 627
TOTAL CHARGES
484 191 899
446 440 967
401 114 460
381 783 374
342 306 793
319 457 689
294 606 356
276 071 565
L’AGE
NCE NATIONALE DE GARANTIE DES DROITS DES MINEURS (ANGDM)
87
Tableau n° 35 :
Produits du volet ASS
Tableau n° 36 :
Charges du volet ASS
PRODUITS (en €)
2015
2016
2017
2018
2019
2020
2021
2022
PRODUITS DE FONCTIONNEMENT
Produits sans contrepartie directe (ou subventions et produits assimilés)
Subventions pour charges de service public
36 666 106
37 528 571
39 325 955
39 280 650
Subventions de fonctionnement en provenance de l'Etat et des autres entités publiques
37 155 383
32 615 520
31 558 833
31 737 024
Subventions spécifiquement affectées au financement de certaines charges d'intervention en
provenance de l'Etat et des autres entités publiques
Dons et legs
Produits de la fiscalité affectée
Produits avec contrepartie directe (ou produits directs d'activité)
Ventes de biens ou prestations de services
2 266 701
2 094 403
2 086 078
2 198 101
2 139 843
970 248
1 492 401
1 584 610
Produits de cessions d'éléments d'actif
Autres produits de gestion
11 035
18 788
46 215
58 428
10 739
30 703
1 687
70 056
Production stockée et immobilisée
195 174
44 401
100 140
100 258
107 823
93 633
117 078
172 968
Produits perçus en vertu d'un contrat concourant à la réalisation d'un service public
Autres produits
Reprises sur amortissements, dépréciations et provisions (produits de fonctionnement)
214 450
495 629
473 456
552 291
585 019
715 549
714 582
1 027 498
Reprises du financement rattaché à un actif
Report des ressources non utilisées des exercices antérieurs (Fondations)
TOTAL PRODUITS DE FONCTIONNEMENT
39 353 466
40 181 793
42 031 843
42 189 728
39 998 805
34 425 653
33 884 581
34 592 157
PRODUITS FINANCIERS
Produits des participations et des prêts
99
332
197
117
171
Produits nets sur cessions des immobilisations financières
Intérêts sur créances non immobilisées
Produits des valeurs mobilières de placement et de la trésorerie
Produits nets sur cessions de valeurs mobilières de placement
Gains de change
Autres produits financiers
3 469
3 936
4 167
142 273
2 517
30 474
27 956
34 982
Reprises sur amortissements, dépréciations et provisions financières
TOTAL DES PRODUITS FINANCIERS
3 568
4 268
4 364
142 390
2 517
30 474
28 128
34 982
RESULTAT DE L'ACTIVITE (PERTE)
TOTAL PRODUITS
39 357 034
40 186 061
42 036 208
42 332 118
40 001 322
34 456 127
33 912 709
34 627 139
CHARGES (en €)
2015
2016
2017
2018
2019
2020
2021
2022
Achats
Consommation de marchandises et approvisionnements, réalisation de travaux et consommation
direct de service par l'organisme au titre de son activité ainsi que les charges liées à la variation
des stocks
2 537 255
2 423 925
2 603 618
2 777 403
2 730 824
2 217 488
2 386 585
2 571 603
Charges de personnel
Salaires, traitements et rémunérations diverses
6 841 801
6 910 372
6 922 232
6 729 350
6 605 093
6 604 459
6 252 631
6 360 669
Charges sociales
3 046 418
2 970 134
2 965 099
2 854 222
2 564 868
2 549 525
2 508 239
2 354 991
Intéressement et participation
Autres charges de personnel
391 434
331 298
315 363
304 472
299 960
299 409
284 656
277 856
Autres charges de fonctionnement (dont pertes pour créances irrécouvrables)
3 649 404
3 869 869
4 117 426
4 242 805
3 925 593
2 752 359
3 159 099
3 313 415
Dotation aux amortissements, dépréciations, provisions et valeurs nettes comptables des actifs
cédés
358 909
460 577
525 832
713 498
813 832
1 017 102
668 772
600 800
TOTAL CHARGES DE FONCTIONNEMENT
16 825 220
16 966 175
17 449 570
17 621 750
16 940 170
15 440 343
15 259 981
15 479 334
CHARGES D'INTERVENTION
Dispositif d'intervention pour compte propre
Transfert aux ménages
22 530 868
23 218 853
24 585 636
24 694 294
23 058 221
19 014 696
18 652 727
19 145 148
Transferts aux entreprises
Transferts aux collectivités territoriales
Transferts aux autres collectivités
Charges résultant de la mise en jeu de la garantie de l'organisme
Dotations aux provisions et dépréciations
TOTAL CHARGES D'INTERVENTION
22 530 868
23 218 853
24 585 636
24 694 294
23 058 221
19 014 696
18 652 727
19 145 148
Engagements à réaliser sur fonds dédiés (Fondations)
TOTAL CHARGES DE FONCTIONNEMENT ET D'INTERVENTION
39 356 088
40 185 028
42 035 205
42 316 043
39 998 391
34 455 039
33 912 709
34 624 481
CHARGES FINANCIERES
Charges d'intérêt
Charges nettes sur cessions de valeurs mobilières de placement
Pertes de change
Autres charges financières
946
1 033
1 002
16 075
2 931
1 088
2 657
Dotations aux amortissements, dépréciations et aux provisions financières
TOTAL CHARGES FINANCIERES
946
1 033
1 002
16 075
2 931
1 088
0
2 657
Impôt sur les sociétés
RESULTAT DE L'ACTIVITE (BENEFICE)
TOTAL CHARGES
39 357 034
40 186 061
42 036 208
42 332 118
40 001 322
34 456 127
33 912 709
34 627 139