L’établissement est rattaché depuis 2020 au centre hospitalier universitaire (CHU) d’Amiens, sous la forme d’une direction commune, après l’avoir été jusqu’en 2019 au centre hospitalier spécialisé Philippe Pinel. Cette profonde transformation de la gouvernance apparaît positive pour l’hôpital, dont les activités sont complémentaires de celles du CHU. Il bénéficie désormais d’un directeur délégué présent en permanence. Il convient à présent, dans les meilleurs délais, d’établir une feuille de route, le centre hospitalier intercommunal étant jusqu’à présent dépourvu aussi bien de projet d’établissement que de contrat pluriannuel d’objectifs et de moyens opérationnel.
Lors de la crise sanitaire, il a su s’organiser et réorienter son activité pour répondre aux besoins du territoire, en créant notamment des services d’hospitalisation pour les cas de Covid-19 les moins graves ou stabilisés, un centre de dépistage et un centre de vaccination. Cependant, les établissements pour personnes âgées ont été durement touchés par plusieurs foyers épidémiques, qui ont durablement affecté leur activité.
La fiabilité des comptes, qui avait fait l’objet de plusieurs recommandations lors du précédent contrôle de la chambre, s’est améliorée, en particulier depuis le rattachement à la trésorerie des hôpitaux d’Amiens en 2019. Cependant, l’établissement doit encore améliorer ses procédures financières et comptables, notamment sur l’inscription et le suivi des provisions.
La situation financière du centre hospitalier est très dégradée, car ses charges d’exploitation restent élevées au regard de ses produits et il est lourdement pénalisé par des frais financiers résultant de son surendettement. Ne parvenant pas à dégager d’autofinancement, ni à emprunter, l’établissement est incapable de réaliser les investissements qui lui permettraient d’améliorer ses locaux et par là-même son offre, en particulier sur les soins de suite et de réadaptation.
Grâce aux mesures de soutien, la situation financière a connu une légère amélioration en 2020. En revanche, l’exercice 2021 se clôture par un résultat dégradé, sous l’effet combiné des hausses de dépenses de personnel et de la reprise lente de l’activité. Le dispositif national de restauration des capacités de financement, dont l’établissement bénéficie à hauteur de 9 M€, ne suffit pas à restaurer sa capacité d’investissement.