SYNTHÈSE
Le festival international de jazz de Marseille des cinq continents a été créé en 1999 sous la forme associative.
La chambre observe que l’élargissement du champ des activités du festival ne s’est pas accompagné d’un renforcement de la structuration interne de l’association. Les règles de gouvernance sont insuffisamment formalisées et l’implication variable du conseil d’administration dans les décisions structurantes ne garantit pas un niveau satisfaisant de démocratie interne.
Les outils de pilotage de l’association, notamment financiers, ne sont pas à la hauteur des enjeux que représente un budget proche de 2,5 millions d’euros (M€) en 2021. Les informations financières sur la base desquelles le conseil d’administration se prononce sont incomplètes, ce qui ne permet pas aux administrateurs d’exercer pleinement leur fonction de pilotage et de contrôle des finances de l’association.
Une meilleure structuration de la fonction financière est d’autant plus indispensable que le festival repose sur un modèle économique fragile. La modicité des tarifs et des jauges, conjuguée à une politique d’invitation sans cadre et particulièrement généreuse contraignent les recettes de billetterie. L’association est par conséquent fortement dépendante de la sphère publique, qui lui apporte plus de la moitié de ses ressources en 2021.
Outre les carences en matière de pilotage, l’insuffisante structuration de la gestion interne conduit l’association à commettre des erreurs de gestion. La gestion du personnel et des rémunérations ne répond à aucune règle formalisée et n’a fait l’objet d’aucun cadrage du conseil d’administration, pourtant compétent en la matière en vertu des statuts de l’association. Si les rémunérations servies aux personnels permanents apparaissent raisonnables, leur régime apparaît hétérogène, et parfois irrégulier en l’absence de décision du conseil d’administration.
Enfin, l’association est invitée à sécuriser au plan juridique ses relations avec les collectivités territoriales. En effet, certaines de ses interventions à leur profit, présentées comme des coréalisations, relèvent du droit de la commande publique.
RECOMMANDATIONS
Recommandation n° 1. : clarifier la répartition des compétences entre le président et le conseil d’administration.
Recommandation n° 2. : définir les lignes directrices de la politique salariale de l’association et les soumettre à l’approbation du conseil d’administration.
Recommandation n° 3. : réexaminer et faire approuver la grille tarifaire et la politique d’invitations par le conseil d’administration.