Toutefois, l’élaboration du schéma de cohérence territoriale (ScoT), confiée depuis 2013 au pôle d’équilibre territorial et rural (PETR) de Balagne, n'a toujours pas abouti et la CCIRB doit veiller à délivrer aux élus l’ensemble des informations requises quant à son activité et ses finances.
La fiabilité des comptes doit devenir une priorité, la mise en place d’un pilotage de la fonction comptable et financière devenant impérative. En effet, après avoir achevé le transfert du patrimoine relatif à la compétence « déchets » vers le budget annexe créé à cette fin en 2022, il conviendra d’améliorer le suivi de ses immobilisations, de provisionner des créances anciennes et d’acquitter les dettes auprès de la collectivité de Corse et de l’Office d’équipement hydraulique de Corse.
La situation financière du budget principal devient préoccupante en 2023, en raison de charges croissantes liées à la politique de l’habitat et à l’action sociale. La capacité d’autofinancement de la CCIRB, négative en 2023, devrait se dégrader en 2024 et 2025, les communes membres lui ayant transféré la gestion de sept crèches. Le niveau très élevé des dépenses d’investissement apparaît désormais peu soutenable au regard d’une capacité de désendettement dégradée et faute de marges de manœuvre sur les autres leviers de financement. La chambre recommande donc à la CCIRB de maîtriser ses charges de gestion et d’adapter sa politique d’investissement à ses capacités financières restreintes.
La chambre s’est par ailleurs intéressée au service public de l’eau, géré en interne (régie) pour 17 communes et par délégation au secteur privé pour 5 autres. Pour ces dernières, l’intercommunalité contrôle insuffisamment son délégataire et la connaissance des réseaux fait défaut, tout comme l’effort de planification. Concernant la régie, l’insincérité des comptes n’a pas permis de mener d’analyse financière rétrospective fiable. Enfin, la chambre alerte la communauté de communes sur le faible niveau de la tarification de l’eau, dans la mesure où il ne suffit pas à couvrir le coût d’exploitation du service, ni les investissements à venir et, a fortiori, l’acquittement obligatoire de la dette envers l’Office.