Installé dans de vastes locaux, construits pour l’occasion, à la limite de Roubaix et de Tourcoing (Nord), et équipés d’emblée de machines sophistiquées et coûteuses, le CETI a reçu le soutien massif des pouvoirs publics locaux (notamment la région Hauts-de-France et la Métropole Européenne de Lille), nationaux et européens, tant pour l’investissement initial (plus de 40 M€) que pour son fonctionnement.
L’ambition de départ visait, en lien étroit avec les acteurs professionnels et économiques locaux concernés, à doter le territoire d’un centre de recherche et d’innovation destiné à devenir le fleuron de la renaissance d’une filière textile, jusqu’alors frappée par la désindustrialisation et les délocalisations.
Pourtant, dès ses débuts, le CETI peine à trouver sa place dans un environnement complexe et concurrentiel, au point même d’être proche de la cessation de paiements, au cours des exercices 2017 et 2018. Sauvé, en grande partie, grâce au soutien de ses financeurs publics, au travers un accord d’apurement de ses dettes, l’association n’en a pas pour autant trouvé son rythme de croisière sur le plan financier, sa situation étant aujourd’hui à nouveau préoccupante.
Malgré une orientation de ses activités vers de la production préindustrielle (et même, de plus en plus industrielle), et le choix d’une méthode comptable d’amortissement favorable, mais contestable, des subventions d’investissements reçues, les finances du CETI restent déficitaires. Seul son endettement important lui permet de disposer de la trésorerie nécessaire à son fonctionnement, nécessitant un budget annuel moyen de 5 M€.
Sa dépendance aux subventions s’accentue, alors qu’il peine à répondre à ses objectifs initiaux.
La situation est d’autant plus problématique que le CETI s’expose à de nombreux risques juridiques, notamment en matière de droit du travail, d’aides d’État et de fiscalité (en particulier s’agissant du crédit d’impôt recherche).
L’avenir de l’association semble menacé, à brève échéance, si elle ne parvient pas à trouver un modèle économique viable et moins dépendant de financements publics, quitte à faire évoluer son objet, ses activités et sa forme juridique.