La commune de Tergnier, cinquième ville la plus peuplée du département de l’Aisne avec 13 742 habitants, connaît un contexte économique et social difficile. Elle est membre de la communauté de communes Chauny-Tergnier, devenue communauté d’agglomération Chauny-Tergnier-La Fère depuis le 1er janvier 2017.
Sa situation financière est relativement favorable sur la période 2012 à 2016. Les produits de fonctionnement du budget principal ont progressé au même rythme que les charges et la capacité de désendettement est restée très largement en-deçà du seuil d’alerte[1]. La capacité d’autofinancement augmente légèrement. Cette situation est favorisée par un niveau de ressources institutionnelles important, 6,5 M€ en 2016, soit 42 % des produits de gestion, notamment du fait de la dotation de solidarité urbaine.
Les investissements ont été majoritairement financés grâce aux recettes issues des dispositifs d’attribution de compensation et de péréquation instaurés par l’État, et à des subventions reçues. Le fonds de roulement et la trésorerie sont toutefois anormalement élevés, ce qui génère des coûts financiers supplémentaires non justifiés, même si l’ordonnateur estime nécessaire d’anticiper les investissements futurs.
La commune a adopté, en 2017, une prospective financière jusqu’en 2022. Sa politique d’investissement paraît soutenable mais ne serait pas totalement financée de manière pérenne car elle n’est, pour l’instant, pas corrélée avec un apport en recettes propres que l’ordonnateur estime difficile à anticiper sur la période.
L’information générale et financière, indispensable à l’exercice éclairé du mandat des élus, pourrait être améliorée, au regard, notamment, de la présentation des prévisions pluriannuelles des engagements financiers et des charges de personnel qui leur sont présentés à l’occasion du débat d’orientation budgétaire et du vote des décisions budgétaires.
Enfin, la commune dispose encore de marges de manœuvre financières à travers la gestion de ses ressources humaines. Le pilotage de la masse salariale par le biais d’une gestion prévisionnelle des emplois, des effectifs, et des compétences et le recours à des indicateurs objectifs, la diminution de l’absentéisme et la réduction du recours aux heures supplémentaires et complémentaires permettraient, en effet, de favoriser une maîtrise des charges de personnel.
[1] Généralement appréciée par les analystes financiers comme ne devant pas dépasser 10 années en capacité de désendettement.