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Chambre de commerce et d'industrie de La Réunion - Cahier 2

CRC LA RÉUNION

La chambre régionale des comptes de La Réunion publie le rapport d'observations définitives de la Chambre de commerce et d'industrie de La Réunion - Cahier 2.  Assemblée de chefs d’entreprise élus par l’ensemble des acteurs du tissu commercial et industriel de son ressort, la chambre de commerce et d’industrie de La Réunion (CCIR) participe à la conception et à la mise en œuvre des politiques publiques en relayant leurs propositions et en mobilisant ses moyens au service du développement économique. Par son appui de proximité aux entreprises des secteurs de l’industrie, du commerce et des services, et son soutien à la formation initiale et continue, à l’innovation et à l’export, elle a pour mission du législateur de contribuer à promouvoir la croissance et l’emploi, l’aménagement et l’attractivité du territoire.

 

 

À l’occasion de son contrôle, qui fait également l’objet d’un premier cahier portant sur la gouvernance et la situation financière, la chambre régionale des comptes s’est attachée ici à présenter les missions de formation professionnelle et d’appui au développement économique assurées par la CCIR. Si l’utilité de son action est reconnue, bien qu’il soit nécessaire d’améliorer les outils de mesure de la qualité des actions déployées, plusieurs observations peuvent être faîtes.

Très présente lors des créations, des transmissions ou des reprises d’entreprises, l’action de la CCIR est moins prégnante sur l’accompagnement individuel continu des entrepreneurs, qui ne concerne en général que des entreprises en difficultés, et à un moment où leur viabilité est déjà en suspens. Si les mesures ainsi engagées pour y remédier semblent appropriées, leurs emprises restent limitées. Au regard de la spécificité de son territoire, composé essentiellement de très petites entreprises (TPE), et de leurs grandes sensibilités aux fluctuations économiques, d’autant plus marquées ces derniers temps par des crises exogènes majeures, la chambre consulaire gagnerait à se positionner pleinement sur ce créneau stratégique pour le développement économique de l’île.

L’offre de formation de la CCIR propose trois filières (tertiaire, technique, et hôtellerie‑restauration-tourisme) réparties sur cinq sites géographiques (Saint-Denis, Sainte‑Clotilde, Le Port, Saint-Gilles Les Hauts et Saint-Pierre), offrant plus de 60 formations qualifiantes. En 2023, la CCIR a reçu environ 1 600 apprentis, 170 étudiants en formation initiale et 3 000 stagiaires en formation continue. L’activité liée à la formation professionnelle initiale est en progression, représentant les trois-quarts de son activité de formation. En revanche, celle liée à la formation professionnelle continue est en baisse.

Pourtant, l’appui efficace d’un territoire composé essentiellement de petits entrepreneurs implique un investissement important en matière de développement permanent de leurs compétences. L’amélioration de leur accompagnement individuel continue doit ainsi être appréhendé en liaison étroite avec la construction de l’offre de formation continue.

Si la création d’une école de l’entreprenariat ayant pour vocation principale de compléter l’offre de formations aux porteurs de projets, mais aussi aux chefs d’entreprises désireux de se former régulièrement sur les savoir-être et savoir-faire entrepreneuriaux, commence à répondre à ce besoin, elle tarde à aboutir.

Par ailleurs, l’articulation entre l’offre de formation et les questions et projets d’innovation du territoire, qu’ils soient portés ou pas par la chambre consulaire, constitue un enjeu fondamental pour le territoire, et un défi notable à relever. Si des initiatives sont constatées dans ce dessein, elles restent là encore très embryonnaires. La CCIR est à même de jouer le rôle clé de consolidation des filières socles, ou être à l’initiative de projets de filières en diagnostiquant et en portant les actions nécessaires, notamment de formation.

Enfin, si les dispositions législatives n’ont pas expressément donné au réseau consulaire de rôle spécifique en matière de gestion de crises, la CCIR a été amenée depuis quelques années à s’investir pleinement et efficacement dans ce domaine. Bien que le financement de ce type d’actions entre totalement dans le champ de la taxe pour frais de chambre, le niveau de celle-ci ne lui est pourtant pas corrélé, questionnant là encore sur la cohérence de son modèle économique, fondée sur des objectifs d’intérêt général ambitieux mais une baisse des ressources publiques, modèle d’autant plus difficile qu’il repose sur un maillage de très petites entreprises.