L’exercice de la compétence scolaire, dans un contexte difficile, donne des résultats mitigés. Les moyens consacrés sont nettement insuffisants et souffrent d’une insuffisance dans le pilotage.
Située sur Petite-Terre, la commune de Dzaoudzi-Labattoir compte 17 831 habitants au dernier recensement. 4 101 enfants, soit 23 % de sa population, sont scolarisés dans l’une de ses 11 écoles publiques. Faute de salles de classe en nombre suffisant, un tiers des écoliers vont en cours à tour de rôle le matin ou l’après-midi. Malgré le recours à ce système des rotations, à la rentrée 2021-2022, 552 enfants étaient inscrits sur une liste d’attente et 52 enfants de maternelle fréquentaient une classe itinérante.
Bien que ces capacités d’accueil soient très insuffisantes, la commune n’a consacré depuis 2017 que 17 % de son budget investissement à ses écoles, soit 3,9 M€. Elle a privilégié la rénovation des écoles existantes à la construction de nouvelles écoles, notamment en raison du manque de foncier disponible. Une école d’une capacité de 17 salles de classes a ouvert ses portes à la rentrée scolaire 2016 et quinze salles de classe supplémentaires devraient ouvrir d’ici 2024 grâce à la construction programmée d’un nouveau groupe scolaire. Ce dernier permettra de réduire le recours aux rotations, mais ne suffira pas à accueillir l’ensemble des enfants en âge d’être scolarisés dans des conditions satisfaisantes.
La commune consacre un quart de ses charges courantes au fonctionnement de ses écoles. Elles passent de 3,8 M€ en 2017 à 5,4 M€ en 2021 et représentent désormais 860 € par élève et par an. Pour autant, la commune, qui sert pour l’instant simplement des collations à ses élèves et ne dispose pas encore d’un service de repas chauds, n’a pas anticipé les coûts induits par l’ouverture d’un nouveau réfectoire, dont elle repousse la mise en service d’année en année depuis 2017. Celui-ci devrait être en capacité de servir 480 repas chauds par jour. La commune n’a pas non plus estimé les charges liées à l’ouverture du nouvel établissement auquel sera adjoint un réfectoire supplémentaire. Ces équipements pourraient cependant avoir une incidence significative sur les finances communales en raison notamment des besoins en personnel non seulement pour le fonctionnement du restaurant mais également pour l’accueil périscolaire induit par cette offre nouvelle de service.
Si la commune a mis en place depuis 2017 les activités périscolaires, seuls 4,6 % des élèves en bénéficient alors que la commune perçoit le fonds de compensation pour l’ensemble des enfants scolarisés. 70 % du temps est consacré à la prise des repas apportés par les élèves et le volume horaire d’activités effectif n’est que de 3h45 par semaine.
La commune parvient chaque année à dégager de l’épargne pour financer une partie de ses investissements nouveaux. Cette trajectoire ne pourra être maintenue que si elle parvient à contenir ses dépenses de personnel qui ont augmenté de 41 % entre 2017 et 2021 en raison d’un nombre important de recrutements intervenus au cours de cette période. La maîtrise des charges est d’autant plus nécessaire que le projet de schéma directeur des écoles évoque un besoin de 34 salles de classes supplémentaires à l’horizon 2032. Ce besoin semble insuffisant à la chambre au regard du nombre de classes en rotation, du dédoublement incomplet des classes de CP et CE1, des enfants scolarisés en classe itinérante, et de ceux placés sur liste d’attente.