- La situation financière : un autofinancement à renforcer compte tenu des projets envisagés
Si l’analyse de la situation financière des derniers exercices n’a pas mis en évidence de risques, la commune devra investir à court terme pour l’exercice de ses compétences obligatoires telles que l’assainissement des eaux usées (station de traitement des eaux usées), ou en raison d’équipements vétustes (centre d’incendie et de secours et centrale thermique).
Dans ce contexte, la mise en place d’une programmation pluriannuelle des investissements, telle que recommandée par la Chambre, permettra à la commune de mieux déterminer le calendrier et les conséquences financières de ces opérations sur sa situation financière.
- La gestion des ressources humaines et la commande publique : des outils basiques à mettre en place
Le contrôle de la gestion des ressources humaines a révélé des manquements.
En effet, malgré une centaine d’agents communaux, la commune n’avait pas encore mis en place, lors du contrôle de la Chambre, des outils basiques de gestion des ressources humaines tels que les entretiens annuels obligatoires, des organigrammes validés par le Conseil municipal, et une gestion pluriannuelle des emplois et des compétences qui semble indispensable compte tenu de l’âge moyen des agents.
Le renforcement de la gestion des ressources humaines par le recrutement d’un cadre A chargé de ces sujets devra, selon la Chambre, permettre de mettre en place rapidement ces outils manquants.
Alors même que la Chambre n’a pas procédé au contrôle d’un échantillon de marchés, trois opérations sont apparues comme illustrant un manque de rigueur dans la passation et le suivi des marchés publics.
Si la Chambre prend note du renforcement de l’encadrement pour la gestion des ressources humaines et les marchés, elle observe qu’une plus grande implication de la direction générale aurait cependant permis d’éviter certains dysfonctionnements.
- La collecte et le traitement des déchets verts : une compétence à optimiser
La Chambre invite notamment la commune à mutualiser le traitement des déchets verts avec la commune voisine de Taputapuatea qui dispose d’une plateforme de compostage. La commune s’est engagée à mettre en place cette mutualisation dès lors que les équipements de cette commune auront été modernisés.
- La distribution de l’eau potable : une amélioration de la potabilité de l’eau
La potabilité de l’eau distribuée a progressé au cours de la période. Cependant, afin d’améliorer les recettes d’exploitation de ce service, la Chambre recommande à la commune d’étudier désormais une révision de sa politique tarifaire, en particulier pour les usagers non domestiques.
- L’assainissement des eaux usées : une compétence à exercer
La Chambre alerte sur le rejet des eaux usées du lotissement Tahina directement dans le réseau d’eau pluviale.
Dès lors que la commune dispose de toutes les études préalables nécessaires à la mise en œuvre effective de sa compétence d’assainissement des eaux usées, la Chambre lui recommande de la mettre en œuvre dès 2024.
Elle invite à raccorder rapidement le lotissement Tahina à la future station.
- La compétence de production et distribution de l’électricité exercée en régie : un risque pesant sur la continuité du service et un projet innovant non mutualisé à l’échelle de l’île de Raiatea
Le service de production d’électricité se caractérise par son caractère dégradé, de nombreuses coupures de courant ayant été subies par la population au cours des derniers exercices.
La centrale doit être remplacée par une centrale hybride associant production thermique et production photovoltaïque.
Le projet de nouvelle centrale est envisagé depuis de nombreuses années (acquisition du terrain en 2004, délibération de 2008 portant révision du programme de transfert et de construction de la centrale). La nature du projet a sensiblement évolué : centrale thermique, centrale uniquement photovoltaïque, puis centrale hybride.
Le projet de centrale hybride, appelle, dans ses caractéristiques actuelles, deux observations.
D’une part, les critères d’éligibilité au fonds de transition énergétique portant sur la puissance produite limitent cet investissement au seul réseau de la commune d’Uturoa alors qu’un tel investissement aurait pu profiter à l’ensemble de l’île de Raiatea.
D’autre part, la commune devra veiller à la maintenance de cet ouvrage innovant et à son niveau d’expertise pour la production d’électricité à partir de deux sources d’énergie, ce qui constitue une nouveauté pour cette régie d’électricité.