Sort by *
Publications

Publications

Office de tourisme de l'agglomération de Bastia (Haute-Corse)

CRC CORSE

La chambre régionale des comptes de Corse a procédé à l’examen de la gestion de l’office de tourisme de la communauté de communes d’agglomération de Bastia (OT CAB) au titre des exercices 2011 à 2016. Ce contrôle s’exerce dans le cadre national de l’enquête nationale relative aux politiques en faveur du tourisme réalisée par la Cour des comptes et plusieurs chambres régionales et territoriales des comptes.

 

L’OT CAB est un établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC), institué par une délibération du conseil de la communauté d’agglomération de Bastia (CAB) du 13 octobre 2003. Il recouvre les territoires des communes de Furiani, Ville di Pietrabugno, San Martino di Lota, San Maria di Lota et de Bastia, pour une population totale de 56 797 habitants. Depuis 2014, l’office a étendu son périmètre d’action aux territoires limitrophes des communautés de communes du Nebbiu et du Cap Corse, à la faveur d’un regroupement en pôle touristique favorisé par l’agence du tourisme de la Corse (ATC) qui est l’opérateur régional du tourisme pour le compte de la collectivité territoriale de Corse (CTC). L’office joue ainsi un rôle fédérateur des initiatives communes prises en vue du renforcement de l’attractivité touristique du territoire. Ce regroupement repose sur un dispositif souple, mais à l’assise juridique fragile. Cette situation nuit à la sécurité juridique et financière du pôle.

 

L’office de tourisme est également confronté à un déficit de gouvernance. D’une part, ses relations avec sa tutelle apparaissent comme distendues, les statuts de l’office n’ayant pas fait l’objet d’une approbation par le conseil d’agglomération de Bastia. Ce dernier ne connaît pas non plus des rapports d’activité et financiers de son office. Sur ce point, la chambre rappelle à l’office son obligation de respecter les dispositions applicables du code du tourisme et du code général des collectivités territoriales (CGCT). D’autre part, l’organe délibérant de l’office de tourisme - le comité directeur - souffre d’une insuffisance de fréquence de réunions et d’assiduité de ses membres.

 

L’office parvient toutefois à accomplir la plupart de ses missions. Il se montre particulièrement dynamique dans les domaines de l’information et de la communication auprès des touristes, en privilégiant l’utilisation de l’outil numérique. Il tire également parti de son positionnement géographique privilégié. Situé à proximité du port de Bastia, principale porte d’entrée maritime en Corse, de la gare ferroviaire et de l’aire des départs d’autocars, il accueille physiquement autour de 150 000 touristes par an. L’OT CAB a également développé, durant la période sous contrôle, plusieurs actions de promotion et de vente de produits touristiques, conformément à sa nature industrielle et commerciale. En revanche, sa mission d’observation du tourisme n’est que partiellement remplie. Cette situation révèle une difficulté à évaluer son activité et à définir une véritable politique du tourisme sur son territoire.

Enfin, l’OT CAB est confronté à une situation financière fragile, dans un contexte de stagnation de la subvention versée par sa tutelle, première source de financement de l’établissement et de remboursement, depuis 2016. Afin de poursuivre et étendre ses activités, il se trouve contraint de diversifier ses ressources financières en faisant appel aux contributions d’autres institutions. La forte progression, depuis 2011, de la taxe de séjour y contribue également, même si son rendement pourrait être très sensiblement amélioré. Il en va de même des ressources propres de l’établissement qui progressent, mais demeurent encore modestes eu égard à son statut d’EPIC. Enfin, bien que destinée à répondre à l’évolution de l’activité de l’office, l’augmentation des charges de personnel de l’établissement s’élève à 45 % entre 2011 et 2015, soulignant ainsi la nécessité d’en renforcer la maîtrise.

 

Ainsi que la présidente de l’office le reconnaît, les problèmes de gouvernance auquel l’office est confronté, ajoutés à l’insuffisance de ses moyens financiers tendent à démontrer que le tourisme n’est toujours pas perçu comme une priorité par les différentes parties prenantes sur ce territoire. 

 

Sur la base de ces observations, la chambre recommande à l’office de tourisme de prendre plusieurs mesures destinées à améliorer sa gouvernance, la connaissance de l’activité touristique et l’évaluation de son action. A ces fins, elle suggère à l’office de tourisme de se rapprocher de sa tutelle afin d’envisager la conclusion d’une convention d’objectifs et de moyens.

À lire aussi

Les autres publications qui pourraient vous intéresser :