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Stade Pierre Mauroy- Métropole Européenne de Lille

CRC HAUTS-DE-FRANCE

Rapport d'observations définitives

La Métropole Européenne de Lille (MEL)[1] a eu recours au contrat de partenariat public-privé pour la construction, le financement et l’exploitation de son « Grand stade », dénommé
stade Pierre-Mauroy. Le partenaire choisi est la société par actions simplifiée Elisa, filiale à 100 % d’Eiffage et créée spécifiquement pour cette opération.

La MEL gère elle-même la mise à disposition du stade au club de football résident, le Lille Olympique Sporting Club (LOSC). Celui-ci assure la billetterie de ses rencontres. Le niveau de redevance versé par le LOSC à la Métropole est proche de ce qui est prévu par les normes en la matière, mais sa formule d’intéressement devrait mieux couvrir les produits tirés de l’exploitation du stade pendant les matchs. Le LOSC se doit, pour sa part, de payer avec plus de régularité la redevance.

Tant pendant la phase de construction du stade que pendant celle d’exploitation
depuis 2012, la Métropole a géré son projet de grand stade avec rigueur. Le stade, construit sur le site de la Borne de l’Espoir, est un équipement techniquement innovant et modulable. Il a été livré, pour l’activité footballistique, dans les délais prévus, et pour les autres fonctionnalités, avec un retard limité à quelques mois.

Le coût du stade pour la collectivité est resté conforme aux prévisions contractuelles, soit 288 M€ HT[2]. Ce montant ne comprend pas les frais financiers ainsi que les aménagements de voirie.

La construction a cependant entraîné des surcoûts, estimés à 132 M€, soit un dépassement de 45 % du montant prévu au contrat. Ces surcoûts sont, selon l’ordonnateur, dus pour l’essentiel au caractère innovant du stade qui combine une enceinte multi-sports de 50 000 places avec une salle de spectacle de 25 000 places, ce qui a justifié le recours au partenariat public-privé. La Métropole les a laissés à la charge du partenaire privé, ce qui fait l’objet d’un contentieux toujours pendant devant le juge administratif, qui a été aussi saisi des modalités de calcul de la redevance due par la MEL à la société Elisa. Au-delà des imperfections du contrat de partenariat public-privé, les demandes d’Elisa sur le calcul des différentes redevances peuvent être interprétées comme autant de tentatives de renégociation du contrat, même si Elisa conteste cette appréciation, estimant ses demandes parfaitement conformes à une application stricte du contrat.

Les éléments constitutifs du coût du stade se présentent ainsi :

Les premières années d’exploitation du stade sont déficitaires. Sont en cause, notamment, l’insuffisance d’activité et le manque de rentabilité pour la partie évènementielle, liés à l’absence d’expertise initiale dans ce domaine de la société de projet Elisa.

Du point de vue de la MEL, l’accumulation de déficits constitue une préoccupation en termes de poursuite d’exploitation du stade. Son manque d’information, en particulier sur les aspects économiques de l’activité évènementielle gérée par Elisa, limite cependant sa bonne appréhension des déficits.

 

[1]     Dans l’ensemble du rapport, seule l’appellation MEL sera utilisée, même pour les périodes au cours desquelles le statut antérieur de Lille Métropole Communauté Urbaine était en vigueur.

[2]     Sauf mention contraire, l’ensemble des montants figurant dans le rapport sont exprimés en euros courants hors taxes.

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