Dans le domaine de l’aquaculture si un schéma directeur a bien été validé en 2019 (sur la base d’un diagnostic réalisé par un bureau d’études), il est constaté l’absence de vote d’une politique sectorielle. La Chambre invite le Pays à procéder rapidement à la définition des objectifs prioritaires de ce secteur et en suivre la réalisation par la mise en place d’indicateurs adaptés, d’autant que les projets structurants dans le domaine aquacole (par exemple la zone bio marine de Faratea) connaissent des difficultés de mise en place, par défaut d’expression préalable et précise des objectifs et des contraintes associées.
Le soutien financier du Pays aux secteurs de la pêche et de l’aquaculture se présente sur des formes multiples et rénové depuis 2017. Toutefois, la Chambre observe, en matière d’investissements une faible mobilisation des crédits délégués. Ainsi entre 2015 et 2019 sur les 4,4 Milliards de F CFP délégués en investissement, la mobilisation effective (crédits mandatés) est de 1,3 Milliards de F CFP, soit seulement 29 % de ces crédits. Les raisons de cette situation anormale tiennent à un décalage entre la capacité humaine et logistique (moyens humains, procédures, outils) des services de la collectivité et l’ambition politique affichée par le Gouvernement dans ce secteur.
Le secteur de la pêche est particulièrement soutenu par le Pays au travers d’aides diverses (directes et indirectes). La mobilisation de ces dispositifs par les acteurs de la filière s’est accrue depuis la réforme globale du régime en 2017. Un panorama de l’ensemble de ces aides figure dans le présent rapport avec l’évaluation des charges correspondantes pour le Pays. Dans le contexte actuel de nécessité de choisir l’affectation de la ressource financière publique et des tensions sanitaires et économiques que rencontrent le territoire, l’évaluation de la soutenabilité financière des aides paraît indispensable. La question consiste à savoir, si sur une durée de plusieurs années le Pays pourra continuer à financer l’ensemble de ces dispositifs, au titre desquels figure celui de défiscalisation locale dans le domaine la pêche hauturière où les professionnels s’engagent dans des programmes pluriannuels d’acquisition de palangriers.