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Commune d'Ault - la gestion du trait de côte (Somme)

CRC HAUTS-DE-FRANCE

La commune d’Ault dispose d’un littoral de falaises d’environ trois kilomètres, au sud de la Baie de Somme. Sa population diminue, de manière continue, depuis deux décennies, et une majorité des logements sont des résidences secondaires. Une nouvelle dynamique semble toutefois se dessiner, en témoigne l’augmentation des prix de l’immobilier.

Le recul du trait de côte sur son territoire est inéluctable, alors que le front de mer est urbanisé. Ses falaises de craie sont attaquées, à la fois par la mer, à leur base, et par l’infiltration des eaux pluviales, sur leur hauteur. Cette vulnérabilité a conduit la commune à être couverte par un plan de prévention des risques littoraux (PPRL), depuis 2001.

La problématique est ainsi bien identifiée, et cette vulnérabilité a conduit la collectivité à délibérer en faveur de son inscription sur la liste du décret du 29 avril 2022. La commune et son intercommunalité (communauté de communes des Villes Sœurs) ont délibéré récemment pour une modification du plan local d’urbanisme qui devrait intégrer de nouvelles cartes d’exposition à l’aléa. La commune doit, par ailleurs, mettre à jour son document d’information communal sur les risques majeurs (DICRIM), et en assurer sa bonne connaissance par les habitants.

En 2016, la stratégie littorale Bresle-Somme-Authie (BSA), portée par le syndicat mixte Baie de Somme–Grand Littoral Picard, a réuni de nombreux partenaires autour d’un projet global de protection portant, à la fois, sur les sujets d’inondation et de submersion, mais également d’érosion des côtes basses et de recul de la falaise. Son volet « Falaises » comprend sept actions concentrées sur le territoire d’Ault, dans une logique de résilience et de réduction de la vulnérabilité (redynamisation du centre-bourg, travaux sur les réseaux d’eau potable et d’assainissement), pour un montant de 7,8 M€. La commune participe directement à son financement (à hauteur de 15,8 %).

La mise en œuvre de ce programme est satisfaisante, bien que certaines actions restent à réaliser d’ici la fin de la convention-cadre, qui devrait être repoussée à fin 2024. Son échéance proche doit conduire les partenaires à engager rapidement la réflexion sur les objectifs à poursuivre, dans le cadre de la seconde phase de cette stratégie. Le devenir des ouvrages de défense de la falaise devra faire partie de la réflexion, dans un contexte où les méthodes dites « dures » souhaitées par la commune, pourront difficilement bénéficier de cofinancements.

Malgré les transferts de compétences réalisés, leur articulation entre les protagonistes impliqués dans cette stratégie (Etat, syndicat mixte de la Baie de Somme, comunauté de communes des Villes Soeurs) n'est pas clairement définie,  ce qui insécurise juridiquement leurs interventions.

L’éboulement massif de falaise survenu, fin mars 2023, dans le quartier de Bel Air, rappelle la nécessité pour la commune, en lien avec son intercommunalité et le syndicat mixte de la Baie de Somme, d’étudier des projets de relocalisation, dans des délais rapprochés, en s’appuyant sur le retour d’expérience du projet avorté du début des années 2010.

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