Après une courte phase d’installation, la CCPT a élaboré depuis 2017 différentes approches stratégiques tout en absorbant de nouvelles compétences. Son champ d’intervention couvre désormais une vingtaine de secteurs. Sa montée en charge se traduit par un budget principal global de 12,73 M€ en 2021. Employant 100 agents fin 2020, la collectivité a vu ses charges de personnel dépasser 1,8 M€. Les participations obligatoires qu’elle verse annuellement au service départemental de secours et d’incendie et au syndicat intercommunal d'élimination et de valorisation des déchets de Mayotte (SIDEVAM 976) mobilisent 4,66 M€ de son budget de fonctionnement, alors qu’elle dispose de peu de marges pour accroître ses ressources de gestion.
Le quartier prioritaire de la Vigie concentre déjà des moyens importants mais cinq ans après le démarrage du programme de renouvellement urbain dont il bénéficie, les équipements essentiels ne sont pas livrés.
Signataire de plusieurs plans et programmes, contractualisés notamment avec l’État, la CCPT dispose de financements extérieurs conséquents pour ses investissements. Elle vise et parvient à obtenir des subventions à hauteur de 75 voire 80 % du coût de ses projets. Son endettement reste par conséquent faible, son encours de dette fin 2020 s’élevant à 4,16 M€.
Le manque de foncier disponible freine quasiment tous les projets d’investissement en Petite-Terre et la CCPT affiche un taux d’exécution budgétaire très faible pour sa section d’investissement. L’ambition de réaliser en moyenne six millions d’euros d’investissement par an justifierait selon la chambre le recours à une programmation pluriannuelle. Une amélioration de la définition des besoins comme du suivi de l’exécution des marchés publics contribuerait à une plus grande efficacité.
En matière de gestion budgétaire et de comptabilité, le suivi de l’actif immobilisé ou la gestion des « restes à réaliser », qui découle d’un défaut de suivi des engagements comptable et juridique, doivent être renforcés. La politique de gestion des ressources humaines de la collectivité reste à construire à travers la définition de lignes directrices de gestion. Les procédures de recrutements, la rémunération des contractuels, le temps de travail aujourd’hui inférieur à la durée réglementaire de 1 607 heures/an, devront faire l’objet d’une régularisation.
La récente signature d’un contrat de relance et de transition écologique avec l’État oblige la collectivité à consolider son fonctionnement pour porter des investissements lourds et des programmes ambitieux. Le contrat porte sur près de 55 M€ pour la période 2021-2022, et presqu’autant pour 2023-2026, la CCPT et les communes se répartissant la maîtrise d’ouvrage.
De la capacité de la structure intercommunale à animer un collectif d’acteurs tout en se concentrant sur les axes prioritaires de la politique de la ville dépendra fortement l’évolution du territoire de Petite-Terre.