Située au nord du département de l'Eure-et-Loir, la communauté d'agglomération du pays de Dreux (CAPD) est la quatrième intercommunalité du Centre-Val de Loire par sa population (112 000 habitants). Créé le 1 er janvier 2014, cet établissement public de coopération intercommunale (EPCI) est le résultat de la fusion de « Dreux agglomération» avec cinq communautés de communes. Sa création a été prononcée sur le périmètre exact du syndicat mixte du pays Drouais qui coïncidait également avec le schéma de cohérence territoriale.Son territoire, hétérogène, est partagé entre les franges franciliennes où résident des actifs travaillant dans l'ouest de l'Ile-de-France et dont le revenu est nettement supérieur à la moyenne régionale; l'ensemble urbain organisé autour de Dreux, qui accueille la majorité de l'habitat social et qui concentre les emplois du bassin de vie; et le secteur situé à l'ouest aux caractéristiques rurales marquées.La CAPD se caractérise par la faiblesse de ses marges de manuvre que les documents financiers ne retracent pas avec toute la précision nécessaire. Les conditions dans lesquelles les états financiers sont communiqués aux membres du conseil communautaire de même que leurs contenus, ne leur permettent pas de disposer d'une information complète et consolidée qui donnerait une image fidèle de la situation financière et patrimoniale de l'EPCI. Ces insuffisances sont aggravées par des anomalies qui affectent surtout le budget principal mais n'épargnent pas les budgets annexes. L'organisation de la gouvernance des services exploités en régie dotée de l'autonomie financière apparaît notamment irrégulière au regard des dispositions du code général des collectivités territoriales.Les rapports d'orientation budgétaire, bien qu'en constant progrès, ne permettent pas encore aux membres de l'assemblée délibérante d'avoir une vision prospective et consolidée des budgets de la communauté d'agglomération et ne leur donne pas les clés de compréhension, de façon claire et structurée, de l'évolution projetée des différentes composantes de ses finances (charges, produits, autofinancement, investissement et endettement).Au cours de la période 2014-2018, la situation financière agrégée de la CAPD s'est redressée. Cette amélioration est surtout notable en 2017 et 2018. Les produits de fonctionnement progressent, entraînant un accroissement de l'autofinancement, principalement en raison de la hausse de la fiscalité directe et du versement transport. La dynamique des charges n'a été contenue qu'à compter de 2018.Paradoxalement, l'augmentation de l'autofinancement n'a pas été mise à profit pour amplifier l'effort d'investissement qui ralentit nettement sur les deux dernières années sous revue. A cet égard, la courbe de l'investissement présente un profil atypique, inverse de celui généralement observé pendant le cycle électoral. Ceci explique la forte baisse du rythme apparent de renouvellement des immobilisations qui témoigne de l'insuffisance de l'effort qu'y consacre la communauté d'agglomération.L'encours de la dette de la CAPD fléchit, entraînant une amélioration du ratio de capacité de désendettement. La reconstitution récente des marges de manuvre en matière d'endettement qui s'ensuit ne s'avèrera pérenne que si l'EPCI parvient à maîtriser la progression de ses charges de fonctionnement, plus qu'il ne l'a fait jusqu'à présent.