Situation financière favorable mais absence de stratégie pluriannuelle formalisée :
Sur l’ensemble de la période examinée et hormis l’année exceptionnelle de 2015, la commune de Rangiroa dégage une épargne suffisante pour financer ses investissements. Néanmoins, en l’absence de plan pluriannuel d’investissement, la programmation des investissements est tributaire des attributions de subventions, sans programmation de moyen terme. Il est donc impératif que la commune se dote rapidement d’un plan pluriannuel d’investissement, afin de disposer des outils de pilotage financier lui permettant de mener une politique d’investissement à hauteur de ses capacités financières et des besoins de sa population.
Une gestion des ressources humaines insuffisamment structurée :
Présentant des effectifs faiblement intégrés dans la fonction publique communale, la commune de Rangiroa présente une carence des outils qui lui permettrait d’optimiser la gestion de ses ressources humaines. Elle doit rapidement se doter d’un organigramme, d’une charte informatique, d’un plan de formation du personnel et d’un document unique de prévention des risques.
Par ailleurs, l’effectif du service de sécurité civile, nettement inférieur à l’effectif cible, doit être renforcé et organisé afin de faire face aux obligations réglementaires.
Enfin, les services techniques de la commune représentent, en proportion des effectifs communaux, un pourcentage significatif. En l’état actuel, l’encadrement n’est pas assuré par un agent disposant de la légitimité hiérarchique et technique suffisante pour organiser et planifier le travail des agents. L’attention de la commune est donc attirée sur la nécessité de mieux encadrer le fonctionnement de ce service.
Des services publics environnementaux incomplètement pris en charge :
Comme l’ensemble des communes de Polynésie française, la commune de Rangiroa doit assumer trois services publics environnementaux : distribution d’eau potable, enlèvement et stockage des déchets des ménages et contrôle des dispositifs d’assainissement individuels aujourd’hui non contrôlés.
En matière d’eau potable, la commune qui assure le service via des points de distribution doit créer un budget annexe afin de retracer l’ensemble des dépenses et des recettes afférentes, conformément aux obligations règlementaires en vigueur.
De même, le contrôle des dispositifs d’assainissement individuels, aujourd’hui non contrôlés par la commune doit être assuré dans les meilleurs délais.
Enfin, le stockage des déchets ménagers sur le territoire de la commune pose problème à Rangiroa car le site actuel, situé derrière la mairie sera bientôt saturé. La commune poursuit le projet d’implanter le lieu de stockage sur un autre motu. Ce projet nécessiterait de transporter les ordures au travers de la passe d’Avatoru et de circuler le long du récif, entraînant des frais très important pour la collectivité. La Chambre des comptes met en garde la commune compte-tenu des surcoûts de transport des déchets et incite la commune à trouver un site moins coûteux. Dans l’attente, la commune devra mettre en place le tri sélectif et assurer l’élimination des batteries et carcasses de véhicules via les filières dédiées.
En réponse, le maire s’est engagé à suivre l’ensemble des recommandations de la chambre des comptes.