La commune de Bouéni comptait 6 189 habitants au 1er janvier 2017, selon le dernier recensement de l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE). 1 455 enfants sont scolarisés dans l’une de ses neuf écoles publiques à la rentrée 2022.
Malgré une augmentation de 17 % du nombre d’enfants scolarisés entre 2018 et 2022, la commune n’a pas eu besoin d’instaurer un système de rotations. L’ouverture de deux nouvelles divisions en maternelle à Mzouasia en août 2023 pourrait cependant annoncer un retour généralisé aux rotations si la commune ne trouve pas de solutions pour créer des salles supplémentaires à brève échéance.
Les écoles de la commune, sauf celle de Bambo-Ouest qui est vétuste, sont plutôt en bon état général. Elles sont cependant construites sur des parcelles connaissant des aléas en raison de risques naturels, ce qui pourrait à terme rendre la planification des investissements plus compliquée pour la commune, alors même que le besoin de création est évalué à un minimum de 18 salles de classe à horizon 2032.
La commune de Bouéni fait partie des quelques communes mahoraises distribuant des repas chauds aux élèves, en lieu et place de la traditionnelle collation. Toutefois, seules quatre de ses écoles soit 61 % des enfants scolarisés dans la commune en bénéficient.
L'absence de procédures internes dans de nombreux domaines a des conséquences sur le bon fonctionnement de la commune. Dans celui de la commande publique, faute de règlement interne, les règles de publicité et de mise en concurrence ne sont pas systématiquement respectées, la commune procédant de manière habituelle au fractionnement de ses achats. Elle ne tient pas la liste des marchés qu’elle passe. Certaines attributions de marchés sont contestables. Deux opérations majeures, le terrain de football de Mzouasia et la réhabilitation du plateau sportif de Bouéni, ont connu d’importantes dérives des coûts et des délais, en raison de leur mauvaise préparation.
La situation financière de la commune est dégradée contrairement à ce qu’il ressort de la lecture des documents budgétaires. Ces derniers ne retracent pas fidèlement la situation, de nombreuses charges n’étant pas enregistrées. Les difficultés récurrentes en matière de trésorerie, qui occasionnent des retards de paiement anormalement élevés pour les fournisseurs, sont révélatrices de cette dégradation. Après corrections, le déficit de la commune peut être évalué à 4 M€ fin 2022. L’absence de procédure formalisée, notamment de règlement budgétaire et financier, est fortement préjudiciable à la gestion courante comme au pilotage des grands projets.
Compte tenu de cette situation préoccupante, le conseil municipal doit être correctement informé des affaires de la commune. Le maire doit veiller à convoquer le conseil municipal dans les délais et formes prescrites par la règlementation. Il doit lui rendre compte des décisions qu’il a prises au titre des larges délégations consenties par le conseil municipal.