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Commune de Rimatara (Polynésie française)

CTC POLYNÉSIE FRANÇAISE

La chambre a procédé au contrôle des comptes et de la gestion de la commune de Rimatara sur les exercices 2019 et suivants. Située dans l’archipel des Australes, la commune compte 893 habitants en 2022 contre 872 en 2017, soit une croissance de + 2,4 %, ce qui en fait un cas unique dans l’archipel où les quatre autres îles voient leur population diminuer sur la même période (- 6,4 %).

La chambre considère que la commune de Rimatara, au regard des contraintes existantes notamment liées à son éloignement, est gérée avec volontarisme et sérieux.

La chambre a formulé trois recommandations.

À cet égard, les méthodes de travail pratiquées par la municipalité sont appropriées à sa taille et aux enjeux qui la concernent. Les prérequis en gestion et en organisation sont maîtrisés. L’approche pragmatique observée combine mobilisation des savoir-faire, réunions internes bien calibrées, et assiduité dans l’île des élus et des agents grâce à une limitation au strict nécessaire de leurs déplacements à Tahiti et à l’extérieur de la Polynésie française. Leur présence quasi continue sur place facilite le pilotage des projets et la résolution rapide des problèmes. La politique en matière de personnel se distingue par la priorité donnée à la compétence. La direction porte en outre une vigilance sur un effectif maximum cible concernant les emplois permanents. Dans ces conditions, en sus d’une masse salariale contenue (- 4 % entre 2019 et 2022), la commune de Rimatara a mis en place les conditions nécessaires pour se doter d’un encadrement de qualité mené par un secrétaire général expérimenté, de catégorie A. La vision sociale du recrutement communal observée, que la chambre peut entendre dans les îles où le salariat est des plus réduit comme c’est le cas à Rimatara, est toutefois circonscrite, à raison, aux emplois temporaires financés par le Pays et par l’État.

Il résulte de l’ensemble de ces constats un niveau de rigueur adapté qui permet une bonne tenue des comptes et de la régie municipale, des procédures et actes administratifs conformes, des services techniques et de sécurité actifs, ainsi qu’une situation financière dans son ensemble assainie.

Le maire et le secrétaire général ont d’ailleurs été en capacité de communiquer en 2021 sur un plan de gestion et de développement de leur île sous la forme de 5 axes et de 15 actions, en vue principalement de contrer les difficultés économiques provoquées par la crise sanitaire. L’essentiel des objectifs affichés a été atteint à ce jour.

S’agissant de la qualité des services rendus, la commune se distingue par sa capacité à offrir une eau potable, mais surtout par un système original de gestion des déchets qu’elle a su instaurer. La propreté et la protection de l’environnement sont en effet l’une de ses priorités. Elle a fait le choix de s’équiper de moyens de collecte et a identifié des solutions de traitement appropriés. À partir d’un tri des déchets recyclables étendu, grâce notamment à la mise en service d’une déchetterie qui fait aussi office de centre de tri, cas unique actuellement en Polynésie française, elle parvient quasiment à se passer de l’usage d’un centre d’enfouissement technique (CET). Les déchets ultimes sont réduits à une portion congrue, et les déchets recyclables sont expédiés à Tahiti pour traitement. Il lui reviendra de documenter ce système en rédigeant un schéma d’organisation du service public communal des déchets. CAP

Plus généralement, il s’agit maintenant pour l’équipe municipale de fixer un nouveau cap pour soutenir l’élan qu’elle a engagé par l’élaboration d’un nouveau cadre d’action à structurer via un document pluriannuel de planification et de suivi des investissements.

Aussi, parmi les améliorations attendues par la chambre, une politique de réserves foncières en vue de réaliser de futurs aménagements se révèle indispensable. La rareté importante de terrains disponibles combinée à une pression démographique accrue et une évolution des modes de vie doivent inciter la commune à concevoir rapidement un plan général d’aménagement (PGA). Ce support de planification de l’espace favorisera en particulier la qualité de gestion des compétences environnementales (eau, assainissement et déchets).

En conclusion, la chambre, au regard des éléments présentés lors du contrôle, estime que, même si certains domaines sont encore à améliorer, la commune fait au mieux de ses ressources disponibles. Elle l'encourage à persévérer dans cette voie.

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